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CRE
CRÉ
CRE
[I Garniture de fer mise en travers derrière les portes
cochères. || Terme de marine. Crénelures pratiquées
dans deux pièces de bois composant une vergue
d'assemblage. Il Instrument pour rider les haubans.
H 3° Terme militaire. Ligne défensive offrantla forme
d'une scie. I| Terme de fortification. Ouvrage à cré-
maillère , ouvrage qui offre cette disposition.
|| i° Terme de botanique. La cuscute.
— HIST. xrV s. Veez-le çà venir parmi celle chaus-
sie X celle jaque noire comme une cremaillie, Guescl.
4 579. Crammis, DU CANGE, çrammah. Une crame-
lie de fer, ID. ib. Deux greilz, un trépied et une
cremeille aux armes de monsieur le Dauphin, DE LA-
BOEDE, Émaux, p. 233. ||xvi? 5. Cremaillée, OUDIN,
Bïct.
—ÉTYM. Wallon, craw(î;rouchi, crém'glie, cramê-
glie ; picard, cramaillé, crémaillé, crimbilli; génev.
çomâcle, coumâcle;Isère, coumaçlo; provënç. mod.
cumascle; champ, cramaillé; espagn. gramallera;
bas-lat. cramaculus du xi* siècle, cremascuïus, cre-
masçlus dû xive siècle. Origine douteuse : on pro-
pose le grec xpéjiao-ôai, être suspendu; ce qui est
excellent pour le sens, mais les mots grecs n'ont
guère pénétré directement dans les langues roma-
nes ; ou le verbe latin cremare, brûler, parce que
îa crémaillère est exposée au feu; mais le sens est
peu favorable à cette dernière dérivation, la forme
du mpt l'est davantage : bas-latin cremium, mor-
ceau de bois sec, fagot, d'où on tirerait un dérivé
çremail; enfin, le bas-allemand Kram, crampon (voy.
CRAMPON), qui est appuyé par la plus ancienne forme
iaquelle a un a.
ÇRËMAILLON (kré-ma-llon, Il mouillées, et non
cré-ma-yon), s. m. Petite crémaillère qui s'accroche
à une autre plus grande.
— HIST. xvie s. Cremillon, DU CANGE, çremale.
— ÉTYM. Voy. CRÉMAILLÈRE.
t CRÉMANT (kré-man) ; adj. m. Vin de Cham-
pagne crémant, vin se couvrant d'une mousse lé-
gère et peu abondante.
— ÊTYM. Crème.
f CRÉMASTER (kré-ma-stètf), adj. Terme d'ana-
tamiè." Le muscle prêmàster ou, substantivement,
le crémaster, faisceau musculeux, franchissant l'an-
neau inguinal et formant au cordon testiculair'e une.
gaine incomplète. " ' . '
" — HIST. xyi' s. Lps muscles suspensoires pu cre-
masteres, PARÉ, i, 28.
— ÉTyM. Kpsu.a(rcfip, suspenseur.
f CRÉMATION (kré-ma-sion), *.. f. Usage de brû-
ler les corps des défunts, par opposition à inhu-
mation. ' " '
— ÉTYM. Lat. cremalio, de cremare, brûler.
CRÈME (k'rë-m'), s. f. ]\ 1° Matière,' 'épaisse, onc-
tueuse,d'un blanc jaunâtre, agréable aii goût, qui
s'élève à la surface du lait abandonné à lui-même,
et de laquelle on extrait le beurre. (| Crème'fouettée,
crème qui, à force d'être battue, deyient tout en
écume. 1| Fig." Ce n'est que.de la crème fouettée, se
dit d'Un écrit brillant, mais dépourvu: de qualités
solides.' Cette Zûlinie [tragédie] gue je n'ai jamais
regardée que comme de là crème foueftéé, VOLT.
