Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
858
COU
vous dpint longue et bonne vie, Qui vousayme,
ma dampiseUe, Jà ne coure sur lui envie, ÇH. D'ORL.
Bal. 102, C'est qu'entre tous court voix et renommée
De pis ayoir pour le pueple et l'église, ;E.L DESCH.
Souffrances du peuple. Maie bouche tient bien grand
court; Chascun à mesdire estudie; Faulx amou-
reux au temps qui court Servent tous de goliardie,
A CHART. Là, belle dame sans merci. Il envoya à
Callais trois ou quatre cens hommes qui coururent
tout le pays de Bpullenoys, COMM. m, 6. Et la ri-
vière couroit entre nous et eux, ID. VIII, 7. Je vous
enjoins que vous gardez de jamais courir votre che-
val en la vallée, LOUIS XI, Nouv. LII. || XVI" S. Plus-
tostle Rosne en çontremont courra, MAROT, I, 225.
Lors que la peur aux talons met des ailes, L'homme
ne sçait où s'enfuir, ne courre, ID. III, 8. Ce livre
court pieça ez mains des gents d'entendement,
MONT, i, 206, Ils se coururent sus, l'espée au poing,
ID. I, 256. Tout ce qui est soubs le ciel court une
loy et fortune pareille, ID. n, (66. Ceulx qui ont
abbregé leurs jours à courir toute la terre habi-
table, AMYOT, Préf, vn, 33,Theseus, voulant courir la
mesme fortune que ferpient ses citoyens, s'eflrit
vpiuntairement à y estre envoyé, ID. Thésée, 19.
Quand ilz furent depuis parvenus en aage d'hommes,
ilz coururent sus à Tarchetius, et le desfeirent, ID,
Rom. 3. Il trouva la rivière si enflée et courant si
roide, qu'il ne s'oza approcher du fil de l'eau, ID.
ib. 4. Aussi tost qu'ilz apperceurent le signe, ils
s'en coururent çà et là enlever les filles des Sa-
bins, ip. ib. 20'. Hieron envoya à la feste des jeux
olympiques, des chevaux pour courir, ID. Thêm. 47.
Ici fait son dernier séjour Euchidas qui d'icy cou-
rut jusqu'en Delphes, et racourut de là icy en un
seul jpur, ID. Arist. 50. Il soublagea un peu les
debteùrs, en retranchant partie des usures qui
çourpient sur eulx, m. César, 48. Dès le printemps
de l'année que nous courons, D'AUB. Hist. ni, 268.
Humer et souffler, courir et corner, n'est pas chose
à tolérer, LEROUX DE LINCY, Prov. t. n, p. 305.
— ÈTYM. Bourg. cori;Berry, courre; picard, fau-
tif,- provenç, et esp. correr; ital. correre ; du latin
cûrrere. L'ancienne conjugaison est courre, corre,
reproduisant l'accent latin cûrrere ; c'est de là que
vient ie futur, je courr-ai; s'il venait de courir, il
serait je çourir-ai, les futurs venant de l'auxiliaire
a^oir combiné avec l'infinitif. Courir provient d'un
changement de la conjugaison latine, currire pour
cûrrere, changement qui n'est pas rare.
+ COURLERET (kou-le-rè) ou COURLERI (kour-
le-ri) ou COURLERU (kour-le-ru), s. m. Un des
npms vulgaires du ceurlis.
— ÉTYM. Voy. COURLIS ; picard, corleru.
t COURLIÊRE (kour-liê-r'), s. f. Un des noms
vulgaires du courlis.
CQURLIEU (kpur-lieu) ou COURLIS (kourli), s. m.
Oiseau aquatique du genre des èchassiers. Au
coucher du soleil le courlis siffle sur la pointe d'un
rocher, ÇHATEAUBR. Génie, i, v, 8.
