ABO
ce qui est : les mets étaient en abondance sur la
table. C'est là la différence essentielle. II pleure
abondamment, et il verse des pleurs en abondance,
la manifestent encore, bien que sous une nuance
plus subtile à saisir, LAFAYE.
— HIST. xve s. Donc entrèrent ils abondantment
dedans la ville sans contredit, et se logèrent toutes
gens les uns çà et les autres là, FROISS. n, m,38.
— ÉTYM. Alondant, ancien féminin, et le suffixe
ment (voy. MENT).
ABONDANCE (a-bon-dan-s'), s. f. || 1° Grande
quantité. L'abondance du produit, en parlant de la
vigne. Vivre dans l'abondance de toutes choses.
L'abondance des hommes, de l'argent dans ce pays.
L'abondance des mauvaises herbes étouffe la mois-
son. L'abondance des humeurs dans le corps. Ses
aumônes.... et, s'étendant par leur abondance,même
sur les ennemis de la foi, elles adoucissaient leur
aigreur, BOSS. R. d'Anglei. Par leur frugalité et leur
travail, ils se sont mis dans l'abondance des choses
nécessaires à Une vie simple, FÉN. Tél. vi. On arriva
en un pays beaucoup meilleur, où, trouvant abon-
dance de toute chose,- VAUGELAS, Q. Curce, 498. Y
portez-vous [à la confession] cette vivacité de com-
ponction, cette abondance de douleurs, ce désir sin-
cère deréparerlepassé?MASS.Car. Communion. C'est
aux âmes les plus vigilantes, les plus attentives sur
elles-mêmes que vous vous [Dieu] communiquez avec
plus d'abondance,BonKn.P«jis. tu,p. •) G. ^"Absolu-
ment. Abondance de choses bonnes, utiles, néces-
saires. L'abondance règne dans le camp. Faire ré-
gner l'abondance dans la ville. Vivre, nager dans
l'abondance. Avoir tout en abondance. On lui four-
nit tout en abondance, des vivres et-toutes sortes
de provisions. Le sang coulant en trop grande abon-
dance. Ce peuple est dans l'abondance, FÉN. Tél. u.
Si vous mettez les peuples dans l'abondance, ID. ib.
xiu. Ils jouissent de l'abondance, ID. ib. v. Malheur
à ceux qui sont dans l'abondance ! MASS. Immut. De là
jusqu'au milieu del'âbondance les plus sordides épar-
gnes, BOURD. Pens. t.iii,p.; -147. Si la sûreté, l'ordre
et la propreté ne rendaient pas le séjour des villes si
délicieux, et n'y avaient pas amené, avec l'abon-
dance, la douceur et la société, LA BRUY. 40. Heu-
reux, dit-on, le peuple florissant Sur qui ces biens
coulent en abondance, RÂC. Esth. n, 9. Pour elles,
à sa porte élevant ce palais, 11 leur y fit trouver l'a-
bondance et la paix, u>. ib. Prol. Objets charmants
y sont en abondance, LA FONT. Rém. Au sein del'a-
bondance, VOLT. Brut, ni, 4. Vos pleurs compatis-
sants coulent en abondance, M. J. CHÉN. Fén. n, 3.
|| 3° Abondance de coeur, épanchement. Il faudrait
que la bouche parlât selon l'abondance du coeur, FÉN.
t. xxi, p. -103. Je suis sûr que cela a été écrit d'a-
bondance de coeur, VOLT. Roi de Pr. 2. Abondance
de coeur et abondance du coeur se disent également
et ont le même sens. Seulement, quand abondance
est sans article, il faut de coeur et non du coeur.
