GON
méritent d'estre plustost appellées brigandages
que guerres, LAKOUE, 25. Si ne doit on pas ré-
gler les choses selon les convoitises et confusions
présentes, in. 47. La discipline et l'entretenement
manquant, plus il y a d'hommes, plus il y a de
desordre et do confusion, ID: 262. Il y a, après, la
diversité dé rotondes, à double rang de dantele, ou
bien fraises h confusion, E'AUB. Foen. i, 2. Je ne vis
jamais une telle confusion d'opinions, ID. ib. i, -H.
— ÉTYM. Provenç. confusio; espagn. confusion;
ital. confusions; du latin confusionem, de confusus
(voy. CONFUS)".
CONFL'TATION (kon-fu-ta-sion), s. f. Réfuta-
tion. 11 est vieux. .
—ÉTYM. Latin confutalio, deconfutare, confuter.
t CONFUTER (kon-fu-té), v. a. Réfuter. Vieux.
— HIST. xvi' s. Mais j'ai honte pourtant, Dont'
tel opprobre on m'a peu imputer, Et que sur champ
ne l'ay sceucoufuter, MAROT, IV, BS. Je confuteray,
ou plustost vous monstreray, comme d'elle mesme
se confute la remonstrance que vous fait le dit mar-
quis, M. DU BELLAY, 490.
- — ÉTYM. Latin confutare, de cum, et futarc, ac-
cuser.
l. CONGE (kon-j') , s. m. ]| 1° Mesure de capa-
cité-chez les Romains, valant 3lil,24. || 2° Vase
pour mettre l'huile de morue, lors de la pêche de
Terre-Neuve. || 3° Vaisseau de bois ou de métal
pour mesurer le minerai.
— ÉTYM. Latin congius.
- f 2- CONGE (kon-j'), s. m. Terme de commerce.
Variété de thé.
CONGÉ (kon-jé), s. m. P" Libération temporaire
ou définitive d'un service quelconque, d'une fonc-
. tion. On voit Régulus demander son congé au sé-
nat, BOSS. Hist. m, o. N'allez point de nouveau
faire courir aux armes Un athlète tout prêta prendre
son congé, BOIL. Épigrammes, 36. S'il était néces-
saire de demander les bons offices du roi de Prusse
auprès de la cour de France, j'y serais d'autant plus
autorisé, que, n'étant absent que par congé, vous
seriez - toujours à son service, VOLT. Lctt. d'Etal-
londe, 20 déc. 1773. || Dans le langage militaire,
la durée iégale du service militaire. Mou congé finit
dans six mois. Il a fait deux congés. || Pour les mi-
litaires, acf» qui permet de quitter le service ou de
s'absen ter temporairement du corps. Avoir son congé.
Obtenir un coiigè do semestre. || Pour les fonc-
tionnaires, pour les professeurs, permission de
s'absenter. Un congé de convalescence. || Dans la
marine, espèce de passe-port dont doit se munir
un capitaine po'ir aller en mer. || Dans l'ancienne
législation, certificat qu'un garçon ou compagnon
était tenu do prendre du maître qu'il quittait.
|| 2" Terme rie collège. Intervalle de temps pendant
lequel les «lasses sont suspendues durant l'année
scolaire. Un congé de deux jours. Un jour de
congé. Pour porter son préfet [d'études] à lui don-
ner congé, J. J. KOUSS. Ém. iv. || 3° Permission,
autorisation. Se marier sans le congé de ses pa-
rents. Je ne puis plus rien que par votre congé,
CORN. Cinna, m, 3. Le secret est à vous et je se-
rais ingrat, Si sans votre congé j'osais en faire
éclat, ID. Uéracl. n, '2. Mais sans votre congé mon
sang n'ose sortir, ID. Ifor. v, 2. Je lui donne.... congé
d'être Sosie, MOL. Amph. m, -10. Et si dans quel-
que chose ils vous ont outrage, Je puis vous assurer
que c'est sans mon congé, ID. VÈtour. i, 3. Pour
y penser, je ne vous demanderai pas congé, SÉV.
