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lieu. c. DELAV. Paria, i, 1. |] 2° Convive du roi,
nom, sous les rois Francs, d'un personnage qui était
dans la familiarité du roi, au nombre de ses fidèles.
La loi Salique distinguait chez les Romains le con-
vive du roi, pour la mort duquel elle donnait trois
cents sous de composition, du Romain possesseur à
qui elle en donnait cent, et du Romain tributaire à
qui elle n'en donnait que quarante-cinq, MONTESQ.
Esp. xxx, 25.
— ÉTYM. Lat. convira, de convivere, decum, avec,
et vivere, vivre. Dans le xvi° siècle, convive, ve-
nant de convivium, signifiait repas. Antérieurement
cotvsive au féminin avait signifié manière de vivre,
manière d'être, état, disposition.
j- CONVIVIABLE (kon-vi-vi-a-bl'), adj. Mot de
Brillât-Savarin. Qui traite des festins. X l'époque
dont nous nous occupons, la poésie conviviable su-
bit une modification nouvelle , BRILLÂT-SAVARIN ,
dans BESCHERELLE. || Ce mot est barbare.
— ÉTYM. Voy. CONVIVIAL.
f CONVIVIAL, ALE (kon-vi-vi-al, a-P), adj. Mot
de Brillât-Savarin. Qui a rapport aux festins. Des
esclaves étaient spécialement attachés à chaque
fonction conviviale, et ces fonctions étaient minu-
tieusement distinguées, BRILLÂT-SAVARIN, dans BES-
CHERELLE. || Ce mot est régulier.
— ÉTYM. Latin convirium., de conviva, convive,
t CONVIVIALITE (kon-vi-vi-a-li-té), s. f. Mot
de Brillât-Savarin. Goût des réunions joyeuses et
des festins. Un esprit général de convivialité s'est
répandu dans toutes les classes de la société, BRIL-
LÂT-SAVARIN, dans BESCHERELLE.
— ÉTYM. Convivial.
f CONVIVIAT (kon-vi-vi-a), s. m. Mot de Brillât-
Savarin. Durée obligée de la présence d'un convive
dans un repas. Souvent, au milieu des festins les
plus somptueux, le plaisir d'observer m'a sauvé des
ennuis du conviviat, BRILLÂT-SAVARIN, dans BESCHE-
RELLE.
t CONVOCABLE (kon-vo-ka-bP), adj.. Qui peut
être convoqué.
— ÉTYM. Convoquer.
t CONVOCATEUR. (kon-vo-ka-teur), s. m. Celui
qui convoque. Tous ne considéreront que vous [le ré-
gent] comme convocateur et moteur de l'assemblée
[dos étals généraux], ST-SIM. 405, 70. Obéir, parce
que tous les bons citoyens ont reconnu que le roi est
Je convocateur naturel et le législateur provisoire des
états généraux, MIRABEAU, Collection, t. i, p. 153.
— ÉTYM. Convoquer.
CONVOCATION (k'on-vo-ka-sion; en poésie, de
cinq syllabes),_s. f. Action de convoquer. La convo-
cation d'une assemblée. Du temps de Charlemagne,
on était obligé sous de grandes peines de se rendre
à la convocation pour quelque guerre que ce fût,
MONTESQ. Esp. xxxi, 27. La lettre de convocation de
l'empereur est adressée à saint Cyrille, patriarche
d'Alexandrie, et aux métropolitains, DUMARSAIS 3
Lib.-Égl. gallic. p'art. u, max. 8.
— HIST. xiv* s. Après ce que Appius Claudius ot
exposé la cause de la convocation, BERCHEURE, f°63,
verso. Il prent église pour convocation ou congréga-
tion gênerai du pueple, ORESME, Thèse de MEUNIER.
|! xv s. En vous ne en autre n'a nulle bonne vertu
se elle ne vient de Dieu ; si aiez tous jours le cueur
en Dieu et en la verlu, c'est assavoir en la convoca-
tion en quoi vous estes convoqué, le Jouvencel,
f°77, dans LACURNE. || xvi" s. Jusques à la convoca-
tion et détermination du concile, M. DU BELL. 184.
— ÉTYM. Provenç. convocalio; espagn. convoca-
cion; ital. convocasiûnc; du latin convocationem, de
convocare, convoquer.