|| 4° Parler d'abondance, parler sans avoir préparé
son discours, ou sans réciter de mémoire. Ce député
parle toujours d'abondance, soit qu'il improvise,
soit qu'il ait préparé son discours. ||.5* Au fig. en
parlant du discours, du style. Démqsthène a beaucoup
d'abondance. Abondance de pensées. Une vaine
abondance de mots. Parler avec abondance. Il a
traité ce sujet avec une grande abondance. L'abon-
dance des pensées produit l'abondance des expres-
sions. Ce n'est point par une abondance de paroles
que l'on s'énonce ; souvent la bouche ne dit rien, et
l'âme sent, BOJRD. Pens. t. in, p. 308. Partout il fait
paraître beaucoup de richesse et d'abondance géomé-
trique, FONTEN. Tiviani. Justement confus de mon
peu d'abondancs, Je me fais un chagrin du bonheur
de la France, BOÏ. Ép. n. Souvent trop d'abondance
appauvrit la matière, ro. Art. poêt. lu. Fuyez de ces
auteurs l'abondante stérile, Et ne vous chargez pas
d'un détail inutile, m. ib. 1.1| 6" Corne d'abondance,
corne remplie de flturs et de fruits et qui est le sym-
bole de l'abondance, la même que la corne de la
chèvre Amalthée qui avait nourri Jupiter. || 7° Abon-
dance , mélange d'un peu de vin et de beaucoup
d'eau qu'on donne aus enfants dans les collèges,
ainsi nommée parce qu'elle peut se boire en grande
quantité, ou parce que l'eau y abonde.
— HIST. xùr s. Home "|tu] fesis à ta sanlance [res-
semblance] , Après lui douas habondance Del fruit
que avoies planté, FI. et Bl. 924. Je ne sai pas
où je coumance; Tant ai dt matière abondance Por
parlier de màpovreté,RUTEB. \. [Lafortune] est si per-
verse Que les bons en la boue verse, Et les mauvais
en haut éslieve, Et leur donne à grans abondances
Dignités, horiors et puissances, la Rose, 6193. || xv°
s. Là trouverons de tous biens habondance, CH.
ABO
D'OBI, 4. Prince, s'ondoit avoir vaillance Pour men-
tir à granthabondance, Et pour faulzeté maintenir,
Vous verrez icellui venir A grant honneur , n'en
doubtez mie,m. Bail. 4 4 9. || xvies. De l'abondance
du coeur' la bouche parle, expression tirée des pro-
pres mots de la Sainte Escriture, H. EST. Prècell.
4 85. Amour respond : De traictz grosse habondance
Luy ay tiré.... J. MAROT, V, 264. Tu sçais que de
l'abondance du coeur la langue parle, PALISSY, 352.
— ÉTYM. Bourguig. aibondance ; provenç. dbon-
dantià, habundancia, abondansa, aondansa; es-
pagn. abundancia; ital. abondansia, abbundansia,
abbondansa; d'abundantia, d'abundans (voy. ABON-
DANT). A Genève, abondances, betteraves.
ABONDANT, ANTE (a-bon-dan, dan-t'), ad].
|| 1° Qui est en abondance. Moissons abondantes.
Prendre une nourriture abondante. La récolte avait
été peu abondante à cause de la sécheresse. Verser dés
larmes abondantes. Le minerai de fer est abondant
en ce pays. D'abondantes aumônes. Et parce que
l'iniquité jamais ne fut plus abondante qu'elle l'est,
ni plus dominante,. ..BOURD. Pens. 1.1, p. 233. ||2°Qui
a en abondance. Pays abondant en toute chose. Mai-
son abondante en richesses. Province abondante en
blé. lies abondantes en pâturages. Et de quelque
façon que l'on me considère, Abondante en.richesse
ou puissante en crédit, Je demeure toujours la fille
d'un proscrit, CORN. Cinna, i, 2. || 3° Absolument.
Source abondante. Eux [les pauvres] dont les jours les
plus abondants seraient pour vous des jours d'austé-
rités, MASS. Jeûne. Rédemption dans son mérite la
plus abondante; elle a deux effets : l'un... BOURD.
Pens. t. ni,p. 4 90. || 4° Au fig. en parlant du discours
ou de l'orateur. Style abondant. Orateur abondant.
Eloquence abondante. Langue plus abondante. Chez
Bossuetlapensée est abondante. Traiter sèchement un
sujet abondant. Jamais orateur ne fut plus nourri,
plus abondant. Le sujet le plus simple était pour lui
la plus abondante matière et une source intaris-
sable, BOURD. Pens. t. n, p. 45. Les difficultés où
les commentateurs et les scholiastes eux-mêmes de-
meurent court, si fertiles d'ailleurs, si abondants et
si chargés d'une vaine et fastueuse érudition dans les
endroits clairs, LA BRUY. 4 4. || 5° D'ABONDANT, loc.
adv. De plus, outre cela. Je vous ai dit ces raisons,
j'ajouterai d'abondant. Et d'abondant la vache...,
LAFONT. Juta. Cette locution a vieilli, mais elle n'est
pas inusitée.
