CUL
qui vont bien. || 2° Populairement, culotter une
pipe, lui donner, à force de fumer dedans, un cer-
tain enduit noir dans le bas du fourneau qui rend
l'usage de cette pipe beaucoup plus agréable. Elle
[Malvina] fumait des panatellas et culottait des pipes
vec un bonheur particulier, REYBAUD, Jérôme Pa-
turot, i, I*. Maintenant, guerrier, ajouta Malvina,
acceptez cette pipe, et culottez-la en mon honneur,
m. ib. || 3" Se culotter, v. re'fl. Mettre sa culotte.
Cet enfant ne peut encore se culotter. || Devenir cu-
lotté. Cette pipe commence à se culotter,
— ÉTYM. Culotte.
i CULOTTEUR ( ku-lo-teur ), s. m. Celui qui cu-
lotte des pipes.
— ÉTYM. Culotter.
CULOTTIER (ku-lo-tié; lYne se lie jamais), s. m.
Celui qui fait et qui vend des culottes de peau, des
gants, des guêtres de cuir, etc. || Adjectivement.
Marchand culottier.
— ÉTYM. Culotte.
f CULOTT1ÈRE (ku-lo-tiê-r'), s. f. Ouvrière qui
fait des culottes, des pantalons. || Adj. Marchande
culottière.
— ÉTYM. Culotte.
t CULOTTIN (ku-lo-tin), s. m. Anciennement, es-
pèce de culotte fort étroite. || Fig. Enfant nouvelle-
ment culotté.
— ÉTYM. Culotte.
CULPABILITÉ (kul-pa-bi-li-té), s. f. État de celui
qui est coupable, ou de ce qui est coupable. La cul-
pabilité de l'accusé n'est pas douteuse. La culpabi-
lité d'une action.
— REM. Ce mot ne se trouve ni dans Richelet, ni
dans Furetière, ni dans les anciennes éditions de
l'Académie.
— ÉTYM. Lat. culpabilis, coupable (voy. ce mot),
f CUL-ROUSSELET (ku-rou-se-lè), s. m. Un des
noms vulgaires de la sylvié.rouge-queue (oiseaux in-
sectivores), appelée aussi rossignol de muraille, LE-
GOAKANT.
— ÉTYM. Cul, etrousselet, diminutif de roux.
f CUL-ROUSSET (ku-rou-sè), s. m. Nom sous le-
quel Buffon a décrit l'embérige des prairies (oiseaux
granivores), nommée par d'autres bruand du Ca-
nada. || Un des noms vulgaires de la sylvie suédoise
(granivore) dite aussi gorge-bleue, ou fauvette gorge-
bleue de certains auteurs, LEGOARANT. || AU plur.
Des culs-roussets.
— ETYM. Cul, et.rousset, diminutif de roua;.
CULTE (kul-f),s.m. || i°Honneurqu'onrendàla
Divinité. Le culte du vrai Dieu. Le culte divin. Les
théologiens distinguent trois sortes de culte : celui
de latrie qui n'appartient qu'au souverain être ; ce-
lui de dulie, qui se rend aux saints; et celui d'hy-
perdulie qu'on doit à la sainte Vierge. La réponse des
Juifs était aisée : Les illusions des magiciens n'ont
jamais un effet durable, ni ne tendent à établir,
comme a fait Moïse, le culte du Dieu véritable et la
sainteté de vie, BOSS. Hist. n, 12. Quel est cet aveu-
glement dans une âme chrétienne, et qui le pourrait
comprendre, d'être incapable de manquer aux hom-
mes et de ne craindre pas de manquer à Dieu ; comme
si le culte de Dieu ne tenait aucun rang parmi les
devoirs, m. Anne de Gons. || 2° Dans les religions
polythéistiques, honneurs qu'on rend aux dieux.
