CON
pour le piano, accompagné d'abord par le quatuor
d'instruments à cordes, ensuite par l'orchestre; de-
puis on en a composé pour chaque instrument, Note
de M. FARRENC.
— REM. L'Académie n'indique pas le pluriel;
mais, comme elle écrit des duos, en doit donc écrire
des concertos.
— ËTYM. Ital. concerto (voy. CONCERTER).
T CONCESSEUR (kon-sè-sseur), s. m. Celui qui
concède. L'intention du roi concesseur était que tout
mâle sorti par mâle du maréchal de Brissac recueil-
lît à son droit d'aînesse la dignité de duc et pair,
ST-SIM. 64, 61.
— ÉTYM. Voy. CONCESSION.
CONCESSION (kon-sè-ssion; en poésie, de quatre
syllabes), s. f. || 1° Octroi de quelque droit, grâce,
privilège. Cette compagnie a obtenu la concession
des mines. Tout cela n'est que par concession et pri-
vilège, PATBU, Plaid. 4, dans RICHELET. |j Conces-
sion à perpétuité, cession de terrain dans un cime-
tière, jl En langage administratif, contrat entre
l'État et les entrepreneurs de travaux publics.
|| Abandon de biens domaniaux à des particuliers.
|| Dans les colonies françaises, portion de terrain
que le gouvernement accorde à un particulier pour
la cultiver et la posséder. Des concessions gratuites,
depuis dix jusqu'à trente acres, furent ordonnées
en faveur des pauvres qui voudraient se fixer dans
les îles, RAYNAL, Hist. phil. xiv, 43. Un jeune nè-
gre cultivait une concession voisine de la cabane,
CHATEAUB.'JYofc/t. ix, 382. || 2° Désistement de ses
prétentions, de ses opinions. Il vous a fait une
grande concession. || Terme de rhétorique. Figure
par laquelle on accorde à son adversaire ce qu'on
pouvait lui disputer. || 3° Terme de blason. Armes de
concession, armes données par des princes, prises
dans leurs propres armes et'ajoutées à celles de la
personne favorisée.
— HIST. xv!" s. Concession, AMÏOT, Eum. te.
— ÉTYM. Provenç. concession; espagn. concesion;
ital. concessione; du latin concessionem, de con-
cesstm, supin àeconcedere (voy. CONCÉDER).
CONCESSIONNAIRE (kon-sè-si-o-nê-r'), s.m.etf.
Celui, celle qui a obtenu une concession. On entend
les pas d'une troupe de concessionnaires conduits
par Fébriano, CHATEAUB. Nalch. H, 161.
— ÉTYM. Concession.
CONCETTI (kon-tchè-tti), s. m. pi. Pensées bril-
lantes, mais que le goût n'approuve pas. Ouvrage
rempli de concetti. Les concetti abondent dans cette
pièce de vers. Fuyez encor les tours trop délicats,
Des concetti l'inutile-fracas, BERNIS, Ép. i, Goxît.
— REM. C'est une faute d'employer ce mot au
singulier, et de dire : cette pensée est un concetti;
on ne peut, vu l'étymologie, l'employer qu'au pluriel.
— ÉTYM. Ital. concetti, pluriel de concello, pen-
sée brillante, de concetlo, conçu, de concipere (voy.
CONCEVOIR).
CONCEVABLE (kon-se-va-bl'), adj. Qui peut être
conçu, compris. Seigneur, un tel succès à peine est
concevable, CORN. Héracl. v, 8.
— ÉTYM. Concevoir.
CONCEVOIR (kon-se-voir), je conçois, tu conçois,
il conçoit, nous concevons, vous concevez, ils con-
çoivent; je concevais; je conçus; je concevrai; je
concevrais; conçois, concevez, qu'ils conçoivent;
que je conçoive, que tu conçoives, qu'il conçoive,
que nous concevions, que vous conceviez, qu'ils
conçoivent; que je conçusse; concevant; conçu,
t>. a. || i° Devenir enceinte, en parlant de la femme
et des femelles des animaux. Le sein qui nous a
conçus. Un sceptre que jadis vos pères ont reçu De
ce fameux mortel que la terre a conçu, KAC. Phèd.
n, 2. || Absolument. Dès l'instant qu'une femme a
conçu. La sainte Vierge ayant conçu du Très-Haut,
BOSS.n, Concept. ||2° Fig. Former en soi, en son
coeur, en son esprit. Et d'apaiser leur dieu j'ai conçu
la pensée, RAC. Athal. il, 6. Et malgré les soupçons
que vous avez conçus, CORN. Nicom.. m, 8. Le gé-
néreux espoir que j'en avais conçu, in. Poly. n, 2.
Tu me parles déjà d'un bienheureux retour, Et dans
tes déplaisirs tu conçois de l'amour, ID. Cinna, iv,
6. L'un conçoit de l'envie, et l'autre de l'ombrage,
■ m. Poly. m, i. Mon esprit en conçoit une mâle as-
surance, ID. Hor. il, t. Sans que tes pareils en con-
çussent d'effroi, ID. Pomp. IV, 4. Et concevez des
voeux dignes d'une Romaine, ID. Hor.i, l.Soitafm
que les belettes En [des aigrettes] conçussent plus
de peur, LA FONT. Fabl. iv, 6. Mon père ignorait
jusqu'au nom de Monime Quand je conçus pour elle
un amour légitime, nkc. Mithr. i, i. J'ai conçu pour
mon crime une juste terreur, ID. Phèd. i, 3. Mon
coeur même en conçut un malheureux augure, ID.
