Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-04-07
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Description : 07 avril 1876 07 avril 1876
Description : 1876/04/07. 1876/04/07.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/02/2008
LA PRESSE DU VENDREDI 7 AVBJL 1876 r
entière, et l'élan des premiers jours fut su-
bitement enrayé.
On en vint à redouter que l'espace rê-
teervé aux exposants de toutes les nations,
et jugé d'abord insuffisant, ne pût être
rempli, et l'Exposition faillit être ajour-
née. • -"̃ ̃:̃"̃̃
Crainte cbimérique, il est vrai. Les pro-
duits affluèrent de tous les points du
monde. Mais un voile de tristesse s'éten-
dait sur ces innombrables merveilles un
malaise indéfinissable assombrissait les
esprits. Parmi les visiteurs" et les expo-
sants de 'toutes les nations, les Alle-
mands [exceptés, –en est-il un seul qui
soit passé indifférent devant les mons-
trueux canons de M. Krupp, qui semblaient
amenés à Paris comme une menace, et que
nous devions revoir, en effet, moins de
trois ans après, braqués contre nous? 2
L'Exposition de 1878 s'ouvrira, tout le
fait espérer, sous de plus favorables auspi-
ces. En-,186.7, la France., au .déclin d'une
prospérité et d'une gloire passagères et
factices, s'acheminait rapidement vers des
désastres déjà pressentis. En .1878, nous
donnerons au monde le spectacle d'un peu-
plé vaincu sur les .champs de bataille, mais
vainqueur de sa mauvaise fortune, plus
grand, plus riche, et surtout plus sage et
plus libre après ses défaites, qu'au, lende-
main de ses plus, brillantes victoires.
La commission de l'Exposition univer-
selle a une tâche laborieuse a remplir. Une
grave responsabilité lui incombe. Elle doit
assurer la supériorité de cette Exposition
républicaine sur les deux Expositions mô--
narchiques qui l'ont précédée. Heureuse-
ment, cette commission compte dans son
sein bon nombre d'hommes distingués et
compétents les noms de MM. Duclerc et
Cochery et celui de M. Krantz, entre
autres nous donnent toutes garanties.
Mais pour que l'Exposition universelle
de 1878 produise les heureux résultats
qu'on est en droit d'en attendre; elle devra
non-seulement profiter de. l'expérience ac-
quise dans les Expositions- précédentes,
mais encore se dégager résolument, de la
tradition impérialiste, veiller avec un soin
jaloux à la sauvegarde de tous les intérêts,
répudier tout esprit mercantile, et sacrifier
dans tous les cas le clinquant à l'utile, les
apparences à la réalité.
M. Camille Sée, candidat de la circons-
cription de St-Denis, a adressé aux électeurs
de Saint-Denis.une circulaire qui a obtenu
l'adhésion complète du Siècle- et de M.
Crémieux-. En voici les principaux passa-
ges ̃ ̃'
Fermement attaché à la République, je ne vois
dans la clause dé; révision qu'un moyen de l'amé-
liorer. Le pays- a besoin de repos; il ne veut pas
de révolutions nouvelles. Les monarchies ont fait!
leur temps; elles ne peuvent, revenir que par une
révolution. Rétablies, elles nous conduiraient à
des révolutions inévitables. Créons, dans la vieille
̃Europe, une puissante République, à l'exemple;
de cette République des Etats-Unis, heureuse au
dedans, Irespectée au dehors, calme au sein de
la liberté, né connaissant ni castes ni privilèges
n'ayant pour chefs que ses élus, pour règle mo-
rale que la libre conscience des citoyens.
Le second empire nous a ruinés moralement et
physiquement. Pendant dix-huit ans, il nous a
asservis ruine morale. En -tombant, il nous a
coûté deux; provinces et cinq milliards ruine
matérielle. Notre tâche, est de refaire la France.,
A Bordeaux, M. Sirhiot, député sortant,
a adressé aux électeurs de la lrG circons-
cription une profession de foi, dans la-
quelle il affirme que « l'ordre véritable,
condition première du progrès général, est
fondé sur l'affranchissement des intelli-
gences et sur le développement pacifique
et légal de la liberté, c'est-à-dire sur là Ré-
publique »; il invoque ses votes passés
comme garantie de son dévouement à la
République. ̃ ̃
Dans le Cher, 2' circonscriptionde Saint-.
Âmand, deux candidats républicains, MM.
Rollet, ancien sous-préfet cte St-Amand,
et Charles Dindeau, se présentent contre
M. de Saint-Sauveur.
11 était temps fue la ville de Bordeaux fui»
'délivrée de la tutelle de l'administration im-
posée par le gouvernement du 24 mai. Les
hemmes de l'ordre moral, qui prétendaient
administrer ses finances, les avaient mises
dans le plus déplorable ̃état, et le premier
soin de la municipalité élue est forcément
de remettre de l'ordre dans les comptes de la
ville. Dès la première séance, le conseil mu-
nicipal s'est trouvé en présence de faits qui
témoignent de l'incapacité de la commission
FEUILLETON DE LA PRESSE
DU VENDREDI 7 AVRIL" 1876
i _-i8
̃̃̃̃̃ ̃̃ LE:\ :̃̃/̃̃.̃̃̃̃̃̃̃
~mm smM
SCÈNES DE Li Yffi HËELLE
II était devenu l'une des plus grandes
renommées poétiques, l'une des plus écla-
tantes gloires littéraires de son époque.
On s'enthousiasmait à la lecture de ses ou-
vrages en prose, dont le style chaud et co-
loré, pittoresque et imagé plaisait à la jeu-
nesse des écoles on dévorait ses élégies,
qui l'avaient fait surnommer le chantre des
femmes.
Fière d'avoir été un peu aimée pendant
quelques jours du marquis dé Montboran,
Mme Mason lisait avec avidité, tout ce
qu'il publiait et le prenait beaucoup dans
les salons de Paris, surtout dans celui du
prince de MAïibc\ dont elle était l'une des
fe^aées. "̃̃
~be'~âées.
Le prince de Miribel avait, une fortune
érable. Il était pair de France. Son
rôwiW'te pouvoir dire qu'il avait été
«niiSsùS m ,:ût-ce que pendant une se-
Stre, ne
maine.
administrative Pelleport-Burete et de son
peu de respect pour les lois de finance.
En effet, M. Fourcand a fait communiquer
au conseil, lors de sa première réunion, d'a-
près le compte rendu que nous en trouvons
dans la Gironde, une lettre du ministre, qui
déclare absolument illégal le prélèvement ou
virement de 1. million 496,999 francs, opéré
par l'administration Pelleport-Burète, de con-
cert avec M. le préfet Pascal, sur l'emprunt
de 5 millions. 500,000 francs contracté pour
les besoins de la défense nationale. Cette af-
faire, qui a soulevé tant de discussions dans
le conseil et surtout dans les commissions, se
trouve aujourd'hui non. pas résolue, mais du
moins acheminée vers le régime de la léga-
lité, si étrangement méconnu par l'ancien
maire et l'ancien préfet.
Cette communication a. fourni à l'un des
conseillers, M. Barcldiausen,, l'occasion de
faire remarquer que l'administration, an-
cienne avait commis sciemment cette viola-
tion de la loi; car, depuis 1873, la voie légale
pour .disposer de. l'emprunt de 5 millions
500,000 francs avait été indiquée par. lui.
M. Daney a fait connaître ensuite au con-
seil qu'en préparant son 'rapport sur là re-
conduction des crédits, il a constaté qu'il,
existe une erreur de 683,000 francs dans les
allégations de l'administration ancienne. Enfin,
après les deux années pendant lesquelles
l'administration Pelleport.a géré les finances
de Bordeaux,' les comptes de la ville sont tel-
lement, obscurs qu'ils ne pourront être mis
en ordre avant longtemps.
La question du" rachat des chemins de
fer prgpccupe toujours vivement l'opinion
publique en Allemagne et en Italie. On sait
l'opposition que le projet du gouvernement
prussien a rencontré au sein. des Etats se-
condaires de l'empire. La Bavière,, la Saxe,
le .Wurtemberg, ont protesté et ont refusé
sur ce point leur concours au cabinet de
Berlin. Celui-ci, pour donner Uexemple,
s'est alors décidé à proposer aux deu-x
Chambres du Landtag le transfert à l'em-
pire des droits de .propriété et autres de la
Prusse sur les chemins de fer prussiens.
Voici, d'après la correspondance de Berlin,
le texte de ce projet de loi
Le gouvernement de l'Etat est autorisé à
conclure avec l'empire allemand des traités
aux termes desquels
lp Tous les chemins de fer de l'Etat, en ex-
ploitation ou en construction, avec tout ce
qui en dépend, et avec tous les droits et tou-
tes les obligations de l'Etat en ce qui con-
cerne' la construction ou l'exploitation de
chemins de' fer, 'sont*' transférés par voie de-
vente, et moyennant une indemnité convén'a-
ble, à l'empire allemand; "'̃<.
2° Tous les droits de l'Etat relativement -à
l'administration ou à l'exploitation des che-
mins de fer qui ne sont pas sa propriété,. t–
que ces droits reposent sur une loi, sur une
concession .ou sur un traité, sent cédés à
l'empire allemand ̃• ̃. ?'
3° Cession également complète est faite à
l'empire allemand, moyennant une indem-
nité convenable, de tous les droits de pro-
priété partiels ou autres appartenant à l'Etat,
sur les chemins de 1er 1,
4° De même l'empire allemand se charge,,
contre une compensation convenable, de tou-
tes les obligations de l'Etat relativement aux
chemins de fer qui ne sont pas la propriété de
celui-ci ;'•_̃-̃
5° Les droit de surveillance de l'Etat surjes
chemins de fer sont transférés à l'empire al-
lemand.•-̃
En Italie, le nouveau cabinet, bien
qu'il ait repris en partie le projet de rachat
du ministère Minghetti, n'est pas partisan
de l'exploitation des chemins de fer par
l'Etat. Voici, d'après le journal Il Sole, le
texte de la proposition que le gouverne-
ment soumettra aux Chambres, lorsque
celles-ci auront voté sur la question de
transfert des voies terrées au royaume
1° II -se formera trois ou quatre Compagnies
pour l'exploitation, selon la division des li-
gnes. • ̃
2° Le capital sera formé de préférence
1/3 par les établissements de crédit ita-
liens
1/3 par les plus forts contribuables de biens
fonciers et de revenus immobiliers;
1/3 par une souscription publique.
3° Le gouvernement devra garantir un mi-
nimum de 5 0/0 sur le capital déboursé," en
laissant à l'avenir de fixer la quotité du divi-
dende sur. un plus.fort revenu.
4° Pour payer le matériel mobilier actuel-
ment existant et évalué entre 250 et 300 mil-
lions, les Compagnies donneront au gouver-
nement tant de rentes 5 0/0 au cours moyens
des six premiers mois' futurs.
