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qu'en leurs corps deffendant, Satyre Mèn. p. 70.
Un corps [corset] de fer, un pourpoint contrepointé,
afin de tenir le corps droit et menu, PAKE, Iiltrod.
n. Une once de suc de làictue et de morelle, avec
un peu de ciré pour luy donner corps, ID. XXI, 2.
Corpsvuidèj'amè désolée; Et bien repeu, ame con-
solée, LE RpDX DE LINCY, Prov. t. i, p. 242. Ce que
n'entre au corps Entre aux manch'es'ou. aux bords, ID.
ib. Et est entendu le corps de la chàstellênië la prin-
cipale Tille ou le principal bourg d'icelle, et les
branches sont les autres lieux,. Coust. génér.t. n,
p. 423. Ce feuestoit.au corps d'hostèl de devant,
l'Amant ressuscité, p. 524, dans LACURNE. Bon chas-
teau garde qui sçait son corps garder, COTGRAVE,
Homme endormi, corps enseveli, m. Quand les
biens viennent, les corps faillent, ID. Dans'les li-
vres, de la discipline militaire de Lang'ey vous ne
trouverez ny corps de garde ny sentinelle, ains au
lieu du premier il l'appelle guet, et le second estre
aux escoutes, PASQUIER, Recherches, p. C62, dans
LACUBNE.
— ÉTYM. Provenç. cors; espagn. cuerpo; ital.
corpo ; du latin corpus ; comparez le celtique : gaél.
corp ; irland. cuirp; cornw. coref;.kyinri, corf, cwrf;
bàs-iret.corf; d'après Bumoùf,.i'aociia, p. cxix et
p. 4 37,1e même.que le zend këlirpa, corps, sanscrit
kripîta, ventre. Dans l'ancien français, le nominatif
est li cors, et le régime, par une faute devenue
habituelle., le cors, aussi avec Vs; cependant quel-
ques textes ont la forme régulière le cor.
CORPULENCE (kor-puLiàn.rs'), s. f. La grandeur
et la grosseur de l'homme, considérées ensemble;
Cet homme est d'une grosse, d'une petite corpu-
lence. Quelque garçon d'honnête .corpulence, LA
FONT. Mandr. Être jeune,, bien fait, de large corpu-
lence, HAUTEEOCHE, Âpp. trompeuses, in, 4: Il en est
même [des oiseaux de proie] qui, malgré leur grosse
corpulence, chassent encore avec assez de légèreté
et d'adresse, et c'est ce qu'on remarque en particu-
lier dans lé gros oiseau dé nuit nommé le grand-
duc, BONNET, Contempl. nat. 42e part. eh. 28.
. — HIST. xve s. Il n'est mie moult haut de corpu-
lence, ni aussi des moindres, Bouciq. iv, ch. 4.
|| xvi" s. De la sorte elles rendoient leurs enfans
plus délivres de leurs membres,. mieulx formez et de
plus belle et gentille corpulence, AMTOT, Lyc. 32.
Le soudard de seiche corpulence, ID. Comm.. il faut
nourrir les enfants, 23. S'il est délicat et de petite
corpulence et rare, ou robuste et charnu et dense,
PAEÉ, Introd. 22.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. corpulencia ; ital.
corpuUnZa; du latin corpulentia, de corpulentus,
corpulent. Le genevois dit corporance, usité aussi
dans le xvi" siècle : Car on dict, veu sa corporance,
Que c'eust esté un maistre boeuf, MAROT, Épit. de.
Jehan le Veau.
CORPULENT, ENTE (kor-pu-lan,.lan-t'), adj.
Qui a beaucoup de corpulence. Un homme gros et
corpulent. Une femme corpulente.
— HIST. XVe s. Mais estoit corpulent, bien croisé,
et bien formé, fors de bras et d'eschine, CHASTEL.
Éloge de Charles le Hardi. \\ xvi's. Telle semence
n'est point espaisse et corpulente, ains liquide et de.
nature d'eau, PAEÉ, xvm, 46.
— ÉTYM. Provenç. corpulent ; espagn.. et ital.
corpulento; du latin corpulentus, de corpus (voy.
COKPS).
-f CORPUS (kor-pus'), s. m. Terme iatin employé
pour "signifier la collection du droit romain. Le
corpus juris, ou, simplement, le. corpus.
