Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
ABS
puis que l'amour me tient à la torture, Il verse
dans mon sein l'absinthe toute pure, TRISTAN L'HER-
MITE, Panlhée, v, 4.
—, REM. Le genre de ce mot est resté quelque
temps indécis ; et Malherbe se servait indifférem-
ment du masculin ou du féminin : Tout le fiel et tout
l'absinthe Dont un amant fut jamais abreuvé, v,
27. Aujourd'hui absinthe est toujours féminin.
— HIST. xvic s. De plant enraciné et de semence
s'édifie l'aluine ou absinthe appelé fort, o. DE SERRES ,
665. Absinthe romain ou pontique, marin et vul-
gaire, estdict aussi aluine pour sa grande amertume,
comme celle de l'aloes ; aussi fort, c'est-à-dire fort
amer; sa graine tue les vers, ID. 64 6.
— ÉTYM. Provenç. absinti, àbsens, eyssens; es-
pagn. ajenjo; ital. assengio;de absinthium, deà6iov.
ABSOLU,UE(ab-50-lu, lu-e, ou, suivantlapronon-
ciation réelle, ap-so-lu), adj. || 1° Qui n'est lié, borné,
retenu"par rien. Une impossibilité absolue. Il y a peu
de vérités absolues. Domination absolue. Je veux
être maître absolu, MOL. Préc. 6. Etvous quittez ainsi
la puissance absolue, RAG. Théb. i, 4. De l'absolu
-pouvoir vous ignorez l'ivresse, ID. Ath. IV, 3. Ce
Dieu maitre absolu de la terre et des cieux, ID.
Es A. in, 4. Les femmes ont un empire absolu sur
les hommes, PASC. éd. Cousin. Avais-tu résolu d'op-
primer ta patrie, D'abandonner ton père au pouvoir
absolu? VOLT. Srutus, v, 7. Il me semble surtout
incessamment le voir Déposer en nos mains son ab-
solu pouvoir, CORN. Cinna, ni, 2. Rome l'ordonne
ainsi de puissance absolue, MAIRET, M. d'Àsdr. n,
*. 6 Romains! 6 vengeance! 6 pouvoir absolu! O
rigoureux combat d'un coeur irrésolu! CORN. Cin-
na, iv, 2. Ce domaine absolu qui soumet à votre
empire tous les êtres créés, BOURD. Pensées, t. n,
p. 422. Dans l'absolue et affreuse incertitude où je
suis,si vous m'avez pardonné,ID. t&. p. 79. |j 2° Sens
absolu. Vous prenez ce que je dis dans un sens
trop absolu. [] 3° En termes de grammaire et de logi-
que, absolu se dit par opposition à relatif. Homme est
un terme absolu, père est un terme relatif. ||4° En
termes de grammaire latine et grecque, ablatif ab-
solu, génitif absolu , ablatif, génitif qui n'est régi
par aucun mot exprimé. || 5° Qui a pouvoir, au-
torité .sans restriction. Un roi absolu. Les derniers
règnes où l'on voit non-seulement les rois majeurs,
mais encore les pupilles et les reines mêmes si ab-
solues et si redoutées, BOSS. R. d'Angl. Une créance
si absolue que pour cela je dois démentir tous mes
sens, imposer silence à ma raison, lui faire violence,
et la tenir assujettie sous le joug, BOURD. Pensées,
t. m, p. 4 8B. Un pouvoir fondé sur une mission divine
et absolue ne sepeut ni restreindre , ni circonscrire,
MIRAB. Collection, t. iv, p. 344. Les autres enfants.
lui défèrent [à un autre enfant], et il se forme alors
un gouvernement absolu, qui ne roule que sur le
plaisir,LA BRUY. 44. Il craignait d'avoir un rival qui,
tout éloigné qu'il eût été, eût pu l'empêcher d'être
heureux, même- dans un pays où il était absolu,
SCARR. Rom. n, -14. Je veux croire.... Que mes yeux
sur votre âme étaient plus absolus, RAC. Ândr. m, 2.
Et dans ce même trône oùvousm'avezvoulu,Surmoi
comme sur tous je dois être absolu, CORN. Penh.
I, 4. Mais je sais que sur lui vous êtes absolue, ID.
