838
COU
fCOUILLON (kou-llon, II mouillées), s.m. Terme
ée marine qui n'est guère usité que dans la Médi-
terranée. Petit tapon d'étoupe placé dans une' po-
che que l'on fait faire à une voile, de manière à
former une espèce de bouton auquel on amarre du
bitord pour tendre la voile.
— ÉTYM. Dit par assimilation avec un mot
bscène,«oiiî'Moft, touille, qui vient du latin coleus,
grecxoXeèî, testicule.
t COU-JAUNE (kou-jô-n'), s. m. Nom vulgaire
du genre fauvette. || Au plur. Des cous-jaunes.
COULAGE (kou-la-j'), s. m.\\ 1° Action de s'écouler
par...., de se perdre. Le coulage du sel au travers
de ces trémies grillées en dérobe ordinairement dix
livres par minot, VAUB. Dîme, p. 4 40. Déduisez les
façons, l'impôt, le coulage [du vin], etc. vous trou-
verez net 440 ou iBOfr. pour le bonhomme, p. L.
COUR, n, 283. || Action de couler la lessive. || Intro-
duction, dans un moule, d'un métal qui a été mis
en fusion. || 2° Fig. Déchet, perte, résultant d'un
gaspillage quelconque. 11 y a ici beaucoup de coulage.
— ÉTYM. Couler.
COULAMMENT (kou-la-man), aâv. D'une manière
coulante, aisée. Il écrit coulamment. Tout lui four-
nissait [à Mlle Rose, béate à extases] de quoi dire
et instruire naturellement, aisément, coulamment,
ST-SIM. 87, 434. Il [Pavillon] succédait aussi cou-
lamment à Benserade dans l'Académie française
qu'à Racine dans l'Académie des inscriptions,
SAINTE-BEUVE, Une ruelle poêtitfiie sous Louis XIV.,
— ÉTYM. Coulant, et le suffixe ment.
4. COULANT, ANTÈ (kou-lan, lan-t'), adj. || 1" Qui
coule. Quelques-unes des plus coulantes parties du
sang, BESC. Méth. 6. || Vin coulant, vin léger et
agréable à boire. |] Noeud coulant, noeud qui se serre
et se desserre sans se dénouer. || 2° Qui verse en
abondance. Cette terre coulante de lait et de miel,
BOSS. ri, Tisit. i. Il S"Fig. Terme de littérature. Qui
est comme s'il coulait, aisé, naturel. Ses vers sont
bien coulants. Ses vers sont d'un beau style et sa
prose est coulante, BOIL, Sat. nu Le ton de la con-
versation y est coulant et naturel, i. J. ROUSS. Bel.
il, 4 4;. Rien n'est plus coulant ni plus harmonieux
que l'endroit où le poète décrit la douce et insinuante
éloquence de Nestor, ROLLIN, Traité des Et. n. 4.
|| Dans un sens analogue, dessin coulant. || 4° Etre
coulant en affaires, être facile, accommodant, Je
l'ai trouvé très-coulant. Il m'avait fait entendre que,
si je m'engageais à quitter la plume, on serait cou-
lant sur le passé, J,J. ROUSS. Confess. xli. Qui peut
voir aujourd'hui ces mêmes ministres [pasteurs pro-
testants], jadis si coulants et devenus tout à coup
si rigides, chicaner sur l'orthodoxie d'un laïque et
laisser la leur dans une si scandaleuse incertitude?
J.I. ROUSS, Lett. dé la mont. n".
— HIST. xme s. Si a bonnes portes coulans [à-
coulisses], Por faire ceus defors doulans, Et pour
emprendre et retenir, S'il osoient avant venir, la
Rose, 3839. Il xv" s. En ai-je bien eu deus mille Des
frans ; que sont-il devenu? Si coulant sont et si me-
nu, Quand ma bourse en est pourveûe; Tost en ai
perdu la veûe, FROISS. Le dit dou florin. Plus que
Mthon merveilleux à oultrage, Escorpion qui seult
poindre les nus, Cuer plus coulant que couleuvre en
marage [marais], Souriecte qui a les dens agus,
E. BESCH. Poésies MISS. f°38, dahs LACURNE. || XVI°S.
En un lieu glissant et coulant, suspendons hostre
créance, MONT, II, 241. Le sang s'engendre tout
soudain par la transmutation de quelque chair qui
se tourne promptement en liqueur coulante, AMYOT,
P. JSm. 23. Les sangsues qui habitent es eaux claires
et coulantes, PARÉ, XV, 69. Afin de rendre les par-
ties plus glissantes et coulantes, m. XVIII, 32. En
• manière de lacq colant, m. t. n, p. 629. Ils tari-
ront le coulant des fontaines, RONS. 653,
— ÉTYM. Couler.
