Titre : La Presse
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1876-02-26
Contributeur : Girardin, Émile de (1806-1881). Directeur de publication
Contributeur : Laguerre, Georges (1858-1912). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 26 février 1876 26 février 1876
Description : 1876/02/26. 1876/02/26.
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Collection numérique : Grande collecte... Collection numérique : Grande collecte d'archives. Femmes au travail
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Source : Bibliothèque nationale de France
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/02/2008
pas lettre morte en ce qui les concerna.
Les faits signalés so.ht passibles de pour-
suites devant le tribunal correctionnel et
d'une amende de 18 à 300 fr.
Dans plusieurs circonscriptions de Châ-
lons-sur-Marae notamment, tes électeurs
ont déjà protesté contre les manœuvres
auxquelles ils ont été en butte.
A Libourne, le premier bureau électoral
a été présida par M. Piola, àlafoismaire
et candidat. Si la loi est muette sur ce
point, c'est une lacune qu'il faudra com-
bler et à laquelle un préfet, soucieux de la
dignité du suffrage universel, aurait dd
remédier en défendant aux maires candi-
dats de présider les bureaux électoraux.
Dans la commune de Salleles-Cabardés
(Aude), il n'y a pas eu d'élection. Le maire
imposé ne requit pas les conseillers muni-
cipaux de l'assister pour y composer lebu-
-reau il ouvrit la. salle du vote, y resta tout
seul pendant quelque temps, et puis se re-
tira. L'adjoint, égalementimposé, vint pour
voter avac quelques conseillers munici-
paux ne trouvant personne au bureau, ils
s'y installèrent, le composèrent, et déjà ils
commençaient a. recevoir des bulletins de
vote, quand 1& maire revint eUeùr signina
l'ordre de se retirer; il St fermer la mairie
et en emporta la clef.
Une protestation a été envoyée à M. le
préfet. Que va-t-il faire ? Evidemment, il est
obligé de révoquer un tel maire qui a
manqué à ses devoirs les plus sacrés. C'est
.un acte de justice que la population tout
entière de cette commune attend de lui.
Certes ces faits sont graves, mais ils ne
doivent pas faire oublier l'enquête com-
mencée sur les révélations que l'on doit au
~ep.<~6~'c
Depuis huit jours que le .RepM~'MH'M a
accusé certains fonctionnaires de Tarn-et-
Garonne d'avoir employé les fonds de la
souscription des inondés pour corrompre
les lecteurs de M. Buffet, comment se
'fa.tt-11 qu'aucune réponse ofncielle n'ait en-
core été donnée a. de telles afiirmations ? 7
Bien que M. Buffet ait échoué; il importe
que la justice suive son cours et qu'elle
fasse,, connaître promptement ce qu'il y a
de vrai ou de faux dans les affirmations da
~8M~!ca:M <~e ra?'6~-Ga?'o?~ïe.
Lorsque l'Assemblée se réunira, elle
*~loit trouver le dossier prêt, afin de statuer
-en connaissance' de cause sur la moralité
Nous ayons montré, parles extraits que
ïious avons donnés des principaux organes
de l'opinion publique en Europe, que l'im-
pression produite à l'étranger par-les ré-
sultats du scrutin de dimanche dernier
-~tait des plus favorables.
Aujourd'hui, nous avons sous les yeux
les appréciations de la presse viennoise, et
nousconstatonsavec une véritable satis-
faction qu'en Autriche, comme en Allé-;
magne et en Angleterre, on a accueilli la
nouvelle du triomphe de la République;
avec faveur etavecconnance..
C'est ainsi que la Nouvelle Presse K~ë,
âpres avoir fait observa quoic sucrage'
universel a impitoyablement condamné les~
anciens partis, légitimistes, orléanistes et'
bonapartistes, et que la victoire de la Ré-
publique modérée ressort surtout'du petit
nombre de radicaux élus, dit que ces élec-
tions sont une condamnation écrasante de
la fausse sagesse gouvernementale, per-
soninée dans M. Buffet. Le journal vien-
nois conclut en rappelant « le dévouement"
patriotique de M. Gambetta~ qui a entraîné'
les hésitants, encouragé les timides, im-
posé la loi et la discipline au mouvement
électoral, lui imprimé un caractère éner-
gique, politique, et lui à donné sa pleine
et entière signincation.
De son côtê;le ra~MsM voit dans les
élections-françaises un grand événement
dont les conséquences sont incalculables.
Dé l'avis du chancelier de l'empire alle-
mand, l'aïTernussement de la République
en France doit être considéré comme une
nouvelle garantie de la paix. La feuille au-
trichienne espère que la majorité républi-
caine saura dès l'abord décourager par son
énergie le camp ennemîet, par des actes,
donner des preuves de ses capacités gou-
'vernementa.les.
La République française, dit à son tour
le .~OMCeaM fyeMt~enMa~, est aujourd'hui
plus solidement fondée que jamais. Elle
n'est pas l'oeuvre d'un accès momentané
d'enthousiasme, mais le produit d'une ré-
FEUILLETON DE LA F~E~E
DO 26 FÉVRIER 1876
LE
MtMÎTT K~NMIÏ!
Mâ~L~~
SCjËNESDELAYIERËELLE
PAR
N. ANÉDËE DE CÉSENA
Déjà, les dernières clartés du jour s'étei-
gnaient dans les premières lueurs du cré-
pHgcule, et il ne songeait pas encore à -la
retraite.
Il se plaisait dans la contemplation du
spectacle pittoresque et grandiose qu'il
avait sous lesyeux. Doue d'une nature poé-
tique et d'un esprit romanesque, il rêvait
de relever le château des anciens seigneurs
de la Pochette et d'en fairesa résidence de
prédilection.
On aurait pu entendre murmurer tout
flexion calme et raisonnée; elle signifie
~rdre à l'intérieur et paix à l'extérienr;
rEurope monarchique n'a donc aucun mo-
tif de regarder avec inquiétude le dévelop-
pement ultérieur des institutions républi-
caines en France. »
Nous avons déjà cité hier quelques ex-
traits de la presse italienne; mais ces ap-
préciations sont loin d'être isolées. Pour le
PMMsignification des élections, c'est que le pays
s'est prononcé avec une majorité énorme.
contre M. Builet et la politique rétrograde
qu'il suivait.
D'après l'e~cet événement doit être sa-
lué avec satisfaction par les amis de la
France et par les amis de la paix. Le ré-
gime actuel,' dit-elle, est incontestablement
celui qui donne le plus de gages au main-
tien de la paix, car une nouvelle secousse
politique, quels qu'en fussent le caractère
et le résultat, aurait nécessairement jeté
un certain trouble et une certaine hésita-
tion dans les rapports de la France avec les
autres puissances.
Que les temps sont changés fait-elle
observer. Il y a un quart de siècle, la seule
nouvelle du rétablissement du régime ré-'
publicain en France suffisait à éveiller les
appréhensions non-seulement des cabinets
européens, mais dé tous les hommes qui
veulent Fordre et la paix. Aujourd'hui, au
contraire, tous les hommes d'ordre et de
paix se félicitent de ce que la République
l'a emporté sur la monarchie légitime et
sur l'empire.
II y a un quart de siècle, ajoute l'T~'e,
toutes les têtes couronnées craignaient
pour leurs trônes, en apprenant qu'une
grande nations'était donné un gouverne-
ment républicain. Aujourd'hui, les souve-
rains de l'Europe, rois ou empereurs, ne
seront pas les moins satisfaits de l'issue
des élections françaises.
«Ce phénomène s'explique facilement,
dit le journal italien en terminant. Durant
ces vingt-cinq'dernières années, les mo-
narchies, entrées dans une voie de progrès
et de liberté, se sont beaucoup rapprochées
de la République, et la République, de son
côté, s'inspirant d'idées plus modérées,
s'est rapprochée du régime monarchique.
Du reste, le temps n'est plus où les con-
seils des puissances croyaient avoir le droit
d'intervenir dans l'organisation intérieure
d'une nation étrangère. Chaque peuple est
.libre de ses propres destinées. La France a
-déclare dans-see comices électorauxqu'elle
veut être républicaine l'Europe n'a qu'à
.s'incliner.
De son côté, TOpMM'oMe constate que la
majorité du corps électoral tend à suivre
une autre direction que celle que voulait
lui imprimer M. Buffet.
Les résultats des scrutins du 30 janvier
et du 20 février prouvent que l'expérience
du système républicain, avec le parti répu-
blicain conservateurà.satête, pourra par-
faitement réussir~ et l'OjM'Hx'oMe s'en ré-
jouit dans l'intérêt de la France et de:lâ
paix universelle.
Quant a. la G~zeMet~Ka, elle s'ex-
prime en ces termes:
« Nous devons nous réjouir beaucoup,
comme Italiens, du résultat des élections
générales qui ont eu lieu en France, parce
que ces élections sont essentiellement an-
ti-cléricales et anti-bourbonniennes.t
«~L'ancien pégime, soit absolu, soit mi-
tigé, a été. déSnitivemect répudié parla
nation française. On ne peut plus craindre
que les forces de la France soient mises au
service du passé. Voila, une victoire non-
seulement .pour ;la France, mais pour le
monde entier.'
Lés radicaux sont en petit nombre dans
là nouvelle Assemblée. Même à Paris, l'o-
pinion qui a triomphé, c'est l'opinion ré-
publicaine modérée représentée par MM.
Thiers et Grambetta.
« L'avenir de la République, ajoute-
t-elle, dépendra de la -direction que M.
Gambetta saura donner au parti qui l'a ac-
cepté pour chef. S'il est à la hauteur de la
mission qui lui incombe, il fera faire à la
France un grand pas en avant et lui êpar-
.gnerà.de dures épreuves. ))
De son côté, le Secolo, de Milan, s'ap-
plaudit d'avoir prédit la victoire des répu-
blicains français.
