876
COU
faux-semblant. Des excuses de mal faire et des cou-
vertures de crimes. Puis outre le saint voeu qui sert
de couverture.... RÉGNIER, Sat. xm. L'étroite parenté
leur sert de couverture, TBISTAN, Mort de Chrispe,
11, 2. C'est pour servir de prétexte et de couverture a
l'avarice et à l'ingratitude, PATRU, Plaidoy. 9, dans
- KICHELET. Il paraît que tout ce qu'il [Henri VIII]
publia sur l'embarras de sa succession ne fut qu'une
couverture, tant de ses nouvelles amours que du
dégoût qu'il avait conçu de la reine sa femme, BOSS.
Var. vil, § 5). Il fallait trouver quelque couverture
â un défaut si visible, m. ib. xv. M. le Prince, sen-
sible à la gloire d'une couronne pour un gendre qu'il
estimait, cachait sous cette couverture la joie du
repos de sa famille, ST-SIH. 48, 62. || 9° Terme de
banque et de commerce. Provisions, cautions don-
nées pour assurer un payement. Ce négociant me
doit beaucoup, mais j'ai de bonnes couvertures.
|| Terme de bourse. Dépôt de titres ou d'espèces
exigé souvent du client par l'intermédiaire pour di-
minuer les risques que ce dernier a à courir dans
la conclusion des marchés à terme. || 10" Morceau de
gros acier forgé recouvrant un morceau d'acier fin.
|| Plaque d'une serrure. || Planches inclinées pour
garantir de la pluie des piles de bois. || li° S. f.
plur. Plumes recouvrant le dessus et le dessous des
pennes des ailes et de la queue des oiseaux.
— HIST. xir s. E [tu] dunas à mei la coverture
de la tue salut, e la tue destre receut mei, Liber
psalm. p. 20. X ma dolor n'a mestier couverture ;
Si souspris sui,- que je ne sai que faire, Coud,
p. 426. Por ce ke il puist ferir et ocire les dévotes
pensées, s'atapist il desor la covreture de dolor,
Job, 446. Fiert soi [le feu] es tours, et el maistre
clochier ; Les covretures covint jus trebuchier, Raoul
de C. 60. || xme s. Toute la couverture [du lit] à ses
deus mains [elle] saisi, Berle, LXXXIX. La covreture
de la sele Ert d'un brun paile de'Castele, FI. et Bl.
1187. || xve s. Et le bourgeois qui trahit les avoit,
se mit à fuire par couverture avec eux [afin de cou-
vrir sa trahison], FROISS. I, I, 4 90. Je vous voul-
droye prier.que vous me prestissiez ung de ces es-
cus à porter à ceste assemblée et les couvertures
[cottes] et tout l'autre habillement, Lancelot du \ac,
t. m, f° 4 46. Sire chevalier,, que povez vous avoir
de ainsi seigner? Certes, dit Nero par couverture
Peinte], c'est pour la douleur de ma playe qui se
est reprinse à seigner, Perceforest, t. v, f° 33.
|| xvi* s. Les femmes saisissent à deux mains toute
couverture de contraster à leurs maris, MONT, III,
SI. L'harquebuserie sans couverture se renverse ai-
sément, LANOUE, 324. Les nappes, les couvertures
du lit, il vendoit tout cela, DESPER. Contes, LXXIX.
Elle leur monstra un flambeau ardent de dessus un
figuier sauvage, en estendant derrière quelques ta-
pis et couvertures, AMYOT, Rom. 49. Des couvertures
de licts, ID. Lyc. 23. Ses faultes n'ont aucune cou-
verture ne couleur honneste, m. Thés._ct Rom.
comp.e. 11 ordonna que les couvertures des mai-
sons se feissent avec la cognée, et les huisseries
avec la sie seulement, m. Lyc. 23. Leur commune
voix [des chirurgiens] est que ce fut le roy St Louys,
le tirant en couverture [preuve] de l'appointé qui fut
fait entre maistre François Fromond et Robert de
Langres, chirurgiens du roy jurez du chastelet d'une
part, et maistre François de Troyes prevost d'au-
tre, PASQDIER, Recherches, ix, p. 824 , dans LA-
CURNE.