310. Donnez-moi, ajoute-t-elle, congéde m'en re-
tourner à Florence, ANQUET. Ligue, n , p. 25.
|| 4° Permis donné par l'administration des contri-
butions indirectes pour le transport d'une marchan-
dise qui a payé les droits. On peut expédier le-vin;
voici le congé. || 5° Séparation d'avec une personne.
Elle m'a donné congé, d'un coeur déjà tout détaché
de la terre, sftv. 144. || Audience de congé, audience
qu'un ambassadeur obtient avant son départ.|| Pren-
dre congé, aller avant de partir saluer les personnes
à qui on doit du respect et prendre leurs ordres,
ou, simplement, faire ses adieux. J'abandonne By-
zance et prends tong^ de vous, CORN. Pulch. m, t.
11 ne lui permit pas de prendre congé d'elle., ID.
Sertor. i, 2. 11 vous a vue chez la reine quand vous
prîtes congé, sSv. 49. Ils avaient été prendre congé
à St-Germain, ID. 408. Télémaque et Mentor pren-
nent congé du roi, FÉN. Tel. xxiu. || Fig. Prendre
congé," renoncer à. Elle a pris congé Et des plaisirs
et du commerce, EÉRANG. Mad, tirég. || 6° Terme de
droit. Acte par lequel un propriétaire ou un loca-
taire signifie qu'une location cesse. Donner, rece-
voir congé. Accepter le congé. || Congé faute de
plaider, ou défaut congé, jugement par défaut que
CON
le défendeur obtient à l'audience contre le deman-
deur qui ne se présente pas. || Anciennement,
congé de cour, renvoi de la demande. || Terme
d'eaux et forêts. Congé de cour, sentence de dé-
charge . délivrée h. des adjudicataires. || 7" Sortie
d'une personne à gages hors de condition. Ce do-
mestique a demandé son congé. L'on me donne
aujourd'hui mon congé, MOL. Femmes sav. n, fi.
|| Par extension. Donner à quelqu'un son congé,
cesser de le recevoir, ne pas accueillir ses préten-
tions. Ce jeune homme recherchait une telle jeune
fille, mais les parents lui ont donné son congé. 11
avait donné congé à sa maîtresse, HANJLT. Gramm.
4. Votre frère a eu son congé de Ninon, SÉV. 37.
Rustic eût dû donner congé.... à semblable écolière,
LA FONT. Diable. J'ai ma pipe et vos embrassades;
Venez mu donner mon congé [me voir mourir],
BÉRANG. Vieux caporal. || Prendre son congé, se re-
tirer, s'éloigner. || 8" Terme d'architecture. Nom de
quarts de rond creux, qui font raccordement entre
le fût d'une colonne et la ceinture. || Transition en-
tre une moulure et un parement. Outil de menui-
sier qui sert à former cette moulure. || Terme de
serrurerie. Espèce de renfort évidé. || Proverbe.
Pour boire de l'eau et coucher dehors, on ne de-
mande congé à personne.
— HIST. XIe s. E s'il passe la devise [règle] sans
le congé à la justice.... Lois de Guill. 5. Sire, dist
Guenes, donez mei le cungied, Ch. de Roi. xxv.
Prenent conget, à cel mot s'en tornerent,i&. exciv.
|| XII° s. Congié [permission] [je] demandé à Gui-
bor l'honorée, Ronc. p. 161. Je n'ai congié que
plus raison [je] vous die, ib. p. t"4. Et comment
Conviendra-il qu'à la fin congié [je] prenne? Couci,
xxn. Et s'il ne fust de remanoir viltance Et reproche,
j'alasse demander X ma dame congié de demeurer,
ib. xxiv. Senz le congié le rei ne deûst nuls duner
Igliseen tut sun fiu.... Th. le mort. 59. || xiir s. Dont
pristrent li message congié à l'empereour Kyrzac,
VILLEII. LXXXVII. Congié [elle] a pris du roy, si prent
à souspirer, Berte, XVII. Et grant foison de cheva-
liers et de pucieles prendent congiet au Roi et pas-
sèrent mer, Chr. de Rains, p. 13. Quant li caste-
lains vit qu'il ne le pooit retenir, si li octria le
congiez, ib. p. 65. La charretée doit de coutume
quatre sols et seize deniers de congié, Liv. des
met. 273. Sovent me semont [Rel-accueil] d'a-
prochier Vers le bouton et d'atouchier Au rosier qui
l'a voit chargié; De ce me donnoit-il congié, la Rose,
2886. Di, Faus semblant, par quel congié Es-tu
venu en ma présence? ib. 10508. Qui done congié
[congédie] à son sodeer [soudoyer], et il ne le paie
de ce que il li deit de ses sodées, et il li die.... Âss.