Le culte des idoles, dès faux dieux. Les Chinois ren-
dent à leurs ancêtres une espèce de culte. Qui ose-
rait raconter les cérémonies des dieux immortels et
leurs mystères impurs? Leurs amours, Leurs cruau-
tés, leurs jalousies et tous leurs autres excès étaient
le sujetde leurs fêtes, de leurssacrifices, des hymnes
qu'on leur chantait, et des peintures que l'on con-
sacrait dans leurs temples; ainsi le crime était adoré
et reconnu nécessaire au culte des dieux, BOSS. Hist.
u, 5. Platon, qui voyait la Grèce et tousles paysdu
monde remplis d'un culte insensé et scandaleux, ne
laisse pas de poser comme un fondement de sa ré-
publique, qu'il ne faut 1 jamais rien changer dans la
religion qu'on trouvé établie et que c'est avoir perdu
le sens que d'y penser, in.' ib. Ces enseignes étaient
aux soldats un objet de culte, m. ib. n, 9. Il se mê-
lait de la politique dans les honneurs qu'ils f les
païens] rendaient à Jésus-Christ : ils prétendaient
qu'à la fin les religions s'uniraient et que les dieux
de toutes les sectes deviendraient communs; les
chrétiens ne connaissaient pas ce culte mêlé et ne
méprisèrent pas moins les condescendances que les
rigueurs delà politique romaine, in. Hist. n, <2.
Ne descendez-vous pas de ces fameux lévites Qui,
lorsqu'au dieu du Nil le volage Israël Rendit dans le
désert un culte criminel.... RAC. Ath. ÏV, 3. || Fig.
Se vouer au culte des muses, s'adonner à la poésie,
aux arts libéraux. || 3° Religion considérée dans ses
CUL
manifestations extérieures. Interdire, abolir,rétablir
un culte. La' liberté des cultes. Après avoir marqué
que les Romains avaient honoré les dieux sans sta-
tues pendant plus de (70 ans, Varron ajoute que, si
l'on avait conservé cette coutume, le culte des dieux
en serait plus pur et plus saint, ROLLIN, Hist. anc.
OEuvres, t. H, p. 442, dans POUGENS. Moins un culte
est raisonnable, plus on cherche à l'établir par la
force, j. j. ROUSS. Lettre à l'arch. de Paris. Ne con-
fondons point le cérémonial de la religion; le culte
que Dieu demande est celui du coeur, et celui-là,
quand il est sincère, est toujours uniforme, ID.
Em. ïv. Je lui dirai le culte où mon coeur est lié,
VOLT. Zaïre, v, 3. Pour un de ces tyrans que
notre culte abhorre, m. Tancr. n, 6. || Le culte
extérieur, les cérémonies qui se pratiquent au de-
hors des temples. La religion des Natchez se bornait
à l'adoration du soleil ; mais cette croyance était ac-
compagnée de beaucoup de culte, et, par conséquent,
suivie de mauvais effets, RAYNAL , Hist. phil. xvi, 7.
|| Le culte domestique, les prières, les lectures pieu-
ses, etc. qui se font en commun dans la famille.
|| 4° Par extension, vénération profonde. Ils ren-
daient à sa mémoire une sorte de culte. Impatient
des cultes qu'on rend à la fortune d'un ministre,
HAMILT. Gramm. 6. Fagon aimait en tout la méde-
cine jusqu'au culte, ST-SIM. H , (5S. Oui, j'eus pour
Scipion Ce culte qu'il est doux d'accorder au génie,
M. J. CHÉN. Gracques, n, 3. Eh ! qui pourrait comp-
ter tous les cultes divers Qui font de l'intérêt le dieu
de l'univers? DELILLE, Imag. vin.
— REM. Vaugelas observe que culte est fort nou-
veau dans la langue; que Coeffeteau n'en a jamais
usé, le rejetant à cause de sa rudesse et de la mau-
vaise équivoque, et que plusieurs personnes de la
cour, hommes et femmes, le condamnent et ne le
peuvent souffrir; mais pourtant qu'il est employé
par les meilleurs écrivains, Bossuet, Bourdaioue,
Fléchier, etc. Culte a heureusement triomphé de tous
ces obstacles.
— ÉTYM. Lat. cultus, de cultum, supin de colère,
cultiver.
fCULTELLAIRE (kul-tèl-lê-r'), adj. Terme di-
dactique. Qui a la forme d'un couteau. Cautère cul-
tellaire.
— HIST. xvie s. Des quels cautères aucuns sont
cultellaires, les autres ponctuels, les autres olivaires,
PARÉ, XVI, 33.