Attila, iv, s. Oui sur tous mes désirs je me rends
absolu, ID. Sert, rv, 3. Mais songez que les rois
veulent être absolus, ID. Cid, n, 4. L'empereur, li-
bre alors de craintes et de soins, Etant plus absolu,
nous écouterait moins, ID. Andron. i, 3. ôvue! 0
sur mon coeur regards trop absolus, ID. Agés, v, 3.
|| 6° Pouvoir absolu se dit en politique du pou-
voir royal, quand il n'est pas limité ' par une con-
stitution, et que.le prince peut faire des lois, en
abroger, et lever des impôts sans consulter les re-
présentants de la nation. || 7° Qui commande, qui
veut être obéi. Il a un caractère absolu. Absolu
dans sa famille. Une mère absolue. Vous le prenez
là d'un ton bien absolu, MOL. F. sav. v, 3. C'est elle
qui gouverne, et d'un ton absolu Elle dicte pour loi
ce qu'elle a résolu, ID. ib. i. 3. Antiope pleura, ne vou-
lant point y aller ; mais il fallut exécuter l'ordre ab-
solu de son père, FÉN. Tél. xxni. Gens humbles et
souples jusqu'à la bassesse devant les puissances
qui sont sur leur tête ; mais absolus et fiers jusqu'à
l'insolence envers ceux qu'ils ont sous leur domi-
nation,BOURD. Pensées,t. n,p. 223. || 8"Entermesde
chimie, pur, sans mélange. Alcool absolu, alcool
sans eau. || 9° Le jeudi absolu se disait autrefois
pourlejeudisaint.||i0o En termes de. métaphysique,
qui n'est pas relatif, qui n'a rien de contingent. Les
idées absolues sont celles qui, d'après la métaphysi-
que, ne viennent pas de l'expérience. |lil6S.m.En
ABS
termes de métaphysique, l'absolu, ce qui existe in-
dépendamment de toute condition. La recherche de
l'absolu. L'absolu est la base des philosophies qui
ne prennent pas pour point de départ l'expérience.
L'absolu, de quelque genre qu'il soit, n'est ni du
ressort de la nature ni de celui du genre humain,
BUFF. Homme, Arithm. morale. L'absolu, s'il existe,
n'est pas du ressort de nos connaissances; nous
ne jugeons et nous ne pouvons juger des choses
que par les rapports qu'elles ont entre elles, ID.
animaux carnassiers. || En prose, absolu ne se met
guère qu'après son substantif.
— SYN. ABSOLU, IMPÉRIEUX. Un homme impérieux
commande avec empire ; un homme absolu veut être
obéi avec exactitude. L'un peut n'exiger que de la
déférence; l'autre veut de la soumission. On est
impérieux par le ton, le langage ; on peut être ab-
solu en conservant dé la douceur dans les formes.
Un monarque impérieux est celui qui commande avec
hauteur à ceux qui l'entourent ; un monarque ab-
solu est celui qui règne en maître sur ses sujets.
On peut être impérieux et faible : sans fermeté on
n'est pas absolu. On n'est impérieux que par mo-
ments : un caractère absolu se fait sentir sans inter-
ruption, OUIZOT.
— HIST. xn° s. Jamais n'ert [ne sera] tel en
France l'asolue [la parfaite], Cft. deRol. -168. || XIII" s.
Sire, fait-il, si [je] sui venus; Confès [je] veuil es-
tre et absolus [absous], Lai du désiré. Il me demanda
si je lavoie les pies aux poures le jeudi absolu
[saint], et je lui respondi que nenil, JOINV. 293.
Comment querreiz à Dieu merci, Se la mors en vos
liz vous tue ? Vous veeiz la terre absolue [sainte], Qui
à vos tenz nous ert tolue, Dont j'ai le cuer triste et
marri, RUTEB. 6-1. || xv° s. Et pourtant le dit duc,
très grièvement au coeur courroucé, crut son con-
seil,, lequel fit faire réponse absolut aux françcis,
MONSTR. n, 99. [Un roi] Qui asubgiez, commande-
ment et loy,Et qui moult puet de biens et de maux
faire Par son pouvoir absolu, voluntaire, E. DES-
CHAMPS, Ce qui est nécess. aux rois. Monseigneur
le curé ne fut pas trop joyeux de cette réponse ab-
solue [nette, tranchée], LOUIS XI, NOIW. 49. || xvi° S.
