CON
CONVERSION (kon-vèr-sion; en poésie, de quatre
«yïlabes), s. f. || i° Action de tourner; mouvement
qui fait tourner. || Terme de mécanique. Centre de
conversion, point autour duquel un corps, quand il
est sollicité au mouvement, tourne ou tend à tour-
ner. || Terme de théorie militaire. Changement de
front. Quart de conversion, mouvement qui fait
tourner la tête de bataillon où était le flanc. Ceux-ci,
craignant d'être enveloppés de toutes parts, firent
un quart de conversion, ROLLIN, Hist. anc. OEuvres,
t. iv, p. 169, dans POUGENS. || Terme de marine.
Mouvement circulaire exécuté par un corps de bâti-
ments évoluants. || 2° Transmutation. La conversion
des métaux vils en or. || Changement dans la forme.
La conversion des écus en pièces de cinq francs,
des toises en mètres. Il est étonnant, il est prodi-
gieux que la vaste étendue de la Pologne n'ait pas
déjà cent fois opéré la conversion du gouvernement
en despotisme, J. J. EOUSS. Gouvern. de Pologne,
ch. 5. || Terme de finance. La conversion des rentes,
l'élévation ou l'abaissement du taux ancien. || Terme
de jurisprudence. Changement d'un acte, d'une pro-
cédure en une autre. La conversion d'une obliga-
tion en rentes, d'un procès civil en un procès cri-
minel. || En médecine, conversion des maladies,
changement d'une maladie en une autre. || 3° Terme
de logique. Changement qu'on opère dans les pro-
positions, en faisant du sujet l'attribut et de l'attribut
le sujet, et qui est soumis à certaines règles selon que
les propositions sont universelles ou particulières,
affirmatives ou négatives, si l'on veut que la propo-
sition reste vraie après l'opération. Conversion de
proposition, c'est changer le sujet de la proposition
en attribut et l'attribut en sujet, sans que la propo-
sition cesse d'être vraie, si elle l'était auparavant, Lo-
gique de Port-Royal, 2° partie, ch. 14. |j4° Terme
d'arithmétique. Proportion par conversion, com-
paraison de l'antécédent avec la différence qui est
entre l'antécédent et le conséquent, dans chaque
rapport. || Conversion d'un nombre, autre manière
de l'exprimer, || Terme d'algèbre. Conversion des
équations, expulsion des facteurs ou dénominateurs
qui contiennent l'inconnue. || Terme d'astronomie.
Conversion de degrés, action de convertir les degrés
en temps et les temps en degrés. 11 5° Action de tirer
les âmes hors d'une religion qu'on croit" fausse pour
les faire entrer dans une religion qu'on croit vraie.
Saint Paul fut l'instrument de la conversion des gen-
tils. La conversion de protestants au catholicisme,
de catholiques au protestantisme. La conversion au
mahométisme de populations noires dans l'intérieur
de l'Afrique. La mort d'Antiochus digne de son im-
piété et de son orgueil, sa fausse conversion du-
rant sa dernière maladie, et l'implacable colère
de Dieu sur ce roi superbe, BOSS. Hist. i, -lu.
C'est que la conversion du monde ne devait être
l'ouvrage ni des philosophes ni même des prophè-
tes; il était réservé au Christ, et c'était le fruit
de sa croix, m. ib. Il, H. Les conversions étaient
innombrables ; et ceux qui en ont été témoins ocu-
laires nous ont appris que, pendant trois ans de sé-
jour qu'elle a fait à la cour du roi son fils, la seule
chapelle royale a vu plus de trois cents convertis,
m. Reine d'Anglet. Deux sortes de personnes ont
besoin de conversion : les honnêtes païens, qui n'ont
que des vertus morales, et ceux qui ont commis de
grands crimes, m. Pensées détachées, 20. Nous fai-
sons cependant six mille lieues de mer pour la con-
version des Indes, des royaumes de Siam, de la
Chine et du Japon, c'est-à-dire pour faire très-sé-
rieusement à tous ces peuples des propositions qui
doivent leur paraître très-folles et très-ridicules, LA
BRUY. xvi. Qui peut douter que le clergé n'ait été
bien aise de la conversion de Clovis et qu'il n'en ait
même tiré de grands avantages? MONTESQ. Espr.