— ÉTYM. Lat. cultellus, couteau.
f CULTELLATION (kul-tèl-la-sion), s. f. Terme
d'arpentage. Quand le terrain à mesurer a une dé-
clivité très-sensible, on est obligé d'effectuer le
chaînage en descendant, et le porte-chaîne tient la
poignée de la chaîne à une certaine hauteur au-
dessus du sol, pour qu'elle soit au même niveau que
l'autre poignée. Se retournant alors vers le porte-
chaîne pour juger de la hauteur à laquelle il doit
tenir sa poignée, il met en contact avec celle-ci ex-
térieurement la fiche plombée et la laisse tomber
verticalement, en ayant soin de ne faire aucun mou-
vement qui puisse donner à cette fiche une im-
pulsion oblique. Elle s'implante dans le sol par la
pointe, marquant ainsi le pied.de la verticale. Le
porte-chaîne l'enlève et la remplace par une fiche
ordinaire, que le chaîneur lève ensuite après que la
fiche suivante a été plantée. Cette manière de déter-
miner le pied de la verticale qui'correspond à la poi-
gnée de la chaîne élevée au-dessus du sol constitue ce
que l'on appelle la cultellalion. Dans l'origine, on
se servait, au lieu de la fiche plombée, d'un couteau
qu'on tenait suspendu la pointe en bas et qu'on
laissait tomber; en s'implantant dans le sol il mar-
quait le pied de la verticale, BRETON OE CHAMP.
— ÉTYM. Lat. cultellus, à cause du couteau, cuir
tellus, qui était employé à cette opération.
f CULTISME (kul-ti-sm'), s. m. Système de re-
cherche et d'affectation qui prévalut pendant quelque
temps dans la littérature espagnole, et l'école du
poète Gongora.
— ÉTYM. Espagn. culto, poli, recherché, et la
terminaison isme qui signifie l'étude spéciale et ex-
clusive d'une chose.
CULTIVABLE (kul-ti-va-bl'), adj. Susceptible de
culture. Un sol cultivable. Les pays les plus aisément
cultivables sont nécessairement les premiers peuplés
etles premiers florissants,VOLT.Moeurs,introd. Syrie.
— ÉTYM. Cultiver.
CULTIVATEUR, TRICE (kul-ti-va-teur, tri-s'),
s. m. et f. || 1° Celui qui cultive la terre ou un cer-
tain produit de la terre. Un riche cultivateur. Un
cultivateur de lin, de trèfle. L'agriculture ne peut
se perfectionner que lorsque des propriétaires ri-
ches, devenus cultivateurs, s'occuperont des pro-
CUL
931
grès de l'art par curiosité, par intérêt, par ce sen-
timent naturel qui attache l'homme à l'objet de
ses travaux, CONDORCET, Duhamel. Sages cultiva-
teurs, dans vos humbles asiles Vos hivers sont rem-
plis, vos loisirs sont utiles, ST-LAMBERT, Saisons,
hiver. Un sage cultivateur doit dépenser ses mo-
ments avec la même économie que ses revenus,
BARTHÉL. Anach. ch. 69. Nouveau cultivateur, armé
d'un aiguillon, L'Amour guide le soc et trace le sil-
lon; Il presse sous le joug les taureaux qu'il en-
chaîne ; Son bras porte le grain qu'il sème dans la
plaine, A. CHÉN. p. 74. || Dans certaines provinces,
celui qui est à la tête d'une exploitation agricole. || Au
féminin, cultivatrice. Dans un village habite une de-
moiselle L.... cultivatrice, âgée de 74 ans, Journ. des
Débats, 2 déc, 1860. || Adj. Les peuples cultivateurs.
Le premier fondement d'une société cultivatrice ou
commerçante est la propriété, RAYNAL, Hist. phil.
xvm,36. Le fer cultivateur et le bronze qui tonne,
nELiLLE, Trots règnes,v. \\ 2° S. m. Cultivateur, char-
rue légère, remplaçant la houe dans les binages,
employé conséquemment dans la culture des plantes
en lignes, et caractérisé par l'existence du versoir.
|| Nom donné aussi, dans la pratique, aux binoirs,
aux buttoirs, aux houes à cheval, aux ratissoirs,
aux scarificateurs, auxextirpateurs, qui remplacent
dans quelques circonstances le cultivateur propre-
ment dit.