CONVOI (kon-voi), s. m. || 1° Terme de guerre. Un
certain nombre de chariots qui portent des vivres,
des munitions, sous la protection d'une escorte. On
a fait entrer un convoi dans la place. Sur cette route
[de Moscou] deux convois considérables venaient de
tomber au pouvoir de l'ennemi :l'un, par la négli-
gence de son chef, qui se tua de désespoir; l'autre,
par la lâcheté d'un officier qu'on allait punir quand
la retraite commença, SÉGUR, Hist. de Napol. vm,
10. || L'escorte du convoi. Le convoi a été battu.
|| 2° Le corbillard, les voitures, et les personnes qui
accompagnent un défunt au cimetière. Aller, assis-
ter au convoi d'un ami. Le convoi du pauvre. Sous
Ptolémée Lagus, le boeuf Apis étant mort de vieillesse,
la dépense de son convoi, outre les frais ordinaires,
monta à plus de cinquante mille écus, ROLLIN, Hist.
anc. OEuvres, 1.1, p. 74, dans POUGENS. Une place
au sépulcre est un don que l'on brigue; Les morts
vont au tombeau par immenses convois, LAMART.
Joe. ix, 336. J] Fig. Bossuet vient lui-même à la
suite du convoi de tant de générations, marchant
appuyé sur Isaïe et sur Jérémie, CHATEAUBR. GCnie,
m, ni, 8. || 3°Dans les chemins de fer, suite de
voitures attachées les unes aux autres, qui accomplis-
sent un voyage. Il prit le premier convoi. ||.4°Termede
marine. Nombre de bâtiments de commerce qui na-
viguent sous la protection de vaisseaux de guerre.
Nous avions trois frégates pour escorter notre con-
voi. Les flottes d'Auguste eurent pour objet principal
la sûreté des convois et la communication des diverses
parties de l'empire, MONTESQ. Rom. l 3. Le peuple de
Sinope, affligé de la famine, consentit de céder le
dieu [une statue du dieu] à Ptolémée pour un con-
voi de blé qu'il leur envoya, ROLLIN, Hist. anc.
OEuvres, t. vn, p. 289, dans POUGENS. ]| L'escorte
même. Le convoi repoussa l'attaque des corsaires.
|| Ordre de convoi, ordre de file dans lequel les
vaisseaux gouvernent largue ou vent arrière. || 5° Au-
trefois, convoi de Bordeaux, nom d'un bureau du
roi, établi à Bordeaux pour la perception des droits
qui se levaient, par mer seulement, sur six ou sept
sortes de marchandises, telles que les vins, les
eaux-de-vie, les prunes, etc.
— HIST. xv" s. Messire Thomas fit lier messire
Hue sur un cheval et le faisoit ainsi mener par dé-
rision après la route et le convoi de la roine, PROISS.
I, i, 23. Beau sire, dit le chevalier, voulez nul con-
voy [escorte] ? nenny, dit Lancelot. Allez donques à
la garde du créateur, en quelque lieu que vous soyez,
Lancelot du Lac, t. n, f°35. ||xvics. Enai : Ne fai-
sons point le convoi de Limoges? —- Foeneste : Co-
rnent? — Enai : Quelques Limousins passèrent une
nuict à se convoier, D'AUE. Fcen. il, 19. Le duc,
pressé de famine, envoia le marquis de Favarre
pour servir de convoi aux vivres qu'il envoioit cher-
cher vers Grenade, ID. Hist. i, 352. 11 signala son
retour aux chrestiens, en chargeant Capigi et un
chaoux qui conduisoit l'argent, et tua le convoi, n>.
Hist. il, 389. Et voyant le bateau qui s'enfuyoit de
moy, Parlant à Marion, je chantay ceconvoy, RONS.
162. L'heure du convoy de l'enterrement, AMYOT,
Solon, 4t.-
— ÉTYM. Voy. CONVOYER.
t CONVOIEMENT (kon-voî-man), s. m. Terme de
marine. Escorte d'un convoi de bâtiments de com-
merce.
— ÉTYM. Convoyer.
CONVOITABLE.(kon-voi-ta-bP), adj. Que l'on
peut convoiter. Cela n'est guère convoitable.
— HIST. xiV s. Bien convoitable, ORESME, Thèse
de MEUNIER.
— ÉTYM. Convoiter.