— ÉTYM. Couvert i; bourguig. couvature; rouehi,
couverte; wallon, cofeteu; provenç. coopertura, cu-
bèrtura; catal. cubertora; espagn. cobertura; ital.
copritura. L'ancien français avait aussi covertor,
covertur, couvretoir,qa\ étaient masculins et venaient
de coopertorium. Fort sont li lac [liens] et grant li
couvertour, Ce n'est pas gas, Enquelz cil est ki aime
par amours, Poésiesmss. avant 4300, t. i, f° 63,
dans LACURNE.
COUVERTURIER (kou-vèr-tu-rié ; IV ne se lie
jamais; au pluriel, l's se lie: des kou-vèr-tu-rié-z'
achalandés), s. m. Fabricant ou marchand de cou-
vertures de lit.
— ÉTYM. Couverture ; provenç. coberturier.
COUVET (kou-vè ; le t ne se lie pas dans le parler
ordinaire ; au pluriel, l's se lie : les kou-vè-z et la
braise), s. m. Petit pot de cuivre ou de terre qui
sert de chaufferette aux marchandes se tenant en
plein air.
— ÉTYM. Couver; génev. covet; bourguig. côvà,
couveau, chaufferette.
COUVEUSE (kou-veû-z'), s. f. Poule qui couve.
Une bonne couveuse. || Four hydraulique où l'on
fait;lesç.couvaisons artificielles, soit de graine des
vers à soie,.soit d'oeufs de poule.
COU
— HIST. XVIe s. En quelque lieu qu'on loge les
couveuses, o. DE SERRES, 359'.
— ÉTYM. Couver; picard, couvoère.
COUVT (kou-vi), adj. m. Des oeufs couvis, oeufs
gâtés soit par un commencement de couvaison, soit
pour avoir été trop longtemps gardés.
— HIST. xve s. Nous allons par péché périssant
pour plusieurs dieux, où sommes obéissant; dont
puons trop plus que l'oeuf couvy, et tout par nostre
folye, Perceforest, 1.1, f> 64.
— ÉTYM. Autre forme de couvé; Berry, coût.
t COUVOIR (kou-voir), s. m. Appareil à-couver
artificiellement des oeufs.
— HIST. xvie s. La hauteur de la couche appellée
couvoir [dans un jardin] montera jusqu'à deux ou
trois pieds sur terre.... au couvoir, en telle ma-
nière dressé et accommodé, sera semée la graine
de melon, o. DE SERRES, 643.
— ÉTYM. Couver.
f COUVRAILLE (kou-vra-11', Il mouillées), s.'f.
Nom des semailles dans quelques contrées.
— ÉTYM. Couvrir.
COUVRE-CHEF (kou-vre-chèf; Chiffiet, Gramm.
p. 208, au xvir siècle, dit que Vf ne se prononce ja-
mais),s. m. || 1° Bonnet, chapeau. Jupiter fit à Typhon
leur grand chef D'une montagne un couvre-chef,
SCARRON, Gigantomachie. Ayant sur soi ce nouveau
couvre-chef, LA FONT. Psaut. Elle [Mme la du-
chesse] était sur son lit en robe de veuve bordée et
doublée d'hermine, pareille à ceEe des duchesses
veuves, et comme elles ayant le couvre-chef, ST-
SIM. 262, 7. || Aujourd'hui il ne se dit plus que par
plaisanterie. || 2° Terme de chirurgie. Bandage pour
la tête, ainsi appelé parce que les circonvolutions
recouvrent la tête. \\Au plur. Des couvre-chefs.
— HIST. xine s. Quiconques veut estre teisserandes
[ouvrière] de queuvreebiers de soie à Paris, Liv. des
met. 99. S'il vuet à s'amie novele Donner cuevre-
chief ou cotele, la Rose, 9808. || xve s. Chacun de
nous prit sa buire et les emplismes, et puis nous
mismes au retour vers la ville, nos visages envelop-
pés de couvre-chefs, FROISS. II, III, 46. Ladicte da-
moyselle estait en son habit de dueil et n'avoit que
ung couvre chief sur la teste, qui estoit habit humble
et simple et pour leur faire pitié par raison, COMM.
v, 4 7. Pour faire draps et cravechiez, Nappes,
touailles et oreillez.... la Nativité de N. S. J. C.