Pour prévoir le résultat que donne-
raient les élections, il suffisait, dit-il, de
connaître même par .a. peu près l'histoire
de ces -dernières années en France et de ne
point perdre de vue l'inuuence si considé-
rable que le parti républicain avait su ac-
bas, se parlant à lui-même « Comme on
serait heureux ici près d'une femme ai-
mée!))
'Ge fut seulement lorsque l'ombre gran-
dissante ne lui permit plus de rien distin-
guer autour de lui qu'il songea à redes-
cendre vers le village.
IlserendaitàAllevard.
Il demanda sa route à un enfant de dix
ans, qui la lui indiqua mal ou qu'il écouta
distraitement, si bien qu'il ne tarda pas à
s'égarer dans ces régions alpestres, o~,
même le jour, il est prudent d'être accom-
pagne d'un guide.
C'est une perpétuelle succession et un
perpétuel croisement de sentiers et de gor-
ges, de ponts ét de torrents, de rochers et
de clairières, de bois et dévalions, de ri-
vières et de coteaux, et partout dévastes
solitudes, d3s silences profonds; partout
de longs espaces sans Habitation nulle in-
dication rien. ënQn, pour remettre dans
son chemin le voyageur qui s'en est écar-
te, et tout pour lui donner à chaque pas
~s doutes renaissants sur la route qu'il
doit prendre.
Le jeune touriste, que nous avons vu quit'.
ter, vers neuf heures du soir, le village de la
Rochotte pour se rendre à Allevard, était
arrivé à l'entrée d'une .vaste échancrure
que des éboulements successifs avaient
faite dans une masse énorme de rochers.
Il comprenait ennn qu'il s'était égaré.'
Il regarda sa montre. Elle marquait onze
heures.
Il entendait près de lui, sans découvrir
aucun torrent, un bruit de cascade, qui in-
diquait qu'à l'extrémité de l'espèce de
gorge qu'il avait à sa gauche, un courant
d'eau, comme très souventon en rencontre
dans la contrée, s'était fraye un passage,
&ur la hauteur, à travers les arbres, et que
ce courant d'~u, glissant le long d'une
quérir sur l'opinion publique dans ces der-
nierstemps.
Les seuls écrivains que l'issue des élec-
tions françaises doivent surprendre sont
ces journalistes ultramontains qui, raison-
nant non point d'après les faits, mais d'a-
près leurs propres désirs, avaient juge que
la France ne veut point entendre parler de
la République.
Bien loin d'être indifférente au peuple
français, la République sort majestueuse et
triomphante du sein des urnes.
point entendre parler? ajoute le'6'eco~o.
C'était du gouvernement des de Broglie et
des Buffet ces chefs des associés (eo~-
M?~')de France–lesquels ont toujours;
cherché à gouverner leur pays a l'inverse
de ses tendances et de sa volonté.
Citons en terminant, quelques lignes dlun
journal allemand qui, au printemps der-
nier, s'est signalé d'une manière toute spé-
ciale par ses tendances belliqueuses et par
son acrimonie contre la France; nous vou-
lons parler de la Po~ de Berlin..
Les deux journées du 30 janvier et du 20
février, dit la feuille prussienne, ont donné
la majorité aux partisans de la République
modérée dans les deux Chambres. Ces élec-
tions'sont un acte de bon sens populaire
qui doit assurera la France l'estime et les
félicitations de toutes les nations civilisés.
Le 8 février 1871, la France, qui voulait la
paix, a élu une Assemblée monarchiste.
C'est pour la même raison qu'elle vient
d'élire aujourd'hui une Assemblée répu-
blicaine. En effet, la République ne peut
signiuer désormais que la paix: paix à l'ex-
térieur et paix à l'intérieur.
La monarchie serait la guerre à l'exté-
rieur, car elle ne pourrait subsister qu'a-
vec l'aide de l'ultramontanisme, qui n'au-
rait rien de plus pressé que de déclarer la
guerre à l'Allemagne. La monarchie serait
-encore la guerre à l'intérieur, car elle se-
rait contrainte de réduire au silence ses en-
nemis, qu'il lui est impossible de rallier à
'sa cause. La République, au contraire, est
la paix a l'extérieur, car la République n'a
pas besoin de s'allier avec le cléricalisme.
« Elle est, en outre, ajoute la Po~, la paix
à l'intérieur, carses ennemis, les monar-
chistes'de diverses nuances, ne forment
dans le pays qu'une'minorité divisée et qui
sera incapable de recruter des adhérents,
tant que le gouvernement ne commettra
pasdsfautes.)) o
On le voit, amis et ennemis sont unani-
mes à se féliciter du résultat des élections
et à s'en réjouir pour ta France. Nous
pourrions multiplier nos citations; mais
nous croyons avoir sufnsamment prouvé
qu'à l'étranger' on considère le triomphe
de la République comme un gage de tran-
quillité à l'intérieur et un gage de paix à
l'extérieur. Dans les circonstances présen-
tes, ce sont la. des appréciations qu'il est
bon de pouvoir apporter aux allégations
mensongères des feuilles 4e la réaction.
KFORmT~S
Les pouvoirs conférés par l'assemblée gé-
nérale de la presse départementale à son
syndicat, le 23 février 1873, expirent le 8 mars,
en même temps que les pouvoirs de l'Assem-
blée nationale. Il
En conséquence, ce syndicat a. l'honneur
de convoquer les directeurs ou rédacteurs en
chef des journaux de province à une nou-
velle réunion, qui se tiendra~ le mercredi
8 mars, à neuf heures du matin, à l'hôtel du
Louvre,'& l'efEet d'aviser aux mesures à
prendre.
L'ordre du jour sera fixé par l'assemblée
elle-même à son début.
Le bureau de l'Assemblée a examine hier
comment devaient être organisés ;le9-6érvices
du Sénat. Il ne prendra, pour le mo]Sr''nt,
avecM.Baze, que des mesures provisoires,
les.services devant être organisés dénnitive-
mentparle Sénat lui-même..
Plusieurs journaux réactionnaires mettent
en doute que les préfets et. sous-préfets qui
se sont compromis au service de M. Buffet
donnent leur démission. Ces journaux pren-
nent leurs désirs pour des réalités. Aux de-
missions que nous avons annoncées hier, il
faut joindre celle de M. le comte de Brosses,
sous-préfet de Langres.
On annonce que Te préfet de Seine-et-Oise
vient de suspendre le conseil municipal d'Ar-
genteuil sous prétexte que plusieurs de ses
roche perpendiculaire où il s'était creusé
un lit, retombait dans une sorte de gouSre
pour aller ensuite se perdre sous terre.
Un vague eSroi le saisit. Il aurait voulu
rebreusser chemin. Mais il ne pouvait pas
plus s'orienter pour retourner au village
de la Rochette que pour continuer sa, route
dans la direction d'Allëvard.
-Il prit le parti de s'asseoir sur un tronc
d'arbre que le hasard avait placé au bord
du sentier où il se trouvait, et-il se mit à
regarder le ciel, qui était- splendidement
étoile.
S'il eût jeté les yeux au fond de la gorge
qu'il avait alors en face de lui, il eût sans
doute aperçu, aux clartés vacillantes de la
lune, à deux pas du gouSre où se perdait le
courant d'eau qui tombait du haut des ro-
chers, et, à sa gauche, une misérable- ma-
sure, depuis longtemps abandonnée par
son ancien propriétaire.
Cette masure était adossée à un quartier
de roc détaché de la masse.
Sur Ip seuil, deux êtres humains étaient
assis, un -homme déjà âgé et une toute
jeune nUe.'
Le 'vieillard portait sur lui la. livrée de la
pauvreté. Il était vêtu de haillons, et pour-
tant il y avait dans sa mise cette préten-
tion vaniteuse qui indique un déclassé de
la pire espèce, un de ces déclassés que la
débauche et l'oisiveté ont poussés au vaga-
bondage et que le vagabondage a menés &u
dernier degré de la misère et au premier
degré du crimeJ
Le vieillard avait, du reste, sur sa figuré
d'un cynisme repoussant, tous les stigma-
tes du vice. Le teint était nétri. Le regard
était fauve. Le sourire était haineux.
La jeune nlle paraissait à peine âgée de
quiilXë emS.
Màlgrô la rudesse des travaux auxquels
elle devait être assujettie, il y avait en elle
membres auraient pris une part trop active à
l'élection de M. Albert Joly.
!1 est étrange, si les faits invoqués par
l'arrête de suspension sont vrais, ce qui est
contesté, que le conseil municipal d'Argen-
teuil soit frappëpour avoir manifeste des sym-
pathies en faveur d'un candidat républicain,
alors que les préfets et sous-préfets qui ont
commis les abus de pouvoir .les .plus graves
jouissent de l'impunité.
On annonce qu'a~ nombre des déportés qui
se seraient évadés récemment de la .Nou-
velle-Calédonie, se trouve le statuaire Capel-
laro..11 se serait réfugié sur le territoire an-
glais à Sydney ainsi que Lucien Roanel et
Volpénil, l'ancien directeur général do l'octroi
de Paris sous la Commune.
M. Albert Desjardins, l'ex-sous-secrétaire
d'Etat au ministère do l'intérieur, est resté
hier au ministère pour terminer l'expédition
des affaires courantes. Il a remis ensuite à M.
Dufaure la direction des différents services.
Il y avait foule hier au palais do Versailles.'
Un grand nombre de députés et de sénateurs
étaient venus choisir leurs places.
Au Sénat, il n'en reste plus que quelques-
unes qui n'aient pas été retenues.
