Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
830
COT
Il faut prendre un style qui est le cothurne pour
moi, SÉV. 504.
— ÊTYM. Lat. cothurnus, de xôOopvoc, cothurne.
f COTHURNE, ÉE (ko-tur-né, née), adj. Terme.
d'antiquité. Qui est chaussé du cothurne. Melpo-
mène est représentée cothurnée.
COTI.IE (ko-ti,tie) ,part. possède cotir. Fruit coti.
t COTICE (ko-ti-s'j, s. f. Terme de blason. Nom
de bandes qui en côtoient d'autres, et qui prennent
ce nom, lorsqu'elles passent le nombre de huit.
— HIST. xV s. Le conte de Sanserre a une bande
d'argent à deux cotisses d'or potencées, Jehan de
Saintré, 58. || xvic s. La cottice est plus estroite que
la bande, LA COLOMBIÈRE, Théâtre d'honn. 1.1, p. 4 43,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Bas-lat. coticium, tunique, de cota
(voy. COTTE).
f COTICE, ÉE (ko-ti-sé, sée), adj. Terme de bla-
son. Garni de cotices.
— ÉTYM. Cotice.
•j- COTIER (ko-tié), adj. Terme d'ancienne cou-
tume. Qui a rapport à un héritage censuel et non
noble. Juges cotiers, hommes cotiers, juges, hom-
mes appelés à juger les causes qui étaient soumises
à la justice de leur seigneur. |] S. m. Homme tenant
d'un seigneur en roture.
- — HIST. xvi' s. Quand un fief ou héritage cottier
est tenu de plusieurs conseigneurs, Coustum. gêner.
t. i, p. 592, Un tenancier cottier ne peut sans le con-
sentement de son" seigneur féodal bailler l'héritage
qu'il tient cottierement à cens ou surcens, ib. p. 693.
—ÉTYM. Voy. COTERIE.
CÔTTER, 1ÈRE (kô-tié, tiê-r'), adj. \\ 1° Qui a rap-
port aux côtes, qui habite les côtes. Douane côtière.
Population côtière. Navigation côtière, le cabotage.
Chargements cotiers, chargements qui se transpor-
tent par le cabotage. || Pilotes cotiers, pilotes qui
connaissent parfaitement les côtes, les rades, les
ports, les rivières, et qui entendent la'manière d'y
gouverner les vaisseaux. Le pilote côtier nous quitta
après nous avoir mis hors des passes. Il s'emploie
aussi substantivement dans ce sens : un côtier.
|| 2° Terme de géographie. Fleuve côtier, fleuve qui
longe un' bassin. L'Orne est un fleuve côtier du bas-
sin de la Seine.
— HIST. xvies. Au quel poinct se rendra l'arbre,
quand par le tempérament des branches costieres
[placées de côté], aura esté retenu de verser hors,
résistant aux vents, o. DE SERRES, 639.- [Dans une
dispute] L'un va en orient, l'aultre en occident....
au bout d'une heure de tempeste, ils ne sçavent ce
qu'ils cherchent; l'un est bas, l'autre hault, l'autre
costier [à côté], MONT, IV, 40.
— ÉTYM. Côte.
CÔTIÈRE (ko-tiè-r'), s. f. |l i°Suite de côtes de
mer. Il croise sur cette côtière. Peu usité. || 2° Planche
de jardinage qui va un peu en talus et qui est exposée
au midi. On dit plus ordinairement ados. || 3° Terme
de construction. Bloc de pierre placé de chaque
côté d'un four de forge. || Les côtières, pilastres
servant de revêtement aux côtés d'une cheminée
dont le corps ou tuyau est en saillie sur le mur
d'une pièce. || 4° Chacune des deux parties d'un
moule à couler-les tuyaux de plomb.
— HIST. xiie s. Bretaigne [ils] unt tut avironnée,
Les mers s'en vont lès les costeres, BENOÎT, Chron.
ï, 4284. ||xmes. Les espondes furent d'ivorie [pro-
noncez ivoire], Et les costieres ensement, Partonop.
v. 4 0304. Et li rois s'estoit trais devers la costiere
del mont, pour cou que li solaus leur feroit emi le
vis, Chr. de Rains, 4 49. Parmi la costiere d'un val
Est entrez dedenz le vergier, Ren. 4 9262. || xive s.
