Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
CON
— ÉTYM. Provenç. concurrer; espagn. concurrir;
ital. concurrere; du latin concurrere, de cum, et
currere (voy. CODHIR).
CONCOURS" (kon-kour; l's ne se lie pas : un con-
cours odieux, dites: un kon-kour odieux), s. m.
|| 1° Action d'une foule qui se porte vers un point;
affluence. Le concours des curieux était très-grand.
L'audace d'une femme arrêtant ce concours.... RAC.
AthpX. i, i. Je voulais éviter cette foule importune;
Au devant de mes pas le concours s'est grossi, M. I.
CHÉNIER, Gracques, i, 6. Me refusant d'abord à ce
concours d'hommages , DUCIS, Hamlet, iv, 7. Un
concours pénitent de dévots pèlerins, De l'Helvétie
entière inonde les chemins, MASSON, Helvêtiens, v.
|| 2° Action de se trouver ensemble, rencontre. Un
concours de voyelles formant un hiatus. Le favora-
ble concours des circonstances. Le inonde, formé,
suivant Démocrite, par le concours des atomes.
Fuyez des mauvais sons le concours odieux, BOIL.
Art p. i. Formé par un concours fortuit des premiers
corps, BOSS. Hist. n, i. ||Coïncidence. Le concours
de deux époques. || Terme de géométrie. Le con-
cours de deux lignes, leur intersection. || 3° Terme
de jurisprudence. Se dit lorsque plusieurs préten-
dent droit à un même objet. Concours entre créan-
ciers. Concours de privilèges, lorsque plusieurs
créanciers privilégiés se disputent la priorité. |] Con-
cours d'actions, lorsque plusieurs actions concourent
pour obtenir un même résultat. || 4° Action de con-
courir, de coopérer à un résultat. [Ces choses] dé-
pendent du concours de deux causes, DESC. Médit.
4. Et prêtant son concours à ce fameux ouvrage,
KOTROO,S(-Cen. IV, 2. Il veut que Dieu l'y soutienne
par un concours extraordinaire, BOURD. Carême, i,
Tentât, i 97. Il fallait qu'il y eût un certain concours
entre les opérations de l'âme, BOSS. Conn. ûe Dieu,
4. || Terme d'administration. Concours de l'État, des
communes, intervention financière dans l'exécution
des travaux publics, dans une entreprise. || 5° Lutte
dans laquelle plusieurs concurrents se disputent des
prix, des primes, des chaires; épreuve entre ceux
qui prétendent à un emploi, à l'exécution d'une
oeuvre d'art. Le concours est ouvert. Un brillant
concours. Mettre une chaire au coucours. || Concours
général, et, absolument, concours, compositions,
par classes respecti ves, entre l'élite des élevés des
lycées et collèges de Paris et du lycée de Versailles.
|| Dispute ou examen qui se fait à Rome pour ob-
tenir certains bénéfices vacants.
— HIST. xvi° s. Quand il se fait un concours [réu-
nion] de plusieurs personnes pour quelque occa-
sion, AMYOT, De la curiosité, 22.
— ÉTYM. Espagn. concurso; ital. concorso; du
latin concursus, de cum, et cursus, cours.
f CONCRESCIBILITÉ (kon-krè-ssi-bi-li-té), s. f.
Qualité de ce qui est ooncrescible.
fCONCRESCIBLE(kon-' rè-ssi-bl'), adj. Terme di-
dactique. Qui peut prendre une consistance concrète.
— ÉTYM. Latin concrescure, se réunir, de cum, et
crescere, croître : croître avec (voy. CROÎTRE).
CONCRET, ETE (kon-krè, krè-t'), adj. || 1° Terme
didactique. Qui a une consistance plus ou moins
solide, par opposition à fluide. Les coquilles fos-
siles liées par une vase plus ou moins concrète.
|| 2" Terme de grammaire et de logique. Terme
concret, celui qui exprime une qualité considérée
dans un sujet, par exemple un papier rouge, par
opposition à terme abstrait, celui qui exprime une
qualité séparée du sujet, par exemple la rougeur.
|| Verbe concret, celui qui par l'analyse peut se
résoudre en deux termes : le verbe être et un attri-
but. Aimer est un verbe concret, car il se décom-
pose en être aimant. || 3° Terme d'arithmétique.