2. COULANT (kou-lan), s. m. || i°Pierre fine qui
' coule le long d'un collier, d'un cordon, et qui peut
le resserrer ou le relâcher à volonté. Cette dame
avait un coulant de grand prix. || Nom d'un orne-
ment de pierreries que les femmes ont porté au cou,
composé.d'un gros diamant et d'une croix au-dessous.
|) 2° Anneau de fer ou d'acier au moyen duquel on
serre et l'on desserre une chose. Des coulants de
bourse. || Terme de'lampiste. Enveloppe cylindrique
en cuivre, destinée à porter la cheminée de la
lampe'et qui glisse sur le tuyau de la lampe pour
régler la hauteur de la flamme. || 3" Terme de jardi-
nage. Tige grêle qui s'allonge en coulant sur le
sol et donnant de distance en distance des rosettes
i de feuille». || Rameau étalé sortant de l'aisselle des
feuilles intérieures, tout à fait nu dans une partie
notable de sa longueur, et poussant, à son extré
COU
mité, d'abord des racines, ensuite des feuilles.
Chaque fraisier donne naissance à des coulants qui
propagent le plant. J| - 4° Outil de l'orfèvre et du
boutonnief. || 5° Terme de peinture. La longueur du
pli d'une draperie. || 6° Coulants, .s. m. plur. Pièces
de bois placées verticalement sur les cadres d'un puits
de mine, pour empêcher latine de toucher au boisage.
— HIST. xvie s. L'escroue et le coulant, lequel au
moyen d'Une viz se hausse et baisse, PARÉ, IX, 4.
— ÉTYM. Coulant 4.
t COULA VAN (kou-la-van), s. m. Espèce de loriot,
f COULE (kou-l!), s. f. Espèce de capuchon porté
par les religieux et religieuses.
— HIST. xne s. Du chef de son braier une clef def-
fermerent, Et cole et estamine et un froc en oste-
rent, DU CANGE, culla. || xive s. Froc ou coule de
moine, ID. cucullus.
— ÉTYM. Bas-lalin, culla. Ce paraît être une con-
traction, bien qu'elle soit forte, de cuculla, cucullus,
capuchon, qui a donné régulièrement : provenç.
cogula; catal. cugulla; espagn. cogulla; ital. c«-
cullo. Mais on a un exemple d'une aussi forte con-
traction dans l'ancien français cou%, qui veut dire
et représente cocu; provenç. cogul. On remarquera,
aussi que cuculla veut dire capuchon; mais on trouve
cuculla dans des textes du moyen âge avec le sens
de froc.
4. COULÉ, ÉE (kou-lé, lée), part passé. || 1° In-
troduit en coulant. Du plomb coulé dans les creux.
Les esprits coulés dans les muscles par les nerfs ré-
pandus dans tous les membres font le mouvement,
BOSS. Co>inaiss. n, 6. || Terme d'architecture. Fermé
avec du plomb fondu. Ces joints sont mal coulés.
|| 2° Coulé à fond, ou, simplement, coulé, enfoncé
au fond de l'eau. Le navire coulé par une bordée
d'artillerie. || Familièrement. C'est un homme coulé,
il est perdu, ruiné. || Question coulée, coulée à fond,
question épuisée. || 3° Glissé furtivement. Quelques
pistoles coulées adroitement dans sa main. Un mot im-
portant coulé dans l'oreille.|| 4° Terme de gravure,
Traits coulés, tailles coulées, traits, tailles qui sui-
vent avec aisance la direction d'un Contour, || 5° Qui
n'a pas noué, en parlant des fleurs et des boutons
à fruit des plantes. Fleurs coulées. Fruits coulés.
Blé coulé.
