Titre : Le Combat : organe de défense ouvrière pour la région du Nord
Éditeur : [s.n.] (Tourcoing)
Date d'édition : 1905-12-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32744499n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 36 Nombre total de vues : 36
Description : 17 décembre 1905 17 décembre 1905
Description : 1905/12/17 (A1,N9). 1905/12/17 (A1,N9).
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Description : Collection numérique : BIPFPIG59 Collection numérique : BIPFPIG59
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Nord-Pas-de-Calais
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k54238199
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-91903
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/09/2008
FRODOCTIO» & CONSOMMATION
Voilà un homme qui couche sous les
ponts, le^yentre creux puisque, ce soir,
il n'y à^Qur,;ïui ni un taudis, ni une
croûte de pàin%Ëh bien cet homme, mal-
gré qu'on rie lui ait rien appris dans son
•nfance, sait bêcher la terre,' il ne
demande pas mieux que de bêcher ; il
est prêt à faire des travaux de terrasse-
ment. Mais il n'y a personne qui en
veuille, il n'y^a pas un lopin déterre
qu'il ose bêcher, il n'y a personne pour
lui donner du pain pendant qu'il travail-
lera la terre, personne pour lui donner
la bêche.
Et pendant ce lemps-là, des milliers
d'hectares restent incultes. En huit mois
cet homme allié i cent autres comme lui.
produirait non seulement ce que tous les
cents" -coiiiiûë lui pourraient' manger
durant huit mois, non seulement ce qu'il
leur faudrait pour toute l'année mais
aussi un surplus qui servirait à nourrir
leurs familles, et cent autres familles
pour le moins.
Mais la terre chôme et eux chôment
aussi. L'homme qui produit du blé ne
trouve pas d'acheteur. L'homme qui bâtit
les maisons se plaint de rester sans tra-
vail ; celui qui forge les bêches se plaint
de ne pas avoir à forger Et ainsi de
suite.
Parlez à l'ouvrier qui a du travail. Sa
femme est au désespoir lorsqu'elle con-
temple le linge en loques do ses enfants.
Son mari se surmène de travail et le
linge manque malgré cela. Il est trop
cher. Et pendant ce temps, le tisseur de
cotonnade est au désespoir d'être réduit
à ne travailler que neuf mois de l'année.
La femme qui passe toute la vie à coudre
à raison de vingt sous par jour, est au
désespoir de ne pas avoir à coudre au-
tant de linge qu'elle en pourrait. Et dans
les métiers connexces on est prêt à tra-
vailler, mais on en est empêché par ceux
qui tiennent en main l'industrie.
Parcourez toute la société — partout
vous trouverez cela ; besoins urgents
non satisfaits ; et partout des milliers et
des milliers d'hommes et de femmes
prêts à faire le travail nécessaire pour
satisfaire ces besoins, mais empêché de
le faire par cette force qui tient l'indus-
trie. Et à côtés d'eux, des milliers d'autres
hommes qui produisent, ce dont personne
au fait, n'a besoin, ce qu'on vous force
d'acheter, faute de mieux — la patraque
que l'on impose par la réclame.
Partout le même chaos, les mêmes
contradictions. Mais la cause du mal n'est
pas dans les longues heures de travail,
ni dans les salaires insuffisants, ni dans
la division injuste des bénéfices — tout
cela sont des conséquences d'une cause
plus générale. ,
La cause, c'est que la production ne se
fait pas pour les besoins de la société.
Elle se fait pour obtenir des bénéfices,
pour spolier quelqu'un, pour lui arracher
quelque chose en plus, et tant que la
production sera entreprise et menée par
l'individu privé, en prévision d.e son bé-
néfice privé elle devra rester ce qu'elle
est; le chaos, le gaspillage des forces
humaines, la spoliation universelle.
C'est pourquoi les sociétés civilisées
doivent revenir à la conception, que
produire la nourriture, le logement et le
reste, est un intérêt social. Que tout ce
qui sert à ce but: sol, instruments de
production, doit appartenir à la société
— non à l'individu. Pour être productif
le travail humain doit être socialisé.
Mais il ne suffit pas de le socialiser dans.;
chaque ustao séparée; il doit étrê,s"6cf£'-r
lise pour les buts généraux de la produc-
tion entière de toute la société, et ceci
ne se fera que lorsque la société repren-
dra possession de toutes les richesses,
accaparées aujourd'hui par des individus
séparés.
L'expropriation de toutes les richesses
et l'utilisation de toutes ces richesses
dans un but social —telle est la révolution
qui s'impose.