Cs qui distingue le projet allemand, du
projet italien, c'est que, dans le premier,
l'Etat se chargera de la surveillance et de
̃l'exploitation' des chemins de fer, tandis
Il avait une nièce charmante qui s'appe-
lait Mathilde d'Ormoy, et qui était desti-
née à devenir son héritière. Une liaison,
devenue pour ainsi dire un mariage, qu'il
avait avec une femme du plus haut monde,
séparée judiciairement de son mari, l'avait
empêché de contracter des liens légitimes.
Mathilde d'Ormoy était fille d'une sœur
du prince de Miribel, ruinée par son mari,
colonel de dragons alors à la retraite.
Depuis la mort de sa mère, elle tenait la
maison de son oncle, qui lui portait beau-
coup d'affection et lui laissait beaucoup de
liberté.
Son père avait la table et le logement à
l'hôtel des Invalides.
Hautaine de caractère, impérieuse de
volonté, portée à la domination par tempé-
rament, accoutumée au commandement
par situation, Mathilde d'Ormoy faisait les
honneurs du salon du prince de Miribel
avec une grande aisance, mais aussi avee
un ton et une attitude qui indiquaient une
femme d'une vplonté peu flexible et d'une-
nature peu maniable.
Héritière présomptive de la fortune du
prince de Miribel, dont elle devait appor-
ter le titre à son mari, avec l'agrément du
roi, qui ne refuserait pas son consente-
ment, elle pouvait aspirer aux plus bril-
lants partis.
Mais, par une contradiction étrange,
elle avait en- même temps l'esprit roma-
nesque. Elle avait de tout temps rêvé, en
imagination,, d'épouser un poète ou un ar-
tiste célèbre, sans se préoccuper ni de la
question d'argent, ni même de la question
de naissance.. ̃
Le nom de Robert avait surgi tout à
coup dans' le monde de la renommée. Ce
nom avait fixé sa pensée, jusque-là errante
et vague.
Elle avait d'abord lu ses œuvres sur la
que, dans le second, ce sont des Compa-
gnies qui agiront pour le compte de
l'État.' ̃'̃̃̃̃;̃̃̃̃
.+
Ainsi que nous l'avons annoncé, le Fol-
kething danois a été dissous le 30 mars,.et
on pense que la prochaine réunion s'ou-
vrira probablement vers le mois de mai.
On s'attend a des débats très orageux;
mais le roi est, paraît-il, décidé à dissoudre
la Chambre de nouveau, dans le cas où les
élections donneraient encore une fois la
majorité à l'opposition. D'ailleurs, depuis
quelque temps chaque session ne donne
que des résultats absolument négatifs.
La dernière session du Folkething fourr
nit à cet égard une preuve bien frappante.
Leprojet de loi du ministère, sur les nou-
velles fortifications, a d'abord été repoussé,
et,:lorsqu'on. a ensuite mis aux voix celui
•de la gauche, il a subi le même sort,
mi petit groupe de radicaux ayant voté
contre.
Ce résultat a produit une très vive
sensation, et rien, en effet, ne.saurait
mieux donner une idée des 'difficultés au
milieu desquelles se trouve le Danemark.
La lettre qui dissout le Folkething. mo-
tive cette mesure par l'attitude de la ma-
jorité dans les questions relatives à la mise
en état de défense du pays, notamment en
ce qui concerne les fortifications mariti-
mes de Copenhague; elle déclare, en'ou-
tre, complètement inadmissible la condi-
tion suivant laquelle les travaux de fortifi-
cation ne devraient être commencés qu'a-
près l'établissement d'un impôt sur le re-
venu, que l'excellente situation financière
du pays rend tout à fait inutile.
Mais il y a lieu,. de penser que l'oppôsi-
tion danoise sera assez patriote pour per-
mettre enfin au gouvernement de Copen-
hague, de mettre ".à exécution les projets
qu'il juge "nécessaires pour.la défense de ce
vaillant petit pays. 1
On écrit de Rome, le 2 avril, au Temps:.
« Une dépêche télégraphique nous apprend que
« M. Tirard, député de la gauche; a présenté un
amendement au budget, tendant àsupprimerlff
crédit de 110,000 francs destinés au traitement de
l'ambassadeur de France près du pape. » #
» Permettez-moi de- dire quel a été le- premier
effet produit ici par cette proposition, qui n'ar-
rive d'ailleurs point inattendue, comme vous. ayez
pu le constater par quelques communications que
je vous ai adressées, il y a déjà deux ou trois se-
maines. ̃'
» D'abord, il importe de constater que le mon-
de politique italien du gouvernement récemment
tombé ne demandait nullement que la France
cessât d'avoir, .un ambassadeur. près du-pape. La
loi des garanties, créant au- pape une situation
spéciale de souveraineté, admet pleinement l'exis-
tence près de lui des ambassadeurs des puissan-
ces, et ce gouvernement tombéfaisait-profession
de ne pas s'occuper de ces représentations, com-
me ne lé-rêgardant pas. •̃ '̃• '<-
» Le nouveau ministère, qui a déclaré ce qu'on
sait au sujet du maintien de la loi des garanties.,
se place nécessairement, du moins sur le terrain
officiel, au môme point de vuo: La forme et la
nature des représentations des puissances près
le chef de la cathelieité sont des questions qui
sont officiellement en dehors de sa sphère.
» Il ne faudrait donc pas que M. Tirard et ses:
amis eussent l'idée que dans l'état actuel de la-
question, dans l'état d'apaisement où est cette
matière, ils font quelque chose de spécialement
désiré par l'Italie.
» L'Italie serait flattée sans doute que nos dé-
putés libéraux conseillassent, par exemple, la
transformation de notre légation du, palais Far-
nèse en ambassade. Ce serait pour eux une mar-
que sérieuse et toute normale de sympathie.
Mais leur jeter pour ainsi dire à- la tête, sans
qu'ils le souhaitent, une innovation plus ou
moins radicale en ce qui concerne une applica-
tion de la loi des garanties, l'ambassade du pa-
lais Colonna, ce serait .les étonner et, officielle-
ment parlant, rien de plus.
» N'oublions pas, en outre, des éventualités
fort possibles. La proposition de M. le député
Tirard suscitera peut-être des débats assez vifs,
où votre droite parlementaire pourrait être in-;
duite à renouveler d'anciennes récriminations
contre l'Italie et les Italiens. Si énergiques que'
pussent Btre les défenses' de l'Italie que ne
manqueraient pas de présenter nos députés libé-
raux, on serait naturellement plus blessé- des-
injures que flatté des apologies, et en' tous cas, on.
verrait renaître des ressentiments heureusement.'
amortis.
» Ce n'est pas tout. Il peut arriver et il est à
croire que cela arriverait– que la proposition de
JVI. Tirafd, mise aux voix, ne fût pas adoptée par
la majorité. En ce cas, que dirait-on en Italie?
On dirait voilà une Assemblée à majorité répu-
blicaine qui, comme l'autre, se donne le plaisir
de voter en sens clérical. Si bien qu'ayant, voulu
affaiblir le parti du Vatican, M. Tirard lui procu-
rerait un petit succès indirect, et que, s'étant
proposé d'être agréable aux libéraux, il aboutirait
à leur causer malgré lui un désappointement.
»-Eri résumé, si M. Tirard, par son amende-
ment, a l'intention de faire œuvre de confrater-
nité libérale Halo-française, je prends la liberté
de lui dire qu'il n'a pas choisi une route tout à
foi des éloges que lui en faisait Mme Ma-
son, qui parlait souvent avec elle de l'hom-
me qu'elle dépeignait aussi sympathique
et aussi distingué que son style était entraî-
nant et élevé. ̃;
Puis elle les avait relues avec amour,
renchérissant sur l'enthousiasme du pu-
blic et, :sans le connaître, elle lui avait
adressé, à l'étranger, trois lettres sans si-
gnature où toute son exaltation débordait',
en phrases admiratives et passionnées.
Ces lettres l'avaient flatté.. Il désirait vi-
vement connaître la femme qui les avait
écrites. Mais il ignorait si cette-femme était
jeune ou vieille, belle ou laide, et il pou-
vait se faire qu'elles fussent d'une pauvre
déshéritée de la nature,: qui adressait à:
l'être idéal qu'elle se donnait pour amant;
imaginaire les soupirs de son cœur et les
élans de son âme, afin.de se dédommager
de ne pouvoir les dire à un être réel.
Dans sa troisième lettre, l'inconnue en-
annonçait une quatrième où elle dirait
son nom et qui serait la dernière..
Il n'avait pas reçu cette quatrième lettre,
et il avait à peu près oublié cette corres-
pondance anonyme, lorsqu'il prit la réso-
lution de revenir en France.
Mathilde l'avait écrite et l'avait gardée.
Elle n'avait pas osé l'envoyer. Robert n'en
était pas moins resté son idéal.. Ï -.•̃ r '̃̃
Cet idéal détournait, en absorbant ses
pensées, son cœur et son imagination de
tout autre amour. Il était, -pour tous ceux
qui aspiraient à sa main, un rival d'autant
plus dangereux qu'il était invisible et in^
connu. '̃̃̃ '̃ ;̃̃̃̃
II faisait surteut un tort considérable
dans son esprit à Macdonald Bofnstorff, l'un
de ses adorateurs-les plus assidus- et les.
plus-empressés, et celui d'entre tous qui;
était le mieux accueilli par son oncle.
Macdonald Bornstorfî était alors l'un des
fait sûre. Mais, dira-t-il;:je m'occupe surtout de;
ce qui est bon en soi-même et do ce qui est dans
l'intérêt do la France je songe à ce qui est con-
forme à la justice et à ce qui peut être utile à
mon pays, sans m'embarrasser de ce que deman-
dent les hommes politiques d'Italie. Envisageons
donc maintenant la question à co point de vue
d'un député français qui, sans s'occuper des dé-
sirs de l'Italie, veut simplemept détruire l'arrh
bassade spirituelle de la France à Rome par- es-
prit d'anticléricalisme. En ce sujet, on peut dis-
tinguer, je pense, trois directions d'idées anti-
cléricales. Les uns veulent la suppression des
relations officielles do la France avec la papautê.
Ce serait la tendance radicale. D'autres se con-
tenteraient d'une atténuation ou diminution do
ces rapports. Ils diront: Qu'il y ait, près de l'am-
bassade de France en Italie, une division pour
les choses ecclésiastiques. Une troisième classe
d'esprits proposent une transformation de la re-
présentation française près de la papauté. Ils di-
sent Qu'un ecclésiastique français soit chargé, à
Rome, des intérêts catholiques.