2. COULÉ (kou-lé), s. m. || i" Terme de musique.
Passage qui se fait d'une note à une autre, en les
liant par le même coup de gosier, de langue ou
d'archet. Le coulé se marque par un trait en arc
placé au-dessus des notes liées. || 2° Sorte de pas de_
danse, qui n'est autre chose que le glissé. 113° Terme
de peinture. La première teinte que l'on donne dans
une ébauche. || 4° Terme de fondeur. Ouvrage jeté en
moule. || 5° Terme de broderie. Assemblage de deux
points faits séparément sur une même ligne. || 6° Un
coulé, une liaison de la coulée, écriture. || 7° Un
coulé, se dit au billard de l'action de couler. Voilà
un beau coulé. Jouez ce carambolage par le coulé.
— ÉTYM. Coulé 4.
COULÉE (kou-lée), s. f. \\ i° Action de couler. La
coulée d'une lessive. La coulée- des laves d'un vol-
can. || 2° Opération du coulage d'un métal. |] Flot de
lave, de métal ou de verre à l'état de fusion. Il pa-
raît que ces déjections [du Vésuve] n'étaient point
àl'état fluide; car je n'ai vu nulle part de trace d'une
coulée de lave, TCHIHATCHEF, Comptes rendus, Acad.
des se. t. un, p. 4 090. || Endroit par où s'écoule la
fonte contenue dans un creuset de forge. || 3° Sorte
d'écriture penchée dont toutes les lettres sont unies
par des liaisons. Écrire la coulée. Et, adjectivement,
une écriture coulée. [| 4" Terme de chasse. Chemin
étroit que le cerf suit pour se rendre dans son réduit.
|| En général, faux chemins que les animaux tracent
dans les bois. || 5° Terme de géologie. Interposition
de masses semi-liquides, qui se sont solidifiées sans
se stratifier. || 6° Terme dé marine. Adoucissement
entre les genoux et la quille d'un vaisseau. || Partie
submergée d'un navire recouverte par les bordages
appelés ribords.
— ÉTYM. CouU 4 ; saintongeois, couline, coulée,
vallon.
t COULEMELLE (kou-le-mè-1'),'s. f. Champignon,
dit aussi coulmotte, bon à manger ; sorte d'agaric.
t COULEMENT (kou-le-man), s. m. || i» Mouve-
ment des liquides suivant leur pente. || 2° Terme
d'escrime. Coulementd'épée, action de faire glisser
d'un bout à l'autre la lame de son épée contre celle
de l'adversaire.
-T HIST. xvie s. Mais tout ainsi que l'onde à val des
ruisseaux fuit Le pressant coulement de l'autre qui
la suit, Ainsi le temps se coule.... RONS. 917.
— ÉTYM. Couler.
t CQULEN (kou-lèn'), s. m. Plante légumineuse
COU
du Chili (psoralea glandtûosa, L,) dont les feuilles
en infusion sont stomachiques.
fCOULEQUIN (kou-Ie-kin), s. m. Nom vulgaire,
de la cécropie, plante.
COULER (kou-lé), v. n. || i° Se mouvoir, en par-
lant des liquides. Ce ruisseau, cette fontaine coula
lentement. Malc aimait un ruisseau coulant entre
des roches, LA FONT. Captivité de S' Malc. Épar-
gnez-moi des pleurs qui coulent à ma honte, CORN.
Poly. n, 2, Voyez couler nos pleurs sans y mêler
vos larmes, ID. Hor. m, 6. L'Inde et l'Hydaspe entier
vont couler sous vos lois, RAC. Alex. IV, 2. Moi qui....
Par d'austères conseils ai fait couler vos larmes, m.
Iphig. v, 6. J'ai pris, j'ai fait couler dans mes brû-
lantes veines Un poison que Médée apporta dans
Athènes, ID. Phèd. v, 7. Tant qu'un reste de sang,
coulera dans mes veines, ID. Iph. iv, 6. De vos yeux
attendris je vois des pleurs couler, VOLT. Orph.i, 6.
S'il faut mon sang pour la victoire, Agnès, tout
mon sang coulera,-BÉRANG. Charles VII. L'union de
deux rivières en une les fait couler plus vite, parce
que, au lieu du frottement des quatre rives, elles
n'ont plus que celui de deux à surmonter, FONTEN.