Mystère. ||xvi°s. Les femmes mariées, icy prez, en
forgent, de leur couvrechef, une figure sur leur
front, pour se glorifier de la jouissance [d'être ma-
riées]; et, venant à estre veufves, le couchent en
arrière et ensepvelissent soubz leur coeffure, MONT,
III, 332. J'ayme mieulx mourir l'espée au poing à
la deffense de la muraille pour le service du roy,
que languir en mon list le couvrechief en la teste,
pour naturelle mort attendre, JEAN D'AUTON, Ann.
de Louis XII, «s. f° 27, dans LACURNE.
— ÉTYM. Couvrir, et chef dans le sens de tête;
wallon, courcht.
f COUVRE-FACE (kou-vre-fa-s'); s. f. Ancien
terme de fortification. Pièce à peu près pareille aux
contrejgardes. || Au plur. Des couvre-faces,
v — ÉTYM. Couvrir, et face.
CODVRE-FEU (kou-vre-feu), s. m. || 1° Ustensile
dont on se sert pour couvrir le feu et le conserver.
|| 2° Coup de cloche qui marquait l'heure de se re-
tirer chez soi et d'éteindre feu et lumière. Sonner le
couvre-feu. Elles [les femmes publiques] étaient
obligées de s'y rendre à dix heures du matin et
d'en sortir dès qu'on sonnait le couvre-feu, SAINT-
FÔIX, Ess. Paris, OEuvres, t. ni, p. 73, dans pon-
GENS. || Au plur. Des couvre-feu.
— HIST. XIIIe s. S'il ne portent lanterne et can-
delle ardant, puis ke li cloke de cuevrefu ara soné,
TAILLIAR, Recueil, p. 398. Nus crespignier ne puet
ne ne doit ouvrer ne faire ouvrer en nule seson,
puis l'eure que quevre feu est sonez à Saint Merry,
Liv. des met. 86. S'oïrent covre-feu soner, Et con il
l'orent entendu, Onques n'i ont plus atendu, Ren.
22086.
— ÉTYM. Couvrir, et feu; angl. curfew.
f COUVRE-GIBERNE (kou-vre-ji-bèr-n'), s. m.
Étui, soit de toile écrue, soit de cuir verni, dont on
enveloppe la giberne, il Au plur. Des couvre-gi-
bernes.
— ÉTYM. Couvrir, et giberne.
fCOUVRE-JOINT(kou-vre-jdin),s. m. || l°Terme
de maçonnerie. Maçonnage qui cache le joint de
deux dalles. || 2° Termede menuiserie. Tringledebois
dont on couvre les joints des planches. || Au plur.
Des couvre-joints.
— ÉTYM. Couvrir, et joint.
f COUVRE-LIT (kou-vre-li), s. m. Pièce d'étoffe
COU
ou ae tapisserie servant à couvrir des lits. [[Au plur
Des couvre-lits.
— ÉTYM. Couvrir, et lit.
t COUVRE-LUMIÈRE (kou-vre-lu-miê-r'), s. m.
Terme de marine. Autrefois petite plaque en plomb
ou en cuivre, aujourd'hui petit dôme en plomb ou
en cuivre, dont on recouvre la lumière des canons,
pour empêcher que rieu n'y entre. || Au plur. Des
couvre-lumières.
— ÉTYM. Couvrir, et lumière.
COUVRE-PIED (kou-vre-pié), s. m. Petite cou-
verture qui sert à couvrir les pieds. || Couverture en
laine ouvragée, ou en étoffe blanche, ou en autre
étoffe, généralement assortie aux rideaux, et qui
s'étend sur le lit tout entier pour l'orner et cacher
le dessous.
— REM. L'Académie ne dit rien sur le pluriel. De
son côté Laveaux remarque : singulier, un couvre-pieds, car il s'agit de ce qui cou-
vre les pieds et non le pied. Mais, puisque l'usage veut
qu'on écrive couvre-pied sans s au singulier, on doit
l'écrire de même au pluriel ; car, au singulier comme
au pluriel, il a la même signification. » Â ce que
dit Laveaux, il faut ajouter que, au pluriel, s'il n'y
a pas de faute à écrire des couvre-pied, il n'y en
a pas non plus à écrire des couvre-pieds.