Et Bertran du Guesclin estoit sus la costiere, Guescl.
4 4 20. || XVe s. Et encore fit-il une bataille sur cos-
tiere toute pure d'archers [uniquement composée
d'archers] pour reconforter, si mestier estoit, les
plus lassés, FROISS. ï, ï, 420. Finirons'nous de guer-
roierî Toutest destruit en plaine et en costiere, E.
DESCH. Poe'sies mss. f" 228, dans LACDRNE. Et si
prochain se mit du prestre, qu'il le pouvoit, en cé-
lébrant, de costiere [de côté] apercevoir, LOUIS XI,
Nouv. LXXIV.
— ÉTYM. Côtier.
COTIGNAC (ko-ti-gna ; le c ne se prononce jamais,
pas même quand suit un mot commençant par une
voyelle), s. m. Confiture de coings. Cotignac d'Or-
léans. || Cotignac de Bacchus, s'est dit pour fromage.
0 doux Cotignac de Bacchus, Fromage, que tu
vaux d'écusl ST-AMAND, dans RICHELET.
— HIST. xive s. Pour faire coudoignac, prenez
des coings.... Uénagier, n, 5. |[ xvies. Parachevans
leurrepast par quelque confection de cotoniat, RAB.
Garg. i, 2». S'iltoussoyt, e'estaient boytesde cou-
COT
dignac, ID. Pant. iv, 32. Le cotignat pris devant le
past astraint le ventre, PARÉ, vm, 4 4.
— ÉTYM Coing, par l'intermédiaire d'une forme
cotoneatum, de cotoneum, qui appartient au coing,
au coignassier. Cotignat est la forme régulière, et
cotignac en est une altération; ital. cotognato.
t COTIGNELLE (ko-ti-gnè-P), s. f. Infusion spiri-
tueuse de coings.
— ÉTYM. Voy. COTIGNAC.
COTILLON (ko-ti-Hon, II mouillées, et non ko-ti-
yon), s. m. || 1° Cotte ou jupe de dessous. Cotillon
de serge. Cette fille Qui frétille N'a pourtant qu'un
cotillon, BÉRANG. Frétill. || Fig. et familièrement.
Aimer le cotillon, être adonné aux grisettes, aimer
les femmes. || Général du cotillon, s'est dit, dans le
xvme siècle, par plaisanterie, des généraux faits par
l'influence de la maltresse du roi. || 2° Jupon des
paysannes. Et voilà pour t'avoir, Georgette, un co-
tillon, MOL. École des f. iv, 4. Légère et court-vêtue,
elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour
être plus agile, Cotillon simple et souliers plats, LA
FONT. Fabl. vil, 40. Certaine nièce assez proprette
Et sa chambrière Pâquette Devaient avoir des cotil-
lons, m. Fabl. vn, 44. || 3° Sorte de branle, où la
danse est fréquemment interrompue par de petites
actions partielles et ridicules, comme de ramasser
un chapeau par terre avec les dents sans y mettre
les mains, d'allumer un papier attaché au dos de
quelqu'un qui remue sans cesse pour qu'on ne l'al-
lume pas, etc. Le cotillon ne se danse qu'à la fin
des bals. Danser un cotillon. Le cotillon se danse à
autant de personnes que l'on veut.'|| Air pour cette
danse. || Autrefois, danse à quatre ou huit personnes,
chacun faisant son personnage à son tour ; et, aussi,
nom de la contre-danse anglaise ou couhtry-dance
(voy. CONTRE-DANSE 2). Je veux que nous dansions
ensemble le rigaudon, la chasse, les cotillons, la
jalousie et toutes les autres danses nouvelles, RE-
GNARD, Critique du lég. se. 8. || 4° Au jeu de la guin-
guette. Remuer le cotillon, mêler le talon, et y pren-
dre une carte en échange de celle qu'on a écartée.
— REM. Comme on écrit colle, il faudrait, pour
être conséquent, écrire cottillon.
— HIST. xvie s. Avecques sa cotte laisser sa honte,
et la reprendre avecques son cottillon, MONT, I, 96.