Or, quand je n'auroy, comme j'ai, ceste juste res-
ponse absolute et universelle, qui...., MARTIN DU
BELLAY, 493. Absolu et parfaicttant en vertus comme
en tout sçavoir libéral, RAB. Panl. n, 8. Un sermon
que fit père Ange à Paris le jeudi absolu, D'AUB.
Foen.vr, 8. Reconnoyssant que l'absolu pouvoir que
je vous [à son frère Henri iv] ai donné sur mes vol-
lontês ne vous peut faire changer.... Lett. de Ca-
therine de Nav.Êibl. des Chartes, i" série, t. ni, p.
446.
—ÉTYM. Absolutus, de àbsolvere, délier et par
suite absoudre (voy. ABSOUDRE) ; provenç. absolut;
espagn. absolulo; ital. assoluto.
ABSOLUMENT (a-bso-lu-man, ou, suivant la pro-
nonciation réelle, ap-so-lu-man), adv. || l°D'unema-
nière absolue, complètement, tout à fait. Je ne suis
pas absolument décidé à.... Ignorer absolument. Il n'y
avait absolument personne. Il n'y avait absolument
que deux chemins. On n'y voyait absolument aucun
arbre.... Dont on avait perdu la mémoire, tant elle
était absolument passée, PASC. Prou. 3. Entre
être délicat et ne l'être pas du tout , il faut demeu-
rer d'accord que, quand on souhaite d'être délicat,
on n'est pas loin de l'être absolument, PASC. édit.
Cousin. La nécessité de la restitution est un principe
universellement reçu, nul ne l'ignore ; mais la pra-
tique de la restitution est une chose presque absolu-
ment inconnue, BOURD. Pensées,t.m,p. 4 BO. Encore,
mon Dieu, ce que j'ose vous demander, ce n'est
point absolument que je le demande, mais autant
que vous verrez qu'il me peut être utile et salutaire,
m. ib. t. n, p. 78. Dites absolument que je ne suis
qu'un sot, MOL. l'Étourdi, n, 4. || 2° En maître. Il
dispose absolument de tout dans sa maison. Un
bailli y jugeait absolument des affaires criminelles.
|| 3° Déterminément, malgré toute remontrance.
Il voulut absolument partir. Je n'en ferai absolu-
ment rien. Nier absolument. || 4° Indispensable-
ment. Il faut absolument que vous payiez cette dette.
|| 5° Sans restriction. La parole du sage est géné-
rale, et il ne dit pas seulement quelques justes,
mais il dit absolument et sans.restriction le juste,
quel qu'il soit, BOURD. Pensées, t. ni, p. 223. || 6° Ab-
solument parlant, à parler de la chose en général.
Cette raison n'est pas mauvaise, absolumentparlant;
mais ici elle ne va pas au fait. A prendre la chose
absolument, je sais quelle est la vertu du sacrement
depénitence,BOURD. Pensées, t. ni,p.24 9. Offrandela
plus précieuse, non point absolument et en soi,
mais par rapport à celui qui l'a faite, n>. ib. t.n, p. 448.
ABS 91
|| 7° En termes de grammaire, prendre, employer
un mot absolument, c'est ne pas lui donner de com-
plément. Dans la phrase : cet arbre ne produit pas,.
produire est pris absolument.
— HIST. xivc s. Selon les vertuz ou les vices nous
sommes dits bons ou malvès, et selon les passions
absolument considérées nous ne somme diz ne bons
ne malvès, ORESME, Eth. 42.* A parler absolument et
simplement, telles choses faites par paour [peur]
sont involuntaires, m. ib. 48. || xvic s. C'estoit un
factieux ennemi de la royauté, et capable lui seul,
tant qu'il vi vroit, d'empescher le roi de régner absolu-
ment, D'AUB. Vie, (27. Il n'y a nation au monde plus '■
absolument obéissante à son prince, ID. Hist. i, 43.
Il est défendu au concile de Calcédoine de recevoir
un homme au ministère absoluement; c'est à dire
sans lui assigner lieu auquel il exerce son office, CALV.
Inst. S7 '. Or le patron et la règle pour estre homme
de bien, c'est ceste nature mesme qui requiert
absolument que le soyons, CHARRON, Sagesse, n, 3.