xxx, 24. C'est surtout dans le second siècle [de l'ère
chrétienne] qu'il faut rechercher les motifs de con-
version des savants et des gens du monde, parce
que c'est alors qu'ils sont venus en foule dans l'E-
glise, CONDILLAC, Hist. anc. xv, 10. Il [Flécbier] se
plaint de ce que les nouveaux convertis, qui, étant
protestants, n'allaient point aux spectacles, y al-
laient depuis leur conversion, D'ALEMB. Éloges,
Fléchier. || Conversion de saint Paul, fête qui se cé-
lèbre le 2B janvier. || Retour aux pratiques de la re-
ligion qu'on négligeait. Soutenir une conversion
naissante par de saints entretiens, HASS. Confér.
Conduite dans le monde. La conversion véritable
consiste à s'anéantir devant cet Être souverain qu'on
a irrité tant de fois et qui peut nous perdre légiti-
mement à toute heure, PASC. Pensées, part, n,
art. 6. || Par extension, retour à une bonne con-
duite, i* conversion de ce mauvais sujet qui c'est
CON
enfin rangé. ||Enun sens encore moins particulier,
changement d'avis sur quelque point important. Une
société nouvelle [la société royale de médecine] dont
l'établissement dut faire espérer à M. Malouin la
prompte conversion des détracteurs de la médecine,
CONDOKCET, Malouin.
— HIST. XII' s. Par droit, chier frère, celebret
om ui par tôt le munde la conversion saint Pol, ki
maistres fut des païens, ST BERN. 554. || xrve s. Si
comme sont les conversions et les mouvemens du
soleil, ORESME, Eth. 66. || xvc S. Paris où de nouvel
estoit une conversion [troubles], rébellion et mur-
mures contre les nobles, et aussi estoit elle en Flan-
dres pareillement, Hist. de Loys III, duc de Bour-
bon, p. 200, dans LACURNE.
— ËTYM. Provenç. conversio, coversio; espagn.
conversion; ital. conversione; du latin conversio-
nem, de conversum, supin de convertere (voy. CON-
VERTIR) .
f CQNVERSIONISTE (kon-vèr-sio-ni-st') , s. m.
Partisan de la conversion des rentes.
— ÊTYM. Conversion.
fCONVERSO (kon-vêr-so), s. m. Terme de ma-
rine. Partie du tillac où l'on se réunit habituelle-
ment pour faire la conversation.
f CONVERTENTE (kon-vèr-tàn-f), adj. f. Terme
de logique. Proposition convertente, celle en la-
quelle une première a été changée par la conver-
sion. L'universelle : tout homme est animal, se
convertit en cette particulière : quelque animal est
homme. Cette dernière est la convertente.
CONVERTI, IE (kon-vèr-ti, tie) , part, passé.
|| 1° Qui a pris une autre nature. L'eau convertie
en vapeur par le feu. Son intérêt en amour converti
Lui fait aimer le chef du contraire parti, MAIR. SO-
phon. n, 2. Carthage est convertie en un désert
stérile, M. J. CHÉNIER, Gracques, n, 3. Sa première
flamme en haine convertie, CORN. Sertor. i, 2.
|| 2° Amené d'une religion à une autre. Achève tes
bontés, représente avec moi Les saints progrès des
coeurs convertis à ta foi, ROTROU, St-Gen. iv, 6. Les
Visigotbs convertis de l'arianisme, BOSS. Hist. i, H.
Il n'y a rien de plus remarquable que cette séparation
des Juifs incrédules d'avec les Juifs convertis au
christianisme, ID. Hist. u, 9. Il [le Sauveur] s'émeut
plus sensiblement sur les pécheurs convertis qui
sont sa nouvelle conquête; mais il réserve une plus
douce familiarité aux justes qui sont ses anciens et
perpétuels amis, m. Marie-Thér. || Substantivement.
Les convertis. Une convertie. Un nouveau converti.