de J. i, 210. Et elle entent qu'elle se peut marier
sans congé prendre vers vos, ib. 1, 265. Et ot cas-
cuns congié de soi marier aillors, BEAUM. XVIII. 18.
|| xv" s. Quand le roi les assiegeoit à puissance et
Us 'veoient qu'ils ne pouvoient eschapper, ils se
boutoient en ces croûtes [grottes, souterrains] et
s'en alloient sans prendre congé, FROISS. II, m, 23.
Il suffit, dit le sire de Corasse; or va, je te donne
congé pour celle nuit, ID. II,-HI, 22. Et nous em-
menèrent avec eux bien une lieue loin, pour doute
que nous ne le vous notifions trop tost, et puis nous
donnèrent congé de le vous venir dire, ID. I, I, 44.
Le roy d'Angleterre commanda qu'on donnast congé
à ce varlet [qu'on lui rendit la liberté], COMM. IV, 7.
Le roy leur respondit [aux envoyés], et puis leur
donna congé, m. iv, 8. Ung marchant, lequel luy
estoit venu demander ung congé pour tirer une
quantité de vin de Gascongne sans rien payer, ID.
IY, 10. || xvi" s. Pantagruel, prenant congié du bon
Gargantua son père, monta sus mer au port de
.Thalasse, RAB. Tant, iv, \. 11 veint luy demander
congé de se faire mourir, MONT, I, 82. Néron, pre-
nant congé de sa mère qu'il envoyoit noyer, m. i,
270. Ils ont leur congé, au plus loing, à vingt et
deux ans, ID. m, 286. Branle et congié [sorte de
pas ou figure de danse] je fays en toute humblesse,
Touchant pas simple, ung tout seul jen'enlesse,
J. MAROT, y, 270. Qu'il faisoit déshonneur à Sparte,
de vouloir enlever ce corps de Lysander par le congé
et la mercy des ennemis, AMYOT, Lysand. 65. Par
quoy il donna congé à ces conducteurs barbares fil
les congédia], ID. Lucull. 37. Au congé prendre, il
luy envoya de beaux et riches presens, qu'il refuza,
ID. ib. 39. Je te donne congé de porter ces affiquets
d'or comme à un fol, ID. Arlax. B.Frontenac, en lui
quittant le nom et la principale charge de la guerre,
portoit sa part du fardeau, comme aussi Lanôue
lui quittait l'authorité des sauvegardes et des con-
gez de mer, D'AUB.. Hist. n, 138.
— ÉTYM. "Wallon, cangi; provenu, comjal, con-
CON
Ï33
jat; catal. comiat; ital. congedo; du latin commea-
tus, de commeare, aller, s'en aller, passer, decum,
et meare, aller (voy. MÉAT) ; l'e ou l't* se changeant
en j dans ces sortes de mots : somniàre, songer,
serviens, sergent, etc.
CONGÉABLE (kon-jé-a-bl'), adj'. Terme de droit.
Bail, tenure à domaine congéable, tenure autrefois
en usage dans la Bretagne avec faculté pour le bail-
leur de congédier à volonté le preneur, en lui rem-
boursant ses améliorations.
— HIST. xvies. Les maisons, fiefs, domaines con-
geables dependans du fief noble, et autres terres
nobles, spyent d'ancien patrimoine ou d'acquêts,
et les meubles seront partagés noblement entre les
nobles, Coustum. génér. t. n, p. 820.
— ÉTYM. Ane. franc, congeer (voy. CONGÉDIER).
t CONGÉDIABLE (koh-jé-di-a-bl'), adj. Qui peut
ou doit recevoir son congé. C'est un dès hommes
congédiables. || Substantivement. Tous les congédia-
blés du régiment.
— ÉTYM. Congédier.