Guglielmini. L'acier, l'or et l'argent coulent en longs
ruisseaux, DELILLE, Enéide, vm, || Par analogie. On
appelait faire couler l'EuGharistie, la donner dé-
trempée dans une liqueur, BOSS. Comm. || Faire
couler le sang, engager une lutte, une bataille. Le
sang à votre gré coule trop lentement, RAG. Athal.
n, 6. || 2° Fig. Quand l'âge dans mes nerfs a fait
couler sa glace, GORN. Cid, I, 7. Aucun espoir n'y
coule [dans mon coeur], où j'ose persister, ID. Poly,
m, 4. Elle sentit la flamme qui coulait déjà dans son
sein, FËN. Tél. vu. Il était convenable qu'il coulât
dans son sein quelque étincelle de cet amour, BOSS.
ni. Nativ. 2. Henri voit ces beaux lieux, et soudain
à leur vue Sent couler dans son âme une joie in-
connue, VOLT. Jlenr. vu. Heureux, dit-on, ie peu-
ple florissant Sur qui ces biens coulent en abondance!
RAC, Esth. n, 9. Par quelle adresse il fit couler jus-
qu'à vous ses assistances imprévues, FLÊGH. M. de
Mont. La douce persuasion coulait de ses lèvres,
FÉN. TéL x, Des provinces les plus éloignées par
les soins des hommes apostoliques coulaient des
fleuves de charité, MASS. Carême, Aumône. Sentant
couler dans son âme un détachement secret de toutes
les choses créées «t une sensible confiance que ses
voeux seraient exaucés, FLÉCH. Panég. Ste Thérèse,
|| 3° Par extension, laisser échapper, en parlant
d un vase, d'un tonneau. Ge tonneau coule. Quand
on est enrhumé du cerveau, le nez coule. || La
chandelle coule, c'est'à-dire du suif qui ne brûle pas
avec la mèche, coule et se répand le long de la chan-
delle. || 4° Être plus ou moins fluide. Gette encre ne
coule pas assez. j| 5° Passer, en parlantdu temps. Elle
aurait vu couler sans crainte et sans envie, Chez un
prince allié, les restes de sa vie, CORN. Nicom. i, 6.
Il coulera du temps avant qu'il s'établisse, TSISTAN,
M. de Chrispe, iv, 4 4. Le temps coule trop vite à
son gré, FLÊGH. Pànëg. i, 242, Seize années d'une
prospérité accomplie qui coulèrent sans interruption,
BOSS. Reine d'Anglet. 9. Je voyais près d'Iris couler
mes heureux jours,, BOIL. Poésies div. 6, Vos jours
toujours sereins coulent daiis les plaisirs, RAC. Brit.
n, 3. Mes jours moins agités coulaient dans l'inno-
cence, m. Phèd. i, 3. Tous les siècles qui ont coulé
jusqu'à nous, vous les regarderiez comme des
instants fugitifs, MASS. Carême, Mort. Jusqu'à quand
verrai-je couler les jours rapides de ma carrière? ID.
Carême, Faus. confi. Le torrent des siècles, qui en-
traîne tous les hommes, coule devant ses yeux, ID.
Carême, Mort. Le siècle d'or coula sous ses auspices,
Le siècle d'or ne vit que des heureux, MALFIL. Nar~
cisse, eh. i. Laissons revenir en foule Mensonge,
erreurs, passions; Sur ce peu de temps qui coule
Faut-il des réflexions? CHAULIEU, à la duchesse de
Bouillon. || 6° Découler, résulter. C'est de lui que
coulent ses autres vices, MASS. Petit carême,
Tent. d. gr. Si je puis une fois établir ce prin-
cipe, on en verra couler les lois comme de leur
source, MONTÉSQ. Esp. i, 3. C'étaient des effets dif-
férents, puisqu'ils coulaient de principes divers, ID.
Esp. xxvn, ch. unique. || 7° Avoir une facile et
heureuse abondance, en parlant du style. Un style
qui coule de source. Cette harmonie ravissante fait
que, dans la plupart de ses ouvrages [de Sapho], ses
vers coulent avec plus de grâce et de mollesse que
ceux d'Anàcréon et de Simonide, BARTHÊL. Anach.
ch. 3. || 8°Terme de fondeur. Cette cloche a coulé,
le métal s'est échappé par quelque fente du moule.
|| 9° Terme d'agriculture. Ne pas venir à bien, en par-
lant des fleurs qui ne nouent pas et tombent sans se
former en fruit. Ou quelque longue pluie, inondant
COU
fCOUILLON (kou-llon, II mouillées), s.m. Terme
ée marine qui n'est guère usité que dans la Médi-
terranée. Petit tapon d'étoupe placé dans une' po-
che que l'on fait faire à une voile, de manière à
former une espèce de bouton auquel on amarre du
bitord pour tendre la voile.