..» Si je ne me trompe, on peut ramener à ces
trois chefs les diverses théories qui se produisent
en cette question. ̃ ̃
"•J'indique rapidement les défauts et lès-incon-
vénients de ces trois systèmes. ̃
» Le système du radicalisme. Il faut séparer
l'Église dé l'Etat, et par conséquent, dit-on,- sup-
primer nos relations officielles avec le pape.
1 » Soit!, Mais il semble qu'il faudrait procéder
par ordre. Supprimez 'd'abord le concordat, créez'
ce régime de séparation qui est votre idéal, ou
du moins déterminez-le bien, définissez-le, pour
faire' une œuvre d'hommes politiques vraiment
graves, et non une œuvre d'improvisation -in-
cohérente. Et quand votre plan sera mûr pour la
pratique,, proposez ce détail, cette conséquence,
̃la suppressioa des relations diplomatiques, avec
le Vatican. Mais démolir d'ici, de là, par -bribes,'
sans précaution, sans méthode, c'est s'exposer à'
des accidents.' ̃/̃ }'̃'̃̃̃
"» .Système de l'atténuation par l'union de la
légation religieuse à la légation italienne.– C'est
une impossibilité pour le moment. Le, pape ne
recevrait probablement pas votre chargé d'affaires
dépendant de ia légation de France' en:ltalie. Ce
régime ne sera possible que dans le cas, proba-
blement fort éloigné, où une conciliation se sera
opérée entre l'Italie et la papauté.
» Système de transformation. Ce. qu'il faut
créer à Rome, pour représenter les intérêts ca-
tholiques français, c'est une mission à caractère-
sacerdotal. Au lieu d'un, ambassadeur laïque, -et
d'une douzaine de jeunes secrétaires et d'attachés
peu familiers' eit général avec la théologie, .en-
voyez donc au pape un ecclésiastique et des abbés.;
Dans la situation nouvelle que l'installation, de
l'Italie à Rome a faite à la papauté, voilà la
vraie solution, indiquée par la nature" même des-
.-choses. ̃
!t> Cette solution soulève plus d'une objection.
S'agirait-il d'envoyer près du Vatican de grands
personnages ecclésiastiques, des cardinaux, des
évêques? Il serait -curieux.: que la -voie "ouverte
par M. Tirard dût abouto; à une pratique dkn-,
tien, régime, à la résurrection, du cardinal, de
Bérnis. On voit, dans l'histoire des luttes intellec-
tuelles, deiçes ironies-là., .0. k -v
» Ce ïi'est certes point là -ce' qu'on veut.
» Ce qu'on imagine, c'est une mission d'ecclé-
siastiques d'ordre secondaire, quoique considé-
rable.
» Granda: ou modestes, ces envoyés' ecclésiasti-1'
ques seront des instruments du Vatican. Les am-
bassadeurs laïques conservent une certaine force
de résistance vis-à-vis de la papauté. « Le bon M.
de. Corcelle »,, comme je me plais à le nommer,
répétant l'appellation que tout le monde lui ap-
plique, est rempli de dévouement pour la per-
sonne de Pie IX ;> cependant, il lui a plus d'une
fois fait entendre de sages avis sur les questions
françaises où le catholicisme, comme parti, se
trouvait mêlé. Que ferait, en pareil cas, votre am-
bassadeur en manteau long ? Il recevrait des ins-
tructions et des ordres.̃̃̃•'•̃
» Mais on enverrait des ecclésiastiques éclai-
rés, de ces ecclésiastiques qui ne sont pas dé-
pourvus- de toute sympathie pour les idées mo-
dernes.– C'est:à-dire ,que vous enverriez au pape
des prêtres 'à catholicisme1 libéral, des hommes
qu'il a qualifiés de « peste, dans l'Eglise ». Jugez
comme'il. les recevrait
» Je conclus. Pour le moment, je pense qu'il
̃serait sage de laisser dormir la question de l'am-
bassade- spirituelle. ̃ .̃
» On dira Mais cela ne peut pourtant pas du-
rer éternellement. Laisser dormir les questions
n'est pas. les résoudre.
i Il ne s'agit point d'éternité. On parle ici de
l'heure présente; et l'on dit qu'en matière politi-
que et diplomatique, il y a temps pour parler et
temps pour se taire, temps pour aller, en avant
et temps pour voir venir. »
LETTRES DE VERSAILLES
)
Mercredi soir.
Le travail de la vérification des pouvoirs
continue. C'est le tour de M. Adam, élu à
Boulogne, et de M. Peyrusse, nommé à
Auch. L'argumentation du concurrent de
M. Adam, qui réclamait l'annulation de l'é-
lection, ne pouvait guère paraître sérieuse,
Désiré Henri se plaignait surtout du tort
qu'on lui avait fait en racontant qu'il s'ap-
pelait Dagobert, et en accompagnant ce
nom des plaisanteries faciles que vous de-
vinez. On a donc validé M. Adam. M. Pey-
russe, en revanche, n'a pas eu de bonheur.
.C'est en vain que M. le baron de Mackau s'est
constitué son avocat, les conclusions du
bureau, présentées par M. Yersigny, ont
été adoptées, et M. Peyrusse a été invalidé.
Nous n'avons pas de consolations à lui of-
secrétaires intimes et des familiers in-
fluents de M. Guizot, président du; conseil
et ministre des affaires étrangères.
Il avait remarqué Malthilde pour sa
beauté. Il l'avait aimée pour sa dot.
C'étaitplus qu'une fortune, c'était une
alliance qui pouvait le conduire aux plus
hautes positions politiques, dans un avenir
prochain.
Il avait deviné l'ambitieux rêve que ca-
ressait le prince de Miribel, et il s'était fait
fort auprès de lui de le faire choisir par M.
Guizot pour remplacer le premier membre,
du cabinet du 29 octobre qui viendrait à:
disparaître par une cause quelconque. < •
D'ailleurs, il avait fait valoir que lui aussi
avait un oncle célibataire, immensément
̃ riche, 'dont il était le seul parent et dont il
serait par conséquent-l'unique héritier:
II était agréé par l'oncle. Seulement la
nièce, dont la pensée était tout entière à
son idéal, lui faisait un accueil glacial qui
aurait découragé tout autre prétendu.
MaisMacdonaldBornstorff était opiniâtre."
Il persista dans ses prétentions et eut l'i-
dée d'appeler à son aide la fille du baron
Durinval, préfet de Tours, Léa, nièce de.
Mme Mason et amie .de, pension de Ma-
thilde.
Madame Mason n'était riche que d'une
fortune viagère qu'elle tenait de son mari
et qui devait retourner à la famille de ce-
lui dont elle portait le nom. Elle n'a-
vait donc rien à laisser à sa nièce. Elle ne
pouvait que tenter de lui faire faire dans
la société un mariage avantageux. ̃
Lorsque Mme Mason habitait Paris, Léa
venait souvent passer un ou deux mois au-
près de sa tante, qui espérait que la beauté
provocante de sa nièce lui tiendrait lieu de
dot-auprès d'un homme riche, disposé -à
faire un mariage d'amour plutôt qu'un ma-
riage d'argent.
frir, il nous est même interdit de le plain- t
dre, puisque M. Paul de Cassagnae nous a
dit tout haut que M. Peyrusse serait
réélu, et que c'était lui qui s'en portait ga-
rant.
rant. interrompu, à ce moment, le tra-
vail de la. vérification .pour écouter le rap-
port de, M. Louis Legrand, ai} nom; de la
commission d'initiative chargée d'examiner w,
les deux propositions tendant à l'abroga-
tion de la loi du 20 janvier 1874, sur la no-
mination des maires.- Cette lecture a été
faite d'une très bonne voix, bien assurée, “̃
agréable à entendre; le rapport lui-même
est heureusement rédigé. Il conclut à la
prise en considération des deux; proj ets,
L'urgence ayant été demandée par M.
Jules Ferry, M.a Ricard "a fait connaître' l'a-
vis du, gouvernement. Le gouvernement ne
s'oppose pas à la demande d'urgence; le
ministère réprouve la loi qui permettait' de
prendre le maire en dehors "du conseil mu-
nicipal, et ne se servira jamais d'une- loi
semblable; mais il croit que, la République,
étant le gouvernement définitif de.IaFran-,
ce, il importe de présenter des lois organi-
ques définitives. Ce n'est point là un moyen
détourné de retarder une solution; le. mi-
nistère s'engage' à déposer, la loi dès les
premiers jours de la rentrée, et la Cham-
bre pourra alors détacher, si bon lui sem-
ble, de cette loi organique, le chapitre re-
latif à la nomination des maires. Le vérita-
ble but à atteindre est l'affermissement de
la République par le concours de lois défi-
nitives. Cette déclaration, courte, mais
bonne, est dite avec un accent de simpli-
cité et de sincérité qui font le meilleur ef-
fet, et, à plusieurs reprises, les paroles1 de
M. Ricard sont soulignées par les applau-
dissements de la majorité. ̃ ̃ •̃"̃
On n'est pas content à droite, mais on
ne souffle mot. Un duc dit cependant quel-
que chose; mais cela pèse si peu La Cham-
bre, satisfaite, vote l'urgence et la prise
en considération, et met à son' ordre du
jour du lendemain les propositions'.
On reprend alors les dossiers éleGtoràux;
on valide M. de Bourgoing et M. Mir. Le
tour de M. Cunéo d'Ornano est arrivé; mais
on s'arrête à moitié route. La.suite à de-
main, comme dans les romans-feuille-
tons.
CHRONIQUE PARLEMENTAIRE
Là commission du budget s'est réunie hier,
comme nous l'avons dit, sous la présidence
de M. Léon Gambetta. Nous empruntons, aux
Béhats le résumé de ce qui s'est passé dans
eette réunion
•̃Au début de là séance, il est donné eôanàis-
sance d'une lettre de M.' Germain., dans laquelle
celui-ci déclare se démettre de ses fonctions de.
vice-président de la. commission. Il sera procédé
demain à son remplacement. La discussion géné-
rale s'ouvre ensuite. ̃ ••̃̃̃
M. Menier développeson système d'impôt' sur
le capital. Partisan' d'une réforme consistant à
remplacer les impôts divers qui grèvent la pro-.
duction par une .taxe unique, il se contenterait
de l'application immédiate d'une contribution de
1 0/0 sur le capital, laquelle contribution produi-
rait 150 millions et permettrait ainsi de suppri-
mer les 'divers impôts.
̃ L'inventaire du- capital pourrait s'effectuer par
4es soins des receveurs d.'enrëgistrement et au-
tres employés du fisc! il serait terminé dans l'es-
pace de deux mois. '̃ ̃̃̃̃
Le principe de. cet impôt sur le capital est
combattu par. plusieurs membres.de la commis-
sion. •
M. Menier n'entend pas saisir en ce moment la
commission d'une proposition précise.
M. le président fait observer que la discussion
ayant conservé le caractère d'une conversa-
tion et d'une argumentation théorique, il serait
impossible de procéder à un vote sur cette ques-
tion.