*- HIST. xvi* s. Le corlys est oyseau d'aussi grande
corpulence comme une aigrette [sorte de héron] ;
il 3 gaigné son nom françois de son cri; car en
volant il prononce corlieu, BELON, De la nature
des oiseaux, iy, ( 2,
— ÉTYM,, Furetière et Richelet, corlieu; Berry
querlu, kerlu; picard, corlu, corleru, corlieu, tur-
lui; milanais, caroli, d'après Belon; anglais, cur-
lew. Il faut croire, puisque les naturalistes le disent
et que d'ailleurs les noms patois semblent y con-
courir, que ce mot est une onomatopée représen-
tant le cri de l'oiseau. Autrement, on aurait été
tenté 4'y T0>r l'ancien français corlieu, provençal
corlieu et çorrteu, courrier, qui vient de courir
et dont voici des exemples : xii 0 s. Il tramet ses mes-
sages, et séscprlieus, Gérard de Ross, p. 3(0. Qui
parleront plus bel qu'uns pages, Qu'uns trote àpié,
ne qu'uns çprlieus, DU CANGE, cqrertus. X cest mot
[il] trait son roi [aux échecs] et sagement l'aliue
pl^pe] Entre roi et aufin [cavalier], derrier la gent
jorjiue fies pipns], dans le Gloss. fr. de DUCANGE,
eorjt'u. Lî courleù furent bien quatre cent en es-
tant Qui pprteront les bnés [lettres] et seiaus
[sceaux] l'amirant, Ch. d'Ant. v, 980.
■j- CÔURMI (kour-mi), s. m. Sorte de bière faite
d'orge ferinentée.
i f CÔUR01 (kou-roi), s. m. Terme de marine. Voy.
CP.ÇHÉB.
i — ÉTYM. Le même mot que corrot.
tCÔUROnt (kou-roi r), s. m. Terme de marine.
Passage étroit entre des chambres.
■?- ÉTYM.. Courir.
t CÔÙRÔL (kou-roi), s. m. Nom d'un oiseau d'A-
frique,
COU
t COURONNADE (kou-ro-na-d'), s. f. Terme d'art
militaire. Opération par laquelle une troupe entoure
le point qui doit être attaqué.
— ÉTYM. Couronne.
t COURONNANT, ANTE (kou-ro-nan, nan-f),
adj. Qui couronne. || Bractées couronnantes, brac-
tées qui forment une couronne au-dessus des fleurs.
COURONNE (kou-ro-n'), s. f. \\ 1° Ornement de
tête fait de feuillage ou de fleurs. Une couronne de
feuilles de chêne ou de laurier. Apollon à portes ou-
vertes Laisse indifféremment cueillir Les belles
feuilles toujours vertes Qui gardent les noms de vieil-
lir; Mais l'art d'en faire des couronnes N'est pas su
de toutes personnes, MALU. HI, 2. Les couronnes ne
s'acquièrent pas sans travail; même celles qui ne
sont que de laurier ou de myrte s'achètent bien
chèrement, VOIT. Lett. 46. La chevelure que Dieu
jeta commeunvoile surles épaules dujeune homme,
et comme une couronne sur la tête du vieillard, CHA-
TEAUB. Mart. (28. || Poétiquement. Belles, vous por-
tez à quinzeans La couronne de l'innocence, BÉRANG.
Couronne. \\ Terme de géométrie. Couronne circu-
laire, espace renfermé entre deux cercles concen-
triques. Pour avoir la surface d'une couronne, il
faut multiplier sa largeur par la circonférence
moyenne. |j 2° Couronne a été prise de très-bonne
heure comme un signe de distinction, de mérite
supérieur ou d'autorité. || Terme d'antiquité romaine.
Couronne triomphale, celle qui appartenait aux gé-
néraux qui obtenaient les honneurs du triomphe;
elle fut d'abord de laurier, et d'or dans la suite.