-*- REM. Cultivateur n'est, dans le Dictionnaire
de l'Académie, qu'à partir de l'édition de (762. Mais
c'était un mot tombé en désuétude; car il est dans
les plus anciens textes de la langue.
— HIST. xn* s. X tei dunrai la terre de Chanaan;
cum il esteient de petit numbre, e très poi [peu] li
cultivedur de li [elle], Liber psalm. f°lo6. E Jacob
cultivere fud en la terre de Cham, ib. p.'i 66. || xives.
Aus cultivateurs et laboureurs de terre. — Les.culti-
veurs des terres et les pasteurs, OKESME, Thèse de
MEUNIER. || xve s. Cultivateur de paix [celui qui aima
la paix], JUVEN. nES URSINS, Hist. de Charles VI,
p. 290, dans LACURNE. || xvi« s. Au moyen de l'in-
dustrie et diligence des cultivateurs d'icelle [langue
française], UUBELL, i, 6, verso.
— ÉTYM. Cultiver; provenç. cultivaire, coltiva-
dor; espagn. coltivador; ital. coltivatore. Le pro-
vençal cultivaire et le vieux français cultivere sont
le nominatif singulier: le provençal coltivador et le
vieux français cultivedur sont le régime singulier; au
pluriel, le nominatif est cultivedur, et le régime
cullivedurs. Cultivedur ou cultivedor s'est changé en
cultiveur; et cultivateur est plus récent et tiré direc-
tement de cultiver; cultiveur était plus court et plus
logique.
f ÇULTIVATION (kul-ti-va-sion), s. f. Travail
nécessaire pour mettre la terre en culture. On juge
avec raison que, lorsqu'une nation n'est recherchée
ni dans sa nourriture, ni dans son habillement, ni
dans son logement, il suffit, pour la faire subsister
dans l'abondance et dans l'aisance, d'employer le
quart des citoyens aux travaux journaliers de laculti-
vation et des arts grossiers, CONMLLAÇ, Comm gouv.
part, i, ch. 26. Loin d'attaquer la çultivation des co-
lonies par des impôts, on devrait l'encourager par
des libéralités, RAYNAL, Hist. phil. xni, 51. Celui
qui, comme Penn, ordonnerait ia çultivation de sa
colonie, et lui défendrait la.guerré, celui-là, sans
doute, serait un dieu sur la terre, m. ib. xix, 9.
— HIST. xvi's. Çultivation, COTGRAVE,
— ÉTYM. Cultiver.
CULTIVÉ, ËE (kulrti-vé, yée), part, passé, || i° Mis
en culture. Un terrain bien cultivé. Les pays ne sont
pas cultivés en raison de leur fertilité, mais en rai-
son de leur liberté, MQNTESQ. Esp. xvin, 3. Tout
terrain qui n'est pas cultivé appartient également à
tous les hommes, CONDILLAC, Hist- anc. Lois, çh. 15.
Qu'elle est belle cette nature cultivée! que par les
soins de l'homme elle est brillante et pompeusement
parée! BOFF. Morceaux choisis,p. 2(. || 2° Fig. Les
bons sentiments cultivés dans cet enfantpar sa nière.
Les lettres et les sciences cultivées dans nos pays.
Pour de l'esprit, elle n'en manque, pas; elle l'a
même assez cultivé, LESAGE, GilBlas, ïv, 6, Il étu-
dia la langue anglaise, presque inconnue en France à
l'époque-où il aurait pu l'apprendre, mais devenue
pendant son ministère la langue étrangère la plus
cultivée, CONDORCET, Maurepas, ||.Un esprit cuUivé,
un homme instruit, orné de connaissances agréables.
Un bon esprit cultivé est, pour ainsi dire, composé de
tous les esprits des siècles précédents, FONTEN, Digr.
anc. et mod. OEuvres, t. ïv, p, )9), dans POUGENS.