— ÉTYM. Dit par assimilation avec un mot
bscène,«oiiî'Moft, touille, qui vient du latin coleus,
grecxoXeèî, testicule.
t COU-JAUNE (kou-jô-n'), s. m. Nom vulgaire
du genre fauvette. || Au plur. Des cous-jaunes.
COULAGE (kou-la-j'), s. m.\\ 1° Action de s'écouler
par...., de se perdre. Le coulage du sel au travers
de ces trémies grillées en dérobe ordinairement dix
livres par minot, VAUB. Dîme, p. 4 40. Déduisez les
façons, l'impôt, le coulage [du vin], etc. vous trou-
verez net 440 ou iBOfr. pour le bonhomme, p. L.
COUR, n, 283. || Action de couler la lessive. || Intro-
duction, dans un moule, d'un métal qui a été mis
en fusion. || 2° Fig. Déchet, perte, résultant d'un
gaspillage quelconque. 11 y a ici beaucoup de coulage.
— ÉTYM. Couler.
COULAMMENT (kou-la-man), aâv. D'une manière
coulante, aisée. Il écrit coulamment. Tout lui four-
nissait [à Mlle Rose, béate à extases] de quoi dire
et instruire naturellement, aisément, coulamment,
ST-SIM. 87, 434. Il [Pavillon] succédait aussi cou-
lamment à Benserade dans l'Académie française
qu'à Racine dans l'Académie des inscriptions,
SAINTE-BEUVE, Une ruelle poêtitfiie sous Louis XIV.,
— ÉTYM. Coulant, et le suffixe ment.
4. COULANT, ANTÈ (kou-lan, lan-t'), adj. || 1" Qui
coule. Quelques-unes des plus coulantes parties du
sang, BESC. Méth. 6. || Vin coulant, vin léger et
agréable à boire. |] Noeud coulant, noeud qui se serre
et se desserre sans se dénouer. || 2° Qui verse en
abondance. Cette terre coulante de lait et de miel,
BOSS. ri, Tisit. i. Il S"Fig. Terme de littérature. Qui
est comme s'il coulait, aisé, naturel. Ses vers sont
bien coulants. Ses vers sont d'un beau style et sa
prose est coulante, BOIL, Sat. nu Le ton de la con-
versation y est coulant et naturel, i. J. ROUSS. Bel.
il, 4 4;. Rien n'est plus coulant ni plus harmonieux
que l'endroit où le poète décrit la douce et insinuante
éloquence de Nestor, ROLLIN, Traité des Et. n. 4.
|| Dans un sens analogue, dessin coulant. || 4° Etre
coulant en affaires, être facile, accommodant, Je
l'ai trouvé très-coulant. Il m'avait fait entendre que,
si je m'engageais à quitter la plume, on serait cou-
lant sur le passé, J,J. ROUSS. Confess. xli. Qui peut
voir aujourd'hui ces mêmes ministres [pasteurs pro-
testants], jadis si coulants et devenus tout à coup
si rigides, chicaner sur l'orthodoxie d'un laïque et
laisser la leur dans une si scandaleuse incertitude?
J.I. ROUSS, Lett. dé la mont. n".
— HIST. xme s. Si a bonnes portes coulans [à-
coulisses], Por faire ceus defors doulans, Et pour
emprendre et retenir, S'il osoient avant venir, la
Rose, 3839. Il xv" s. En ai-je bien eu deus mille Des
frans ; que sont-il devenu? Si coulant sont et si me-
nu, Quand ma bourse en est pourveûe; Tost en ai
perdu la veûe, FROISS. Le dit dou florin. Plus que
Mthon merveilleux à oultrage, Escorpion qui seult
poindre les nus, Cuer plus coulant que couleuvre en
marage [marais], Souriecte qui a les dens agus,
E. BESCH. Poésies MISS. f°38, dahs LACURNE. || XVI°S.
En un lieu glissant et coulant, suspendons hostre
créance, MONT, II, 241. Le sang s'engendre tout
soudain par la transmutation de quelque chair qui
se tourne promptement en liqueur coulante, AMYOT,
P. JSm. 23. Les sangsues qui habitent es eaux claires
et coulantes, PARÉ, XV, 69. Afin de rendre les par-
ties plus glissantes et coulantes, m. XVIII, 32. En
• manière de lacq colant, m. t. n, p. 629. Ils tari-
ront le coulant des fontaines, RONS. 653,
— ÉTYM. Couler.