PlBRRB KROPOÏKINE.
»
Pour Marlot
Après la Fédération nationale textile
qui durant cette année a adressé une
supplique au Gouvernement pour obtenir
la libération de notre camarade Marlot,
la section roubaisienne de la ligue des
droits de l'homme et du citoyen vient,
après un sérieux examen du dossier, de
demander au Ministre des Colonies de
faire cesser ce trop long martyrologue.
D'autres organisations ouvrières sont
disposées à seconder les efforts des deux
précitées. On ne fera jamais trop pour
faire cesser les souffrances qu'endure
encore Marlot sur les terres brûlantes
de la Guyane, à l'Ile du salut pour un
fait, qui, disons-le bien haut, attirerait,
à présent, à son auteur une simple peine
correctionnelle. Quel a été son crime ?
Travaillant chez Floriinond Cauchies
en 1894 — l'année de la terreur et des
lois scélérates — il fut congédié pour
un motif que nous ignorons. Mais, ce
qu'il y a de certain, c'est qu'à maintes
reprises il alla supplier son patron pour
être repris ; toujours celui-ci s'obstina
dans un refus formel, catégorique. A la
dernière entrevue une discussion animée
eut Jieu qui bientôt h't naitre une rixe,
un corps à corps où Marlot très surexcité
se servit d'un tranchet hors d'usage et
blessa son patron à la joue.
La blessure faite fut tellement insi-
gnifiante que 15 minutes après Monsieur
Cauchies vaquait, comme de coutume, à
ses occupations quotidiennes. A peine
resseûtit-il une légère douleur pendant
quelques jours.
Voilà la vérité ! ce simple fait eut
cependant un dénouement que nul ne
pouvait prévoir. La Cour d'Assises du
Nord,! condamna Mario pour cette bles-
sure, qui cependant n'avait pas entraîné
d'incapacité de travail, à la peine de mort.
Pas un témoin à décharge ne fui
entendu, pas un qui aurait pu venir
apporter son témoignage d'attestation du
caractèie droit tout de bonté et de dou-
ceur . do ce camarade. Rien que des
témoins à charge sur lesquels nous ne
dirons rien, absolument rien et pour
"catisej!
•*.Lti/ verdict du Nord fut cassé pour
viçes)de formes et les jurés du Pas-de-
;Cafaj|si;qui eurent à statuer ensuite pro-
-juojicjïpentles travaux forcés à perpétuité.
iùàïjûl éiail Un travailleur, un labo-
rieux d'une honnêteté irréprochable
n'ayant aucun antécédent jndiciaire et
mémo pas été appelé en simple police.
Si nous comparons ce procès avec
celui des frères Crettiez à Cluses qui,
sciemment, firent l'achat de fusils et
tuèrent pendant une fusillade qui dura
vingt minutes une partiede leurs ouvriers
un jour d'une manifestation légalement
autorisée et qui no furent condamnés
qu'à une minime peine relativement à
leur forfait et libérés par grâce au bout
de quelques semaines de détention, nous
trouvons qu'il y a. là une monstruosité
qui doit l'aire bondir d'indignation la
classe ouvrière toute entière; car il est
évident, incontestable que Marlot fut
victime d'un verdict de classe.
Voici tantôt douze ans que notre ami
est arraché à sa famille qui l'aime, à ses
camarades, à toutes ses affections. Sur
les pressantes démarches de Monsieur
Dron député-maire de Tourcoing une
réduction de peine est déjà survenue. Ceia
n'est pas suffisant.
Quoique tardive la libération définitive
de Marlot s'impose. L'iniquité a trop
longtemps duré. Il est temps que Marlot
reprenne sa place dans la grande famille
ouvrière.
Nous osons croire que la section
tourquennoiso de la ligue dos droits de
l'homme, fortement puissante, aidera
ceux qui déjà s'en occupent à tirer sur
la corde libératrice afin de faire cesser
les souffrances d'Edouard Mario natif de
Roncq.
LA RÉDACTION.
«>
Patriotisme Honorai
L'année 1905 a vu éclorc et s'épanouir
au grand jour une variété de socialistes,
dont tout lemonde soupçonnait l'existence
mais qui avaient su rester jusqu'ici dans
une ombre discrète: les socialistes patrio-
tes.
Vous avez vu des chimistes verser
dans un liquide, dont ils veulent connaî-
tre la composition, certains réactifs: à
la nature du précipité qui se produit, ils
savent quels éléments recelait le liquide.