CONGÉDIE, ÉE(kon-jé-di-é, ée), part, passé.
|| l°Qui a reçu son'congé. Les hommes congédiés
à la fin du service militaire. |l 2° Qui a reçu une au-
dience de congé. Ambassadeur congédié. || 3eRen-
voyé hors de condition. Domestique congédié.
|| 4° Qui a reçu quelque indication de s'éloigner.
Congédié sans cérémonie.
t CONGÉDIEMENT (kon-jé-di-man), s. m. Terme
de marine. Renvoi soit du capitaine, soit des gens
de l'équipage.
— ÉTYM. Congédier.
CONGÉDIER (kon-jé-di-é), v. a. || 1° Délivrer un
congé à des soldats, à des marins. Congédier des
troupes. Je voulais sur-le-champ congédier l'armée,
RAC. Iphig. i, t. Pendant que le parlement songe à
congédier l'armée, cette armée réforme elle-même à
sa mode le parlement, BOSS. Reine d'Anglet. || 2° Con-
gédier un ambassadeur, lui donner l'audience de
congé. || 3° Indiquer qu'on veut que quelqu'un se
retire. Après m'avoir expliqué ce qu'il voulait,' il m'a •
congédié. Le cruel ! de quel oeil il m'a congédiée !
RAC. Andr. v, l. Il y a dans les cours deux manières
de ce que l'on appelle congédier son monde ou se
défaire des gens, se fâcher contre eux ou faire si
bien qu'ils se fâchent contre vous et s'en dégoûtent,
LA BRUY. vin. H Congédier sa suite, renvoyer les per-
sonnes dont on est accompagné. Si d'un coupable es-
poir mon âme était séduite, Aurais-je, au gré du roi,
congédié ma suite? DELRIEU, Artax. il, 7. || Ecarter
les prétentions. Il recherchait telle fille en mariage,
mais on l'a congédié. || 4° Donner son congé à une
personne en condition. Il a congédié ses domestiques,
[i Terme de fauconnerie. Congédier l'oiseau, cesser
de l'employer.
— HIST. XIIe s. E Samuel à itant les cungead, puis
chascuns al suen turnad, Rois, 28. || xmes. Issiez
tantost hors de ma terie. Quar vous eh congié sans
doute, Et la vous vée et deffens toute, Fabl.' et.
contes anc. t. iv, p. 301. ||xves Que vous lais-
siez le voyage qu'avez commencé, en congiant vostre
ost, MONSTREL. liv. i, ch. 181. Et pour ce que ils
disoient que on pourroit avoir aulcun mauvais soup-
çon sur eux pour ce que ils estoyent congédiés de
son service, il voult que bonnes lettres eussent,
Bouciq. iv, ch. 9.
— ÉTYM. Congé ; provenç. conjiar. L'ancien fran-
çais est congeer oncongîer; plus tard une consonne
a été intercalée : congé-d-ier.
t CONGÉLABILITÉ (kon-jé-la-bi-li-té), s. f. Qua-
lité de ce qui est congelable.
— ÉTYM. Congelable.
t CONGELABLE (kon-je-la-bl'), adj. Qui peut se
congeler. Ces réservoirs d'eau [étangs qui ne gèlent
jamais dans le Haut-Canada] non ..congelables sont
souvent formés par les castors eux-mêmes, CHATEAUB.
Amer. 1.28.
— ÉTYM. Congeler. -
' f CONGÉLATEUR (kon-jé-la-teur), s. m. Appareil
servant à congeler un liquide en' l'entourant d'un
mélange réfrigérant.
— ÉTYM. Congeler.
tCONGÉLATIF, IVE (kon-jé-la-tif, ti-v'), adj.
Qui produit la congélation. - .. - '
— HIST. xvi's. Les eaux congelatives qui se lapi-
fient au dedans des tuyaux, PALISSY,. 145.
— ÉTYM. Congeler.
CONGÉLATION (kon-gé-la-sion; en poésie, de
cinq syllabes), j. f. || 1° Action de congeler, c'est-à-
dire réduction d'un liquide à l'état solide, par la
soustraction d'une partie dé son calorique latent.
