CON
attaint la flotte, allèrent tous ensemble de conserve
prendre terre, AMYOT, Timol. i i. D'un coup entre au-
tres tuèrent le patron d'une nef de Bretagne venant
avecques luy de conserve, M. nu BELL. 192. Choses
aromatiques, comme electuaires, conserves, opiates,
poudres,' PAKE , v, i G.
— ÉTYM. Voy. CONSERVER.
CONSERVÉ, ÉE (kon-sèr-vé, vée), part, passé.
Préservé de la destruction. Des manuscrits conser-
vés avec soin. Souvenirs conservés par la tradition.
I! Être bien conservé, se dit des gens d'un certain
âge, qui ont encore un air de fraîcheur et de vi-
gueur. || Terre bien conservée, terre dont la chasse
est bien gardée; locution qui a vieilli.
CONSERVER (kon-sèr-vé), t>. a. || 1°Préserver de
la destruction. Vauban étant le maître et n'étant
point pressé, il conservera les hommes encore plus
qu'il n'a accoutumé de le faire; et vous savez com-
bien il est admirable dans le soin continuel qu'il en
prend, SÊV. m. Et par où l'un périt un autre est
conservé, CORN. Cinna, n, >. Ceux qui de leur sang
m'ont acheté l'empire, Et qui m'ont conservé le
jour que je respire, m. ib. v, 4. Craignez.... Que
dans votre sein ce serpent élevé Ne vous punisse un
jour de l'avoir conservé, RAG. Andr. i, 2. || 2° Main-
tenir en état. Conserver des fruits. Conserver des
habits. || 3"Ne pas perdre. L'histoire conserve lamé-
moire des grands hommes. Il n'a conservé aucun
de ses enfants. Empêchez-les, mes pères, de voir
mes lettres, puisque c'est le seul moyen qui vous
reste pour conserver encore quelque temps votre
crédit, PASC. Prov. *s. Prodigue, dépensier, il ne
conserve rien, RÉGNIER, Sat. V....Ô siècles, ô mé-
moire, Conservez à jamais ma dernière victoire,
CORN. Cinna, v, 3. Ce reste malheureux [de vie] se-
rait trop acheté, S'il le faut conserver par une lâ-
cheté , RAO. Baj. il, 3. Par là ils conservent tous leurs
amis, et se défendent contre tous leurs ennemis,PASC.
Prov. 6. Afin de conserver fout ensemble deux choses
aussi opposées en apparence que la piété et l'honneur
[le point d'honneur], ID. ib. 7. L'ancienne phi-
losophie, n'a pas toujours eu tort : elle a soutenu que
tout ce qui était dans l'esprit avait passé par les
sens; et nous n'aurions pas mal fait d'avoir conservé
cela d'elle, FONTEN. Fragm. Connaiss. de l'esprit
humain. 11 n'y a rien que les hommes aiment mieux
à conserver et qu'ils ménagent moins que leur pro-
pre vie, LA BRUY. xi. || Familièrement, conserver
foute sa tête, posséder ses facultés soit dans un fige
avancé, soit dans une maladie qui les trouble d'ordi-
naire. || Fig. Conservez-moi votre amitié. Je conser-
verai toujours la mémoire de ce bienfait. j| Absolu-
ment. Ce n'est pas le tout que d'acquérir, il faut
savoir conserver. ||4"En parlant des choses, avoir la
propriété de préserver. Cette pommade conserve le
teint. Ces lunettes conservent la vue. Une vie réglée
conserve la santé. || 5° Ne pas se défaire de. lia con-
servé ses anciensdomestsques. X la paix on ne conser-
va que tant de régiments. Je conserve cela pour vous.
C'est un rare trésor qu'elle devrait garder En conser-
vant chez soi sa chère nourriture [son cher élève] Ou
pour le consulat ou pour la dictature, CORN. Nicom.
il, 3. || G" Terme de marine. Conserver un vaisseau,
naviguer de manière à ne pas le perdre de vue. || Con-
server l'avantage du vent, lutter de manoeuvre avec
un bâtiment qui veut s'élever au vent. || 7° Y. ».