— ÉTYM. Couvrir, et pied.
f COUVRE-PLAT (kou-vre-pla), s. m. Couvercle
qu'on place sur un plat. || Au plur. Des couvre-plats.
— ÉTYM. Couvrir, et plat.
f COUVRE-PLATINE ( kou-vre-pla-ti-n'), s. m.
Morceau de cuir qui couvrait la platine d'un fusil
pour la défendre de l'humidité. || Plaque de plomb
dont on recouvre la batterie-platine d'un canon.
|| Au plur. Des couvre-platines.
— ÉTYM. Couvrir, et platine.
t COUVRE-SHAKO (kou-vre-cha-ko), s. m. Cou-
verture de shako en toile cirée. || Au plur. Des
couvre-shakos.
— ÉTYM. Couvrir, et shako.
COUVREUR (kou-vreur), s. m. Ouvrier qui fait
ou répare les couvertures de maison. Un homme de
coeur pense à remplir ses devoirs, à peu près comme
le couvreur pense S. couvrir.... Le premier n'est
guère plus vain d'avoir forcé un retranchement,
que celui-ci d'avoir monté sur de hauts combles, ou
sur la pointe d'un clocher, LA ERDY. II. Et des cou-
vreurs, grimpés au toit d'une maison, En font
pleuvoir l'ardoise et la tuile à foison, BOIL. Sat. vi.
La tête ne tourne point aux couvreurs sur les toits,
j. J. ROÏÏSS. Ém. n. || Adjectivement. Compagnon
couvreur.
— HIST. xm" s. Et li couvreres ki autrement le
[la maison] couverroit, il seroit à dis livres [d'amende],
TAILLIAR, Recueil, p. 226. Charrons, couvreurs de,
mesons et toutes autres manières d'ouvriers qui
euvrent du trenchant en merrien, Liv. des met. 4 04.
|| xve s. Cil Vautre estoit un couvreur de maisons,
FROISS. II, II, 4 07.
— ÉTYM. Couvrir.
COUVRIR (kou-vrir),'je couvre, nous couvrons;
je couvrais; je couvris; je couvrirai; je couvrirais;
couvre, couvrons ; que je couvre, que nous cou-
vrions; que je couvrisse; couvrant; couvert, v. a.
|| 1" Garantir à l'aide d'une chose qu'on étend ou
met sur une autre. Couvrir une voiture avec la bâche.
Qu'il voie que tous les hommes portent à peu près
le même masque, mais qu'il sache aussi qu'il y a
des visages plus beaux que le masque qui les couvre,
j. J. ROUSS. Ém. iv. || Se couvrir, couvrir à soi. Elle
s'était couvert la tête de son voile. La jeune fille se
mit à pleurer en se couvrant le visage, m. Lévite
d'Éphr. ch. i. || Mettre le couvercle. Couvrir la mar-
mite. |1 Garnir d'un toit. Couvrir une maison en ar-
doises, en tuiles. || Envelopper. Couvrir un livre
Couvrir un canapé de toile de Perse. || Terme de jeu
de dames. Couvrir une dame, mettre une dame sur
celle qui est arrivée à dame. || Terme de trictrac.
Couvrir une dame, mettre sur une flèche une se-
conde dame pour empêcher que la première ne soit
battue. [| Terme de domino. Couvrir un dé, adapter
à un dé posé un autre dé qui manque à l'adversaire.