Telle, certaine pierre lancée dans le
marais socialiste parlementaire a amené
récemment dans cette eau tourbeuse un
précipité tricolore, indice certain que les
milieux parlementaires socialistes, à de
rares exceptions près, sont restés infec-
tés de patriotisme.
Messieurs les parlementaires socialistes
sont patrioles. Mais leur patriotisme est
un patriotisme honteux, un mélange
d'internationalisme et dé patriotisme, une
sorte d'internationalisme tricolore.
* Oui, citoyennes et citoyens, nous
sommes des internationalistes ; mais des
internationalistes patriotes. Nous som-
mes mêmes les seuls patriotes, les seuls
vrais, les seuls purs. Ce n'est pas Dérou-
lôde, c'est nous qui tenons la bonne
marque, la seule authentique !
« Et si la Patrie est attaquée, nous nous
lèverons comme un seul homme, nous
les socialistes patriotes, pour repousser
l'agresseur ! D
Qui de nous en période électorale sur-
tout, n'a entendu cet édifiant langage?
Nos socialistes patriotes s'imaginent
vraiment que lorsqu'une guerre éclate il
ost possible desavoir quel est l'agresseur
comme si les deux classes dirigeantes
aux prises, les deux gouvernements qui
veulent se battre, ne parvenaient pas
toujours, grâce à la grande presse à leur
solde, adonner ;,ux masses ignorantes
l'impression que vient du voisin !
Il s'en vont déclamant que les patries
actuelles sont de hideuses mégères qui
traitent en parias la majorité de leurs
111s; mais c'est pour inviter, dans chaque
patrie, les parias à aller se faire tuer
pour la défense de ces patries marâtres.
Ils disent aux prolétaires; * Unissez-
vous on un grand parti déclasse, unissez-
vous dans chaque patrie, et luttez-y
classe contre classe, classe exploitée
contre classe exploiteuse», çà n'empêche-
ra pas nos socialistes patriotes demain,
si les classes dirigeantes de France et
d'Allemagne ont su brouiller les cartes,
et amener un conllit pour quelque Maroc
ou quelque Mandchourio, çà ne les em-
pêchera pas de dire aux mêmes prolétai-
res de s'unir à leurs exploiteurs, d'dler
communier avec eux sur le champ de
bataille, crever par centaines de milles à
la fois pour les patries d'iniquité et do
privilège que sont toutes les patries ac-
tuelles. Les socialistes patriotes sont pour
l'union internationale des travailleurs;
iis le chantent dans tous leurs Congrès;
mais que domain les dirigeants de France
et d'Allemagne déchaînent une guerre
européenne, Bebel et Jaurès prendront
chacun leur fusil et ils iront se canarder
fraternellement.
Voilà un homme qui couche sous les
ponts, le^yentre creux puisque, ce soir,
il n'y à^Qur,;ïui ni un taudis, ni une
croûte de pàin%Ëh bien cet homme, mal-
gré qu'on rie lui ait rien appris dans son
•nfance, sait bêcher la terre,' il ne
demande pas mieux que de bêcher ; il
est prêt à faire des travaux de terrasse-
ment. Mais il n'y a personne qui en
veuille, il n'y^a pas un lopin déterre
qu'il ose bêcher, il n'y a personne pour
lui donner du pain pendant qu'il travail-
lera la terre, personne pour lui donner
la bêche.
Et pendant ce lemps-là, des milliers
d'hectares restent incultes. En huit mois
cet homme allié i cent autres comme lui.
produirait non seulement ce que tous les
cents" -coiiiiûë lui pourraient' manger
durant huit mois, non seulement ce qu'il
leur faudrait pour toute l'année mais
aussi un surplus qui servirait à nourrir
leurs familles, et cent autres familles
pour le moins.
Mais la terre chôme et eux chôment
aussi. L'homme qui produit du blé ne
trouve pas d'acheteur. L'homme qui bâtit
les maisons se plaint de rester sans tra-
vail ; celui qui forge les bêches se plaint
de ne pas avoir à forger Et ainsi de
suite.
Parlez à l'ouvrier qui a du travail. Sa
femme est au désespoir lorsqu'elle con-
temple le linge en loques do ses enfants.
Son mari se surmène de travail et le
linge manque malgré cela. Il est trop
cher. Et pendant ce temps, le tisseur de
cotonnade est au désespoir d'être réduit
à ne travailler que neuf mois de l'année.
La femme qui passe toute la vie à coudre
à raison de vingt sous par jour, est au
désespoir de ne pas avoir à coudre au-
tant de linge qu'elle en pourrait. Et dans
les métiers connexces on est prêt à tra-
vailler, mais on en est empêché par ceux
qui tiennent en main l'industrie.