Nombre concret, nombre qui exprime l'espèce d'u-
nités : dix soldats, centmoutons sont des nombres
concrets; dix, cent sont des nombres abstraits.
|| 4° Terme de philosophie. Science concrète, science
qui a pour domaine un objet particulier, par oppo-
sition à science abstraite, celle qui s'occupe des lois
générales d'un certain domaine. La géologie est une
science concrète, ayant pour sujet la terre, et la
chimie est une science abstraite, ayant pour objet
les lois générales ds la composition et de la décom-
position moléculaires.
— REM. L'Académie écrit concrète avec un seul
*, et muette avec deux t, ce qui n'est pas consé-
quent.
— HIST. xvic s. La liqueur demeure concrette et
glacée, PARÉ, XVIII, 44.
— ÉTYM. Provenç. concret; espagn. et ital. con-
creto; du latin concretus, du supin concretum, de
cancrescere, se réunir, de cum, et crescere, croître:
croître avec
CON
f CONCRÈTE, ÉE (kon-krê-té, tée), part, passé.
Devenu concret. L'opium concrète sur les capsules
incisées du pavot dont il découle.
+ CONCRÉTER (SE) (kon-kré-té; l'accent aigu se
change en accent grave devant une syllabe muette :
il se concrète, excjpté au futur et au conditionnel :
il se concrêtera, il se concréterait), v. réfî. Terme
didactique. Se coaguler, se prendre.
— REM. Destutt Je Tracy a forgé dans son Traité
d'idéologie, ch. 6, le barbarisme concraire: «Cette
opération de l'esprit.... n'a point de nom dans la
langue française, on peut l'appeler concraire par
opposition à abstraire. » Il aurait beaucoup mieux
valu dire concréter activement pour l'opération de
former des idées concrètes.
— ÉTYM. Concret.
CONCRÉTION (kon-kré-sion ; en poésie, de quatre
syllabes), s. f. ||i° Action de s'épaissir, de se solidi-
fier. La concrétion du lait. || 2° Agrégation de par-
ties solides. Concrétion saline, pierreuse. || Terme
de médecine. Production de nouvelle formation,
organisée ou non, qui se forme dans l'épaisseur des
tissus, dans les articulations, dans les -conduits
et réservoirs. Concrétions arthritiques, biliaires.
|| 3° Terme de chirurgie. Adhérence de parties qui
doivent être séparées.
— HIST. xvi* s. Ceste humidité est engendrée après
la mort par l'exhalation et concrétion des esprits,
PARÉ, il, <0.
— ÉTYM. Provenç. concrecio ; ital. concrezione;
du latin concretionem, de concretum (voy. CONCRET).
t CONCRÉTIONNAIRE (kon-kré-sio-nê-r'J, adj.
Terme de géologie. Roches concrétionnaires, roches
disposées en masses ou rognons.
— ÉTYM. Concrétion.
f CONCRÉTIONNÉ, ÉE (kon-kré-sio-né, -née),
part, passé. Terme de minéralogie. Qui a le ca-
ractère d'une concrétion. || Terme de géologie. Qui
a été formé par infiltration ou par dépôts successifs,
comme les stalactites.
f CONCRÉTIONNER (SE) (kon-kré-sio-né), v.
réfl. Terme didactique. Se former en concrétion.
— ÉTYM. Concrétion.
CONÇU, UE (kon-su, sue), part, passé de conce-
voir. || 1° Formé dans le. sein de la mère. || Fig.
Formé dans le coeur, dans l'esprit. Les jalousies
conçues sur de fausses apparences, MOL. les Préc.
se. 5. Cet horrible dessein Ne fut jamais, seigneur,
conçu dans votre sein, RAC. Brit. iv, 3. || 2° Disposé,
arrangé, combiné. Projet bien conçu. D'une paix
mal conçue elle m'a fait le gage, CORN. Rodog. m, 3.