|| Terme de jeux de carte. Couvrir une carte, met-
tre une carte sur une autre. Couvrir une carte,
mettre de l'argent dessus. Couvrir un momon, ac-
cepter le défi d'un momon (voy. MOMON). || Par exa-
gération, couvrir d'or un tableau, un manuscrit rare,
en donner un prix excessif. || Terme de banque et
de bourse. Donner une couverture, offrir des ga-
ranties. || Couvrir le feu, mettre de la cendre dessus
pour le conserver. || Populairement. Couvrir la jeue
à quelqu'un, lui donner un soufflet. || 2° Couvrir
les pauvres, leur donner des vêtements. || Cp*®ir
COU
faux-semblant. Des excuses de mal faire et des cou-
vertures de crimes. Puis outre le saint voeu qui sert
de couverture.... RÉGNIER, Sat. xm. L'étroite parenté
leur sert de couverture, TBISTAN, Mort de Chrispe,
11, 2. C'est pour servir de prétexte et de couverture a
l'avarice et à l'ingratitude, PATRU, Plaidoy. 9, dans
- KICHELET. Il paraît que tout ce qu'il [Henri VIII]
publia sur l'embarras de sa succession ne fut qu'une
couverture, tant de ses nouvelles amours que du
dégoût qu'il avait conçu de la reine sa femme, BOSS.
Var. vil, § 5). Il fallait trouver quelque couverture
â un défaut si visible, m. ib. xv. M. le Prince, sen-
sible à la gloire d'une couronne pour un gendre qu'il
estimait, cachait sous cette couverture la joie du
repos de sa famille, ST-SIH. 48, 62. || 9° Terme de
banque et de commerce. Provisions, cautions don-
nées pour assurer un payement. Ce négociant me
doit beaucoup, mais j'ai de bonnes couvertures.
|| Terme de bourse. Dépôt de titres ou d'espèces
exigé souvent du client par l'intermédiaire pour di-
minuer les risques que ce dernier a à courir dans
la conclusion des marchés à terme. || 10" Morceau de
gros acier forgé recouvrant un morceau d'acier fin.
|| Plaque d'une serrure. || Planches inclinées pour
garantir de la pluie des piles de bois. || li° S. f.
plur. Plumes recouvrant le dessus et le dessous des
pennes des ailes et de la queue des oiseaux.
— HIST. xir s. E [tu] dunas à mei la coverture
de la tue salut, e la tue destre receut mei, Liber
psalm. p. 20. X ma dolor n'a mestier couverture ;
Si souspris sui,- que je ne sai que faire, Coud,
p. 426. Por ce ke il puist ferir et ocire les dévotes
pensées, s'atapist il desor la covreture de dolor,
Job, 446. Fiert soi [le feu] es tours, et el maistre
clochier ; Les covretures covint jus trebuchier, Raoul
de C. 60. || xme s. Toute la couverture [du lit] à ses
deus mains [elle] saisi, Berle, LXXXIX. La covreture
de la sele Ert d'un brun paile de'Castele, FI. et Bl.
1187. || xve s. Et le bourgeois qui trahit les avoit,
se mit à fuire par couverture avec eux [afin de cou-
vrir sa trahison], FROISS. I, I, 4 90. Je vous voul-
droye prier.que vous me prestissiez ung de ces es-
cus à porter à ceste assemblée et les couvertures
[cottes] et tout l'autre habillement, Lancelot du \ac,
t. m, f° 4 46. Sire chevalier,, que povez vous avoir
de ainsi seigner? Certes, dit Nero par couverture
Peinte], c'est pour la douleur de ma playe qui se
est reprinse à seigner, Perceforest, t. v, f° 33.
|| xvi* s. Les femmes saisissent à deux mains toute
couverture de contraster à leurs maris, MONT, III,
SI. L'harquebuserie sans couverture se renverse ai-
sément, LANOUE, 324. Les nappes, les couvertures
du lit, il vendoit tout cela, DESPER. Contes, LXXIX.
Elle leur monstra un flambeau ardent de dessus un
figuier sauvage, en estendant derrière quelques ta-
pis et couvertures, AMYOT, Rom. 49. Des couvertures
de licts, ID. Lyc. 23. Ses faultes n'ont aucune cou-
verture ne couleur honneste, m. Thés._ct Rom.
comp.e. 11 ordonna que les couvertures des mai-
sons se feissent avec la cognée, et les huisseries
avec la sie seulement, m. Lyc. 23. Leur commune
voix [des chirurgiens] est que ce fut le roy St Louys,
le tirant en couverture [preuve] de l'appointé qui fut
fait entre maistre François Fromond et Robert de
Langres, chirurgiens du roy jurez du chastelet d'une
part, et maistre François de Troyes prevost d'au-
tre, PASQDIER, Recherches, ix, p. 824 , dans LA-
CURNE.