Congélation de l'eau, du mercure, etc. || 2° Résultat
de cette action. Cinquante degrés au-dessous delà
méritent d'estre plustost appellées brigandages
que guerres, LAKOUE, 25. Si ne doit on pas ré-
gler les choses selon les convoitises et confusions
présentes, in. 47. La discipline et l'entretenement
manquant, plus il y a d'hommes, plus il y a de
desordre et do confusion, ID: 262. Il y a, après, la
diversité dé rotondes, à double rang de dantele, ou
bien fraises h confusion, E'AUB. Foen. i, 2. Je ne vis
jamais une telle confusion d'opinions, ID. ib. i, -H.
— ÉTYM. Provenç. confusio; espagn. confusion;
ital. confusions; du latin confusionem, de confusus
(voy. CONFUS)".
CONFL'TATION (kon-fu-ta-sion), s. f. Réfuta-
tion. 11 est vieux. .
—ÉTYM. Latin confutalio, deconfutare, confuter.
t CONFUTER (kon-fu-té), v. a. Réfuter. Vieux.
— HIST. xvi' s. Mais j'ai honte pourtant, Dont'
tel opprobre on m'a peu imputer, Et que sur champ
ne l'ay sceucoufuter, MAROT, IV, BS. Je confuteray,
ou plustost vous monstreray, comme d'elle mesme
se confute la remonstrance que vous fait le dit mar-
quis, M. DU BELLAY, 490.
- — ÉTYM. Latin confutare, de cum, et futarc, ac-
cuser.
l. CONGE (kon-j') , s. m. ]| 1° Mesure de capa-
cité-chez les Romains, valant 3lil,24. || 2° Vase
pour mettre l'huile de morue, lors de la pêche de
Terre-Neuve. || 3° Vaisseau de bois ou de métal
pour mesurer le minerai.
— ÉTYM. Latin congius.
- f 2- CONGE (kon-j'), s. m. Terme de commerce.
Variété de thé.
CONGÉ (kon-jé), s. m. P" Libération temporaire
ou définitive d'un service quelconque, d'une fonc-
. tion. On voit Régulus demander son congé au sé-
nat, BOSS. Hist. m, o. N'allez point de nouveau
faire courir aux armes Un athlète tout prêta prendre
son congé, BOIL. Épigrammes, 36. S'il était néces-
saire de demander les bons offices du roi de Prusse
auprès de la cour de France, j'y serais d'autant plus
autorisé, que, n'étant absent que par congé, vous
seriez - toujours à son service, VOLT. Lctt. d'Etal-
londe, 20 déc. 1773. || Dans le langage militaire,
la durée iégale du service militaire. Mou congé finit
dans six mois. Il a fait deux congés. || Pour les mi-
litaires, acf» qui permet de quitter le service ou de
s'absen ter temporairement du corps. Avoir son congé.
Obtenir un coiigè do semestre. || Pour les fonc-
tionnaires, pour les professeurs, permission de
s'absenter. Un congé de convalescence. || Dans la
marine, espèce de passe-port dont doit se munir
un capitaine po'ir aller en mer. || Dans l'ancienne
législation, certificat qu'un garçon ou compagnon
était tenu do prendre du maître qu'il quittait.
|| 2" Terme rie collège. Intervalle de temps pendant
lequel les «lasses sont suspendues durant l'année
scolaire. Un congé de deux jours. Un jour de
congé. Pour porter son préfet [d'études] à lui don-
ner congé, J. J. KOUSS. Ém. iv. || 3° Permission,
autorisation. Se marier sans le congé de ses pa-
rents. Je ne puis plus rien que par votre congé,
CORN. Cinna, m, 3. Le secret est à vous et je se-
rais ingrat, Si sans votre congé j'osais en faire
éclat, ID. Uéracl. n, '2. Mais sans votre congé mon
sang n'ose sortir, ID. Ifor. v, 2. Je lui donne.... congé
d'être Sosie, MOL. Amph. m, -10. Et si dans quel-
que chose ils vous ont outrage, Je puis vous assurer
que c'est sans mon congé, ID. VÈtour. i, 3. Pour
y penser, je ne vous demanderai pas congé, SÉV.