Jamais contre un tyran entreprise conçue Ne per-
mit d'espérer une si belle issue, ID. Cinna, i, 3.
|| Exprimé, rédigé. Discours conçu en termes me-
naçants. Les sentiments des saints Pères, conçus et
exprimés en leurs propres termes, PASC. Prov. 3.
f CONCUBIN (kon-ku-bin), s. m. Terme d'ancienne
jurisprudence. Celui quivitavecuneconcubine. \\Au
plur. L'homme et lafemme qui vivent en concubinage.
Les libéralités étaient interdites entre concubins.
— HIST. xve s. Le suppliant respondi : ort, vil,
villain, concubin, je ne te crains, DU CANGE, con-
cubinarius.
— ÉTYM. Voy. CONCUBINE.
CONCUBINAGE (kon-ku-bi-na-j'), s. m. État d'un
homme et d'une femme non maries qui vivent enr
semble. 11 a fallu, dans ces pays, flétrir le concu-
binage, MONTESQ. Esp. xxm, o. Madelon : Quoi!
débuter d'abord par le mariage? — Gorgibus : Et
par où veux-tu donc qu'ils débutent? par le concu-
binage? MOL. Préc. se. 5. Ce libertinage [du duc
d'Orléans et de Mme d'Argenton], devenu abandon
depuis tant d'années, s'approfondissait de plus en
plus, et il était devenu non-seulement concubinage,
mais ménage public, ST-SIM. 253, H5.
— HIST. xve s. Icellui Jaquet et Perrette demou-
roient ensemble en quoqubinaige, DU CANGE, con-
cubinarius. ||xvrs. Donation en mariage, ni con-
cubinage, ne vaut, LOYSEL, 127.
— ÉTYM. Concubine.
. CONCUBINAIRE (kon-ku-bi-nê-r'), s. m. Celui
qui vit en concubinage.
I — HIST. xvi« s. Cela fut très bien dit contre les
i paillars et concubinaires, LA BOÉTIE, 3(2. Don de
| concubinaire à concubine et de concubine à concu-
j binaire frequentans et conversans ordenairement
| ensemble, ne vaut, Coustumier génér. 1.11, p. 177.
— ÉTYM. Concubine.
t CONCUBINAIREMENT (kon-ku-bi-nê-re-man),
adv. X la façon des concubinaires.
— HIST. xvi" s. C'estoit à cause des femmes que
l'on detehoit concubinairement par force, CARL. VI, 5.
— ÉTYM. Concubinaire, et le suffixe ment.
CON
717
t CONCUBINAT (kon-ku-bi-na), s. m. Chez les
Romains, sorte d'union légale, mais inférieure,
qui ne produisait pas les effets civils des justes
noces.
— ÉTYM. Voy. CONCUBINE.
CONCUBINE (kon-ku-bi-n'), s. f. Femme qui vit
avec un homme sans être mariée avec lui. Henri VIU
ne pouvait déclarer la tante de l'empereur concu-
bine, VOLT. Moeurs, 435. || Dans l'antiquité et dans
l'Orient, femme qui fait partie du harem d'un
prince. Darius se faisait suivre par trois "cent
soixante-cinq concubines, et toutes en équipages
de reines, VAUGEL. Q. C. liv. m, ch. 9.||À" Rome,
la femme unie par le concubinat.
— HIST. xive s. Il [Sardanapalus] restoit tousjours
enclos.aveccues ses concubines, ORESME, Eth. v, 9.
|| xve s. Et dirent ainsi, que ce duc de Lancastre •
s'etoit fop forfait et vitupéré quand il avoitespousé
sa concubine, FROISS. in, iv, 50.
— ÉTYM. Provenç. espagn. et ital. concubina; du
latin concubina, de cum, et cubare, coucher (voy.
COUVER).