— ÉTYM. Couvert i; bourguig. couvature; rouehi,
couverte; wallon, cofeteu; provenç. coopertura, cu-
bèrtura; catal. cubertora; espagn. cobertura; ital.
copritura. L'ancien français avait aussi covertor,
covertur, couvretoir,qa\ étaient masculins et venaient
de coopertorium. Fort sont li lac [liens] et grant li
couvertour, Ce n'est pas gas, Enquelz cil est ki aime
par amours, Poésiesmss. avant 4300, t. i, f° 63,
dans LACURNE.
COUVERTURIER (kou-vèr-tu-rié ; IV ne se lie
jamais; au pluriel, l's se lie: des kou-vèr-tu-rié-z'
achalandés), s. m. Fabricant ou marchand de cou-
vertures de lit.
— ÉTYM. Couverture ; provenç. coberturier.
COUVET (kou-vè ; le t ne se lie pas dans le parler
ordinaire ; au pluriel, l's se lie : les kou-vè-z et la
braise), s. m. Petit pot de cuivre ou de terre qui
sert de chaufferette aux marchandes se tenant en
plein air.
— ÉTYM. Couver; génev. covet; bourguig. côvà,
couveau, chaufferette.
COUVEUSE (kou-veû-z'), s. f. Poule qui couve.
Une bonne couveuse. || Four hydraulique où l'on
fait;lesç.couvaisons artificielles, soit de graine des
vers à soie,.soit d'oeufs de poule.
COU
— HIST. XVIe s. En quelque lieu qu'on loge les
couveuses, o. DE SERRES, 359'.
— ÉTYM. Couver; picard, couvoère.
COUVT (kou-vi), adj. m. Des oeufs couvis, oeufs
gâtés soit par un commencement de couvaison, soit
pour avoir été trop longtemps gardés.
— HIST. xve s. Nous allons par péché périssant
pour plusieurs dieux, où sommes obéissant; dont
puons trop plus que l'oeuf couvy, et tout par nostre
folye, Perceforest, 1.1, f> 64.
— ÉTYM. Autre forme de couvé; Berry, coût.
t COUVOIR (kou-voir), s. m. Appareil à-couver
artificiellement des oeufs.
— HIST. xvie s. La hauteur de la couche appellée
couvoir [dans un jardin] montera jusqu'à deux ou
trois pieds sur terre.... au couvoir, en telle ma-
nière dressé et accommodé, sera semée la graine
de melon, o. DE SERRES, 643.
— ÉTYM. Couver.
f COUVRAILLE (kou-vra-11', Il mouillées), s.'f.
Nom des semailles dans quelques contrées.
— ÉTYM. Couvrir.
COUVRE-CHEF (kou-vre-chèf; Chiffiet, Gramm.
p. 208, au xvir siècle, dit que Vf ne se prononce ja-
mais),s. m. || 1° Bonnet, chapeau. Jupiter fit à Typhon
leur grand chef D'une montagne un couvre-chef,
SCARRON, Gigantomachie. Ayant sur soi ce nouveau
couvre-chef, LA FONT. Psaut. Elle [Mme la du-
chesse] était sur son lit en robe de veuve bordée et
doublée d'hermine, pareille à ceEe des duchesses
veuves, et comme elles ayant le couvre-chef, ST-
SIM. 262, 7. || Aujourd'hui il ne se dit plus que par
plaisanterie. || 2° Terme de chirurgie. Bandage pour
la tête, ainsi appelé parce que les circonvolutions
recouvrent la tête. \\Au plur. Des couvre-chefs.
— HIST. xine s. Quiconques veut estre teisserandes
[ouvrière] de queuvreebiers de soie à Paris, Liv. des
met. 99. S'il vuet à s'amie novele Donner cuevre-
chief ou cotele, la Rose, 9808. || xve s. Chacun de
nous prit sa buire et les emplismes, et puis nous
mismes au retour vers la ville, nos visages envelop-
pés de couvre-chefs, FROISS. II, III, 46. Ladicte da-
moyselle estait en son habit de dueil et n'avoit que
ung couvre chief sur la teste, qui estoit habit humble
et simple et pour leur faire pitié par raison, COMM.
v, 4 7. Pour faire draps et cravechiez, Nappes,
touailles et oreillez.... la Nativité de N. S. J. C.