Zcti. 'à[d'Arget!S'p)t,'i'f juin 4740. 'j| î'-'Fig. Ce qu'il
y a de 'meilleur en pertâiiies choses^ Il n'y a plus
rien à gagner, on a'pris 'toute la crème. Cette fa-
mille est là crème dès lipnnête's gens. || 3° Mets coin-
posé (Je lait'eV d'oeufs; Crènie à la fleur d'orange,
à îa yanïu'e, 'au café, au chocolat. || Préparation
qu'on obtient eh "mêlant du jaune d'oeuf et dû'sucre
avec'dû lait préalablement chauffé à 60 degrés cen-
tigrades, et soumettant ensuite le mélange à l'action
de l'eau bouillante, qui le transforme eh une masse
de consistance molle. || ^° Nom de diverses prépara-
tions que" l'on prescrit sou veut aux'malades ' dans
les convalescences. || Crème dé pain, de riz, etc.
espèces de bouillies faites avec le pàiri, le riz, cuits
dans l'eau ou' le lait, édulcôrées 'et aromatisées.
|j5° Nom "de" certaines liqueurs, qui's'qnt des rata-
fias et qui ont été nommées crèmes à'causè dp leur
consistance sirupeuse. Crème.des Bàrbadès, de Moka.
Crème de vanille. Crème de noyaux.' || 6° Terme
d'ancienne çhïmiè. Substance se réunissant à la
surface de certaines dissolutions. || Crème de chaux,'
.carbonate de chaux qui s'amasse sous la formé de
■pellicule à la-surface de l'eau de chaux " exposée
au contact do 'l'air. |] Grème dé tartre, tartrate acide
de potasse. || C'est par une ''assimilation semblable
qu'on nomme quelquefois crème la pellicule qui se
forme sûr le lait chaud.
— HÏST. xme s. De ce puis bien dire mon esme
[opinion], De poisson autant que cresme Aura ma
flùnë'i"BDTEB. 8. La crasme [dans un combat du
gris et "'dû maigre] yint lance levée Parmi le fond
d'une vallée, BARBAZAN, Fabliaux, t. iv, p. sa.
|| xv° s. Certes drap est cher comme cresme, Vous
en aurez, si vous voulez, Patelin. || xvie s. Leur
instruction [de Sénèque et de Plutarque] est de la
cresme de la philosophie et présentée d'une simple
façon et pertinente, MONT, il, 105. Se vend aussy
cher comme crème, R. BELLEAU, OEuvres, t. H,
p. H 9, dans LACURNE. Sa coiffure est de cresme,elle
couvre lé lait [calembour entre lait et laid], OU-
DIN, Curios. fr. add.
— ÊTYM. Provenç. crema; du latin cremum, avec
un changement de genre. D'après Bèze, au xvie siè-
cle, on prononçait (correpte) crème, pour le distin-
guer de chrême.
CREMENT (kré-man), s. m. ]| i" Terme de gram-
maire latine. Nombre de syllabes qu'un nom a de
plus à ses autres cas qu'au nominatif, ou qu'un verbe
a de plus qu'à la seconde personne du présent de
l'indicatif. |J 2? Terme d'ancienne législation. Ac-
croissement de terrain qui se forme dans les ri-
vières ou sur les rivages.
— ÊTYM. Lat. crementum, accroissement, de
cr.escere (voy. CROÎTRE).
CRËMER (kré-mé. L'accent aigu de crê se change
en grave quand il est suivi d'une syllabe muette : il
crème, excepté, suivant la règle non conséquente de
l'Académie, au futur et au conditionnel où l'accent
aigu est conservé : il erémera), v. n. Se couvrir de
crème, en parlant du lait.
— HIST. xvie s. L'eau estant eschauffée, ils la met-
tent à sobriété dans les aires où l'on fait cresmer le
sel, PALISSY, 267.
— ÊTYM. Crème.
f CRÉMERIE (krè-me-rie), s. f. Établissement où
l'on vend de la crème, du laitage, des oeufs.
— ÊTYM. Crème.
t CRÉMEUX, EUSE(kré-meû, meû-z'), adj. Qui.a
beaucoup de crème. Lait crémeux.
— ÊTYM. Crème.
CRÉMIER,-1ÈRE (kré-mié, miê-r'), s. m. et f. Ce-
lui, celle qui tient une crémerie.
— ÊTYM. Crèfne.
t CRÉMILLÉE (kré-mi-llée, Il mouillées), s. {.
L'une des gardes d'une serrure.