CONVOITÉ, ÉE (kon-voi-té, tée), part, passé. Les
honneurs convoités par l'ambition.
CONVOITER (kon-voi-té), v. a. || 1° Désirer avi-
dement. Il ne faut point convoiter le bien d'autrui.
|| Absolument. Voilà comment j'appris à convoiter
en silence, à me cacher, à dissimuler, à mentir,
à dérober enfin, J. J. ROUSS. Confess. i. |j 2° En
particulier, désirer une femme. Vous épouse/ ma
fille, et convoitez ma femme, MOL. Tart. iv, 7.
|| Absolument. La chair convoite contre l'esprit,
BOSS. Dang. I. Certes je ne sais pas quelle cha-
leur vous monte; Mais à convoiter, moi, je ne suis
pas si prompte, MOL. Tort, m, 2. || Proverbe. Qui tout
convoite tout perd.
— HIST. xnc s. Mais li vilains dit plainement : Que
qui tôt coveite tôt pert, BENOÎT, t. i, p. 414, v. 9597.
Naboth de Jezrael out une vigne veisine e mult près
del paleis lu rei Acbab; e li reis la cuveitad, Rois,
329. || XIII 0 s. Car fors à estre as chans [champs]
moût durement [ellej convoite, Berle, xxix. Cascuns
estoit convoitans et desirans de conquerre ses ane-
mis, H. DE VALENC. VI. Qui tout convoite tout piert,
Chr. de Mains, 238. Quant li quens Ferransl'oïensi
parler, si le creut corne fols que il fu, et convoita
la terre, et quida trop grant cose de soi, ib. 144.
Voir dist li livres et savoir : Qui tôt covoite trestot
pert, Ren. 14391. Sachiés que nul à droit n'i va,
Ne n'a pas entencion droite, Qui sans plus délit y
convoite, la Rose, 4440. Car c'est la riens [chose]
qu'il plus convoite, ib. 3310. Et si disons noz de
celles desqueles la compaignie est convoitie por lor
joneche ou por lor biaté, BEAUM.-41. Il covoita àoïr
lor canrHons et à veir quix gens c'estoient, ID. LXIX, 21.
Ne convoite pas sus ton peuple, ne charge pas de
toute [maltôte] ne de taille, JOÏNV. 300. || xiv s.
Affin que, par la resgarder, l'en ne fust tempté
delà [Hélène] convoiter, car elle estoit très belle,
ORESME, Eth. 55. Comme il se fait mauvais meller
de larrechin, Ne convoilier aussi la femme à son
voisin, Baud. de Seb. vu, 742. Quand ung bon es-
previer a chacïé une aloe bas et hault, et il l'a lais-
sie si hault comme on puet regarder, et ung autre
esprevier la convoitie et on le laisse aler.... Ifodus,
f° ci. || xv* Et le roi leur envoyoit grand et grand
argent pour payer leurs frais et despartir à ces sei-
gneurs d'Allemagne qui ne convoitaient autre chose.
FROISS. i, i, 66. Tel convoite qui a assez, LEROUX
DE LINCY, PrOV. t. II, p. 420. || XVIe S. X qui suffit
ce que Dieu donne, Plus a que tel porte couronne;
Fol est qui convoite autrui terre Pour tousjours de-
meurer en guerre, LEROUX DE LINCY, Prov. t. n,
p. 230. Qui plus a plus convoite, ID. t!>. p. 402.
— ÉTYM. Wallon, cowèter; provenç. cobeilar,
cubitar; catal. copdiciar; espugn. codiciar; portug.
cubicar; ital. cubitare; mot formé du bas-latin cu-
pidilia (voy. CONVOITISE).
f CONVOITEUR, EUSE (kon-voi-teur, teû-z'),
s. m. et f. Celui, celle qui convoite. Maints convoi-
teurs de biens se tenaient à l'affût, CAS. DELAVJGNE,
Coméd. i, 2.
t CONV01TETJSEMENT (kon-voi-teû-ze-man),
adv. D'une manière convoiteuse.
— HIST. xivc s. Gaing non moins convoiteusement
que laidement croissant, ORESME, Thèse de MEU-
NIER.
— ÉTYM. Convoiteuse, et le suffixe ment.
CONVOITEUX, EUSE (kon-voi-teû, teû-z*), ad].
Oui convoite. Convoiteux de gloire, de richesse.