Une nouvelle convertie. || Les nouveaux convertis,
nom que l'on donna, après la révocation de Nantes,
à ceux des protestants que la persécution contraignit
à entrer dans l'Église catholique. || Fig. Prêcher un
converti, chercher à convaincre quelqu'un qui est
de notre avis. || 3° Ramené à de meilleurs senti-
ments, soit de religion, soit de morale. Monsieur,
que j'ai de joie de vous voir converti ! il y a long-
temps que j'attendais cela, et voilà, grâce au ciel,
tous mes souhaits accomplis, MOL. D. Juan, v, 2.
|| Se dit ironiquement, dans le langage de la poli-
tique, de celui qui passe d'un parti à un autre par
un intérêt déguisé sous une fausse apparence de
conviction.
f CONVERTIBILITE ( kon-vèr-ti-bi-li-té ), s. f.
Qualité de ce qui est convertible.
— HIST. xme s. Car il s'ensieut, se chose est vaire
[vraie], Donques est ele nécessaire, Par la conver-
tibilité Devoir [vrai] et de nécessité, la Rose, 17417.
— ËTYM. Convertibililas, de convertibilis, con-
vertible.
CONVERTIBLE (kon-vèr-ti-bF), adj. || 1" Qui peut
être, converti en une autre chose. L'eau est conver-
tible en vapeur. Des obligations convertibles en ren-
tes. || 2° Terme de logique. Proposition convertible,
proposition qui peut avoir sa converse sans cesser
d'être vraie. Si tout homme est mortel, il ne suit
pas que tout mortel est homme; cette proposition
n'est pas convertible.
— HIST. an' s. Car tele vérité possible Ne puet
pas estre convertible Avec simple nécessité, Si comme
simple vérité, la Rose, 4 7436. ||xive s. Termes con-
vertibles, ORESME, Thèse de MEUNIER. ||xvie s. Avec
les confederez toutes promesses estoient seures et
convertibles en effets, D'AUB. Hist. n, 271.
— ÉTYM. Convertir; provenç. et espagn. conver-
tible ; ital. convertibile.
' f CONVERTIBLEMENT ( kon-vèr-ti-ble-man ),
adv. Terme de logique. D'une façon convertible.
— HIST. xivc s. Toute elettion est voluntaire; mais
il n'est pas ainsi que tout voluntaire est elettion ; et
pour ce n'est ce pas tout un convertiblement, ORESME,
Eth. 63. Des termes de ceste matière, aucuns en-
CON
795
sievent un l'autre convertiblement, ID. Thèse de
MEUNIER.
— ÉTYM. Convertible, et le suffixe ment. ;
CONVERTIR (kon-vèr-tir), v. a. || i° Transmuer
une chose en une autre. Les alchimistes espéraient
convertir en or les métaux qu'ils appelaient impar-
faits. Jésus-Christ convertit l'eau en vin. Convertir
du sucre en alcool. J'ai beau m'épuiser lés veines
Et tout mon sang en larmes convertir, MALH. v, 27.
Ce feu véhément Convertirait en soi le liquide élé-,
ment, Avant qu'il éteignit cette ardeur violente, RO-
TROU, Hercule mour. iv, 5. Savent-ils comment ce
ver [le ver à soie] convertit le suc d'une feuille en
filets d'or? ROLLIN, Traité des Études, v, 5. II lui
permit de convertir en rentes viagères ou. tontines
une partie de ses actions, RAYNAL,. fltrt. phil. lv,
19. || Fig. Convertir le doute en certitude. Les cu-
riosités de la nature sont une source féconde pour
l'imposture; elle convertit des phénomènes singu-
liers en prodiges, RAYN. Hist. I, il. || Terme de
droit. Changer la nature, l'espèce. Convertir une
obligation en contrat de constitution. Convertir une
peine corporelle en peine pécuniaire. || 2° Retirer
d'une religion et amener à une autre. Les missions
catholiques ont converti-beaucoup d'idolâtres. Les
musulmans convertissent à leur foi dans l'inté-
rieur de l'Afrique une multitude de nègres. Il fut
converti au protestantisme. Jésus-Christ, qui les
voulait convertir [les païens], parle d'en haut à saint
Paul qui en devait être le docteur, BOSS. Hist. n, 7.
Il faudrait les dompter et non les convertir , K. J.