. — ÉTYM. Voy. COKPS.
CORPUSCULAIRE (kor-pu-sku-lê-r'), adj. Qui est
relatif aux corpuscules ou atomes. |] Philosophie cor-
pusculaire, système de physique, où l'on explique
les phénomènes par le mouvement, le repos, la po-
sition, l'arrangement, etc. des corpuscules. Ce n'est
pas qu'il ne regardât la philosophie corpusculaire
ou mécanique comme la seule légitime, mais on
n'est pas cartésien pour cela,:F0NTEN. Leilmitz. Quoi
qu'il en soit, on ne peut abandonner ,1a philosophie
corpusculaire sans tomber dans des pensées qui
seront, si l'on veut, spécieuses, nobles,,brillantes,
mais à qui il manquera de la clartéj FONTEN. Poli.
Ce qu'on appelait il y a quelques anaées la philoso-
phie corpusculaire, VOLT.Dial. xxix, 40.
— ÉTYM. Corpuscule.■• .,,■.,.
CORPUSCULE (kor-pu-sku-1'), s. m. Terme de
physique. Corps d'une extrême ténuité... Pour reve-
nir à notre chien, cet être infini ne peut-il pas avoir
fait des ressorts si délicats, que les corpuscules qui
sortent de ce lièvre, touchant ces ressorts, les fas-
sent agir en sorte que cela les tire vers le lièvre?
FÉN. xix, 440. - L'intérieur de mon corps ne peut
être pénétré que par des corpuscules très-déliés,
VOLT. Dial. vu, 2. On découvre, dans différentes
sortes d'infusoires, des corpuscules vivants que leurs
mouvements et leurs diverses apparences ne per-
mettent guère de ne pas regarder comme de vrais
animaux, BONNET, Palingén. phil. 6e part. ch. 2.
C'est surtout dans la mer qu'on observe un nombre
infini de corpuscules phosphoriques, BEHN. DE ST-P.
Harm. liv. v, Harm. anim. ]| Corpuscules aériens,;
poussière très-fine tenue en suspension dans l'at-
mosphère et devenant visible quand un rayon de
soleil pénètre, par une ouverture étroite, dans un
lieu obscur.
— ÉTYM. Lat. corpusculum, diminutif de corpus
(voy. COUPS).
t CORPUSCULISTE (kor-pu-sku-li-sf), s. m. Terme
didactique. Partisan de la physique et de la philoso-
phie corpusculaires.
— ÉTYM. Corpuscule.
f CORRADOUX (ko-rra-dou) ou COURRADOÙX
(kou-rra-dou), s. m. Terme de marine. Espace
compris entre les deux ponts d'un vaisseau.
— ÉTYM. Ancienne forme pour corridor.
f CORRE (ko-r') ou CORRET (co-rè), s. m. Terme
de pêche. Sorte de filet.
— ÉTYM. Provenç. corre (dans Du Cange), qui
parait dériver de currere, courir, parce que, le filet
ayant été jeté selon le courant de l'eau, on le ramène
par un long circuit au lieu où il avait été jeté.
t CORREAU (ko-rô), s. m. Ancien terme de ma-
rine. Bateau qui servait à décharger les navires.
CORRECT, ECTE (ko-rrèkt, rrè-kt'; le cf se pro-
nonce; Chifflet, Gramm. p. 208, l'indique dans le
xvne s. ; le pluriel se prononce comme au singulier:
des auteurs corrects et élégants, dites: des auteurs
ko-rrè-kt et élégants; mais comment faudrait-il pro-
noncer: ô vous corrects auteurs...?ko-rrè-kt-z auteurs
serait bien dur ; ko-rrè-kt auteur serait le plus con-
forme aux anciennes habitudes; mais la prononcia-
tion la meilleure serait de prononcer corrects comme
respects, c'est-à-dire co-rrè, comme rè-spè), adj.
|| i" Qui a de la correction, c'est-à-dire une forme
exacte et pure. Copie, écriture correcte. Dessin cor-
rect. Un peintre correct. Boileau, correct auteur de
quelques bons écrits, VOLT. Ép. xcv. Il est aisé d'être
plus correct que Fénelon, mais il est difficile de pen-
ser mieux que lui, CONDILLAC, Art d'écrire, ni, 2.