Mystère. ||xvi°s. Les femmes mariées, icy prez, en
forgent, de leur couvrechef, une figure sur leur
front, pour se glorifier de la jouissance [d'être ma-
riées]; et, venant à estre veufves, le couchent en
arrière et ensepvelissent soubz leur coeffure, MONT,
III, 332. J'ayme mieulx mourir l'espée au poing à
la deffense de la muraille pour le service du roy,
que languir en mon list le couvrechief en la teste,
pour naturelle mort attendre, JEAN D'AUTON, Ann.
de Louis XII, «s. f° 27, dans LACURNE.
— ÉTYM. Couvrir, et chef dans le sens de tête;
wallon, courcht.
f COUVRE-FACE (kou-vre-fa-s'); s. f. Ancien
terme de fortification. Pièce à peu près pareille aux
contrejgardes. || Au plur. Des couvre-faces,
v — ÉTYM. Couvrir, et face.
CODVRE-FEU (kou-vre-feu), s. m. || 1° Ustensile
dont on se sert pour couvrir le feu et le conserver.
|| 2° Coup de cloche qui marquait l'heure de se re-
tirer chez soi et d'éteindre feu et lumière. Sonner le
couvre-feu. Elles [les femmes publiques] étaient
obligées de s'y rendre à dix heures du matin et
d'en sortir dès qu'on sonnait le couvre-feu, SAINT-
FÔIX, Ess. Paris, OEuvres, t. ni, p. 73, dans pon-
GENS. || Au plur. Des couvre-feu.
— HIST. XIIIe s. S'il ne portent lanterne et can-
delle ardant, puis ke li cloke de cuevrefu ara soné,
TAILLIAR, Recueil, p. 398. Nus crespignier ne puet
ne ne doit ouvrer ne faire ouvrer en nule seson,
puis l'eure que quevre feu est sonez à Saint Merry,
Liv. des met. 86. S'oïrent covre-feu soner, Et con il
l'orent entendu, Onques n'i ont plus atendu, Ren.
22086.
— ÉTYM. Couvrir, et feu; angl. curfew.
f COUVRE-GIBERNE (kou-vre-ji-bèr-n'), s. m.
Étui, soit de toile écrue, soit de cuir verni, dont on
enveloppe la giberne, il Au plur. Des couvre-gi-
bernes.
— ÉTYM. Couvrir, et giberne.
fCOUVRE-JOINT(kou-vre-jdin),s. m. || l°Terme
de maçonnerie. Maçonnage qui cache le joint de
deux dalles. || 2° Termede menuiserie. Tringledebois
dont on couvre les joints des planches. || Au plur.
Des couvre-joints.
— ÉTYM. Couvrir, et joint.
f COUVRE-LIT (kou-vre-li), s. m. Pièce d'étoffe
COU
ou ae tapisserie servant à couvrir des lits. [[Au plur
Des couvre-lits.
— ÉTYM. Couvrir, et lit.
t COUVRE-LUMIÈRE (kou-vre-lu-miê-r'), s. m.
Terme de marine. Autrefois petite plaque en plomb
ou en cuivre, aujourd'hui petit dôme en plomb ou
en cuivre, dont on recouvre la lumière des canons,
pour empêcher que rieu n'y entre. || Au plur. Des
couvre-lumières.
— ÉTYM. Couvrir, et lumière.
COUVRE-PIED (kou-vre-pié), s. m. Petite cou-
verture qui sert à couvrir les pieds. || Couverture en
laine ouvragée, ou en étoffe blanche, ou en autre
étoffe, généralement assortie aux rideaux, et qui
s'étend sur le lit tout entier pour l'orner et cacher
le dessous.
— REM. L'Académie ne dit rien sur le pluriel. De
son côté Laveaux remarque :
vre les pieds et non le pied. Mais, puisque l'usage veut
qu'on écrive couvre-pied sans s au singulier, on doit
l'écrire de même au pluriel ; car, au singulier comme
au pluriel, il a la même signification. » Â ce que
dit Laveaux, il faut ajouter que, au pluriel, s'il n'y
a pas de faute à écrire des couvre-pied, il n'y en
a pas non plus à écrire des couvre-pieds.