Presque tous les sénateurs et députés pré-
sents à Versailles, se sont rendus auprès de
la commission de permanence pour connaître
le cérémonial adopté pour la transmission
des pouvoirs.
On s'inquiète déjà de savoir, qui seraap-
pelé à présider le Sénat et l'Assemblée jus-
qu'à ce qu'ils aient nommé leurs présidents
et.vice-.présidents.
Dans les Assemblées, la première séance
est présidée par le doyen d'âge.
Le fauteuil de la présidence sera donc oc-
cupé par M. Gaultier de Rumilly au Sénat, et
à l'Assemblée par M. Thiers. Toutefois, pour
l'Assemblée législative, si M. Raspail -est
nomme à Marseille, dans le scrutin de ballo-
tage, c'est lui qui présidera la première
séance.
Plusieurs préfets et inspecteurs d'académie
ont déjà écrit aux instituteurs de leurs dépar-
tements pour les avertir que la maison Adolph
Haas et G°, de Hambourg (Allemagne), adresse
aux instituteurs une circulaires à l'enet d'ob-
tenir d'eux l'adresse des principaux habitants
'de chaque localité. Les préfets et inspecteurs
d'académie enjoignent aux instituteurs, dei
.leur transmettre ces circulaires, des démar-
ches do cette nature Re pouvant qu'éveiller
ladénance, et à s'abstenir d'y répondre.
Le préfet du Puy-de Dôme et l'inspecteur
de la Dordogne viennent d'adresser de sem-
blables avis aux instituteurs de ces départe-
ments.
Le SoM' aH'ecte toujours le ton et l'allure
d'un journal officieux, bien que M. Buil'ot ne
'soitplusaummistere.
« Le centre gauche et la gauche jépubli-
Lcaine, vont, dit-il, arriver aux aS'aires. Nous
les verrons à l'œuvre. Ha ont été forts' dans
l'opposition, Dieu veuille qu'ils ne soient pas
trop faibles quand ils seront au pouvoir.
)) En tous les cas, nous croyons pouvoir
Tafnrmer de nouveau, le maréchal se réser-
vera le choix des titulaires des ministères
de la guerre, des affaires étrangères et de la~
marine.
Un conseil de révision, qui n'aura pour but
que d'examiner les cas d'exemption ou les
motifs de réforme qu'auront à faire valoir les
omt's sur les listes de l'armée territoriale va
siéger du 2 au 9 mars prochain, au palais de
l'Industrie, porte n° 5..
Par omM, l'autorité militaire entend les
membres de l'armée territoriale qui no se
sont fait inscrire tardivement que du l"'jan-
vier au31 décembre 1875.
Ceux qui, se conformant à la loi, ont rem-
pli la formalité de .l'inscription en temps et
lieu, antérieurement à cette date, et quiau-
raient de nouveaux motifs d'exemption, de-
vront s'adresser au conseil de révision qui
siège tous les mois, place Vendôme, à l'êtat-
major de la place de Paris.
Nous croyoB.s devoir rappeler, dit l'E'uëne-
MMKt, que c'est le 15 mars prochain qu'expi-
rera !e demte~ cMat accordé pour l'inscription
des intéressés sur les contrôles de l'armée
territoriale.
Le défaut de -déclaration peut être puni
d'une amende de 10 à 200 fr. et d'un empri-
sonnement de quinze jours à trois mois, et il
pourra être ~ait application-à l'inculpé de
rart.468du Code pénal.
En présence de ces dispositions, que l'auto-
rité militaire est décidée à appliquer rigou-
reusement on ne saurait trop recommander
aux retardataires de pronter des quinze der-
niers jours qui leur sont accordés pour se
mettre en règle.
L'armée territoriale, quoi qu'on en dise, se
forme sérieusement; elle existe déjà, aussi
complètement qu.e possible sur le papier les
livrets qui vont être délivrés à tous les hom-
comme une sorte de distinction innée. Ses
formes étaient, d'ailleurs, d'une pureté et
d'une délicatesse qu'on ne rencontre guère
dans les montagnes, surtout, dans cette
classe'de la société.
Les cheveuxblonds, soyeux et abon-
dants, se séparaient ~n boucles négligées
autour d'un front élevé, où brillait le~signe
d'une précoce intelligence.
Les traits étaientirréprochablès. Mais la
physionomie était empreinte d'une expres-
sion de tristesse si navrante qu'on ne pou-
vait regarder cettejeune.ûlle sans être ému
d'une pitié instinctive pour ses secrètes
souS'rances.
Lorsqu'elle était muette et immobile,
ses beaux yeux bleus avaient un regard
vague qui faisait mal. On aurait pu croire
alors que ce corps charmant était privé de
vie, que la pensée était absente de cette
tête adorable.
Mais dès qu'elle parlait ou souriait, son
regard s'illuminait, ses lèvres et ses joues
se coloraient et l'on comprenait que cet
apparent mutisme était le masque d'une
nature ardente et passionnée; on sentait
que dans cette poitrine battait un cœur
tendre et dévoué; on sentait que sous cette
enveloppe ravissante, il y avait une âme
aux aspirations élevées et vaillantes.
Malheur, s'écria le vieillard. Je suis
ce soir pauvre comme Job. Tu m'as volé,
ma ulle.
Je ne t'ai pas volé, père, répondit la
jeune Rlle, et pourtant, si je n'avais pas eu
peur d'être battue, je l'aurais fait peut-
être 1
–Et pourquoi m'aurais-tu volé?
Mais pour acheter du paia.
Rien que pour ce~. ?
"Uui,rieM que pour cela..
La jeune fille tit une pause, puis-elle re-
prit
mes de 29 & 34 ans leur prouveront, d'ici à
quelques jours, qu'ils font partie d'usé insti-
tution sérieuse sur laquelle la France a le
droit de compter.
Le ministre des travaux publics vient d'ap-
peler M. Mayer, ingénieur en chef da maté-
riel et do la traction à la Compagnie des che-
mins de fer de l'Ouest, et M. Piarron de Mont-
désir, ingénieur en chef des ponts et chaus-
sées, à faire partie de la commission instituée
dans le but d'examiner et do comparer entre
eux les différents systèmes de moteurs méca-
niques applicables aux voitures de tramways,
ainsi que leurs conditions d'exploitation dans
l'intérieur des villes, notamment de la ville
de Paris.
M MMi~M. M
S~HK:e;dM24/'e~'Mt'I876
La commission de permanence s'est reunie
hier à Versailles. Cette quatrième séance a
été fort courte. On a décidé la procédure qui
devra être suivie pour la transmission des
pouvoirs de l'Assemblée nationale aux deux
Chambres nouvellement élues. v
M. le duc d'AudiSret-Pasquier a présidé la
réunion il était assisté de MM. Eugène Du-
clerc, Martel et"'Ricard, vice-présidents; le
comte Louis de Ségur et le vicomte Blin do
Bourdon, secrétaires Baze et Toupet des Vi-
gnes, questeurs..
Les membres de. la commission présents
étaient MM. le général d'Aurelle de Paladines,
le colonel E.Càrron, Alfred Dupont, Vidai,
Boduin, Edouard Charton, Combler, Maurice,
le duc de La Rochefoucauld, le général 6han-
garnier, Prëtavoine, Victor Hamille, Danelle-
Bernardin, Gochery, Ernest Picard, Noël-Par-
fait, Rameau, Tirard,Brelay, Lepere etAnto-
ninLefevre-Pontalis,
M. Félix Voisin, le nouveau préfet de po-
lice, qui' fait partie du bureau de l'Assemblée
en qualité de secrétaire, le général Mazure,
MM. Sebert, Carré-Kérisouët et Bozérian, qui
appartiennent a la commission de perma-
nence, se sont excuses de ne pouvoir se ren-
.dre a Versailles.
Le gouvernement n'était pas représenté à la
réunion. Il n'avait point été avisé, du reste,
qu'aucune question dût lui être soumise.
M. le dHC d'Amla lecture et l'adoption du procès-verbal, de-
mandé la commission de vouloir bien s'oc-
mande à la commission de vouloir bien s'oc-
cuper du cérémonial à observer pour la
'transmission des pouvoirs de l'Assemblée na-
tionale au Sénat et-à la Chambre des dépu-
tes.
La question, dit M. le président, est'.très
simple 'et peut se régler d'après les termes de
la Constitution elle-même. Je serais'd'avis
que, le 8 mars, le bureau de l'Assemblée et
la commission de permanence se réunissent
dans le cabinet du président et attendissent
là le bureau du Sénat et celui de la Chambre
des députés. 0'
Cette démonstration serait-elle suffisante ?
Je ne le crois pas. Pour se conformer aux rè-
gles inscrites dans les lois constitutionnelles,
il conviendrait que le pouvoir exécutif parti-
cipât également à l'acte de la transmission
des pouvoirs.
M. Bfetay. M. le président voit-il un
obstacle à ce que 'le pouvoir exécutif soit re-
présenté à cette cérémonie parle ministère
seulement?
M. te président. Certainement non
en parlant du pouvoir exécutif, j'ai entendu
dire son représentant.
M. Koëi Pat'fatt. M. le président ne
trouve-t-il pas que le cabinet de la prési-
dence serait un local bien étroit pour une
semblable cérémonie? Il pourra convenir, en
effet, a plusieurs de nos collègues de'l'As-
semblée dé se joindre au bureau pour assis-
ter à l'entrevue de ce dernier avec les bu-
reaux des deux Chambres nouvelles.
]M. te pfésidemt. L'observation pré-
sentée par notre honorable collègue, M. Noël
Parfait, me semble fort juste. -On pourrait ,sa
réunir soit dans .le salon de Mars, où sié-
geaient la commission du budget et celle de
la permanence, soit dans' un grand salon du
palais.i
J'ajouterai que, pour donner plus de ca-
chet. à la solennité de la transmission des
pouvoirs, il serait convenable que les mem-
bres du bureau et ceux de la commission de
permanence fussent en habit noir et cravate
blanche, et fussent porteurs de leurs insi-
'gnes.