Quinault, méprisé par Despréaux si injustement, est
non-seulement le plus naturel et le plus tendre de
nos poètes, mais le plus pur et le plus correct de
tous, D'ALEMB. Dial. poésie et philos, t. iv, p. 468,
dans POUGENS. || 2" Conforme aux règles. Phrase,
locution correcte. || 3° Adverbialement. Il faut parler
correct, SÉV. 660. Cette phrase de Mme de Sévigné
paraît une imitation de Rabelais.
— HIST. xvie s. Vous parlez à ceste heure correct,
ainsy parlans, jamais ne serez hereticques, EAB.
Pant. v, 8. Il voulut aussi avoir l'Iliade d'Homère
de la correction d'Aristote, que l'on appelle la cor-
recte, comme ayant passé soubs la verge, AMYOT,
Alex. 4 0
— ÉTYM. Latin correctus, part, passé de corri-
gere; ital. corretto (voy. CORRIGER).
CORRECTEMENT (ko-rrè-kte-man), adv. D'une
manière correcte. Parler, écrire, dessiner correcte-
ment. La Sophonisbe de Mairet est plus correctement
écrite [que celle de Corneille], quoique antérieure de
près de quarante ans, VOLT. Lett. Richelieu, 6 juil.
47,73, Parlez toujours correctement devant eux [les
enfants] „ faites qu'ils ne se plaisent avec personne
autant qu'avec vous, et soyez sûrs qu'insensible-
ment leur langage s'épurera sur le vôtre, sans que
vous les ayez jamais repris, j. j. RODSS. Em. i.
—HIST. xvi" s. Vivre correctement, AMYOT, Comm.
dise, le flatt. M.. .
, — ÉTYM. Correcte, et le suffixe ment.
CORRECTEUR (ko-rrè-kteur), s. m. || l°Celui,qui
corrige. Sévère correcteur. || Titre du supérieur dans
quelques ordres religieux, tels que les minimes.
|| 2° Correcteur d'imprimerie,, celui qui lit les pre-
mières épreuves pour corriger lès fautes d'impression.
Le roi et Mme deMaintenon. trouvèrent mauvais que
M. de Chevreuse'eut fait le personnage de correc-
teur, d'imprimerie, ST-SIK. 45, .4 6. || 3° Correcteur
des classes, c'était, dans les collèges, un garçon qui
fouettait les. écoliers. || 4° Anciennement, nom de
certains .officiers de la chambre des comptes.
— HIST. XV s. Doivent les corrigeurs et.maistres
ou parens des jueunes faire comme le bon médecin,
CHEIST. DE PISAN, Hist. de Charles 7, part, i, ch. 4 4.
|| xvi* s. Si ceste modération n'est diligemment
gardée, il y a danger que de correcteurs nous ne de-
venions bourreaux, CALVIN, Instit. 993. Ce censeur
et correcteur des aultres, Caton, a esté reproché de
bien boire, MONT, n, 44.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. corrector ; itel.
côrrettore; du latin correctorem, de correctum, sapin
de corrigere (voy. CORRIGER).
t 4. CORRECTIF, IVE (ko-rrè^ktif, kti-v'), adj.
Qui a la vertu de corriger. Saint Clément d'Alexan-
drie proposait en ce lieu les châtiments qui sont de
deux sortes: châtiments correctifs ou, par consé-
quent, temporels, et châtiments de vengeance,
BOSS. dansleDicÊ. de DOCHEZ.
— HiST. xvie s. Uii si ancien et long usage [de
l'année avant la correction faite par ordre du pape
Grégoire] me vendique et rappelle à soy; je suis
contrainct d'estre un peu hérétique par là ; incapable
de nouvèlleté, mesme correctifve, MONT. IV, 467.
•—ÉTYM. Voy. CORRECTION.