— ÉTYM. Diminutif de cotte. L'ancien français
avait un autre diminutif, c'est cotele.
f COTES (ko-tin), s. m. Un des noms vulgaires
du fustet.
t COTINGA (ko-tin-ga), s. m. Terme d'ornitholo-
gie. Genre de l'ordre des passereaux dentirostres,
comprenant des oiseaux à plumage paré de couleurs
brillantes et vivant dans les contrées ' chaudes de
l'Amérique.
f COTIQUE BLANC (ko-ti-ke-blan), s. m. Nom
vulgaire d'une coquille uni valve (cyprée anneau).
COTIR (ko-tir), v. a. Meurtrir, en parlant des
fruits. La grêle a coti ces poires. Coti est un terme
populaire et assez barbare qu'on dit en fait de
fruits qui, étant tombés sur quelque chose de dur,
se sont meurtris ou froissés en dedans sans être
êcorchés ou entamés en dehors, LA QUINTINYE, dans
MÉNAGE.
— HIST. xiir s. Li flots la [roche] hurtent et de-
batent, Et tous jors à li se combatent, Et maintes
fois tant i cotissent Que toute en mer l'ensevelissent,
la Rose. 6954. ||xives. En procédant de paroles à
fait, il feri ledit Lorrain, et coti la teste au mur,
DU CANGE, costris. || xve s. Tu m'as trop lourdement
coyssy, Je suis tout ronps et tout froissy, Martyre
de S. P. et de S. P.||xvies. Cottir, heurter de la
teste et des cornes : les daims cottissent l'un contre.
Vautre, NICOT. Nous ferons librement cottisans sur
la terre Pesle mesle choquer nos lances de lierre
[dans des bacchanales], i. TAHUREAU, Poésies, p. 82,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Saintong. coter, tomber lourdement,
cotit, meurtrissure par un coup; parler de Loudéac
(Côtes-du-Nord), cotir, fêler, casser.Étymologie in-
connue. Il y a dans l'espagnol colin, coup d'arrière-
main, revers (et aussi culir, frapper, mais que
Diez rattache, à cause du sens de se battre pour,
hypothétiquement au latin compelere, s'appuyant
sur conlerere qui a donné culrir). 11 est vraisem-
blable que cotir est le simple qui se trouve en
composition dans le provençal per-cutir, du latin
percutere, dans l'espagnol re-cudir, re-codir, du
latin recutere, repousser.
COTISATION (ko-ti-za-sion ; en poésie, de cinq
syllabes), s. f. \\ 1° Action de cotiser, de se cotiser.
|| 2° Contribution par quote-part. J'ai donné tant pour
ma cotisation. On voit que, pour être légitime, cette
cotisation doit être volontaire , J. i. ROUSS. Écon. 3.
COT
— HIST. xvie s. Que chacun des confederez se
quotiseroit à ce qu'il devrait fournir, et baillerait
banques respondantes de sa taxe et quottisation,
M. DU BELL. 4 82.
— ÉTYM. Cotiser; provenç. coltixation.
COTISÉ, ÉE (ko-ti-zé, zée) , part, passé. Les
membres de l'association cotisés à tant.
COTISER (ko-ti-zé), v. a. || 1° Régler la cotisation
de quelqu'un. On l'a cotisé à tant. || 2° Se cotiser,
v. réfl. Fournir sa quote-part. 11 faut que chacun
se cotise selon ses moyens. Ils n'auraient qu'à se
cotiser à proportion des besoins publics, J. J. ROUSS.
Écon. 3. Chaque gentilhomme se cotisa pour les
comédiens selon sa libéralité, SCARRON, Jtom. corn.
2e part. ch. 3. Il y eut un service solennel, et en
un moment ils se cotisèrent tous pour cette dépense,
qui monta à cinq mille francs, SÉV. 24 4.... X cinq
chevaliers, en nous cotisant tous, Et ramassant
écus, livres, deniers, oboles, Nous n'avons encor
pu faire que deux pistoles, REGNARD, Distrait, I, 6.
— HIST. xvie s. Les Grecs voulurent qu'il se feist
une taille, par laquelle chacune ville fust raisonna-
blement cottisée selon ses facultez. — Hz luy donnè-
rent pouvoir et mandement de cottiser et taxer éga-
lement chacune ville, AMYOT, Arist. 68. Hz payoient
bien l'argent à quoy ilz avoient esté cottisez, ro.