— HIST. xn" s. Restroiz [restreint] est,chier sires,
tes sainz par jugement ; deslace ta cinture , et si
vien habondanzdepitiet, S.BERN. p..536. ||xnr* s. Et
il si firent ; et d'abondant lui envoierent tous les
os le [du] Comte Gautier de Brienne pour mettre en
terrebenoite, JOINV. 264. || xiv° s. Pour ceste science
plus clerement entendre, je veul [veux] de habon-
dant exposer aucuns mos selon l'a b c, ORESME,
Elli. 334. Et comme il soit ainsi que latin est à pré-
sent plus parfait et plus habondant langaige que
françois, m. Prol. Et avient aucune foiz qu'une
personne est abondant en grans biens pour lonc
temps, ro. ib. 22. ]| xvT s. Je ferai de beaux ac-
questz ung de ces matins, n'en doute , et d'abon-
dant seray grant retireur de rentes, RAB. Pantin, 9.
— ÉTYM. Provenç. habundànt; deabundans, da-
bundare, abonder.
t ABONDE (a-bon-d'), s. f. Dame Abonde, la fée
Abonde, la principale des fées bienfaisantes.
— HIST. xv° s. Et si pensay en tout par moy Qu'il
n'est richesse tant habonde. [abondante] Qui vaille
rien enmy ce monde, Livre du bon Jeh. s.
— ÉTYM. Berry, abonde, abondance ; bas-lat.
abundia, la fée Abonde (voy. ABONDER). .
. ABONDER (a-bon-dé) , v. n. Se conjugue avec
le verbe avoir. || i° Affluer, venir en grande quan-
tité. Les eaux abondent en ce canal. Tout abonde
pour toi. Les grands écrivains abondèrent en Grèce.
Londres où l'argent abonde. Les vivres abondaient
dans le camp. Le poisson abonde en cette rivière. Les
trois enfants.... Admiraient.... Desabouche [d'Ho-
mère] abonder les paroles divines, A. CHÉN. 32., Il se
plaît de faire abonder la profusion de ses grâces par-
dessus l'excès de notre malice, BOSS. Nativ. 4. Les
miracles y abondaient avec les vertus, ID. Hist. i,
44. Mais quoi! c'est un chef-d'oeuvre où tout mérite
abonde, MALH. VI, 26. Depuis que la richesse entre
sesmurs abonde, CORN. Cinna,ri,,4. Répandre abon-
damment sa grâce [de J. C. ] où le péché avait abondé,
voilà notreministère. MASS. Car. Confess. || 2° Avoir
en quantité. La vigne abonde en raisin. Abonder do
tout. Cette famille a abondé en hommes éminents. Jo
la vois bien, madame ; et vous et ce cher, frère
Abondez en raisons pour cacher le mystère, CORN. SU-
réna, n, 3. Eh! qui peut prévenir tousîles maux dont
ABO 15
abonde La guerre en cruautés, en ruines féconde?
SADRIN, Spart, m, 4. Si les nommes abondent de
biens, LABRUY. 46. || 3° Présenter un grand volume,
tenir de la place. Cette source abonde. Cent hommes
de cette espèce [des bavards qu'on rencontre partout]
abondent plus que deux mille citoyens, MONTESQ. Lettr. •
pers. LXXXVH. [| 4° Abonder, se livrer sans mesure. Je
suis loin d'abonder dans mon sens, SÉV. G 4 4. Un chacun
en son sens, selon son choix abonde, RÉGNIER, Sot.
xiv. Au lieu de se modérer en parvenant au souve-
rain pouvoir, Jacques II abonda dans les mesures
propres aie perdre, CHATEAUB. Stuarts, 309. || 5° En
jurisprudence, ce qui abonde ne vicie pas ou ne nuit
pas, c'est-à-dire ce qui est de trop , formalité non
prescrite, raison surabondante, etc., n'empêche pas
la validité d'un acte, d'une procédure, etc.
— HIST.xnes.MoIt estoit petite li lumière dé Deu,
etli félonie estoit si habondoie [abondée], ke li cha-
ritezestoit assi cum tote refrpidieie, S.BERN.p. 627.