2. CORRECTIF (ko-r«è-ktif), s. m. || i" Ce qui cor-
rige, tempère. Le sucre est le correctif des acides.
|| Terme de pharmacie. Ce que l'on ajoute à un mé-
dicament pour en adoucir ou en modifier l'action.
|| 2"Fig. Ce par quoi l'on corrige; termes par les-
quels on adoucit ce qu'il y a de trop dur ou d'exces-
sif dans l'expression. Ce dernier mot de ma lettre
servira, s'il vous plaît, de correctif au premier,
BALZ. liv. vu, lett. 4 3. Il ne faut point s'arrêter à
certains petits correctifs qu'ils sèment deçà et delà
dans leurs écrits, BOSS. Or. 4. Ces passages ont leurs
correctifs, w. Lett. abb. 4 43. Les correctifs qu'ils
apportaient aux excès des.autres, ID. Yar. 4 4. La
fermeté, c'est le correctif d'une lâche et molle con-
descendance, BOURD. Pensées, t. n, p. 472. Le car-
dinal de Noailles et sept éyêques ne voulurent ni de
la bulle ni de ses correctifs, "VOLT. Louis XIV, 37.
On ajoute qu'il est d'une âme noire de ne louer
personne sans un petit correctif, et que, dans cet
ouvrage dangereux, nous, nîavons jamais manqué
de faire quelque égratignure à ceux que nous avons
caressés, VOLT. Temple du goiXt, lett. à Cidepille.
— HIST. xvi° s. On le mistiohhe avec certains cor-
rectifs, comme moyeux d'oeufs, vin, etc. PARÉ,
XXIV, ch. compl.
— ÉTYM. Correctif 4.
CORRECTION (ko-rrè-ksion ; en poésie', de qua-
tre syllabes), s. f. || 1° Action de corriger ou de
changer en mieux. Faire des corrections à un de-
voir de grammaire, à • une pièce de théâtre. La
correction des défauts, des abus, des erreurs. Ce
critique a fait une , très-bonne correction dans un
passage corrompu de Cicéron. Le théâtre a une
grande vertu pour la correction, MOL. Préf. du Tart.
Dieu l'avait élevé comme un, signal à tous ceux qui
aiment la correction des moeurs, FLÉCH.- Panég.
Il, p. 297. Ôtons l'impiété, et la joie sera sans mé-
lange ; ne nous en prenons, donc pas à la dévotion,
mais à nous-mêmes,,et n'y cherchons du soulage-
ment que par notre correction , PASC. Pensées,
part, il, art. 4 7. On sent les abus anciens, on en
voit la correction; mais on voit encore les abus de
la correction même, MONTESQ. Espr. Préface. || Les
changements mêmes qu'on fait à un ouvrage d'es-
prit ou d'art. Les marges de ses manuscrits sont
chargées de corrections. Rien n'est plus propre à for-
mer le goût que de démêler, dans les corrections
d'un grand écrivain, le motif des arrêts qu'il a pro-
noncés contre lui-même, D'ALEMB. Éloges, Des-
préaux. || Recevoir une pièce, de théâtre à correc-
tion, la recevoir à là condition que l'auteur y fera
des corrections. || Terme, d'imprimerie. La correc-
tion des épreuves, action d'indiquer les fautes de
composition ou les changements à faire au texte
avant le tirage. Cette épreuve a très-peu de correc-
tions. Correction se dit aussi, en parlaut de celui qui
corrige, de l'action de, faire disparaître ces fautes,
|| Terme d'astronomie et de physique. Quantité
qu'il faut ajouter à une observation, à une me-
sure, etc. ou en retrancher, pour obtenir le vrai
résultat. || Terme de marine. Corrections des routes,
corrections qu'on applique à la route et au rumb de
vent, pour avoir une détermination plus précise du
point d'arrivée. || 2" Terme de rhétorique. Figure
par laquelle l'orateur semble se reprendre pour
rétracter plus ou moins ce qu'il a dit. || Sauf
correction, sous correction, locution dont on se
sert pour modifier ce qu'on vient de dire. Il me
semble, sauf correction, que ceci ne vous regarde
pas, p. L. COUR. Lett.i, 64/ Je pense, sauf cor-
rection, qu'il a le diable au corps, MOL. l'Av. i, 8.
|| 3° Terme de pharmacie. Opération où l'on fait
usage d'un correctif pour tempérer la force de cer-
taines substances. || 4" Réprimande, admonition.
Qu'il faut mettre la poids d'une vie exemplaire A
ces corrections qu'aux autres on veut faire, MOL.
