Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
752 CON
seigneur Don Piètre, qu'à votre considération, je
m'en vais le traiter du mieux qu'il me sera pos-
' sible, MOL. Sicilien, se. <9. || En considération
de, même sens. On ne l'a conservé dans sa place
qu'en considération de son père. || De considéra-
tion, d'importance, en parlant des choses. Fondée
sur des raisons de quelque considération, PASC.
Prov. 5. Je sais que le bien est de moindre consi-
dération, ID. ib. 7. Le bien est de nulle con-
sidération devant Dieu, ID.- ib. 9. Elles se rendirent
avec trente autres villes de moindre considéra-
tion, D'ABLANCOURT, Arrien, i, 8, dans RICHELET.
|| Vaubanl'a employé au pluriel dans le sens d'es-
time, d'égard : Je dis de la meilleure foi du monde
que ce n'a été ni l'envie de m'en faire accroire ni
de m'attirer de nouvelles considérations qui m'a fait
entreprendre cet ouvrage, Dlme, p. i. ||5°En style
épistolaire. Je suis avec considération, avec une par-
faite considération, avec une considération distin-
guée, etc. formules polies par lesquelles on termine
certaines lettres. [| 6° Motif que chacun considère
pour se diriger. Diverses considérations l'ont porté à
cette démarche. Je ne puis entrer dans ces considé-
rations. La considération qui l'a fait agir. Je vois que,
le danger de sa fille effaçant toute autre considération,
elle ne serait pas fâchée de vous voir ici, J. J. ROUSS.
Bel. i, 27. Ces considérations ne sont pas, je l'avoue,
d'unegrandeimportance; aussi ne les donné-je que
comme des accessoires, ID. Dissert, sur la musique
mod. || l'Auplur. Considérations, titre qu'on donne
à quelques ouvrages où l'on considère un sujet sous
diverses faces. 11 a écrit des considérations sur l'his-
toire de France. || 8° Espèce de panier rempli de crin
et fait de fer, que portaient les femmes.
— SYN. i° CONSIDÉRATION, RÉPUTATION. La consi-
dération vient de l'effet que nos qualités person-
nelles, notre crédit, nos richesses, nos places font
sur les autres ; aussi est-elle beaucoup moins éten-
due que la réputation qui, elle, est la connaissance,
parmi un public plus ou moins nombreux, du nom,
des actions, des oeuvres d'un homme. Tel homme
peut avoir de la considération sans avoir de la répu-
tation, la considération étant bornée ou pouvant
l'être à un cercle restreint. || 2° CONSIDÉRATIONS,
OBSERVATIONS, RÉFLEXIONS, PENSÉES. Le terme de
considérations exprime cette action de l'esprit qui
envisage un objet sous les différentes faces dont il
est composé. Celui d'observations sert à exprimer
les remarques que l'on fait sur les ouvrages. Le
terme de pensées est plus vague et marque indis-
tinctement les jugements de l'esprit. Les Considé-
rations de Montesquieu sur les causes de la grandeur et
de la décadence des Romains. Les Observations de l'A-
cadémie sur le Cid. Les Pensées de Pascal, BEAUSÉE.
— HlST. XII" s. Lo mantel mettre sur lo viaire est
covrir la pense [la pensée] de la considération de
sa floibeteit, que ele haltes choses n'oset encerchier,
Job, 4S8. |1 xive s. Il appert que la considération et
la cognoiss;mce de telle fin appartient à" ceste science
civile, ORESME, Eth. (il. Une [partie de l'âme] est
vers laquelle l'en a speculacion et contemplacion ou
consideracion vers les choses de quoy les ymages
sont nécessaires, ID. ib. i 70 .Enquérir de ceste chose
parfaitement est plus propre à autre considération,
ID. ib. 20. Cest exemple n'est pas à passer sans con-
sidération, ORESME, Thèse de MEUNIER. || XV° S. Et
eut là certains articles de traités faits, jetés et ac-
cordés sur grands considérations et alliances, et
toutes promises et jurées à tenir, FROISS. I, I, 3-11.
|| xvic s. Pourtant il n'y a plus de considération de
Juif ne de Grec, de circoncision ne de prépuce;
mais Christ est en tous, CALVIN, Inslït. 349. Je n'y
ai eu nulle considération de ton service, ny de ma
gloire, MONT. Au lecteur, p. xi. En considération de
cela,iD. 1,16. Exemple remarquable, pour cette con-
sidération, ID. i, 6. Ces considérations ne destour-
nent pas un'homme d'entendement de.... m. i, J20.