CHÉNIER, Clmrles IX, m, 2. J'ai calmé les chagrins,
j'ai converti l'erreur, ID. Fénelon, ni, 2, || Amener
quelqu'un à des sentiments qu'il n'avait pas. Vous
l'avez converti à notre cause. || Absolument. On fait
des missions, on prêche, on convertit. || 3° Se
convertir, v. réfl. Se transmuer. L'alcool se con-
vertit en vinaigre. Tout ce qu'il a touché se con-
vertit en or, BOIL. Art p. ni. La peine corporelle se
convertissait en peine pécuniaire, MONTESQ. Èsp,
vi, 19. || Fig. Son amour se convertit en haine.
|| 4° Terme de logique. Ces deux propositions se
convertissent, sont la converse l'une de. l'autre.
|| 5° Quitter une fausse religion pour la vraie. Les
païens se convertirent. 1| Rentrer dans le sein de la
religion qu'on avait négligée. Mais, en priant pour
son âme, chrétiens, songeons à nous-mêmes; qu'at-
tendons-nous pour nous convertir? BOSS. Duch.
d'Orl. Ils se convertiront de leurs péchés, BOSS.
Hist. il, 7. Convertissez-vous à moi de tout votre
coeur, MASS. Car. Motifs de conv. Pendant une ai-
mable jeunesse On n'est bon qu'à se divertir; Et
quand le bel âge nous laisse, On n'est bon qu'à se
convertir, LA SABL. dans RICHELET.
— HIST. xe s. Cum Jonas propheta cel populum
habuit pretiet et convers, Fragment de Talenc.
p. 468. Quant il se erent convers de via sua mala,
ib. p. 469. || xie s. Ce velt li reis, [que] par amor
[elle se] convertisse, Ch. de Roi. CCLXVIII. ||xiie s
Tu convertis la meie plainte en goie [joie], Liber
psalm. p. 36. Convertide [changée] est la tue fuireur
[fureur], ib. p. 232. Et convertis saint Pol son com-
peignon, Rone. p. 48. Deus qui'l [qui le] mist enz
el règne, à vus le demandra; Vus l'avez à garder
quant se convertira, Th. le mart. 29. j| xme s. Et si-
tost que li aprentis iert à convenances au mestre,
il poiera cinq sols qui seront converti ou pourfit de
touz les maistres, Liv. des met. 55. Qui vuet pe~
cheors convertir Por eus faire à Dieu revenir, la
Rose, 12079. Enprès demenda l'en se sarrazin qui
a plusors femes, se convertist, laquelle il retendra,
Liv. dejust. 2ie. S'il sunt plege de deniers, et il
sunt converti en blé, ou en vin, ou en autre coze,
BEAUM. XLIII, H. Quant il convient qu'aucuns ait
damace, mix vaut qu'il soit converti en la souste-
nance de bone gent que de malvès, m. LIV, AS. Et
li cors qui les biens dévore, Si sera converti en
cendre, Guersai. 0 vous, fill des hommes, conver-
tissiez vous à moi, et ge auré pitié de vous, Psau-
tier, f° nô. Mes Diex atent, et por atendre Se flst
les braz en croiz estendre ; Ne veut pas que pechier-
res muere, Ainz convertisse à sa droiture, RUTEB.
n, A A \. || xive s. Et ne se départ ou ne delesse pas
sesfaiz ou diz des autres ou [au] cas que.il les puet
tourner et convertir à gieu ou à risée, ORESME, Etfi.
138. Et pourrait estre converti par raison au con-
traire, ID. ib. 195. Puis soulphre et vif argent en
issent, Qui en metaubt se convertissent, Jtfat. d
l'alch. err. A 64. [Que l'archevêque]. Il voisè en la
cité, mais qu'il ait sauf conduis, Et présche tant la
gent qu'il les ait convertis, Guesci. A7053. Ensi
chius [ce] rois païens fut adont convertis Par le
voloir de Dieu, le roy de paradis, Baud. àeSèh.
