Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
CON
CONTUS, USE (kon-tu, tu-z'), adj. Terme dé chi-
rurgie. Qui a éprouvé une contusion. Une partie
contuse. || Plaie contuse, solution de continuité des
parties molles compliquée avec la contusion.
— HIST. xvic s. Une racine de grande esclaire,
cuite eteontuse fpilée], o. DE SERRES, 940.
— ÉTYM. Lat. contusus, part, passé de contundere
(voy. CONTONDRE). .
TCONTUSIF,IVE (kon-tu-zif, zi-v'), adj. Terme de
médecine. Qui produit une contusion, un sentiment
de contusion. Action contusive. Douleur contusive.
— ÉTYM. Voy. CONTUS.
CONTUSION (kùn-tu-zion; en poésie, de quatre
syllabes), s. f. || 1° Lésion produite dans les tissus
vivants par le choc des corps durs et mousses sans
solution de continuité à la peau. Soyez aise qu'il ait
eu une légère contusion à la cuisse, SÉV. 484. Ami,
si de ces lieux tu ne veux disparaître, Tu pourras y
gagner quelque contusion, MOL. Amph. m, 2. Un
laquais se fit une légère contusion à la tête, J. J.
RODSS. Bel. v, 9. Mon élève aura souvent des contu-
sions, ÏD. Ém. il. || 2° Terme de pharmacie. Action
de contondre, c'est-à-dire de broyer dans un mortier
avec le pilon.
— msT. XVIe s. Une playe avec grande contusion
et fracture de l'os et inflammation, PARÉ, Introd. 27.
Les playes faites de choses lourdes, pesantes, obtu-
ses ou mouces, sont dites contusions ou playes con-
tuses et meurtries, ID. VU, 2.
— ÉTYM. Lat. contusio (voy. CONTUS).
t CONTUSIONNER (kon-tu-zio-né), v. a. Faire
des contusions. Chute qui le contusionna. 11 se re-
leva tout contusionné. Il s'est contusionné la jambe.
|| Néologisme correct, puisque le mot est fait
comme passionner de passion, impressionner d'im-
pression.
" —ÉTYM. Contusion.
CONVAINCANT, ANTE (kon-vin-kan, kan-t'),
adj. Qui porte conviction. La preuve est convain-
cante et l'exemple suffit, CORN. Tite et Bérén. ni, 2.
Quand on oppose les discours aux discours, ceux qui
sont véritables et convaincants confondent et dissi-
pent ceux qui n'ont que la vanité et le mensonge,
PASC. Prov. xn. Idée qui m'est évidente ou qui me
donne unsentiment convaincant de sa vérité, BOUL-
LAINVILLIERS, Réfut. de Spinosa, p. 230. La lettre
pathétique et convaincante que vous nous avez en-
voyée, VOLT. Lettres, Damilaville, 4 9 sept. 4 766.
|| Substantivement. Tes judicieuses lumières Répan-
dent au gré des matières L'agréable et le convain-
cant, DESFONTAINES.
CONVAINCRE (kon-vin-kr'), je convaincs, tu
convaincs, il convainc, nous convainquons, vous
convainquez, ils convainquent; je convainquais; je
convainquis; je convaincrai ; je convaincrais j con-
vaincs, convainquons; que je convainque, que nous
convainquions ; que je convainquisse ; convaincant ;
convaincu, v. a. || i° Forcer quelqu'un par des rai-
sons à reconnaître que.... Convaincre quelqu'un de
quelque chose. J'ai fait ce que j'ai pu pour le con-
vaincre. Cela doit suffire pour vous convaincre que
je n'ai pas voulu mal faire. Se laisser convaincre à
l'évidence. On ne peut réellement convaincre, sans
être convaincu soi-même; car la conviction réelle
est la suite de l'évidence, D'ALEMB. Mél. littér. OEu-
vrcs, t. m, p. 241, dans POUGENS. Lieu sombre,
lieu désert, qui dérobez le sage Au luxe des cités, à
la pompe des cours, Où, quand la raison parle, elle
convainc toujours, BERNIS, Relig. vengée, v. || Par
extension. Je puis convaincre enfin sa haine d'im-
puissance, RAC. Alhal. m, 3. Tout ce qui convain-
cra leurs perfides amours, ID. Baj. iv, 3. || 2° Prou-
ver coupable de. On le convainquit d'avoir en-
tretenu des intelligences avec l'ennemi Deux
[assassins] s'y sont découverts que j'amène avec moi,
Afin de la convaincre et détromper le roi, CORN.