Si ce siècle n'est pas celui des grands talents, il est
celui des esprits cultivés, VOLT. Lelt. Mme du Deffanl,
24 sept. 1766. Il n'ya rien de suivi dans les conseils
qui vont bien. || 2° Populairement, culotter une
pipe, lui donner, à force de fumer dedans, un cer-
tain enduit noir dans le bas du fourneau qui rend
l'usage de cette pipe beaucoup plus agréable. Elle
[Malvina] fumait des panatellas et culottait des pipes
vec un bonheur particulier, REYBAUD, Jérôme Pa-
turot, i, I*. Maintenant, guerrier, ajouta Malvina,
acceptez cette pipe, et culottez-la en mon honneur,
m. ib. || 3" Se culotter, v. re'fl. Mettre sa culotte.
Cet enfant ne peut encore se culotter. || Devenir cu-
lotté. Cette pipe commence à se culotter,
— ÉTYM. Culotte.
i CULOTTEUR ( ku-lo-teur ), s. m. Celui qui cu-
lotte des pipes.
— ÉTYM. Culotter.
CULOTTIER (ku-lo-tié; lYne se lie jamais), s. m.
Celui qui fait et qui vend des culottes de peau, des
gants, des guêtres de cuir, etc. || Adjectivement.
Marchand culottier.
— ÉTYM. Culotte.
f CULOTT1ÈRE (ku-lo-tiê-r'), s. f. Ouvrière qui
fait des culottes, des pantalons. || Adj. Marchande
culottière.
— ÉTYM. Culotte.
t CULOTTIN (ku-lo-tin), s. m. Anciennement, es-
pèce de culotte fort étroite. || Fig. Enfant nouvelle-
ment culotté.
— ÉTYM. Culotte.
CULPABILITÉ (kul-pa-bi-li-té), s. f. État de celui
qui est coupable, ou de ce qui est coupable. La cul-
pabilité de l'accusé n'est pas douteuse. La culpabi-
lité d'une action.
— REM. Ce mot ne se trouve ni dans Richelet, ni
dans Furetière, ni dans les anciennes éditions de
l'Académie.
— ÉTYM. Lat. culpabilis, coupable (voy. ce mot),
f CUL-ROUSSELET (ku-rou-se-lè), s. m. Un des
noms vulgaires de la sylvié.rouge-queue (oiseaux in-
sectivores), appelée aussi rossignol de muraille, LE-
GOAKANT.
— ÉTYM. Cul, etrousselet, diminutif de roux.
f CUL-ROUSSET (ku-rou-sè), s. m. Nom sous le-
quel Buffon a décrit l'embérige des prairies (oiseaux
granivores), nommée par d'autres bruand du Ca-
nada. || Un des noms vulgaires de la sylvie suédoise
(granivore) dite aussi gorge-bleue, ou fauvette gorge-
bleue de certains auteurs, LEGOARANT. || AU plur.
Des culs-roussets.
— ETYM. Cul, et.rousset, diminutif de roua;.
CULTE (kul-f),s.m. || i°Honneurqu'onrendàla
Divinité. Le culte du vrai Dieu. Le culte divin. Les
théologiens distinguent trois sortes de culte : celui
de latrie qui n'appartient qu'au souverain être ; ce-
lui de dulie, qui se rend aux saints; et celui d'hy-
perdulie qu'on doit à la sainte Vierge. La réponse des
Juifs était aisée : Les illusions des magiciens n'ont
jamais un effet durable, ni ne tendent à établir,
comme a fait Moïse, le culte du Dieu véritable et la
sainteté de vie, BOSS. Hist. n, 12. Quel est cet aveu-
glement dans une âme chrétienne, et qui le pourrait
comprendre, d'être incapable de manquer aux hom-
mes et de ne craindre pas de manquer à Dieu ; comme
si le culte de Dieu ne tenait aucun rang parmi les
devoirs, m. Anne de Gons. || 2° Dans les religions
polythéistiques, honneurs qu'on rend aux dieux.