Que son coeur convoiteux d'avarice ne crève, RÉ-
GNIER . Sot. x. Si ton coeur convoiteux est si vif et
si chaud, ID. Épit. i. L'amour, comme tu sais, est
un enfant gourmand; Et, pour rassasier sa faim
trop convoiteuse, Je trouve des soupirs une viande
creuse, TH. CORN. l'Amour à la mode, iv, 7. || Sub-
stantivement. Cette part du récit s'adresse aux con-
voiteux ; L'avare aura pour lui le reste de l'exemple,
LA FONT. Fabl. VIII, 27.
— HIST. xne s. Là fu li juste sancs venduz et acha-
tez; As Gieus est Judas li coveitus alez, Th. le
mart. 137. || xme s. Ains commencierent li covoi-
teus de là en avant à retenir les choses, VILLEH.
CVIII. Je concis tant la manière de Lombars que il
sont par nature convoiteus de gaaigner, Chr. de
Rains, 121. Et Ysengrin moult s'en merveille, Qui
defors fu moult angoisseus Et des anguilles eovoi-
leus, lien. 974. A Dangier suis venu honteus, De
ma pès fere convoiteus, la llose, 3164. || xiVs. Les
convoiteux dient que ce sont richesses, ORESME, Eth.
llll. Convoiteux et malicieux changeurs, Ordonn.
des rois de France, t. m, p. 322. || xv s. [Messire
Geffroy ayant songé à corrompre le capitaine Aimery]
s'y inclina, pourtant que celui Aimery estoit Lom-
bard, et Lombars de leur nature 7 sont convoiteux,
FROISS. i, :. 326. Et dirent bien [les chevaliers] que
or et argent y estoient efforcéement accourus d'An-
gleterre, et que François sont trop convoiteux. ID.
I, l, 10. || XVIe s. Esprits volages et trop convoiteux
de nouveauté, CALV. Instit. 356. Nul ne cognoist
estre avare, nul convoiteux; encores les aveugles
demandent un guide; nous nous fourvoyons de nous
mesmes, MONT, m, 106.
— ÉTYM. Provenç. cobeitos, cubitos ; espagn. co-
dicioso ; portug. cubiçoso; ital. cubiloso ; mot formé
du bas-latin cupiditia (voy. CONVOITISE).
CONVOITISE (kon-voi-ti-z'), s. f. Désir immodéré
de posséder quelque chose. Regarder quelque chose
d'unoeilde convoitise. La convoitise ne se peut pres-
crire des bornes, \AUGEL. Q. C. liv. X, dans RICHE-
LET. La convoitise perdit l'un, L'autre périt par
l'avarice, LA FONT. Fabl. vin, 27. Si l'être de l'homme
est borné, sa convoitise ne l'est pas, BOURD. Pensées,
t. u, p. 424. Cet appareil entretienne feu de la con-
voitise, BOSS. Lett. 181. Les yeux accoutumés à voir
la figure de ce monde qui passe, parles endroits les
plus éclatants, sont toujours prêts à se fermer, lors-
qu'ils ne trouvent rien qui flatte leur curiosité ou
leur convoitise, FLÉCH. Madame de Montausier.
— HIST. xirr s. Puisqu'aillors [je] n'ai convoitise
[d'amour], Bien i'i deûsse trover [merci], dans Coud,
p. 119. Et [que ma clame] sache bien de verte Que
j'ai plus grant convoitise De s'amour que de santé,
AUBOINS DESEZANNE, Romane, p. 127. Et de faire tout
bien fu en grant convoitise, Berte, vi. Covoitise,
qui est racine de tous maus, VILLEH. CVIII. Après
fu painte Coveitise : C'est celé qui les gens atise De
prendre et de noient donner, Et les grans avoirs
aûner, la Rose, 169. Convoitise, qui.est herbergie
en cuer de juge, pot fere de maus mult, 'BEAUK.
XL, 23. Si que la vile ne soit pas.damacie par lo'-
convoitise de malversement retenir les biens du
commun, ID. L, 6. C'est aperte malvestés d'avoir
convent à, aidier à aucun, et après faillir par con-
voitise, ID. v, 6. La convoitise qui est en vous,
IOINV. 291. [) xiv" s. Pour ce que il ont convoitisse
de donner et de despehdre, il ne font force ne
CON
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lieu. c. DELAV. Paria, i, 1. |] 2° Convive du roi,
nom, sous les rois Francs, d'un personnage qui était
dans la familiarité du roi, au nombre de ses fidèles.