Enterre habondevet [abondait] ceste espèce [la pau-
vreté] ,ID. ib. p. 533. || ami' s. Ditli ors [ours] : Par le
cors saint Gil, Cel miel, Renart, dont d'où vous
abonde? Ren. 4 0248. Sis manières de fous dont la folie
abonde, Les six manières de fols. ||xvies.Tjites qu'en
nous tout bien abonde ; Daines sont les trésors du
monde, J.MAROT, V, 304. Il ne leur chaut d'avoir abon-
dance; mais toute leur sollicitude est de ne rien re-
server de ce qui leur abonde, LANOUE, 635. Chacun
abunde en son sens j mesinëment en choses foraines,
externes et indifférentes, RAB. Pant. m, 7. Ce.lieu
abonde en sorciers, ID. Pant. lit, 4 6.
— ÉTYM. Provenç. abondar, abundar, habunddr,
aundar, aondar; espagn. abundar ; ital. abbondare;
deabundare, deao, marquant écoulement, etunda,
onde. Abundare exprime donc étymologiquement
l'affluence de l'eau et, par extension, l'affluence de
toutes choses.
ABONNÉ, ÉE (a-bo-nê, née'). || i° Part, passé.
Abonné à un journal. Abonné avec un chemin de
fer. Abonné avec la compagnie du gaz. Les débitants
abonnés payent à la régie une somme de.... 11 2° S. m. '
Celui qui a un abonnement à ou avec. Ce journal a
beaucoup d'abonnés. Les abonnés de ce théâtre. L'en-
fer a trouvé cette invention de distribuer , chaque
matin, à 20 ou 30 mille abonnés une feuifle où se
lit tout ce que le mondé dit et pense, p. L. COUR.
I, 244.
ABONNEMENT (a-bo-ne-man), s. m. Convention à
un prix déterminé, au-dessous du prix ordinaire,
pour l'acquit d'une taxe, d'un impôt, d'un service,
pour le droit d'assister à des spectacles, de recevoir un
journal, de voyager sur un chemin de fer, etc. Faire
un abonnement. Payer par abonnement. Les débi-
tants font des abonnements avec la régie. Un abon-
nement ave* un chemin de fer est économique quand
on va et vient fort souvent.
— HIST, xv" s. Et avoient ceux de Lourdes leurs
abonnemens [propriétés] en plusieurs lieux, FROISS.
n, m, 50. Abonnement est pour abornement, et peut
signifier abonnement et bien-fonds.
— ÉTYM. Abonner.
ABONNER (a-bo-né), v. a. || i° Faire au nom de
quelqu'un un abonnement. Je vous ai abonné au jour-
nal. Abonner une province pour l'impôt. La régie
abonneles débitantsquaudilsledemahdent. Abonner
les voitures qui font le service de telle routé. || 2° S'a-
bonner, v.rèfl.,prendre un abonnement. Je. me suis
abonné aujournal. Les marchands de vin se sont abon-
nés avec la régie.On s'abonnait jadis avec les curés pour
la dîme, Acad. |] 3° En termes de jurisprudence,
abonner , c'est réduire à une certaine somme, un
droit, un prix certain, qui est à payer.
—niST. xiv" s. Car ligence proprement gist Entre
son prince et son vassal, Qui adonc doit estre féal,
Quand un prince a un fief donné X son vassal et
abonné, Le livre du bon Jeh. 3924. Et les ârrentez ou
abosnez doivent chascun an deux moitons froment,
DU CANGE, arrentare. Comme le suppliant éust voulu
faire marché et soi amoidier ou abourner du vin
qu'il vendrait à détail, ID. amôdium. || xv" s. Et fu-
rent à donc départis, divisés et abonnés les deux
.royaumes de Portingal et de Castille, FROISS. 11,
ni,34. •
—ÉTYM. Bas-lat. abonare, abonnare, mettre des
bornes dans les terres des vassaux, et aussi racheter
les droits féodaux, faire, une convention qui limite
une certaine prestation. Abonner veut donc dire,
étymologiquement, mettre des bornes et, par exten-
sion, limiter par une convention une certaine rede-
vance. C'est le même qu'aborner (voy. ce mot), DIÉZ
pense que c'est non pas borne, mais 60» qui est dans
le mot, exprimant une bonification de prix pour ce-
lui qui s'abonne. Mais les formes de l'ancien français,
ce qui est : les mets étaient en abondance sur la
table. C'est là la différence essentielle. II pleure
abondamment, et il verse des pleurs en abondance,
la manifestent encore, bien que sous une nuance
plus subtile à saisir, LAFAYE.