Terme de trictrac. Jouer son coup sans dégarnir au-
cune des cases qui forment le plein. || 8° Se con-
server, v.réfl.. Demeurer en bon état. Les fruits ne
se conservent pas cette année. || Se conserver, gar-
der sa beauté, ses forces. Cette femme se conserve
bien. Cethommevieillitbienvite, Une se conserve pas.
|| Continuer d'être tel ou tel. Se conserver pur au
milieu de la corruption générale. || Se maintenir,
durer. Cet usage s'est toujours conservé. Si Périan-
dre voulait se conserver dans la tyrannie, FÉN. Pit-
tacus. Comme l'Église d'Espagne s'était conservée
sous les Ariens, les Mahométaus ne purent l'abattre,
BOSS. Hist. i, -H. || Être gardé dans la mémoire. Et
si mon nom encor s'est conservé chez eux, Dis-leur
ce que tu vois, et de toute ma gloire, Phédime,
conte-leur la malheureuse histoire, RAC. Mithr. v, 2.
|| Ne pas exposer sa vie, ne pas compromettre sa
santé. Un père doit se conserver pour ses enfants.
En nous formant, nature a ses caprices : Les uns à
s'exposer trouvent mille délices ; Moi, j'en trouve à
me conserver, MOL. Amph. n, -l. || Se bien conduire
en un temps dilficile, se ménager avec sagesse en-
tre plusieurs palis, entre plusieurs personnes enne-
mies. On a bien de la peine à se conserver entre
deux partis si animés l'un contre l'autre,' Académie.
Il savait se conserver dans la créance de tous les
partis, BOSS, le Tellie*
CON
— HIST. ix° Si Lodhwigs sagrament, quoe son
fraire Karlo jurât, conservât, Serment. ||xvr s. Ce
bruvage ne se conserve que deux ou trois jours,
MONT, i, 237. Les gentils-hommes portent à leur
costé les espées ceintes, pour conserver leurs pro-
pres personnes de tous outrages, LANGUE, 202. Ils
eurent pareil dessein d'aller vivre chacun sur le
païs de son ennemi, pour conserver le sien des ra-
vages extrêmes que font les armées, ID. 648. En con-
servant la Normandie des Anglois, elle estoit dou-
blement travaillée par les reistres et lanskenets,
CASTELNAU, -m.
— ÉTYM. Bourguig. consarvai; provenç. et es-
pagn. conservar; ital. conservare; du latin conser-
vare, de cum, et servare, sauver.
t CONSERVITEUR (kon-sèr-vi-teur), s. m. Celui
qui est serviteur avec un autre. Pendant qu'il tient
à la gorge ses conserviteurs, BOSS. Avert. Ne fal-
lait-il pas que vous eussiez pitié de vos conservi-
teurs? m. Aumône. Comme les serviteurs doivent
se souvenir qu'ils sont dépendants de leurs maîtres,
aussi les maîtres ne doivent jamais oublier qu'ils
sont, pour ainsi dire, les conserviteurs de leurs ser-
viteurs mêmes, BOURD. Serin. Dim. t. 11, p. 49.
— ÉTYM. Con, et serviteur.
t CONSIDENCE (kon-si-dan-s'), s. f. Terme di-
dactique. Affaissement de choses posées les unes
sur les autres.
— ÉTYM. Considentia, de considère, de cum, et
si'dere, asseoir, de même radical que sedere (voy.
SEOIR).
CONSIDÉRABLE (kon-si-dé-ra-bl'), adj. ||i° Qui
a de la considération, du crédit, de l'autorité, de
la puissance. Déclaration que je sais bien ne pou-
voir servir à me rendre considérable dans le monde,
DESC. iléth. 0. Si jusques à ce point son sort [de
Rome] est déplorable Que tu sois après moi le plus
considérable.... CORN. Cinna, v, <. Alexandre, fils
d'un roi considérable, ST-ÉVREM. II, 121. Les Mèdes,
avant Cyrus, quoique'puissants et considérables,
étaient effacés par la grandeur des rois de Baby-
lone, BOSS. Hist. 1, 7. Le roi a paru touché et a fait
son panégyrique, en disant qu'elle était plus consi-
dérable par sa vertu que par la grandeur de sa for-
tune, SÉV. H 7. Comme je sais que vous êtes une
personne considérable, je voudrais vous prier.... MOL.