Nicom. i, 4. J'ai dessein de vous convaincre d'être
hérétique, SÊV. 444. Dieu n'a-t-il pas convaincu de
folie la sagesse du monde? BOSS. Bist. n, 44. Et ce
fatal amour dont j'avais triomphé.... Vos détoursl'ont
surpris et m'en ont convaincue, RAC. Uithr. rv, 4,
|| 3" Faire entrer dans l'esprit une opinion. Il l'ex-
horte, il le redresse, il le convainc, FLÊCH. H, 30.
Elle [la moquerie] le convainc [l'homme] de la plus
mauvaise disposition où l'on puisse être pour lui, LA
BRUT. ix. Détournez-la, mon fils, d'un choixlnju-
rieux ; Juge sans intérêt, vous la convaincrez mieux,
RAC. Mithr. H, 6. Tout ce qui s'est passé ne le con-
vainc point absolument, BARON, Homme à bonnes
fortunes, v, 4.114° Se convaincre, v. rèjl. Devenir
convaincu. Se convaincre par l'expérience, par ses
propres yeux. Chacun reconnaît dans ses discours
[de saint Thomas d'Aquin] la foi de ses pères et s'en
CON
convainc de plus en plus, MASS. Panég. Saint Tho-
mas. Il savait que, pour persévérer dans l'amour du
bien, il faut souvent se convaincre de nouveau des
vérités dont on est convaincu, BARTHËL. Anac. ch. 67.
|| Se rendre convaincus l'un l'autre. Ils se sont con-
vaincus l'un l'autre de la loyauté de leurs intentions,
— SYN. CONVAINCRE, PERSUADER. La conviction
tientplus à l'esprit, la persuasion tient plus au coeur.
La conviction suppose des preuves, la persuasion
n'en suppose pas toujours. Persuader se prend tou-
jours en bonne part, convaincre se prend quelque-
fois en mauvaise part : Je'suis convaincu de sa haine.
On persuade à quelqu'un de faire une chose, on le
convainc de l'avoir faite; dans ce sens convaincre
ne se prend qu'en mauvaise part, D'ALEMBERT.
— HIST. xir s. E quant Menelaus vit que hom
le convenquoit, si promist à Tolome grant avoir,
Machao. il, 4. Mais se de felunie fust nuls huem
convencuz, Th. le mart. 99. || xnr» s. Quiconques
borgois ochie [tue] à essient autre bourgois, il per-
dera kief pour kief [tête], s'il a esté convencus par
eschevins, TAILLIAR, Recueil, p. 36. || xv° s. H ne se
meut, aiiis demeure en son sens et en son harde-
ment, très affecté de soy deffendre tellement qu'il
convainquit [vainquit] ses ennemis, Pereeforest,
t. v, f" 45. || xvi" s. S'ils le nient, leur impieté-sera
desjà assez conveincue, CALV. Instit. 93. cinna
est convaincu, pardonne luy, MONT, I, H29. Il n'est
si petit escholier qui ne le convainque [à tort] de
mensonge, in. i, 203. Ilchastioit ceulx quiestoient
convaincus de hanter.... ÏD. I, 274. Caton s'advisa
que les tables oùs'escrivoient les voix, estoient tou-
tes escrittes d'une main, et par ce moyen ayant
convaincu la faulseté.... AHYOT, C. d'Utique, 62. Il
le tira à la cour des areopagiles, et là le convainquit
d'avoir promis à Philippus de brusler l'arcenal d'A-
thènes, ID. Démoslh. 21.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. convencer; ital. con-
vinecre; du latin convincere, de cum, et vincere,
vaincre (voy. ce mot).
CONVAINCU, UE (kon-vin-ku, kue), part, passé
de convaincre. || 1° Qui a la croyance que. Je
suis convaincu qu'il l'a fait à bonne intention. Peut-
être convaincu de votre aversion, Il va donner un
chef à la sédition, RAC. Phèd. i, 5. Seigneur, vous
ne pouvez refuser de l'entendre; Quoique trop con-
vaincu de son inimitié, Vous devez à ses pleurs
quelque ombre de pitié, RAC. Phèd. il, 3. || 2° Qui
marque la conviction. Parler d'un ton convaincu.
|| 3° Reconnu coupable. Mais des crimes pour vous
commis à votre vue Et dont je ne serais que trop
tôt convaincue.... RAC. Brit. iv, 2. Cette dame, la
personne du royaume la plus convaincue de factions
et d'intrigues, RETZ, t. il, liv. ni, p. 61, dans POU-
GENS. || Atteint et convaincu, formule par laquelle
on déclare un accusé coupable. |] Fig. Une doctrine
convaincue d'erreur.