Cimon, 4 8. Que chacun des confederez se quottise-
roit à ce qu'il devrait fournir, M. DU BELL. 482. La
ville se cottisa à 3000 livres, D'AUB. Hist. n, 296.
— ÉTYM. Cote.
COTISSURE (ko-ti-su-r'), s. f. Meurtrissure faite
à des fruits. La cotissUre empêche que les fruits ne
soient de garde.
— ÉTYM. Cotir.
COTON (ko-ton), s. m. || 1° Nom donné à une
sorte de bourre végétale qui, formée de filaments
longs et ténus, environne les semences du coton-
nier, arbre que l'on cultive dans;l'Inde, aux États-
Unis, dans l'Egypte et, depuis peu; dans l'Algérie.
L'arbrisseau qui fournit le coton à nos manufactures
demande un sol sec et pierreux ; il préfère celui qui
est déjà familiarisé par la culture, RAYN. Hist.
phil. xi, 28. Chaque loge', en s'ouvrant, laisse aper-
cevoir plusieurs graines arrondies, enveloppées
d'une bourre blanche, qui est le coton proprement
dit, ID. ib. Le bois dont le coton vient blanchir les
rameaux, MALFIL. Génie de Virg. || Coton en laine,
coton brut. || Toile, étoffe de coton; Cette multitude,
qui a peu de besoins, est presque nue ou est vêtue
de coton, c'est-à-dire d'un produit si abondant qu'un
arpent peut fournir de quoi habiller trois ou quatre
cents personnes, CONDILLAC, Comm. gouv. part, i,
ch. 25. [| Tricot de coton. II était un roi d'Yvetot....
Et couronné par Jeanneton D'un simple bonnet de
coton, BÉRANG. Yvetot. [| Jeter son coton, se dit de
certaines étoffes qui se couvrent d'une sorte de
bourre. || Cela jettera un beau^oton^ se dit d'une
chose qui, mal entreprise, produira'de mauvais
effets. Locution basse, remarque DE CAILLIÈRES ,
4690. llCethomme jette un vilain coton, il file un
mauvais coton; sa santé, son crédit, sa réputation
est fortement compromise. || Fig. Elever un enfant
dans du coton, l'élever trop mollement. Le laquais
du coadjuteur, qui était à la Trappe, est revenu à
demi-fou, n'ayant pu supporter ces austérités; on
cherche un couvent de coton pour l'y mettre, SÉV.
42. Gouvernez-la bien, divërtisséz-la, amusez-la,
enfin mettez-la dans du coton, et nous conservez
cette chère et précieuse personne, sËv.'t. i, Lettre
inédite, p. 204, dans POUGENS. || Par plaisanterie,
portë-coton, valet de garde-robe. || 2" Duvet long,
entre-croisé et crépu, qui recouvre la surface de cer-
taines feuilles bu d'autres parties de quelques végé-
taux. Leurs fleurs tendres et délicates, et, durant
l'hiver, enveloppées comme dans un petit coton,
BOSS. Connaiss. v, 2. || 3° Poil follet qui vient aux
joues et au menton des jeunes gens. À peine son
menton S'était vêtu de son premier coton, LA FONT.
Remède. Vraiment sur votre menton La main de l'ai-
mable jeunesse N'a mis encor que son coton, VOLT.
Ép. 42. Et ne tarderont ses conquêtes [du fils
d'Henri IV], Qu'autant que le premier coton Qui
de jeunesse est le message, Tardera d'être en son
visage Et de faire ombre à son menton, MALH. ni,
4. A peine adolescent, de son léger coton La jeu-
nesse en sa fleur ombrage son menton, DELILLE,
Enéide, ix. || 4°,Coton-poudre, ou coton azotique,
ou fulmi-coton, substance explosive qu'on obtient
par l'action de l'acide azotique sur le Coton.
— HIST.xnr s. Et li atachiererit la crois en un
grant chapel de coton [ouatte] par deyant, pour ce
que il voloit que tous le veissent, VILLEH. XL. Qui-
conques est chapelier de coton à Paris, il doit jurer
COT
Il faut prendre un style qui est le cothurne pour
moi, SÉV. 504.