— HIST. xve s. Donc entrèrent ils abondantment
dedans la ville sans contredit, et se logèrent toutes
gens les uns çà et les autres là, FROISS. n, m,38.
— ÉTYM. Alondant, ancien féminin, et le suffixe
ment (voy. MENT).
ABONDANCE (a-bon-dan-s'), s. f. || 1° Grande
quantité. L'abondance du produit, en parlant de la
vigne. Vivre dans l'abondance de toutes choses.
L'abondance des hommes, de l'argent dans ce pays.
L'abondance des mauvaises herbes étouffe la mois-
son. L'abondance des humeurs dans le corps. Ses
aumônes.... et, s'étendant par leur abondance,même
sur les ennemis de la foi, elles adoucissaient leur
aigreur, BOSS. R. d'Anglei. Par leur frugalité et leur
travail, ils se sont mis dans l'abondance des choses
nécessaires à Une vie simple, FÉN. Tél. vi. On arriva
en un pays beaucoup meilleur, où, trouvant abon-
dance de toute chose,- VAUGELAS, Q. Curce, 498. Y
portez-vous [à la confession] cette vivacité de com-
ponction, cette abondance de douleurs, ce désir sin-
cère deréparerlepassé?MASS.Car. Communion. C'est
aux âmes les plus vigilantes, les plus attentives sur
elles-mêmes que vous vous [Dieu] communiquez avec
plus d'abondance,BonKn.P«jis. tu,p. •) G. ^"Absolu-
ment. Abondance de choses bonnes, utiles, néces-
saires. L'abondance règne dans le camp. Faire ré-
gner l'abondance dans la ville. Vivre, nager dans
l'abondance. Avoir tout en abondance. On lui four-
nit tout en abondance, des vivres et-toutes sortes
de provisions. Le sang coulant en trop grande abon-
dance. Ce peuple est dans l'abondance, FÉN. Tél. u.
Si vous mettez les peuples dans l'abondance, ID. ib.
xiu. Ils jouissent de l'abondance, ID. ib. v. Malheur
à ceux qui sont dans l'abondance ! MASS. Immut. De là
jusqu'au milieu del'âbondance les plus sordides épar-
gnes, BOURD. Pens. t.iii,p.; -147. Si la sûreté, l'ordre
et la propreté ne rendaient pas le séjour des villes si
délicieux, et n'y avaient pas amené, avec l'abon-
dance, la douceur et la société, LA BRUY. 40. Heu-
reux, dit-on, le peuple florissant Sur qui ces biens
coulent en abondance, RÂC. Esth. n, 9. Pour elles,
à sa porte élevant ce palais, 11 leur y fit trouver l'a-
bondance et la paix, u>. ib. Prol. Objets charmants
y sont en abondance, LA FONT. Rém. Au sein del'a-
bondance, VOLT. Brut, ni, 4. Vos pleurs compatis-
sants coulent en abondance, M. J. CHÉN. Fén. n, 3.
|| 3° Abondance de coeur, épanchement. Il faudrait
que la bouche parlât selon l'abondance du coeur, FÉN.
t. xxi, p. -103. Je suis sûr que cela a été écrit d'a-
bondance de coeur, VOLT. Roi de Pr. 2. Abondance
de coeur et abondance du coeur se disent également
et ont le même sens. Seulement, quand abondance
est sans article, il faut de coeur et non du coeur.