Lacommission décide que le cérémonial
de la. transmission des pouvoirs aura lieu
dans le.grand salon Louis XV le 8 mars, c'est-
à-dire le jour même de la réunion des deux
Chambres nouvelles.
Des lettres de convocation'seront adressées
ultérieurement. Il importe, en enet, de con-
naître l'heure à laquelle le Sénat et la Cham-
bre des députés entendent se réunir chacun
de son côté en séance publique pour pro-
Dis donc, père/pourquoi ne veux-tu
pas que j'aille travailler aux champs pour
lecompte d'un fermier ? Au moins/je ga-
gnerais de l'argent.
Cette question déplaisait évidemment au.
vieillard. Elle amena sur ses lèvres un hi-
deux sourire.
Enfant, repliqua-t-il~ tu es folle. Te
laisser aller chez les autres Tu serais bien-
tôt perdue pour moi. Que deviendrais-je
plus tard, si je ne t'avais pas?
Non, non, tu ne travailleras pas aux
champs. Tu as maintenant quinze ans, et
tu es trop jolie pour ne pas gagner bientôt
beaucoup plus d'argent d'une autre m~
hiëre.
La jeune fille ne parut pas comprendre.
Elle se contenta de répéter, presque ma- `
chinalement, comme si sa pensée se fût
tout a. coup endormie Je voudrais bien
travailler.
Les derniers accents de sa voix se per-
daient déjà dans le :bruit dé l'onde tom-
bant du haut des rochers dans le fond du
gounre,lorsque le jeune touriste, que nous
avons laissé assis sur un tronc d'arbre, au
bord du sentier et en .face de la gorge, en
contemplation devant les étoiles, abaissant
enfin son regard vers la terre et le. plon-
geant dans l'ombre, devant lui, crut apér-
cevoir-indistinctement, à quelque distance,
deux formes humaines.
Il se leva rapidement, marcha de leur
côté, et reconnut avec joie qu'U ne s'était
pas trompé.
Je vous donne vingt francs, dit-il'.
avec un empressement irréfléchi, en s'a-
dressant au vieillard, si vous voulez me
conduire à A.Ueyard à l'instant môme.
–Miséricorde, vingt francs pour un si
léger service répliqua brusquement le
vieillard, dont h agure sinistre s'éclaira
eéder à la formation de leur bureau provi-
soire.
La séance est levée à trois heures.
Chronique électorale
AiN. Le CoKt'i'i'Cf' ~s ~.M publie la lettre
suivante:
Lagnieu, le 20 février 1876.
Monsieur le directeur,
Je vous adresse la copie conforme d'une affiche
arrachée ce matin aux murs de Lagnieu. Je ne
puis vous envoyer l'original que j'ai fait remet-
tre aux mains de la gendarmerie et qui doit être
annexe à son procès-verbal.
Les noms de l'auteur et de l'éditeur de cet af-
Cche. sont restés dans l'ombre.
C'est une manœuvre électorale de la dernière
heure qui met en relief l'honnêteté du parti qui
se dit ami de l'ordre et conservateur, et un
moyen sûr de rendre les élections sereines.
Agréez, monsieur le directeur, l'assurance de
ma considération'distinguée.
Le maire de Lagnieu,
A.MÉHHSR.
"Electeurs,
Dos élections radicales nous amèneraient, iné-
vitablement la guerre nous l'avons dit, comme a
le disent les diplomates, comme le disent tous
les hommes politiques sérieux, et il nous faut
bien le répéter, pour que personne ne puisse
éviter la responsabilité de son vote, le .20 fé-
vrier.
Mais c'est surtout dans la région de l'Est que
des élections radicales seraient funestes. L'enne-
mi voit do plus près ce qui se passe dans l'Est,
et il attachera plus d'importance à des élections
radicales dans l'Est qu'à des élections radicales
dans l'Ouest ou dans le Centre. Les départements
de l'Ain, du Rhône, de l'Isère, de la Loire, de
Boltbrt, de la Côte-d'Or, de Saône-et-Loire, de .la.
Haute-Saône, du Doubs, du Jura, de la Meuse et
de Meurthe-et-Moselle sont l'objectif principal
dans cette partie de la France.
"Et c'est justement là que le radicalisme tra-
vaille le plus, travaillant ainsi surtout pour la,
Prusse.
s Cette absence de patriotisme ne. doit plus
nous étonner de la part de gens. qui ont, déjà.
tant fait de démonstrations prussiennes et rendu
~tantdoservicesàIaPrusse.
H Les radicaux ont nomme, il y a quinze jours,
& Paris, M. de Freycinet, qui a tant contribué &
entraver la défense nationale en 1876; à Lyon,
M.JulesFavre~quia a sacrifié l'Alsace et là Lor-
raine à Ferriéres, et qui a exempté de l'armisti
ce l'armée de Bourbaki à Marseille., M.. Challe-
mel-Lacour, qui donnait ordre de fusiller les
meilleurs défenseurs de la patrie.
s Quel patriotisme attendre do ce parti radical
dont l'un des chefs, M. Jules Simon, a appelé la.
patrie un préjugé dont un autre, M. Ordinaire
a écrit La patrie disparaît devant la Républi-
que dont un troisième, M. Bertholon,aujour-
d'hui candidat à Saint-Etienne, a publié ce mot
impie, tant do fois cité Périsse plutôt la France
entière que de compromettre la République )
Ce parti sans patrie spécule déjà sur une nou-
velle guerre avec la Prusse; il n'ose pas encore
J'avouertout haut, mais il espère qu'elle lui
permettrait de ressaisir le pouvoir, pendant qua
les bons Français 'seraient occupés à combattre
l'ennemi il referait sans scrupule ce qu'il a.
déjàfaitunefois.'
)' Déjà nous entendons quelques~ rumeurs dis-
-cretes qui nous aident à entrevoir lepla.a des
chefs du radicalisme; on répand adroitement le
bruit dans les grandes villes, que, si nous avions
la guerre avec l'Allemagne, on enverrait)) le
maréchal de Mac-Mahon commander toute l'ar-
mée devant l'ennemi, et qu'on lui donnerait un
rempIaQant à Paris. Ce n'est encore qu'une vague
rumeur, disons-nous mais on devine ~aisément
quel en: est le sens et le but habituer le public
à voir le maréchal avoir un rôle exclusivement
militaire, pendant que M. Thiors.ou M. Gambetta
prendrait sa place à la tête du gouvernement,
«grâce au grand nombre de radicaux qui sont
? déjà dans le Sénat'et qu'on espère faire élire à
H l9 Chambre des députés (M'c).)).
K Les Prussiens n'inventeraient rien de plus
perilde, pour achever la ruine de la France, qu'un
tel plan des chefs du radicalisme, et quiconque
nommera, le 20 février, des députés radicaux,
contribuera volontairement ou involontairement
àla réalisation de ce plan.
Quiconque donnera sa voix dimanche à un
candidat radical sera complice de la nouvelle in-
vasion dont notre pays est menacé.
a Voilà ce que les électeurs ne doivent point
oublier; quelles que soient leurs opinions et
leurs préférences, il s'agit, avant tout et par-
dessus tout, d'empêcher des élections radicales
qui seraient la préface d'.une autre invasion.
..Pour copié conforme:
Lagnieu, 20 février 1876.
Z~mS!'rc,A.MÉHtER.
ARDENNES. M.j~eveux, député, écrit aux
électeurs do l'arrondissement dé Rocroi
Messieurs,
Je tiens à vous dire que je saurai me souvenir
et vous montrer que les actes dévoués du lende-
main valent bien les promesses intéressées de la
veille. Comptez donc sur mon concours absolu a.
la cause de l'ordreetde la République ~et à la,
satisfaction de tous vos intérêts.;
cÔTE-D'OR. M. P. Jôighea.ux, député ;de la.
première circonscription de Beàune remercie
ses électeurs dans les termes suivants
Meschersconcitoyens,
Je n'ai pas douté do vos sentiments républi-
soudain d'une joie farouche. Vous; êtes
donc bien riche, jeune homme ?
–Est-ce que vous refuseriez?
–Vraiment, non. Je.n'aurais, garde ds
perdre une aussi bonne aubaine.
J'ai déjà beaucoup marché dans !a jour-
née et je suis harassé de fatigue. Mais c'est
égal. La pensée que je pourrai acheter une
robe neuve à ma pauvre Edmée, que voici,
me donnera de la force et du courage.
Aussi vrai, d'ailleurs, que je m'appelle
Zorigue, vous ne pouviez mieux vous
adresser.
Je vous conduirai à Allevard en moins
d'une heure par un chemin de traverse qui
abrégera la distance.
En prononçant ces dernières phrases,
d'une voix mielleuse et d'un air hypocrite,
Zorigue avait montré de la main Edmée au
jeune voyageur, et c'est alors seulement que
celui-ci avait jeté à la dérobée un regard
distrait sur la jeune iille.
Edmée, de son. côté, nxa sur .lui ses
grands yeux bleus, plus doux que des yeux
de gazelle, et sa physionomie prit tout aus-
sitôt une expression de terreur et de pitié
qu'il ne remarqua même pas, tant il était
préoccupé exclusivement de l'idée d'arri-
ver à Allevard le plus vite possible.
Si je suis à Allevard avant minuit, je
vous donnerai deux louis d'or au lieu d'un,
reprit le jeune inconnu; et il insista pour
que son guide se mît immédiatement en
devoir de tenir sa promesse.