Sicil. 8. Ce peuple n'est pas seulement considé-
rable par son antiquité, mais il est encore singulier
en sa durée, qui a toujours continué depuis son
origine jusqu'à maintenant, PASC. Pens. part. 11,
art. 7. César, quoique considérable dans la répu-
blique par sa naissance , par son éloquence et
par son crédit et celui de ses amis, fut traité bien
différemment , VERTOT , Rivol. fom. liv. xn, p.
212. Chaque seigneur un peu considérable fai-
sait battre monnaie, VOLT. Moeurs, 39. Un courti-
san accrédité est un homme considérable; Cor-
neille était un grand homme; on dit: de grands
talents et un rang considérable, D'ALEMB. Synony-
mes. Les deux derniers actes où Sabine n'est plus
considérable, CORN. Ex..d'Hor. || Considérable à,
qui est un objet de considération pour quelqu'un.
Vous m'en êtes plus^chers et plus considérables,
CORN. D. San. 1, 3. Nous avons des philosophes qui
nous doivent être plus considérables que tous ceux-
là, BALZ. liv. vi, lett. 9.1] 2° Qui mérite considéra-
tion, attention, en parlant des choses. Quoi qu'on
fasse de grand et de considérable, CORN. Cid, 11, 1.
Ce qu'on promet pour l'autre [partie] est peu con-
sidérable, m. Sertor. 1, 2. C'est un avantage bien
considérable de faire paraître l'innocence de tant de
personnes calomniées, PASC. Prov. 17. Nulle action
considérable n'était commencée ni finie chez eux [les
anciens fidèles] que par des invocations et des ac-
tions de grâces, FÉN. t. xvn, p. 334. Les villes considé-
rables avaient alors dans la monarchie une impor-
tance qu'elles ont perdue, CONDORCET, Maurepas.
|| 3°Qui tient au coeur, en parlant des choses. Comme
votre intérêt m'est plus considérable, Je tâche de vous
rendre à des destins meilleurs, CORN. Agésil. v, 4.
Ah! mon père, le bien n'est pas considérable, lors-
qu'il est question d'épouser une honnête personne,
MOL. l'Av. i, 6. Mais si jamais mon bien te fut consi-
dérable , Répare mon malheur et me sois sêcourable,
m. VÉtour. 11, 7. Ces raisons ont rendu leur condi-
tion [des hommes] si considérable à l'Eglise, qu'elle
a toujours puni l'homicide qui les détruit, PASC.
Prov. i. Sa recommandation et la vôtre me sont
fort considérables, SÉV. <28. Tout ce qui vous en-
toure m'est considérable, ID. 223.
— REM. Le néologisme fait considérable synonyme
de grand, et dit: un bruit considérable. Le vrai sens
de ce mot est : qui doit être considéré, qui mérite
CON
751
considération. Il ne faut guère l'étendre au delà de
cette signification, et on ne lui attribuera le sens de
grand que quand ce sens pourra se confondre .avec
celui de : qui mérite considération.
— ÉTYM. Considérer.
CONSIDÉRABLEMENT ( kon-si-dé-ra-ble-man),
adv. En grande quantité, beaucoup. Il a perdu consi-
dérablement en cette affaire. Il augmente considéra-
blement le prix des monnaies, HAUCROIX, Schisme,
liv. 1, dans RICHELET.
— ÉTYM. Considérable, et le suffixe ment.
11. CONSIDÉRANT, ANTE (kon-si-dé-ran, raii-f),
adj. Qui prend garde à toutes les circonstances, à
toutes les bienséances d'une action. Cet homme est
fort considérant. || Vieux.
2. CONSIDÉRANT ( kon-si-dé-ran ), s. m. Motif
qui précède le dispositif d'une loi, d'un arrêt. Les
considérants d'une loi. Le premier et le deuxième
considérant de l'arrêt.
— ÉTYM. Considérer; ainsi dit parce que, très-
souvent, les différents articles d'un exposé des mo-
tifs commencent par : Considérant que.... ■
t CONSIDÉRATIF, 1VE (kon-si-dé-ra-tif, ti-v'),
adj. Qui considère, qui réfléchit. Cette foi qui fait
le passage de l'état considératif à l'état contempla-
tif, BOSS. Lett. 193.