Couronne de l'ovation, couronne de myrte qui se
donnait aux généraux qui obtenaient l'ovation. Cou-
ronne obsidionale, couronne d'épis qui se donnait
au général qui avait fait lever un siège. Couronne
civique, couronne de chêne qui se donnait à celui
qui avait sauvé la vie à un citoyen. Couronne murale,
couronne dont les fleurons avaient la forme de cré-
neaux et qui se donnait à celui qui était entré le
premier dans une ville assiégée. Couronne navale,
couronne qui se donnait à celui qui, dans un com-
bat naval, sautait le premier dans un vaisseau en-
nemi. Une couronne de feuilles de chêne, de laurier
ou de quelque herbe plus vile encore, devenait ines-
timable parmi les soldats, qui ne connaissaient pas
de plus belles marques que celles de la vertu, ni
de plus noble distinction que celle qui venait des
actions glorieuses, BOSS. Hist. ni, 6. || Aujour-
d'hui, couronne académique, ou, simplement, cou-
ronne, prix remporté dans les concours académi-
ques. || Se dit aussi de la couronne qu'on donne
dans les collèges en même temps que les livres aux
écoliers qui ont remporté un prix. ||Fig. Prix, ré-
compense, ornement. 11 y a de fausses vaillances
qui ont leur couronne, BOSS. Honn. i. Mes frères,
vous serez ma couronne au jour de Notre-Seigneur,
ID. Pose. Vous êtes leur couronne, leur joie, leur
consolation, MASS. ttyst. Résurr. || 3° Ornement de
tête, signe de dignité. La couronne est l'insigne de
la puissance royale et de diverses dignités féodales.
Couronne de duc, de comte, de baron. Il reste encore
aux meilleurs bourgeois une certaine pudeur qui les
empêche de séparer d'une couronne de marquis,
trop satisfaits de la comtale; quelques-uns même ne
vont pas la rechercher fort loin, et la font passer
de leur enseigne à leur carrosse, LABRUY. XIV. [Le
milan] va tout droit imprimer sa griffe Sur le nez de
Sa Majesté!—Quoil sur le nez du roi!—Du roi
même en personne.— Il n'avait donc alors ni sceptre
ni couronne? —Quand il en aurait eu, c'aurait été
tout un, LA FONT. Fabl. XII, H 2. || Couronne fermée,
celle dont le cercle est rehaussé de fleurons ou or-
nements qui viennent se rejoindre au-dessus de la
tête; couronne ouverte, celle qui n'a que le cercle
inférieur plus ou moins orné. Au commencement
toutes les couronnes étaient ouvertes ; plus tard la
couronne impériale et la couronne royale furent
fermées. || Couronne impériale, couronne fermée de
fprme hémisphérique, terminée par un globe sur-
monté d'une croix; couronne royale, couronne fer-
mée plus large par en haut et surmontée d'un or-
nement particulier, qui, en France, était la fleur de
lis; couronne ducale, couronne ouverte, garnie de
huit feuilles ou fleurons; la couronne de marquis
n'avait que quatre feuilles et, entre les feuilles, des
pointes ornées de trois perles; la couronne de
comte était tcut autour garnie de perles; celle du
yicomte ne portait que quatre perles, et, entre elles,
de simples pointes; celle de vidame [lieutenant ci-
vil et militaire d'un évéque] portait quatre croix au
lieu des quatre perles du vicomte ; la couronne de
baron, plus exactement nommée torfiï, consistait
en UL *^rcle entouré de plusieurs cordons de perles.
COU
Il La triple ceuronne, la tiare du pape, ainsi dite
parce que c'est un bonnet rond et élevé, entouré de
trois couronnes d'or enrichies de pierreries, e*.
mises, la première par le pape Hormisdas, la se-
conde par le pape Boniface VIII, la troisième par
Jean XXII ; le bonnet est surmonté d'un globe por«
tant une croix. || Couronne de fer, la couronne des
rois lombards d'Italie. || Couronne antique, cou-
ronne formée par une feuille tournée en cercle,
et découpée à grandes pointes jusque vers la base
ou cercle qui entoure le front; telles étaient les
couronnes des princes d'Italie. || La couronne d'é-
pines, celle que l'on mit sur la tête de Jésus-Christ
par dérision, à cause qu'il s'était appelé roi des
Juifs; et, figurément, ce qui cause un vif déplaisir,
une profonde douleur. Cela lui est une couronne
d'épines. || 4° Absolument, la puissance royale,
impériale. Les prérogatives de la couronne. Tous
ces crimes d'État qu'on fait pour la couronne, CORN.
Cinna, v, 2. Il crut pouvoir saisir la couronne ébran-
lée, ID. Rodog. I, t. La justice n'est point une vertu
d'État ; Le choix des actions ou mauvaises ou bonnes
Ne fait qu'anéantir la force des couronnes, ID. Pomp.
i, (. Le ciel pour vous ailleurs n'a point fait de cou-
ronne, Et l'on s'en rend indigne alors qu'on l'aban-
donne, ID. Rodog. in, 2. La plus belle couronne
N'a que de faux brillants dont l'éclat l'environne, ID.