En leur considération, je diray encores cecy, car je
désire de contenter chascun, ID. m, S75. M. l'Admi-
rai, qui estoit homme de grande considération [pru-
dence] , LANODE , 650. Le dit seigneur meu de bonnes
et grandes considérations, CONDË, Mémoires, p. 670.
— ÉTYM. Provenç. consideracio; espagn. consi-
deracion; ital. considerasione; du latin consideratio-
nem, de considerare, considérer.
1. CONSIDÉRÉ , ÉE (kon-si-dé-ré, rée) , part,
passé. || 1° Examiné. Cette affaire considérée atten-
tivement. Plus d'une fois je me suis étonné Que ce
qui fait la paix du mariage En est le point le moins
considéré, LA FONT. Calendr. Tout bien considéré,
je te soutiens en somme Que scélérat pour scélérat,'
Il vaut mieux être un loup qu'un homme, LA FONT.
Fabl. XII, i. Je ne me sens point propre aux soins
CON
d'une famille, Et, tout considéré, j'aime mieux rester
fille, REGNARD , Distrait, iv, i. || En termes de pra-
tique. Ce considéré, il vous plaise.... || On a ditautre-
fois considéré que, avec le sens de pourvu que,attendu
que. || 2° Regardé comme. Cet ingénieur considéré
comme très-habile. || 3° Estimé. Et par son alliance
il se crut assuré D'être plus redoutable et plus con-
sidéré, CORN. Poly. i, 3. Vous êtes chez lui la plus
considérée, ID. Cinna, i, 2. L'un des plus considé-
rés de cette compagnie, PASC. Prov. 6. Il n'aban-
donnait sa patrie que pour se rendre plus capable
de la servir et pour y revenir un jour plus utile et
plus considéré, CONDORCET, Haller.
-j-2. CONSIDÉRÉ, ÉE (kon-si-dé-ré, rée), adj.
Réfléchi, circonspect. La subtilité de l'intelligence,
la solidité du jugement, la hardiesse considérée né
sont pas des choses volontaires, BALZ. T dise, sur
la cour. Il n'y a rien de moins attentif ni de moins
considéré que les enfants, BOSS. dans le Dict. de
DOCHEZ.
— ÉTYM. Considéré l.
f CONSIDÉRÉMENT (kon-si-dé-ré-man), adv.
Avec circonspection. La raison doit aller considéré-
ment d'une chose à l'autre, BOSS. Serm. Quinq. 1.
— ÉTYM. Considéré 2, et le suffixe ment ; pro-
venç. cossiradament.
CONSIDERER (kon-si-dé-ré ; l'accent aigu se
change en accent grave devant une syllabe muette :
je considère, excepté au futur et au conditionnel:
je considérerai, je considérerais; à la vérité l'A-
cadémie ne donne ni considérerai, ni considére-
rais ; mais comme elle met l'accent aigu dans les
cas de ce genre, bien que par une anomalie regret-
table, il faut la suivre), v. a. || i" Regarder atten-
tivement. Considérer un édifice, un tableau. Hé
bien! Qu'est-ce? M'as-tu tout parcouru par ordre?
M'as-tu de tes gros yeux assez considéré? MOL. Ampli.
ni, 2. Il ne leur reste qu'à considérer de quel côté al-
lait tomber ce grand arbre, ébranlé par tant de coups,
BOSS. Anne de Gong. Il s'arrêta dans un endroit où
le boyau faisait un angle avec la parallèle; il se mit
à genoux sur le talus intérieur, et, appuyant ses
coudes sur le parapet, resta quelque temps à consi-
dérer les travailleurs qui construisaient les tranchées
à la lueur des étoiles, VOLT. Charles XLI, 8. |j Fig.
Faire un examen attentif. Et pour dire en un mot ce
que j'en considère [pense], CORN. Cid, iv,B. La route
en est mal sûre, atout considérer, CORN. Nicom. iv,
4. Ne considérez rien ou considérez tout, ROTROU,
Anlig. n, 4. Quiconque en pareil cas se croit haï des
cieux, Qu'il considère Hécube, il rendra grâce aux
dieux, LA FONT. Fabl. x, -13. Quand on considère de
plus près l'histoire de ce grand royaume et particu-
lièrement les derniers règnes, BOSS. Berne d'Anglet.