M. Germain critique le mode d'établissement du
budget. Pour se rendre compte du chiffre actuel
.des recettes et dépenses, il faut, suivant lui, lais-
ser de côté ce qui peut être considéré comme
étant un moyen de trésorerie. Le remboursement
à la Banque de 150 millions ne peut être envisagé
comme une dépense ordinaire, alors surtout que
l'Etat contracte un emprunt d'égale importance
pour les besoins du compte de liquidation.– En,
somme, la situation présente. une dépense de 2
milliards -100 millions environ, contre une recette
d'égale importance basée sur les chiffres perçus
en 1815. Cette appréciation sage et modérée des J
recettes promet un boni, pour ainsi dire assuré en
1877, qui permettra de doter libéralement lester-
vices si importants des travaux, publics et de
l'instruction publique.
L'orateur s'élève contre le Compte de liquida-
tion, qui n'est pas autre chose, suivant lui, qu'un
budget extraordinaire n'ayant aucune raison d'être.
11 est urgent, ajoute M. Germain, de rétablir à
leur vraie place, c'est-à-diro au budget ordinaire,
la plupart des dépenses portées au compte de li-
quidation.
M. Mathieu-Bodet ne partage pas cet avis. L'a-
mortissement de la dette publique est incontes-
tablement une dépense ordinaire. Le caractère
de certains impôts très contestables que l'Assem-
blée nationale a dû voter presque malgré elle,
l'impossibilité bien reconnue de faire des écono-
mies sérieuses. dans les dépenses, sont autant 'de'
raisons pour maintenir la réserve de 50 millions.
Le Compte de liquidation est justifié par la na-;
En ce temps-là, il y avait encore des
hommes du monde qui comptaient avec
leur cœur.
Léa, qui savait qu'elle n'avait de for-
tune à attendre ni de son père, ni de sa
tante, s'était promis de ne rien négliger
pour faire la conquête de cet homme ri-,
che et aimant, entrevu dans ses rêves.
Depuis deux ans, elle attendait l'occa-
sion qu'elle appelait de toute l'ardeur, de
son ambition, lorsqu'à la fin de 1846, étant
venue passer quelque temps chez sa tante,
elle y vit Macdonald Bornstorff.
Elle jeta ses vues sur lui.
Agaçante et coquette, Lea inspira facile-
ment un violent caprice à Macdonald,
qu'elle supposait destiné à devenir million-
naire à là mort de l'opulent banquier dont
il avaitle bonheur d'être le neveu.
Macdonald, d'ailleurs, ne songeait point
encore à Mathilde d'Ormoy, qu'il ne devait
connaître que quelques mois plus tard.
Il s'éprit sincèrement de" Léa, lui parla
le langage de la passion avec un accent de
Vérité qui acheva de la convaincre.
De son côté, elle fut réellement subju-
guée, par- ce caractère énergique, persévé-'
rant, qui apportait dans la réalisation de
ses désirs une volonté si forte, si opiniâtre.
A son tour, elle aima Macdonald.
Entre Léa et Macdonald, il y avait un-
point de ressemblance. Tous deux vou-
laient à tout prix la fortune pour s'élever,
pour- briller, pour jouir de tous les luxes et
de tous les plaisirs du monde, et tous deux
étaient décidés à ne reculer devant aucun
scrupule pour atteindre ce but.
Au milieu des élans véritables de leur
amour, il y avait, chez elle comme chez
lui, un froid calcul. Seulement il avait sur
elle l'avantage de l'expérience. Il voulait
l'obtenir, sachant qu'il n'en ferait pas sa
ture tout à fait exceptionnelle des dépenses qui
lui ont été imputées.
M. Dutilleid ne croit pas juste l'assertion quu
l'amortissement n'est effectué qu'au moyen de
l'emprunt. Les prévisions d'un boni de 80 à.
100 millions sur les recettes de 1877 lui paraissent
trop optimistes.
M. Wilson se déclare partisan de la' suppression
du Compte de liquidation. Cette "mesure appor-
terait, dîaprès lui, la lumière dans, le débat finan-
cier et permettrait à la Chambre, ainsi qu'au
pays, de se prononcer en connaissance dé cause
sur tous les, crédits demandés. •
M. Langloû ne demande pas- une mesure auspi;
radicale. Il insisterait cependant pour qu'on assi-
gnât une date à la clôture du Compte de liquida-
tion, dont la durée ne devrait point se-prolônger
outro mesure.
M. de Soubeyr.ah.et M. Cocher;/7 justifient! la ne-
cessité du Compte ;de liquidation. Ils se" déclarent
partisans de son maintien. '̃'
Nous compléterons ce résumé succinct par
quelques détails ayant trait plus particuliè-
rement fà la- discussion; soulevée par M. Mèr
nier, .et-, que. nous; empruntons au. compta
rendu.de l'Echo. Voici les différentes, obser-
vations :que les jmembres, de. la commission
ont échangées après le 'discours/. de M. Me-
nier
M. Lani/lois. La Chambre nous a chargés uni-
quement de faire; des. lois .'de finances que M.
Menier dépose im projet de loi précis.'
M'. Gamheita. 11 faut que des idées que 'je re-
garde comme erronées. -soient jugées avant qu&.
nous, arrivions aux sages maximes budgétaires •
il faut qu'une discussion.ait lieu afin d'en finir
avec ces. théories..
M. Tirard.– M. Menier soutient qu'il faut lais-
ser la production libre et frapper l'outil, mais
n'est-ce pas frapper le producteur lui-même. M.
Menier soutient que l'impôt est personnel; rien
de, moins exact. Comment, faire rendre 3 mil-
liards l/2,à un impôt unique ?
M. Rouvier. II' faut un projet précis que
M. Menier le" rédige, et la: commission: l'exami-
nera. ,r • .•.̃.̃• :̃̃
y M. Bardoux. L'impôt, s'ur.le,, capital ne pour^
rait être appliqué cette année, car Tinventair»:
qu'il-' nécessiterait prendrait beaucoup de temps-.
M., Menier.' Cet inventaire peut être rapide-
ment fait par M. le ministre .dés finances;
T; M.Ràoul Diivël. –Il "fàut'jugér' définitivement
et promptement la question -de l'impôt sur le re-
venu ^'inventaire sera long à-fàire.iQuand il sera
terminé, il ne sera déjà plus exact, à cause de
l'instabilité des valeurs.
M.\ Flequèt. On'ne peut résoudre une pareille
question- séance tenante^ II ne s'agit, %au surplus,
que .d'une discussion générale. Examinons donc
l'ensemble du budget. Cherchons des ressources;
chacun donnera son idée, et le gouvernement
déposera un projet de loi.
M. Lénglois. C'est au gouvernement, et non,
à la commission, qu'il appartient de trouver des
ressources. ̃ -•
M. Grév/f. Après une, discussion générale,. 'il
n'y a pas de résolution à prendre.
La commission s'est ajournée à vendredi,
pour la suite de la discussion: ̃ •: .1
II a été décidé que les ministres des finances,
de la guerre et des affaires étrangères seraient
priés dé se lendré dans le sein de.ia-CQ.m-
mission. ̃ ̃
La commission d'initiative parlementaire
s'est réunie hier ayant la séance. Elle a adopté
d'abord le rapport de M. Louis Legrand, qui:'
a été lu en séance publique. Elle a ensuite
pris en considération le projet de MM.: Lis-
bonne, Castelnau, Vernhes et'Devès, tendant
à restituer alix conseils généraux la vérifica-
tion des pouvoirs de leurs membres. Elle a
examiné également le projet de MM. Armand-'
.Dupoftal, Mai-giie, Madier de Montjau, Martin
Nadaud et Barodet, tendant à réclamer l'ou-
verture d'un crédit de 100,000 fr. pour l'envoi,
à l'Exposition universelle' de Philadelphie,
d'ouvriers parisiens désignés par les chambrés
syndicales.. La commission entendra demaia
M! Martin Nadaud.
La commission a repoussé enfin la proposi-
tion de M. de Gasté dont nous rappelons les'
termes '̃'
Article 1er.. II.. 'y a 'incompatibilité entre les
fonctions de sénateur ou de député, et les fonc-
tions de conseiller général, de conseiller munici-
pal ou de maire.
Art, 2. Tout député, tout sénateur sera déclaré,
démissionnaire des fonctions de conseiller géné-
ral, de conseiller municipal et de maire, à dater
du jour de la validation de son élection ou de la
promulgation de cette loi, si la validation a eu
lieu antérieurement à la loi.-
M. Raymond Bastid a été nommé rappor-
teur. •̃;̃
La2° sous-commission du 11° bureau, char-
gée d'examiner l'élection de M. du Demaine,
a entendu hier M. Félix Richard, qui a dépo-
sé, au nom des signataires de toutes les pro-
testations déposées, sûr les faits relatifs à
cette élection..
Le 2e bureau, qui est chargé d'examiner
l'élection de M. de Saint-Paul, doit entendre
aujourd'hui le préfet et le sous-préfet de l'A-
riége. ̃ _̃̃̃ ̃ ̃ ̃̃
M. Devès, député de l'Hérault, et un certain
femme. Elle consentit à se donner, croyant
s'assurer un mari.
Les semaines se passèrent, sans que
Macdonald songeât à demander au baron
Durinval la main de sa fille.
Il donnait à Léa, pour prétexte de ce re-
ard, la nécessité où il était de ménager
son oncle, qui avait en ce moment pour
lui d'autres vues, et qu'il était, avant tout,
utile de préparer à ce mariage, puisque
c'est de lui seul que pouvait lui venir la
fortune. Il' promettait de mettre à profit la
première occasion favorable qu'il aurait
de le disposer à agréer la fille du baron.
Durinval pour nièce.
Lea croyait à la loyauté de Macdonald. Elle
retourna à Tours, se croyant sûre de l'a-
mour du futur héritier du baron de Borns-
torff. "•'
Quelques jours plus tard, en plein car-
naval de 1847, Mme Mason présentait -Mac-
donald Bornstorff au prince de Miribel.
Tout l'hiver s'acheva sans que Macdo-
nald donnât de ses nouvelles à Léa.
Cruellement désappointée, inquiète,, hu-
miliée, elle le vit tout à coup arriver, le
sourire aux lèvres, chez son père, avec Mme
\Mason, qu'il avait demandé la permission
d'accempagner à Tours, où elle allait voir
sa sœur et sa nièce.
La saison de 1847 n'était pas encore
finie.
Elle eut un mouvement de joie, un éclair
d'espérance. Elle pensa qu'il venait enfin
faire sa demande. .>̃̃
Le baron Durinval invita Macdonald
Bornstorff à dîner. •
Le soir, Macdonald suivit toute la famille
au jardin. Là, il entraîna léa dans une
allée où on les laissa se promener seuls
pendant que Mme Mason causait affaires
avee sa sœur. ̃ -̃ ̃ ̃
A. DE CÉSENA.
(A suture.)
entière, et l'élan des premiers jours fut su-
bitement enrayé.