— ÊTYM. Vpy. CRÉMAILLÈRE.
t CRÉMOCARPE (kré-mp-kar-p') , s. m. Terme
de botanique. Fruit se divisant en deux coques qui
restent suspendues (ombellifères).
— ÊTYM. Kpe(j.âw, suspendre, et xapitpç, fruit.
f CRÉMOMETRE (kré:mo'-mè-tr'), s. m. Petit ins-
trument de verre servant à déterminer la propor-
tion de la matière grasse contenue dans le lait.
— ÊTYM. Crème, et |j.s-upov, mesure.
f CRÉMQNE (kré-mo-n'), s,, m. IJn crémone, un
violon fabriqué à Crémone, ville d'Italie.
f CRÉMpSPERME (kré-mo-spèr-m'), adj'. Terme
de botanique. Dont la graine, attachée par le som-
met ou par la partie moyenne, est comme suspendue.
— ÊTYM. Kp£|iàw, suspendre, et OTtépixa, graine.
CRÉNÂffE (kré:na-j'), s. rn. Action de prénerpjes
caractères d'imprimerie.
' — ÊTYM.'Çréner.' '"
f CRÉNATE (kré-na-t'), *■• m. Nom des sels que
forme l'acide crénique.
— ÊTYM. Crénique.
f ÇRÉNAÏÉ, ÉE (kré-na-té,.tée), adj. Qui cfin*
tient des prénaies. Eaux minérales crénatées.
' ' f CRÉNATULE (kré-na-tu-V)', s. f. Terme de con-
chyliologie. Genre de coquilles bivalves habitant les
mers des contrées chaudes et vivant dans les
éponges.
— ÊTYM. Çréner.
ÇRÉNË', ÉE (kré-né, née), part, passé. || 1° Lettre
prônée. || Substantivement. Une crénée, une lettre
çrênée. || 2° terme de botanique. Pourvu de crans
pu crénelures.
''CRÉNEAU'(kré-nô), s. m. || 1° Terme d'ancienne
fortification. Toute ouverture pratiquée au sommet
d'une tout ou d'une courtine et qui servait à la dé-
fense. On ne pouvait pas avoir des créneaux dans
des maisons roturières sans la permission dii sei-
gneur justicier. || Aujourd'hui, ouverture pratiquée
dans un parapet, daps un mur de caserne, pour
tirer sûr l'ennemi au moyen de fusils. Les créneaux
reçoivent vulgairement le nom de meurtrières.
Grâce aines créneaux, À mes arsenaux , Je puis au
préfet Dire un peu son fait, BÈRANG. Càrab.as.
|| 2° Terme militaire. Intervalle entre deux hom-
mes, deux pelotons dans l'ordre de bataille. Les
cbefs de peloton se placent dans les créneaux.
|| Terme de marine. Tuyau de plomb ou de bois ser-
vant aii'passagè des ordures. || 3;" Ouvertures aux
fourneaux dés'potiers^ * '
— HIST. xn« s. En haute tour se siet bêle Isabel,
Son beau chef blon [elle] mist fors par un crenel,
lîomaiîc. p. 70. Quant moins se donent garde cil qui
sont au crenel, Sax. ix. || xm° s. Mes se de loing le
veés estre Ou à crenel ou à fenestre, Regardés le
piteusement, la liose, 7368. Bel-Acueil quiert de
chambre en chambre, Qui sMert as karniaus apuiés
De la prison, tous ennuies, t&. 12763 Â chascun des car-
niausdontilyavoit bien cinq cens,avoitunetargede
ses armes etun panoncel, JOINT. 268. Asfenestres vont
tôt entor; Et le chevalier tint l'espié, X un carnel
s'est apuié, Ben. 22676. || xivî s. Lanterne à car-
neaux, DELABORDE, Émaux, p.creniel, pour tour ne pour guérite, Je ne lairrai
qu'à occoision ne die : Sus toutes flours j'aime la
marguerite, FROISS. Bal. D?autre part, à un autre
créneau estait le sire de Sorel monté sur une es-
cbelleet se combattait, main à main, à ceux de de-
dans, ID. ir, n, n. || xvie s. Au derrière d'un cré-
neau demi abbatu estaient soixante d'hommes d'armes
bourguignons, pour au besoing renforcer l'assaut,
j. D'AUTON, Ami. de Louis XII, p. 69, dans LA-
CURNE. Ils furent pendus aux crenaux du chasteau,
D'AUB. Hist. i, 93. Roche-Morte avoit esté tué dans
le chasteau comme il dormoit sur un créneau ,iD.ib.
il, 443. Il fallut l'entrecouper de petites traverses
qui couvraient chacune le carneau et le passage de
l'autre, ID. ib. il, 368. Aussi pourra-onespargner en
l'extrémité de l'espalier des créneaux ou merlets, o.