–Deux louis d'or! murmura tout bas
Zorigue à l'oreille d'Edmée qu'il entraîna
à quelques pas plus loin, comme s'il avait
eu des-instructions a. lui donner pour le
.temps de son absence,
Dis doini, ma Elle, ce. jeune homme
doit .a voir sur lui une forts semme.
(A SiMVfB.)
Les faits signalés so.ht passibles de pour-
suites devant le tribunal correctionnel et
d'une amende de 18 à 300 fr.
Dans plusieurs circonscriptions de Châ-
lons-sur-Marae notamment, tes électeurs
ont déjà protesté contre les manœuvres
auxquelles ils ont été en butte.
A Libourne, le premier bureau électoral
a été présida par M. Piola, àlafoismaire
et candidat. Si la loi est muette sur ce
point, c'est une lacune qu'il faudra com-
bler et à laquelle un préfet, soucieux de la
dignité du suffrage universel, aurait dd
remédier en défendant aux maires candi-
dats de présider les bureaux électoraux.
Dans la commune de Salleles-Cabardés
(Aude), il n'y a pas eu d'élection. Le maire
imposé ne requit pas les conseillers muni-
cipaux de l'assister pour y composer lebu-
-reau il ouvrit la. salle du vote, y resta tout
seul pendant quelque temps, et puis se re-
tira. L'adjoint, égalementimposé, vint pour
voter avac quelques conseillers munici-
paux ne trouvant personne au bureau, ils
s'y installèrent, le composèrent, et déjà ils
commençaient a. recevoir des bulletins de
vote, quand 1& maire revint eUeùr signina
l'ordre de se retirer; il St fermer la mairie
et en emporta la clef.
Une protestation a été envoyée à M. le
préfet. Que va-t-il faire ? Evidemment, il est
obligé de révoquer un tel maire qui a
manqué à ses devoirs les plus sacrés. C'est
.un acte de justice que la population tout
entière de cette commune attend de lui.
Certes ces faits sont graves, mais ils ne
doivent pas faire oublier l'enquête com-
mencée sur les révélations que l'on doit au
~ep.<~6~'c
Depuis huit jours que le .RepM~'MH'M a
accusé certains fonctionnaires de Tarn-et-
Garonne d'avoir employé les fonds de la
souscription des inondés pour corrompre
les lecteurs de M. Buffet, comment se
'fa.tt-11 qu'aucune réponse ofncielle n'ait en-
core été donnée a. de telles afiirmations ? 7
Bien que M. Buffet ait échoué; il importe
que la justice suive son cours et qu'elle
fasse,, connaître promptement ce qu'il y a
de vrai ou de faux dans les affirmations da
~8M~!ca:M <~e ra?'6~-Ga?'o?~ïe.
Lorsque l'Assemblée se réunira, elle
*~loit trouver le dossier prêt, afin de statuer
-en connaissance' de cause sur la moralité
Nous ayons montré, parles extraits que
ïious avons donnés des principaux organes
de l'opinion publique en Europe, que l'im-
pression produite à l'étranger par-les ré-
sultats du scrutin de dimanche dernier
-~tait des plus favorables.
Aujourd'hui, nous avons sous les yeux
les appréciations de la presse viennoise, et
nousconstatonsavec une véritable satis-
faction qu'en Autriche, comme en Allé-;
magne et en Angleterre, on a accueilli la
nouvelle du triomphe de la République;
avec faveur etavecconnance..
C'est ainsi que la Nouvelle Presse K~ë,
âpres avoir fait observa quoic sucrage'
universel a impitoyablement condamné les~
anciens partis, légitimistes, orléanistes et'
bonapartistes, et que la victoire de la Ré-
publique modérée ressort surtout'du petit
nombre de radicaux élus, dit que ces élec-
tions sont une condamnation écrasante de
la fausse sagesse gouvernementale, per-
soninée dans M. Buffet. Le journal vien-
nois conclut en rappelant « le dévouement"
patriotique de M. Gambetta~ qui a entraîné'
les hésitants, encouragé les timides, im-
posé la loi et la discipline au mouvement
électoral, lui imprimé un caractère éner-
gique, politique, et lui à donné sa pleine
et entière signincation.
De son côtê;le ra~MsM voit dans les
élections-françaises un grand événement
dont les conséquences sont incalculables.
Dé l'avis du chancelier de l'empire alle-
mand, l'aïTernussement de la République
en France doit être considéré comme une
nouvelle garantie de la paix. La feuille au-
trichienne espère que la majorité républi-
caine saura dès l'abord décourager par son
énergie le camp ennemîet, par des actes,
donner des preuves de ses capacités gou-
'vernementa.les.
La République française, dit à son tour
le .~OMCeaM fyeMt~enMa~, est aujourd'hui
plus solidement fondée que jamais. Elle
n'est pas l'oeuvre d'un accès momentané
d'enthousiasme, mais le produit d'une ré-
FEUILLETON DE LA F~E~E
DO 26 FÉVRIER 1876
LE
MtMÎTT K~NMIÏ!
Mâ~L~~
SCjËNESDELAYIERËELLE
PAR
N. ANÉDËE DE CÉSENA
Déjà, les dernières clartés du jour s'étei-
gnaient dans les premières lueurs du cré-
pHgcule, et il ne songeait pas encore à -la
retraite.
Il se plaisait dans la contemplation du
spectacle pittoresque et grandiose qu'il
avait sous lesyeux. Doue d'une nature poé-
tique et d'un esprit romanesque, il rêvait
de relever le château des anciens seigneurs
de la Pochette et d'en fairesa résidence de
prédilection.
On aurait pu entendre murmurer tout
flexion calme et raisonnée; elle signifie
~rdre à l'intérieur et paix à l'extérienr;
rEurope monarchique n'a donc aucun mo-
tif de regarder avec inquiétude le dévelop-
pement ultérieur des institutions républi-
caines en France. »
Nous avons déjà cité hier quelques ex-
traits de la presse italienne; mais ces ap-
préciations sont loin d'être isolées. Pour le
PMM
s'est prononcé avec une majorité énorme.
contre M. Builet et la politique rétrograde
qu'il suivait.
D'après l'e~cet événement doit être sa-
lué avec satisfaction par les amis de la
France et par les amis de la paix. Le ré-
gime actuel,' dit-elle, est incontestablement
celui qui donne le plus de gages au main-
tien de la paix, car une nouvelle secousse
politique, quels qu'en fussent le caractère
et le résultat, aurait nécessairement jeté
un certain trouble et une certaine hésita-
tion dans les rapports de la France avec les
autres puissances.
Que les temps sont changés fait-elle
observer. Il y a un quart de siècle, la seule
nouvelle du rétablissement du régime ré-'
publicain en France suffisait à éveiller les
appréhensions non-seulement des cabinets
européens, mais dé tous les hommes qui
veulent Fordre et la paix. Aujourd'hui, au
contraire, tous les hommes d'ordre et de
paix se félicitent de ce que la République
l'a emporté sur la monarchie légitime et
sur l'empire.
II y a un quart de siècle, ajoute l'T~'e,
toutes les têtes couronnées craignaient
pour leurs trônes, en apprenant qu'une
grande nations'était donné un gouverne-
ment républicain. Aujourd'hui, les souve-
rains de l'Europe, rois ou empereurs, ne
seront pas les moins satisfaits de l'issue
des élections françaises.
«Ce phénomène s'explique facilement,
dit le journal italien en terminant. Durant
ces vingt-cinq'dernières années, les mo-
narchies, entrées dans une voie de progrès
et de liberté, se sont beaucoup rapprochées
de la République, et la République, de son
côté, s'inspirant d'idées plus modérées,
s'est rapprochée du régime monarchique.
Du reste, le temps n'est plus où les con-
seils des puissances croyaient avoir le droit
d'intervenir dans l'organisation intérieure
d'une nation étrangère. Chaque peuple est
.libre de ses propres destinées. La France a
-déclare dans-see comices électorauxqu'elle
veut être républicaine l'Europe n'a qu'à
.s'incliner.
De son côté, TOpMM'oMe constate que la
majorité du corps électoral tend à suivre
une autre direction que celle que voulait
lui imprimer M. Buffet.
Les résultats des scrutins du 30 janvier
et du 20 février prouvent que l'expérience
du système républicain, avec le parti répu-
blicain conservateurà.satête, pourra par-
faitement réussir~ et l'OjM'Hx'oMe s'en ré-
jouit dans l'intérêt de la France et de:lâ
paix universelle.
Quant a. la G~zeMet~Ka, elle s'ex-
prime en ces termes:
« Nous devons nous réjouir beaucoup,
comme Italiens, du résultat des élections
générales qui ont eu lieu en France, parce
que ces élections sont essentiellement an-
ti-cléricales et anti-bourbonniennes.t
«~L'ancien pégime, soit absolu, soit mi-
tigé, a été. déSnitivemect répudié parla
nation française. On ne peut plus craindre
que les forces de la France soient mises au
service du passé. Voila, une victoire non-
seulement .pour ;la France, mais pour le
monde entier.'
Lés radicaux sont en petit nombre dans
là nouvelle Assemblée. Même à Paris, l'o-
pinion qui a triomphé, c'est l'opinion ré-
publicaine modérée représentée par MM.
Thiers et Grambetta.
« L'avenir de la République, ajoute-
t-elle, dépendra de la -direction que M.
Gambetta saura donner au parti qui l'a ac-
cepté pour chef. S'il est à la hauteur de la
mission qui lui incombe, il fera faire à la
France un grand pas en avant et lui êpar-
.gnerà.de dures épreuves. ))
De son côté, le Secolo, de Milan, s'ap-
plaudit d'avoir prédit la victoire des répu-
blicains français.