Héracl. i, i. Qui sait porter une ceuronne, Quand
il a prononcé, n'aime pas qu'on raisonne, ID. Sertor.
iv, 2. La couronne, seigneur, orne bien une tête,
ID. Agésûas, n, 7. De peur que quelque jour, ve-
nant à la couronne.... MAIRET, Soliman, i, (.Et
l'art et le pouvoir d'affermir les couronnes Sont des
dons que le ciel fait à peu de personnes, CORN. Hor.
v, 3. Harrington ne voyait que la république d'An-
gleterre, pendant qu'une foule d'écrivains trouvaient
le désordre partout où ils ae voyaient point de cou-
ronne, MONTESQ. Espr. xxix, (9. || Mettre la cou-
ronne sur la tête de quelqu'un, lui donner la puis-
sance souveraine. || Discours de la ceuronne, dis-
cours prononcé par le souverain à l'ouverture d'une
session législative. || Fig. C'est un des plus beaux
fleurons de sa couronne, c'est une des plus riches
possessions ou une des plus nobles prérogatives du
prince; et aussi en général J c'est ce qu'une per-
sonne a de plus considérable, de plus avantageux.
|| 5" État gouverné par un monarque. Quand ils ap- '
prendront que, du temps de son ministère, les Anr
glais ont été battus et chassés, Pignerol conquis,
toute la Lorraine jointe à cette couronne, lapins
grande partie de l'Alsace mise sous notre peuvoir,
VOIT. Lett. 74. Le pape saint Grégoire a fait cet éloge
singulier de la couronne de France, qu'elle est au-
tant au-dessus des autres couronnes du monde que
la dignité royale surpasse les fortunes particulières,
BOSS. fletne d'Anglet. Ne lui dites pas que la vie
d'un premier prince du sang si nécessaire à l'État
doit être épargnée; il répond qu'un prince du
sang, plus intéressé par sa naissance à la gloire du
roi et de la couronne, doit, dans le besoin de l'État,
être plus dévoué que tous les autres pour en relever
l'éclat, ID. Louis de Bourbon. Cette couronne [le gour
vernement espagnol] pourrait être excitée par l'excel-
lente qualité du coton qu'on cultive dans les Philip-
pines, à y élever, avec le secours des habitants du
continent, de belles et nombreuses manufactures,
RAYNAL, fltsf.phil. v, *6. ||Le souverain même.Les
officiers, le domaine de la couronne. Les diamants
de la couronne. || Traiter de couronne à couronne,
traiter de souverain à souverain. Cela se dit aussi
par raillerie d'un inférieur qui veut traiter avec son
supérieur comme s'il était son égal. Le roi [LouisXlII]
traita avec le duc d'Ëpernon de couronne à couronne.
VOLT. Moeurs, (75. Je ne sais ce que c'est qu'un re-
proche qu'on fait à nos petits États [de Gex], d'avoir
traité de couronne à couronne avec la république
de Berne, pour saler notre pot [acheter du sel], ID.
Lett, Dupont, 23 février (776. || 6° Terme de théo»
logie. La couronne de gloire, la béatitude éternelle.
Quand je viens à penser que ces personnes [per-
sonnes d'une sainte vie] peuvent tomber et être au
nombre malheureux dés jugés, et qu'il y en aura
tant qui tomberont de leur gloire et qui laisseront
prendre à d'autres, par leur négligence, la couronne
que Dieu leur avait offerte, PASC. Lettres, i" frag-
ment. |] La ceuronne du martyre, la récompense qui
est réservée aux martyrs. || Terme de peinture. Or-
nement que l'on place sur la tête de la Vierge et des
saints. | 7° Couronne ou tonsure cléricale, petit
rond que l'on rase au sommet de la tête et qu'on
fait plus ou moins grand suivant la qualité dos
ordres reçus. Couronne d'évêque, de prêtre, de dia- .
cre. || 8° Petit chapelet qui n'a qu'une dizaine et
COU
vous dpint longue et bonne vie, Qui vousayme,
ma dampiseUe, Jà ne coure sur lui envie, ÇH. D'ORL.