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qu'en leurs corps deffendant, Satyre Mèn. p. 70.
Un corps [corset] de fer, un pourpoint contrepointé,
afin de tenir le corps droit et menu, PAKE, Iiltrod.
n. Une once de suc de làictue et de morelle, avec
un peu de ciré pour luy donner corps, ID. XXI, 2.
Corpsvuidèj'amè désolée; Et bien repeu, ame con-
solée, LE RpDX DE LINCY, Prov. t. i, p. 242. Ce que
n'entre au corps Entre aux manch'es'ou. aux bords, ID.
ib. Et est entendu le corps de la chàstellênië la prin-
cipale Tille ou le principal bourg d'icelle, et les
branches sont les autres lieux,. Coust. génér.t. n,
p. 423. Ce feuestoit.au corps d'hostèl de devant,
l'Amant ressuscité, p. 524, dans LACURNE. Bon chas-
teau garde qui sçait son corps garder, COTGRAVE,
Homme endormi, corps enseveli, m. Quand les
biens viennent, les corps faillent, ID. Dans'les li-
vres, de la discipline militaire de Lang'ey vous ne
trouverez ny corps de garde ny sentinelle, ains au
lieu du premier il l'appelle guet, et le second estre
aux escoutes, PASQUIER, Recherches, p. C62, dans
LACUBNE.
— ÉTYM. Provenç. cors; espagn. cuerpo; ital.
corpo ; du latin corpus ; comparez le celtique : gaél.
corp ; irland. cuirp; cornw. coref;.kyinri, corf, cwrf;
bàs-iret.corf; d'après Bumoùf,.i'aociia, p. cxix et
p. 4 37,1e même.que le zend këlirpa, corps, sanscrit
kripîta, ventre. Dans l'ancien français, le nominatif
est li cors, et le régime, par une faute devenue
habituelle., le cors, aussi avec Vs; cependant quel-
ques textes ont la forme régulière le cor.
CORPULENCE (kor-puLiàn.rs'), s. f. La grandeur
et la grosseur de l'homme, considérées ensemble;
Cet homme est d'une grosse, d'une petite corpu-
lence. Quelque garçon d'honnête .corpulence, LA
FONT. Mandr. Être jeune,, bien fait, de large corpu-
lence, HAUTEEOCHE, Âpp. trompeuses, in, 4: Il en est
même [des oiseaux de proie] qui, malgré leur grosse
corpulence, chassent encore avec assez de légèreté
et d'adresse, et c'est ce qu'on remarque en particu-
lier dans lé gros oiseau dé nuit nommé le grand-
duc, BONNET, Contempl. nat. 42e part. eh. 28.
. — HIST. xve s. Il n'est mie moult haut de corpu-
lence, ni aussi des moindres, Bouciq. iv, ch. 4.
|| xvi" s. De la sorte elles rendoient leurs enfans
plus délivres de leurs membres,. mieulx formez et de
plus belle et gentille corpulence, AMTOT, Lyc. 32.
Le soudard de seiche corpulence, ID. Comm.. il faut
nourrir les enfants, 23. S'il est délicat et de petite
corpulence et rare, ou robuste et charnu et dense,
PAEÉ, Introd. 22.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. corpulencia ; ital.
corpuUnZa; du latin corpulentia, de corpulentus,
corpulent. Le genevois dit corporance, usité aussi
dans le xvi" siècle : Car on dict, veu sa corporance,
Que c'eust esté un maistre boeuf, MAROT, Épit. de.
Jehan le Veau.
CORPULENT, ENTE (kor-pu-lan,.lan-t'), adj.
Qui a beaucoup de corpulence. Un homme gros et
corpulent. Une femme corpulente.
— HIST. XVe s. Mais estoit corpulent, bien croisé,
et bien formé, fors de bras et d'eschine, CHASTEL.
Éloge de Charles le Hardi. \\ xvi's. Telle semence
n'est point espaisse et corpulente, ains liquide et de.
nature d'eau, PAEÉ, xvm, 46.
— ÉTYM. Provenç. corpulent ; espagn.. et ital.
corpulento; du latin corpulentus, de corpus (voy.
COKPS).
-f CORPUS (kor-pus'), s. m. Terme iatin employé
pour "signifier la collection du droit romain. Le
corpus juris, ou, simplement, le. corpus.