Considère, Phénix, les troubles que j'évite, RAC.
Andr. n, 6. Les hommes donnent volontiers à la phi-
losophie leurs maux à considérer, mais non pas à
guérir, FONTEN. Dial. iv, Morts anc. Sans considé-
rer que ces choses sont éloignées l'une de l'autre,
comme le ciel l'est de la terre, D'ABLANCOURT, Lu-
cien, Comment écrire l'histoire. || 2° Avoir égard
à, tenir compte de. Ne considérez point cette gran-
deur suprême; Traitez-moi comme ami, non comme
souverain, CORN. Cinna, n, 2. Mon bras, dont ses
mépris forçaient la retenue, N'eût plus considéré
César ni sa venue, ID. Mort de Pomp. il, 4. Pour
moi, ce que je considère particulièrement, c'est que
par le moyen de ces visites spirituelles, on est in-
struit de cent choses qu'il faut savoir de nécessité,
MOL. Prie. rid. se. -10. Comme vous êtes roi, vous
ne considérez Qui ni quoi; rois et dieux mettent,
quoi qu'on leur die, Tout en même catégorie, LA
FONT. Fabl. v, ts. Ne considérez point que je suis
votre mère; Considérez en moi celle de votre frère,
RAC. Théb. iv, 3. Mon esprit, peu jaloux de vivre en
la mémoire, Ne considère point le reproche ou la
gloire, VOLT. Mort de Ces. ni, 2. || 3° Estimer, faire
cas de. C'est un homme que je considère beaucoup.
Votre père y commande , et l'on m'y considère,
CORN. Poly. n, 4. Je t'ai considéré plus que tu ne
mérites, ID. ib. v, 2. Votre marâtre y règne et le
roi votre père Ne voit que par ses yeux, seule la
considère, m. Nicom. i, i. L'époux avait toujours
considéré sa femme, LA FONT. Faucon. On considère
un bon géomètre, FÉN. Tél. m. || 4° Juger, réputer.
Les soldats le considéraient comme un père. On
doit considérer cet événement comme la source de
tous nos malheurs. |j 5° Se considérer, v. réfl. Se
regarder, s'examiner. Le cerf qui se considérait dans
la fontaine. L'âme qui se considère. |] S'estimer.
Seul il se considère, il s'aime et non pas moi, RO-
TROU, Vencesl. il, 1. Mais elle seule enfin s'aime et
se considère, CORN. Rodog, n, 4. Mais où trouvera-
CON
t-on une âme si purgée, Qu'elle aime à servir Dieu
sans se considérer, Et ne cherche en l'aimant que
l'heur de l'adorer? CORN. Imit. n, H. || Se juger.
Se considérer comme un personnage. Je me consi-
dère comme votre ami. || S'estimer mutuellement.
Ils se considèrent l'un l'autre. || Être considéré,
aperçu. Le naturel de chacun se considère en deux
manières, PASC. dans le Dict. de POITEVIN. )| Etre
pris en considération, être pesé. S'il est juste d'ail-
leurs que tout se considère , Que hasardait Pompée
en suivant votre père? CORN. Pomp. i, 3.
— HlST. xiv" s. Vous considerastes que le peuple
romain a bien esté sur touz li souverain, BERCHEURE,
1° -I. Mesmement considéré que illecques sont bail-
lées certaines règles, bons enseignemens , belles
hystoires.... ORESME, Eth. Prol. Et selon les pas-
sions absolument considérées, nous ne sommes diz
ne bons ne malvès, ID. ib. 42. L'excellence et vertu
de l'oeuvre, c'est que elle soit grande et bonne et
tele que elle soit digne de estre considérée à grant
admiracion, ID. ib. <)4. Le charpentier et le geo-
metrien enquerent et considèrent de la line droitte,
ID. ib. x (i 6). Gilet considérant l'abusion que vou-
loit faire et avoir icellui Loys, DU CANGE, abusio.