310. Donnez-moi, ajoute-t-elle, congéde m'en re-
tourner à Florence, ANQUET. Ligue, n , p. 25.
|| 4° Permis donné par l'administration des contri-
butions indirectes pour le transport d'une marchan-
dise qui a payé les droits. On peut expédier le-vin;
voici le congé. || 5° Séparation d'avec une personne.
Elle m'a donné congé, d'un coeur déjà tout détaché
de la terre, sftv. 144. || Audience de congé, audience
qu'un ambassadeur obtient avant son départ.|| Pren-
dre congé, aller avant de partir saluer les personnes
à qui on doit du respect et prendre leurs ordres,
ou, simplement, faire ses adieux. J'abandonne By-
zance et prends tong^ de vous, CORN. Pulch. m, t.
11 ne lui permit pas de prendre congé d'elle., ID.
Sertor. i, 2. 11 vous a vue chez la reine quand vous
prîtes congé, sSv. 49. Ils avaient été prendre congé
à St-Germain, ID. 408. Télémaque et Mentor pren-
nent congé du roi, FÉN. Tel. xxiu. || Fig. Prendre
congé," renoncer à. Elle a pris congé Et des plaisirs
et du commerce, EÉRANG. Mad, tirég. || 6° Terme de
droit. Acte par lequel un propriétaire ou un loca-
taire signifie qu'une location cesse. Donner, rece-
voir congé. Accepter le congé. || Congé faute de
plaider, ou défaut congé, jugement par défaut que
CON
le défendeur obtient à l'audience contre le deman-
deur qui ne se présente pas. || Anciennement,
congé de cour, renvoi de la demande. || Terme
d'eaux et forêts. Congé de cour, sentence de dé-
charge . délivrée h. des adjudicataires. || 7" Sortie
d'une personne à gages hors de condition. Ce do-
mestique a demandé son congé. L'on me donne
aujourd'hui mon congé, MOL. Femmes sav. n, fi.
|| Par extension. Donner à quelqu'un son congé,
cesser de le recevoir, ne pas accueillir ses préten-
tions. Ce jeune homme recherchait une telle jeune
fille, mais les parents lui ont donné son congé. 11
avait donné congé à sa maîtresse, HANJLT. Gramm.
4. Votre frère a eu son congé de Ninon, SÉV. 37.
Rustic eût dû donner congé.... à semblable écolière,
LA FONT. Diable. J'ai ma pipe et vos embrassades;
Venez mu donner mon congé [me voir mourir],
BÉRANG. Vieux caporal. || Prendre son congé, se re-
tirer, s'éloigner. || 8" Terme d'architecture. Nom de
quarts de rond creux, qui font raccordement entre
le fût d'une colonne et la ceinture. || Transition en-
tre une moulure et un parement. Outil de menui-
sier qui sert à former cette moulure. || Terme de
serrurerie. Espèce de renfort évidé. || Proverbe.
Pour boire de l'eau et coucher dehors, on ne de-
mande congé à personne.
— HIST. XIe s. E s'il passe la devise [règle] sans
le congé à la justice.... Lois de Guill. 5. Sire, dist
Guenes, donez mei le cungied, Ch. de Roi. xxv.
Prenent conget, à cel mot s'en tornerent,i&. exciv.
|| XII° s. Congié [permission] [je] demandé à Gui-
bor l'honorée, Ronc. p. 161. Je n'ai congié que
plus raison [je] vous die, ib. p. t"4. Et comment
Conviendra-il qu'à la fin congié [je] prenne? Couci,
xxn. Et s'il ne fust de remanoir viltance Et reproche,
j'alasse demander X ma dame congié de demeurer,
ib. xxiv. Senz le congié le rei ne deûst nuls duner
Igliseen tut sun fiu.... Th. le mort. 59. || xiir s. Dont
pristrent li message congié à l'empereour Kyrzac,
VILLEII. LXXXVII. Congié [elle] a pris du roy, si prent
à souspirer, Berte, XVII. Et grant foison de cheva-
liers et de pucieles prendent congiet au Roi et pas-
sèrent mer, Chr. de Rains, p. 13. Quant li caste-
lains vit qu'il ne le pooit retenir, si li octria le
congiez, ib. p. 65. La charretée doit de coutume
quatre sols et seize deniers de congié, Liv. des
met. 273. Sovent me semont [Rel-accueil] d'a-
prochier Vers le bouton et d'atouchier Au rosier qui
l'a voit chargié; De ce me donnoit-il congié, la Rose,
2886. Di, Faus semblant, par quel congié Es-tu
venu en ma présence? ib. 10508. Qui done congié
[congédie] à son sodeer [soudoyer], et il ne le paie
de ce que il li deit de ses sodées, et il li die.... Âss.