— ÉTYM. Absolue, au féminin, et ment (voy. MENT);
provenç. absolutament, absolulamen ; ital. assolu-
tamente. L'orthographe régulière serait absoluement
ou absolument; mais l'usage a prévalu d'effacer tout
signe de la dérivation.
ABSOLUTION (ab-so-lu-sion, ou, suivant la pro-
nonciation réelle, ap-so-lu-sion; en poésie, de cinq
syllabes), s./". || i° Action d'absoudre en général.
L'absolution lui fut donnée par la voix publi-
que. On peut recevoir l'absolution du prince, BOSS.
Lettr. dbb. 4 24. Comme un criminel qui attend
une sentence d'absolution ou de mort, BOURD. Pen-
sées, t. i,p. BO. || 2°En termes de droit, jugement qui
renvoie de l'accusation un accusé déclaré coupable,
il est vrai, mais dont le crime ou le délit n'est puni
par aucune loi. L'absolution diffère de l'acquitte-
ment en ce que celui-ci déclare l'accusé non cou-
pable. || 3° Action par laquelle le prêtre remet les
péchés. Se rendre digne de l'absolution. Il aurait
fallu vous disposer par l'amendement à l'absolution
de vos crimes. L'absolution suppose un coeur contrit
et humilié. Les anciens ont donné l'absolution avant
la pénitence, PASC. P. jés. 26. Un autre qui veuille
avoir l'absolution sans restituer, PASC. Prou. B. Nous
lui demandons [à Dieu] que, si, par l'entremise de
ses ministres, il veut bien nous donner l'absolution
de nos péchés, ce ne soit qu'une demi-absolution,
qu'une absolution limitée, laquelle ne l'empêche
point d'agir contre nous à toute occasion ; quelles
prières et quelles demandes! BOURD. Pensées, t. n ,
p. 60. || 4° Courte prière que récite l'officiant à cha-
que nocturne des matines.
— SYN. ABSOLUTION, PARDON, RÉMISSION. Ces trois
termes, qui ont cela de commun qu'ils expriment
l'effacement d'une faute ,'d'un crime; d'une accu-
sation, ont cela de particulier qu'ils se rapportent
le premier à un accusé,le second à un offenseur, le
troisième à un coupable. Un père pardonne à son
fils ; un tribunal absout un accusé ; le prince remet
à un coupable une peine encourue.
— HIST. xii" s. Mais à la pardefin dignement l'a-
menda; Absolution prist et àDieu s'acorda, Th. le
îlart. 76. || xme s. Trestout s'ageneillerent sans
noise et sans tenson ; Coupable se rendirent par bone
entencion,Et puis si atendirent lor absolucion, Ch.
d'Ant. i, 862. Les evesques de Bretaingne ont tenu
le comte de Bretaingne bien sept ans en escomme-
niement, et puis a eu absolucion par la court de
Rome, JOINV. 290. Quand le comte vit ce, ilvintau
patriarche et lui requist absolucion, ID. 270. || xiv" s..
L'absolucion [solution] de ceste question appert par
la descripeion de félicité qui a esté devant mise,
ORESME, Eth. 24. Et absolucion [je] vous irai impe-
trer De trestouz vos pochiez'do tuer et embler, Gues-
clin, 7287. || xv s. Bien savoit il que les nobles
d'Angleterre pour toutes ses absolutions ne chevau?
cheroient point trop avant si l'argent n'alloit de-
vant, FROISS. H, il, 207. Elle requit son confesseur
qu'il la voulsit absoudre par vertu d'une absolution
[indulgence], la quelle estoit à Loches, MONST. in,
25. Je lui ai pieçà pardonné, et lui en baille, de-
rechef tout maintenant devant vous l'absolution,
L. xi,iVb!tu. 63. Nostre hoste fit du bon compagnon,
mais il se repentit assez depuis d'avoir fait la ques-
tion, dont l'absolution [solution], le fit rougir, ID.
ib. 66.
— ÉTYM. Provenç. absolutio; catal. absoluciô;
espagn. absolucion; ital. assolusione; de absolu-
tio, de àbsolvere,'absoudre.
f ABSOLUTISME (a-bso-lu-ti-sme, ou plutôt ap-so-
lu-ti-sm'), s. m. Système de gouvernement où le
pouvoir est absolu. Néologisme.