DESEBRES, 654.
— ÉTYM. Picard, carnaux; provenç. cranel ; de
cran. Dans l'ancien français le nominatif est H cré-
nela ou li crenaus; le régime est le crenel.
CRÉNELAGE (kré-ne-la-j'), s. m. Opération par
laquelle on fait un cordon sur l'épaisseur d'une pièce
de monnaie, cordon où l'on met l'empreinte de la
légende ordonnée par les édits du souverain. || On
donne aussi le nom de crénelage à l'opération par
laquelle on fait de très-petits crans sur le rebord
d'une pièce de monnaie, opération dits aussi grè-
netis.
— ÉTYM. Créneler.
CRÉNELÉ, ÉÉ (kré-ne-lé, lêe), part, passe.
|[ 1° Garni de créneaux. Une muraille fcrénelée en-
ferme Jérusalem dans son entier, CHATEAUB. ïtin.
m, 43. || Terme de blason. Pièces crénelées, pièces
qui ont des créneaux sur Fun des bords. || 2? Terme
d'histoire naturelle. Ailes crénelées, ailes d'insectes,
légèrement incisées sur les bords. || Terme de bota-
nique. Feuille crénelée, feuille garnie de crénelures.
f CRÉNELÉE (kré-ne-lée), s. f. Nom d'un poisson
du genre des perches.
CRENELER (kré-ne-lé. La syllabe nel double V,l,
quand la syllabe qui suit est muette.: je crénelle ;
je crénellerai), v. a. [] 1° Munir de créneaux. Créneler
une muraille. || 2" Créneler une roue, y faire des
dents. || 3° Faire un cordon sur l'épaisseur d'une
monnaie.
— HIST. xne s. Qui lui esçrie en la toi crénelée,
lionc. p. *is. || xmf s. [Elle] Vit de Mpntleheri
la grant tor crénelée, Berle, LXXXI;. || xiy" s. Espi-
nars ont longue fueille et crénelée comme fueille de
che?ne3 Ménagicr., il, 2. || xyj; s. La cousture des
os est dentelée ou crénelée à Ij. façon des dents de
scie, EABÉ, IY, 43.
— ÉTYM. Créneau, par l'intermédiaire de crenel.
CRÉNELURE (kré-ne-lu-r'), s. f. || 1" Division en
forme de créneaux. Dentelles en crénelure. || 2<,Terme
d'anatomie. Division fine des bords des os qui s'unis-
sent par suture dentée. || Terme de botanique. Dé-
coupure obtuse, droite, perpendiculaire au bord des
feuilles pu des pétales. |[ 3°Terme d'architecture.
Dentelure faite à des créneaux. || Terme de.menui-
serie- Ravalenient en dent'de spie. .
— ÊTYM. Créneler.
CRÉNER (kré-né. L'accent aigu de cré se change
en accent grave quand la syllabe qui suit est muette :
je crène,excepté au futur et au conditionnel, suivant
l'usage de l'Académie : je crêperai, je crénerais),
v. a. Termg de fondeur en caractères. Ëyider la
partie qui débprde Je corps d'une lettre. || Marquer
d'un cran, d'une entaille, la tige, dîpne lettre, d'un
filet.
— HIST. XYI! s. Le premier spondyle a esté fait
aussi en sa partie antérieure crêné'et tenu, et quasi
sans corps, pour recevoir l'apophyse [odontoïde],
PARÉ, IV, 6.
— ÉTYM. Cran.
f CRÉNERJE (krê-ne-rie), s. f. Action da créner
les lettres.
f CRENET (kre-nè), s. m. Nom genevois du cour-
lieu. Je mlamusais à rappeler de temps en temps des
crenets, J.'J.RQUSS. Hél. iy, 46.