— ÊTYM. Lat. cothurnus, de xôOopvoc, cothurne.
f COTHURNE, ÉE (ko-tur-né, née), adj. Terme.
d'antiquité. Qui est chaussé du cothurne. Melpo-
mène est représentée cothurnée.
COTI.IE (ko-ti,tie) ,part. possède cotir. Fruit coti.
t COTICE (ko-ti-s'j, s. f. Terme de blason. Nom
de bandes qui en côtoient d'autres, et qui prennent
ce nom, lorsqu'elles passent le nombre de huit.
— HIST. xV s. Le conte de Sanserre a une bande
d'argent à deux cotisses d'or potencées, Jehan de
Saintré, 58. || xvic s. La cottice est plus estroite que
la bande, LA COLOMBIÈRE, Théâtre d'honn. 1.1, p. 4 43,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Bas-lat. coticium, tunique, de cota
(voy. COTTE).
f COTICE, ÉE (ko-ti-sé, sée), adj. Terme de bla-
son. Garni de cotices.
— ÉTYM. Cotice.
•j- COTIER (ko-tié), adj. Terme d'ancienne cou-
tume. Qui a rapport à un héritage censuel et non
noble. Juges cotiers, hommes cotiers, juges, hom-
mes appelés à juger les causes qui étaient soumises
à la justice de leur seigneur. |] S. m. Homme tenant
d'un seigneur en roture.
- — HIST. xvi' s. Quand un fief ou héritage cottier
est tenu de plusieurs conseigneurs, Coustum. gêner.
t. i, p. 592, Un tenancier cottier ne peut sans le con-
sentement de son" seigneur féodal bailler l'héritage
qu'il tient cottierement à cens ou surcens, ib. p. 693.
—ÉTYM. Voy. COTERIE.
CÔTTER, 1ÈRE (kô-tié, tiê-r'), adj. \\ 1° Qui a rap-
port aux côtes, qui habite les côtes. Douane côtière.
Population côtière. Navigation côtière, le cabotage.
Chargements cotiers, chargements qui se transpor-
tent par le cabotage. || Pilotes cotiers, pilotes qui
connaissent parfaitement les côtes, les rades, les
ports, les rivières, et qui entendent la'manière d'y
gouverner les vaisseaux. Le pilote côtier nous quitta
après nous avoir mis hors des passes. Il s'emploie
aussi substantivement dans ce sens : un côtier.
|| 2° Terme de géographie. Fleuve côtier, fleuve qui
longe un' bassin. L'Orne est un fleuve côtier du bas-
sin de la Seine.
— HIST. xvies. Au quel poinct se rendra l'arbre,
quand par le tempérament des branches costieres
[placées de côté], aura esté retenu de verser hors,
résistant aux vents, o. DE SERRES, 639.- [Dans une
dispute] L'un va en orient, l'aultre en occident....
au bout d'une heure de tempeste, ils ne sçavent ce
qu'ils cherchent; l'un est bas, l'autre hault, l'autre
costier [à côté], MONT, IV, 40.
— ÉTYM. Côte.
CÔTIÈRE (ko-tiè-r'), s. f. |l i°Suite de côtes de
mer. Il croise sur cette côtière. Peu usité. || 2° Planche
de jardinage qui va un peu en talus et qui est exposée
au midi. On dit plus ordinairement ados. || 3° Terme
de construction. Bloc de pierre placé de chaque
côté d'un four de forge. || Les côtières, pilastres
servant de revêtement aux côtés d'une cheminée
dont le corps ou tuyau est en saillie sur le mur
d'une pièce. || 4° Chacune des deux parties d'un
moule à couler-les tuyaux de plomb.
— HIST. xiie s. Bretaigne [ils] unt tut avironnée,
Les mers s'en vont lès les costeres, BENOÎT, Chron.
ï, 4284. ||xmes. Les espondes furent d'ivorie [pro-
noncez ivoire], Et les costieres ensement, Partonop.
v. 4 0304. Et li rois s'estoit trais devers la costiere
del mont, pour cou que li solaus leur feroit emi le
vis, Chr. de Rains, 4 49. Parmi la costiere d'un val
Est entrez dedenz le vergier, Ren. 4 9262. || xive s.
