Titre : Paix et droit : organe de l'Alliance israélite universelle
Auteur : Alliance israélite universelle. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1934-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb34423561b
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 décembre 1934 01 décembre 1934
Description : 1934/12/01 (A14,N10)-1934/12/31. 1934/12/01 (A14,N10)-1934/12/31.
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5414155s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-68284
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/09/2008
SOMMAIRE |
Bulletin : En Allemagne. — Le double visage
de l'Autriche. Alfred BERL
Jacques Lyon.
L'ANTISÉMITISME ALLEMAND :
a) Lés intellectuels ;
b) La vie économique.
Correspondance. L. BARATZ
L'Assemblée générale dé la Jéwish Colôniza-
tion Association.
L'activité de la H. J. C. E. M.
Lettre de Pologne : La misère des étudiants
juifs. — La question constitutionnelle. Dr A. T.
En Roumanie : L'assimilation des juifs. ISAS
INFORMATIONS :
1. — Suisse : Une décision du gou-
vernement bâlois.
2. — Autriche : Déclarations offi-
cielles.
BULLETIN
►♦•—-
En Allemagne
L'observateur superficiel ou même moyen, pour em-
ployer le terme à la mode, pouvait penser que depuis quel-
ques semaines, le parti nazi se rélâchait de sa fureur anti-
sémite. Absorbés par des préoccupations plus pressantes
de politique intérieure et extérieure, les gouvernants sem-
blaient, officiellement au moins, mettre une sourdine à cette
part de l'activité raciste et vouloir stabiliser* eii fait comme
en droit, la condition nouvelle imposée au judaïsme alie^-
ïnarid. Certaines manifestations administratives contri-
buaient à accréditer cette opinion ; notamment des circulai-
res ministérielles recommandant de ne plus entraver la
liberté commerciale, de cesser le boycottage dés firmes et
magasins non-aryens. Au fond, ce ne sont là que gestes
occasionnels^ de portée précaire et locale ; des invites à
une modération relative s'ârrêtant généralement au stade
verbal et le parti hitlérien, dans l'ensemble, n'y conforme
point sa pratique quotidienne. Au contraire;■.rapproche
dès fêtes de Noël a servi de iprétexte à une recrudescence
aintijuive dans des centres nombreux et importants du Rèich.
Comme le disait un Allemand, aryen 100.%, mais affranchi
de la frénésie ambiante, le racisme poursuit sa course, non
d'après une méthode rigoureuse, mais dans une sorte
« d'anarchie totalitaire ». Quelles que soient les appa-
rences ou les attitudes du moment, l'esprit d'exclusivisme
et de proscription persiste dans l'ordre moral et théorique,
dans les professions intellectuelles et artistiques non moins
que dans le domaine économique : il sévit partout avec la
même brutalité, avec Un égal mépris de toute humanité,
de toute justice. C'est le théoricien du parti, Rosenberg,
qui, pour ne pas laisser prescrire les principes essentiels
du racisme, reprend la campagne des Protocoles de Sion,
et s'évertue, à l'aide d'arguments qui sont autant de défis
à la bonne foi et au ridicule, à démontrer le complot du
judaïsme universel contre les États, la société et la civilisa-
tion aryennes. C'est Streicher, le fervent protagoniste de
l'accusation du meurtre rituel, qui demande la peine capi-
tale pour tous ceux qui commettent lé crime de mélange
racial — « les corpuscules spéciaux du. sang juif transmet-
tant la criminalité, la traîtrise et l'immoralité foncière
d'Israël ».
Pareille intolérance dans les milieux de l'art et de
l'intellectualisme ! Il ne suffit pas aux nazis de fermer aux
juifs l'accès des professions libérales, de l'artisanat, de toute
vie spirituelle et artistique, de leur enlever presque tout
moyen d'existence, ils vont jusqu'à infliger cet ostracisme
même aux artistes de sang allemand, qui, au lieu dé s'age-
nouiller devant la mystique hitlérienne, se refusent à renier
leurs amitiés juives, au risque de perdre leur situation ;
tels le violoniste Hindemith et le grand chef d'orchestre,
Fûrtwangler. Le gouvernement déclare que les juifs ne sont
pas exclus de l'activité commerciale et industrielie. Pro-
messe illusoire S Les administrations locales, les municipa-
lités lés pourchassent de toutes parts.
A Nurenbergi à Francfort, ce sont les offices du Hago
qui emboîtent le pas aux polémistes les plus violents du
parti, pour frapper d'interdit les boutiques d'appartenance
israélite et noter d'infamie les femmes allemandes qui se
perinetteht d'y faire leurs achats;. La presse raciste rap-
pelle avec insistance l'article du programme nazi édictànt
l'expropriation légale des non-aryens qui gèrent et exploi-
tent lés grands magasins. Elle préconiserait au besoin leur
prise d'assaut par les masses populaires,- n'était l'im-
prudence des gouvernements précédents qui ont favorisé
l'investissement d'importants capitaux non juifs associés
aux capitaux juifs. Mais cette exécution nécessaire ne sau-
rait être, dans la pensée des militants, que très temporai-
rement ajournée; C'est une question de tactique et de
moment ; il ïié s'agit que dé trouver les moyens qui, sans
dommage pour le Reich, hâteront là véritable solution.