—ÉTYM. Absolu.
puis que l'amour me tient à la torture, Il verse
dans mon sein l'absinthe toute pure, TRISTAN L'HER-
MITE, Panlhée, v, 4.
—, REM. Le genre de ce mot est resté quelque
temps indécis ; et Malherbe se servait indifférem-
ment du masculin ou du féminin : Tout le fiel et tout
l'absinthe Dont un amant fut jamais abreuvé, v,
27. Aujourd'hui absinthe est toujours féminin.
— HIST. xvic s. De plant enraciné et de semence
s'édifie l'aluine ou absinthe appelé fort, o. DE SERRES ,
665. Absinthe romain ou pontique, marin et vul-
gaire, estdict aussi aluine pour sa grande amertume,
comme celle de l'aloes ; aussi fort, c'est-à-dire fort
amer; sa graine tue les vers, ID. 64 6.
— ÉTYM. Provenç. absinti, àbsens, eyssens; es-
pagn. ajenjo; ital. assengio;de absinthium, deà
ABSOLU,UE(ab-50-lu, lu-e, ou, suivantlapronon-
ciation réelle, ap-so-lu), adj. || 1° Qui n'est lié, borné,
retenu"par rien. Une impossibilité absolue. Il y a peu
de vérités absolues. Domination absolue. Je veux
être maître absolu, MOL. Préc. 6. Etvous quittez ainsi
la puissance absolue, RAG. Théb. i, 4. De l'absolu
-pouvoir vous ignorez l'ivresse, ID. Ath. IV, 3. Ce
Dieu maitre absolu de la terre et des cieux, ID.
Es A. in, 4. Les femmes ont un empire absolu sur
les hommes, PASC. éd. Cousin. Avais-tu résolu d'op-
primer ta patrie, D'abandonner ton père au pouvoir
absolu? VOLT. Srutus, v, 7. Il me semble surtout
incessamment le voir Déposer en nos mains son ab-
solu pouvoir, CORN. Cinna, ni, 2. Rome l'ordonne
ainsi de puissance absolue, MAIRET, M. d'Àsdr. n,
*. 6 Romains! 6 vengeance! 6 pouvoir absolu! O
rigoureux combat d'un coeur irrésolu! CORN. Cin-
na, iv, 2. Ce domaine absolu qui soumet à votre
empire tous les êtres créés, BOURD. Pensées, t. n,
p. 422. Dans l'absolue et affreuse incertitude où je
suis,si vous m'avez pardonné,ID. t&. p. 79. |j 2° Sens
absolu. Vous prenez ce que je dis dans un sens
trop absolu. [] 3° En termes de grammaire et de logi-
que, absolu se dit par opposition à relatif. Homme est
un terme absolu, père est un terme relatif. ||4° En
termes de grammaire latine et grecque, ablatif ab-
solu, génitif absolu , ablatif, génitif qui n'est régi
par aucun mot exprimé. || 5° Qui a pouvoir, au-
torité .sans restriction. Un roi absolu. Les derniers
règnes où l'on voit non-seulement les rois majeurs,
mais encore les pupilles et les reines mêmes si ab-
solues et si redoutées, BOSS. R. d'Angl. Une créance
si absolue que pour cela je dois démentir tous mes
sens, imposer silence à ma raison, lui faire violence,
et la tenir assujettie sous le joug, BOURD. Pensées,
t. m, p. 4 8B. Un pouvoir fondé sur une mission divine
et absolue ne sepeut ni restreindre , ni circonscrire,
MIRAB. Collection, t. iv, p. 344. Les autres enfants.
lui défèrent [à un autre enfant], et il se forme alors
un gouvernement absolu, qui ne roule que sur le
plaisir,LA BRUY. 44. Il craignait d'avoir un rival qui,
tout éloigné qu'il eût été, eût pu l'empêcher d'être
heureux, même- dans un pays où il était absolu,
SCARR. Rom. n, -14. Je veux croire.... Que mes yeux
sur votre âme étaient plus absolus, RAC. Ândr. m, 2.
Et dans ce même trône oùvousm'avezvoulu,Surmoi
comme sur tous je dois être absolu, CORN. Penh.
I, 4. Mais je sais que sur lui vous êtes absolue, ID.