Bal. 102, C'est qu'entre tous court voix et renommée
De pis ayoir pour le pueple et l'église, ;E.L DESCH.
Souffrances du peuple. Maie bouche tient bien grand
court; Chascun à mesdire estudie; Faulx amou-
reux au temps qui court Servent tous de goliardie,
A CHART. Là, belle dame sans merci. Il envoya à
Callais trois ou quatre cens hommes qui coururent
tout le pays de Bpullenoys, COMM. m, 6. Et la ri-
vière couroit entre nous et eux, ID. VIII, 7. Je vous
enjoins que vous gardez de jamais courir votre che-
val en la vallée, LOUIS XI, Nouv. LII. || XVI" S. Plus-
tostle Rosne en çontremont courra, MAROT, I, 225.
Lors que la peur aux talons met des ailes, L'homme
ne sçait où s'enfuir, ne courre, ID. III, 8. Ce livre
court pieça ez mains des gents d'entendement,
MONT, i, 206, Ils se coururent sus, l'espée au poing,
ID. I, 256. Tout ce qui est soubs le ciel court une
loy et fortune pareille, ID. n, (66. Ceulx qui ont
abbregé leurs jours à courir toute la terre habi-
table, AMYOT, Préf, vn, 33,Theseus, voulant courir la
mesme fortune que ferpient ses citoyens, s'eflrit
vpiuntairement à y estre envoyé, ID. Thésée, 19.
Quand ilz furent depuis parvenus en aage d'hommes,
ilz coururent sus à Tarchetius, et le desfeirent, ID,
Rom. 3. Il trouva la rivière si enflée et courant si
roide, qu'il ne s'oza approcher du fil de l'eau, ID.
ib. 4. Aussi tost qu'ilz apperceurent le signe, ils
s'en coururent çà et là enlever les filles des Sa-
bins, ip. ib. 20'. Hieron envoya à la feste des jeux
olympiques, des chevaux pour courir, ID. Thêm. 47.
Ici fait son dernier séjour Euchidas qui d'icy cou-
rut jusqu'en Delphes, et racourut de là icy en un
seul jpur, ID. Arist. 50. Il soublagea un peu les
debteùrs, en retranchant partie des usures qui
çourpient sur eulx, m. César, 48. Dès le printemps
de l'année que nous courons, D'AUB. Hist. ni, 268.
Humer et souffler, courir et corner, n'est pas chose
à tolérer, LEROUX DE LINCY, Prov. t. n, p. 305.
— ÈTYM. Bourg. cori;Berry, courre; picard, fau-
tif,- provenç, et esp. correr; ital. correre ; du latin
cûrrere. L'ancienne conjugaison est courre, corre,
reproduisant l'accent latin cûrrere ; c'est de là que
vient ie futur, je courr-ai; s'il venait de courir, il
serait je çourir-ai, les futurs venant de l'auxiliaire
a^oir combiné avec l'infinitif. Courir provient d'un
changement de la conjugaison latine, currire pour
cûrrere, changement qui n'est pas rare.
+ COURLERET (kou-le-rè) ou COURLERI (kour-
le-ri) ou COURLERU (kour-le-ru), s. m. Un des
npms vulgaires du ceurlis.
— ÉTYM. Voy. COURLIS ; picard, corleru.
t COURLIÊRE (kour-liê-r'), s. f. Un des noms
vulgaires du courlis.
CQURLIEU (kpur-lieu) ou COURLIS (kourli), s. m.
Oiseau aquatique du genre des èchassiers. Au
coucher du soleil le courlis siffle sur la pointe d'un
rocher, ÇHATEAUBR. Génie, i, v, 8.