La loi Salique distinguait chez les Romains le con-
vive du roi, pour la mort duquel elle donnait trois
cents sous de composition, du Romain possesseur à
qui elle en donnait cent, et du Romain tributaire à
qui elle n'en donnait que quarante-cinq, MONTESQ.
Esp. xxx, 25.
— ÉTYM. Lat. convira, de convivere, decum, avec,
et vivere, vivre. Dans le xvi° siècle, convive, ve-
nant de convivium, signifiait repas. Antérieurement
cotvsive au féminin avait signifié manière de vivre,
manière d'être, état, disposition.
j- CONVIVIABLE (kon-vi-vi-a-bl'), adj. Mot de
Brillât-Savarin. Qui traite des festins. X l'époque
dont nous nous occupons, la poésie conviviable su-
bit une modification nouvelle , BRILLÂT-SAVARIN ,
dans BESCHERELLE. || Ce mot est barbare.
— ÉTYM. Voy. CONVIVIAL.
f CONVIVIAL, ALE (kon-vi-vi-al, a-P), adj. Mot
de Brillât-Savarin. Qui a rapport aux festins. Des
esclaves étaient spécialement attachés à chaque
fonction conviviale, et ces fonctions étaient minu-
tieusement distinguées, BRILLÂT-SAVARIN, dans BES-
CHERELLE. || Ce mot est régulier.
— ÉTYM. Latin convirium., de conviva, convive,
t CONVIVIALITE (kon-vi-vi-a-li-té), s. f. Mot
de Brillât-Savarin. Goût des réunions joyeuses et
des festins. Un esprit général de convivialité s'est
répandu dans toutes les classes de la société, BRIL-
LÂT-SAVARIN, dans BESCHERELLE.
— ÉTYM. Convivial.
f CONVIVIAT (kon-vi-vi-a), s. m. Mot de Brillât-
Savarin. Durée obligée de la présence d'un convive
dans un repas. Souvent, au milieu des festins les
plus somptueux, le plaisir d'observer m'a sauvé des
ennuis du conviviat, BRILLÂT-SAVARIN, dans BESCHE-
RELLE.
t CONVOCABLE (kon-vo-ka-bP), adj.. Qui peut
être convoqué.
— ÉTYM. Convoquer.
t CONVOCATEUR. (kon-vo-ka-teur), s. m. Celui
qui convoque. Tous ne considéreront que vous [le ré-
gent] comme convocateur et moteur de l'assemblée
[dos étals généraux], ST-SIM. 405, 70. Obéir, parce
que tous les bons citoyens ont reconnu que le roi est
Je convocateur naturel et le législateur provisoire des
états généraux, MIRABEAU, Collection, t. i, p. 153.
— ÉTYM. Convoquer.
CONVOCATION (k'on-vo-ka-sion; en poésie, de
cinq syllabes),_s. f. Action de convoquer. La convo-
cation d'une assemblée. Du temps de Charlemagne,
on était obligé sous de grandes peines de se rendre
à la convocation pour quelque guerre que ce fût,
MONTESQ. Esp. xxxi, 27. La lettre de convocation de
l'empereur est adressée à saint Cyrille, patriarche
d'Alexandrie, et aux métropolitains, DUMARSAIS 3
Lib.-Égl. gallic. p'art. u, max. 8.
— HIST. xiv* s. Après ce que Appius Claudius ot
exposé la cause de la convocation, BERCHEURE, f°63,
verso. Il prent église pour convocation ou congréga-
tion gênerai du pueple, ORESME, Thèse de MEUNIER.
|! xv s. En vous ne en autre n'a nulle bonne vertu
se elle ne vient de Dieu ; si aiez tous jours le cueur
en Dieu et en la verlu, c'est assavoir en la convoca-
tion en quoi vous estes convoqué, le Jouvencel,
f°77, dans LACURNE. || xvi" s. Jusques à la convoca-
tion et détermination du concile, M. DU BELL. 184.
— ÉTYM. Provenç. convocalio; espagn. convoca-
cion; ital. convocasiûnc; du latin convocationem, de
convocare, convoquer.