On voit donc que, pour déplorable qu'elle apparaisse,
là condition des non-aryens est susceptible d'être encore
aggravée, si les dirigeants dé l'Empire parviennent à réa-
liser à plein le Credo hitlérien, selon quoi les juifs doivent
i périr, pour que l'Allemagne puisse vivre!
Bulletin : En Allemagne. — Le double visage
de l'Autriche. Alfred BERL
Jacques Lyon.
L'ANTISÉMITISME ALLEMAND :
a) Lés intellectuels ;
b) La vie économique.
Correspondance. L. BARATZ
L'Assemblée générale dé la Jéwish Colôniza-
tion Association.
L'activité de la H. J. C. E. M.
Lettre de Pologne : La misère des étudiants
juifs. — La question constitutionnelle. Dr A. T.
En Roumanie : L'assimilation des juifs. ISAS
INFORMATIONS :
1. — Suisse : Une décision du gou-
vernement bâlois.
2. — Autriche : Déclarations offi-
cielles.
BULLETIN
►♦•—-
En Allemagne
L'observateur superficiel ou même moyen, pour em-
ployer le terme à la mode, pouvait penser que depuis quel-
ques semaines, le parti nazi se rélâchait de sa fureur anti-
sémite. Absorbés par des préoccupations plus pressantes
de politique intérieure et extérieure, les gouvernants sem-
blaient, officiellement au moins, mettre une sourdine à cette
part de l'activité raciste et vouloir stabiliser* eii fait comme
en droit, la condition nouvelle imposée au judaïsme alie^-
ïnarid. Certaines manifestations administratives contri-
buaient à accréditer cette opinion ; notamment des circulai-
res ministérielles recommandant de ne plus entraver la
liberté commerciale, de cesser le boycottage dés firmes et
magasins non-aryens. Au fond, ce ne sont là que gestes
occasionnels^ de portée précaire et locale ; des invites à
une modération relative s'ârrêtant généralement au stade
verbal et le parti hitlérien, dans l'ensemble, n'y conforme
point sa pratique quotidienne. Au contraire;■.rapproche
dès fêtes de Noël a servi de iprétexte à une recrudescence
aintijuive dans des centres nombreux et importants du Rèich.
Comme le disait un Allemand, aryen 100.%, mais affranchi
de la frénésie ambiante, le racisme poursuit sa course, non
d'après une méthode rigoureuse, mais dans une sorte
« d'anarchie totalitaire ». Quelles que soient les appa-
rences ou les attitudes du moment, l'esprit d'exclusivisme
et de proscription persiste dans l'ordre moral et théorique,
dans les professions intellectuelles et artistiques non moins
que dans le domaine économique : il sévit partout avec la
même brutalité, avec Un égal mépris de toute humanité,
de toute justice. C'est le théoricien du parti, Rosenberg,
qui, pour ne pas laisser prescrire les principes essentiels
du racisme, reprend la campagne des Protocoles de Sion,
et s'évertue, à l'aide d'arguments qui sont autant de défis
à la bonne foi et au ridicule, à démontrer le complot du
judaïsme universel contre les États, la société et la civilisa-
tion aryennes. C'est Streicher, le fervent protagoniste de
l'accusation du meurtre rituel, qui demande la peine capi-
tale pour tous ceux qui commettent lé crime de mélange
racial — « les corpuscules spéciaux du. sang juif transmet-
tant la criminalité, la traîtrise et l'immoralité foncière
d'Israël ».
Pareille intolérance dans les milieux de l'art et de
l'intellectualisme ! Il ne suffit pas aux nazis de fermer aux
juifs l'accès des professions libérales, de l'artisanat, de toute
vie spirituelle et artistique, de leur enlever presque tout
moyen d'existence, ils vont jusqu'à infliger cet ostracisme
même aux artistes de sang allemand, qui, au lieu dé s'age-
nouiller devant la mystique hitlérienne, se refusent à renier
leurs amitiés juives, au risque de perdre leur situation ;
tels le violoniste Hindemith et le grand chef d'orchestre,
Fûrtwangler. Le gouvernement déclare que les juifs ne sont
pas exclus de l'activité commerciale et industrielie. Pro-
messe illusoire S Les administrations locales, les municipa-
lités lés pourchassent de toutes parts.
A Nurenbergi à Francfort, ce sont les offices du Hago
qui emboîtent le pas aux polémistes les plus violents du
parti, pour frapper d'interdit les boutiques d'appartenance
israélite et noter d'infamie les femmes allemandes qui se
perinetteht d'y faire leurs achats;. La presse raciste rap-
pelle avec insistance l'article du programme nazi édictànt
l'expropriation légale des non-aryens qui gèrent et exploi-
tent lés grands magasins. Elle préconiserait au besoin leur
prise d'assaut par les masses populaires,- n'était l'im-
prudence des gouvernements précédents qui ont favorisé
l'investissement d'importants capitaux non juifs associés
aux capitaux juifs. Mais cette exécution nécessaire ne sau-
rait être, dans la pensée des militants, que très temporai-
rement ajournée; C'est une question de tactique et de
moment ; il ïié s'agit que dé trouver les moyens qui, sans
dommage pour le Reich, hâteront là véritable solution.
On voit donc que, pour déplorable qu'elle apparaisse,
là condition des non-aryens est susceptible d'être encore
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liser à plein le Credo hitlérien, selon quoi les juifs doivent
i périr, pour que l'Allemagne puisse vivre!
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