On en vint à redouter que l'espace rê-
teervé aux exposants de toutes les nations,
et jugé d'abord insuffisant, ne pût être
rempli, et l'Exposition faillit être ajour-
née. • -"̃ ̃:̃"̃̃
Crainte cbimérique, il est vrai. Les pro-
duits affluèrent de tous les points du
monde. Mais un voile de tristesse s'éten-
dait sur ces innombrables merveilles un
malaise indéfinissable assombrissait les
esprits. Parmi les visiteurs" et les expo-
sants de 'toutes les nations, les Alle-
mands [exceptés, –en est-il un seul qui
soit passé indifférent devant les mons-
trueux canons de M. Krupp, qui semblaient
amenés à Paris comme une menace, et que
nous devions revoir, en effet, moins de
trois ans après, braqués contre nous? 2
L'Exposition de 1878 s'ouvrira, tout le
fait espérer, sous de plus favorables auspi-
ces. En-,186.7, la France., au .déclin d'une
prospérité et d'une gloire passagères et
factices, s'acheminait rapidement vers des
désastres déjà pressentis. En .1878, nous
donnerons au monde le spectacle d'un peu-
plé vaincu sur les .champs de bataille, mais
vainqueur de sa mauvaise fortune, plus
grand, plus riche, et surtout plus sage et
plus libre après ses défaites, qu'au, lende-
main de ses plus, brillantes victoires.
La commission de l'Exposition univer-
selle a une tâche laborieuse a remplir. Une
grave responsabilité lui incombe. Elle doit
assurer la supériorité de cette Exposition
républicaine sur les deux Expositions mô--
narchiques qui l'ont précédée. Heureuse-
ment, cette commission compte dans son
sein bon nombre d'hommes distingués et
compétents les noms de MM. Duclerc et
Cochery et celui de M. Krantz, entre
autres nous donnent toutes garanties.
Mais pour que l'Exposition universelle
de 1878 produise les heureux résultats
qu'on est en droit d'en attendre; elle devra
non-seulement profiter de. l'expérience ac-
quise dans les Expositions- précédentes,
mais encore se dégager résolument, de la
tradition impérialiste, veiller avec un soin
jaloux à la sauvegarde de tous les intérêts,
répudier tout esprit mercantile, et sacrifier
dans tous les cas le clinquant à l'utile, les
apparences à la réalité.
M. Camille Sée, candidat de la circons-
cription de St-Denis, a adressé aux électeurs
de Saint-Denis.une circulaire qui a obtenu
l'adhésion complète du Siècle- et de M.
Crémieux-. En voici les principaux passa-
ges ̃ ̃'
Fermement attaché à la République, je ne vois
dans la clause dé; révision qu'un moyen de l'amé-
liorer. Le pays- a besoin de repos; il ne veut pas
de révolutions nouvelles. Les monarchies ont fait!
leur temps; elles ne peuvent, revenir que par une
révolution. Rétablies, elles nous conduiraient à
des révolutions inévitables. Créons, dans la vieille
̃Europe, une puissante République, à l'exemple;
de cette République des Etats-Unis, heureuse au
dedans, Irespectée au dehors, calme au sein de
la liberté, né connaissant ni castes ni privilèges
n'ayant pour chefs que ses élus, pour règle mo-
rale que la libre conscience des citoyens.
Le second empire nous a ruinés moralement et
physiquement. Pendant dix-huit ans, il nous a
asservis ruine morale. En -tombant, il nous a
coûté deux; provinces et cinq milliards ruine
matérielle. Notre tâche, est de refaire la France.,
A Bordeaux, M. Sirhiot, député sortant,
a adressé aux électeurs de la lrG circons-
cription une profession de foi, dans la-
quelle il affirme que « l'ordre véritable,
condition première du progrès général, est
fondé sur l'affranchissement des intelli-
gences et sur le développement pacifique
et légal de la liberté, c'est-à-dire sur là Ré-
publique »; il invoque ses votes passés
comme garantie de son dévouement à la
République. ̃ ̃
Dans le Cher, 2' circonscriptionde Saint-.
Âmand, deux candidats républicains, MM.
Rollet, ancien sous-préfet cte St-Amand,
et Charles Dindeau, se présentent contre
M. de Saint-Sauveur.
11 était temps fue la ville de Bordeaux fui»
'délivrée de la tutelle de l'administration im-
posée par le gouvernement du 24 mai. Les
hemmes de l'ordre moral, qui prétendaient
administrer ses finances, les avaient mises
dans le plus déplorable ̃état, et le premier
soin de la municipalité élue est forcément
de remettre de l'ordre dans les comptes de la
ville. Dès la première séance, le conseil mu-
nicipal s'est trouvé en présence de faits qui
témoignent de l'incapacité de la commission
FEUILLETON DE LA PRESSE
DU VENDREDI 7 AVRIL" 1876
i _-i8
̃̃̃̃̃ ̃̃ LE:\ :̃̃/̃̃.̃̃̃̃̃̃̃
~mm smM
SCÈNES DE Li Yffi HËELLE
II était devenu l'une des plus grandes
renommées poétiques, l'une des plus écla-
tantes gloires littéraires de son époque.
On s'enthousiasmait à la lecture de ses ou-
vrages en prose, dont le style chaud et co-
loré, pittoresque et imagé plaisait à la jeu-
nesse des écoles on dévorait ses élégies,
qui l'avaient fait surnommer le chantre des
femmes.
Fière d'avoir été un peu aimée pendant
quelques jours du marquis dé Montboran,
Mme Mason lisait avec avidité, tout ce
qu'il publiait et le prenait beaucoup dans
les salons de Paris, surtout dans celui du
prince de MAïibc\ dont elle était l'une des
fe^aées. "̃̃
~be'~âées.
Le prince de Miribel avait, une fortune
érable. Il était pair de France. Son
rôwiW'te pouvoir dire qu'il avait été
«niiSsùS m ,:ût-ce que pendant une se-
Stre, ne
maine.
administrative Pelleport-Burete et de son
peu de respect pour les lois de finance.
En effet, M. Fourcand a fait communiquer
au conseil, lors de sa première réunion, d'a-
près le compte rendu que nous en trouvons
dans la Gironde, une lettre du ministre, qui
déclare absolument illégal le prélèvement ou
virement de 1. million 496,999 francs, opéré
par l'administration Pelleport-Burète, de con-
cert avec M. le préfet Pascal, sur l'emprunt
de 5 millions. 500,000 francs contracté pour
les besoins de la défense nationale. Cette af-
faire, qui a soulevé tant de discussions dans
le conseil et surtout dans les commissions, se
trouve aujourd'hui non. pas résolue, mais du
moins acheminée vers le régime de la léga-
lité, si étrangement méconnu par l'ancien
maire et l'ancien préfet.
Cette communication a. fourni à l'un des
conseillers, M. Barcldiausen,, l'occasion de
faire remarquer que l'administration, an-
cienne avait commis sciemment cette viola-
tion de la loi; car, depuis 1873, la voie légale
pour .disposer de. l'emprunt de 5 millions
500,000 francs avait été indiquée par. lui.
M. Daney a fait connaître ensuite au con-
seil qu'en préparant son 'rapport sur là re-
conduction des crédits, il a constaté qu'il,
existe une erreur de 683,000 francs dans les
allégations de l'administration ancienne. Enfin,
après les deux années pendant lesquelles
l'administration Pelleport.a géré les finances
de Bordeaux,' les comptes de la ville sont tel-
lement, obscurs qu'ils ne pourront être mis
en ordre avant longtemps.
La question du" rachat des chemins de
fer prgpccupe toujours vivement l'opinion
publique en Allemagne et en Italie. On sait
l'opposition que le projet du gouvernement
prussien a rencontré au sein. des Etats se-
condaires de l'empire. La Bavière,, la Saxe,
le .Wurtemberg, ont protesté et ont refusé
sur ce point leur concours au cabinet de
Berlin. Celui-ci, pour donner Uexemple,
s'est alors décidé à proposer aux deu-x
Chambres du Landtag le transfert à l'em-
pire des droits de .propriété et autres de la
Prusse sur les chemins de fer prussiens.
Voici, d'après la correspondance de Berlin,
le texte de ce projet de loi
Le gouvernement de l'Etat est autorisé à
conclure avec l'empire allemand des traités
aux termes desquels
lp Tous les chemins de fer de l'Etat, en ex-
ploitation ou en construction, avec tout ce
qui en dépend, et avec tous les droits et tou-
tes les obligations de l'Etat en ce qui con-
cerne' la construction ou l'exploitation de
chemins de' fer, 'sont*' transférés par voie de-
vente, et moyennant une indemnité convén'a-
ble, à l'empire allemand; "'̃<.
2° Tous les droits de l'Etat relativement -à
l'administration ou à l'exploitation des che-
mins de fer qui ne sont pas sa propriété,. t–
que ces droits reposent sur une loi, sur une
concession .ou sur un traité, sent cédés à
l'empire allemand ̃• ̃. ?'
3° Cession également complète est faite à
l'empire allemand, moyennant une indem-
nité convenable, de tous les droits de pro-
priété partiels ou autres appartenant à l'Etat,
sur les chemins de 1er 1,
4° De même l'empire allemand se charge,,
contre une compensation convenable, de tou-
tes les obligations de l'Etat relativement aux
chemins de fer qui ne sont pas la propriété de
celui-ci ;'•_̃-̃
5° Les droit de surveillance de l'Etat surjes
chemins de fer sont transférés à l'empire al-
lemand.•-̃
En Italie, le nouveau cabinet, bien
qu'il ait repris en partie le projet de rachat
du ministère Minghetti, n'est pas partisan
de l'exploitation des chemins de fer par
l'Etat. Voici, d'après le journal Il Sole, le
texte de la proposition que le gouverne-
ment soumettra aux Chambres, lorsque
celles-ci auront voté sur la question de
transfert des voies terrées au royaume
1° II -se formera trois ou quatre Compagnies
pour l'exploitation, selon la division des li-
gnes. • ̃
2° Le capital sera formé de préférence
1/3 par les établissements de crédit ita-
liens
1/3 par les plus forts contribuables de biens
fonciers et de revenus immobiliers;
1/3 par une souscription publique.
3° Le gouvernement devra garantir un mi-
nimum de 5 0/0 sur le capital déboursé," en
laissant à l'avenir de fixer la quotité du divi-
dende sur. un plus.fort revenu.
4° Pour payer le matériel mobilier actuel-
ment existant et évalué entre 250 et 300 mil-
lions, les Compagnies donneront au gouver-
nement tant de rentes 5 0/0 au cours moyens
des six premiers mois' futurs.