CONCUPISCENCE (kon-ku-pi-ssan-s'), s. f. Terme
de dogmatique. Le fond d'inclination naturelle qui
nous fait désirer la jouissance des biens sensibles
et surtout des plaisirs charnels. Une concupiscence
naissante, FLÉCHIER, I, 325. Ils vous ont porté à
chercher votre bien dans les" concupiscences qui
sont le partage des animaux, PASC. Car. ta. Que si,
lâchant la bride à sa concupiscence, Il emporte la
jouissance Où l'a fait aspirer ce désir déréglé....
CORN. Imil. 1,6. Les passions de son coeur lui cachent
presque, toujours la vérité et ne la lui laissent pa-
raître que lorsqu'elle est teinte de ces fausses cou-
leurs qui flattent la concupiscence, - MALEBR; Re-
cherche, vi, i.
— SYN. CONCUPISCENCE, CUPIDITÉ, AVIDITÉ, CON-
VOITISE. La concupiscence est un état habituel de l'âme
qui la porte vers la jouissance de toutes les sortes
de biens sensibles. La convoitise est un vif désir de
quelque chose que nous désirons posséder. L'avidité
est un désir insatiable. La cupidité est, d'une façon
restreinte,le désir d'avoir de l'argent, des richesses.
— HIST. xiv" s. Concupiscence apetice [devient
plus petite] par li résister, ORESME, Eth. xi, <7. Et
un autre fait adultère par sa concupiscence, et y
despent du sien et en suefre damage, ID. ib. 143
Il xvie s. Il ne fut jamais modéré en ses concupis-
cences, ny par pauvreté lorsqu'il estoit jeune, ny
par l'aage après qu'il fut devenu vieil, AMYOT, Sylla
et Lysand. 5. La vertu qui règle la concupiscence,
et qui limite ce qui est modéré et opportun es vo-
luptez, ss nomme tempérance, m. De la vertu mo-
rale, 2. Le mariage estoit un nom d'honneur et
dignité, non de folastre et lascive concupiscence,
MONT. I, 227.
— ÉTYM. Provenç. concupiscentia; espagn. concu-
piscencia; ital. concupiscenza ; du latin concupis-
centia, de cum, et cupere, désirer (voy. CUPIDE).
f CONCUPISCENT, ENTE (kon-ku-pi-ssan, san-t'),
adj. Qui est livré à la concupiscence.
— ÉTYM. Voy. CONCUPISCENCE. '
CONCUPISCIBLE (kon-ku-pi-ssi-bl'), adj. Terme'
de scolastique. Appétit concupiscible, l'inclination
qui porte l'âme vers ce qu'elle considère comme un
bien. Les philosophes appellent appétit concupis-
cible celui où domine le désir, BOSS. Conn. de Dieu,
1, c. Les anciens philosophes, en analysant l'âme
humaine, y admettaient trois facultés, la concupis-
cible, l'irascible et la raisonnable, BERN. DE ST-P.
Harm. liv. v, harm. anim.
— HIST. xiv° s. Que l'appétit concupiscible se con
corde, conforme et obéisse à raison, ORESME, Thèst
de MEUNIER. L'autre puissance est concupiscible, et
généralement tout appétit sensitif, ID. Eth. 31.
Il xvi° s. La partie intelligente [de l'âme] résiste bien
souvent à la concupiscible et irascible, AMYOT, De
la vertu morale, i. La faculté concupiscible, PARÉ,
xv, 52. La vertu concupiscible ou désireuse, ID.
XYIII, 3.
— ÉTYM.' Concupiscibilis (voy. CONCUPISCENCE) .
f CONCURÉ (kon-ku-ré), s. m. Prêtre qui exerçait
la charge de curé concurremment avec d'autres.
— ÉTYM. Con, et curé.
CONCURREMMENT ( kon - ku - rra - man ) , adv.
Il Ie Par un concours mutuel, ensemble. Ils ont agi
concurremment.il faut que le criminel, concurrem-
ment avec la loi, se choisisse des juges, MONTESQ,
Esp. xi, C. Vous avez saisi mon système :. il consiste
à attribuer concurremment le droit de faire la paix
ou la guerre aux deux pouvoirs que la constitution
a consacrés, MIRABEAU, Collection', t.'in, p. 340.