|| xve s. - Si que, tout considéré, [les Anglois] se
traïrent à Mauros, et là se logèrent, FROISS. II, H,
4 9. X tout considérer, si Angleterre se perdoit, ils
perdroient trop plus que nous, ID. II, m, 45. Gens
vinrent de tous costés pour le voir, et considérer le
grand estât qu'il maintenoit, ID. I, I, 7). Le pays
[de Flandre] estoit si plein et si rempli de biens que
merveilles seroit à raconter et à considérer, ID. n,
n, 52. Uns saiges noms considerans en soy Quel
chose estoit à prince nécessaire, E. DESCH. Ce qui
est nécessaire aux rois. Considéré leur grant des-
pence et que la saison se passoit, COMM.IT, 5.
|| xvi" s. A la lecture des histoires, j'ay accoustumé
de considérer qui en sont les escrivains, MONT, I,
58. Il estoit à considérer la grandeur démesurée de
ses forces au passage de l'Hellespont, ID. I, 271. Il
s'approcha à cheval le plus près qu'il peut du Cous-
teau [coteau] pour le recognoistre et considérer de
près la nature du lieu, AMYOT, Scrlor. 23.
— ÉTYM. Provenç. cossirar, considerar ; anc. ca-
tal. consirar; espagn. considerar; ital. considerare ;
du latin considerare, de cum, et sidus, sideris,
astre, étoile (voy. SIDÉRAL), de sorte que, dans le
latin, considerare a un rapport avec la contemplation
des astres.
COSIGNATAIRE (kon-si-gna-tê-r'), s. m. || i" Dé-
positaire préposé à la réception et à. la garde des
dépôts et consignations. || 2° Terme de commerce
maritime. Négociant ou commissionnaire auquel on
adresse un navire ou des marchandises.
— ÉTYM. Consigner.
f CONSIGNATEUR (kon-si-gna-teur), Terme de
commerce. Celui qui fait une consignation de mar-
chandises dans une maison de commission.
CONSIGNATION (kon-si-gna-sion; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. Dépôt d'une somme ou autre
objet entre les mains d'une personne publique. Faire
une consignation au greffe. || Anciennement dépôt
d'argent pour l'achat d'une charge. Qui attendent
d'un mariage à remplir le vide d'une consignation,
LA BRUY. vu. || La caisse des dépôts et consignations,
caisse publique qui reçoit seule les dépôts et consi-
gnations des particuliers et les fonds de divers éta-
blissements. || Terme de droit. Consignation d'a-
mende, dépôt, préalablement à certains actes, de
l'amende qui peut être encourue. Consignation d'ali-
ments, somme préalablement exigée du créancier qui
veut contraindre par corps son débiteur. || Terme de
commerce. Marchandises à la consignation d'un tel,
marchandises dont un tel est le cosignataire.
— HlST. XVIe s. Estans advertiz que les religieu-
ses vestales avoient quelques consignations et autres
deniers mis en depost et en garde entre leurs mains,
ilz les allèrent enlever par force, AMYOT, Anton. 24.
— ÉTYM. Lat. consignationem, de consignare (voy.
CONSIGNER).
■I. CONSIGNE (kon-si-gn'), s. f. || i° Ordre et in-
struction qu'on donne à une sentinelle, à un chef de
poste. Donner, lever, observer, violer, forcer la
consigne. Non, non, vous ne passerez pas, Dit le
soldat, c'est ma consigne, BËRANG. Convoi de David.
|| Familièrement, manger la consigne, ne pas la
faire observer. || Défense de sortir par punition mili-
taire ou par mesure d'ordre. || Grande pancarte où
sont imprimés les articles qui concernent une consi-
gne. || Petite armoire grillée dans laquelle on en-
ferme les ordres du jour., || Détail des objets de mo-
bilier qui composent un poste. j| Dans les écoles du
gouvernement et les collèges, punition qui consiste
seigneur Don Piètre, qu'à votre considération, je
m'en vais le traiter du mieux qu'il me sera pos-
' sible, MOL. Sicilien, se. <9. || En considération
de, même sens. On ne l'a conservé dans sa place
qu'en considération de son père. || De considéra-
tion, d'importance, en parlant des choses. Fondée
sur des raisons de quelque considération, PASC.