— HIST. xvic s. Comme il y en a tousjours qui
sont fort eonsideratifs, ceux-là répliquèrent qu'ils
appercevoyent bien le danger apparent, neantmoins
que la salvation leur estoit cachée, LANOUE, OOG. Et
l'autre, lent et considératif comme un Fabius, opina
hazardeusement, ID. 651. Le prince, ennuie de voir
les eaux entre son chemin et lui [son adversaire],
et le voiant trop considératif peur passer, lui vou-
lut toucher à la main, D'AUB. H%it. m, 526.
— ÉTYM. Considérer.
CONSIDÉRATION (kon-si-dé-rs-s.ion; en poésie,
de six syllabes), s. f. || 1° Action par laquelle on
considère, on pèse quelque chose. Tout ce qui tombe
sous la considération des géomètres, DESG. Géom. 3.
Il [St Paul] entre dans une profonde considération
de ce que doit devenir un peuple honoré de tant de
grâces, BOSS. Hist. univ. 11, 7. Entrez en considé-
ration de ce que vous êtes, ID. Nol. 2. La considé-
ration de son excellence [il s'agit d'un ouvrage],
PASC. dans COUSIN. L'exemple du chancelier n'a été de
nulle considération, SÉV. 127. Nemettantjamaisvotre
santé en aucune sorte de considération, m. 383.
Philippicus, général de Maurice, qui, étant près de
donner une bataille, se mit à pleurer dans la con-
sidération du grand nombre de gens qui allaient être
tués,MONTESQ. Rom. ch. 22. || Cela est de peu de con-
sidération, cela est de peu d'importance. || Mettre,
faire entrer, prendre en considération, tenir compte
de. || 2° Vision. Malachie est élevé à une plus haute
considération, et, à l'occasion des offrandes im-
mondes des Juifs, il voit l'offrande toujours pure et
jamais souillée qui sera présentée à Dieu non plus
seulement comme autrefois dans le temple de Jéru-
salem, mais par les gentils, parmi lesquels il prédit
que le nom de Dieu sera grand, BOSS. Hist. 11, 4.
Il Rare en ce sens. || 3° Circonspection dans ce qu'on
dit ou dans ce qu'on fait. Il agit sans considération.
La considération avec laquelle il a agi dans cette
affaire. || 4° Égard, estime que l'on a pour quelqu'un.
Si l'on vous pardonne, c'est par considération pour
votre père, Académie. N'avoir aucune considération
pour les gens, VOIT. Lett. 23. On a bien peu de
considération pour elle de lui dire cette nouvelle,
SÉV. 6. I] Égard, estime dont jouit quelqu'un. Cet
homme a perdu toute sa considération. Jugeant que
c'était quelque officier de considération, HAMILT
Gramm. 5. Cet habit me met en considération, MOL.
Fest. ni, t. Il ne faut pas vous cacher ce que m'a
dit un homme de considération, BOSS. Lett. quiél.
tu. Leurs richesses les mettent en considération
dans le monde, ID. Fr. d'Ass. 2. Unthéatin qui ne di-
rigeait que des femmes de la première considération,
VOLT. Jeannot. Thaïes fut pendant toute sa vie dans
une considération fort distinguée, FÉN. Thaïes. J'ai
passé quelques jours dans une maison de campa-
gne auprès de Paris chez un homme de considé-
ration qui est ravi d'avoir de la compagnie chez lui,
MONTESQ. Lett. pers. 48. Celui qui reste assis dix
heures par jour obtient précisément la moitié plus
de considération qu'un autre qui n'en reste que
cinq, ID. ib. 78. Cette considération personnelle,
qui ne s'accorde ni au rang ni au génie .même,
mais à la vertu seule, et dont on doit être d'autant
.plus jaloux qu'on est plus exposé par ses talents ou
par ses dignités au jugement de ses contemporains,
D'ALEMB. Éloges, abbé de Choisi. || A" la considéra-
tion de, par égard pour. Je vous donne ma parole,
attaint la flotte, allèrent tous ensemble de conserve
prendre terre, AMYOT, Timol. i i. D'un coup entre au-
tres tuèrent le patron d'une nef de Bretagne venant
avecques luy de conserve, M. nu BELL. 192. Choses
aromatiques, comme electuaires, conserves, opiates,
poudres,' PAKE , v, i G.