2. COULANT (kou-lan), s. m. || i°Pierre fine qui
' coule le long d'un collier, d'un cordon, et qui peut
le resserrer ou le relâcher à volonté. Cette dame
avait un coulant de grand prix. || Nom d'un orne-
ment de pierreries que les femmes ont porté au cou,
composé.d'un gros diamant et d'une croix au-dessous.
|) 2° Anneau de fer ou d'acier au moyen duquel on
serre et l'on desserre une chose. Des coulants de
bourse. || Terme de'lampiste. Enveloppe cylindrique
en cuivre, destinée à porter la cheminée de la
lampe'et qui glisse sur le tuyau de la lampe pour
régler la hauteur de la flamme. || 3" Terme de jardi-
nage. Tige grêle qui s'allonge en coulant sur le
sol et donnant de distance en distance des rosettes
i de feuille». || Rameau étalé sortant de l'aisselle des
feuilles intérieures, tout à fait nu dans une partie
notable de sa longueur, et poussant, à son extré
COU
mité, d'abord des racines, ensuite des feuilles.
Chaque fraisier donne naissance à des coulants qui
propagent le plant. J| - 4° Outil de l'orfèvre et du
boutonnief. || 5° Terme de peinture. La longueur du
pli d'une draperie. || 6° Coulants, .s. m. plur. Pièces
de bois placées verticalement sur les cadres d'un puits
de mine, pour empêcher latine de toucher au boisage.
— HIST. xvie s. L'escroue et le coulant, lequel au
moyen d'Une viz se hausse et baisse, PARÉ, IX, 4.
— ÉTYM. Coulant 4.
t COULA VAN (kou-la-van), s. m. Espèce de loriot,
f COULE (kou-l!), s. f. Espèce de capuchon porté
par les religieux et religieuses.
— HIST. xne s. Du chef de son braier une clef def-
fermerent, Et cole et estamine et un froc en oste-
rent, DU CANGE, culla. || xive s. Froc ou coule de
moine, ID. cucullus.
— ÉTYM. Bas-lalin, culla. Ce paraît être une con-
traction, bien qu'elle soit forte, de cuculla, cucullus,
capuchon, qui a donné régulièrement : provenç.
cogula; catal. cugulla; espagn. cogulla; ital. c«-
cullo. Mais on a un exemple d'une aussi forte con-
traction dans l'ancien français cou%, qui veut dire
et représente cocu; provenç. cogul. On remarquera,
aussi que cuculla veut dire capuchon; mais on trouve
cuculla dans des textes du moyen âge avec le sens
de froc.
4. COULÉ, ÉE (kou-lé, lée), part passé. || 1° In-
troduit en coulant. Du plomb coulé dans les creux.
Les esprits coulés dans les muscles par les nerfs ré-
pandus dans tous les membres font le mouvement,
BOSS. Co>inaiss. n, 6. || Terme d'architecture. Fermé
avec du plomb fondu. Ces joints sont mal coulés.
|| 2° Coulé à fond, ou, simplement, coulé, enfoncé
au fond de l'eau. Le navire coulé par une bordée
d'artillerie. || Familièrement. C'est un homme coulé,
il est perdu, ruiné. || Question coulée, coulée à fond,
question épuisée. || 3° Glissé furtivement. Quelques
pistoles coulées adroitement dans sa main. Un mot im-
portant coulé dans l'oreille.|| 4° Terme de gravure,
Traits coulés, tailles coulées, traits, tailles qui sui-
vent avec aisance la direction d'un Contour, || 5° Qui
n'a pas noué, en parlant des fleurs et des boutons
à fruit des plantes. Fleurs coulées. Fruits coulés.
Blé coulé.