Attila, iv, s. Oui sur tous mes désirs je me rends
absolu, ID. Sert, rv, 3. Mais songez que les rois
veulent être absolus, ID. Cid, n, 4. L'empereur, li-
bre alors de craintes et de soins, Etant plus absolu,
nous écouterait moins, ID. Andron. i, 3. ôvue! 0
sur mon coeur regards trop absolus, ID. Agés, v, 3.
|| 6° Pouvoir absolu se dit en politique du pou-
voir royal, quand il n'est pas limité ' par une con-
stitution, et que.le prince peut faire des lois, en
abroger, et lever des impôts sans consulter les re-
présentants de la nation. || 7° Qui commande, qui
veut être obéi. Il a un caractère absolu. Absolu
dans sa famille. Une mère absolue. Vous le prenez
là d'un ton bien absolu, MOL. F. sav. v, 3. C'est elle
qui gouverne, et d'un ton absolu Elle dicte pour loi
ce qu'elle a résolu, ID. ib. i. 3. Antiope pleura, ne vou-
lant point y aller ; mais il fallut exécuter l'ordre ab-
solu de son père, FÉN. Tél. xxni. Gens humbles et
souples jusqu'à la bassesse devant les puissances
qui sont sur leur tête ; mais absolus et fiers jusqu'à
l'insolence envers ceux qu'ils ont sous leur domi-
nation,BOURD. Pensées,t. n,p. 223. || 8"Entermesde
chimie, pur, sans mélange. Alcool absolu, alcool
sans eau. || 9° Le jeudi absolu se disait autrefois
pourlejeudisaint.||i0o En termes de. métaphysique,
qui n'est pas relatif, qui n'a rien de contingent. Les
idées absolues sont celles qui, d'après la métaphysi-
que, ne viennent pas de l'expérience. |lil6S.m.En
ABS
termes de métaphysique, l'absolu, ce qui existe in-
dépendamment de toute condition. La recherche de
l'absolu. L'absolu est la base des philosophies qui
ne prennent pas pour point de départ l'expérience.
L'absolu, de quelque genre qu'il soit, n'est ni du
ressort de la nature ni de celui du genre humain,
BUFF. Homme, Arithm. morale. L'absolu, s'il existe,
n'est pas du ressort de nos connaissances; nous
ne jugeons et nous ne pouvons juger des choses
que par les rapports qu'elles ont entre elles, ID.
animaux carnassiers. || En prose, absolu ne se met
guère qu'après son substantif.
— SYN. ABSOLU, IMPÉRIEUX. Un homme impérieux
commande avec empire ; un homme absolu veut être
obéi avec exactitude. L'un peut n'exiger que de la
déférence; l'autre veut de la soumission. On est
impérieux par le ton, le langage ; on peut être ab-
solu en conservant dé la douceur dans les formes.
Un monarque impérieux est celui qui commande avec
hauteur à ceux qui l'entourent ; un monarque ab-
solu est celui qui règne en maître sur ses sujets.
On peut être impérieux et faible : sans fermeté on
n'est pas absolu. On n'est impérieux que par mo-
ments : un caractère absolu se fait sentir sans inter-
ruption, OUIZOT.
— HIST. xn° s. Jamais n'ert [ne sera] tel en
France l'asolue [la parfaite], Cft. deRol. -168. || XIII" s.
Sire, fait-il, si [je] sui venus; Confès [je] veuil es-
tre et absolus [absous], Lai du désiré. Il me demanda
si je lavoie les pies aux poures le jeudi absolu
[saint], et je lui respondi que nenil, JOINV. 293.
Comment querreiz à Dieu merci, Se la mors en vos
liz vous tue ? Vous veeiz la terre absolue [sainte], Qui
à vos tenz nous ert tolue, Dont j'ai le cuer triste et
marri, RUTEB. 6-1. || xv° s. Et pourtant le dit duc,
très grièvement au coeur courroucé, crut son con-
seil,, lequel fit faire réponse absolut aux françcis,
MONSTR. n, 99. [Un roi] Qui asubgiez, commande-
ment et loy,Et qui moult puet de biens et de maux
faire Par son pouvoir absolu, voluntaire, E. DES-
CHAMPS, Ce qui est nécess. aux rois. Monseigneur
le curé ne fut pas trop joyeux de cette réponse ab-
solue [nette, tranchée], LOUIS XI, NOIW. 49. || xvi° S.