|| 4° Parler d'abondance, parler sans avoir préparé
son discours, ou sans réciter de mémoire. Ce député
parle toujours d'abondance, soit qu'il improvise,
soit qu'il ait préparé son discours. ||.5* Au fig. en
parlant du discours, du style. Démqsthène a beaucoup
d'abondance. Abondance de pensées. Une vaine
abondance de mots. Parler avec abondance. Il a
traité ce sujet avec une grande abondance. L'abon-
dance des pensées produit l'abondance des expres-
sions. Ce n'est point par une abondance de paroles
que l'on s'énonce ; souvent la bouche ne dit rien, et
l'âme sent, BOJRD. Pens. t. in, p. 308. Partout il fait
paraître beaucoup de richesse et d'abondance géomé-
trique, FONTEN. Tiviani. Justement confus de mon
peu d'abondancs, Je me fais un chagrin du bonheur
de la France, BOÏ. Ép. n. Souvent trop d'abondance
appauvrit la matière, ro. Art. poêt. lu. Fuyez de ces
auteurs l'abondante stérile, Et ne vous chargez pas
d'un détail inutile, m. ib. 1.1| 6" Corne d'abondance,
corne remplie de flturs et de fruits et qui est le sym-
bole de l'abondance, la même que la corne de la
chèvre Amalthée qui avait nourri Jupiter. || 7° Abon-
dance , mélange d'un peu de vin et de beaucoup
d'eau qu'on donne aus enfants dans les collèges,
ainsi nommée parce qu'elle peut se boire en grande
quantité, ou parce que l'eau y abonde.
— HIST. xùr s. Home "|tu] fesis à ta sanlance [res-
semblance] , Après lui douas habondance Del fruit
que avoies planté, FI. et Bl. 924. Je ne sai pas
où je coumance; Tant ai dt matière abondance Por
parlier de màpovreté,RUTEB. \. [Lafortune] est si per-
verse Que les bons en la boue verse, Et les mauvais
en haut éslieve, Et leur donne à grans abondances
Dignités, horiors et puissances, la Rose, 6193. || xv°
s. Là trouverons de tous biens habondance, CH.
ABO
D'OBI, 4. Prince, s'ondoit avoir vaillance Pour men-
tir à granthabondance, Et pour faulzeté maintenir,
Vous verrez icellui venir A grant honneur , n'en
doubtez mie,m. Bail. 4 4 9. || xvies. De l'abondance
du coeur' la bouche parle, expression tirée des pro-
pres mots de la Sainte Escriture, H. EST. Prècell.
4 85. Amour respond : De traictz grosse habondance
Luy ay tiré.... J. MAROT, V, 264. Tu sçais que de
l'abondance du coeur la langue parle, PALISSY, 352.
— ÉTYM. Bourguig. aibondance ; provenç. dbon-
dantià, habundancia, abondansa, aondansa; es-
pagn. abundancia; ital. abondansia, abbundansia,
abbondansa; d'abundantia, d'abundans (voy. ABON-
DANT). A Genève, abondances, betteraves.
ABONDANT, ANTE (a-bon-dan, dan-t'), ad].
|| 1° Qui est en abondance. Moissons abondantes.
Prendre une nourriture abondante. La récolte avait
été peu abondante à cause de la sécheresse. Verser dés
larmes abondantes. Le minerai de fer est abondant
en ce pays. D'abondantes aumônes. Et parce que
l'iniquité jamais ne fut plus abondante qu'elle l'est,
ni plus dominante,. ..BOURD. Pens. 1.1, p. 233. ||2°Qui
a en abondance. Pays abondant en toute chose. Mai-
son abondante en richesses. Province abondante en
blé. lies abondantes en pâturages. Et de quelque
façon que l'on me considère, Abondante en.richesse
ou puissante en crédit, Je demeure toujours la fille
d'un proscrit, CORN. Cinna, i, 2. || 3° Absolument.
Source abondante. Eux [les pauvres] dont les jours les
plus abondants seraient pour vous des jours d'austé-
rités, MASS. Jeûne. Rédemption dans son mérite la
plus abondante; elle a deux effets : l'un... BOURD.
Pens. t. ni,p. 4 90. || 4° Au fig. en parlant du discours
ou de l'orateur. Style abondant. Orateur abondant.
Eloquence abondante. Langue plus abondante. Chez
Bossuetlapensée est abondante. Traiter sèchement un
sujet abondant. Jamais orateur ne fut plus nourri,
plus abondant. Le sujet le plus simple était pour lui
la plus abondante matière et une source intaris-
sable, BOURD. Pens. t. n, p. 45. Les difficultés où
les commentateurs et les scholiastes eux-mêmes de-
meurent court, si fertiles d'ailleurs, si abondants et
si chargés d'une vaine et fastueuse érudition dans les
endroits clairs, LA BRUY. 4 4. || 5° D'ABONDANT, loc.
adv. De plus, outre cela. Je vous ai dit ces raisons,
j'ajouterai d'abondant. Et d'abondant la vache...,
LAFONT. Juta. Cette locution a vieilli, mais elle n'est
pas inusitée.