Prov. 5. Je sais que le bien est de moindre consi-
dération, ID. ib. 7. Le bien est de nulle con-
sidération devant Dieu, ID.- ib. 9. Elles se rendirent
avec trente autres villes de moindre considéra-
tion, D'ABLANCOURT, Arrien, i, 8, dans RICHELET.
|| Vaubanl'a employé au pluriel dans le sens d'es-
time, d'égard : Je dis de la meilleure foi du monde
que ce n'a été ni l'envie de m'en faire accroire ni
de m'attirer de nouvelles considérations qui m'a fait
entreprendre cet ouvrage, Dlme, p. i. ||5°En style
épistolaire. Je suis avec considération, avec une par-
faite considération, avec une considération distin-
guée, etc. formules polies par lesquelles on termine
certaines lettres. [| 6° Motif que chacun considère
pour se diriger. Diverses considérations l'ont porté à
cette démarche. Je ne puis entrer dans ces considé-
rations. La considération qui l'a fait agir. Je vois que,
le danger de sa fille effaçant toute autre considération,
elle ne serait pas fâchée de vous voir ici, J. J. ROUSS.
Bel. i, 27. Ces considérations ne sont pas, je l'avoue,
d'unegrandeimportance; aussi ne les donné-je que
comme des accessoires, ID. Dissert, sur la musique
mod. || l'Auplur. Considérations, titre qu'on donne
à quelques ouvrages où l'on considère un sujet sous
diverses faces. 11 a écrit des considérations sur l'his-
toire de France. || 8° Espèce de panier rempli de crin
et fait de fer, que portaient les femmes.
— SYN. i° CONSIDÉRATION, RÉPUTATION. La consi-
dération vient de l'effet que nos qualités person-
nelles, notre crédit, nos richesses, nos places font
sur les autres ; aussi est-elle beaucoup moins éten-
due que la réputation qui, elle, est la connaissance,
parmi un public plus ou moins nombreux, du nom,
des actions, des oeuvres d'un homme. Tel homme
peut avoir de la considération sans avoir de la répu-
tation, la considération étant bornée ou pouvant
l'être à un cercle restreint. || 2° CONSIDÉRATIONS,
OBSERVATIONS, RÉFLEXIONS, PENSÉES. Le terme de
considérations exprime cette action de l'esprit qui
envisage un objet sous les différentes faces dont il
est composé. Celui d'observations sert à exprimer
les remarques que l'on fait sur les ouvrages. Le
terme de pensées est plus vague et marque indis-
tinctement les jugements de l'esprit. Les Considé-
rations de Montesquieu sur les causes de la grandeur et
de la décadence des Romains. Les Observations de l'A-
cadémie sur le Cid. Les Pensées de Pascal, BEAUSÉE.
— HlST. XII" s. Lo mantel mettre sur lo viaire est
covrir la pense [la pensée] de la considération de
sa floibeteit, que ele haltes choses n'oset encerchier,
Job, 4S8. |1 xive s. Il appert que la considération et
la cognoiss;mce de telle fin appartient à" ceste science
civile, ORESME, Eth. (il. Une [partie de l'âme] est
vers laquelle l'en a speculacion et contemplacion ou
consideracion vers les choses de quoy les ymages
sont nécessaires, ID. ib. i 70 .Enquérir de ceste chose
parfaitement est plus propre à autre considération,
ID. ib. 20. Cest exemple n'est pas à passer sans con-
sidération, ORESME, Thèse de MEUNIER. || XV° S. Et
eut là certains articles de traités faits, jetés et ac-
cordés sur grands considérations et alliances, et
toutes promises et jurées à tenir, FROISS. I, I, 3-11.
|| xvic s. Pourtant il n'y a plus de considération de
Juif ne de Grec, de circoncision ne de prépuce;
mais Christ est en tous, CALVIN, Inslït. 349. Je n'y
ai eu nulle considération de ton service, ny de ma
gloire, MONT. Au lecteur, p. xi. En considération de
cela,iD. 1,16. Exemple remarquable, pour cette con-
sidération, ID. i, 6. Ces considérations ne destour-
nent pas un'homme d'entendement de.... m. i, J20.
En leur considération, je diray encores cecy, car je
désire de contenter chascun, ID. m, S75. M. l'Admi-
rai, qui estoit homme de grande considération [pru-
dence] , LANODE , 650. Le dit seigneur meu de bonnes
et grandes considérations, CONDË, Mémoires, p. 670.
— ÉTYM. Provenç. consideracio; espagn. consi-
deracion; ital. considerasione; du latin consideratio-
nem, de considerare, considérer.