Il 2° En concunrence l'un de l'autre. Ils briguaien*
— ÉTYM. Provenç. concurrer; espagn. concurrir;
ital. concurrere; du latin concurrere, de cum, et
currere (voy. CODHIR).
CONCOURS" (kon-kour; l's ne se lie pas : un con-
cours odieux, dites: un kon-kour odieux), s. m.
|| 1° Action d'une foule qui se porte vers un point;
affluence. Le concours des curieux était très-grand.
L'audace d'une femme arrêtant ce concours.... RAC.
AthpX. i, i. Je voulais éviter cette foule importune;
Au devant de mes pas le concours s'est grossi, M. I.
CHÉNIER, Gracques, i, 6. Me refusant d'abord à ce
concours d'hommages , DUCIS, Hamlet, iv, 7. Un
concours pénitent de dévots pèlerins, De l'Helvétie
entière inonde les chemins, MASSON, Helvêtiens, v.
|| 2° Action de se trouver ensemble, rencontre. Un
concours de voyelles formant un hiatus. Le favora-
ble concours des circonstances. Le inonde, formé,
suivant Démocrite, par le concours des atomes.
Fuyez des mauvais sons le concours odieux, BOIL.
Art p. i. Formé par un concours fortuit des premiers
corps, BOSS. Hist. n, i. ||Coïncidence. Le concours
de deux époques. || Terme de géométrie. Le con-
cours de deux lignes, leur intersection. || 3° Terme
de jurisprudence. Se dit lorsque plusieurs préten-
dent droit à un même objet. Concours entre créan-
ciers. Concours de privilèges, lorsque plusieurs
créanciers privilégiés se disputent la priorité. |] Con-
cours d'actions, lorsque plusieurs actions concourent
pour obtenir un même résultat. || 4° Action de con-
courir, de coopérer à un résultat. [Ces choses] dé-
pendent du concours de deux causes, DESC. Médit.
4. Et prêtant son concours à ce fameux ouvrage,
KOTROO,S(-Cen. IV, 2. Il veut que Dieu l'y soutienne
par un concours extraordinaire, BOURD. Carême, i,
Tentât, i 97. Il fallait qu'il y eût un certain concours
entre les opérations de l'âme, BOSS. Conn. ûe Dieu,
4. || Terme d'administration. Concours de l'État, des
communes, intervention financière dans l'exécution
des travaux publics, dans une entreprise. || 5° Lutte
dans laquelle plusieurs concurrents se disputent des
prix, des primes, des chaires; épreuve entre ceux
qui prétendent à un emploi, à l'exécution d'une
oeuvre d'art. Le concours est ouvert. Un brillant
concours. Mettre une chaire au coucours. || Concours
général, et, absolument, concours, compositions,
par classes respecti ves, entre l'élite des élevés des
lycées et collèges de Paris et du lycée de Versailles.
|| Dispute ou examen qui se fait à Rome pour ob-
tenir certains bénéfices vacants.
— HIST. xvi° s. Quand il se fait un concours [réu-
nion] de plusieurs personnes pour quelque occa-
sion, AMYOT, De la curiosité, 22.
— ÉTYM. Espagn. concurso; ital. concorso; du
latin concursus, de cum, et cursus, cours.
f CONCRESCIBILITÉ (kon-krè-ssi-bi-li-té), s. f.
Qualité de ce qui est ooncrescible.
fCONCRESCIBLE(kon-' rè-ssi-bl'), adj. Terme di-
dactique. Qui peut prendre une consistance concrète.
— ÉTYM. Latin concrescure, se réunir, de cum, et
crescere, croître : croître avec (voy. CROÎTRE).
CONCRET, ETE (kon-krè, krè-t'), adj. || 1° Terme
didactique. Qui a une consistance plus ou moins
solide, par opposition à fluide. Les coquilles fos-
siles liées par une vase plus ou moins concrète.
|| 2" Terme de grammaire et de logique. Terme
concret, celui qui exprime une qualité considérée
dans un sujet, par exemple un papier rouge, par
opposition à terme abstrait, celui qui exprime une
qualité séparée du sujet, par exemple la rougeur.
|| Verbe concret, celui qui par l'analyse peut se
résoudre en deux termes : le verbe être et un attri-
but. Aimer est un verbe concret, car il se décom-
pose en être aimant. || 3° Terme d'arithmétique.