Cs qui distingue le projet allemand, du
projet italien, c'est que, dans le premier,
l'Etat se chargera de la surveillance et de
̃l'exploitation' des chemins de fer, tandis
Il avait une nièce charmante qui s'appe-
lait Mathilde d'Ormoy, et qui était desti-
née à devenir son héritière. Une liaison,
devenue pour ainsi dire un mariage, qu'il
avait avec une femme du plus haut monde,
séparée judiciairement de son mari, l'avait
empêché de contracter des liens légitimes.
Mathilde d'Ormoy était fille d'une sœur
du prince de Miribel, ruinée par son mari,
colonel de dragons alors à la retraite.
Depuis la mort de sa mère, elle tenait la
maison de son oncle, qui lui portait beau-
coup d'affection et lui laissait beaucoup de
liberté.
Son père avait la table et le logement à
l'hôtel des Invalides.
Hautaine de caractère, impérieuse de
volonté, portée à la domination par tempé-
rament, accoutumée au commandement
par situation, Mathilde d'Ormoy faisait les
honneurs du salon du prince de Miribel
avec une grande aisance, mais aussi avee
un ton et une attitude qui indiquaient une
femme d'une vplonté peu flexible et d'une-
nature peu maniable.
Héritière présomptive de la fortune du
prince de Miribel, dont elle devait appor-
ter le titre à son mari, avec l'agrément du
roi, qui ne refuserait pas son consente-
ment, elle pouvait aspirer aux plus bril-
lants partis.
Mais, par une contradiction étrange,
elle avait en- même temps l'esprit roma-
nesque. Elle avait de tout temps rêvé, en
imagination,, d'épouser un poète ou un ar-
tiste célèbre, sans se préoccuper ni de la
question d'argent, ni même de la question
de naissance.. ̃
Le nom de Robert avait surgi tout à
coup dans' le monde de la renommée. Ce
nom avait fixé sa pensée, jusque-là errante
et vague.
Elle avait d'abord lu ses œuvres sur la
que, dans le second, ce sont des Compa-
gnies qui agiront pour le compte de
l'État.' ̃'̃̃̃̃;̃̃̃̃
.+
Ainsi que nous l'avons annoncé, le Fol-
kething danois a été dissous le 30 mars,.et
on pense que la prochaine réunion s'ou-
vrira probablement vers le mois de mai.
On s'attend a des débats très orageux;
mais le roi est, paraît-il, décidé à dissoudre
la Chambre de nouveau, dans le cas où les
élections donneraient encore une fois la
majorité à l'opposition. D'ailleurs, depuis
quelque temps chaque session ne donne
que des résultats absolument négatifs.
La dernière session du Folkething fourr
nit à cet égard une preuve bien frappante.
Leprojet de loi du ministère, sur les nou-
velles fortifications, a d'abord été repoussé,
et,:lorsqu'on. a ensuite mis aux voix celui
•de la gauche, il a subi le même sort,
mi petit groupe de radicaux ayant voté
contre.
Ce résultat a produit une très vive
sensation, et rien, en effet, ne.saurait
mieux donner une idée des 'difficultés au
milieu desquelles se trouve le Danemark.
La lettre qui dissout le Folkething. mo-
tive cette mesure par l'attitude de la ma-
jorité dans les questions relatives à la mise
en état de défense du pays, notamment en
ce qui concerne les fortifications mariti-
mes de Copenhague; elle déclare, en'ou-
tre, complètement inadmissible la condi-
tion suivant laquelle les travaux de fortifi-
cation ne devraient être commencés qu'a-
près l'établissement d'un impôt sur le re-
venu, que l'excellente situation financière
du pays rend tout à fait inutile.
Mais il y a lieu,. de penser que l'oppôsi-
tion danoise sera assez patriote pour per-
mettre enfin au gouvernement de Copen-
hague, de mettre ".à exécution les projets
qu'il juge "nécessaires pour.la défense de ce
vaillant petit pays. 1
On écrit de Rome, le 2 avril, au Temps:.
« Une dépêche télégraphique nous apprend que
« M. Tirard, député de la gauche; a présenté un
amendement au budget, tendant àsupprimerlff
crédit de 110,000 francs destinés au traitement de
l'ambassadeur de France près du pape. » #
» Permettez-moi de- dire quel a été le- premier
effet produit ici par cette proposition, qui n'ar-
rive d'ailleurs point inattendue, comme vous. ayez
pu le constater par quelques communications que
je vous ai adressées, il y a déjà deux ou trois se-
maines. ̃'
» D'abord, il importe de constater que le mon-
de politique italien du gouvernement récemment
tombé ne demandait nullement que la France
cessât d'avoir, .un ambassadeur. près du-pape. La
loi des garanties, créant au- pape une situation
spéciale de souveraineté, admet pleinement l'exis-
tence près de lui des ambassadeurs des puissan-
ces, et ce gouvernement tombéfaisait-profession
de ne pas s'occuper de ces représentations, com-
me ne lé-rêgardant pas. •̃ '̃• '<-
» Le nouveau ministère, qui a déclaré ce qu'on
sait au sujet du maintien de la loi des garanties.,
se place nécessairement, du moins sur le terrain
officiel, au môme point de vuo: La forme et la
nature des représentations des puissances près
le chef de la cathelieité sont des questions qui
sont officiellement en dehors de sa sphère.
» Il ne faudrait donc pas que M. Tirard et ses:
amis eussent l'idée que dans l'état actuel de la-
question, dans l'état d'apaisement où est cette
matière, ils font quelque chose de spécialement
désiré par l'Italie.
» L'Italie serait flattée sans doute que nos dé-
putés libéraux conseillassent, par exemple, la
transformation de notre légation du, palais Far-
nèse en ambassade. Ce serait pour eux une mar-
que sérieuse et toute normale de sympathie.
Mais leur jeter pour ainsi dire à- la tête, sans
qu'ils le souhaitent, une innovation plus ou
moins radicale en ce qui concerne une applica-
tion de la loi des garanties, l'ambassade du pa-
lais Colonna, ce serait .les étonner et, officielle-
ment parlant, rien de plus.
» N'oublions pas, en outre, des éventualités
fort possibles. La proposition de M. le député
Tirard suscitera peut-être des débats assez vifs,
où votre droite parlementaire pourrait être in-;
duite à renouveler d'anciennes récriminations
contre l'Italie et les Italiens. Si énergiques que'
pussent Btre les défenses' de l'Italie que ne
manqueraient pas de présenter nos députés libé-
raux, on serait naturellement plus blessé- des-
injures que flatté des apologies, et en' tous cas, on.
verrait renaître des ressentiments heureusement.'
amortis.
» Ce n'est pas tout. Il peut arriver et il est à
croire que cela arriverait– que la proposition de
JVI. Tirafd, mise aux voix, ne fût pas adoptée par
la majorité. En ce cas, que dirait-on en Italie?
On dirait voilà une Assemblée à majorité répu-
blicaine qui, comme l'autre, se donne le plaisir
de voter en sens clérical. Si bien qu'ayant, voulu
affaiblir le parti du Vatican, M. Tirard lui procu-
rerait un petit succès indirect, et que, s'étant
proposé d'être agréable aux libéraux, il aboutirait
à leur causer malgré lui un désappointement.
»-Eri résumé, si M. Tirard, par son amende-
ment, a l'intention de faire œuvre de confrater-
nité libérale Halo-française, je prends la liberté
de lui dire qu'il n'a pas choisi une route tout à
foi des éloges que lui en faisait Mme Ma-
son, qui parlait souvent avec elle de l'hom-
me qu'elle dépeignait aussi sympathique
et aussi distingué que son style était entraî-
nant et élevé. ̃;
Puis elle les avait relues avec amour,
renchérissant sur l'enthousiasme du pu-
blic et, :sans le connaître, elle lui avait
adressé, à l'étranger, trois lettres sans si-
gnature où toute son exaltation débordait',
en phrases admiratives et passionnées.
Ces lettres l'avaient flatté.. Il désirait vi-
vement connaître la femme qui les avait
écrites. Mais il ignorait si cette-femme était
jeune ou vieille, belle ou laide, et il pou-
vait se faire qu'elles fussent d'une pauvre
déshéritée de la nature,: qui adressait à:
l'être idéal qu'elle se donnait pour amant;
imaginaire les soupirs de son cœur et les
élans de son âme, afin.de se dédommager
de ne pouvoir les dire à un être réel.
Dans sa troisième lettre, l'inconnue en-
annonçait une quatrième où elle dirait
son nom et qui serait la dernière..
Il n'avait pas reçu cette quatrième lettre,
et il avait à peu près oublié cette corres-
pondance anonyme, lorsqu'il prit la réso-
lution de revenir en France.
Mathilde l'avait écrite et l'avait gardée.
Elle n'avait pas osé l'envoyer. Robert n'en
était pas moins resté son idéal.. Ï -.•̃ r '̃̃
Cet idéal détournait, en absorbant ses
pensées, son cœur et son imagination de
tout autre amour. Il était, -pour tous ceux
qui aspiraient à sa main, un rival d'autant
plus dangereux qu'il était invisible et in^
connu. '̃̃̃ '̃ ;̃̃̃̃
II faisait surteut un tort considérable
dans son esprit à Macdonald Bofnstorff, l'un
de ses adorateurs-les plus assidus- et les.
plus-empressés, et celui d'entre tous qui;
était le mieux accueilli par son oncle.
Macdonald Bornstorfî était alors l'un des
fait sûre. Mais, dira-t-il;:je m'occupe surtout de;
ce qui est bon en soi-même et do ce qui est dans
l'intérêt do la France je songe à ce qui est con-
forme à la justice et à ce qui peut être utile à
mon pays, sans m'embarrasser de ce que deman-
dent les hommes politiques d'Italie. Envisageons
donc maintenant la question à co point de vue
d'un député français qui, sans s'occuper des dé-
sirs de l'Italie, veut simplemept détruire l'arrh
bassade spirituelle de la France à Rome par- es-
prit d'anticléricalisme. En ce sujet, on peut dis-
tinguer, je pense, trois directions d'idées anti-
cléricales. Les uns veulent la suppression des
relations officielles do la France avec la papautê.
Ce serait la tendance radicale. D'autres se con-
tenteraient d'une atténuation ou diminution do
ces rapports. Ils diront: Qu'il y ait, près de l'am-
bassade de France en Italie, une division pour
les choses ecclésiastiques. Une troisième classe
d'esprits proposent une transformation de la re-
présentation française près de la papauté. Ils di-
sent Qu'un ecclésiastique français soit chargé, à
Rome, des intérêts catholiques.
..» Si je ne me trompe, on peut ramener à ces
trois chefs les diverses théories qui se produisent
en cette question. ̃ ̃
"•J'indique rapidement les défauts et lès-incon-
vénients de ces trois systèmes. ̃
» Le système du radicalisme. Il faut séparer
l'Église dé l'Etat, et par conséquent, dit-on,- sup-
primer nos relations officielles avec le pape.