CONVALESCENCE (kon-va-lè-ssan-s'), s. f. Pé-
riode de transition entre la maladie qui n'existe plus
et le retour parfait de la santé. Entrer en convales-
cence. La convalescence fut pénible. Oui, je vais à
madame annoncer par avance La part que vous pre-
nez à sa convalescence, MOL. Tari, i, 6. Sans doute
que le dieu qui nous rend l'existence, X l'heureuse
convalescence Pour de nouveaux plaisirs donne de
nouveaux sens, GRESSET, A sa soeur. Ô jours de la
convalescence, Jours d'une pure volupté! C'est une
nouvelle naissance, Un rayon d'immortalité, ID. ib.
6 que l'âme jouit dans la convalescence 1 Je ne pou-
vais rien voir avec indifférence, ST-LAMBERT, Sai-
sons, i. L'on sort de l'hôpital guéri d'une infirmité;
mais on en remporte une autre ; les convalescences
y sont longues, RAYNAL , .ffist. phil. xn, 44. || Terme
d'administration militaire. Exemption temporaire de
service journalier, pour raison de santé. On dit en
ce sens : aller, partir en convalescence.
— HIST. xve s. Le duc d'Orléans fut malade à
Montargis, lequel venu à convalescence.... VIRIVILLE,
Geste des nobUs, p. 443. || xvi» s. Et, par ce moyen,
feutguary, etreduyct à sa première convalescence,
RAB. Pant. il, 23. Comme personne saulvée de lon-
gue et forte maladie, et venant à convalescence, les
fault choyer, restaurer, ID. ib. ni, 4. S'il y a con-
valescence , c'est une convalescence maleficiée,
MONT. III, 272.
— ÉTYM. Provenç. convalescencia ; espagn. con-
valecencia; ital. convalescenza; du latin convales-
cenlia, de convalescent (voy. CONVALESCENT).
CONVALESCENT, ENTE (kon-va-lè-ssan, ssan-f),
adj. Qui relève de maladie. Etre convalescent. || Sub-
stantivement. Les convalescents. Une convalescente.
Le convalescent sacrifie tout à l'intérêt de la santé,
BOURD. Pensées, 1.1, p. 392.
CON
/91
— ÉTYM. Lat. convalescens, part, présent de con-
valescere, prendre des forces, de cuni, et valescere,
devenir fort (voy. VALIDE).
f CONVALLAIRE (kon-val-lê-r'j, s. f. Terme de
botanique. Convallaire de mai, dite aussi muguet,
lis de mai et lis des vallées.
f CONVASSAL (kon-va-sal), s. m. Terme de droit
féodal. Celui qui est vassal avec. Les convassaux.
— HIST. xvi* s. Les compagnons ou convassaux
tenaris fiefs du dit seigneur, Coust. génir. 1.1,
p. 660.
— ÉTYM. Con.... préfixe, et vassal.
CONVENABLE (kon-ve-na-bl') adj. || 1° Qui con-
vient. Il a fait un mariage convenable. Il faut en
tout choisir le moment convenable. Cela, pour le
moment, ne serait pas convenable. J'ai jugé con-
venable de le faire. Qu'y a-t-il de plus convenable à
la puissance que de secourir la vertu? BOSS. Reine
d'Anglet, Ils n'avaient pas encore mis tout l'ordre
convenable à leurs affaires, MAUCROIX, Schisme,
liv. i, dans RICHELET. Épargnez-vous le blâme D'un
coup peu convenable à la main d'une femme, RO-
TROU, Relis, m, 6. || Une tenue, une misé conve-
nable, tenue, mise décente. || Une personne conve-
nable, celle qui a de bonnes manières. J'ai renoncé
à le voir parce qu'il n'était pas convenable. Soyez
convenable. || Il est convenable que..., avec le sub-
jonctif. Il est convenable que vous fassiez cette visite.
|| Substantivement. Le convenable, ce qui con-
vient. Obéir aux règles du convenable. || 2° Conforme,
proportionné. Faire une dépense convenable à sa
fortune. Obligés à une restitution convenable à leur
négligence, FLÊCH. Serm. n, 27t.