Et Bertran du Guesclin estoit sus la costiere, Guescl.
4 4 20. || XVe s. Et encore fit-il une bataille sur cos-
tiere toute pure d'archers [uniquement composée
d'archers] pour reconforter, si mestier estoit, les
plus lassés, FROISS. ï, ï, 420. Finirons'nous de guer-
roierî Toutest destruit en plaine et en costiere, E.
DESCH. Poe'sies mss. f" 228, dans LACDRNE. Et si
prochain se mit du prestre, qu'il le pouvoit, en cé-
lébrant, de costiere [de côté] apercevoir, LOUIS XI,
Nouv. LXXIV.
— ÉTYM. Côtier.
COTIGNAC (ko-ti-gna ; le c ne se prononce jamais,
pas même quand suit un mot commençant par une
voyelle), s. m. Confiture de coings. Cotignac d'Or-
léans. || Cotignac de Bacchus, s'est dit pour fromage.
0 doux Cotignac de Bacchus, Fromage, que tu
vaux d'écusl ST-AMAND, dans RICHELET.
— HIST. xive s. Pour faire coudoignac, prenez
des coings.... Uénagier, n, 5. |[ xvies. Parachevans
leurrepast par quelque confection de cotoniat, RAB.
Garg. i, 2». S'iltoussoyt, e'estaient boytesde cou-
COT
dignac, ID. Pant. iv, 32. Le cotignat pris devant le
past astraint le ventre, PARÉ, vm, 4 4.
— ÉTYM Coing, par l'intermédiaire d'une forme
cotoneatum, de cotoneum, qui appartient au coing,
au coignassier. Cotignat est la forme régulière, et
cotignac en est une altération; ital. cotognato.
t COTIGNELLE (ko-ti-gnè-P), s. f. Infusion spiri-
tueuse de coings.
— ÉTYM. Voy. COTIGNAC.
COTILLON (ko-ti-Hon, II mouillées, et non ko-ti-
yon), s. m. || 1° Cotte ou jupe de dessous. Cotillon
de serge. Cette fille Qui frétille N'a pourtant qu'un
cotillon, BÉRANG. Frétill. || Fig. et familièrement.
Aimer le cotillon, être adonné aux grisettes, aimer
les femmes. || Général du cotillon, s'est dit, dans le
xvme siècle, par plaisanterie, des généraux faits par
l'influence de la maltresse du roi. || 2° Jupon des
paysannes. Et voilà pour t'avoir, Georgette, un co-
tillon, MOL. École des f. iv, 4. Légère et court-vêtue,
elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour
être plus agile, Cotillon simple et souliers plats, LA
FONT. Fabl. vil, 40. Certaine nièce assez proprette
Et sa chambrière Pâquette Devaient avoir des cotil-
lons, m. Fabl. vn, 44. || 3° Sorte de branle, où la
danse est fréquemment interrompue par de petites
actions partielles et ridicules, comme de ramasser
un chapeau par terre avec les dents sans y mettre
les mains, d'allumer un papier attaché au dos de
quelqu'un qui remue sans cesse pour qu'on ne l'al-
lume pas, etc. Le cotillon ne se danse qu'à la fin
des bals. Danser un cotillon. Le cotillon se danse à
autant de personnes que l'on veut.'|| Air pour cette
danse. || Autrefois, danse à quatre ou huit personnes,
chacun faisant son personnage à son tour ; et, aussi,
nom de la contre-danse anglaise ou couhtry-dance
(voy. CONTRE-DANSE 2). Je veux que nous dansions
ensemble le rigaudon, la chasse, les cotillons, la
jalousie et toutes les autres danses nouvelles, RE-
GNARD, Critique du lég. se. 8. || 4° Au jeu de la guin-
guette. Remuer le cotillon, mêler le talon, et y pren-
dre une carte en échange de celle qu'on a écartée.
— REM. Comme on écrit colle, il faudrait, pour
être conséquent, écrire cottillon.
— HIST. xvie s. Avecques sa cotte laisser sa honte,
et la reprendre avecques son cottillon, MONT, I, 96.