CONVOI (kon-voi), s. m. || 1° Terme de guerre. Un
certain nombre de chariots qui portent des vivres,
des munitions, sous la protection d'une escorte. On
a fait entrer un convoi dans la place. Sur cette route
[de Moscou] deux convois considérables venaient de
tomber au pouvoir de l'ennemi :l'un, par la négli-
gence de son chef, qui se tua de désespoir; l'autre,
par la lâcheté d'un officier qu'on allait punir quand
la retraite commença, SÉGUR, Hist. de Napol. vm,
10. || L'escorte du convoi. Le convoi a été battu.
|| 2° Le corbillard, les voitures, et les personnes qui
accompagnent un défunt au cimetière. Aller, assis-
ter au convoi d'un ami. Le convoi du pauvre. Sous
Ptolémée Lagus, le boeuf Apis étant mort de vieillesse,
la dépense de son convoi, outre les frais ordinaires,
monta à plus de cinquante mille écus, ROLLIN, Hist.
anc. OEuvres, 1.1, p. 74, dans POUGENS. Une place
au sépulcre est un don que l'on brigue; Les morts
vont au tombeau par immenses convois, LAMART.
Joe. ix, 336. J] Fig. Bossuet vient lui-même à la
suite du convoi de tant de générations, marchant
appuyé sur Isaïe et sur Jérémie, CHATEAUBR. GCnie,
m, ni, 8. || 3°Dans les chemins de fer, suite de
voitures attachées les unes aux autres, qui accomplis-
sent un voyage. Il prit le premier convoi. ||.4°Termede
marine. Nombre de bâtiments de commerce qui na-
viguent sous la protection de vaisseaux de guerre.
Nous avions trois frégates pour escorter notre con-
voi. Les flottes d'Auguste eurent pour objet principal
la sûreté des convois et la communication des diverses
parties de l'empire, MONTESQ. Rom. l 3. Le peuple de
Sinope, affligé de la famine, consentit de céder le
dieu [une statue du dieu] à Ptolémée pour un con-
voi de blé qu'il leur envoya, ROLLIN, Hist. anc.
OEuvres, t. vn, p. 289, dans POUGENS. ]| L'escorte
même. Le convoi repoussa l'attaque des corsaires.
|| Ordre de convoi, ordre de file dans lequel les
vaisseaux gouvernent largue ou vent arrière. || 5° Au-
trefois, convoi de Bordeaux, nom d'un bureau du
roi, établi à Bordeaux pour la perception des droits
qui se levaient, par mer seulement, sur six ou sept
sortes de marchandises, telles que les vins, les
eaux-de-vie, les prunes, etc.
— HIST. xv" s. Messire Thomas fit lier messire
Hue sur un cheval et le faisoit ainsi mener par dé-
rision après la route et le convoi de la roine, PROISS.
I, i, 23. Beau sire, dit le chevalier, voulez nul con-
voy [escorte] ? nenny, dit Lancelot. Allez donques à
la garde du créateur, en quelque lieu que vous soyez,
Lancelot du Lac, t. n, f°35. ||xvics. Enai : Ne fai-
sons point le convoi de Limoges? —- Foeneste : Co-
rnent? — Enai : Quelques Limousins passèrent une
nuict à se convoier, D'AUE. Fcen. il, 19. Le duc,
pressé de famine, envoia le marquis de Favarre
pour servir de convoi aux vivres qu'il envoioit cher-
cher vers Grenade, ID. Hist. i, 352. 11 signala son
retour aux chrestiens, en chargeant Capigi et un
chaoux qui conduisoit l'argent, et tua le convoi, n>.
Hist. il, 389. Et voyant le bateau qui s'enfuyoit de
moy, Parlant à Marion, je chantay ceconvoy, RONS.
162. L'heure du convoy de l'enterrement, AMYOT,
Solon, 4t.-
— ÉTYM. Voy. CONVOYER.
t CONVOIEMENT (kon-voî-man), s. m. Terme de
marine. Escorte d'un convoi de bâtiments de com-
merce.
— ÉTYM. Convoyer.
CONVOITABLE.(kon-voi-ta-bP), adj. Que l'on
peut convoiter. Cela n'est guère convoitable.
— HIST. xiV s. Bien convoitable, ORESME, Thèse
de MEUNIER.
— ÉTYM. Convoiter.