Nombre concret, nombre qui exprime l'espèce d'u-
nités : dix soldats, centmoutons sont des nombres
concrets; dix, cent sont des nombres abstraits.
|| 4° Terme de philosophie. Science concrète, science
qui a pour domaine un objet particulier, par oppo-
sition à science abstraite, celle qui s'occupe des lois
générales d'un certain domaine. La géologie est une
science concrète, ayant pour sujet la terre, et la
chimie est une science abstraite, ayant pour objet
les lois générales ds la composition et de la décom-
position moléculaires.
— REM. L'Académie écrit concrète avec un seul
*, et muette avec deux t, ce qui n'est pas consé-
quent.
— HIST. xvic s. La liqueur demeure concrette et
glacée, PARÉ, XVIII, 44.
— ÉTYM. Provenç. concret; espagn. et ital. con-
creto; du latin concretus, du supin concretum, de
cancrescere, se réunir, de cum, et crescere, croître:
croître avec
CON
f CONCRÈTE, ÉE (kon-krê-té, tée), part, passé.
Devenu concret. L'opium concrète sur les capsules
incisées du pavot dont il découle.
+ CONCRÉTER (SE) (kon-kré-té; l'accent aigu se
change en accent grave devant une syllabe muette :
il se concrète, excjpté au futur et au conditionnel :
il se concrêtera, il se concréterait), v. réfî. Terme
didactique. Se coaguler, se prendre.
— REM. Destutt Je Tracy a forgé dans son Traité
d'idéologie, ch. 6, le barbarisme concraire: «Cette
opération de l'esprit.... n'a point de nom dans la
langue française, on peut l'appeler concraire par
opposition à abstraire. » Il aurait beaucoup mieux
valu dire concréter activement pour l'opération de
former des idées concrètes.
— ÉTYM. Concret.
CONCRÉTION (kon-kré-sion ; en poésie, de quatre
syllabes), s. f. ||i° Action de s'épaissir, de se solidi-
fier. La concrétion du lait. || 2° Agrégation de par-
ties solides. Concrétion saline, pierreuse. || Terme
de médecine. Production de nouvelle formation,
organisée ou non, qui se forme dans l'épaisseur des
tissus, dans les articulations, dans les -conduits
et réservoirs. Concrétions arthritiques, biliaires.
|| 3° Terme de chirurgie. Adhérence de parties qui
doivent être séparées.
— HIST. xvi* s. Ceste humidité est engendrée après
la mort par l'exhalation et concrétion des esprits,
PARÉ, il, <0.
— ÉTYM. Provenç. concrecio ; ital. concrezione;
du latin concretionem, de concretum (voy. CONCRET).
t CONCRÉTIONNAIRE (kon-kré-sio-nê-r'J, adj.
Terme de géologie. Roches concrétionnaires, roches
disposées en masses ou rognons.
— ÉTYM. Concrétion.
f CONCRÉTIONNÉ, ÉE (kon-kré-sio-né, -née),
part, passé. Terme de minéralogie. Qui a le ca-
ractère d'une concrétion. || Terme de géologie. Qui
a été formé par infiltration ou par dépôts successifs,
comme les stalactites.
f CONCRÉTIONNER (SE) (kon-kré-sio-né), v.
réfl. Terme didactique. Se former en concrétion.
— ÉTYM. Concrétion.
CONÇU, UE (kon-su, sue), part, passé de conce-
voir. || 1° Formé dans le. sein de la mère. || Fig.
Formé dans le coeur, dans l'esprit. Les jalousies
conçues sur de fausses apparences, MOL. les Préc.
se. 5. Cet horrible dessein Ne fut jamais, seigneur,
conçu dans votre sein, RAC. Brit. iv, 3. || 2° Disposé,
arrangé, combiné. Projet bien conçu. D'une paix
mal conçue elle m'a fait le gage, CORN. Rodog. m, 3.