Parcourez toute la société — partout
vous trouverez cela ; besoins urgents
non satisfaits ; et partout des milliers et
des milliers d'hommes et de femmes
prêts à faire le travail nécessaire pour
satisfaire ces besoins, mais empêché de
le faire par cette force qui tient l'indus-
trie. Et à côtés d'eux, des milliers d'autres
hommes qui produisent, ce dont personne
au fait, n'a besoin, ce qu'on vous force
d'acheter, faute de mieux — la patraque
que l'on impose par la réclame.
Partout le même chaos, les mêmes
contradictions. Mais la cause du mal n'est
pas dans les longues heures de travail,
ni dans les salaires insuffisants, ni dans
la division injuste des bénéfices — tout
cela sont des conséquences d'une cause
plus générale. ,
La cause, c'est que la production ne se
fait pas pour les besoins de la société.
Elle se fait pour obtenir des bénéfices,
pour spolier quelqu'un, pour lui arracher
quelque chose en plus, et tant que la
production sera entreprise et menée par
l'individu privé, en prévision d.e son bé-
néfice privé elle devra rester ce qu'elle
est; le chaos, le gaspillage des forces
humaines, la spoliation universelle.
C'est pourquoi les sociétés civilisées
doivent revenir à la conception, que
produire la nourriture, le logement et le
reste, est un intérêt social. Que tout ce
qui sert à ce but: sol, instruments de
production, doit appartenir à la société
— non à l'individu. Pour être productif
le travail humain doit être socialisé.
Mais il ne suffit pas de le socialiser dans.;
chaque ustao séparée; il doit étrê,s"6cf£'-r
lise pour les buts généraux de la produc-
tion entière de toute la société, et ceci
ne se fera que lorsque la société repren-
dra possession de toutes les richesses,
accaparées aujourd'hui par des individus
séparés.
L'expropriation de toutes les richesses
et l'utilisation de toutes ces richesses
dans un but social —telle est la révolution
qui s'impose.
PlBRRB KROPOÏKINE.
»
Pour Marlot
Après la Fédération nationale textile
qui durant cette année a adressé une
supplique au Gouvernement pour obtenir
la libération de notre camarade Marlot,
la section roubaisienne de la ligue des
droits de l'homme et du citoyen vient,
après un sérieux examen du dossier, de
demander au Ministre des Colonies de
faire cesser ce trop long martyrologue.
D'autres organisations ouvrières sont
disposées à seconder les efforts des deux
précitées. On ne fera jamais trop pour
faire cesser les souffrances qu'endure
encore Marlot sur les terres brûlantes
de la Guyane, à l'Ile du salut pour un
fait, qui, disons-le bien haut, attirerait,
à présent, à son auteur une simple peine
correctionnelle. Quel a été son crime ?
Travaillant chez Floriinond Cauchies
en 1894 — l'année de la terreur et des
lois scélérates — il fut congédié pour
un motif que nous ignorons. Mais, ce
qu'il y a de certain, c'est qu'à maintes
reprises il alla supplier son patron pour
être repris ; toujours celui-ci s'obstina
dans un refus formel, catégorique. A la
dernière entrevue une discussion animée
eut Jieu qui bientôt h't naitre une rixe,
un corps à corps où Marlot très surexcité
se servit d'un tranchet hors d'usage et
blessa son patron à la joue.
La blessure faite fut tellement insi-
gnifiante que 15 minutes après Monsieur
Cauchies vaquait, comme de coutume, à
ses occupations quotidiennes. A peine
resseûtit-il une légère douleur pendant
quelques jours.
Voilà la vérité ! ce simple fait eut
cependant un dénouement que nul ne
pouvait prévoir. La Cour d'Assises du
Nord,! condamna Mario pour cette bles-
sure, qui cependant n'avait pas entraîné
d'incapacité de travail, à la peine de mort.
Pas un témoin à décharge ne fui
entendu, pas un qui aurait pu venir
apporter son témoignage d'attestation du
caractèie droit tout de bonté et de dou-
ceur . do ce camarade. Rien que des
témoins à charge sur lesquels nous ne
dirons rien, absolument rien et pour
"catisej!
•*.Lti/ verdict du Nord fut cassé pour
viçes)de formes et les jurés du Pas-de-
;Cafaj|si;qui eurent à statuer ensuite pro-
-juojicjïpentles travaux forcés à perpétuité.
iùàïjûl éiail Un travailleur, un labo-
rieux d'une honnêteté irréprochable
n'ayant aucun antécédent jndiciaire et
mémo pas été appelé en simple police.
