Titre : La Culture physique : revue bi-mensuelle illustrée
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-08-01
Contributeur : Surier, Albert (1871-1944). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb344303451
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 15531 Nombre total de vues : 15531
Description : 01 août 1934 01 août 1934
Description : 1934/08/01 (A38,N532)-1934/08/31. 1934/08/01 (A38,N532)-1934/08/31.
Description : Collection numérique : Musée national du sport. Collection numérique : Musée national du sport.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5422741g
Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/09/2008
L'exercice physiqueestlemeilleurou le plusmauvais
des médicaments selon la dose à laquelle on le tient
UN MÉDICAMENT A LA DOSE VOULUE EST UN REMÈDE QUI GUÉRIT
LE MÊME PRIS EN QUANTITÉ EXCESSIVE EST UN POISON QUI TUE
Depuis quelque temps, il est de bon ton parmi
nos snobs et nos snobinettes de quitter cette
fade vie à la première égratignure amoureuse,
à la moindre désillusion artistique — papillons
de nuit qu'on oublie à l'aurore. — Le procédé
est fort simple : on se procure chez divers phar-
maciens un ou deux cachets de somnifère qu'on
avale tout d'un coup ; l'on se couche en rêvant
à des temps meilleurs, et le rêve se prolonge pour
l'éternité-
Chacun sait que certaines substances, prises à
faible dose, ont le meilleur effet sur l'orga-
nisme. Mais si l'on force la mesure, le remède
s'avère redoutable poison, telle l'histoire des
cachets. Tout'Jse ramène donc à une question de
dosage, de bon sens en somme.
Pourtant, allez dire à un sportsman, enragé
des compétitions, que ses efforts sont le décuple
de ceux que sa santé réclame normalement,, que
cette dose outrepassée produira sur son orga-
nisme l'effet d'un médicament nocif avalé d'une
fois ; recommandez aux jeunes gens épris
d'activité, d'être prudents dans la manière
de la dépenser, de choisir leurs exercices suivant
leurs aptitudes, leurs forces de réserves. Au
diable vos forces de réserves! vous crieront ces
« piqués » de la compétition, vous radotez
grand'père. Bien heureux s'ils n'accusent votre
sollicitude de servir des intérêts mesquins, et
s'ils choisissent leurs mots pour vous le dire.
Combien en avons-nous reçu de ces lettres
indignées, où l'on traite notre apostolat de
mercantilisme. Eh ! quel intérêt caché pourrions-
nous avoir, nous qui sommes à Paris, à donner
gratuitement de bons conseils aux Lyonnais,
aux Dunkerquois, aux Bordelais ? Que deman-
dons-nous autre chose que les voir beaux et
forts, qu'ils le soient par la culture physique,
les exercices en plein air, la gymnastique ou les
sports. Seul le résultat importe pour nous. Notre
unique intérêt est de savoir le plus grand nombre
collaborer efficacement à la régénération phy-
sique et morale de la race en se régénérant eux-
mêmes- Il est assez noble, ce me semble, pour
qu'on n'aille point vainement chercher, ailleurs.
Cependant, nous ne pouvons, devant les
accidents multiples dus aux sports de compétition
(coups de poing, chutes fatales, etc.) et la liste
est longue : il n'y a qu'à consulter la collec-
tion de la Culture Physique où on les relèvera
par centaines) ; nous ne pouvons nous empêcher
de mettre en garde nos amis lecteurs, surtout les
jeunes gens, contre leurs dangers.
Si nous leur crions casse-cou, c'est parce que
nous savons que le dosage des sports est aussi
important que i celui des remèdes, et que la
compétition constitue une dose exagérée.
Moralité : Jeunes gens, faites du sport pour
votre santé et non pour la galerie, et surtout
pour plaire à ceux qui, sous prétexte d'émulation
bienfaisante, vous lancent les uns contre les
autres dans un but que nous voulons ignorer,
mais dont la recette qu'ils empochent est une
explication suffisante. E. VALTIER.
— 225 —
des médicaments selon la dose à laquelle on le tient
UN MÉDICAMENT A LA DOSE VOULUE EST UN REMÈDE QUI GUÉRIT
LE MÊME PRIS EN QUANTITÉ EXCESSIVE EST UN POISON QUI TUE
Depuis quelque temps, il est de bon ton parmi
nos snobs et nos snobinettes de quitter cette
fade vie à la première égratignure amoureuse,
à la moindre désillusion artistique — papillons
de nuit qu'on oublie à l'aurore. — Le procédé
est fort simple : on se procure chez divers phar-
maciens un ou deux cachets de somnifère qu'on
avale tout d'un coup ; l'on se couche en rêvant
à des temps meilleurs, et le rêve se prolonge pour
l'éternité-
Chacun sait que certaines substances, prises à
faible dose, ont le meilleur effet sur l'orga-
nisme. Mais si l'on force la mesure, le remède
s'avère redoutable poison, telle l'histoire des
cachets. Tout'Jse ramène donc à une question de
dosage, de bon sens en somme.
Pourtant, allez dire à un sportsman, enragé
des compétitions, que ses efforts sont le décuple
de ceux que sa santé réclame normalement,, que
cette dose outrepassée produira sur son orga-
nisme l'effet d'un médicament nocif avalé d'une
fois ; recommandez aux jeunes gens épris
d'activité, d'être prudents dans la manière
de la dépenser, de choisir leurs exercices suivant
leurs aptitudes, leurs forces de réserves. Au
diable vos forces de réserves! vous crieront ces
« piqués » de la compétition, vous radotez
grand'père. Bien heureux s'ils n'accusent votre
sollicitude de servir des intérêts mesquins, et
s'ils choisissent leurs mots pour vous le dire.
Combien en avons-nous reçu de ces lettres
indignées, où l'on traite notre apostolat de
mercantilisme. Eh ! quel intérêt caché pourrions-
nous avoir, nous qui sommes à Paris, à donner
gratuitement de bons conseils aux Lyonnais,
aux Dunkerquois, aux Bordelais ? Que deman-
dons-nous autre chose que les voir beaux et
forts, qu'ils le soient par la culture physique,
les exercices en plein air, la gymnastique ou les
sports. Seul le résultat importe pour nous. Notre
unique intérêt est de savoir le plus grand nombre
collaborer efficacement à la régénération phy-
sique et morale de la race en se régénérant eux-
mêmes- Il est assez noble, ce me semble, pour
qu'on n'aille point vainement chercher, ailleurs.
Cependant, nous ne pouvons, devant les
accidents multiples dus aux sports de compétition
(coups de poing, chutes fatales, etc.) et la liste
est longue : il n'y a qu'à consulter la collec-
tion de la Culture Physique où on les relèvera
par centaines) ; nous ne pouvons nous empêcher
de mettre en garde nos amis lecteurs, surtout les
jeunes gens, contre leurs dangers.
Si nous leur crions casse-cou, c'est parce que
nous savons que le dosage des sports est aussi
important que i celui des remèdes, et que la
compétition constitue une dose exagérée.
Moralité : Jeunes gens, faites du sport pour
votre santé et non pour la galerie, et surtout
pour plaire à ceux qui, sous prétexte d'émulation
bienfaisante, vous lancent les uns contre les
autres dans un but que nous voulons ignorer,
mais dont la recette qu'ils empochent est une
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