— ÉTYM. Diminutif de cotte. L'ancien français
avait un autre diminutif, c'est cotele.
f COTES (ko-tin), s. m. Un des noms vulgaires
du fustet.
t COTINGA (ko-tin-ga), s. m. Terme d'ornitholo-
gie. Genre de l'ordre des passereaux dentirostres,
comprenant des oiseaux à plumage paré de couleurs
brillantes et vivant dans les contrées ' chaudes de
l'Amérique.
f COTIQUE BLANC (ko-ti-ke-blan), s. m. Nom
vulgaire d'une coquille uni valve (cyprée anneau).
COTIR (ko-tir), v. a. Meurtrir, en parlant des
fruits. La grêle a coti ces poires. Coti est un terme
populaire et assez barbare qu'on dit en fait de
fruits qui, étant tombés sur quelque chose de dur,
se sont meurtris ou froissés en dedans sans être
êcorchés ou entamés en dehors, LA QUINTINYE, dans
MÉNAGE.
— HIST. xiir s. Li flots la [roche] hurtent et de-
batent, Et tous jors à li se combatent, Et maintes
fois tant i cotissent Que toute en mer l'ensevelissent,
la Rose. 6954. ||xives. En procédant de paroles à
fait, il feri ledit Lorrain, et coti la teste au mur,
DU CANGE, costris. || xve s. Tu m'as trop lourdement
coyssy, Je suis tout ronps et tout froissy, Martyre
de S. P. et de S. P.||xvies. Cottir, heurter de la
teste et des cornes : les daims cottissent l'un contre.
Vautre, NICOT. Nous ferons librement cottisans sur
la terre Pesle mesle choquer nos lances de lierre
[dans des bacchanales], i. TAHUREAU, Poésies, p. 82,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Saintong. coter, tomber lourdement,
cotit, meurtrissure par un coup; parler de Loudéac
(Côtes-du-Nord), cotir, fêler, casser.Étymologie in-
connue. Il y a dans l'espagnol colin, coup d'arrière-
main, revers (et aussi culir, frapper, mais que
Diez rattache, à cause du sens de se battre pour,
hypothétiquement au latin compelere, s'appuyant
sur conlerere qui a donné culrir). 11 est vraisem-
blable que cotir est le simple qui se trouve en
composition dans le provençal per-cutir, du latin
percutere, dans l'espagnol re-cudir, re-codir, du
latin recutere, repousser.
COTISATION (ko-ti-za-sion ; en poésie, de cinq
syllabes), s. f. \\ 1° Action de cotiser, de se cotiser.
|| 2° Contribution par quote-part. J'ai donné tant pour
ma cotisation. On voit que, pour être légitime, cette
cotisation doit être volontaire , J. i. ROUSS. Écon. 3.
COT
— HIST. xvie s. Que chacun des confederez se
quotiseroit à ce qu'il devrait fournir, et baillerait
banques respondantes de sa taxe et quottisation,
M. DU BELL. 4 82.
— ÉTYM. Cotiser; provenç. coltixation.
COTISÉ, ÉE (ko-ti-zé, zée) , part, passé. Les
membres de l'association cotisés à tant.
COTISER (ko-ti-zé), v. a. || 1° Régler la cotisation
de quelqu'un. On l'a cotisé à tant. || 2° Se cotiser,
v. réfl. Fournir sa quote-part. 11 faut que chacun
se cotise selon ses moyens. Ils n'auraient qu'à se
cotiser à proportion des besoins publics, J. J. ROUSS.
Écon. 3. Chaque gentilhomme se cotisa pour les
comédiens selon sa libéralité, SCARRON, Jtom. corn.
2e part. ch. 3. Il y eut un service solennel, et en
un moment ils se cotisèrent tous pour cette dépense,
qui monta à cinq mille francs, SÉV. 24 4.... X cinq
chevaliers, en nous cotisant tous, Et ramassant
écus, livres, deniers, oboles, Nous n'avons encor
pu faire que deux pistoles, REGNARD, Distrait, I, 6.
— HIST. xvie s. Les Grecs voulurent qu'il se feist
une taille, par laquelle chacune ville fust raisonna-
blement cottisée selon ses facultez. — Hz luy donnè-
rent pouvoir et mandement de cottiser et taxer éga-
lement chacune ville, AMYOT, Arist. 68. Hz payoient
bien l'argent à quoy ilz avoient esté cottisez, ro.