— HIST. xme s. Tu dones la viende en tens con-
venable, Psautier, f° 475. Mètre boines femes be-
gines en celui hospital, et oster celés ki covenables
n'i seraient, TAILLIAR, Recueil; p. 465. Or est-il
voirs sans point de fable, Bien est ceste mort conve-
nable S. la vie que tu menoies, Quant l'ame avec ce
cors avoies, la Rose, 4044 8. Li mariage mal conve-
nable, BEAUM. xv, 34. Aucunes cozes lesquelles
sont convenables au commun pueple soustenir,
BEAUM. XLIX. Se la persone est convenable, Liv.
de just. 30. || xive s. Il n'est pas convenable que une
meisme persone s'oit des biens communs et enrichie
et honorée, ORESME, Eth. 267. || xve s. Philippe d'Ar-
tevelle assez convenable et gracieux homme, FROISS.
II, il, 401. Moult convegnable en est l'usance, 'ID.
Espinette amour. || xvi" s. Il fauït.que les licts soient
proportionnez à la maison, les vestements aux licts,
et tout le reste des meubles et de la manière de vi-
vre convenable et correspondante aux vestemens,
AMYOT, Lyc. 23. Il estimoit estre convenable que la
mort mesme des grands personnages portast quelque
fruict à la chose publique, ID. ib. 64. Ainsi eut il à
sa mort honneur convenable à la vertu de sa vie,
ID. Fab. 64. Quand Mahomet promet aux siens un
paradis tapissé.... je veois bien que ce sont des moc-
queurs qui se plient à noslre bestise pour nous em-
mieller et attirer par ces opinions et espérances con-
venables à nostre mortel appétit, MONT, II, 252.
— ÉTYM. Convenir; provenç. convenable, con-
venhable ; portug. convinhavel.
CONVENABLEMENT (kon-ve-na-ble-man), adv.
|| i° D'une manière convenable. On ne m'a pas traité
convenablement. Il a répondu convenablement. 11
vit convenablement à son état. Dès là que tout le
monde est fait par raison, tout s'y doit faire conve-
nablement; car le propre d'une cause intelligente,
est de mettre de la convenance et de l'ordre dans
tous, ses ouvrages, BOSS. Conn.v, 2. || 2° Conformé-
ment. J'agirai convenablement à vos vues.
— HIST. xii" s. Et ceu si avint molt çonvenaule-
ment, et molt saigement l'ordinat li sapiencé, ST-
BERN. 527. || xni" s. Qui veut oster enfans de se [sa]
garde, il doit lor doner convenablement ou oster les
el tans qu'on voit qu'il n'i a point de malice, BEAUM.
XXI, 20. || xive s. Et yleuc peust l'en traitier conve-
nablement avec le peuple, BERCHEURE, f°57, verso
Le second article dit que à l'aler en ville ou au
moustier, vous accompaigniez convenablement se-
lon vostre estât, Ménagier, i, 2. || xvie si Ce pendant
le jugement de la raison trouve et le moyen et la
mesure de faire la punition convenablement, AMYOT,
Comm. refrén. la colère, 27.
—ÉTYM. Convenable, et le suffixe ment; provenç.
conveniablament.
CONVENANCE (kon-ve-nan-s'), s. f. || t°Rapport,
conformité. Je vous défie, mes pères, d'y trouver
ni la moindre apparence d'ambiguïté ni la moindre
convenance avec les sentiments de Genève, PASC.
Prov. 4 6. Quelle convenance Y eut-il entre l'offrande
et celui qui la recevait? CODEAU, Prières, dans
CONTUS, USE (kon-tu, tu-z'), adj. Terme dé chi-
rurgie. Qui a éprouvé une contusion. Une partie
contuse. || Plaie contuse, solution de continuité des
parties molles compliquée avec la contusion.
— HIST. xvic s. Une racine de grande esclaire,
cuite eteontuse fpilée], o. DE SERRES, 940.
— ÉTYM. Lat. contusus, part, passé de contundere
(voy. CONTONDRE). .
TCONTUSIF,IVE (kon-tu-zif, zi-v'), adj. Terme de
médecine. Qui produit une contusion, un sentiment
de contusion. Action contusive. Douleur contusive.