Jamais contre un tyran entreprise conçue Ne per-
mit d'espérer une si belle issue, ID. Cinna, i, 3.
|| Exprimé, rédigé. Discours conçu en termes me-
naçants. Les sentiments des saints Pères, conçus et
exprimés en leurs propres termes, PASC. Prov. 3.
f CONCUBIN (kon-ku-bin), s. m. Terme d'ancienne
jurisprudence. Celui quivitavecuneconcubine. \\Au
plur. L'homme et lafemme qui vivent en concubinage.
Les libéralités étaient interdites entre concubins.
— HIST. xve s. Le suppliant respondi : ort, vil,
villain, concubin, je ne te crains, DU CANGE, con-
cubinarius.
— ÉTYM. Voy. CONCUBINE.
CONCUBINAGE (kon-ku-bi-na-j'), s. m. État d'un
homme et d'une femme non maries qui vivent enr
semble. 11 a fallu, dans ces pays, flétrir le concu-
binage, MONTESQ. Esp. xxm, o. Madelon : Quoi!
débuter d'abord par le mariage? — Gorgibus : Et
par où veux-tu donc qu'ils débutent? par le concu-
binage? MOL. Préc. se. 5. Ce libertinage [du duc
d'Orléans et de Mme d'Argenton], devenu abandon
depuis tant d'années, s'approfondissait de plus en
plus, et il était devenu non-seulement concubinage,
mais ménage public, ST-SIM. 253, H5.
— HIST. xve s. Icellui Jaquet et Perrette demou-
roient ensemble en quoqubinaige, DU CANGE, con-
cubinarius. ||xvrs. Donation en mariage, ni con-
cubinage, ne vaut, LOYSEL, 127.
— ÉTYM. Concubine.
. CONCUBINAIRE (kon-ku-bi-nê-r'), s. m. Celui
qui vit en concubinage.
I — HIST. xvi« s. Cela fut très bien dit contre les
i paillars et concubinaires, LA BOÉTIE, 3(2. Don de
| concubinaire à concubine et de concubine à concu-
j binaire frequentans et conversans ordenairement
| ensemble, ne vaut, Coustumier génér. 1.11, p. 177.
— ÉTYM. Concubine.
t CONCUBINAIREMENT (kon-ku-bi-nê-re-man),
adv. X la façon des concubinaires.
— HIST. xvi" s. C'estoit à cause des femmes que
l'on detehoit concubinairement par force, CARL. VI, 5.
— ÉTYM. Concubinaire, et le suffixe ment.
CON
717
t CONCUBINAT (kon-ku-bi-na), s. m. Chez les
Romains, sorte d'union légale, mais inférieure,
qui ne produisait pas les effets civils des justes
noces.
— ÉTYM. Voy. CONCUBINE.
CONCUBINE (kon-ku-bi-n'), s. f. Femme qui vit
avec un homme sans être mariée avec lui. Henri VIU
ne pouvait déclarer la tante de l'empereur concu-
bine, VOLT. Moeurs, 435. || Dans l'antiquité et dans
l'Orient, femme qui fait partie du harem d'un
prince. Darius se faisait suivre par trois "cent
soixante-cinq concubines, et toutes en équipages
de reines, VAUGEL. Q. C. liv. m, ch. 9.||À" Rome,
la femme unie par le concubinat.
— HIST. xive s. Il [Sardanapalus] restoit tousjours
enclos.aveccues ses concubines, ORESME, Eth. v, 9.
|| xve s. Et dirent ainsi, que ce duc de Lancastre •
s'etoit fop forfait et vitupéré quand il avoitespousé
sa concubine, FROISS. in, iv, 50.
— ÉTYM. Provenç. espagn. et ital. concubina; du
latin concubina, de cum, et cubare, coucher (voy.
COUVER).