. — ÉTYM. Voy. COKPS.
CORPUSCULAIRE (kor-pu-sku-lê-r'), adj. Qui est
relatif aux corpuscules ou atomes. |] Philosophie cor-
pusculaire, système de physique, où l'on explique
les phénomènes par le mouvement, le repos, la po-
sition, l'arrangement, etc. des corpuscules. Ce n'est
pas qu'il ne regardât la philosophie corpusculaire
ou mécanique comme la seule légitime, mais on
n'est pas cartésien pour cela,:F0NTEN. Leilmitz. Quoi
qu'il en soit, on ne peut abandonner ,1a philosophie
corpusculaire sans tomber dans des pensées qui
seront, si l'on veut, spécieuses, nobles,,brillantes,
mais à qui il manquera de la clartéj FONTEN. Poli.
Ce qu'on appelait il y a quelques anaées la philoso-
phie corpusculaire, VOLT.Dial. xxix, 40.
— ÉTYM. Corpuscule.■• .,,■.,.
CORPUSCULE (kor-pu-sku-1'), s. m. Terme de
physique. Corps d'une extrême ténuité... Pour reve-
nir à notre chien, cet être infini ne peut-il pas avoir
fait des ressorts si délicats, que les corpuscules qui
sortent de ce lièvre, touchant ces ressorts, les fas-
sent agir en sorte que cela les tire vers le lièvre?
FÉN. xix, 440. - L'intérieur de mon corps ne peut
être pénétré que par des corpuscules très-déliés,
VOLT. Dial. vu, 2. On découvre, dans différentes
sortes d'infusoires, des corpuscules vivants que leurs
mouvements et leurs diverses apparences ne per-
mettent guère de ne pas regarder comme de vrais
animaux, BONNET, Palingén. phil. 6e part. ch. 2.
C'est surtout dans la mer qu'on observe un nombre
infini de corpuscules phosphoriques, BEHN. DE ST-P.
Harm. liv. v, Harm. anim. ]| Corpuscules aériens,;
poussière très-fine tenue en suspension dans l'at-
mosphère et devenant visible quand un rayon de
soleil pénètre, par une ouverture étroite, dans un
lieu obscur.
— ÉTYM. Lat. corpusculum, diminutif de corpus
(voy. COUPS).
t CORPUSCULISTE (kor-pu-sku-li-sf), s. m. Terme
didactique. Partisan de la physique et de la philoso-
phie corpusculaires.
— ÉTYM. Corpuscule.
f CORRADOUX (ko-rra-dou) ou COURRADOÙX
(kou-rra-dou), s. m. Terme de marine. Espace
compris entre les deux ponts d'un vaisseau.
— ÉTYM. Ancienne forme pour corridor.
f CORRE (ko-r') ou CORRET (co-rè), s. m. Terme
de pêche. Sorte de filet.
— ÉTYM. Provenç. corre (dans Du Cange), qui
parait dériver de currere, courir, parce que, le filet
ayant été jeté selon le courant de l'eau, on le ramène
par un long circuit au lieu où il avait été jeté.
t CORREAU (ko-rô), s. m. Ancien terme de ma-
rine. Bateau qui servait à décharger les navires.
CORRECT, ECTE (ko-rrèkt, rrè-kt'; le cf se pro-
nonce; Chifflet, Gramm. p. 208, l'indique dans le
xvne s. ; le pluriel se prononce comme au singulier:
des auteurs corrects et élégants, dites: des auteurs
ko-rrè-kt et élégants; mais comment faudrait-il pro-
noncer: ô vous corrects auteurs...?ko-rrè-kt-z auteurs
serait bien dur ; ko-rrè-kt auteur serait le plus con-
forme aux anciennes habitudes; mais la prononcia-
tion la meilleure serait de prononcer corrects comme
respects, c'est-à-dire co-rrè, comme rè-spè), adj.
|| i" Qui a de la correction, c'est-à-dire une forme
exacte et pure. Copie, écriture correcte. Dessin cor-
rect. Un peintre correct. Boileau, correct auteur de
quelques bons écrits, VOLT. Ép. xcv. Il est aisé d'être
plus correct que Fénelon, mais il est difficile de pen-
ser mieux que lui, CONDILLAC, Art d'écrire, ni, 2.