CONVERSION (kon-vèr-sion; en poésie, de quatre
«yïlabes), s. f. || i° Action de tourner; mouvement
qui fait tourner. || Terme de mécanique. Centre de
conversion, point autour duquel un corps, quand il
est sollicité au mouvement, tourne ou tend à tour-
ner. || Terme de théorie militaire. Changement de
front. Quart de conversion, mouvement qui fait
tourner la tête de bataillon où était le flanc. Ceux-ci,
craignant d'être enveloppés de toutes parts, firent
un quart de conversion, ROLLIN, Hist. anc. OEuvres,
t. iv, p. 169, dans POUGENS. || Terme de marine.
Mouvement circulaire exécuté par un corps de bâti-
ments évoluants. || 2° Transmutation. La conversion
des métaux vils en or. || Changement dans la forme.
La conversion des écus en pièces de cinq francs,
des toises en mètres. Il est étonnant, il est prodi-
gieux que la vaste étendue de la Pologne n'ait pas
déjà cent fois opéré la conversion du gouvernement
en despotisme, J. J. EOUSS. Gouvern. de Pologne,
ch. 5. || Terme de finance. La conversion des rentes,
l'élévation ou l'abaissement du taux ancien. || Terme
de jurisprudence. Changement d'un acte, d'une pro-
cédure en une autre. La conversion d'une obliga-
tion en rentes, d'un procès civil en un procès cri-
minel. || En médecine, conversion des maladies,
changement d'une maladie en une autre. || 3° Terme
de logique. Changement qu'on opère dans les pro-
positions, en faisant du sujet l'attribut et de l'attribut
le sujet, et qui est soumis à certaines règles selon que
les propositions sont universelles ou particulières,
affirmatives ou négatives, si l'on veut que la propo-
sition reste vraie après l'opération. Conversion de
proposition, c'est changer le sujet de la proposition
en attribut et l'attribut en sujet, sans que la propo-
sition cesse d'être vraie, si elle l'était auparavant, Lo-
gique de Port-Royal, 2° partie, ch. 14. |j4° Terme
d'arithmétique. Proportion par conversion, com-
paraison de l'antécédent avec la différence qui est
entre l'antécédent et le conséquent, dans chaque
rapport. || Conversion d'un nombre, autre manière
de l'exprimer, || Terme d'algèbre. Conversion des
équations, expulsion des facteurs ou dénominateurs
qui contiennent l'inconnue. || Terme d'astronomie.
Conversion de degrés, action de convertir les degrés
en temps et les temps en degrés. 11 5° Action de tirer
les âmes hors d'une religion qu'on croit" fausse pour
les faire entrer dans une religion qu'on croit vraie.
Saint Paul fut l'instrument de la conversion des gen-
tils. La conversion de protestants au catholicisme,
de catholiques au protestantisme. La conversion au
mahométisme de populations noires dans l'intérieur
de l'Afrique. La mort d'Antiochus digne de son im-
piété et de son orgueil, sa fausse conversion du-
rant sa dernière maladie, et l'implacable colère
de Dieu sur ce roi superbe, BOSS. Hist. i, -lu.
C'est que la conversion du monde ne devait être
l'ouvrage ni des philosophes ni même des prophè-
tes; il était réservé au Christ, et c'était le fruit
de sa croix, m. ib. Il, H. Les conversions étaient
innombrables ; et ceux qui en ont été témoins ocu-
laires nous ont appris que, pendant trois ans de sé-
jour qu'elle a fait à la cour du roi son fils, la seule
chapelle royale a vu plus de trois cents convertis,
m. Reine d'Anglet. Deux sortes de personnes ont
besoin de conversion : les honnêtes païens, qui n'ont
que des vertus morales, et ceux qui ont commis de
grands crimes, m. Pensées détachées, 20. Nous fai-
sons cependant six mille lieues de mer pour la con-
version des Indes, des royaumes de Siam, de la
Chine et du Japon, c'est-à-dire pour faire très-sé-
rieusement à tous ces peuples des propositions qui
doivent leur paraître très-folles et très-ridicules, LA
BRUY. xvi. Qui peut douter que le clergé n'ait été
bien aise de la conversion de Clovis et qu'il n'en ait
même tiré de grands avantages? MONTESQ. Espr.
xxx, 24. C'est surtout dans le second siècle [de l'ère
chrétienne] qu'il faut rechercher les motifs de con-
version des savants et des gens du monde, parce
que c'est alors qu'ils sont venus en foule dans l'E-
glise, CONDILLAC, Hist. anc. xv, 10. Il [Flécbier] se
plaint de ce que les nouveaux convertis, qui, étant
protestants, n'allaient point aux spectacles, y al-
laient depuis leur conversion, D'ALEMB. Éloges,
Fléchier. || Conversion de saint Paul, fête qui se cé-
lèbre le 2B janvier. || Retour aux pratiques de la re-
ligion qu'on négligeait. Soutenir une conversion
naissante par de saints entretiens, HASS. Confér.