Si nous comparons ce procès avec
celui des frères Crettiez à Cluses qui,
sciemment, firent l'achat de fusils et
tuèrent pendant une fusillade qui dura
vingt minutes une partiede leurs ouvriers
un jour d'une manifestation légalement
autorisée et qui no furent condamnés
qu'à une minime peine relativement à
leur forfait et libérés par grâce au bout
de quelques semaines de détention, nous
trouvons qu'il y a. là une monstruosité
qui doit l'aire bondir d'indignation la
classe ouvrière toute entière; car il est
évident, incontestable que Marlot fut
victime d'un verdict de classe.
Voici tantôt douze ans que notre ami
est arraché à sa famille qui l'aime, à ses
camarades, à toutes ses affections. Sur
les pressantes démarches de Monsieur
Dron député-maire de Tourcoing une
réduction de peine est déjà survenue. Ceia
n'est pas suffisant.
Quoique tardive la libération définitive
de Marlot s'impose. L'iniquité a trop
longtemps duré. Il est temps que Marlot
reprenne sa place dans la grande famille
ouvrière.
Nous osons croire que la section
tourquennoiso de la ligue dos droits de
l'homme, fortement puissante, aidera
ceux qui déjà s'en occupent à tirer sur
la corde libératrice afin de faire cesser
les souffrances d'Edouard Mario natif de
Roncq.
LA RÉDACTION.
«>
Patriotisme Honorai
L'année 1905 a vu éclorc et s'épanouir
au grand jour une variété de socialistes,
dont tout lemonde soupçonnait l'existence
mais qui avaient su rester jusqu'ici dans
une ombre discrète: les socialistes patrio-
tes.
Vous avez vu des chimistes verser
dans un liquide, dont ils veulent connaî-
tre la composition, certains réactifs: à
la nature du précipité qui se produit, ils
savent quels éléments recelait le liquide.
Telle, certaine pierre lancée dans le
marais socialiste parlementaire a amené
récemment dans cette eau tourbeuse un
précipité tricolore, indice certain que les
milieux parlementaires socialistes, à de
rares exceptions près, sont restés infec-
tés de patriotisme.
Messieurs les parlementaires socialistes
sont patrioles. Mais leur patriotisme est
un patriotisme honteux, un mélange
d'internationalisme et dé patriotisme, une
sorte d'internationalisme tricolore.
* Oui, citoyennes et citoyens, nous
sommes des internationalistes ; mais des
internationalistes patriotes. Nous som-
mes mêmes les seuls patriotes, les seuls
vrais, les seuls purs. Ce n'est pas Dérou-
lôde, c'est nous qui tenons la bonne
marque, la seule authentique !
« Et si la Patrie est attaquée, nous nous
lèverons comme un seul homme, nous
les socialistes patriotes, pour repousser
l'agresseur ! D
Qui de nous en période électorale sur-
tout, n'a entendu cet édifiant langage?
Nos socialistes patriotes s'imaginent
vraiment que lorsqu'une guerre éclate il
ost possible desavoir quel est l'agresseur
comme si les deux classes dirigeantes
aux prises, les deux gouvernements qui
veulent se battre, ne parvenaient pas
toujours, grâce à la grande presse à leur
solde, adonner ;,ux masses ignorantes
l'impression que vient du voisin !
Il s'en vont déclamant que les patries
actuelles sont de hideuses mégères qui
traitent en parias la majorité de leurs
111s; mais c'est pour inviter, dans chaque
patrie, les parias à aller se faire tuer
pour la défense de ces patries marâtres.
Ils disent aux prolétaires; * Unissez-
vous on un grand parti déclasse, unissez-
vous dans chaque patrie, et luttez-y
classe contre classe, classe exploitée
contre classe exploiteuse», çà n'empêche-
ra pas nos socialistes patriotes demain,
si les classes dirigeantes de France et
d'Allemagne ont su brouiller les cartes,
et amener un conllit pour quelque Maroc
ou quelque Mandchourio, çà ne les em-
pêchera pas de dire aux mêmes prolétai-
res de s'unir à leurs exploiteurs, d'dler
communier avec eux sur le champ de
bataille, crever par centaines de milles à
la fois pour les patries d'iniquité et do
privilège que sont toutes les patries ac-
tuelles. Les socialistes patriotes sont pour
l'union internationale des travailleurs;
iis le chantent dans tous leurs Congrès;
mais que domain les dirigeants de France
et d'Allemagne déchaînent une guerre
européenne, Bebel et Jaurès prendront
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