— HIST. xn" s. Restroiz [restreint] est,chier sires,
tes sainz par jugement ; deslace ta cinture , et si
vien habondanzdepitiet, S.BERN. p..536. ||xnr* s. Et
il si firent ; et d'abondant lui envoierent tous les
os le [du] Comte Gautier de Brienne pour mettre en
terrebenoite, JOINV. 264. || xiv° s. Pour ceste science
plus clerement entendre, je veul [veux] de habon-
dant exposer aucuns mos selon l'a b c, ORESME,
Elli. 334. Et comme il soit ainsi que latin est à pré-
sent plus parfait et plus habondant langaige que
françois, m. Prol. Et avient aucune foiz qu'une
personne est abondant en grans biens pour lonc
temps, ro. ib. 22. ]| xvT s. Je ferai de beaux ac-
questz ung de ces matins, n'en doute , et d'abon-
dant seray grant retireur de rentes, RAB. Pantin, 9.
— ÉTYM. Provenç. habundànt; deabundans, da-
bundare, abonder.
t ABONDE (a-bon-d'), s. f. Dame Abonde, la fée
Abonde, la principale des fées bienfaisantes.
— HIST. xv° s. Et si pensay en tout par moy Qu'il
n'est richesse tant habonde. [abondante] Qui vaille
rien enmy ce monde, Livre du bon Jeh. s.
— ÉTYM. Berry, abonde, abondance ; bas-lat.
abundia, la fée Abonde (voy. ABONDER). .
. ABONDER (a-bon-dé) , v. n. Se conjugue avec
le verbe avoir. || i° Affluer, venir en grande quan-
tité. Les eaux abondent en ce canal. Tout abonde
pour toi. Les grands écrivains abondèrent en Grèce.
Londres où l'argent abonde. Les vivres abondaient
dans le camp. Le poisson abonde en cette rivière. Les
trois enfants.... Admiraient.... Desabouche [d'Ho-
mère] abonder les paroles divines, A. CHÉN. 32., Il se
plaît de faire abonder la profusion de ses grâces par-
dessus l'excès de notre malice, BOSS. Nativ. 4. Les
miracles y abondaient avec les vertus, ID. Hist. i,
44. Mais quoi! c'est un chef-d'oeuvre où tout mérite
abonde, MALH. VI, 26. Depuis que la richesse entre
sesmurs abonde, CORN. Cinna,ri,,4. Répandre abon-
damment sa grâce [de J. C. ] où le péché avait abondé,
voilà notreministère. MASS. Car. Confess. || 2° Avoir
en quantité. La vigne abonde en raisin. Abonder do
tout. Cette famille a abondé en hommes éminents. Jo
la vois bien, madame ; et vous et ce cher, frère
Abondez en raisons pour cacher le mystère, CORN. SU-
réna, n, 3. Eh! qui peut prévenir tousîles maux dont
ABO 15
abonde La guerre en cruautés, en ruines féconde?
SADRIN, Spart, m, 4. Si les nommes abondent de
biens, LABRUY. 46. || 3° Présenter un grand volume,
tenir de la place. Cette source abonde. Cent hommes
de cette espèce [des bavards qu'on rencontre partout]
abondent plus que deux mille citoyens, MONTESQ. Lettr. •
pers. LXXXVH. [| 4° Abonder, se livrer sans mesure. Je
suis loin d'abonder dans mon sens, SÉV. G 4 4. Un chacun
en son sens, selon son choix abonde, RÉGNIER, Sot.
xiv. Au lieu de se modérer en parvenant au souve-
rain pouvoir, Jacques II abonda dans les mesures
propres aie perdre, CHATEAUB. Stuarts, 309. || 5° En
jurisprudence, ce qui abonde ne vicie pas ou ne nuit
pas, c'est-à-dire ce qui est de trop , formalité non
prescrite, raison surabondante, etc., n'empêche pas
la validité d'un acte, d'une procédure, etc.
— HIST.xnes.MoIt estoit petite li lumière dé Deu,
etli félonie estoit si habondoie [abondée], ke li cha-
ritezestoit assi cum tote refrpidieie, S.BERN.p. 627.