CONVOITÉ, ÉE (kon-voi-té, tée), part, passé. Les
honneurs convoités par l'ambition.
CONVOITER (kon-voi-té), v. a. || 1° Désirer avi-
dement. Il ne faut point convoiter le bien d'autrui.
|| Absolument. Voilà comment j'appris à convoiter
en silence, à me cacher, à dissimuler, à mentir,
à dérober enfin, J. J. ROUSS. Confess. i. |j 2° En
particulier, désirer une femme. Vous épouse/ ma
fille, et convoitez ma femme, MOL. Tart. iv, 7.
|| Absolument. La chair convoite contre l'esprit,
BOSS. Dang. I. Certes je ne sais pas quelle cha-
leur vous monte; Mais à convoiter, moi, je ne suis
pas si prompte, MOL. Tort, m, 2. || Proverbe. Qui tout
convoite tout perd.
— HIST. xnc s. Mais li vilains dit plainement : Que
qui tôt coveite tôt pert, BENOÎT, t. i, p. 414, v. 9597.
Naboth de Jezrael out une vigne veisine e mult près
del paleis lu rei Acbab; e li reis la cuveitad, Rois,
329. || XIII 0 s. Car fors à estre as chans [champs]
moût durement [ellej convoite, Berle, xxix. Cascuns
estoit convoitans et desirans de conquerre ses ane-
mis, H. DE VALENC. VI. Qui tout convoite tout piert,
Chr. de Mains, 238. Quant li quens Ferransl'oïensi
parler, si le creut corne fols que il fu, et convoita
la terre, et quida trop grant cose de soi, ib. 144.
Voir dist li livres et savoir : Qui tôt covoite trestot
pert, Ren. 14391. Sachiés que nul à droit n'i va,
Ne n'a pas entencion droite, Qui sans plus délit y
convoite, la Rose, 4440. Car c'est la riens [chose]
qu'il plus convoite, ib. 3310. Et si disons noz de
celles desqueles la compaignie est convoitie por lor
joneche ou por lor biaté, BEAUM.-41. Il covoita àoïr
lor canrHons et à veir quix gens c'estoient, ID. LXIX, 21.
Ne convoite pas sus ton peuple, ne charge pas de
toute [maltôte] ne de taille, JOÏNV. 300. || xiv s.
Affin que, par la resgarder, l'en ne fust tempté
delà [Hélène] convoiter, car elle estoit très belle,
ORESME, Eth. 55. Comme il se fait mauvais meller
de larrechin, Ne convoilier aussi la femme à son
voisin, Baud. de Seb. vu, 742. Quand ung bon es-
previer a chacïé une aloe bas et hault, et il l'a lais-
sie si hault comme on puet regarder, et ung autre
esprevier la convoitie et on le laisse aler.... Ifodus,
f° ci. || xv* Et le roi leur envoyoit grand et grand
argent pour payer leurs frais et despartir à ces sei-
gneurs d'Allemagne qui ne convoitaient autre chose.
FROISS. i, i, 66. Tel convoite qui a assez, LEROUX
DE LINCY, PrOV. t. II, p. 420. || XVIe S. X qui suffit
ce que Dieu donne, Plus a que tel porte couronne;
Fol est qui convoite autrui terre Pour tousjours de-
meurer en guerre, LEROUX DE LINCY, Prov. t. n,
p. 230. Qui plus a plus convoite, ID. t!>. p. 402.
— ÉTYM. Wallon, cowèter; provenç. cobeilar,
cubitar; catal. copdiciar; espugn. codiciar; portug.
cubicar; ital. cubitare; mot formé du bas-latin cu-
pidilia (voy. CONVOITISE).
f CONVOITEUR, EUSE (kon-voi-teur, teû-z'),
s. m. et f. Celui, celle qui convoite. Maints convoi-
teurs de biens se tenaient à l'affût, CAS. DELAVJGNE,
Coméd. i, 2.
t CONV01TETJSEMENT (kon-voi-teû-ze-man),
adv. D'une manière convoiteuse.
— HIST. xivc s. Gaing non moins convoiteusement
que laidement croissant, ORESME, Thèse de MEU-
NIER.
— ÉTYM. Convoiteuse, et le suffixe ment.
CONVOITEUX, EUSE (kon-voi-teû, teû-z*), ad].
Oui convoite. Convoiteux de gloire, de richesse.