— ÉTYM. Voy. CONTUS.
CONTUSION (kùn-tu-zion; en poésie, de quatre
syllabes), s. f. || 1° Lésion produite dans les tissus
vivants par le choc des corps durs et mousses sans
solution de continuité à la peau. Soyez aise qu'il ait
eu une légère contusion à la cuisse, SÉV. 484. Ami,
si de ces lieux tu ne veux disparaître, Tu pourras y
gagner quelque contusion, MOL. Amph. m, 2. Un
laquais se fit une légère contusion à la tête, J. J.
RODSS. Bel. v, 9. Mon élève aura souvent des contu-
sions, ÏD. Ém. il. || 2° Terme de pharmacie. Action
de contondre, c'est-à-dire de broyer dans un mortier
avec le pilon.
— msT. XVIe s. Une playe avec grande contusion
et fracture de l'os et inflammation, PARÉ, Introd. 27.
Les playes faites de choses lourdes, pesantes, obtu-
ses ou mouces, sont dites contusions ou playes con-
tuses et meurtries, ID. VU, 2.
— ÉTYM. Lat. contusio (voy. CONTUS).
t CONTUSIONNER (kon-tu-zio-né), v. a. Faire
des contusions. Chute qui le contusionna. 11 se re-
leva tout contusionné. Il s'est contusionné la jambe.
|| Néologisme correct, puisque le mot est fait
comme passionner de passion, impressionner d'im-
pression.
" —ÉTYM. Contusion.
CONVAINCANT, ANTE (kon-vin-kan, kan-t'),
adj. Qui porte conviction. La preuve est convain-
cante et l'exemple suffit, CORN. Tite et Bérén. ni, 2.
Quand on oppose les discours aux discours, ceux qui
sont véritables et convaincants confondent et dissi-
pent ceux qui n'ont que la vanité et le mensonge,
PASC. Prov. xn. Idée qui m'est évidente ou qui me
donne unsentiment convaincant de sa vérité, BOUL-
LAINVILLIERS, Réfut. de Spinosa, p. 230. La lettre
pathétique et convaincante que vous nous avez en-
voyée, VOLT. Lettres, Damilaville, 4 9 sept. 4 766.
|| Substantivement. Tes judicieuses lumières Répan-
dent au gré des matières L'agréable et le convain-
cant, DESFONTAINES.
CONVAINCRE (kon-vin-kr'), je convaincs, tu
convaincs, il convainc, nous convainquons, vous
convainquez, ils convainquent; je convainquais; je
convainquis; je convaincrai ; je convaincrais j con-
vaincs, convainquons; que je convainque, que nous
convainquions ; que je convainquisse ; convaincant ;
convaincu, v. a. || i° Forcer quelqu'un par des rai-
sons à reconnaître que.... Convaincre quelqu'un de
quelque chose. J'ai fait ce que j'ai pu pour le con-
vaincre. Cela doit suffire pour vous convaincre que
je n'ai pas voulu mal faire. Se laisser convaincre à
l'évidence. On ne peut réellement convaincre, sans
être convaincu soi-même; car la conviction réelle
est la suite de l'évidence, D'ALEMB. Mél. littér. OEu-
vrcs, t. m, p. 241, dans POUGENS. Lieu sombre,
lieu désert, qui dérobez le sage Au luxe des cités, à
la pompe des cours, Où, quand la raison parle, elle
convainc toujours, BERNIS, Relig. vengée, v. || Par
extension. Je puis convaincre enfin sa haine d'im-
puissance, RAC. Alhal. m, 3. Tout ce qui convain-
cra leurs perfides amours, ID. Baj. iv, 3. || 2° Prou-
ver coupable de. On le convainquit d'avoir en-
tretenu des intelligences avec l'ennemi Deux
[assassins] s'y sont découverts que j'amène avec moi,
Afin de la convaincre et détromper le roi, CORN.
Nicom. i, 4. J'ai dessein de vous convaincre d'être
hérétique, SÊV. 444. Dieu n'a-t-il pas convaincu de
folie la sagesse du monde? BOSS. Bist. n, 44. Et ce
fatal amour dont j'avais triomphé.... Vos détoursl'ont
surpris et m'en ont convaincue, RAC. Uithr. rv, 4,
|| 3" Faire entrer dans l'esprit une opinion. Il l'ex-
horte, il le redresse, il le convainc, FLÊCH. H, 30.