Quinault, méprisé par Despréaux si injustement, est
non-seulement le plus naturel et le plus tendre de
nos poètes, mais le plus pur et le plus correct de
tous, D'ALEMB. Dial. poésie et philos, t. iv, p. 468,
dans POUGENS. || 2" Conforme aux règles. Phrase,
locution correcte. || 3° Adverbialement. Il faut parler
correct, SÉV. 660. Cette phrase de Mme de Sévigné
paraît une imitation de Rabelais.
— HIST. xvie s. Vous parlez à ceste heure correct,
ainsy parlans, jamais ne serez hereticques, EAB.
Pant. v, 8. Il voulut aussi avoir l'Iliade d'Homère
de la correction d'Aristote, que l'on appelle la cor-
recte, comme ayant passé soubs la verge, AMYOT,
Alex. 4 0
— ÉTYM. Latin correctus, part, passé de corri-
gere; ital. corretto (voy. CORRIGER).
CORRECTEMENT (ko-rrè-kte-man), adv. D'une
manière correcte. Parler, écrire, dessiner correcte-
ment. La Sophonisbe de Mairet est plus correctement
écrite [que celle de Corneille], quoique antérieure de
près de quarante ans, VOLT. Lett. Richelieu, 6 juil.
47,73, Parlez toujours correctement devant eux [les
enfants] „ faites qu'ils ne se plaisent avec personne
autant qu'avec vous, et soyez sûrs qu'insensible-
ment leur langage s'épurera sur le vôtre, sans que
vous les ayez jamais repris, j. j. RODSS. Em. i.
—HIST. xvi" s. Vivre correctement, AMYOT, Comm.
dise, le flatt. M.. .
, — ÉTYM. Correcte, et le suffixe ment.
CORRECTEUR (ko-rrè-kteur), s. m. || l°Celui,qui
corrige. Sévère correcteur. || Titre du supérieur dans
quelques ordres religieux, tels que les minimes.
|| 2° Correcteur d'imprimerie,, celui qui lit les pre-
mières épreuves pour corriger lès fautes d'impression.
Le roi et Mme deMaintenon. trouvèrent mauvais que
M. de Chevreuse'eut fait le personnage de correc-
teur, d'imprimerie, ST-SIK. 45, .4 6. || 3° Correcteur
des classes, c'était, dans les collèges, un garçon qui
fouettait les. écoliers. || 4° Anciennement, nom de
certains .officiers de la chambre des comptes.
— HIST. XV s. Doivent les corrigeurs et.maistres
ou parens des jueunes faire comme le bon médecin,
CHEIST. DE PISAN, Hist. de Charles 7, part, i, ch. 4 4.
|| xvi* s. Si ceste modération n'est diligemment
gardée, il y a danger que de correcteurs nous ne de-
venions bourreaux, CALVIN, Instit. 993. Ce censeur
et correcteur des aultres, Caton, a esté reproché de
bien boire, MONT, n, 44.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. corrector ; itel.
côrrettore; du latin correctorem, de correctum, sapin
de corrigere (voy. CORRIGER).
t 4. CORRECTIF, IVE (ko-rrè^ktif, kti-v'), adj.
Qui a la vertu de corriger. Saint Clément d'Alexan-
drie proposait en ce lieu les châtiments qui sont de
deux sortes: châtiments correctifs ou, par consé-
quent, temporels, et châtiments de vengeance,
BOSS. dansleDicÊ. de DOCHEZ.
— HiST. xvie s. Uii si ancien et long usage [de
l'année avant la correction faite par ordre du pape
Grégoire] me vendique et rappelle à soy; je suis
contrainct d'estre un peu hérétique par là ; incapable
de nouvèlleté, mesme correctifve, MONT. IV, 467.
•—ÉTYM. Voy. CORRECTION.