CRE
CRÉ
CRE
[I Garniture de fer mise en travers derrière les portes
cochères. || Terme de marine. Crénelures pratiquées
dans deux pièces de bois composant une vergue
d'assemblage. Il Instrument pour rider les haubans.
H 3° Terme militaire. Ligne défensive offrantla forme
d'une scie. I| Terme de fortification. Ouvrage à cré-
maillère , ouvrage qui offre cette disposition.
|| i° Terme de botanique. La cuscute.
— HIST. xrV s. Veez-le çà venir parmi celle chaus-
sie X celle jaque noire comme une cremaillie, Guescl.
4 579. Crammis, DU CANGE, çrammah. Une crame-
lie de fer, ID. ib. Deux greilz, un trépied et une
cremeille aux armes de monsieur le Dauphin, DE LA-
BOEDE, Émaux, p. 233. ||xvi? 5. Cremaillée, OUDIN,
Bïct.
—ÉTYM. Wallon, craw(î;rouchi, crém'glie, cramê-
glie ; picard, cramaillé, crémaillé, crimbilli; génev.
çomâcle, coumâcle;Isère, coumaçlo; provënç. mod.
cumascle; champ, cramaillé; espagn. gramallera;
bas-lat. cramaculus du xi* siècle, cremascuïus, cre-
masçlus dû xive siècle. Origine douteuse : on pro-
pose le grec xpéjiao-ôai, être suspendu; ce qui est
excellent pour le sens, mais les mots grecs n'ont
guère pénétré directement dans les langues roma-
nes ; ou le verbe latin cremare, brûler, parce que
îa crémaillère est exposée au feu; mais le sens est
peu favorable à cette dernière dérivation, la forme
du mpt l'est davantage : bas-latin cremium, mor-
ceau de bois sec, fagot, d'où on tirerait un dérivé
çremail; enfin, le bas-allemand Kram, crampon (voy.
CRAMPON), qui est appuyé par la plus ancienne forme
iaquelle a un a.
ÇRËMAILLON (kré-ma-llon, Il mouillées, et non
cré-ma-yon), s. m. Petite crémaillère qui s'accroche
à une autre plus grande.
— HIST. xvie s. Cremillon, DU CANGE, çremale.
— ÉTYM. Voy. CRÉMAILLÈRE.
t CRÉMANT (kré-man) ; adj. m. Vin de Cham-
pagne crémant, vin se couvrant d'une mousse lé-
gère et peu abondante.
— ÊTYM. Crème.
f CRÉMASTER (kré-ma-stètf), adj. Terme d'ana-
tamiè." Le muscle prêmàster ou, substantivement,
le crémaster, faisceau musculeux, franchissant l'an-
neau inguinal et formant au cordon testiculair'e une.
gaine incomplète. " ' . '
" — HIST. xyi' s. Lps muscles suspensoires pu cre-
masteres, PARÉ, i, 28.
— ÉTyM. Kpsu.a(rcfip, suspenseur.
f CRÉMATION (kré-ma-sion), *.. f. Usage de brû-
ler les corps des défunts, par opposition à inhu-
mation. ' " '
— ÉTYM. Lat. cremalio, de cremare, brûler.
CRÈME (k'rë-m'), s. f. ]\ 1° Matière,' 'épaisse, onc-
tueuse,d'un blanc jaunâtre, agréable aii goût, qui
s'élève à la surface du lait abandonné à lui-même,
et de laquelle on extrait le beurre. (| Crème'fouettée,
crème qui, à force d'être battue, deyient tout en
écume. 1| Fig." Ce n'est que.de la crème fouettée, se
dit d'Un écrit brillant, mais dépourvu: de qualités
solides.' Cette Zûlinie [tragédie] gue je n'ai jamais
regardée que comme de là crème foueftéé, VOLT.
