Titre : La Culture physique : revue bi-mensuelle illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1935-09-01
Contributeur : Surier, Albert (1871-1944). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344303451
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 15531 Nombre total de vues : 15531
Description : 01 septembre 1935 01 septembre 1935
Description : 1935/09/01 (A39,N545)-1935/09/30. 1935/09/01 (A39,N545)-1935/09/30.
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5422822g
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/07/2008
CULTURE PHYSIQUE ET COMPÉTITION
Nous évoquions l'autre jour la fin lamentable
de la plupart des étoiles du firmament sportif.
Nous avons, entre autres choses, parlé assez
longuement de tennis à propos de la tentative
de suicide de Merlin.
C'est encore de tennis que nous vous entretien-
drons — très rapidement d'ailleurs — aujourd'hui.
Un concert de lamentations s'élève toutes les
fois que l'occasion s'en présente, dans les milieux
de la raquette et du court : « Nous avons perdu
la Coupe. » Car cette sacro-sainte Coupe Davis,
que nous détenions depuis plusieurs années, nous
a été ravie par les Anglais. Ne croyez pas,
d'ailleurs, que l'esprit de clocher et un certain
sentiment national animent tous nos officiels. Ce
serait quelque peu exagéré sans doute, ce serait
pourtant, parce que cela partirait d'un sentiment
noble, défendable dans une certaine mesure. Mais
tout ce beau monde est plus terre à terre. Il est
surtout beaucoup plus près de ses intérêts et,
dame, avec le départ de la Coupe, ce sont nos
voisins d'outre-Manche qui vont, pour leur plus
grand profit, organiser les compétitions futures.
Adieu recettes mirobolantes, interviews flatteuses,
photos dans les journaux... Adieu, peut-être, ruban
tant convoité. Adieu notes de frais somptueuses,
grasses commissions, enveloppes rebondies...
Adieu, la Coupe a franchi le détroit.
Mais ces considérations financières nous
emmènent bien loin du sujet que nous nous
étions assigné. Revenons-y donc. Si les joueurs
anglais ont repris la Coupe, ça n'est pas par
hasard, ni du fait d'une quelconque maffia, ni
même parce qu'ils étaient meilleurs joueurs que
les nôtres. C'est tout simplement parce que, plus
logiques que nos étoiles gonflées de leur impor-
tance, appliquant plus rationnellement leur-
formule d'exploitation commerciale de leurs
muscles, ils ont fait ce qu'il fallait pour gagner.
Et ce qu'il fallait faire était on ne peut plus
simple : il fallait se préparer physiquement, sans
relâche ni répit. Il fallait affronter le match en
parfaite condition physique ; il fallait avoir les
poumons solides, le coeur puissant, les muscles
infatigables, le coup d'oeil sûr et les réflexes
prompts. Rien de plus facile que d'acquérir tout
ça et de le conserver : la culture physique est
à la portée de tous. Et tandis que ceux dont on
veut faire nos porte-drapeaux se contentent de
« faire des balles » de loin en loin et de
s'entraîner au tennis durant les semaines qui
précèdent le match, nous voyons les champions
anglais faire journellement leur séance complète
de culture physique. Nous les voyons travailler
longuement tous leurs organes, les assouplir et
les endurcir à la fois et arriver ainsi peu à peu à
l'équilibre physiologique complet qui seul peut
permettre à un homme de résister sans dommages
à l'effort irrationnel et surhumain d'un match de
championnat.
Et la physionomie même de ceux-ci nous
montre, clair comme le jour, les résultats de la
méthode. Au début, les Français, étincellent de
brio. Ils font des prodiges, ils surclassent même
quelque peu l'adversaire qui, tranquillement, se
contente de se défendre. Avant la moitié du match,
la fatigue arrive, d'abord insidieuse, puis de plus
en plus dominatrice : l'adversaire, fort de sa
préparation rationnelle, reste égal à lui-même : il
n'est ni essoufflé ni hypertendu ; il n'a point de
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Nous évoquions l'autre jour la fin lamentable
de la plupart des étoiles du firmament sportif.
Nous avons, entre autres choses, parlé assez
longuement de tennis à propos de la tentative
de suicide de Merlin.
C'est encore de tennis que nous vous entretien-
drons — très rapidement d'ailleurs — aujourd'hui.
Un concert de lamentations s'élève toutes les
fois que l'occasion s'en présente, dans les milieux
de la raquette et du court : « Nous avons perdu
la Coupe. » Car cette sacro-sainte Coupe Davis,
que nous détenions depuis plusieurs années, nous
a été ravie par les Anglais. Ne croyez pas,
d'ailleurs, que l'esprit de clocher et un certain
sentiment national animent tous nos officiels. Ce
serait quelque peu exagéré sans doute, ce serait
pourtant, parce que cela partirait d'un sentiment
noble, défendable dans une certaine mesure. Mais
tout ce beau monde est plus terre à terre. Il est
surtout beaucoup plus près de ses intérêts et,
dame, avec le départ de la Coupe, ce sont nos
voisins d'outre-Manche qui vont, pour leur plus
grand profit, organiser les compétitions futures.
Adieu recettes mirobolantes, interviews flatteuses,
photos dans les journaux... Adieu, peut-être, ruban
tant convoité. Adieu notes de frais somptueuses,
grasses commissions, enveloppes rebondies...
Adieu, la Coupe a franchi le détroit.
Mais ces considérations financières nous
emmènent bien loin du sujet que nous nous
étions assigné. Revenons-y donc. Si les joueurs
anglais ont repris la Coupe, ça n'est pas par
hasard, ni du fait d'une quelconque maffia, ni
même parce qu'ils étaient meilleurs joueurs que
les nôtres. C'est tout simplement parce que, plus
logiques que nos étoiles gonflées de leur impor-
tance, appliquant plus rationnellement leur-
formule d'exploitation commerciale de leurs
muscles, ils ont fait ce qu'il fallait pour gagner.
Et ce qu'il fallait faire était on ne peut plus
simple : il fallait se préparer physiquement, sans
relâche ni répit. Il fallait affronter le match en
parfaite condition physique ; il fallait avoir les
poumons solides, le coeur puissant, les muscles
infatigables, le coup d'oeil sûr et les réflexes
prompts. Rien de plus facile que d'acquérir tout
ça et de le conserver : la culture physique est
à la portée de tous. Et tandis que ceux dont on
veut faire nos porte-drapeaux se contentent de
« faire des balles » de loin en loin et de
s'entraîner au tennis durant les semaines qui
précèdent le match, nous voyons les champions
anglais faire journellement leur séance complète
de culture physique. Nous les voyons travailler
longuement tous leurs organes, les assouplir et
les endurcir à la fois et arriver ainsi peu à peu à
l'équilibre physiologique complet qui seul peut
permettre à un homme de résister sans dommages
à l'effort irrationnel et surhumain d'un match de
championnat.
Et la physionomie même de ceux-ci nous
montre, clair comme le jour, les résultats de la
méthode. Au début, les Français, étincellent de
brio. Ils font des prodiges, ils surclassent même
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