2. CORRECTIF (ko-r«è-ktif), s. m. || i" Ce qui cor-
rige, tempère. Le sucre est le correctif des acides.
|| Terme de pharmacie. Ce que l'on ajoute à un mé-
dicament pour en adoucir ou en modifier l'action.
|| 2"Fig. Ce par quoi l'on corrige; termes par les-
quels on adoucit ce qu'il y a de trop dur ou d'exces-
sif dans l'expression. Ce dernier mot de ma lettre
servira, s'il vous plaît, de correctif au premier,
BALZ. liv. vu, lett. 4 3. Il ne faut point s'arrêter à
certains petits correctifs qu'ils sèment deçà et delà
dans leurs écrits, BOSS. Or. 4. Ces passages ont leurs
correctifs, w. Lett. abb. 4 43. Les correctifs qu'ils
apportaient aux excès des.autres, ID. Yar. 4 4. La
fermeté, c'est le correctif d'une lâche et molle con-
descendance, BOURD. Pensées, t. n, p. 472. Le car-
dinal de Noailles et sept éyêques ne voulurent ni de
la bulle ni de ses correctifs, "VOLT. Louis XIV, 37.
On ajoute qu'il est d'une âme noire de ne louer
personne sans un petit correctif, et que, dans cet
ouvrage dangereux, nous, nîavons jamais manqué
de faire quelque égratignure à ceux que nous avons
caressés, VOLT. Temple du goiXt, lett. à Cidepille.
— HIST. xvi° s. On le mistiohhe avec certains cor-
rectifs, comme moyeux d'oeufs, vin, etc. PARÉ,
XXIV, ch. compl.
— ÉTYM. Correctif 4.
CORRECTION (ko-rrè-ksion ; en poésie', de qua-
tre syllabes), s. f. || 1° Action de corriger ou de
changer en mieux. Faire des corrections à un de-
voir de grammaire, à • une pièce de théâtre. La
correction des défauts, des abus, des erreurs. Ce
critique a fait une , très-bonne correction dans un
passage corrompu de Cicéron. Le théâtre a une
grande vertu pour la correction, MOL. Préf. du Tart.
Dieu l'avait élevé comme un, signal à tous ceux qui
aiment la correction des moeurs, FLÉCH.- Panég.
Il, p. 297. Ôtons l'impiété, et la joie sera sans mé-
lange ; ne nous en prenons, donc pas à la dévotion,
mais à nous-mêmes,,et n'y cherchons du soulage-
ment que par notre correction , PASC. Pensées,
part, il, art. 4 7. On sent les abus anciens, on en
voit la correction; mais on voit encore les abus de
la correction même, MONTESQ. Espr. Préface. || Les
changements mêmes qu'on fait à un ouvrage d'es-
prit ou d'art. Les marges de ses manuscrits sont
chargées de corrections. Rien n'est plus propre à for-
mer le goût que de démêler, dans les corrections
d'un grand écrivain, le motif des arrêts qu'il a pro-
noncés contre lui-même, D'ALEMB. Éloges, Des-
préaux. || Recevoir une pièce, de théâtre à correc-
tion, la recevoir à là condition que l'auteur y fera
des corrections. || Terme, d'imprimerie. La correc-
tion des épreuves, action d'indiquer les fautes de
composition ou les changements à faire au texte
avant le tirage. Cette épreuve a très-peu de correc-
tions. Correction se dit aussi, en parlaut de celui qui
corrige, de l'action de, faire disparaître ces fautes,
|| Terme d'astronomie et de physique. Quantité
qu'il faut ajouter à une observation, à une me-
sure, etc. ou en retrancher, pour obtenir le vrai
résultat. || Terme de marine. Corrections des routes,
corrections qu'on applique à la route et au rumb de
vent, pour avoir une détermination plus précise du
point d'arrivée. || 2" Terme de rhétorique. Figure
par laquelle l'orateur semble se reprendre pour
rétracter plus ou moins ce qu'il a dit. || Sauf
correction, sous correction, locution dont on se
sert pour modifier ce qu'on vient de dire. Il me
semble, sauf correction, que ceci ne vous regarde
pas, p. L. COUR. Lett.i, 64/ Je pense, sauf cor-
rection, qu'il a le diable au corps, MOL. l'Av. i, 8.
|| 3° Terme de pharmacie. Opération où l'on fait
usage d'un correctif pour tempérer la force de cer-
taines substances. || 4" Réprimande, admonition.
Qu'il faut mettre la poids d'une vie exemplaire A
ces corrections qu'aux autres on veut faire, MOL.
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