de J. i, 210. Et elle entent qu'elle se peut marier
sans congé prendre vers vos, ib. 1, 265. Et ot cas-
cuns congié de soi marier aillors, BEAUM. XVIII. 18.
|| xv" s. Quand le roi les assiegeoit à puissance et
Us 'veoient qu'ils ne pouvoient eschapper, ils se
boutoient en ces croûtes [grottes, souterrains] et
s'en alloient sans prendre congé, FROISS. II, m, 23.
Il suffit, dit le sire de Corasse; or va, je te donne
congé pour celle nuit, ID. II,-HI, 22. Et nous em-
menèrent avec eux bien une lieue loin, pour doute
que nous ne le vous notifions trop tost, et puis nous
donnèrent congé de le vous venir dire, ID. I, I, 44.
Le roy d'Angleterre commanda qu'on donnast congé
à ce varlet [qu'on lui rendit la liberté], COMM. IV, 7.
Le roy leur respondit [aux envoyés], et puis leur
donna congé, m. iv, 8. Ung marchant, lequel luy
estoit venu demander ung congé pour tirer une
quantité de vin de Gascongne sans rien payer, ID.
IY, 10. || xvi" s. Pantagruel, prenant congié du bon
Gargantua son père, monta sus mer au port de
.Thalasse, RAB. Tant, iv, \. 11 veint luy demander
congé de se faire mourir, MONT, I, 82. Néron, pre-
nant congé de sa mère qu'il envoyoit noyer, m. i,
270. Ils ont leur congé, au plus loing, à vingt et
deux ans, ID. m, 286. Branle et congié [sorte de
pas ou figure de danse] je fays en toute humblesse,
Touchant pas simple, ung tout seul jen'enlesse,
J. MAROT, y, 270. Qu'il faisoit déshonneur à Sparte,
de vouloir enlever ce corps de Lysander par le congé
et la mercy des ennemis, AMYOT, Lysand. 65. Par
quoy il donna congé à ces conducteurs barbares fil
les congédia], ID. Lucull. 37. Au congé prendre, il
luy envoya de beaux et riches presens, qu'il refuza,
ID. ib. 39. Je te donne congé de porter ces affiquets
d'or comme à un fol, ID. Arlax. B.Frontenac, en lui
quittant le nom et la principale charge de la guerre,
portoit sa part du fardeau, comme aussi Lanôue
lui quittait l'authorité des sauvegardes et des con-
gez de mer, D'AUB.. Hist. n, 138.
— ÉTYM. "Wallon, cangi; provenu, comjal, con-
CON
Ï33
jat; catal. comiat; ital. congedo; du latin commea-
tus, de commeare, aller, s'en aller, passer, decum,
et meare, aller (voy. MÉAT) ; l'e ou l't* se changeant
en j dans ces sortes de mots : somniàre, songer,
serviens, sergent, etc.
CONGÉABLE (kon-jé-a-bl'), adj'. Terme de droit.
Bail, tenure à domaine congéable, tenure autrefois
en usage dans la Bretagne avec faculté pour le bail-
leur de congédier à volonté le preneur, en lui rem-
boursant ses améliorations.
— HIST. xvies. Les maisons, fiefs, domaines con-
geables dependans du fief noble, et autres terres
nobles, spyent d'ancien patrimoine ou d'acquêts,
et les meubles seront partagés noblement entre les
nobles, Coustum. génér. t. n, p. 820.
— ÉTYM. Ane. franc, congeer (voy. CONGÉDIER).
t CONGÉDIABLE (koh-jé-di-a-bl'), adj. Qui peut
ou doit recevoir son congé. C'est un dès hommes
congédiables. || Substantivement. Tous les congédia-
blés du régiment.
— ÉTYM. Congédier.