CONCUPISCENCE (kon-ku-pi-ssan-s'), s. f. Terme
de dogmatique. Le fond d'inclination naturelle qui
nous fait désirer la jouissance des biens sensibles
et surtout des plaisirs charnels. Une concupiscence
naissante, FLÉCHIER, I, 325. Ils vous ont porté à
chercher votre bien dans les" concupiscences qui
sont le partage des animaux, PASC. Car. ta. Que si,
lâchant la bride à sa concupiscence, Il emporte la
jouissance Où l'a fait aspirer ce désir déréglé....
CORN. Imil. 1,6. Les passions de son coeur lui cachent
presque, toujours la vérité et ne la lui laissent pa-
raître que lorsqu'elle est teinte de ces fausses cou-
leurs qui flattent la concupiscence, - MALEBR; Re-
cherche, vi, i.
— SYN. CONCUPISCENCE, CUPIDITÉ, AVIDITÉ, CON-
VOITISE. La concupiscence est un état habituel de l'âme
qui la porte vers la jouissance de toutes les sortes
de biens sensibles. La convoitise est un vif désir de
quelque chose que nous désirons posséder. L'avidité
est un désir insatiable. La cupidité est, d'une façon
restreinte,le désir d'avoir de l'argent, des richesses.
— HIST. xiv" s. Concupiscence apetice [devient
plus petite] par li résister, ORESME, Eth. xi, <7. Et
un autre fait adultère par sa concupiscence, et y
despent du sien et en suefre damage, ID. ib. 143
Il xvie s. Il ne fut jamais modéré en ses concupis-
cences, ny par pauvreté lorsqu'il estoit jeune, ny
par l'aage après qu'il fut devenu vieil, AMYOT, Sylla
et Lysand. 5. La vertu qui règle la concupiscence,
et qui limite ce qui est modéré et opportun es vo-
luptez, ss nomme tempérance, m. De la vertu mo-
rale, 2. Le mariage estoit un nom d'honneur et
dignité, non de folastre et lascive concupiscence,
MONT. I, 227.
— ÉTYM. Provenç. concupiscentia; espagn. concu-
piscencia; ital. concupiscenza ; du latin concupis-
centia, de cum, et cupere, désirer (voy. CUPIDE).
f CONCUPISCENT, ENTE (kon-ku-pi-ssan, san-t'),
adj. Qui est livré à la concupiscence.
— ÉTYM. Voy. CONCUPISCENCE. '
CONCUPISCIBLE (kon-ku-pi-ssi-bl'), adj. Terme'
de scolastique. Appétit concupiscible, l'inclination
qui porte l'âme vers ce qu'elle considère comme un
bien. Les philosophes appellent appétit concupis-
cible celui où domine le désir, BOSS. Conn. de Dieu,
1, c. Les anciens philosophes, en analysant l'âme
humaine, y admettaient trois facultés, la concupis-
cible, l'irascible et la raisonnable, BERN. DE ST-P.
Harm. liv. v, harm. anim.
— HIST. xiv° s. Que l'appétit concupiscible se con
corde, conforme et obéisse à raison, ORESME, Thèst
de MEUNIER. L'autre puissance est concupiscible, et
généralement tout appétit sensitif, ID. Eth. 31.
Il xvi° s. La partie intelligente [de l'âme] résiste bien
souvent à la concupiscible et irascible, AMYOT, De
la vertu morale, i. La faculté concupiscible, PARÉ,
xv, 52. La vertu concupiscible ou désireuse, ID.
XYIII, 3.
— ÉTYM.' Concupiscibilis (voy. CONCUPISCENCE) .
f CONCURÉ (kon-ku-ré), s. m. Prêtre qui exerçait
la charge de curé concurremment avec d'autres.
— ÉTYM. Con, et curé.
CONCURREMMENT ( kon - ku - rra - man ) , adv.
Il Ie Par un concours mutuel, ensemble. Ils ont agi
concurremment.il faut que le criminel, concurrem-
ment avec la loi, se choisisse des juges, MONTESQ,
Esp. xi, C. Vous avez saisi mon système :. il consiste
à attribuer concurremment le droit de faire la paix
ou la guerre aux deux pouvoirs que la constitution
a consacrés, MIRABEAU, Collection', t.'in, p. 340.
Il 2° En concunrence l'un de l'autre. Ils briguaien*
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