Conduite dans le monde. La conversion véritable
consiste à s'anéantir devant cet Être souverain qu'on
a irrité tant de fois et qui peut nous perdre légiti-
mement à toute heure, PASC. Pensées, part, n,
art. 6. || Par extension, retour à une bonne con-
duite, i* conversion de ce mauvais sujet qui c'est
CON
enfin rangé. ||Enun sens encore moins particulier,
changement d'avis sur quelque point important. Une
société nouvelle [la société royale de médecine] dont
l'établissement dut faire espérer à M. Malouin la
prompte conversion des détracteurs de la médecine,
CONDOKCET, Malouin.
— HIST. XII' s. Par droit, chier frère, celebret
om ui par tôt le munde la conversion saint Pol, ki
maistres fut des païens, ST BERN. 554. || xrve s. Si
comme sont les conversions et les mouvemens du
soleil, ORESME, Eth. 66. || xvc S. Paris où de nouvel
estoit une conversion [troubles], rébellion et mur-
mures contre les nobles, et aussi estoit elle en Flan-
dres pareillement, Hist. de Loys III, duc de Bour-
bon, p. 200, dans LACURNE.
— ËTYM. Provenç. conversio, coversio; espagn.
conversion; ital. conversione; du latin conversio-
nem, de conversum, supin de convertere (voy. CON-
VERTIR) .
f CQNVERSIONISTE (kon-vèr-sio-ni-st') , s. m.
Partisan de la conversion des rentes.
— ÊTYM. Conversion.
fCONVERSO (kon-vêr-so), s. m. Terme de ma-
rine. Partie du tillac où l'on se réunit habituelle-
ment pour faire la conversation.
f CONVERTENTE (kon-vèr-tàn-f), adj. f. Terme
de logique. Proposition convertente, celle en la-
quelle une première a été changée par la conver-
sion. L'universelle : tout homme est animal, se
convertit en cette particulière : quelque animal est
homme. Cette dernière est la convertente.
CONVERTI, IE (kon-vèr-ti, tie) , part, passé.
|| 1° Qui a pris une autre nature. L'eau convertie
en vapeur par le feu. Son intérêt en amour converti
Lui fait aimer le chef du contraire parti, MAIR. SO-
phon. n, 2. Carthage est convertie en un désert
stérile, M. J. CHÉNIER, Gracques, n, 3. Sa première
flamme en haine convertie, CORN. Sertor. i, 2.
|| 2° Amené d'une religion à une autre. Achève tes
bontés, représente avec moi Les saints progrès des
coeurs convertis à ta foi, ROTROU, St-Gen. iv, 6. Les
Visigotbs convertis de l'arianisme, BOSS. Hist. i, H.
Il n'y a rien de plus remarquable que cette séparation
des Juifs incrédules d'avec les Juifs convertis au
christianisme, ID. Hist. u, 9. Il [le Sauveur] s'émeut
plus sensiblement sur les pécheurs convertis qui
sont sa nouvelle conquête; mais il réserve une plus
douce familiarité aux justes qui sont ses anciens et
perpétuels amis, m. Marie-Thér. || Substantivement.
Les convertis. Une convertie. Un nouveau converti.
Une nouvelle convertie. || Les nouveaux convertis,
nom que l'on donna, après la révocation de Nantes,
à ceux des protestants que la persécution contraignit
à entrer dans l'Église catholique. || Fig. Prêcher un
converti, chercher à convaincre quelqu'un qui est
de notre avis. || 3° Ramené à de meilleurs senti-
ments, soit de religion, soit de morale. Monsieur,
que j'ai de joie de vous voir converti ! il y a long-
temps que j'attendais cela, et voilà, grâce au ciel,
tous mes souhaits accomplis, MOL. D. Juan, v, 2.
|| Se dit ironiquement, dans le langage de la poli-
tique, de celui qui passe d'un parti à un autre par
un intérêt déguisé sous une fausse apparence de
conviction.
f CONVERTIBILITE ( kon-vèr-ti-bi-li-té ), s. f.