Elle [la moquerie] le convainc [l'homme] de la plus
mauvaise disposition où l'on puisse être pour lui, LA
BRUT. ix. Détournez-la, mon fils, d'un choixlnju-
rieux ; Juge sans intérêt, vous la convaincrez mieux,
RAC. Mithr. H, 6. Tout ce qui s'est passé ne le con-
vainc point absolument, BARON, Homme à bonnes
fortunes, v, 4.114° Se convaincre, v. rèjl. Devenir
convaincu. Se convaincre par l'expérience, par ses
propres yeux. Chacun reconnaît dans ses discours
[de saint Thomas d'Aquin] la foi de ses pères et s'en
CON
convainc de plus en plus, MASS. Panég. Saint Tho-
mas. Il savait que, pour persévérer dans l'amour du
bien, il faut souvent se convaincre de nouveau des
vérités dont on est convaincu, BARTHËL. Anac. ch. 67.
|| Se rendre convaincus l'un l'autre. Ils se sont con-
vaincus l'un l'autre de la loyauté de leurs intentions,
— SYN. CONVAINCRE, PERSUADER. La conviction
tientplus à l'esprit, la persuasion tient plus au coeur.
La conviction suppose des preuves, la persuasion
n'en suppose pas toujours. Persuader se prend tou-
jours en bonne part, convaincre se prend quelque-
fois en mauvaise part : Je'suis convaincu de sa haine.
On persuade à quelqu'un de faire une chose, on le
convainc de l'avoir faite; dans ce sens convaincre
ne se prend qu'en mauvaise part, D'ALEMBERT.
— HIST. xir s. E quant Menelaus vit que hom
le convenquoit, si promist à Tolome grant avoir,
Machao. il, 4. Mais se de felunie fust nuls huem
convencuz, Th. le mart. 99. || xnr» s. Quiconques
borgois ochie [tue] à essient autre bourgois, il per-
dera kief pour kief [tête], s'il a esté convencus par
eschevins, TAILLIAR, Recueil, p. 36. || xv° s. H ne se
meut, aiiis demeure en son sens et en son harde-
ment, très affecté de soy deffendre tellement qu'il
convainquit [vainquit] ses ennemis, Pereeforest,
t. v, f" 45. || xvi" s. S'ils le nient, leur impieté-sera
desjà assez conveincue, CALV. Instit. 93. cinna
est convaincu, pardonne luy, MONT, I, H29. Il n'est
si petit escholier qui ne le convainque [à tort] de
mensonge, in. i, 203. Ilchastioit ceulx quiestoient
convaincus de hanter.... ÏD. I, 274. Caton s'advisa
que les tables oùs'escrivoient les voix, estoient tou-
tes escrittes d'une main, et par ce moyen ayant
convaincu la faulseté.... AHYOT, C. d'Utique, 62. Il
le tira à la cour des areopagiles, et là le convainquit
d'avoir promis à Philippus de brusler l'arcenal d'A-
thènes, ID. Démoslh. 21.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. convencer; ital. con-
vinecre; du latin convincere, de cum, et vincere,
vaincre (voy. ce mot).
CONVAINCU, UE (kon-vin-ku, kue), part, passé
de convaincre. || 1° Qui a la croyance que. Je
suis convaincu qu'il l'a fait à bonne intention. Peut-
être convaincu de votre aversion, Il va donner un
chef à la sédition, RAC. Phèd. i, 5. Seigneur, vous
ne pouvez refuser de l'entendre; Quoique trop con-
vaincu de son inimitié, Vous devez à ses pleurs
quelque ombre de pitié, RAC. Phèd. il, 3. || 2° Qui
marque la conviction. Parler d'un ton convaincu.
|| 3° Reconnu coupable. Mais des crimes pour vous
commis à votre vue Et dont je ne serais que trop
tôt convaincue.... RAC. Brit. iv, 2. Cette dame, la
personne du royaume la plus convaincue de factions
et d'intrigues, RETZ, t. il, liv. ni, p. 61, dans POU-
GENS. || Atteint et convaincu, formule par laquelle
on déclare un accusé coupable. |] Fig. Une doctrine
convaincue d'erreur.