Zcti. 'à[d'Arget!S'p)t,'i'f juin 4740. 'j| î'-'Fig. Ce qu'il
y a de 'meilleur en pertâiiies choses^ Il n'y a plus
rien à gagner, on a'pris 'toute la crème. Cette fa-
mille est là crème dès lipnnête's gens. || 3° Mets coin-
posé (Je lait'eV d'oeufs; Crènie à la fleur d'orange,
à îa yanïu'e, 'au café, au chocolat. || Préparation
qu'on obtient eh "mêlant du jaune d'oeuf et dû'sucre
avec'dû lait préalablement chauffé à 60 degrés cen-
tigrades, et soumettant ensuite le mélange à l'action
de l'eau bouillante, qui le transforme eh une masse
de consistance molle. || ^° Nom de diverses prépara-
tions que" l'on prescrit sou veut aux'malades ' dans
les convalescences. || Crème dé pain, de riz, etc.
espèces de bouillies faites avec le pàiri, le riz, cuits
dans l'eau ou' le lait, édulcôrées 'et aromatisées.
|j5° Nom "de" certaines liqueurs, qui's'qnt des rata-
fias et qui ont été nommées crèmes à'causè dp leur
consistance sirupeuse. Crème.des Bàrbadès, de Moka.
Crème de vanille. Crème de noyaux.' || 6° Terme
d'ancienne çhïmiè. Substance se réunissant à la
surface de certaines dissolutions. || Crème de chaux,'
.carbonate de chaux qui s'amasse sous la formé de
■pellicule à la-surface de l'eau de chaux " exposée
au contact do 'l'air. |] Grème dé tartre, tartrate acide
de potasse. || C'est par une ''assimilation semblable
qu'on nomme quelquefois crème la pellicule qui se
forme sûr le lait chaud.
— HÏST. xme s. De ce puis bien dire mon esme
[opinion], De poisson autant que cresme Aura ma
flùnë'i"BDTEB. 8. La crasme [dans un combat du
gris et "'dû maigre] yint lance levée Parmi le fond
d'une vallée, BARBAZAN, Fabliaux, t. iv, p. sa.
|| xv° s. Certes drap est cher comme cresme, Vous
en aurez, si vous voulez, Patelin. || xvie s. Leur
instruction [de Sénèque et de Plutarque] est de la
cresme de la philosophie et présentée d'une simple
façon et pertinente, MONT, il, 105. Se vend aussy
cher comme crème, R. BELLEAU, OEuvres, t. H,
p. H 9, dans LACURNE. Sa coiffure est de cresme,elle
couvre lé lait [calembour entre lait et laid], OU-
DIN, Curios. fr. add.
— ÊTYM. Provenç. crema; du latin cremum, avec
un changement de genre. D'après Bèze, au xvie siè-
cle, on prononçait (correpte) crème, pour le distin-
guer de chrême.
CREMENT (kré-man), s. m. ]| i" Terme de gram-
maire latine. Nombre de syllabes qu'un nom a de
plus à ses autres cas qu'au nominatif, ou qu'un verbe
a de plus qu'à la seconde personne du présent de
l'indicatif. |J 2? Terme d'ancienne législation. Ac-
croissement de terrain qui se forme dans les ri-
vières ou sur les rivages.
— ÊTYM. Lat. crementum, accroissement, de
cr.escere (voy. CROÎTRE).
CRËMER (kré-mé. L'accent aigu de crê se change
en grave quand il est suivi d'une syllabe muette : il
crème, excepté, suivant la règle non conséquente de
l'Académie, au futur et au conditionnel où l'accent
aigu est conservé : il erémera), v. n. Se couvrir de
crème, en parlant du lait.
— HIST. xvie s. L'eau estant eschauffée, ils la met-
tent à sobriété dans les aires où l'on fait cresmer le
sel, PALISSY, 267.
— ÊTYM. Crème.
f CRÉMERIE (krè-me-rie), s. f. Établissement où
l'on vend de la crème, du laitage, des oeufs.
— ÊTYM. Crème.
t CRÉMEUX, EUSE(kré-meû, meû-z'), adj. Qui.a
beaucoup de crème. Lait crémeux.
— ÊTYM. Crème.
CRÉMIER,-1ÈRE (kré-mié, miê-r'), s. m. et f. Ce-
lui, celle qui tient une crémerie.
— ÊTYM. Crèfne.
t CRÉMILLÉE (kré-mi-llée, Il mouillées), s. {.
L'une des gardes d'une serrure.