Qualité de ce qui est convertible.
— HIST. xme s. Car il s'ensieut, se chose est vaire
[vraie], Donques est ele nécessaire, Par la conver-
tibilité Devoir [vrai] et de nécessité, la Rose, 17417.
— ËTYM. Convertibililas, de convertibilis, con-
vertible.
CONVERTIBLE (kon-vèr-ti-bF), adj. || 1" Qui peut
être, converti en une autre chose. L'eau est conver-
tible en vapeur. Des obligations convertibles en ren-
tes. || 2° Terme de logique. Proposition convertible,
proposition qui peut avoir sa converse sans cesser
d'être vraie. Si tout homme est mortel, il ne suit
pas que tout mortel est homme; cette proposition
n'est pas convertible.
— HIST. an' s. Car tele vérité possible Ne puet
pas estre convertible Avec simple nécessité, Si comme
simple vérité, la Rose, 4 7436. ||xive s. Termes con-
vertibles, ORESME, Thèse de MEUNIER. ||xvie s. Avec
les confederez toutes promesses estoient seures et
convertibles en effets, D'AUB. Hist. n, 271.
— ÉTYM. Convertir; provenç. et espagn. conver-
tible ; ital. convertibile.
' f CONVERTIBLEMENT ( kon-vèr-ti-ble-man ),
adv. Terme de logique. D'une façon convertible.
— HIST. xivc s. Toute elettion est voluntaire; mais
il n'est pas ainsi que tout voluntaire est elettion ; et
pour ce n'est ce pas tout un convertiblement, ORESME,
Eth. 63. Des termes de ceste matière, aucuns en-
CON
795
sievent un l'autre convertiblement, ID. Thèse de
MEUNIER.
— ÉTYM. Convertible, et le suffixe ment. ;
CONVERTIR (kon-vèr-tir), v. a. || i° Transmuer
une chose en une autre. Les alchimistes espéraient
convertir en or les métaux qu'ils appelaient impar-
faits. Jésus-Christ convertit l'eau en vin. Convertir
du sucre en alcool. J'ai beau m'épuiser lés veines
Et tout mon sang en larmes convertir, MALH. v, 27.
Ce feu véhément Convertirait en soi le liquide élé-,
ment, Avant qu'il éteignit cette ardeur violente, RO-
TROU, Hercule mour. iv, 5. Savent-ils comment ce
ver [le ver à soie] convertit le suc d'une feuille en
filets d'or? ROLLIN, Traité des Études, v, 5. II lui
permit de convertir en rentes viagères ou. tontines
une partie de ses actions, RAYNAL,. fltrt. phil. lv,
19. || Fig. Convertir le doute en certitude. Les cu-
riosités de la nature sont une source féconde pour
l'imposture; elle convertit des phénomènes singu-
liers en prodiges, RAYN. Hist. I, il. || Terme de
droit. Changer la nature, l'espèce. Convertir une
obligation en contrat de constitution. Convertir une
peine corporelle en peine pécuniaire. || 2° Retirer
d'une religion et amener à une autre. Les missions
catholiques ont converti-beaucoup d'idolâtres. Les
musulmans convertissent à leur foi dans l'inté-
rieur de l'Afrique une multitude de nègres. Il fut
converti au protestantisme. Jésus-Christ, qui les
voulait convertir [les païens], parle d'en haut à saint
Paul qui en devait être le docteur, BOSS. Hist. n, 7.
Il faudrait les dompter et non les convertir , K. J.