1 » Soit!, Mais il semble qu'il faudrait procéder
par ordre. Supprimez 'd'abord le concordat, créez'
ce régime de séparation qui est votre idéal, ou
du moins déterminez-le bien, définissez-le, pour
faire' une œuvre d'hommes politiques vraiment
graves, et non une œuvre d'improvisation -in-
cohérente. Et quand votre plan sera mûr pour la
pratique,, proposez ce détail, cette conséquence,
̃la suppressioa des relations diplomatiques, avec
le Vatican. Mais démolir d'ici, de là, par -bribes,'
sans précaution, sans méthode, c'est s'exposer à'
des accidents.' ̃/̃ }'̃'̃̃̃
"» .Système de l'atténuation par l'union de la
légation religieuse à la légation italienne.– C'est
une impossibilité pour le moment. Le, pape ne
recevrait probablement pas votre chargé d'affaires
dépendant de ia légation de France' en:ltalie. Ce
régime ne sera possible que dans le cas, proba-
blement fort éloigné, où une conciliation se sera
opérée entre l'Italie et la papauté.
» Système de transformation. Ce. qu'il faut
créer à Rome, pour représenter les intérêts ca-
tholiques français, c'est une mission à caractère-
sacerdotal. Au lieu d'un, ambassadeur laïque, -et
d'une douzaine de jeunes secrétaires et d'attachés
peu familiers' eit général avec la théologie, .en-
voyez donc au pape un ecclésiastique et des abbés.;
Dans la situation nouvelle que l'installation, de
l'Italie à Rome a faite à la papauté, voilà la
vraie solution, indiquée par la nature" même des-
.-choses. ̃
!t> Cette solution soulève plus d'une objection.
S'agirait-il d'envoyer près du Vatican de grands
personnages ecclésiastiques, des cardinaux, des
évêques? Il serait -curieux.: que la -voie "ouverte
par M. Tirard dût abouto; à une pratique dkn-,
tien, régime, à la résurrection, du cardinal, de
Bérnis. On voit, dans l'histoire des luttes intellec-
tuelles, deiçes ironies-là., .0. k -v
» Ce ïi'est certes point là -ce' qu'on veut.
» Ce qu'on imagine, c'est une mission d'ecclé-
siastiques d'ordre secondaire, quoique considé-
rable.
» Granda: ou modestes, ces envoyés' ecclésiasti-1'
ques seront des instruments du Vatican. Les am-
bassadeurs laïques conservent une certaine force
de résistance vis-à-vis de la papauté. « Le bon M.
de. Corcelle »,, comme je me plais à le nommer,
répétant l'appellation que tout le monde lui ap-
plique, est rempli de dévouement pour la per-
sonne de Pie IX ;> cependant, il lui a plus d'une
fois fait entendre de sages avis sur les questions
françaises où le catholicisme, comme parti, se
trouvait mêlé. Que ferait, en pareil cas, votre am-
bassadeur en manteau long ? Il recevrait des ins-
tructions et des ordres.̃̃̃•'•̃
» Mais on enverrait des ecclésiastiques éclai-
rés, de ces ecclésiastiques qui ne sont pas dé-
pourvus- de toute sympathie pour les idées mo-
dernes.– C'est:à-dire ,que vous enverriez au pape
des prêtres 'à catholicisme1 libéral, des hommes
qu'il a qualifiés de « peste, dans l'Eglise ». Jugez
comme'il. les recevrait
» Je conclus. Pour le moment, je pense qu'il
̃serait sage de laisser dormir la question de l'am-
bassade- spirituelle. ̃ .̃
» On dira Mais cela ne peut pourtant pas du-
rer éternellement. Laisser dormir les questions
n'est pas. les résoudre.
i Il ne s'agit point d'éternité. On parle ici de
l'heure présente; et l'on dit qu'en matière politi-
que et diplomatique, il y a temps pour parler et
temps pour se taire, temps pour aller, en avant
et temps pour voir venir. »
LETTRES DE VERSAILLES
)
Mercredi soir.
Le travail de la vérification des pouvoirs
continue. C'est le tour de M. Adam, élu à
Boulogne, et de M. Peyrusse, nommé à
Auch. L'argumentation du concurrent de
M. Adam, qui réclamait l'annulation de l'é-
lection, ne pouvait guère paraître sérieuse,
Désiré Henri se plaignait surtout du tort
qu'on lui avait fait en racontant qu'il s'ap-
pelait Dagobert, et en accompagnant ce
nom des plaisanteries faciles que vous de-
vinez. On a donc validé M. Adam. M. Pey-
russe, en revanche, n'a pas eu de bonheur.
.C'est en vain que M. le baron de Mackau s'est
constitué son avocat, les conclusions du
bureau, présentées par M. Yersigny, ont
été adoptées, et M. Peyrusse a été invalidé.
Nous n'avons pas de consolations à lui of-
secrétaires intimes et des familiers in-
fluents de M. Guizot, président du; conseil
et ministre des affaires étrangères.
Il avait remarqué Malthilde pour sa
beauté. Il l'avait aimée pour sa dot.
C'étaitplus qu'une fortune, c'était une
alliance qui pouvait le conduire aux plus
hautes positions politiques, dans un avenir
prochain.
Il avait deviné l'ambitieux rêve que ca-
ressait le prince de Miribel, et il s'était fait
fort auprès de lui de le faire choisir par M.
Guizot pour remplacer le premier membre,
du cabinet du 29 octobre qui viendrait à:
disparaître par une cause quelconque. < •
D'ailleurs, il avait fait valoir que lui aussi
avait un oncle célibataire, immensément
̃ riche, 'dont il était le seul parent et dont il
serait par conséquent-l'unique héritier:
II était agréé par l'oncle. Seulement la
nièce, dont la pensée était tout entière à
son idéal, lui faisait un accueil glacial qui
aurait découragé tout autre prétendu.
MaisMacdonaldBornstorff était opiniâtre."
Il persista dans ses prétentions et eut l'i-
dée d'appeler à son aide la fille du baron
Durinval, préfet de Tours, Léa, nièce de.
Mme Mason et amie .de, pension de Ma-
thilde.
Madame Mason n'était riche que d'une
fortune viagère qu'elle tenait de son mari
et qui devait retourner à la famille de ce-
lui dont elle portait le nom. Elle n'a-
vait donc rien à laisser à sa nièce. Elle ne
pouvait que tenter de lui faire faire dans
la société un mariage avantageux. ̃
Lorsque Mme Mason habitait Paris, Léa
venait souvent passer un ou deux mois au-
près de sa tante, qui espérait que la beauté
provocante de sa nièce lui tiendrait lieu de
dot-auprès d'un homme riche, disposé -à
faire un mariage d'amour plutôt qu'un ma-
riage d'argent.
frir, il nous est même interdit de le plain- t
dre, puisque M. Paul de Cassagnae nous a
dit tout haut que M. Peyrusse serait
réélu, et que c'était lui qui s'en portait ga-
rant.
rant. interrompu, à ce moment, le tra-
vail de la. vérification .pour écouter le rap-
port de, M. Louis Legrand, ai} nom; de la
commission d'initiative chargée d'examiner w,
les deux propositions tendant à l'abroga-
tion de la loi du 20 janvier 1874, sur la no-
mination des maires.- Cette lecture a été
faite d'une très bonne voix, bien assurée, “̃
agréable à entendre; le rapport lui-même
est heureusement rédigé. Il conclut à la
prise en considération des deux; proj ets,
L'urgence ayant été demandée par M.
Jules Ferry, M.a Ricard "a fait connaître' l'a-
vis du, gouvernement. Le gouvernement ne
s'oppose pas à la demande d'urgence; le
ministère réprouve la loi qui permettait' de
prendre le maire en dehors "du conseil mu-
nicipal, et ne se servira jamais d'une- loi
semblable; mais il croit que, la République,
étant le gouvernement définitif de.IaFran-,
ce, il importe de présenter des lois organi-
ques définitives. Ce n'est point là un moyen
détourné de retarder une solution; le. mi-
nistère s'engage' à déposer, la loi dès les
premiers jours de la rentrée, et la Cham-
bre pourra alors détacher, si bon lui sem-
ble, de cette loi organique, le chapitre re-
latif à la nomination des maires. Le vérita-
ble but à atteindre est l'affermissement de
la République par le concours de lois défi-
nitives. Cette déclaration, courte, mais
bonne, est dite avec un accent de simpli-
cité et de sincérité qui font le meilleur ef-
fet, et, à plusieurs reprises, les paroles1 de
M. Ricard sont soulignées par les applau-
dissements de la majorité. ̃ ̃ •̃"̃
On n'est pas content à droite, mais on
ne souffle mot. Un duc dit cependant quel-
que chose; mais cela pèse si peu La Cham-
bre, satisfaite, vote l'urgence et la prise
en considération, et met à son' ordre du
jour du lendemain les propositions'.
On reprend alors les dossiers éleGtoràux;
on valide M. de Bourgoing et M. Mir. Le
tour de M. Cunéo d'Ornano est arrivé; mais
on s'arrête à moitié route. La.suite à de-
main, comme dans les romans-feuille-
tons.
CHRONIQUE PARLEMENTAIRE
Là commission du budget s'est réunie hier,
comme nous l'avons dit, sous la présidence
de M. Léon Gambetta. Nous empruntons, aux
Béhats le résumé de ce qui s'est passé dans
eette réunion
•̃Au début de là séance, il est donné eôanàis-
sance d'une lettre de M.' Germain., dans laquelle
celui-ci déclare se démettre de ses fonctions de.
vice-président de la. commission. Il sera procédé
demain à son remplacement. La discussion géné-
rale s'ouvre ensuite. ̃ ••̃̃̃
M. Menier développeson système d'impôt' sur
le capital. Partisan' d'une réforme consistant à
remplacer les impôts divers qui grèvent la pro-.
duction par une .taxe unique, il se contenterait
de l'application immédiate d'une contribution de
1 0/0 sur le capital, laquelle contribution produi-
rait 150 millions et permettrait ainsi de suppri-
mer les 'divers impôts.
̃ L'inventaire du- capital pourrait s'effectuer par
4es soins des receveurs d.'enrëgistrement et au-
tres employés du fisc! il serait terminé dans l'es-
pace de deux mois. '̃ ̃̃̃̃
Le principe de. cet impôt sur le capital est
combattu par. plusieurs membres.de la commis-
sion. •
M. Menier n'entend pas saisir en ce moment la
commission d'une proposition précise.
M. le président fait observer que la discussion
ayant conservé le caractère d'une conversa-
tion et d'une argumentation théorique, il serait
impossible de procéder à un vote sur cette ques-
tion.