2. COULÉ (kou-lé), s. m. || i" Terme de musique.
Passage qui se fait d'une note à une autre, en les
liant par le même coup de gosier, de langue ou
d'archet. Le coulé se marque par un trait en arc
placé au-dessus des notes liées. || 2° Sorte de pas de_
danse, qui n'est autre chose que le glissé. 113° Terme
de peinture. La première teinte que l'on donne dans
une ébauche. || 4° Terme de fondeur. Ouvrage jeté en
moule. || 5° Terme de broderie. Assemblage de deux
points faits séparément sur une même ligne. || 6° Un
coulé, une liaison de la coulée, écriture. || 7° Un
coulé, se dit au billard de l'action de couler. Voilà
un beau coulé. Jouez ce carambolage par le coulé.
— ÉTYM. Coulé 4.
COULÉE (kou-lée), s. f. \\ i° Action de couler. La
coulée d'une lessive. La coulée- des laves d'un vol-
can. || 2° Opération du coulage d'un métal. |] Flot de
lave, de métal ou de verre à l'état de fusion. Il pa-
raît que ces déjections [du Vésuve] n'étaient point
àl'état fluide; car je n'ai vu nulle part de trace d'une
coulée de lave, TCHIHATCHEF, Comptes rendus, Acad.
des se. t. un, p. 4 090. || Endroit par où s'écoule la
fonte contenue dans un creuset de forge. || 3° Sorte
d'écriture penchée dont toutes les lettres sont unies
par des liaisons. Écrire la coulée. Et, adjectivement,
une écriture coulée. [| 4" Terme de chasse. Chemin
étroit que le cerf suit pour se rendre dans son réduit.
|| En général, faux chemins que les animaux tracent
dans les bois. || 5° Terme de géologie. Interposition
de masses semi-liquides, qui se sont solidifiées sans
se stratifier. || 6° Terme dé marine. Adoucissement
entre les genoux et la quille d'un vaisseau. || Partie
submergée d'un navire recouverte par les bordages
appelés ribords.
— ÉTYM. CouU 4 ; saintongeois, couline, coulée,
vallon.
t COULEMELLE (kou-le-mè-1'),'s. f. Champignon,
dit aussi coulmotte, bon à manger ; sorte d'agaric.
t COULEMENT (kou-le-man), s. m. || i» Mouve-
ment des liquides suivant leur pente. || 2° Terme
d'escrime. Coulementd'épée, action de faire glisser
d'un bout à l'autre la lame de son épée contre celle
de l'adversaire.
-T HIST. xvie s. Mais tout ainsi que l'onde à val des
ruisseaux fuit Le pressant coulement de l'autre qui
la suit, Ainsi le temps se coule.... RONS. 917.
— ÉTYM. Couler.
t CQULEN (kou-lèn'), s. m. Plante légumineuse
COU
du Chili (psoralea glandtûosa, L,) dont les feuilles
en infusion sont stomachiques.
fCOULEQUIN (kou-Ie-kin), s. m. Nom vulgaire,
de la cécropie, plante.
COULER (kou-lé), v. n. || i° Se mouvoir, en par-
lant des liquides. Ce ruisseau, cette fontaine coula
lentement. Malc aimait un ruisseau coulant entre
des roches, LA FONT. Captivité de S' Malc. Épar-
gnez-moi des pleurs qui coulent à ma honte, CORN.
Poly. n, 2, Voyez couler nos pleurs sans y mêler
vos larmes, ID. Hor. m, 6. L'Inde et l'Hydaspe entier
vont couler sous vos lois, RAC. Alex. IV, 2. Moi qui....
Par d'austères conseils ai fait couler vos larmes, m.
Iphig. v, 6. J'ai pris, j'ai fait couler dans mes brû-
lantes veines Un poison que Médée apporta dans
Athènes, ID. Phèd. v, 7. Tant qu'un reste de sang,
coulera dans mes veines, ID. Iph. iv, 6. De vos yeux
attendris je vois des pleurs couler, VOLT. Orph.i, 6.
S'il faut mon sang pour la victoire, Agnès, tout
mon sang coulera,-BÉRANG. Charles VII. L'union de
deux rivières en une les fait couler plus vite, parce
que, au lieu du frottement des quatre rives, elles
n'ont plus que celui de deux à surmonter, FONTEN.