Enterre habondevet [abondait] ceste espèce [la pau-
vreté] ,ID. ib. p. 533. || ami' s. Ditli ors [ours] : Par le
cors saint Gil, Cel miel, Renart, dont d'où vous
abonde? Ren. 4 0248. Sis manières de fous dont la folie
abonde, Les six manières de fols. ||xvies.Tjites qu'en
nous tout bien abonde ; Daines sont les trésors du
monde, J.MAROT, V, 304. Il ne leur chaut d'avoir abon-
dance; mais toute leur sollicitude est de ne rien re-
server de ce qui leur abonde, LANOUE, 635. Chacun
abunde en son sens j mesinëment en choses foraines,
externes et indifférentes, RAB. Pant. m, 7. Ce.lieu
abonde en sorciers, ID. Pant. lit, 4 6.
— ÉTYM. Provenç. abondar, abundar, habunddr,
aundar, aondar; espagn. abundar ; ital. abbondare;
deabundare, deao, marquant écoulement, etunda,
onde. Abundare exprime donc étymologiquement
l'affluence de l'eau et, par extension, l'affluence de
toutes choses.
ABONNÉ, ÉE (a-bo-nê, née'). || i° Part, passé.
Abonné à un journal. Abonné avec un chemin de
fer. Abonné avec la compagnie du gaz. Les débitants
abonnés payent à la régie une somme de.... 11 2° S. m. '
Celui qui a un abonnement à ou avec. Ce journal a
beaucoup d'abonnés. Les abonnés de ce théâtre. L'en-
fer a trouvé cette invention de distribuer , chaque
matin, à 20 ou 30 mille abonnés une feuifle où se
lit tout ce que le mondé dit et pense, p. L. COUR.
I, 244.
ABONNEMENT (a-bo-ne-man), s. m. Convention à
un prix déterminé, au-dessous du prix ordinaire,
pour l'acquit d'une taxe, d'un impôt, d'un service,
pour le droit d'assister à des spectacles, de recevoir un
journal, de voyager sur un chemin de fer, etc. Faire
un abonnement. Payer par abonnement. Les débi-
tants font des abonnements avec la régie. Un abon-
nement ave* un chemin de fer est économique quand
on va et vient fort souvent.
— HIST, xv" s. Et avoient ceux de Lourdes leurs
abonnemens [propriétés] en plusieurs lieux, FROISS.
n, m, 50. Abonnement est pour abornement, et peut
signifier abonnement et bien-fonds.
— ÉTYM. Abonner.
ABONNER (a-bo-né), v. a. || i° Faire au nom de
quelqu'un un abonnement. Je vous ai abonné au jour-
nal. Abonner une province pour l'impôt. La régie
abonneles débitantsquaudilsledemahdent. Abonner
les voitures qui font le service de telle routé. || 2° S'a-
bonner, v.rèfl.,prendre un abonnement. Je. me suis
abonné aujournal. Les marchands de vin se sont abon-
nés avec la régie.On s'abonnait jadis avec les curés pour
la dîme, Acad. |] 3° En termes de jurisprudence,
abonner , c'est réduire à une certaine somme, un
droit, un prix certain, qui est à payer.
—niST. xiv" s. Car ligence proprement gist Entre
son prince et son vassal, Qui adonc doit estre féal,
Quand un prince a un fief donné X son vassal et
abonné, Le livre du bon Jeh. 3924. Et les ârrentez ou
abosnez doivent chascun an deux moitons froment,
DU CANGE, arrentare. Comme le suppliant éust voulu
faire marché et soi amoidier ou abourner du vin
qu'il vendrait à détail, ID. amôdium. || xv" s. Et fu-
rent à donc départis, divisés et abonnés les deux
.royaumes de Portingal et de Castille, FROISS. 11,
ni,34. •
—ÉTYM. Bas-lat. abonare, abonnare, mettre des
bornes dans les terres des vassaux, et aussi racheter
les droits féodaux, faire, une convention qui limite
une certaine prestation. Abonner veut donc dire,
étymologiquement, mettre des bornes et, par exten-
sion, limiter par une convention une certaine rede-
vance. C'est le même qu'aborner (voy. ce mot), DIÉZ
pense que c'est non pas borne, mais 60» qui est dans
le mot, exprimant une bonification de prix pour ce-
lui qui s'abonne. Mais les formes de l'ancien français,
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