— ÉTYM. Voy. CONSERVER.
CONSERVÉ, ÉE (kon-sèr-vé, vée), part, passé.
Préservé de la destruction. Des manuscrits conser-
vés avec soin. Souvenirs conservés par la tradition.
I! Être bien conservé, se dit des gens d'un certain
âge, qui ont encore un air de fraîcheur et de vi-
gueur. || Terre bien conservée, terre dont la chasse
est bien gardée; locution qui a vieilli.
CONSERVER (kon-sèr-vé), t>. a. || 1°Préserver de
la destruction. Vauban étant le maître et n'étant
point pressé, il conservera les hommes encore plus
qu'il n'a accoutumé de le faire; et vous savez com-
bien il est admirable dans le soin continuel qu'il en
prend, SÊV. m. Et par où l'un périt un autre est
conservé, CORN. Cinna, n, >. Ceux qui de leur sang
m'ont acheté l'empire, Et qui m'ont conservé le
jour que je respire, m. ib. v, 4. Craignez.... Que
dans votre sein ce serpent élevé Ne vous punisse un
jour de l'avoir conservé, RAG. Andr. i, 2. || 2° Main-
tenir en état. Conserver des fruits. Conserver des
habits. || 3"Ne pas perdre. L'histoire conserve lamé-
moire des grands hommes. Il n'a conservé aucun
de ses enfants. Empêchez-les, mes pères, de voir
mes lettres, puisque c'est le seul moyen qui vous
reste pour conserver encore quelque temps votre
crédit, PASC. Prov. *s. Prodigue, dépensier, il ne
conserve rien, RÉGNIER, Sat. V....Ô siècles, ô mé-
moire, Conservez à jamais ma dernière victoire,
CORN. Cinna, v, 3. Ce reste malheureux [de vie] se-
rait trop acheté, S'il le faut conserver par une lâ-
cheté , RAO. Baj. il, 3. Par là ils conservent tous leurs
amis, et se défendent contre tous leurs ennemis,PASC.
Prov. 6. Afin de conserver fout ensemble deux choses
aussi opposées en apparence que la piété et l'honneur
[le point d'honneur], ID. ib. 7. L'ancienne phi-
losophie, n'a pas toujours eu tort : elle a soutenu que
tout ce qui était dans l'esprit avait passé par les
sens; et nous n'aurions pas mal fait d'avoir conservé
cela d'elle, FONTEN. Fragm. Connaiss. de l'esprit
humain. 11 n'y a rien que les hommes aiment mieux
à conserver et qu'ils ménagent moins que leur pro-
pre vie, LA BRUY. xi. || Familièrement, conserver
foute sa tête, posséder ses facultés soit dans un fige
avancé, soit dans une maladie qui les trouble d'ordi-
naire. || Fig. Conservez-moi votre amitié. Je conser-
verai toujours la mémoire de ce bienfait. j| Absolu-
ment. Ce n'est pas le tout que d'acquérir, il faut
savoir conserver. ||4"En parlant des choses, avoir la
propriété de préserver. Cette pommade conserve le
teint. Ces lunettes conservent la vue. Une vie réglée
conserve la santé. || 5° Ne pas se défaire de. lia con-
servé ses anciensdomestsques. X la paix on ne conser-
va que tant de régiments. Je conserve cela pour vous.
C'est un rare trésor qu'elle devrait garder En conser-
vant chez soi sa chère nourriture [son cher élève] Ou
pour le consulat ou pour la dictature, CORN. Nicom.
il, 3. || G" Terme de marine. Conserver un vaisseau,
naviguer de manière à ne pas le perdre de vue. || Con-
server l'avantage du vent, lutter de manoeuvre avec
un bâtiment qui veut s'élever au vent. || 7° Y. ».