M. Germain critique le mode d'établissement du
budget. Pour se rendre compte du chiffre actuel
.des recettes et dépenses, il faut, suivant lui, lais-
ser de côté ce qui peut être considéré comme
étant un moyen de trésorerie. Le remboursement
à la Banque de 150 millions ne peut être envisagé
comme une dépense ordinaire, alors surtout que
l'Etat contracte un emprunt d'égale importance
pour les besoins du compte de liquidation.– En,
somme, la situation présente. une dépense de 2
milliards -100 millions environ, contre une recette
d'égale importance basée sur les chiffres perçus
en 1815. Cette appréciation sage et modérée des J
recettes promet un boni, pour ainsi dire assuré en
1877, qui permettra de doter libéralement lester-
vices si importants des travaux, publics et de
l'instruction publique.
L'orateur s'élève contre le Compte de liquida-
tion, qui n'est pas autre chose, suivant lui, qu'un
budget extraordinaire n'ayant aucune raison d'être.
11 est urgent, ajoute M. Germain, de rétablir à
leur vraie place, c'est-à-diro au budget ordinaire,
la plupart des dépenses portées au compte de li-
quidation.
M. Mathieu-Bodet ne partage pas cet avis. L'a-
mortissement de la dette publique est incontes-
tablement une dépense ordinaire. Le caractère
de certains impôts très contestables que l'Assem-
blée nationale a dû voter presque malgré elle,
l'impossibilité bien reconnue de faire des écono-
mies sérieuses. dans les dépenses, sont autant 'de'
raisons pour maintenir la réserve de 50 millions.
Le Compte de liquidation est justifié par la na-;
En ce temps-là, il y avait encore des
hommes du monde qui comptaient avec
leur cœur.
Léa, qui savait qu'elle n'avait de for-
tune à attendre ni de son père, ni de sa
tante, s'était promis de ne rien négliger
pour faire la conquête de cet homme ri-,
che et aimant, entrevu dans ses rêves.
Depuis deux ans, elle attendait l'occa-
sion qu'elle appelait de toute l'ardeur, de
son ambition, lorsqu'à la fin de 1846, étant
venue passer quelque temps chez sa tante,
elle y vit Macdonald Bornstorff.
Elle jeta ses vues sur lui.
Agaçante et coquette, Lea inspira facile-
ment un violent caprice à Macdonald,
qu'elle supposait destiné à devenir million-
naire à là mort de l'opulent banquier dont
il avaitle bonheur d'être le neveu.
Macdonald, d'ailleurs, ne songeait point
encore à Mathilde d'Ormoy, qu'il ne devait
connaître que quelques mois plus tard.
Il s'éprit sincèrement de" Léa, lui parla
le langage de la passion avec un accent de
Vérité qui acheva de la convaincre.
De son côté, elle fut réellement subju-
guée, par- ce caractère énergique, persévé-'
rant, qui apportait dans la réalisation de
ses désirs une volonté si forte, si opiniâtre.
A son tour, elle aima Macdonald.
Entre Léa et Macdonald, il y avait un-
point de ressemblance. Tous deux vou-
laient à tout prix la fortune pour s'élever,
pour- briller, pour jouir de tous les luxes et
de tous les plaisirs du monde, et tous deux
étaient décidés à ne reculer devant aucun
scrupule pour atteindre ce but.
Au milieu des élans véritables de leur
amour, il y avait, chez elle comme chez
lui, un froid calcul. Seulement il avait sur
elle l'avantage de l'expérience. Il voulait
l'obtenir, sachant qu'il n'en ferait pas sa
ture tout à fait exceptionnelle des dépenses qui
lui ont été imputées.
M. Dutilleid ne croit pas juste l'assertion quu
l'amortissement n'est effectué qu'au moyen de
l'emprunt. Les prévisions d'un boni de 80 à.
100 millions sur les recettes de 1877 lui paraissent
trop optimistes.
M. Wilson se déclare partisan de la' suppression
du Compte de liquidation. Cette "mesure appor-
terait, dîaprès lui, la lumière dans, le débat finan-
cier et permettrait à la Chambre, ainsi qu'au
pays, de se prononcer en connaissance dé cause
sur tous les, crédits demandés. •
M. Langloû ne demande pas- une mesure auspi;
radicale. Il insisterait cependant pour qu'on assi-
gnât une date à la clôture du Compte de liquida-
tion, dont la durée ne devrait point se-prolônger
outro mesure.
M. de Soubeyr.ah.et M. Cocher;/7 justifient! la ne-
cessité du Compte ;de liquidation. Ils se" déclarent
partisans de son maintien. '̃'
Nous compléterons ce résumé succinct par
quelques détails ayant trait plus particuliè-
rement fà la- discussion; soulevée par M. Mèr
nier, .et-, que. nous; empruntons au. compta
rendu.de l'Echo. Voici les différentes, obser-
vations :que les jmembres, de. la commission
ont échangées après le 'discours/. de M. Me-
nier
M. Lani/lois. La Chambre nous a chargés uni-
quement de faire; des. lois .'de finances que M.
Menier dépose im projet de loi précis.'
M'. Gamheita. 11 faut que des idées que 'je re-
garde comme erronées. -soient jugées avant qu&.
nous, arrivions aux sages maximes budgétaires •
il faut qu'une discussion.ait lieu afin d'en finir
avec ces. théories..
M. Tirard.– M. Menier soutient qu'il faut lais-
ser la production libre et frapper l'outil, mais
n'est-ce pas frapper le producteur lui-même. M.
Menier soutient que l'impôt est personnel; rien
de, moins exact. Comment, faire rendre 3 mil-
liards l/2,à un impôt unique ?
M. Rouvier. II' faut un projet précis que
M. Menier le" rédige, et la: commission: l'exami-
nera. ,r • .•.̃.̃• :̃̃
y M. Bardoux. L'impôt, s'ur.le,, capital ne pour^
rait être appliqué cette année, car Tinventair»:
qu'il-' nécessiterait prendrait beaucoup de temps-.
M., Menier.' Cet inventaire peut être rapide-
ment fait par M. le ministre .dés finances;
T; M.Ràoul Diivël. –Il "fàut'jugér' définitivement
et promptement la question -de l'impôt sur le re-
venu ^'inventaire sera long à-fàire.iQuand il sera
terminé, il ne sera déjà plus exact, à cause de
l'instabilité des valeurs.
M.\ Flequèt. On'ne peut résoudre une pareille
question- séance tenante^ II ne s'agit, %au surplus,
que .d'une discussion générale. Examinons donc
l'ensemble du budget. Cherchons des ressources;
chacun donnera son idée, et le gouvernement
déposera un projet de loi.
M. Lénglois. C'est au gouvernement, et non,
à la commission, qu'il appartient de trouver des
ressources. ̃ -•
M. Grév/f. Après une, discussion générale,. 'il
n'y a pas de résolution à prendre.
La commission s'est ajournée à vendredi,
pour la suite de la discussion: ̃ •: .1
II a été décidé que les ministres des finances,
de la guerre et des affaires étrangères seraient
priés dé se lendré dans le sein de.ia-CQ.m-
mission. ̃ ̃
La commission d'initiative parlementaire
s'est réunie hier ayant la séance. Elle a adopté
d'abord le rapport de M. Louis Legrand, qui:'
a été lu en séance publique. Elle a ensuite
pris en considération le projet de MM.: Lis-
bonne, Castelnau, Vernhes et'Devès, tendant
à restituer alix conseils généraux la vérifica-
tion des pouvoirs de leurs membres. Elle a
examiné également le projet de MM. Armand-'
.Dupoftal, Mai-giie, Madier de Montjau, Martin
Nadaud et Barodet, tendant à réclamer l'ou-
verture d'un crédit de 100,000 fr. pour l'envoi,
à l'Exposition universelle' de Philadelphie,
d'ouvriers parisiens désignés par les chambrés
syndicales.. La commission entendra demaia
M! Martin Nadaud.
La commission a repoussé enfin la proposi-
tion de M. de Gasté dont nous rappelons les'
termes '̃'
Article 1er.. II.. 'y a 'incompatibilité entre les
fonctions de sénateur ou de député, et les fonc-
tions de conseiller général, de conseiller munici-
pal ou de maire.
Art, 2. Tout député, tout sénateur sera déclaré,
démissionnaire des fonctions de conseiller géné-
ral, de conseiller municipal et de maire, à dater
du jour de la validation de son élection ou de la
promulgation de cette loi, si la validation a eu
lieu antérieurement à la loi.-
M. Raymond Bastid a été nommé rappor-
teur. •̃;̃
La2° sous-commission du 11° bureau, char-
gée d'examiner l'élection de M. du Demaine,
a entendu hier M. Félix Richard, qui a dépo-
sé, au nom des signataires de toutes les pro-
testations déposées, sûr les faits relatifs à
cette élection..
Le 2e bureau, qui est chargé d'examiner
l'élection de M. de Saint-Paul, doit entendre
aujourd'hui le préfet et le sous-préfet de l'A-
riége. ̃ _̃̃̃ ̃ ̃ ̃̃
M. Devès, député de l'Hérault, et un certain
femme. Elle consentit à se donner, croyant
s'assurer un mari.
Les semaines se passèrent, sans que
Macdonald songeât à demander au baron
Durinval la main de sa fille.
Il donnait à Léa, pour prétexte de ce re-
ard, la nécessité où il était de ménager
son oncle, qui avait en ce moment pour
lui d'autres vues, et qu'il était, avant tout,
utile de préparer à ce mariage, puisque
c'est de lui seul que pouvait lui venir la
fortune. Il' promettait de mettre à profit la
première occasion favorable qu'il aurait
de le disposer à agréer la fille du baron.
Durinval pour nièce.
Lea croyait à la loyauté de Macdonald. Elle
retourna à Tours, se croyant sûre de l'a-
mour du futur héritier du baron de Borns-
torff. "•'
Quelques jours plus tard, en plein car-
naval de 1847, Mme Mason présentait -Mac-
donald Bornstorff au prince de Miribel.
Tout l'hiver s'acheva sans que Macdo-
nald donnât de ses nouvelles à Léa.
Cruellement désappointée, inquiète,, hu-
miliée, elle le vit tout à coup arriver, le
sourire aux lèvres, chez son père, avec Mme
\Mason, qu'il avait demandé la permission
d'accempagner à Tours, où elle allait voir
sa sœur et sa nièce.
La saison de 1847 n'était pas encore
finie.
Elle eut un mouvement de joie, un éclair
d'espérance. Elle pensa qu'il venait enfin
faire sa demande. .>̃̃
Le baron Durinval invita Macdonald
Bornstorff à dîner. •
Le soir, Macdonald suivit toute la famille
au jardin. Là, il entraîna léa dans une
allée où on les laissa se promener seuls
pendant que Mme Mason causait affaires
avee sa sœur. ̃ -̃ ̃ ̃
A. DE CÉSENA.
(A suture.)
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