Pour prévoir le résultat que donne-
raient les élections, il suffisait, dit-il, de
connaître même par .a. peu près l'histoire
de ces -dernières années en France et de ne
point perdre de vue l'inuuence si considé-
rable que le parti républicain avait su ac-
bas, se parlant à lui-même « Comme on
serait heureux ici près d'une femme ai-
mée!))
'Ge fut seulement lorsque l'ombre gran-
dissante ne lui permit plus de rien distin-
guer autour de lui qu'il songea à redes-
cendre vers le village.
IlserendaitàAllevard.
Il demanda sa route à un enfant de dix
ans, qui la lui indiqua mal ou qu'il écouta
distraitement, si bien qu'il ne tarda pas à
s'égarer dans ces régions alpestres, o~,
même le jour, il est prudent d'être accom-
pagne d'un guide.
C'est une perpétuelle succession et un
perpétuel croisement de sentiers et de gor-
ges, de ponts ét de torrents, de rochers et
de clairières, de bois et dévalions, de ri-
vières et de coteaux, et partout dévastes
solitudes, d3s silences profonds; partout
de longs espaces sans Habitation nulle in-
dication rien. ënQn, pour remettre dans
son chemin le voyageur qui s'en est écar-
te, et tout pour lui donner à chaque pas
~s doutes renaissants sur la route qu'il
doit prendre.
Le jeune touriste, que nous avons vu quit'.
ter, vers neuf heures du soir, le village de la
Rochotte pour se rendre à Allevard, était
arrivé à l'entrée d'une .vaste échancrure
que des éboulements successifs avaient
faite dans une masse énorme de rochers.
Il comprenait ennn qu'il s'était égaré.'
Il regarda sa montre. Elle marquait onze
heures.
Il entendait près de lui, sans découvrir
aucun torrent, un bruit de cascade, qui in-
diquait qu'à l'extrémité de l'espèce de
gorge qu'il avait à sa gauche, un courant
d'eau, comme très souventon en rencontre
dans la contrée, s'était fraye un passage,
&ur la hauteur, à travers les arbres, et que
ce courant d'~u, glissant le long d'une
quérir sur l'opinion publique dans ces der-
nierstemps.
Les seuls écrivains que l'issue des élec-
tions françaises doivent surprendre sont
ces journalistes ultramontains qui, raison-
nant non point d'après les faits, mais d'a-
près leurs propres désirs, avaient juge que
la France ne veut point entendre parler de
la République.
Bien loin d'être indifférente au peuple
français, la République sort majestueuse et
triomphante du sein des urnes.
C'était du gouvernement des de Broglie et
des Buffet ces chefs des associés (eo~-
M?~')de France–lesquels ont toujours;
cherché à gouverner leur pays a l'inverse
de ses tendances et de sa volonté.
Citons en terminant, quelques lignes dlun
journal allemand qui, au printemps der-
nier, s'est signalé d'une manière toute spé-
ciale par ses tendances belliqueuses et par
son acrimonie contre la France; nous vou-
lons parler de la Po~ de Berlin..
Les deux journées du 30 janvier et du 20
février, dit la feuille prussienne, ont donné
la majorité aux partisans de la République
modérée dans les deux Chambres. Ces élec-
tions'sont un acte de bon sens populaire
qui doit assurera la France l'estime et les
félicitations de toutes les nations civilisés.
Le 8 février 1871, la France, qui voulait la
paix, a élu une Assemblée monarchiste.
C'est pour la même raison qu'elle vient
d'élire aujourd'hui une Assemblée répu-
blicaine. En effet, la République ne peut
signiuer désormais que la paix: paix à l'ex-
térieur et paix à l'intérieur.
La monarchie serait la guerre à l'exté-
rieur, car elle ne pourrait subsister qu'a-
vec l'aide de l'ultramontanisme, qui n'au-
rait rien de plus pressé que de déclarer la
guerre à l'Allemagne. La monarchie serait
-encore la guerre à l'intérieur, car elle se-
rait contrainte de réduire au silence ses en-
nemis, qu'il lui est impossible de rallier à
'sa cause. La République, au contraire, est
la paix a l'extérieur, car la République n'a
pas besoin de s'allier avec le cléricalisme.
« Elle est, en outre, ajoute la Po~, la paix
à l'intérieur, carses ennemis, les monar-
chistes'de diverses nuances, ne forment
dans le pays qu'une'minorité divisée et qui
sera incapable de recruter des adhérents,
tant que le gouvernement ne commettra
pasdsfautes.)) o
On le voit, amis et ennemis sont unani-
mes à se féliciter du résultat des élections
et à s'en réjouir pour ta France. Nous
pourrions multiplier nos citations; mais
nous croyons avoir sufnsamment prouvé
qu'à l'étranger' on considère le triomphe
de la République comme un gage de tran-
quillité à l'intérieur et un gage de paix à
l'extérieur. Dans les circonstances présen-
tes, ce sont la. des appréciations qu'il est
bon de pouvoir apporter aux allégations
mensongères des feuilles 4e la réaction.
KFORmT~S
Les pouvoirs conférés par l'assemblée gé-
nérale de la presse départementale à son
syndicat, le 23 février 1873, expirent le 8 mars,
en même temps que les pouvoirs de l'Assem-
blée nationale. Il
En conséquence, ce syndicat a. l'honneur
de convoquer les directeurs ou rédacteurs en
chef des journaux de province à une nou-
velle réunion, qui se tiendra~ le mercredi
8 mars, à neuf heures du matin, à l'hôtel du
Louvre,'& l'efEet d'aviser aux mesures à
prendre.
L'ordre du jour sera fixé par l'assemblée
elle-même à son début.
Le bureau de l'Assemblée a examine hier
comment devaient être organisés ;le9-6érvices
du Sénat. Il ne prendra, pour le mo]Sr''nt,
avecM.Baze, que des mesures provisoires,
les.services devant être organisés dénnitive-
mentparle Sénat lui-même..
Plusieurs journaux réactionnaires mettent
en doute que les préfets et. sous-préfets qui
se sont compromis au service de M. Buffet
donnent leur démission. Ces journaux pren-
nent leurs désirs pour des réalités. Aux de-
missions que nous avons annoncées hier, il
faut joindre celle de M. le comte de Brosses,
sous-préfet de Langres.
On annonce que Te préfet de Seine-et-Oise
vient de suspendre le conseil municipal d'Ar-
genteuil sous prétexte que plusieurs de ses
roche perpendiculaire où il s'était creusé
un lit, retombait dans une sorte de gouSre
pour aller ensuite se perdre sous terre.
Un vague eSroi le saisit. Il aurait voulu
rebreusser chemin. Mais il ne pouvait pas
plus s'orienter pour retourner au village
de la Rochette que pour continuer sa, route
dans la direction d'Allëvard.
-Il prit le parti de s'asseoir sur un tronc
d'arbre que le hasard avait placé au bord
du sentier où il se trouvait, et-il se mit à
regarder le ciel, qui était- splendidement
étoile.
S'il eût jeté les yeux au fond de la gorge
qu'il avait alors en face de lui, il eût sans
doute aperçu, aux clartés vacillantes de la
lune, à deux pas du gouSre où se perdait le
courant d'eau qui tombait du haut des ro-
chers, et, à sa gauche, une misérable- ma-
sure, depuis longtemps abandonnée par
son ancien propriétaire.
Cette masure était adossée à un quartier
de roc détaché de la masse.
Sur Ip seuil, deux êtres humains étaient
assis, un -homme déjà âgé et une toute
jeune nUe.'
Le 'vieillard portait sur lui la. livrée de la
pauvreté. Il était vêtu de haillons, et pour-
tant il y avait dans sa mise cette préten-
tion vaniteuse qui indique un déclassé de
la pire espèce, un de ces déclassés que la
débauche et l'oisiveté ont poussés au vaga-
bondage et que le vagabondage a menés &u
dernier degré de la misère et au premier
degré du crimeJ
Le vieillard avait, du reste, sur sa figuré
d'un cynisme repoussant, tous les stigma-
tes du vice. Le teint était nétri. Le regard
était fauve. Le sourire était haineux.
La jeune nlle paraissait à peine âgée de
quiilXë emS.
Màlgrô la rudesse des travaux auxquels
elle devait être assujettie, il y avait en elle
membres auraient pris une part trop active à
l'élection de M. Albert Joly.
!1 est étrange, si les faits invoqués par
l'arrête de suspension sont vrais, ce qui est
contesté, que le conseil municipal d'Argen-
teuil soit frappëpour avoir manifeste des sym-
pathies en faveur d'un candidat républicain,
alors que les préfets et sous-préfets qui ont
commis les abus de pouvoir .les .plus graves
jouissent de l'impunité.
On annonce qu'a~ nombre des déportés qui
se seraient évadés récemment de la .Nou-
velle-Calédonie, se trouve le statuaire Capel-
laro..11 se serait réfugié sur le territoire an-
glais à Sydney ainsi que Lucien Roanel et
Volpénil, l'ancien directeur général do l'octroi
de Paris sous la Commune.
M. Albert Desjardins, l'ex-sous-secrétaire
d'Etat au ministère do l'intérieur, est resté
hier au ministère pour terminer l'expédition
des affaires courantes. Il a remis ensuite à M.
Dufaure la direction des différents services.
Il y avait foule hier au palais do Versailles.'
Un grand nombre de députés et de sénateurs
étaient venus choisir leurs places.
Au Sénat, il n'en reste plus que quelques-
unes qui n'aient pas été retenues.
Presque tous les sénateurs et députés pré-
sents à Versailles, se sont rendus auprès de
la commission de permanence pour connaître
le cérémonial adopté pour la transmission
des pouvoirs.