CHÉNIER, Clmrles IX, m, 2. J'ai calmé les chagrins,
j'ai converti l'erreur, ID. Fénelon, ni, 2, || Amener
quelqu'un à des sentiments qu'il n'avait pas. Vous
l'avez converti à notre cause. || Absolument. On fait
des missions, on prêche, on convertit. || 3° Se
convertir, v. réfl. Se transmuer. L'alcool se con-
vertit en vinaigre. Tout ce qu'il a touché se con-
vertit en or, BOIL. Art p. ni. La peine corporelle se
convertissait en peine pécuniaire, MONTESQ. Èsp,
vi, 19. || Fig. Son amour se convertit en haine.
|| 4° Terme de logique. Ces deux propositions se
convertissent, sont la converse l'une de. l'autre.
|| 5° Quitter une fausse religion pour la vraie. Les
païens se convertirent. 1| Rentrer dans le sein de la
religion qu'on avait négligée. Mais, en priant pour
son âme, chrétiens, songeons à nous-mêmes; qu'at-
tendons-nous pour nous convertir? BOSS. Duch.
d'Orl. Ils se convertiront de leurs péchés, BOSS.
Hist. il, 7. Convertissez-vous à moi de tout votre
coeur, MASS. Car. Motifs de conv. Pendant une ai-
mable jeunesse On n'est bon qu'à se divertir; Et
quand le bel âge nous laisse, On n'est bon qu'à se
convertir, LA SABL. dans RICHELET.
— HIST. xe s. Cum Jonas propheta cel populum
habuit pretiet et convers, Fragment de Talenc.
p. 468. Quant il se erent convers de via sua mala,
ib. p. 469. || xie s. Ce velt li reis, [que] par amor
[elle se] convertisse, Ch. de Roi. CCLXVIII. ||xiie s
Tu convertis la meie plainte en goie [joie], Liber
psalm. p. 36. Convertide [changée] est la tue fuireur
[fureur], ib. p. 232. Et convertis saint Pol son com-
peignon, Rone. p. 48. Deus qui'l [qui le] mist enz
el règne, à vus le demandra; Vus l'avez à garder
quant se convertira, Th. le mart. 29. j| xme s. Et si-
tost que li aprentis iert à convenances au mestre,
il poiera cinq sols qui seront converti ou pourfit de
touz les maistres, Liv. des met. 55. Qui vuet pe~
cheors convertir Por eus faire à Dieu revenir, la
Rose, 12079. Enprès demenda l'en se sarrazin qui
a plusors femes, se convertist, laquelle il retendra,
Liv. dejust. 2ie. S'il sunt plege de deniers, et il
sunt converti en blé, ou en vin, ou en autre coze,
BEAUM. XLIII, H. Quant il convient qu'aucuns ait
damace, mix vaut qu'il soit converti en la souste-
nance de bone gent que de malvès, m. LIV, AS. Et
li cors qui les biens dévore, Si sera converti en
cendre, Guersai. 0 vous, fill des hommes, conver-
tissiez vous à moi, et ge auré pitié de vous, Psau-
tier, f° nô. Mes Diex atent, et por atendre Se flst
les braz en croiz estendre ; Ne veut pas que pechier-
res muere, Ainz convertisse à sa droiture, RUTEB.
n, A A \. || xive s. Et ne se départ ou ne delesse pas
sesfaiz ou diz des autres ou [au] cas que.il les puet
tourner et convertir à gieu ou à risée, ORESME, Etfi.
138. Et pourrait estre converti par raison au con-
traire, ID. ib. 195. Puis soulphre et vif argent en
issent, Qui en metaubt se convertissent, Jtfat. d
l'alch. err. A 64. [Que l'archevêque]. Il voisè en la
cité, mais qu'il ait sauf conduis, Et présche tant la
gent qu'il les ait convertis, Guesci. A7053. Ensi
chius [ce] rois païens fut adont convertis Par le
voloir de Dieu, le roy de paradis, Baud. àeSèh.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
- Collections numériques similaires Association catholique de la jeunesse française Association catholique de la jeunesse française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Association catholique de la jeunesse française" or dc.contributor adj "Association catholique de la jeunesse française")
- Auteurs similaires Association catholique de la jeunesse française Association catholique de la jeunesse française /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Association catholique de la jeunesse française" or dc.contributor adj "Association catholique de la jeunesse française")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 863/1016
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406710m/f863.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406710m/f863.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406710m/f863.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406710m/f863.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406710m/f863.image × Aide