— ÉTYM. Couvrir, et pied.
f COUVRE-PLAT (kou-vre-pla), s. m. Couvercle
qu'on place sur un plat. || Au plur. Des couvre-plats.
— ÉTYM. Couvrir, et plat.
f COUVRE-PLATINE ( kou-vre-pla-ti-n'), s. m.
Morceau de cuir qui couvrait la platine d'un fusil
pour la défendre de l'humidité. || Plaque de plomb
dont on recouvre la batterie-platine d'un canon.
|| Au plur. Des couvre-platines.
— ÉTYM. Couvrir, et platine.
t COUVRE-SHAKO (kou-vre-cha-ko), s. m. Cou-
verture de shako en toile cirée. || Au plur. Des
couvre-shakos.
— ÉTYM. Couvrir, et shako.
COUVREUR (kou-vreur), s. m. Ouvrier qui fait
ou répare les couvertures de maison. Un homme de
coeur pense à remplir ses devoirs, à peu près comme
le couvreur pense S. couvrir.... Le premier n'est
guère plus vain d'avoir forcé un retranchement,
que celui-ci d'avoir monté sur de hauts combles, ou
sur la pointe d'un clocher, LA ERDY. II. Et des cou-
vreurs, grimpés au toit d'une maison, En font
pleuvoir l'ardoise et la tuile à foison, BOIL. Sat. vi.
La tête ne tourne point aux couvreurs sur les toits,
j. J. ROÏÏSS. Ém. n. || Adjectivement. Compagnon
couvreur.
— HIST. xm" s. Et li couvreres ki autrement le
[la maison] couverroit, il seroit à dis livres [d'amende],
TAILLIAR, Recueil, p. 226. Charrons, couvreurs de,
mesons et toutes autres manières d'ouvriers qui
euvrent du trenchant en merrien, Liv. des met. 4 04.
|| xve s. Cil Vautre estoit un couvreur de maisons,
FROISS. II, II, 4 07.
— ÉTYM. Couvrir.
COUVRIR (kou-vrir),'je couvre, nous couvrons;
je couvrais; je couvris; je couvrirai; je couvrirais;
couvre, couvrons ; que je couvre, que nous cou-
vrions; que je couvrisse; couvrant; couvert, v. a.
|| 1" Garantir à l'aide d'une chose qu'on étend ou
met sur une autre. Couvrir une voiture avec la bâche.
Qu'il voie que tous les hommes portent à peu près
le même masque, mais qu'il sache aussi qu'il y a
des visages plus beaux que le masque qui les couvre,
j. J. ROUSS. Ém. iv. || Se couvrir, couvrir à soi. Elle
s'était couvert la tête de son voile. La jeune fille se
mit à pleurer en se couvrant le visage, m. Lévite
d'Éphr. ch. i. || Mettre le couvercle. Couvrir la mar-
mite. |1 Garnir d'un toit. Couvrir une maison en ar-
doises, en tuiles. || Envelopper. Couvrir un livre
Couvrir un canapé de toile de Perse. || Terme de jeu
de dames. Couvrir une dame, mettre une dame sur
celle qui est arrivée à dame. || Terme de trictrac.
Couvrir une dame, mettre sur une flèche une se-
conde dame pour empêcher que la première ne soit
battue. [| Terme de domino. Couvrir un dé, adapter
à un dé posé un autre dé qui manque à l'adversaire.
|| Terme de jeux de carte. Couvrir une carte, met-
tre une carte sur une autre. Couvrir une carte,
mettre de l'argent dessus. Couvrir un momon, ac-
cepter le défi d'un momon (voy. MOMON). || Par exa-
gération, couvrir d'or un tableau, un manuscrit rare,
en donner un prix excessif. || Terme de banque et
de bourse. Donner une couverture, offrir des ga-
ranties. || Couvrir le feu, mettre de la cendre dessus
pour le conserver. || Populairement. Couvrir la jeue
à quelqu'un, lui donner un soufflet. || 2° Couvrir
les pauvres, leur donner des vêtements. || Cp*®ir
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