CONVALESCENCE (kon-va-lè-ssan-s'), s. f. Pé-
riode de transition entre la maladie qui n'existe plus
et le retour parfait de la santé. Entrer en convales-
cence. La convalescence fut pénible. Oui, je vais à
madame annoncer par avance La part que vous pre-
nez à sa convalescence, MOL. Tari, i, 6. Sans doute
que le dieu qui nous rend l'existence, X l'heureuse
convalescence Pour de nouveaux plaisirs donne de
nouveaux sens, GRESSET, A sa soeur. Ô jours de la
convalescence, Jours d'une pure volupté! C'est une
nouvelle naissance, Un rayon d'immortalité, ID. ib.
6 que l'âme jouit dans la convalescence 1 Je ne pou-
vais rien voir avec indifférence, ST-LAMBERT, Sai-
sons, i. L'on sort de l'hôpital guéri d'une infirmité;
mais on en remporte une autre ; les convalescences
y sont longues, RAYNAL , .ffist. phil. xn, 44. || Terme
d'administration militaire. Exemption temporaire de
service journalier, pour raison de santé. On dit en
ce sens : aller, partir en convalescence.
— HIST. xve s. Le duc d'Orléans fut malade à
Montargis, lequel venu à convalescence.... VIRIVILLE,
Geste des nobUs, p. 443. || xvi» s. Et, par ce moyen,
feutguary, etreduyct à sa première convalescence,
RAB. Pant. il, 23. Comme personne saulvée de lon-
gue et forte maladie, et venant à convalescence, les
fault choyer, restaurer, ID. ib. ni, 4. S'il y a con-
valescence , c'est une convalescence maleficiée,
MONT. III, 272.
— ÉTYM. Provenç. convalescencia ; espagn. con-
valecencia; ital. convalescenza; du latin convales-
cenlia, de convalescent (voy. CONVALESCENT).
CONVALESCENT, ENTE (kon-va-lè-ssan, ssan-f),
adj. Qui relève de maladie. Etre convalescent. || Sub-
stantivement. Les convalescents. Une convalescente.
Le convalescent sacrifie tout à l'intérêt de la santé,
BOURD. Pensées, 1.1, p. 392.
CON
/91
— ÉTYM. Lat. convalescens, part, présent de con-
valescere, prendre des forces, de cuni, et valescere,
devenir fort (voy. VALIDE).
f CONVALLAIRE (kon-val-lê-r'j, s. f. Terme de
botanique. Convallaire de mai, dite aussi muguet,
lis de mai et lis des vallées.
f CONVASSAL (kon-va-sal), s. m. Terme de droit
féodal. Celui qui est vassal avec. Les convassaux.
— HIST. xvi* s. Les compagnons ou convassaux
tenaris fiefs du dit seigneur, Coust. génir. 1.1,
p. 660.
— ÉTYM. Con.... préfixe, et vassal.
CONVENABLE (kon-ve-na-bl') adj. || 1° Qui con-
vient. Il a fait un mariage convenable. Il faut en
tout choisir le moment convenable. Cela, pour le
moment, ne serait pas convenable. J'ai jugé con-
venable de le faire. Qu'y a-t-il de plus convenable à
la puissance que de secourir la vertu? BOSS. Reine
d'Anglet, Ils n'avaient pas encore mis tout l'ordre
convenable à leurs affaires, MAUCROIX, Schisme,
liv. i, dans RICHELET. Épargnez-vous le blâme D'un
coup peu convenable à la main d'une femme, RO-
TROU, Relis, m, 6. || Une tenue, une misé conve-
nable, tenue, mise décente. || Une personne conve-
nable, celle qui a de bonnes manières. J'ai renoncé
à le voir parce qu'il n'était pas convenable. Soyez
convenable. || Il est convenable que..., avec le sub-
jonctif. Il est convenable que vous fassiez cette visite.
|| Substantivement. Le convenable, ce qui con-
vient. Obéir aux règles du convenable. || 2° Conforme,
proportionné. Faire une dépense convenable à sa
fortune. Obligés à une restitution convenable à leur
négligence, FLÊCH. Serm. n, 27t.