Terme de trictrac. Jouer son coup sans dégarnir au-
cune des cases qui forment le plein. || 8° Se con-
server, v.réfl.. Demeurer en bon état. Les fruits ne
se conservent pas cette année. || Se conserver, gar-
der sa beauté, ses forces. Cette femme se conserve
bien. Cethommevieillitbienvite, Une se conserve pas.
|| Continuer d'être tel ou tel. Se conserver pur au
milieu de la corruption générale. || Se maintenir,
durer. Cet usage s'est toujours conservé. Si Périan-
dre voulait se conserver dans la tyrannie, FÉN. Pit-
tacus. Comme l'Église d'Espagne s'était conservée
sous les Ariens, les Mahométaus ne purent l'abattre,
BOSS. Hist. i, -H. || Être gardé dans la mémoire. Et
si mon nom encor s'est conservé chez eux, Dis-leur
ce que tu vois, et de toute ma gloire, Phédime,
conte-leur la malheureuse histoire, RAC. Mithr. v, 2.
|| Ne pas exposer sa vie, ne pas compromettre sa
santé. Un père doit se conserver pour ses enfants.
En nous formant, nature a ses caprices : Les uns à
s'exposer trouvent mille délices ; Moi, j'en trouve à
me conserver, MOL. Amph. n, -l. || Se bien conduire
en un temps dilficile, se ménager avec sagesse en-
tre plusieurs palis, entre plusieurs personnes enne-
mies. On a bien de la peine à se conserver entre
deux partis si animés l'un contre l'autre,' Académie.
Il savait se conserver dans la créance de tous les
partis, BOSS, le Tellie*
CON
— HIST. ix° Si Lodhwigs sagrament, quoe son
fraire Karlo jurât, conservât, Serment. ||xvr s. Ce
bruvage ne se conserve que deux ou trois jours,
MONT, i, 237. Les gentils-hommes portent à leur
costé les espées ceintes, pour conserver leurs pro-
pres personnes de tous outrages, LANGUE, 202. Ils
eurent pareil dessein d'aller vivre chacun sur le
païs de son ennemi, pour conserver le sien des ra-
vages extrêmes que font les armées, ID. 648. En con-
servant la Normandie des Anglois, elle estoit dou-
blement travaillée par les reistres et lanskenets,
CASTELNAU, -m.
— ÉTYM. Bourguig. consarvai; provenç. et es-
pagn. conservar; ital. conservare; du latin conser-
vare, de cum, et servare, sauver.
t CONSERVITEUR (kon-sèr-vi-teur), s. m. Celui
qui est serviteur avec un autre. Pendant qu'il tient
à la gorge ses conserviteurs, BOSS. Avert. Ne fal-
lait-il pas que vous eussiez pitié de vos conservi-
teurs? m. Aumône. Comme les serviteurs doivent
se souvenir qu'ils sont dépendants de leurs maîtres,
aussi les maîtres ne doivent jamais oublier qu'ils
sont, pour ainsi dire, les conserviteurs de leurs ser-
viteurs mêmes, BOURD. Serin. Dim. t. 11, p. 49.
— ÉTYM. Con, et serviteur.
t CONSIDENCE (kon-si-dan-s'), s. f. Terme di-
dactique. Affaissement de choses posées les unes
sur les autres.
— ÉTYM. Considentia, de considère, de cum, et
si'dere, asseoir, de même radical que sedere (voy.
SEOIR).
CONSIDÉRABLE (kon-si-dé-ra-bl'), adj. ||i° Qui
a de la considération, du crédit, de l'autorité, de
la puissance. Déclaration que je sais bien ne pou-
voir servir à me rendre considérable dans le monde,
DESC. iléth. 0. Si jusques à ce point son sort [de
Rome] est déplorable Que tu sois après moi le plus
considérable.... CORN. Cinna, v, <. Alexandre, fils
d'un roi considérable, ST-ÉVREM. II, 121. Les Mèdes,
avant Cyrus, quoique'puissants et considérables,
étaient effacés par la grandeur des rois de Baby-
lone, BOSS. Hist. 1, 7. Le roi a paru touché et a fait
son panégyrique, en disant qu'elle était plus consi-
dérable par sa vertu que par la grandeur de sa for-
tune, SÉV. H 7. Comme je sais que vous êtes une
personne considérable, je voudrais vous prier.... MOL.