1. CONSIDÉRÉ , ÉE (kon-si-dé-ré, rée) , part,
passé. || 1° Examiné. Cette affaire considérée atten-
tivement. Plus d'une fois je me suis étonné Que ce
qui fait la paix du mariage En est le point le moins
considéré, LA FONT. Calendr. Tout bien considéré,
je te soutiens en somme Que scélérat pour scélérat,'
Il vaut mieux être un loup qu'un homme, LA FONT.
Fabl. XII, i. Je ne me sens point propre aux soins
CON
d'une famille, Et, tout considéré, j'aime mieux rester
fille, REGNARD , Distrait, iv, i. || En termes de pra-
tique. Ce considéré, il vous plaise.... || On a ditautre-
fois considéré que, avec le sens de pourvu que,attendu
que. || 2° Regardé comme. Cet ingénieur considéré
comme très-habile. || 3° Estimé. Et par son alliance
il se crut assuré D'être plus redoutable et plus con-
sidéré, CORN. Poly. i, 3. Vous êtes chez lui la plus
considérée, ID. Cinna, i, 2. L'un des plus considé-
rés de cette compagnie, PASC. Prov. 6. Il n'aban-
donnait sa patrie que pour se rendre plus capable
de la servir et pour y revenir un jour plus utile et
plus considéré, CONDORCET, Haller.
-j-2. CONSIDÉRÉ, ÉE (kon-si-dé-ré, rée), adj.
Réfléchi, circonspect. La subtilité de l'intelligence,
la solidité du jugement, la hardiesse considérée né
sont pas des choses volontaires, BALZ. T dise, sur
la cour. Il n'y a rien de moins attentif ni de moins
considéré que les enfants, BOSS. dans le Dict. de
DOCHEZ.
— ÉTYM. Considéré l.
f CONSIDÉRÉMENT (kon-si-dé-ré-man), adv.
Avec circonspection. La raison doit aller considéré-
ment d'une chose à l'autre, BOSS. Serm. Quinq. 1.
— ÉTYM. Considéré 2, et le suffixe ment ; pro-
venç. cossiradament.
CONSIDERER (kon-si-dé-ré ; l'accent aigu se
change en accent grave devant une syllabe muette :
je considère, excepté au futur et au conditionnel:
je considérerai, je considérerais; à la vérité l'A-
cadémie ne donne ni considérerai, ni considére-
rais ; mais comme elle met l'accent aigu dans les
cas de ce genre, bien que par une anomalie regret-
table, il faut la suivre), v. a. || i" Regarder atten-
tivement. Considérer un édifice, un tableau. Hé
bien! Qu'est-ce? M'as-tu tout parcouru par ordre?
M'as-tu de tes gros yeux assez considéré? MOL. Ampli.
ni, 2. Il ne leur reste qu'à considérer de quel côté al-
lait tomber ce grand arbre, ébranlé par tant de coups,
BOSS. Anne de Gong. Il s'arrêta dans un endroit où
le boyau faisait un angle avec la parallèle; il se mit
à genoux sur le talus intérieur, et, appuyant ses
coudes sur le parapet, resta quelque temps à consi-
dérer les travailleurs qui construisaient les tranchées
à la lueur des étoiles, VOLT. Charles XLI, 8. |j Fig.
Faire un examen attentif. Et pour dire en un mot ce
que j'en considère [pense], CORN. Cid, iv,B. La route
en est mal sûre, atout considérer, CORN. Nicom. iv,
4. Ne considérez rien ou considérez tout, ROTROU,
Anlig. n, 4. Quiconque en pareil cas se croit haï des
cieux, Qu'il considère Hécube, il rendra grâce aux
dieux, LA FONT. Fabl. x, -13. Quand on considère de
plus près l'histoire de ce grand royaume et particu-
lièrement les derniers règnes, BOSS. Berne d'Anglet.
Considère, Phénix, les troubles que j'évite, RAC.