— ÊTYM. Vpy. CRÉMAILLÈRE.
t CRÉMOCARPE (kré-mp-kar-p') , s. m. Terme
de botanique. Fruit se divisant en deux coques qui
restent suspendues (ombellifères).
— ÊTYM. Kpe(j.âw, suspendre, et xapitpç, fruit.
f CRÉMOMETRE (kré:mo'-mè-tr'), s. m. Petit ins-
trument de verre servant à déterminer la propor-
tion de la matière grasse contenue dans le lait.
— ÊTYM. Crème, et |j.s-upov, mesure.
f CRÉMQNE (kré-mo-n'), s,, m. IJn crémone, un
violon fabriqué à Crémone, ville d'Italie.
f CRÉMpSPERME (kré-mo-spèr-m'), adj'. Terme
de botanique. Dont la graine, attachée par le som-
met ou par la partie moyenne, est comme suspendue.
— ÊTYM. Kp£|iàw, suspendre, et OTtépixa, graine.
CRÉNÂffE (kré:na-j'), s. rn. Action de prénerpjes
caractères d'imprimerie.
' — ÊTYM.'Çréner.' '"
f CRÉNATE (kré-na-t'), *■• m. Nom des sels que
forme l'acide crénique.
— ÊTYM. Crénique.
f ÇRÉNAÏÉ, ÉE (kré-na-té,.tée), adj. Qui cfin*
tient des prénaies. Eaux minérales crénatées.
' ' f CRÉNATULE (kré-na-tu-V)', s. f. Terme de con-
chyliologie. Genre de coquilles bivalves habitant les
mers des contrées chaudes et vivant dans les
éponges.
— ÊTYM. Çréner.
ÇRÉNË', ÉE (kré-né, née), part, passé. || 1° Lettre
prônée. || Substantivement. Une crénée, une lettre
çrênée. || 2° terme de botanique. Pourvu de crans
pu crénelures.
''CRÉNEAU'(kré-nô), s. m. || 1° Terme d'ancienne
fortification. Toute ouverture pratiquée au sommet
d'une tout ou d'une courtine et qui servait à la dé-
fense. On ne pouvait pas avoir des créneaux dans
des maisons roturières sans la permission dii sei-
gneur justicier. || Aujourd'hui, ouverture pratiquée
dans un parapet, daps un mur de caserne, pour
tirer sûr l'ennemi au moyen de fusils. Les créneaux
reçoivent vulgairement le nom de meurtrières.
Grâce aines créneaux, À mes arsenaux , Je puis au
préfet Dire un peu son fait, BÈRANG. Càrab.as.
|| 2° Terme militaire. Intervalle entre deux hom-
mes, deux pelotons dans l'ordre de bataille. Les
cbefs de peloton se placent dans les créneaux.
|| Terme de marine. Tuyau de plomb ou de bois ser-
vant aii'passagè des ordures. || 3;" Ouvertures aux
fourneaux dés'potiers^ * '
— HIST. xn« s. En haute tour se siet bêle Isabel,
Son beau chef blon [elle] mist fors par un crenel,
lîomaiîc. p. 70. Quant moins se donent garde cil qui
sont au crenel, Sax. ix. || xm° s. Mes se de loing le
veés estre Ou à crenel ou à fenestre, Regardés le
piteusement, la liose, 7368. Bel-Acueil quiert de
chambre en chambre, Qui sMert as karniaus apuiés
De la prison, tous ennuies, t&. 12763 Â chascun des car-
niausdontilyavoit bien cinq cens,avoitunetargede
ses armes etun panoncel, JOINT. 268. Asfenestres vont
tôt entor; Et le chevalier tint l'espié, X un carnel
s'est apuié, Ben. 22676. || xivî s. Lanterne à car-
neaux, DELABORDE, Émaux, p.
qu'à occoision ne die : Sus toutes flours j'aime la
marguerite, FROISS. Bal. D?autre part, à un autre
créneau estait le sire de Sorel monté sur une es-
cbelleet se combattait, main à main, à ceux de de-
dans, ID. ir, n, n. || xvie s. Au derrière d'un cré-
neau demi abbatu estaient soixante d'hommes d'armes
bourguignons, pour au besoing renforcer l'assaut,
j. D'AUTON, Ami. de Louis XII, p. 69, dans LA-
CURNE. Ils furent pendus aux crenaux du chasteau,
D'AUB. Hist. i, 93. Roche-Morte avoit esté tué dans
le chasteau comme il dormoit sur un créneau ,iD.ib.
il, 443. Il fallut l'entrecouper de petites traverses
qui couvraient chacune le carneau et le passage de
l'autre, ID. ib. il, 368. Aussi pourra-onespargner en
l'extrémité de l'espalier des créneaux ou merlets, o.