Le culte des idoles, dès faux dieux. Les Chinois ren-
dent à leurs ancêtres une espèce de culte. Qui ose-
rait raconter les cérémonies des dieux immortels et
leurs mystères impurs? Leurs amours, Leurs cruau-
tés, leurs jalousies et tous leurs autres excès étaient
le sujetde leurs fêtes, de leurssacrifices, des hymnes
qu'on leur chantait, et des peintures que l'on con-
sacrait dans leurs temples; ainsi le crime était adoré
et reconnu nécessaire au culte des dieux, BOSS. Hist.
u, 5. Platon, qui voyait la Grèce et tousles paysdu
monde remplis d'un culte insensé et scandaleux, ne
laisse pas de poser comme un fondement de sa ré-
publique, qu'il ne faut 1 jamais rien changer dans la
religion qu'on trouvé établie et que c'est avoir perdu
le sens que d'y penser, in.' ib. Ces enseignes étaient
aux soldats un objet de culte, m. ib. n, 9. Il se mê-
lait de la politique dans les honneurs qu'ils f les
païens] rendaient à Jésus-Christ : ils prétendaient
qu'à la fin les religions s'uniraient et que les dieux
de toutes les sectes deviendraient communs; les
chrétiens ne connaissaient pas ce culte mêlé et ne
méprisèrent pas moins les condescendances que les
rigueurs delà politique romaine, in. Hist. n, <2.
Ne descendez-vous pas de ces fameux lévites Qui,
lorsqu'au dieu du Nil le volage Israël Rendit dans le
désert un culte criminel.... RAC. Ath. ÏV, 3. || Fig.
Se vouer au culte des muses, s'adonner à la poésie,
aux arts libéraux. || 3° Religion considérée dans ses
CUL
manifestations extérieures. Interdire, abolir,rétablir
un culte. La' liberté des cultes. Après avoir marqué
que les Romains avaient honoré les dieux sans sta-
tues pendant plus de (70 ans, Varron ajoute que, si
l'on avait conservé cette coutume, le culte des dieux
en serait plus pur et plus saint, ROLLIN, Hist. anc.
OEuvres, t. H, p. 442, dans POUGENS. Moins un culte
est raisonnable, plus on cherche à l'établir par la
force, j. j. ROUSS. Lettre à l'arch. de Paris. Ne con-
fondons point le cérémonial de la religion; le culte
que Dieu demande est celui du coeur, et celui-là,
quand il est sincère, est toujours uniforme, ID.
Em. ïv. Je lui dirai le culte où mon coeur est lié,
VOLT. Zaïre, v, 3. Pour un de ces tyrans que
notre culte abhorre, m. Tancr. n, 6. || Le culte
extérieur, les cérémonies qui se pratiquent au de-
hors des temples. La religion des Natchez se bornait
à l'adoration du soleil ; mais cette croyance était ac-
compagnée de beaucoup de culte, et, par conséquent,
suivie de mauvais effets, RAYNAL , Hist. phil. xvi, 7.
|| Le culte domestique, les prières, les lectures pieu-
ses, etc. qui se font en commun dans la famille.
|| 4° Par extension, vénération profonde. Ils ren-
daient à sa mémoire une sorte de culte. Impatient
des cultes qu'on rend à la fortune d'un ministre,
HAMILT. Gramm. 6. Fagon aimait en tout la méde-
cine jusqu'au culte, ST-SIM. H , (5S. Oui, j'eus pour
Scipion Ce culte qu'il est doux d'accorder au génie,
M. J. CHÉN. Gracques, n, 3. Eh ! qui pourrait comp-
ter tous les cultes divers Qui font de l'intérêt le dieu
de l'univers? DELILLE, Imag. vin.
— REM. Vaugelas observe que culte est fort nou-
veau dans la langue; que Coeffeteau n'en a jamais
usé, le rejetant à cause de sa rudesse et de la mau-
vaise équivoque, et que plusieurs personnes de la
cour, hommes et femmes, le condamnent et ne le
peuvent souffrir; mais pourtant qu'il est employé
par les meilleurs écrivains, Bossuet, Bourdaioue,
Fléchier, etc. Culte a heureusement triomphé de tous
ces obstacles.
— ÉTYM. Lat. cultus, de cultum, supin de colère,
cultiver.
fCULTELLAIRE (kul-tèl-lê-r'), adj. Terme di-
dactique. Qui a la forme d'un couteau. Cautère cul-
tellaire.
— HIST. xvie s. Des quels cautères aucuns sont
cultellaires, les autres ponctuels, les autres olivaires,
PARÉ, XVI, 33.