Que son coeur convoiteux d'avarice ne crève, RÉ-
GNIER . Sot. x. Si ton coeur convoiteux est si vif et
si chaud, ID. Épit. i. L'amour, comme tu sais, est
un enfant gourmand; Et, pour rassasier sa faim
trop convoiteuse, Je trouve des soupirs une viande
creuse, TH. CORN. l'Amour à la mode, iv, 7. || Sub-
stantivement. Cette part du récit s'adresse aux con-
voiteux ; L'avare aura pour lui le reste de l'exemple,
LA FONT. Fabl. VIII, 27.
— HIST. xne s. Là fu li juste sancs venduz et acha-
tez; As Gieus est Judas li coveitus alez, Th. le
mart. 137. || xme s. Ains commencierent li covoi-
teus de là en avant à retenir les choses, VILLEH.
CVIII. Je concis tant la manière de Lombars que il
sont par nature convoiteus de gaaigner, Chr. de
Rains, 121. Et Ysengrin moult s'en merveille, Qui
defors fu moult angoisseus Et des anguilles eovoi-
leus, lien. 974. A Dangier suis venu honteus, De
ma pès fere convoiteus, la llose, 3164. || xiVs. Les
convoiteux dient que ce sont richesses, ORESME, Eth.
llll. Convoiteux et malicieux changeurs, Ordonn.
des rois de France, t. m, p. 322. || xv s. [Messire
Geffroy ayant songé à corrompre le capitaine Aimery]
s'y inclina, pourtant que celui Aimery estoit Lom-
bard, et Lombars de leur nature 7 sont convoiteux,
FROISS. i, :. 326. Et dirent bien [les chevaliers] que
or et argent y estoient efforcéement accourus d'An-
gleterre, et que François sont trop convoiteux. ID.
I, l, 10. || XVIe s. Esprits volages et trop convoiteux
de nouveauté, CALV. Instit. 356. Nul ne cognoist
estre avare, nul convoiteux; encores les aveugles
demandent un guide; nous nous fourvoyons de nous
mesmes, MONT, m, 106.
— ÉTYM. Provenç. cobeitos, cubitos ; espagn. co-
dicioso ; portug. cubiçoso; ital. cubiloso ; mot formé
du bas-latin cupiditia (voy. CONVOITISE).
CONVOITISE (kon-voi-ti-z'), s. f. Désir immodéré
de posséder quelque chose. Regarder quelque chose
d'unoeilde convoitise. La convoitise ne se peut pres-
crire des bornes, \AUGEL. Q. C. liv. X, dans RICHE-
LET. La convoitise perdit l'un, L'autre périt par
l'avarice, LA FONT. Fabl. vin, 27. Si l'être de l'homme
est borné, sa convoitise ne l'est pas, BOURD. Pensées,
t. u, p. 424. Cet appareil entretienne feu de la con-
voitise, BOSS. Lett. 181. Les yeux accoutumés à voir
la figure de ce monde qui passe, parles endroits les
plus éclatants, sont toujours prêts à se fermer, lors-
qu'ils ne trouvent rien qui flatte leur curiosité ou
leur convoitise, FLÉCH. Madame de Montausier.
— HIST. xirr s. Puisqu'aillors [je] n'ai convoitise
[d'amour], Bien i'i deûsse trover [merci], dans Coud,
p. 119. Et [que ma clame] sache bien de verte Que
j'ai plus grant convoitise De s'amour que de santé,
AUBOINS DESEZANNE, Romane, p. 127. Et de faire tout
bien fu en grant convoitise, Berte, vi. Covoitise,
qui est racine de tous maus, VILLEH. CVIII. Après
fu painte Coveitise : C'est celé qui les gens atise De
prendre et de noient donner, Et les grans avoirs
aûner, la Rose, 169. Convoitise, qui.est herbergie
en cuer de juge, pot fere de maus mult, 'BEAUK.
XL, 23. Si que la vile ne soit pas.damacie par lo'-
convoitise de malversement retenir les biens du
commun, ID. L, 6. C'est aperte malvestés d'avoir
convent à, aidier à aucun, et après faillir par con-
voitise, ID. v, 6. La convoitise qui est en vous,
IOINV. 291. [) xiv" s. Pour ce que il ont convoitisse
de donner et de despehdre, il ne font force ne
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