Sicil. 8. Ce peuple n'est pas seulement considé-
rable par son antiquité, mais il est encore singulier
en sa durée, qui a toujours continué depuis son
origine jusqu'à maintenant, PASC. Pens. part. 11,
art. 7. César, quoique considérable dans la répu-
blique par sa naissance , par son éloquence et
par son crédit et celui de ses amis, fut traité bien
différemment , VERTOT , Rivol. fom. liv. xn, p.
212. Chaque seigneur un peu considérable fai-
sait battre monnaie, VOLT. Moeurs, 39. Un courti-
san accrédité est un homme considérable; Cor-
neille était un grand homme; on dit: de grands
talents et un rang considérable, D'ALEMB. Synony-
mes. Les deux derniers actes où Sabine n'est plus
considérable, CORN. Ex..d'Hor. || Considérable à,
qui est un objet de considération pour quelqu'un.
Vous m'en êtes plus^chers et plus considérables,
CORN. D. San. 1, 3. Nous avons des philosophes qui
nous doivent être plus considérables que tous ceux-
là, BALZ. liv. vi, lett. 9.1] 2° Qui mérite considéra-
tion, attention, en parlant des choses. Quoi qu'on
fasse de grand et de considérable, CORN. Cid, 11, 1.
Ce qu'on promet pour l'autre [partie] est peu con-
sidérable, m. Sertor. 1, 2. C'est un avantage bien
considérable de faire paraître l'innocence de tant de
personnes calomniées, PASC. Prov. 17. Nulle action
considérable n'était commencée ni finie chez eux [les
anciens fidèles] que par des invocations et des ac-
tions de grâces, FÉN. t. xvn, p. 334. Les villes considé-
rables avaient alors dans la monarchie une impor-
tance qu'elles ont perdue, CONDORCET, Maurepas.
|| 3°Qui tient au coeur, en parlant des choses. Comme
votre intérêt m'est plus considérable, Je tâche de vous
rendre à des destins meilleurs, CORN. Agésil. v, 4.
Ah! mon père, le bien n'est pas considérable, lors-
qu'il est question d'épouser une honnête personne,
MOL. l'Av. i, 6. Mais si jamais mon bien te fut consi-
dérable , Répare mon malheur et me sois sêcourable,
m. VÉtour. 11, 7. Ces raisons ont rendu leur condi-
tion [des hommes] si considérable à l'Eglise, qu'elle
a toujours puni l'homicide qui les détruit, PASC.
Prov. i. Sa recommandation et la vôtre me sont
fort considérables, SÉV. <28. Tout ce qui vous en-
toure m'est considérable, ID. 223.
— REM. Le néologisme fait considérable synonyme
de grand, et dit: un bruit considérable. Le vrai sens
de ce mot est : qui doit être considéré, qui mérite
CON
751
considération. Il ne faut guère l'étendre au delà de
cette signification, et on ne lui attribuera le sens de
grand que quand ce sens pourra se confondre .avec
celui de : qui mérite considération.
— ÉTYM. Considérer.
CONSIDÉRABLEMENT ( kon-si-dé-ra-ble-man),
adv. En grande quantité, beaucoup. Il a perdu consi-
dérablement en cette affaire. Il augmente considéra-
blement le prix des monnaies, HAUCROIX, Schisme,
liv. 1, dans RICHELET.
— ÉTYM. Considérable, et le suffixe ment.
11. CONSIDÉRANT, ANTE (kon-si-dé-ran, raii-f),
adj. Qui prend garde à toutes les circonstances, à
toutes les bienséances d'une action. Cet homme est
fort considérant. || Vieux.
2. CONSIDÉRANT ( kon-si-dé-ran ), s. m. Motif
qui précède le dispositif d'une loi, d'un arrêt. Les
considérants d'une loi. Le premier et le deuxième
considérant de l'arrêt.
— ÉTYM. Considérer; ainsi dit parce que, très-
souvent, les différents articles d'un exposé des mo-
tifs commencent par : Considérant que.... ■
t CONSIDÉRATIF, 1VE (kon-si-dé-ra-tif, ti-v'),
adj. Qui considère, qui réfléchit. Cette foi qui fait
le passage de l'état considératif à l'état contempla-
tif, BOSS. Lett. 193.