*- HIST. xvi* s. Le corlys est oyseau d'aussi grande
corpulence comme une aigrette [sorte de héron] ;
il 3 gaigné son nom françois de son cri; car en
volant il prononce corlieu, BELON, De la nature
des oiseaux, iy, ( 2,
— ÉTYM,, Furetière et Richelet, corlieu; Berry
querlu, kerlu; picard, corlu, corleru, corlieu, tur-
lui; milanais, caroli, d'après Belon; anglais, cur-
lew. Il faut croire, puisque les naturalistes le disent
et que d'ailleurs les noms patois semblent y con-
courir, que ce mot est une onomatopée représen-
tant le cri de l'oiseau. Autrement, on aurait été
tenté 4'y T0>r l'ancien français corlieu, provençal
corlieu et çorrteu, courrier, qui vient de courir
et dont voici des exemples : xii 0 s. Il tramet ses mes-
sages, et séscprlieus, Gérard de Ross, p. 3(0. Qui
parleront plus bel qu'uns pages, Qu'uns trote àpié,
ne qu'uns çprlieus, DU CANGE, cqrertus. X cest mot
[il] trait son roi [aux échecs] et sagement l'aliue
pl^pe] Entre roi et aufin [cavalier], derrier la gent
jorjiue fies pipns], dans le Gloss. fr. de DUCANGE,
eorjt'u. Lî courleù furent bien quatre cent en es-
tant Qui pprteront les bnés [lettres] et seiaus
[sceaux] l'amirant, Ch. d'Ant. v, 980.
■j- CÔURMI (kour-mi), s. m. Sorte de bière faite
d'orge ferinentée.
i f CÔUR01 (kou-roi), s. m. Terme de marine. Voy.
CP.ÇHÉB.
i — ÉTYM. Le même mot que corrot.
tCÔUROnt (kou-roi r), s. m. Terme de marine.
Passage étroit entre des chambres.
■?- ÉTYM.. Courir.
t CÔÙRÔL (kou-roi), s. m. Nom d'un oiseau d'A-
frique,
COU
t COURONNADE (kou-ro-na-d'), s. f. Terme d'art
militaire. Opération par laquelle une troupe entoure
le point qui doit être attaqué.
— ÉTYM. Couronne.
t COURONNANT, ANTE (kou-ro-nan, nan-f),
adj. Qui couronne. || Bractées couronnantes, brac-
tées qui forment une couronne au-dessus des fleurs.
COURONNE (kou-ro-n'), s. f. \\ 1° Ornement de
tête fait de feuillage ou de fleurs. Une couronne de
feuilles de chêne ou de laurier. Apollon à portes ou-
vertes Laisse indifféremment cueillir Les belles
feuilles toujours vertes Qui gardent les noms de vieil-
lir; Mais l'art d'en faire des couronnes N'est pas su
de toutes personnes, MALU. HI, 2. Les couronnes ne
s'acquièrent pas sans travail; même celles qui ne
sont que de laurier ou de myrte s'achètent bien
chèrement, VOIT. Lett. 46. La chevelure que Dieu
jeta commeunvoile surles épaules dujeune homme,
et comme une couronne sur la tête du vieillard, CHA-
TEAUB. Mart. (28. || Poétiquement. Belles, vous por-
tez à quinzeans La couronne de l'innocence, BÉRANG.
Couronne. \\ Terme de géométrie. Couronne circu-
laire, espace renfermé entre deux cercles concen-
triques. Pour avoir la surface d'une couronne, il
faut multiplier sa largeur par la circonférence
moyenne. |j 2° Couronne a été prise de très-bonne
heure comme un signe de distinction, de mérite
supérieur ou d'autorité. || Terme d'antiquité romaine.
Couronne triomphale, celle qui appartenait aux gé-
néraux qui obtenaient les honneurs du triomphe;
elle fut d'abord de laurier, et d'or dans la suite.