— ÉTYM. Lat. cultellus, couteau.
f CULTELLATION (kul-tèl-la-sion), s. f. Terme
d'arpentage. Quand le terrain à mesurer a une dé-
clivité très-sensible, on est obligé d'effectuer le
chaînage en descendant, et le porte-chaîne tient la
poignée de la chaîne à une certaine hauteur au-
dessus du sol, pour qu'elle soit au même niveau que
l'autre poignée. Se retournant alors vers le porte-
chaîne pour juger de la hauteur à laquelle il doit
tenir sa poignée, il met en contact avec celle-ci ex-
térieurement la fiche plombée et la laisse tomber
verticalement, en ayant soin de ne faire aucun mou-
vement qui puisse donner à cette fiche une im-
pulsion oblique. Elle s'implante dans le sol par la
pointe, marquant ainsi le pied.de la verticale. Le
porte-chaîne l'enlève et la remplace par une fiche
ordinaire, que le chaîneur lève ensuite après que la
fiche suivante a été plantée. Cette manière de déter-
miner le pied de la verticale qui'correspond à la poi-
gnée de la chaîne élevée au-dessus du sol constitue ce
que l'on appelle la cultellalion. Dans l'origine, on
se servait, au lieu de la fiche plombée, d'un couteau
qu'on tenait suspendu la pointe en bas et qu'on
laissait tomber; en s'implantant dans le sol il mar-
quait le pied de la verticale, BRETON OE CHAMP.
— ÉTYM. Lat. cultellus, à cause du couteau, cuir
tellus, qui était employé à cette opération.
f CULTISME (kul-ti-sm'), s. m. Système de re-
cherche et d'affectation qui prévalut pendant quelque
temps dans la littérature espagnole, et l'école du
poète Gongora.
— ÉTYM. Espagn. culto, poli, recherché, et la
terminaison isme qui signifie l'étude spéciale et ex-
clusive d'une chose.
CULTIVABLE (kul-ti-va-bl'), adj. Susceptible de
culture. Un sol cultivable. Les pays les plus aisément
cultivables sont nécessairement les premiers peuplés
etles premiers florissants,VOLT.Moeurs,introd. Syrie.
— ÉTYM. Cultiver.
CULTIVATEUR, TRICE (kul-ti-va-teur, tri-s'),
s. m. et f. || 1° Celui qui cultive la terre ou un cer-
tain produit de la terre. Un riche cultivateur. Un
cultivateur de lin, de trèfle. L'agriculture ne peut
se perfectionner que lorsque des propriétaires ri-
ches, devenus cultivateurs, s'occuperont des pro-
CUL
931
grès de l'art par curiosité, par intérêt, par ce sen-
timent naturel qui attache l'homme à l'objet de
ses travaux, CONDORCET, Duhamel. Sages cultiva-
teurs, dans vos humbles asiles Vos hivers sont rem-
plis, vos loisirs sont utiles, ST-LAMBERT, Saisons,
hiver. Un sage cultivateur doit dépenser ses mo-
ments avec la même économie que ses revenus,
BARTHÉL. Anach. ch. 69. Nouveau cultivateur, armé
d'un aiguillon, L'Amour guide le soc et trace le sil-
lon; Il presse sous le joug les taureaux qu'il en-
chaîne ; Son bras porte le grain qu'il sème dans la
plaine, A. CHÉN. p. 74. || Dans certaines provinces,
celui qui est à la tête d'une exploitation agricole. || Au
féminin, cultivatrice. Dans un village habite une de-
moiselle L.... cultivatrice, âgée de 74 ans, Journ. des
Débats, 2 déc, 1860. || Adj. Les peuples cultivateurs.
Le premier fondement d'une société cultivatrice ou
commerçante est la propriété, RAYNAL, Hist. phil.
xvm,36. Le fer cultivateur et le bronze qui tonne,
nELiLLE, Trots règnes,v. \\ 2° S. m. Cultivateur, char-
rue légère, remplaçant la houe dans les binages,
employé conséquemment dans la culture des plantes
en lignes, et caractérisé par l'existence du versoir.
|| Nom donné aussi, dans la pratique, aux binoirs,
aux buttoirs, aux houes à cheval, aux ratissoirs,
aux scarificateurs, auxextirpateurs, qui remplacent
dans quelques circonstances le cultivateur propre-
ment dit.