Or, quand je n'auroy, comme j'ai, ceste juste res-
ponse absolute et universelle, qui...., MARTIN DU
BELLAY, 493. Absolu et parfaicttant en vertus comme
en tout sçavoir libéral, RAB. Panl. n, 8. Un sermon
que fit père Ange à Paris le jeudi absolu, D'AUB.
Foen.vr, 8. Reconnoyssant que l'absolu pouvoir que
je vous [à son frère Henri iv] ai donné sur mes vol-
lontês ne vous peut faire changer.... Lett. de Ca-
therine de Nav.Êibl. des Chartes, i" série, t. ni, p.
446.
—ÉTYM. Absolutus, de àbsolvere, délier et par
suite absoudre (voy. ABSOUDRE) ; provenç. absolut;
espagn. absolulo; ital. assoluto.
ABSOLUMENT (a-bso-lu-man, ou, suivant la pro-
nonciation réelle, ap-so-lu-man), adv. || l°D'unema-
nière absolue, complètement, tout à fait. Je ne suis
pas absolument décidé à.... Ignorer absolument. Il n'y
avait absolument personne. Il n'y avait absolument
que deux chemins. On n'y voyait absolument aucun
arbre.... Dont on avait perdu la mémoire, tant elle
était absolument passée, PASC. Prou. 3. Entre
être délicat et ne l'être pas du tout , il faut demeu-
rer d'accord que, quand on souhaite d'être délicat,
on n'est pas loin de l'être absolument, PASC. édit.
Cousin. La nécessité de la restitution est un principe
universellement reçu, nul ne l'ignore ; mais la pra-
tique de la restitution est une chose presque absolu-
ment inconnue, BOURD. Pensées,t.m,p. 4 BO. Encore,
mon Dieu, ce que j'ose vous demander, ce n'est
point absolument que je le demande, mais autant
que vous verrez qu'il me peut être utile et salutaire,
m. ib. t. n, p. 78. Dites absolument que je ne suis
qu'un sot, MOL. l'Étourdi, n, 4. || 2° En maître. Il
dispose absolument de tout dans sa maison. Un
bailli y jugeait absolument des affaires criminelles.
|| 3° Déterminément, malgré toute remontrance.
Il voulut absolument partir. Je n'en ferai absolu-
ment rien. Nier absolument. || 4° Indispensable-
ment. Il faut absolument que vous payiez cette dette.
|| 5° Sans restriction. La parole du sage est géné-
rale, et il ne dit pas seulement quelques justes,
mais il dit absolument et sans.restriction le juste,
quel qu'il soit, BOURD. Pensées, t. ni, p. 223. || 6° Ab-
solument parlant, à parler de la chose en général.
Cette raison n'est pas mauvaise, absolumentparlant;
mais ici elle ne va pas au fait. A prendre la chose
absolument, je sais quelle est la vertu du sacrement
depénitence,BOURD. Pensées, t. ni,p.24 9. Offrandela
plus précieuse, non point absolument et en soi,
mais par rapport à celui qui l'a faite, n>. ib. t.n, p. 448.
ABS 91
|| 7° En termes de grammaire, prendre, employer
un mot absolument, c'est ne pas lui donner de com-
plément. Dans la phrase : cet arbre ne produit pas,.
produire est pris absolument.
— HIST. xivc s. Selon les vertuz ou les vices nous
sommes dits bons ou malvès, et selon les passions
absolument considérées nous ne somme diz ne bons
ne malvès, ORESME, Eth. 42.* A parler absolument et
simplement, telles choses faites par paour [peur]
sont involuntaires, m. ib. 48. || xvic s. C'estoit un
factieux ennemi de la royauté, et capable lui seul,
tant qu'il vi vroit, d'empescher le roi de régner absolu-
ment, D'AUB. Vie, (27. Il n'y a nation au monde plus '■
absolument obéissante à son prince, ID. Hist. i, 43.
Il est défendu au concile de Calcédoine de recevoir
un homme au ministère absoluement; c'est à dire
sans lui assigner lieu auquel il exerce son office, CALV.
Inst. S7 '. Or le patron et la règle pour estre homme
de bien, c'est ceste nature mesme qui requiert
absolument que le soyons, CHARRON, Sagesse, n, 3.