Couronne de l'ovation, couronne de myrte qui se
donnait aux généraux qui obtenaient l'ovation. Cou-
ronne obsidionale, couronne d'épis qui se donnait
au général qui avait fait lever un siège. Couronne
civique, couronne de chêne qui se donnait à celui
qui avait sauvé la vie à un citoyen. Couronne murale,
couronne dont les fleurons avaient la forme de cré-
neaux et qui se donnait à celui qui était entré le
premier dans une ville assiégée. Couronne navale,
couronne qui se donnait à celui qui, dans un com-
bat naval, sautait le premier dans un vaisseau en-
nemi. Une couronne de feuilles de chêne, de laurier
ou de quelque herbe plus vile encore, devenait ines-
timable parmi les soldats, qui ne connaissaient pas
de plus belles marques que celles de la vertu, ni
de plus noble distinction que celle qui venait des
actions glorieuses, BOSS. Hist. ni, 6. || Aujour-
d'hui, couronne académique, ou, simplement, cou-
ronne, prix remporté dans les concours académi-
ques. || Se dit aussi de la couronne qu'on donne
dans les collèges en même temps que les livres aux
écoliers qui ont remporté un prix. ||Fig. Prix, ré-
compense, ornement. 11 y a de fausses vaillances
qui ont leur couronne, BOSS. Honn. i. Mes frères,
vous serez ma couronne au jour de Notre-Seigneur,
ID. Pose. Vous êtes leur couronne, leur joie, leur
consolation, MASS. ttyst. Résurr. || 3° Ornement de
tête, signe de dignité. La couronne est l'insigne de
la puissance royale et de diverses dignités féodales.
Couronne de duc, de comte, de baron. Il reste encore
aux meilleurs bourgeois une certaine pudeur qui les
empêche de séparer d'une couronne de marquis,
trop satisfaits de la comtale; quelques-uns même ne
vont pas la rechercher fort loin, et la font passer
de leur enseigne à leur carrosse, LABRUY. XIV. [Le
milan] va tout droit imprimer sa griffe Sur le nez de
Sa Majesté!—Quoil sur le nez du roi!—Du roi
même en personne.— Il n'avait donc alors ni sceptre
ni couronne? —Quand il en aurait eu, c'aurait été
tout un, LA FONT. Fabl. XII, H 2. || Couronne fermée,
celle dont le cercle est rehaussé de fleurons ou or-
nements qui viennent se rejoindre au-dessus de la
tête; couronne ouverte, celle qui n'a que le cercle
inférieur plus ou moins orné. Au commencement
toutes les couronnes étaient ouvertes ; plus tard la
couronne impériale et la couronne royale furent
fermées. || Couronne impériale, couronne fermée de
fprme hémisphérique, terminée par un globe sur-
monté d'une croix; couronne royale, couronne fer-
mée plus large par en haut et surmontée d'un or-
nement particulier, qui, en France, était la fleur de
lis; couronne ducale, couronne ouverte, garnie de
huit feuilles ou fleurons; la couronne de marquis
n'avait que quatre feuilles et, entre les feuilles, des
pointes ornées de trois perles; la couronne de
comte était tcut autour garnie de perles; celle du
yicomte ne portait que quatre perles, et, entre elles,
de simples pointes; celle de vidame [lieutenant ci-
vil et militaire d'un évéque] portait quatre croix au
lieu des quatre perles du vicomte ; la couronne de
baron, plus exactement nommée torfiï, consistait
en UL *^rcle entouré de plusieurs cordons de perles.
COU
Il La triple ceuronne, la tiare du pape, ainsi dite
parce que c'est un bonnet rond et élevé, entouré de
trois couronnes d'or enrichies de pierreries, e*.
mises, la première par le pape Hormisdas, la se-
conde par le pape Boniface VIII, la troisième par
Jean XXII ; le bonnet est surmonté d'un globe por«
tant une croix. || Couronne de fer, la couronne des
rois lombards d'Italie. || Couronne antique, cou-
ronne formée par une feuille tournée en cercle,
et découpée à grandes pointes jusque vers la base
ou cercle qui entoure le front; telles étaient les
couronnes des princes d'Italie. || La couronne d'é-
pines, celle que l'on mit sur la tête de Jésus-Christ
par dérision, à cause qu'il s'était appelé roi des
Juifs; et, figurément, ce qui cause un vif déplaisir,
une profonde douleur. Cela lui est une couronne
d'épines. || 4° Absolument, la puissance royale,
impériale. Les prérogatives de la couronne. Tous
ces crimes d'État qu'on fait pour la couronne, CORN.
Cinna, v, 2. Il crut pouvoir saisir la couronne ébran-
lée, ID. Rodog. I, t. La justice n'est point une vertu
d'État ; Le choix des actions ou mauvaises ou bonnes
Ne fait qu'anéantir la force des couronnes, ID. Pomp.
i, (. Le ciel pour vous ailleurs n'a point fait de cou-
ronne, Et l'on s'en rend indigne alors qu'on l'aban-
donne, ID. Rodog. in, 2. La plus belle couronne
N'a que de faux brillants dont l'éclat l'environne, ID.