-*- REM. Cultivateur n'est, dans le Dictionnaire
de l'Académie, qu'à partir de l'édition de (762. Mais
c'était un mot tombé en désuétude; car il est dans
les plus anciens textes de la langue.
— HIST. xn* s. X tei dunrai la terre de Chanaan;
cum il esteient de petit numbre, e très poi [peu] li
cultivedur de li [elle], Liber psalm. f°lo6. E Jacob
cultivere fud en la terre de Cham, ib. p.'i 66. || xives.
Aus cultivateurs et laboureurs de terre. — Les.culti-
veurs des terres et les pasteurs, OKESME, Thèse de
MEUNIER. || xve s. Cultivateur de paix [celui qui aima
la paix], JUVEN. nES URSINS, Hist. de Charles VI,
p. 290, dans LACURNE. || xvi« s. Au moyen de l'in-
dustrie et diligence des cultivateurs d'icelle [langue
française], UUBELL, i, 6, verso.
— ÉTYM. Cultiver; provenç. cultivaire, coltiva-
dor; espagn. coltivador; ital. coltivatore. Le pro-
vençal cultivaire et le vieux français cultivere sont
le nominatif singulier: le provençal coltivador et le
vieux français cultivedur sont le régime singulier; au
pluriel, le nominatif est cultivedur, et le régime
cullivedurs. Cultivedur ou cultivedor s'est changé en
cultiveur; et cultivateur est plus récent et tiré direc-
tement de cultiver; cultiveur était plus court et plus
logique.
f ÇULTIVATION (kul-ti-va-sion), s. f. Travail
nécessaire pour mettre la terre en culture. On juge
avec raison que, lorsqu'une nation n'est recherchée
ni dans sa nourriture, ni dans son habillement, ni
dans son logement, il suffit, pour la faire subsister
dans l'abondance et dans l'aisance, d'employer le
quart des citoyens aux travaux journaliers de laculti-
vation et des arts grossiers, CONMLLAÇ, Comm gouv.
part, i, ch. 26. Loin d'attaquer la çultivation des co-
lonies par des impôts, on devrait l'encourager par
des libéralités, RAYNAL, Hist. phil. xni, 51. Celui
qui, comme Penn, ordonnerait ia çultivation de sa
colonie, et lui défendrait la.guerré, celui-là, sans
doute, serait un dieu sur la terre, m. ib. xix, 9.
— HIST. xvi's. Çultivation, COTGRAVE,
— ÉTYM. Cultiver.
CULTIVÉ, ËE (kulrti-vé, yée), part, passé, || i° Mis
en culture. Un terrain bien cultivé. Les pays ne sont
pas cultivés en raison de leur fertilité, mais en rai-
son de leur liberté, MQNTESQ. Esp. xvin, 3. Tout
terrain qui n'est pas cultivé appartient également à
tous les hommes, CONDILLAC, Hist- anc. Lois, çh. 15.
Qu'elle est belle cette nature cultivée! que par les
soins de l'homme elle est brillante et pompeusement
parée! BOFF. Morceaux choisis,p. 2(. || 2° Fig. Les
bons sentiments cultivés dans cet enfantpar sa nière.
Les lettres et les sciences cultivées dans nos pays.
Pour de l'esprit, elle n'en manque, pas; elle l'a
même assez cultivé, LESAGE, GilBlas, ïv, 6, Il étu-
dia la langue anglaise, presque inconnue en France à
l'époque-où il aurait pu l'apprendre, mais devenue
pendant son ministère la langue étrangère la plus
cultivée, CONDORCET, Maurepas, ||.Un esprit cuUivé,
un homme instruit, orné de connaissances agréables.
Un bon esprit cultivé est, pour ainsi dire, composé de
tous les esprits des siècles précédents, FONTEN, Digr.
anc. et mod. OEuvres, t. ïv, p, )9), dans POUGENS.
Si ce siècle n'est pas celui des grands talents, il est
celui des esprits cultivés, VOLT. Lelt. Mme du Deffanl,
24 sept. 1766. Il n'ya rien de suivi dans les conseils
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