— HIST. xvic s. Comme il y en a tousjours qui
sont fort eonsideratifs, ceux-là répliquèrent qu'ils
appercevoyent bien le danger apparent, neantmoins
que la salvation leur estoit cachée, LANOUE, OOG. Et
l'autre, lent et considératif comme un Fabius, opina
hazardeusement, ID. 651. Le prince, ennuie de voir
les eaux entre son chemin et lui [son adversaire],
et le voiant trop considératif peur passer, lui vou-
lut toucher à la main, D'AUB. H%it. m, 526.
— ÉTYM. Considérer.
CONSIDÉRATION (kon-si-dé-rs-s.ion; en poésie,
de six syllabes), s. f. || 1° Action par laquelle on
considère, on pèse quelque chose. Tout ce qui tombe
sous la considération des géomètres, DESG. Géom. 3.
Il [St Paul] entre dans une profonde considération
de ce que doit devenir un peuple honoré de tant de
grâces, BOSS. Hist. univ. 11, 7. Entrez en considé-
ration de ce que vous êtes, ID. Nol. 2. La considé-
ration de son excellence [il s'agit d'un ouvrage],
PASC. dans COUSIN. L'exemple du chancelier n'a été de
nulle considération, SÉV. 127. Nemettantjamaisvotre
santé en aucune sorte de considération, m. 383.
Philippicus, général de Maurice, qui, étant près de
donner une bataille, se mit à pleurer dans la con-
sidération du grand nombre de gens qui allaient être
tués,MONTESQ. Rom. ch. 22. || Cela est de peu de con-
sidération, cela est de peu d'importance. || Mettre,
faire entrer, prendre en considération, tenir compte
de. || 2° Vision. Malachie est élevé à une plus haute
considération, et, à l'occasion des offrandes im-
mondes des Juifs, il voit l'offrande toujours pure et
jamais souillée qui sera présentée à Dieu non plus
seulement comme autrefois dans le temple de Jéru-
salem, mais par les gentils, parmi lesquels il prédit
que le nom de Dieu sera grand, BOSS. Hist. 11, 4.
Il Rare en ce sens. || 3° Circonspection dans ce qu'on
dit ou dans ce qu'on fait. Il agit sans considération.
La considération avec laquelle il a agi dans cette
affaire. || 4° Égard, estime que l'on a pour quelqu'un.
Si l'on vous pardonne, c'est par considération pour
votre père, Académie. N'avoir aucune considération
pour les gens, VOIT. Lett. 23. On a bien peu de
considération pour elle de lui dire cette nouvelle,
SÉV. 6. I] Égard, estime dont jouit quelqu'un. Cet
homme a perdu toute sa considération. Jugeant que
c'était quelque officier de considération, HAMILT
Gramm. 5. Cet habit me met en considération, MOL.
Fest. ni, t. Il ne faut pas vous cacher ce que m'a
dit un homme de considération, BOSS. Lett. quiél.
tu. Leurs richesses les mettent en considération
dans le monde, ID. Fr. d'Ass. 2. Unthéatin qui ne di-
rigeait que des femmes de la première considération,
VOLT. Jeannot. Thaïes fut pendant toute sa vie dans
une considération fort distinguée, FÉN. Thaïes. J'ai
passé quelques jours dans une maison de campa-
gne auprès de Paris chez un homme de considé-
ration qui est ravi d'avoir de la compagnie chez lui,
MONTESQ. Lett. pers. 48. Celui qui reste assis dix
heures par jour obtient précisément la moitié plus
de considération qu'un autre qui n'en reste que
cinq, ID. ib. 78. Cette considération personnelle,
qui ne s'accorde ni au rang ni au génie .même,
mais à la vertu seule, et dont on doit être d'autant
.plus jaloux qu'on est plus exposé par ses talents ou
par ses dignités au jugement de ses contemporains,
D'ALEMB. Éloges, abbé de Choisi. || A" la considéra-
tion de, par égard pour. Je vous donne ma parole,
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