— ÉTYM. Absolue, au féminin, et ment (voy. MENT);
provenç. absolutament, absolulamen ; ital. assolu-
tamente. L'orthographe régulière serait absoluement
ou absolument; mais l'usage a prévalu d'effacer tout
signe de la dérivation.
ABSOLUTION (ab-so-lu-sion, ou, suivant la pro-
nonciation réelle, ap-so-lu-sion; en poésie, de cinq
syllabes), s./". || i° Action d'absoudre en général.
L'absolution lui fut donnée par la voix publi-
que. On peut recevoir l'absolution du prince, BOSS.
Lettr. dbb. 4 24. Comme un criminel qui attend
une sentence d'absolution ou de mort, BOURD. Pen-
sées, t. i,p. BO. || 2°En termes de droit, jugement qui
renvoie de l'accusation un accusé déclaré coupable,
il est vrai, mais dont le crime ou le délit n'est puni
par aucune loi. L'absolution diffère de l'acquitte-
ment en ce que celui-ci déclare l'accusé non cou-
pable. || 3° Action par laquelle le prêtre remet les
péchés. Se rendre digne de l'absolution. Il aurait
fallu vous disposer par l'amendement à l'absolution
de vos crimes. L'absolution suppose un coeur contrit
et humilié. Les anciens ont donné l'absolution avant
la pénitence, PASC. P. jés. 26. Un autre qui veuille
avoir l'absolution sans restituer, PASC. Prou. B. Nous
lui demandons [à Dieu] que, si, par l'entremise de
ses ministres, il veut bien nous donner l'absolution
de nos péchés, ce ne soit qu'une demi-absolution,
qu'une absolution limitée, laquelle ne l'empêche
point d'agir contre nous à toute occasion ; quelles
prières et quelles demandes! BOURD. Pensées, t. n ,
p. 60. || 4° Courte prière que récite l'officiant à cha-
que nocturne des matines.
— SYN. ABSOLUTION, PARDON, RÉMISSION. Ces trois
termes, qui ont cela de commun qu'ils expriment
l'effacement d'une faute ,'d'un crime; d'une accu-
sation, ont cela de particulier qu'ils se rapportent
le premier à un accusé,le second à un offenseur, le
troisième à un coupable. Un père pardonne à son
fils ; un tribunal absout un accusé ; le prince remet
à un coupable une peine encourue.
— HIST. xii" s. Mais à la pardefin dignement l'a-
menda; Absolution prist et àDieu s'acorda, Th. le
îlart. 76. || xme s. Trestout s'ageneillerent sans
noise et sans tenson ; Coupable se rendirent par bone
entencion,Et puis si atendirent lor absolucion, Ch.
d'Ant. i, 862. Les evesques de Bretaingne ont tenu
le comte de Bretaingne bien sept ans en escomme-
niement, et puis a eu absolucion par la court de
Rome, JOINV. 290. Quand le comte vit ce, ilvintau
patriarche et lui requist absolucion, ID. 270. || xiv" s..
L'absolucion [solution] de ceste question appert par
la descripeion de félicité qui a esté devant mise,
ORESME, Eth. 24. Et absolucion [je] vous irai impe-
trer De trestouz vos pochiez'do tuer et embler, Gues-
clin, 7287. || xv s. Bien savoit il que les nobles
d'Angleterre pour toutes ses absolutions ne chevau?
cheroient point trop avant si l'argent n'alloit de-
vant, FROISS. H, il, 207. Elle requit son confesseur
qu'il la voulsit absoudre par vertu d'une absolution
[indulgence], la quelle estoit à Loches, MONST. in,
25. Je lui ai pieçà pardonné, et lui en baille, de-
rechef tout maintenant devant vous l'absolution,
L. xi,iVb!tu. 63. Nostre hoste fit du bon compagnon,
mais il se repentit assez depuis d'avoir fait la ques-
tion, dont l'absolution [solution], le fit rougir, ID.
ib. 66.
— ÉTYM. Provenç. absolutio; catal. absoluciô;
espagn. absolucion; ital. assolusione; de absolu-
tio, de àbsolvere,'absoudre.
f ABSOLUTISME (a-bso-lu-ti-sme, ou plutôt ap-so-
lu-ti-sm'), s. m. Système de gouvernement où le
pouvoir est absolu. Néologisme.
—ÉTYM. Absolu.
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