Héracl. i, i. Qui sait porter une ceuronne, Quand
il a prononcé, n'aime pas qu'on raisonne, ID. Sertor.
iv, 2. La couronne, seigneur, orne bien une tête,
ID. Agésûas, n, 7. De peur que quelque jour, ve-
nant à la couronne.... MAIRET, Soliman, i, (.Et
l'art et le pouvoir d'affermir les couronnes Sont des
dons que le ciel fait à peu de personnes, CORN. Hor.
v, 3. Harrington ne voyait que la république d'An-
gleterre, pendant qu'une foule d'écrivains trouvaient
le désordre partout où ils ae voyaient point de cou-
ronne, MONTESQ. Espr. xxix, (9. || Mettre la cou-
ronne sur la tête de quelqu'un, lui donner la puis-
sance souveraine. || Discours de la ceuronne, dis-
cours prononcé par le souverain à l'ouverture d'une
session législative. || Fig. C'est un des plus beaux
fleurons de sa couronne, c'est une des plus riches
possessions ou une des plus nobles prérogatives du
prince; et aussi en général J c'est ce qu'une per-
sonne a de plus considérable, de plus avantageux.
|| 5" État gouverné par un monarque. Quand ils ap- '
prendront que, du temps de son ministère, les Anr
glais ont été battus et chassés, Pignerol conquis,
toute la Lorraine jointe à cette couronne, lapins
grande partie de l'Alsace mise sous notre peuvoir,
VOIT. Lett. 74. Le pape saint Grégoire a fait cet éloge
singulier de la couronne de France, qu'elle est au-
tant au-dessus des autres couronnes du monde que
la dignité royale surpasse les fortunes particulières,
BOSS. fletne d'Anglet. Ne lui dites pas que la vie
d'un premier prince du sang si nécessaire à l'État
doit être épargnée; il répond qu'un prince du
sang, plus intéressé par sa naissance à la gloire du
roi et de la couronne, doit, dans le besoin de l'État,
être plus dévoué que tous les autres pour en relever
l'éclat, ID. Louis de Bourbon. Cette couronne [le gour
vernement espagnol] pourrait être excitée par l'excel-
lente qualité du coton qu'on cultive dans les Philip-
pines, à y élever, avec le secours des habitants du
continent, de belles et nombreuses manufactures,
RAYNAL, fltsf.phil. v, *6. ||Le souverain même.Les
officiers, le domaine de la couronne. Les diamants
de la couronne. || Traiter de couronne à couronne,
traiter de souverain à souverain. Cela se dit aussi
par raillerie d'un inférieur qui veut traiter avec son
supérieur comme s'il était son égal. Le roi [LouisXlII]
traita avec le duc d'Ëpernon de couronne à couronne.
VOLT. Moeurs, (75. Je ne sais ce que c'est qu'un re-
proche qu'on fait à nos petits États [de Gex], d'avoir
traité de couronne à couronne avec la république
de Berne, pour saler notre pot [acheter du sel], ID.
Lett, Dupont, 23 février (776. || 6° Terme de théo»
logie. La couronne de gloire, la béatitude éternelle.
Quand je viens à penser que ces personnes [per-
sonnes d'une sainte vie] peuvent tomber et être au
nombre malheureux dés jugés, et qu'il y en aura
tant qui tomberont de leur gloire et qui laisseront
prendre à d'autres, par leur négligence, la couronne
que Dieu leur avait offerte, PASC. Lettres, i" frag-
ment. |] La ceuronne du martyre, la récompense qui
est réservée aux martyrs. || Terme de peinture. Or-
nement que l'on place sur la tête de la Vierge et des
saints. | 7° Couronne ou tonsure cléricale, petit
rond que l'on rase au sommet de la tête et qu'on
fait plus ou moins grand suivant la qualité dos
ordres reçus. Couronne d'évêque, de prêtre, de dia- .
cre. || 8° Petit chapelet qui n'a qu'une dizaine et
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