— HIST. xme s. Tu dones la viende en tens con-
venable, Psautier, f° 475. Mètre boines femes be-
gines en celui hospital, et oster celés ki covenables
n'i seraient, TAILLIAR, Recueil; p. 465. Or est-il
voirs sans point de fable, Bien est ceste mort conve-
nable S. la vie que tu menoies, Quant l'ame avec ce
cors avoies, la Rose, 4044 8. Li mariage mal conve-
nable, BEAUM. xv, 34. Aucunes cozes lesquelles
sont convenables au commun pueple soustenir,
BEAUM. XLIX. Se la persone est convenable, Liv.
de just. 30. || xive s. Il n'est pas convenable que une
meisme persone s'oit des biens communs et enrichie
et honorée, ORESME, Eth. 267. || xve s. Philippe d'Ar-
tevelle assez convenable et gracieux homme, FROISS.
II, il, 401. Moult convegnable en est l'usance, 'ID.
Espinette amour. || xvi" s. Il fauït.que les licts soient
proportionnez à la maison, les vestements aux licts,
et tout le reste des meubles et de la manière de vi-
vre convenable et correspondante aux vestemens,
AMYOT, Lyc. 23. Il estimoit estre convenable que la
mort mesme des grands personnages portast quelque
fruict à la chose publique, ID. ib. 64. Ainsi eut il à
sa mort honneur convenable à la vertu de sa vie,
ID. Fab. 64. Quand Mahomet promet aux siens un
paradis tapissé.... je veois bien que ce sont des moc-
queurs qui se plient à noslre bestise pour nous em-
mieller et attirer par ces opinions et espérances con-
venables à nostre mortel appétit, MONT, II, 252.
— ÉTYM. Convenir; provenç. convenable, con-
venhable ; portug. convinhavel.
CONVENABLEMENT (kon-ve-na-ble-man), adv.
|| i° D'une manière convenable. On ne m'a pas traité
convenablement. Il a répondu convenablement. 11
vit convenablement à son état. Dès là que tout le
monde est fait par raison, tout s'y doit faire conve-
nablement; car le propre d'une cause intelligente,
est de mettre de la convenance et de l'ordre dans
tous, ses ouvrages, BOSS. Conn.v, 2. || 2° Conformé-
ment. J'agirai convenablement à vos vues.
— HIST. xii" s. Et ceu si avint molt çonvenaule-
ment, et molt saigement l'ordinat li sapiencé, ST-
BERN. 527. || xni" s. Qui veut oster enfans de se [sa]
garde, il doit lor doner convenablement ou oster les
el tans qu'on voit qu'il n'i a point de malice, BEAUM.
XXI, 20. || xive s. Et yleuc peust l'en traitier conve-
nablement avec le peuple, BERCHEURE, f°57, verso
Le second article dit que à l'aler en ville ou au
moustier, vous accompaigniez convenablement se-
lon vostre estât, Ménagier, i, 2. || xvie si Ce pendant
le jugement de la raison trouve et le moyen et la
mesure de faire la punition convenablement, AMYOT,
Comm. refrén. la colère, 27.
—ÉTYM. Convenable, et le suffixe ment; provenç.
conveniablament.
CONVENANCE (kon-ve-nan-s'), s. f. || t°Rapport,
conformité. Je vous défie, mes pères, d'y trouver
ni la moindre apparence d'ambiguïté ni la moindre
convenance avec les sentiments de Genève, PASC.
Prov. 4 6. Quelle convenance Y eut-il entre l'offrande
et celui qui la recevait? CODEAU, Prières, dans
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"Paris, Sèvres, Saint-Cloud, Versailles, Saint-Germain, Fontainebleau, Saint-Denis, Chantilly : avec la liste des rues de Paris / par Paul Joanne... /ark:/12148/bd6t5774757r.highres La comédie à la cour : les théâtres de société royale pendant le siècle dernier, la duchesse du Maine et les grandes nuits de Sceaux, Mme de Pompadour et le théâtre des petits cabinets, le théâtre de Marie-Antoinette à Trianon / Adolphe Jullien /ark:/12148/bd6t5773930r.highres
- Auteurs similaires Littré Émile Littré Émile /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Littré Émile" or dc.contributor adj "Littré Émile")Histoire littéraire de la France. T. XXVI-XXVIII, quatorzième siècle et suite. Tome 27 / ouvrage commencé par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint Maur et continué par des membres de l'Institut (Académie des Inscriptions et Belles lettres) /ark:/12148/bd6t57813555.highres Application de la philosophie positive au gouvernement des sociétés et en particulier à la crise actuelle / par É. Littré,... /ark:/12148/bpt6k30562987.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 859/1016
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406710m/f859.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406710m/f859.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406710m/f859.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406710m/f859.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406710m/f859.image × Aide