CONGÉDIE, ÉE(kon-jé-di-é, ée), part, passé.
|| l°Qui a reçu son'congé. Les hommes congédiés
à la fin du service militaire. |l 2° Qui a reçu une au-
dience de congé. Ambassadeur congédié. || 3eRen-
voyé hors de condition. Domestique congédié.
|| 4° Qui a reçu quelque indication de s'éloigner.
Congédié sans cérémonie.
t CONGÉDIEMENT (kon-jé-di-man), s. m. Terme
de marine. Renvoi soit du capitaine, soit des gens
de l'équipage.
— ÉTYM. Congédier.
CONGÉDIER (kon-jé-di-é), v. a. || 1° Délivrer un
congé à des soldats, à des marins. Congédier des
troupes. Je voulais sur-le-champ congédier l'armée,
RAC. Iphig. i, t. Pendant que le parlement songe à
congédier l'armée, cette armée réforme elle-même à
sa mode le parlement, BOSS. Reine d'Anglet. || 2° Con-
gédier un ambassadeur, lui donner l'audience de
congé. || 3° Indiquer qu'on veut que quelqu'un se
retire. Après m'avoir expliqué ce qu'il voulait,' il m'a •
congédié. Le cruel ! de quel oeil il m'a congédiée !
RAC. Andr. v, l. Il y a dans les cours deux manières
de ce que l'on appelle congédier son monde ou se
défaire des gens, se fâcher contre eux ou faire si
bien qu'ils se fâchent contre vous et s'en dégoûtent,
LA BRUY. vin. H Congédier sa suite, renvoyer les per-
sonnes dont on est accompagné. Si d'un coupable es-
poir mon âme était séduite, Aurais-je, au gré du roi,
congédié ma suite? DELRIEU, Artax. il, 7. || Ecarter
les prétentions. Il recherchait telle fille en mariage,
mais on l'a congédié. || 4° Donner son congé à une
personne en condition. Il a congédié ses domestiques,
[i Terme de fauconnerie. Congédier l'oiseau, cesser
de l'employer.
— HIST. XIIe s. E Samuel à itant les cungead, puis
chascuns al suen turnad, Rois, 28. || xmes. Issiez
tantost hors de ma terie. Quar vous eh congié sans
doute, Et la vous vée et deffens toute, Fabl.' et.
contes anc. t. iv, p. 301. ||xves Que vous lais-
siez le voyage qu'avez commencé, en congiant vostre
ost, MONSTREL. liv. i, ch. 181. Et pour ce que ils
disoient que on pourroit avoir aulcun mauvais soup-
çon sur eux pour ce que ils estoyent congédiés de
son service, il voult que bonnes lettres eussent,
Bouciq. iv, ch. 9.
— ÉTYM. Congé ; provenç. conjiar. L'ancien fran-
çais est congeer oncongîer; plus tard une consonne
a été intercalée : congé-d-ier.
t CONGÉLABILITÉ (kon-jé-la-bi-li-té), s. f. Qua-
lité de ce qui est congelable.
— ÉTYM. Congelable.
t CONGELABLE (kon-je-la-bl'), adj. Qui peut se
congeler. Ces réservoirs d'eau [étangs qui ne gèlent
jamais dans le Haut-Canada] non ..congelables sont
souvent formés par les castors eux-mêmes, CHATEAUB.
Amer. 1.28.
— ÉTYM. Congeler. -
' f CONGÉLATEUR (kon-jé-la-teur), s. m. Appareil
servant à congeler un liquide en' l'entourant d'un
mélange réfrigérant.
— ÉTYM. Congeler.
tCONGÉLATIF, IVE (kon-jé-la-tif, ti-v'), adj.
Qui produit la congélation. - .. - '
— HIST. xvi's. Les eaux congelatives qui se lapi-
fient au dedans des tuyaux, PALISSY,. 145.
— ÉTYM. Congeler.
CONGÉLATION (kon-gé-la-sion; en poésie, de
cinq syllabes), j. f. || 1° Action de congeler, c'est-à-
dire réduction d'un liquide à l'état solide, par la
soustraction d'une partie dé son calorique latent.
Congélation de l'eau, du mercure, etc. || 2° Résultat
de cette action. Cinquante degrés au-dessous delà
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