Cimon, 4 8. Que chacun des confederez se quottise-
roit à ce qu'il devrait fournir, M. DU BELL. 482. La
ville se cottisa à 3000 livres, D'AUB. Hist. n, 296.
— ÉTYM. Cote.
COTISSURE (ko-ti-su-r'), s. f. Meurtrissure faite
à des fruits. La cotissUre empêche que les fruits ne
soient de garde.
— ÉTYM. Cotir.
COTON (ko-ton), s. m. || 1° Nom donné à une
sorte de bourre végétale qui, formée de filaments
longs et ténus, environne les semences du coton-
nier, arbre que l'on cultive dans;l'Inde, aux États-
Unis, dans l'Egypte et, depuis peu; dans l'Algérie.
L'arbrisseau qui fournit le coton à nos manufactures
demande un sol sec et pierreux ; il préfère celui qui
est déjà familiarisé par la culture, RAYN. Hist.
phil. xi, 28. Chaque loge', en s'ouvrant, laisse aper-
cevoir plusieurs graines arrondies, enveloppées
d'une bourre blanche, qui est le coton proprement
dit, ID. ib. Le bois dont le coton vient blanchir les
rameaux, MALFIL. Génie de Virg. || Coton en laine,
coton brut. || Toile, étoffe de coton; Cette multitude,
qui a peu de besoins, est presque nue ou est vêtue
de coton, c'est-à-dire d'un produit si abondant qu'un
arpent peut fournir de quoi habiller trois ou quatre
cents personnes, CONDILLAC, Comm. gouv. part, i,
ch. 25. [| Tricot de coton. II était un roi d'Yvetot....
Et couronné par Jeanneton D'un simple bonnet de
coton, BÉRANG. Yvetot. [| Jeter son coton, se dit de
certaines étoffes qui se couvrent d'une sorte de
bourre. || Cela jettera un beau^oton^ se dit d'une
chose qui, mal entreprise, produira'de mauvais
effets. Locution basse, remarque DE CAILLIÈRES ,
4690. llCethomme jette un vilain coton, il file un
mauvais coton; sa santé, son crédit, sa réputation
est fortement compromise. || Fig. Elever un enfant
dans du coton, l'élever trop mollement. Le laquais
du coadjuteur, qui était à la Trappe, est revenu à
demi-fou, n'ayant pu supporter ces austérités; on
cherche un couvent de coton pour l'y mettre, SÉV.
42. Gouvernez-la bien, divërtisséz-la, amusez-la,
enfin mettez-la dans du coton, et nous conservez
cette chère et précieuse personne, sËv.'t. i, Lettre
inédite, p. 204, dans POUGENS. || Par plaisanterie,
portë-coton, valet de garde-robe. || 2" Duvet long,
entre-croisé et crépu, qui recouvre la surface de cer-
taines feuilles bu d'autres parties de quelques végé-
taux. Leurs fleurs tendres et délicates, et, durant
l'hiver, enveloppées comme dans un petit coton,
BOSS. Connaiss. v, 2. || 3° Poil follet qui vient aux
joues et au menton des jeunes gens. À peine son
menton S'était vêtu de son premier coton, LA FONT.
Remède. Vraiment sur votre menton La main de l'ai-
mable jeunesse N'a mis encor que son coton, VOLT.
Ép. 42. Et ne tarderont ses conquêtes [du fils
d'Henri IV], Qu'autant que le premier coton Qui
de jeunesse est le message, Tardera d'être en son
visage Et de faire ombre à son menton, MALH. ni,
4. A peine adolescent, de son léger coton La jeu-
nesse en sa fleur ombrage son menton, DELILLE,
Enéide, ix. || 4°,Coton-poudre, ou coton azotique,
ou fulmi-coton, substance explosive qu'on obtient
par l'action de l'acide azotique sur le Coton.
— HIST.xnr s. Et li atachiererit la crois en un
grant chapel de coton [ouatte] par deyant, pour ce
que il voloit que tous le veissent, VILLEH. XL. Qui-
conques est chapelier de coton à Paris, il doit jurer
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