Guglielmini. L'acier, l'or et l'argent coulent en longs
ruisseaux, DELILLE, Enéide, vm, || Par analogie. On
appelait faire couler l'EuGharistie, la donner dé-
trempée dans une liqueur, BOSS. Comm. || Faire
couler le sang, engager une lutte, une bataille. Le
sang à votre gré coule trop lentement, RAG. Athal.
n, 6. || 2° Fig. Quand l'âge dans mes nerfs a fait
couler sa glace, GORN. Cid, I, 7. Aucun espoir n'y
coule [dans mon coeur], où j'ose persister, ID. Poly,
m, 4. Elle sentit la flamme qui coulait déjà dans son
sein, FËN. Tél. vu. Il était convenable qu'il coulât
dans son sein quelque étincelle de cet amour, BOSS.
ni. Nativ. 2. Henri voit ces beaux lieux, et soudain
à leur vue Sent couler dans son âme une joie in-
connue, VOLT. Jlenr. vu. Heureux, dit-on, ie peu-
ple florissant Sur qui ces biens coulent en abondance!
RAC, Esth. n, 9. Par quelle adresse il fit couler jus-
qu'à vous ses assistances imprévues, FLÊGH. M. de
Mont. La douce persuasion coulait de ses lèvres,
FÉN. TéL x, Des provinces les plus éloignées par
les soins des hommes apostoliques coulaient des
fleuves de charité, MASS. Carême, Aumône. Sentant
couler dans son âme un détachement secret de toutes
les choses créées «t une sensible confiance que ses
voeux seraient exaucés, FLÉCH. Panég. Ste Thérèse,
|| 3° Par extension, laisser échapper, en parlant
d un vase, d'un tonneau. Ge tonneau coule. Quand
on est enrhumé du cerveau, le nez coule. || La
chandelle coule, c'est'à-dire du suif qui ne brûle pas
avec la mèche, coule et se répand le long de la chan-
delle. || 4° Être plus ou moins fluide. Gette encre ne
coule pas assez. j| 5° Passer, en parlantdu temps. Elle
aurait vu couler sans crainte et sans envie, Chez un
prince allié, les restes de sa vie, CORN. Nicom. i, 6.
Il coulera du temps avant qu'il s'établisse, TSISTAN,
M. de Chrispe, iv, 4 4. Le temps coule trop vite à
son gré, FLÊGH. Pànëg. i, 242, Seize années d'une
prospérité accomplie qui coulèrent sans interruption,
BOSS. Reine d'Anglet. 9. Je voyais près d'Iris couler
mes heureux jours,, BOIL. Poésies div. 6, Vos jours
toujours sereins coulent daiis les plaisirs, RAC. Brit.
n, 3. Mes jours moins agités coulaient dans l'inno-
cence, m. Phèd. i, 3. Tous les siècles qui ont coulé
jusqu'à nous, vous les regarderiez comme des
instants fugitifs, MASS. Carême, Mort. Jusqu'à quand
verrai-je couler les jours rapides de ma carrière? ID.
Carême, Faus. confi. Le torrent des siècles, qui en-
traîne tous les hommes, coule devant ses yeux, ID.
Carême, Mort. Le siècle d'or coula sous ses auspices,
Le siècle d'or ne vit que des heureux, MALFIL. Nar~
cisse, eh. i. Laissons revenir en foule Mensonge,
erreurs, passions; Sur ce peu de temps qui coule
Faut-il des réflexions? CHAULIEU, à la duchesse de
Bouillon. || 6° Découler, résulter. C'est de lui que
coulent ses autres vices, MASS. Petit carême,
Tent. d. gr. Si je puis une fois établir ce prin-
cipe, on en verra couler les lois comme de leur
source, MONTÉSQ. Esp. i, 3. C'étaient des effets dif-
férents, puisqu'ils coulaient de principes divers, ID.
Esp. xxvn, ch. unique. || 7° Avoir une facile et
heureuse abondance, en parlant du style. Un style
qui coule de source. Cette harmonie ravissante fait
que, dans la plupart de ses ouvrages [de Sapho], ses
vers coulent avec plus de grâce et de mollesse que
ceux d'Anàcréon et de Simonide, BARTHÊL. Anach.
ch. 3. || 8°Terme de fondeur. Cette cloche a coulé,
le métal s'est échappé par quelque fente du moule.
|| 9° Terme d'agriculture. Ne pas venir à bien, en par-
lant des fleurs qui ne nouent pas et tombent sans se
former en fruit. Ou quelque longue pluie, inondant
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