Andr. n, 6. Les hommes donnent volontiers à la phi-
losophie leurs maux à considérer, mais non pas à
guérir, FONTEN. Dial. iv, Morts anc. Sans considé-
rer que ces choses sont éloignées l'une de l'autre,
comme le ciel l'est de la terre, D'ABLANCOURT, Lu-
cien, Comment écrire l'histoire. || 2° Avoir égard
à, tenir compte de. Ne considérez point cette gran-
deur suprême; Traitez-moi comme ami, non comme
souverain, CORN. Cinna, n, 2. Mon bras, dont ses
mépris forçaient la retenue, N'eût plus considéré
César ni sa venue, ID. Mort de Pomp. il, 4. Pour
moi, ce que je considère particulièrement, c'est que
par le moyen de ces visites spirituelles, on est in-
struit de cent choses qu'il faut savoir de nécessité,
MOL. Prie. rid. se. -10. Comme vous êtes roi, vous
ne considérez Qui ni quoi; rois et dieux mettent,
quoi qu'on leur die, Tout en même catégorie, LA
FONT. Fabl. v, ts. Ne considérez point que je suis
votre mère; Considérez en moi celle de votre frère,
RAC. Théb. iv, 3. Mon esprit, peu jaloux de vivre en
la mémoire, Ne considère point le reproche ou la
gloire, VOLT. Mort de Ces. ni, 2. || 3° Estimer, faire
cas de. C'est un homme que je considère beaucoup.
Votre père y commande , et l'on m'y considère,
CORN. Poly. n, 4. Je t'ai considéré plus que tu ne
mérites, ID. ib. v, 2. Votre marâtre y règne et le
roi votre père Ne voit que par ses yeux, seule la
considère, m. Nicom. i, i. L'époux avait toujours
considéré sa femme, LA FONT. Faucon. On considère
un bon géomètre, FÉN. Tél. m. || 4° Juger, réputer.
Les soldats le considéraient comme un père. On
doit considérer cet événement comme la source de
tous nos malheurs. |j 5° Se considérer, v. réfl. Se
regarder, s'examiner. Le cerf qui se considérait dans
la fontaine. L'âme qui se considère. |] S'estimer.
Seul il se considère, il s'aime et non pas moi, RO-
TROU, Vencesl. il, 1. Mais elle seule enfin s'aime et
se considère, CORN. Rodog, n, 4. Mais où trouvera-
CON
t-on une âme si purgée, Qu'elle aime à servir Dieu
sans se considérer, Et ne cherche en l'aimant que
l'heur de l'adorer? CORN. Imit. n, H. || Se juger.
Se considérer comme un personnage. Je me consi-
dère comme votre ami. || S'estimer mutuellement.
Ils se considèrent l'un l'autre. || Être considéré,
aperçu. Le naturel de chacun se considère en deux
manières, PASC. dans le Dict. de POITEVIN. )| Etre
pris en considération, être pesé. S'il est juste d'ail-
leurs que tout se considère , Que hasardait Pompée
en suivant votre père? CORN. Pomp. i, 3.
— HlST. xiv" s. Vous considerastes que le peuple
romain a bien esté sur touz li souverain, BERCHEURE,
1° -I. Mesmement considéré que illecques sont bail-
lées certaines règles, bons enseignemens , belles
hystoires.... ORESME, Eth. Prol. Et selon les pas-
sions absolument considérées, nous ne sommes diz
ne bons ne malvès, ID. ib. 42. L'excellence et vertu
de l'oeuvre, c'est que elle soit grande et bonne et
tele que elle soit digne de estre considérée à grant
admiracion, ID. ib. <)4. Le charpentier et le geo-
metrien enquerent et considèrent de la line droitte,
ID. ib. x (i 6). Gilet considérant l'abusion que vou-
loit faire et avoir icellui Loys, DU CANGE, abusio.
|| xve s. - Si que, tout considéré, [les Anglois] se
traïrent à Mauros, et là se logèrent, FROISS. II, H,
4 9. X tout considérer, si Angleterre se perdoit, ils
perdroient trop plus que nous, ID. II, m, 45. Gens
vinrent de tous costés pour le voir, et considérer le
grand estât qu'il maintenoit, ID. I, I, 7). Le pays
[de Flandre] estoit si plein et si rempli de biens que
merveilles seroit à raconter et à considérer, ID. n,
n, 52. Uns saiges noms considerans en soy Quel
chose estoit à prince nécessaire, E. DESCH. Ce qui
est nécessaire aux rois. Considéré leur grant des-
pence et que la saison se passoit, COMM.IT, 5.
|| xvi" s. A la lecture des histoires, j'ay accoustumé
de considérer qui en sont les escrivains, MONT, I,
58. Il estoit à considérer la grandeur démesurée de
ses forces au passage de l'Hellespont, ID. I, 271. Il
s'approcha à cheval le plus près qu'il peut du Cous-
teau [coteau] pour le recognoistre et considérer de
près la nature du lieu, AMYOT, Scrlor. 23.