On s'inquiète déjà de savoir, qui seraap-
pelé à présider le Sénat et l'Assemblée jus-
qu'à ce qu'ils aient nommé leurs présidents
et.vice-.présidents.
Dans les Assemblées, la première séance
est présidée par le doyen d'âge.
Le fauteuil de la présidence sera donc oc-
cupé par M. Gaultier de Rumilly au Sénat, et
à l'Assemblée par M. Thiers. Toutefois, pour
l'Assemblée législative, si M. Raspail -est
nomme à Marseille, dans le scrutin de ballo-
tage, c'est lui qui présidera la première
séance.
Plusieurs préfets et inspecteurs d'académie
ont déjà écrit aux instituteurs de leurs dépar-
tements pour les avertir que la maison Adolph
Haas et G°, de Hambourg (Allemagne), adresse
aux instituteurs une circulaires à l'enet d'ob-
tenir d'eux l'adresse des principaux habitants
'de chaque localité. Les préfets et inspecteurs
d'académie enjoignent aux instituteurs, dei
.leur transmettre ces circulaires, des démar-
ches do cette nature Re pouvant qu'éveiller
ladénance, et à s'abstenir d'y répondre.
Le préfet du Puy-de Dôme et l'inspecteur
de la Dordogne viennent d'adresser de sem-
blables avis aux instituteurs de ces départe-
ments.
Le SoM' aH'ecte toujours le ton et l'allure
d'un journal officieux, bien que M. Buil'ot ne
'soitplusaummistere.
« Le centre gauche et la gauche jépubli-
Lcaine, vont, dit-il, arriver aux aS'aires. Nous
les verrons à l'œuvre. Ha ont été forts' dans
l'opposition, Dieu veuille qu'ils ne soient pas
trop faibles quand ils seront au pouvoir.
)) En tous les cas, nous croyons pouvoir
Tafnrmer de nouveau, le maréchal se réser-
vera le choix des titulaires des ministères
de la guerre, des affaires étrangères et de la~
marine.
Un conseil de révision, qui n'aura pour but
que d'examiner les cas d'exemption ou les
motifs de réforme qu'auront à faire valoir les
omt's sur les listes de l'armée territoriale va
siéger du 2 au 9 mars prochain, au palais de
l'Industrie, porte n° 5..
Par omM, l'autorité militaire entend les
membres de l'armée territoriale qui no se
sont fait inscrire tardivement que du l"'jan-
vier au31 décembre 1875.
Ceux qui, se conformant à la loi, ont rem-
pli la formalité de .l'inscription en temps et
lieu, antérieurement à cette date, et quiau-
raient de nouveaux motifs d'exemption, de-
vront s'adresser au conseil de révision qui
siège tous les mois, place Vendôme, à l'êtat-
major de la place de Paris.
Nous croyoB.s devoir rappeler, dit l'E'uëne-
MMKt, que c'est le 15 mars prochain qu'expi-
rera !e demte~ cMat accordé pour l'inscription
des intéressés sur les contrôles de l'armée
territoriale.
Le défaut de -déclaration peut être puni
d'une amende de 10 à 200 fr. et d'un empri-
sonnement de quinze jours à trois mois, et il
pourra être ~ait application-à l'inculpé de
rart.468du Code pénal.
En présence de ces dispositions, que l'auto-
rité militaire est décidée à appliquer rigou-
reusement on ne saurait trop recommander
aux retardataires de pronter des quinze der-
niers jours qui leur sont accordés pour se
mettre en règle.
L'armée territoriale, quoi qu'on en dise, se
forme sérieusement; elle existe déjà, aussi
complètement qu.e possible sur le papier les
livrets qui vont être délivrés à tous les hom-
comme une sorte de distinction innée. Ses
formes étaient, d'ailleurs, d'une pureté et
d'une délicatesse qu'on ne rencontre guère
dans les montagnes, surtout, dans cette
classe'de la société.
Les cheveuxblonds, soyeux et abon-
dants, se séparaient ~n boucles négligées
autour d'un front élevé, où brillait le~signe
d'une précoce intelligence.
Les traits étaientirréprochablès. Mais la
physionomie était empreinte d'une expres-
sion de tristesse si navrante qu'on ne pou-
vait regarder cettejeune.ûlle sans être ému
d'une pitié instinctive pour ses secrètes
souS'rances.
Lorsqu'elle était muette et immobile,
ses beaux yeux bleus avaient un regard
vague qui faisait mal. On aurait pu croire
alors que ce corps charmant était privé de
vie, que la pensée était absente de cette
tête adorable.
Mais dès qu'elle parlait ou souriait, son
regard s'illuminait, ses lèvres et ses joues
se coloraient et l'on comprenait que cet
apparent mutisme était le masque d'une
nature ardente et passionnée; on sentait
que dans cette poitrine battait un cœur
tendre et dévoué; on sentait que sous cette
enveloppe ravissante, il y avait une âme
aux aspirations élevées et vaillantes.
Malheur, s'écria le vieillard. Je suis
ce soir pauvre comme Job. Tu m'as volé,
ma ulle.
Je ne t'ai pas volé, père, répondit la
jeune Rlle, et pourtant, si je n'avais pas eu
peur d'être battue, je l'aurais fait peut-
être 1
–Et pourquoi m'aurais-tu volé?
Mais pour acheter du paia.
Rien que pour ce~. ?
"Uui,rieM que pour cela..
La jeune fille tit une pause, puis-elle re-
prit
mes de 29 & 34 ans leur prouveront, d'ici à
quelques jours, qu'ils font partie d'usé insti-
tution sérieuse sur laquelle la France a le
droit de compter.
Le ministre des travaux publics vient d'ap-
peler M. Mayer, ingénieur en chef da maté-
riel et do la traction à la Compagnie des che-
mins de fer de l'Ouest, et M. Piarron de Mont-
désir, ingénieur en chef des ponts et chaus-
sées, à faire partie de la commission instituée
dans le but d'examiner et do comparer entre
eux les différents systèmes de moteurs méca-
niques applicables aux voitures de tramways,
ainsi que leurs conditions d'exploitation dans
l'intérieur des villes, notamment de la ville
de Paris.
M MMi~M. M
S~HK:e;dM24/'e~'Mt'I876
La commission de permanence s'est reunie
hier à Versailles. Cette quatrième séance a
été fort courte. On a décidé la procédure qui
devra être suivie pour la transmission des
pouvoirs de l'Assemblée nationale aux deux
Chambres nouvellement élues. v
M. le duc d'AudiSret-Pasquier a présidé la
réunion il était assisté de MM. Eugène Du-
clerc, Martel et"'Ricard, vice-présidents; le
comte Louis de Ségur et le vicomte Blin do
Bourdon, secrétaires Baze et Toupet des Vi-
gnes, questeurs..
Les membres de. la commission présents
étaient MM. le général d'Aurelle de Paladines,
le colonel E.Càrron, Alfred Dupont, Vidai,
Boduin, Edouard Charton, Combler, Maurice,
le duc de La Rochefoucauld, le général 6han-
garnier, Prëtavoine, Victor Hamille, Danelle-
Bernardin, Gochery, Ernest Picard, Noël-Par-
fait, Rameau, Tirard,Brelay, Lepere etAnto-
ninLefevre-Pontalis,
M. Félix Voisin, le nouveau préfet de po-
lice, qui' fait partie du bureau de l'Assemblée
en qualité de secrétaire, le général Mazure,
MM. Sebert, Carré-Kérisouët et Bozérian, qui
appartiennent a la commission de perma-
nence, se sont excuses de ne pouvoir se ren-
.dre a Versailles.
Le gouvernement n'était pas représenté à la
réunion. Il n'avait point été avisé, du reste,
qu'aucune question dût lui être soumise.
M. le dHC d'Am
mandé la commission de vouloir bien s'oc-
mande à la commission de vouloir bien s'oc-
cuper du cérémonial à observer pour la
'transmission des pouvoirs de l'Assemblée na-
tionale au Sénat et-à la Chambre des dépu-
tes.
La question, dit M. le président, est'.très
simple 'et peut se régler d'après les termes de
la Constitution elle-même. Je serais'd'avis
que, le 8 mars, le bureau de l'Assemblée et
la commission de permanence se réunissent
dans le cabinet du président et attendissent
là le bureau du Sénat et celui de la Chambre
des députés. 0'
Cette démonstration serait-elle suffisante ?
Je ne le crois pas. Pour se conformer aux rè-
gles inscrites dans les lois constitutionnelles,
il conviendrait que le pouvoir exécutif parti-
cipât également à l'acte de la transmission
des pouvoirs.
M. Bfetay. M. le président voit-il un
obstacle à ce que 'le pouvoir exécutif soit re-
présenté à cette cérémonie parle ministère
seulement?
M. te président. Certainement non
en parlant du pouvoir exécutif, j'ai entendu
dire son représentant.
M. Koëi Pat'fatt. M. le président ne
trouve-t-il pas que le cabinet de la prési-
dence serait un local bien étroit pour une
semblable cérémonie? Il pourra convenir, en
effet, a plusieurs de nos collègues de'l'As-
semblée dé se joindre au bureau pour assis-
ter à l'entrevue de ce dernier avec les bu-
reaux des deux Chambres nouvelles.
]M. te pfésidemt. L'observation pré-
sentée par notre honorable collègue, M. Noël
Parfait, me semble fort juste. -On pourrait ,sa
réunir soit dans .le salon de Mars, où sié-
geaient la commission du budget et celle de
la permanence, soit dans' un grand salon du
palais.i
J'ajouterai que, pour donner plus de ca-
chet. à la solennité de la transmission des
pouvoirs, il serait convenable que les mem-
bres du bureau et ceux de la commission de
permanence fussent en habit noir et cravate
blanche, et fussent porteurs de leurs insi-
'gnes.