DESEBRES, 654.
— ÉTYM. Picard, carnaux; provenç. cranel ; de
cran. Dans l'ancien français le nominatif est H cré-
nela ou li crenaus; le régime est le crenel.
CRÉNELAGE (kré-ne-la-j'), s. m. Opération par
laquelle on fait un cordon sur l'épaisseur d'une pièce
de monnaie, cordon où l'on met l'empreinte de la
légende ordonnée par les édits du souverain. || On
donne aussi le nom de crénelage à l'opération par
laquelle on fait de très-petits crans sur le rebord
d'une pièce de monnaie, opération dits aussi grè-
netis.
— ÉTYM. Créneler.
CRÉNELÉ, ÉÉ (kré-ne-lé, lêe), part, passe.
|[ 1° Garni de créneaux. Une muraille fcrénelée en-
ferme Jérusalem dans son entier, CHATEAUB. ïtin.
m, 43. || Terme de blason. Pièces crénelées, pièces
qui ont des créneaux sur Fun des bords. || 2? Terme
d'histoire naturelle. Ailes crénelées, ailes d'insectes,
légèrement incisées sur les bords. || Terme de bota-
nique. Feuille crénelée, feuille garnie de crénelures.
f CRÉNELÉE (kré-ne-lée), s. f. Nom d'un poisson
du genre des perches.
CRENELER (kré-ne-lé. La syllabe nel double V,l,
quand la syllabe qui suit est muette.: je crénelle ;
je crénellerai), v. a. [] 1° Munir de créneaux. Créneler
une muraille. || 2" Créneler une roue, y faire des
dents. || 3° Faire un cordon sur l'épaisseur d'une
monnaie.
— HIST. xne s. Qui lui esçrie en la toi crénelée,
lionc. p. *is. || xmf s. [Elle] Vit de Mpntleheri
la grant tor crénelée, Berle, LXXXI;. || xiy" s. Espi-
nars ont longue fueille et crénelée comme fueille de
che?ne3 Ménagicr., il, 2. || xyj; s. La cousture des
os est dentelée ou crénelée à Ij. façon des dents de
scie, EABÉ, IY, 43.
— ÉTYM. Créneau, par l'intermédiaire de crenel.
CRÉNELURE (kré-ne-lu-r'), s. f. || 1" Division en
forme de créneaux. Dentelles en crénelure. || 2<,Terme
d'anatomie. Division fine des bords des os qui s'unis-
sent par suture dentée. || Terme de botanique. Dé-
coupure obtuse, droite, perpendiculaire au bord des
feuilles pu des pétales. |[ 3°Terme d'architecture.
Dentelure faite à des créneaux. || Terme de.menui-
serie- Ravalenient en dent'de spie. .
— ÊTYM. Créneler.
CRÉNER (kré-né. L'accent aigu de cré se change
en accent grave quand la syllabe qui suit est muette :
je crène,excepté au futur et au conditionnel, suivant
l'usage de l'Académie : je crêperai, je crénerais),
v. a. Termg de fondeur en caractères. Ëyider la
partie qui débprde Je corps d'une lettre. || Marquer
d'un cran, d'une entaille, la tige, dîpne lettre, d'un
filet.
— HIST. XYI! s. Le premier spondyle a esté fait
aussi en sa partie antérieure crêné'et tenu, et quasi
sans corps, pour recevoir l'apophyse [odontoïde],
PARÉ, IV, 6.
— ÉTYM. Cran.
f CRÉNERJE (krê-ne-rie), s. f. Action da créner
les lettres.
f CRENET (kre-nè), s. m. Nom genevois du cour-
lieu. Je mlamusais à rappeler de temps en temps des
crenets, J.'J.RQUSS. Hél. iy, 46.
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