— ÉTYM. Provenç. cossirar, considerar ; anc. ca-
tal. consirar; espagn. considerar; ital. considerare ;
du latin considerare, de cum, et sidus, sideris,
astre, étoile (voy. SIDÉRAL), de sorte que, dans le
latin, considerare a un rapport avec la contemplation
des astres.
COSIGNATAIRE (kon-si-gna-tê-r'), s. m. || i" Dé-
positaire préposé à la réception et à. la garde des
dépôts et consignations. || 2° Terme de commerce
maritime. Négociant ou commissionnaire auquel on
adresse un navire ou des marchandises.
— ÉTYM. Consigner.
f CONSIGNATEUR (kon-si-gna-teur), Terme de
commerce. Celui qui fait une consignation de mar-
chandises dans une maison de commission.
CONSIGNATION (kon-si-gna-sion; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. Dépôt d'une somme ou autre
objet entre les mains d'une personne publique. Faire
une consignation au greffe. || Anciennement dépôt
d'argent pour l'achat d'une charge. Qui attendent
d'un mariage à remplir le vide d'une consignation,
LA BRUY. vu. || La caisse des dépôts et consignations,
caisse publique qui reçoit seule les dépôts et consi-
gnations des particuliers et les fonds de divers éta-
blissements. || Terme de droit. Consignation d'a-
mende, dépôt, préalablement à certains actes, de
l'amende qui peut être encourue. Consignation d'ali-
ments, somme préalablement exigée du créancier qui
veut contraindre par corps son débiteur. || Terme de
commerce. Marchandises à la consignation d'un tel,
marchandises dont un tel est le cosignataire.
— HlST. XVIe s. Estans advertiz que les religieu-
ses vestales avoient quelques consignations et autres
deniers mis en depost et en garde entre leurs mains,
ilz les allèrent enlever par force, AMYOT, Anton. 24.
— ÉTYM. Lat. consignationem, de consignare (voy.
CONSIGNER).
■I. CONSIGNE (kon-si-gn'), s. f. || i° Ordre et in-
struction qu'on donne à une sentinelle, à un chef de
poste. Donner, lever, observer, violer, forcer la
consigne. Non, non, vous ne passerez pas, Dit le
soldat, c'est ma consigne, BËRANG. Convoi de David.
|| Familièrement, manger la consigne, ne pas la
faire observer. || Défense de sortir par punition mili-
taire ou par mesure d'ordre. || Grande pancarte où
sont imprimés les articles qui concernent une consi-
gne. || Petite armoire grillée dans laquelle on en-
ferme les ordres du jour., || Détail des objets de mo-
bilier qui composent un poste. j| Dans les écoles du
gouvernement et les collèges, punition qui consiste
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
- Collections numériques similaires Arts de la marionnette Arts de la marionnette /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=colnum adj "Pam1"Paris, Sèvres, Saint-Cloud, Versailles, Saint-Germain, Fontainebleau, Saint-Denis, Chantilly : avec la liste des rues de Paris / par Paul Joanne... /ark:/12148/bd6t5774757r.highres La comédie à la cour : les théâtres de société royale pendant le siècle dernier, la duchesse du Maine et les grandes nuits de Sceaux, Mme de Pompadour et le théâtre des petits cabinets, le théâtre de Marie-Antoinette à Trianon / Adolphe Jullien /ark:/12148/bd6t5773930r.highres
- Auteurs similaires Littré Émile Littré Émile /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Littré Émile" or dc.contributor adj "Littré Émile")Histoire littéraire de la France. T. XXVI-XXVIII, quatorzième siècle et suite. Tome 27 / ouvrage commencé par des religieux bénédictins de la Congrégation de Saint Maur et continué par des membres de l'Institut (Académie des Inscriptions et Belles lettres) /ark:/12148/bd6t57813555.highres Application de la philosophie positive au gouvernement des sociétés et en particulier à la crise actuelle / par É. Littré,... /ark:/12148/bpt6k30562987.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 820/1016
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406710m/f820.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406710m/f820.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406710m/f820.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406710m/f820.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406710m/f820.image × Aide