Lacommission décide que le cérémonial
de la. transmission des pouvoirs aura lieu
dans le.grand salon Louis XV le 8 mars, c'est-
à-dire le jour même de la réunion des deux
Chambres nouvelles.
Des lettres de convocation'seront adressées
ultérieurement. Il importe, en enet, de con-
naître l'heure à laquelle le Sénat et la Cham-
bre des députés entendent se réunir chacun
de son côté en séance publique pour pro-
Dis donc, père/pourquoi ne veux-tu
pas que j'aille travailler aux champs pour
lecompte d'un fermier ? Au moins/je ga-
gnerais de l'argent.
Cette question déplaisait évidemment au.
vieillard. Elle amena sur ses lèvres un hi-
deux sourire.
Enfant, repliqua-t-il~ tu es folle. Te
laisser aller chez les autres Tu serais bien-
tôt perdue pour moi. Que deviendrais-je
plus tard, si je ne t'avais pas?
Non, non, tu ne travailleras pas aux
champs. Tu as maintenant quinze ans, et
tu es trop jolie pour ne pas gagner bientôt
beaucoup plus d'argent d'une autre m~
hiëre.
La jeune fille ne parut pas comprendre.
Elle se contenta de répéter, presque ma- `
chinalement, comme si sa pensée se fût
tout a. coup endormie Je voudrais bien
travailler.
Les derniers accents de sa voix se per-
daient déjà dans le :bruit dé l'onde tom-
bant du haut des rochers dans le fond du
gounre,lorsque le jeune touriste, que nous
avons laissé assis sur un tronc d'arbre, au
bord du sentier et en .face de la gorge, en
contemplation devant les étoiles, abaissant
enfin son regard vers la terre et le. plon-
geant dans l'ombre, devant lui, crut apér-
cevoir-indistinctement, à quelque distance,
deux formes humaines.
Il se leva rapidement, marcha de leur
côté, et reconnut avec joie qu'U ne s'était
pas trompé.
Je vous donne vingt francs, dit-il'.
avec un empressement irréfléchi, en s'a-
dressant au vieillard, si vous voulez me
conduire à A.Ueyard à l'instant môme.
–Miséricorde, vingt francs pour un si
léger service répliqua brusquement le
vieillard, dont h agure sinistre s'éclaira
eéder à la formation de leur bureau provi-
soire.
La séance est levée à trois heures.
Chronique électorale
AiN. Le CoKt'i'i'Cf' ~s ~.M publie la lettre
suivante:
Lagnieu, le 20 février 1876.
Monsieur le directeur,
Je vous adresse la copie conforme d'une affiche
arrachée ce matin aux murs de Lagnieu. Je ne
puis vous envoyer l'original que j'ai fait remet-
tre aux mains de la gendarmerie et qui doit être
annexe à son procès-verbal.
Les noms de l'auteur et de l'éditeur de cet af-
Cche. sont restés dans l'ombre.
C'est une manœuvre électorale de la dernière
heure qui met en relief l'honnêteté du parti qui
se dit ami de l'ordre et conservateur, et un
moyen sûr de rendre les élections sereines.
Agréez, monsieur le directeur, l'assurance de
ma considération'distinguée.
Le maire de Lagnieu,
A.MÉHHSR.
"Electeurs,
Dos élections radicales nous amèneraient, iné-
vitablement la guerre nous l'avons dit, comme a
le disent les diplomates, comme le disent tous
les hommes politiques sérieux, et il nous faut
bien le répéter, pour que personne ne puisse
éviter la responsabilité de son vote, le .20 fé-
vrier.
Mais c'est surtout dans la région de l'Est que
des élections radicales seraient funestes. L'enne-
mi voit do plus près ce qui se passe dans l'Est,
et il attachera plus d'importance à des élections
radicales dans l'Est qu'à des élections radicales
dans l'Ouest ou dans le Centre. Les départements
de l'Ain, du Rhône, de l'Isère, de la Loire, de
Boltbrt, de la Côte-d'Or, de Saône-et-Loire, de .la.
Haute-Saône, du Doubs, du Jura, de la Meuse et
de Meurthe-et-Moselle sont l'objectif principal
dans cette partie de la France.
"Et c'est justement là que le radicalisme tra-
vaille le plus, travaillant ainsi surtout pour la,
Prusse.
s Cette absence de patriotisme ne. doit plus
nous étonner de la part de gens. qui ont, déjà.
tant fait de démonstrations prussiennes et rendu
~tantdoservicesàIaPrusse.
H Les radicaux ont nomme, il y a quinze jours,
& Paris, M. de Freycinet, qui a tant contribué &
entraver la défense nationale en 1876; à Lyon,
M.JulesFavre~quia a sacrifié l'Alsace et là Lor-
raine à Ferriéres, et qui a exempté de l'armisti
ce l'armée de Bourbaki à Marseille., M.. Challe-
mel-Lacour, qui donnait ordre de fusiller les
meilleurs défenseurs de la patrie.
s Quel patriotisme attendre do ce parti radical
dont l'un des chefs, M. Jules Simon, a appelé la.
patrie un préjugé dont un autre, M. Ordinaire
a écrit La patrie disparaît devant la Républi-
que dont un troisième, M. Bertholon,aujour-
d'hui candidat à Saint-Etienne, a publié ce mot
impie, tant do fois cité Périsse plutôt la France
entière que de compromettre la République )
Ce parti sans patrie spécule déjà sur une nou-
velle guerre avec la Prusse; il n'ose pas encore
J'avouertout haut, mais il espère qu'elle lui
permettrait de ressaisir le pouvoir, pendant qua
les bons Français 'seraient occupés à combattre
l'ennemi il referait sans scrupule ce qu'il a.
déjàfaitunefois.'
)' Déjà nous entendons quelques~ rumeurs dis-
-cretes qui nous aident à entrevoir lepla.a des
chefs du radicalisme; on répand adroitement le
bruit dans les grandes villes, que, si nous avions
la guerre avec l'Allemagne, on enverrait)) le
maréchal de Mac-Mahon commander toute l'ar-
mée devant l'ennemi, et qu'on lui donnerait un
rempIaQant à Paris. Ce n'est encore qu'une vague
rumeur, disons-nous mais on devine ~aisément
quel en: est le sens et le but habituer le public
à voir le maréchal avoir un rôle exclusivement
militaire, pendant que M. Thiors.ou M. Gambetta
prendrait sa place à la tête du gouvernement,
«grâce au grand nombre de radicaux qui sont
? déjà dans le Sénat'et qu'on espère faire élire à
H l9 Chambre des députés (M'c).)).
K Les Prussiens n'inventeraient rien de plus
perilde, pour achever la ruine de la France, qu'un
tel plan des chefs du radicalisme, et quiconque
nommera, le 20 février, des députés radicaux,
contribuera volontairement ou involontairement
àla réalisation de ce plan.
Quiconque donnera sa voix dimanche à un
candidat radical sera complice de la nouvelle in-
vasion dont notre pays est menacé.
a Voilà ce que les électeurs ne doivent point
oublier; quelles que soient leurs opinions et
leurs préférences, il s'agit, avant tout et par-
dessus tout, d'empêcher des élections radicales
qui seraient la préface d'.une autre invasion.
..Pour copié conforme:
Lagnieu, 20 février 1876.
Z~mS!'rc,A.MÉHtER.
ARDENNES. M.j~eveux, député, écrit aux
électeurs do l'arrondissement dé Rocroi
Messieurs,
Je tiens à vous dire que je saurai me souvenir
et vous montrer que les actes dévoués du lende-
main valent bien les promesses intéressées de la
veille. Comptez donc sur mon concours absolu a.
la cause de l'ordreetde la République ~et à la,
satisfaction de tous vos intérêts.;
cÔTE-D'OR. M. P. Jôighea.ux, député ;de la.
première circonscription de Beàune remercie
ses électeurs dans les termes suivants
Meschersconcitoyens,
Je n'ai pas douté do vos sentiments républi-
soudain d'une joie farouche. Vous; êtes
donc bien riche, jeune homme ?
–Est-ce que vous refuseriez?
–Vraiment, non. Je.n'aurais, garde ds
perdre une aussi bonne aubaine.
J'ai déjà beaucoup marché dans !a jour-
née et je suis harassé de fatigue. Mais c'est
égal. La pensée que je pourrai acheter une
robe neuve à ma pauvre Edmée, que voici,
me donnera de la force et du courage.
Aussi vrai, d'ailleurs, que je m'appelle
Zorigue, vous ne pouviez mieux vous
adresser.
Je vous conduirai à Allevard en moins
d'une heure par un chemin de traverse qui
abrégera la distance.
En prononçant ces dernières phrases,
d'une voix mielleuse et d'un air hypocrite,
Zorigue avait montré de la main Edmée au
jeune voyageur, et c'est alors seulement que
celui-ci avait jeté à la dérobée un regard
distrait sur la jeune iille.
Edmée, de son. côté, nxa sur .lui ses
grands yeux bleus, plus doux que des yeux
de gazelle, et sa physionomie prit tout aus-
sitôt une expression de terreur et de pitié
qu'il ne remarqua même pas, tant il était
préoccupé exclusivement de l'idée d'arri-
ver à Allevard le plus vite possible.
Si je suis à Allevard avant minuit, je
vous donnerai deux louis d'or au lieu d'un,
reprit le jeune inconnu; et il insista pour
que son guide se mît immédiatement en
devoir de tenir sa promesse.
–Deux louis d'or! murmura tout bas
Zorigue à l'oreille d'Edmée qu'il entraîna
à quelques pas plus loin, comme s'il avait
eu des-instructions a. lui donner pour le
.temps de son absence,
Dis doini, ma Elle, ce. jeune homme
doit .a voir sur lui une forts semme.
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