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
CON
Brit. i, (.N'en aurions-nous conçu qu'une vaine
espérance? VOLT. Zaïre, i, l. || Absolument. Des
esprits légers ne veulent pas se donner la peine de
concevoir. Pour être clair il ne faut pas concevoir à
demi. || 3°Penser, croire. Quant aux raisons d'Etat
qui vous font concevoir Que nous craignons en vous
l'union du pouvoir, CORN. Nicom. il, 3. Il est vrai,
je n'ai pu concevoir sans effroi Que Bajazet pût vivre
et n'être plus à moi, RAC Baj. II, 5. Soit qu'il
[l'homme] fût conçu agir en conséquence de la propre
nécessité de l'être absolu, BOULLAINVILLIERS , Bcfut.
de Spinosa, p. 4 98. || 4° Comprendre, saisir. Ce que
l'on conçoit bien s'énonce clairement, BOIL. Art
poét. i. Ils conçoivent une période par le mot qui
la commence; LA BRUY. I. || Absolument. lia l'esprit
vif, il conçoit facilement. Comme les yeux ont be-
soin de lumière pour voir, l'esprit aussi a besoin
d'idées pour concevoir, MALLEBK. Recherche, vi, i.
Je ne le conçois point, donc il est impossible, Vrai
syllogisme d'ignorant, LA MOTTE, Fabl iv, 17.
|| 5° Se rendre raison de quelque chose, ne s'en plus
étonner. Concevez-vous un pareil procédé? Je con-
çois mal, seigneur, ce qu'il faut ce que j'en pense,
CORN. Nicom. m, *. Je conçois vos douleurs, RAC.
Androm. m, 4. Je conçois vos raisons mieux que
vous ne pensez, ID. Baj. m, 6. J'ai mes raisons,
Narcisse, et tu peux concevoir Que je lui vendrai
cher le plaisir de la voir, ID. Brit. u, 2. Je conçois
vos bontés par ses remercîments, ID. ib. m, 8.
.... J'entends que votre coeur soupire Et j'ai conçu l'a-
dieu qu'elle vient de vous dire, ID. Mithr. i, 6. Vois
l'homme en Mahomet; conçois par quel degré Tu
fais monter aux cieux ton fantôme adoré, VOLT.
Fanât, i, 4. || Familièrement. Je ne vous conçois
pas, je ne devine pas vos intentions. || 6°Rédiger,
exprimer. Il fallait concevoir cette clause en termes
plus précis. || 7° Se concevoir, v. rcfl. Être formé
dans l'esprit, dans le coeur. Les projets qui se sont
conçus dans ces moments de trouble. || Être com-
pris, expliqué. Un pareil procédé ne se peut conce-
voir.
— HIST. xii" s. Cil conçut Anseys en la fille au
vachier, Sax. iv. E la dame cunchut, e puis retur-
nad à sa maisuù, Rois, 166. Perisset li jors en cui
je fui neiz et la nuiz en cui fut dit: Conciez est li
hom, Job, 435. Nekedent [néanmoins] cheient li
alkant [quelques-uns] en la voie de montement, car
il conzoivent orguille de la vertu, ib. 471. Une vir-
gine, dist-il, conciverat, et si enfanterat un fil, et
ses nons sereit Eumanuel apeleiz.... ST BERN. 629.
|| XIIIC s. L'eure soit ore la maudite, Que povres
homs fu conceûsl la Rose, 459. El [Honte] fut fille
Raison la sage. Et ses pères ot non Méfiez, Qui est
si hidous et si lez Qu'onques o [avec] lui Raison ne
jut, Mes du veoir Honte conçut, ib. 2866. Maie vo-
lenté ke nous arions conchieute, TAILLIAR, Recueil^
p. 82. || xiv" s. Le cruelle ire que conceurent ceux
deVege, BERCHEURE, f°46, recto. ||xvs. Ces quatre
barons de Bretagne qui representoient le duc et qui
concevoient bien toutes ces affaires, avoient mis ces
doutes en avant, FROISS. II, n, 82. Afin que mieux
soient conceutes les choses que j'ai à dire, MONSTR.
liv. i, ch. 47. || xvi" s. Qui eust pensé que l'on peust
concevoir Tant de plaisir pour lettres recevoir? MA-
ROT, i, 370. Ceulx qui ont conceu quelque bonne
peur des ennemis, MONT, I, 04. Ils sont plus aysez
à concevoir qu'un conte de Boccace, ID. i, 4 80. Ils
trompent l'espérance qu'on a conceue, ID. I, <8i.
Ce qu'un tesmoing deposoit, ce qu'un juge ordon-
noit, estoit conceu en cette forme de parler, ID. îv,
< 83. Agis n'advoua point pour son filz l'enfant qu'elle
feit, disant qu'elle l'avoit conceu d'Alcibiades, AMYOT,
Agésil. 3. Pompeius, comme voulant reparer à
l'envie que l'on en eust peu concevoir contre Csesar,
pour l'amitié qu'il luy portoit, dit.... ID. Pomp. 8).
[Cette confession fut imprimée] pour en termes ex-
prés et conceus faire renoncer à plusieurs la créance
des reformez, D'AUB. Hist. i, 49.
— ÉTYM. Provenç. concebre ; espagn. concebir;
ital. concepire; du latin concipere, de cum, avec,
et cipere pour capere, prendre (voy. CAPABLE). Con-
ciez, participe, vient de conceptus; conceu suppose
une formé barbare concepûtus.
fCONCHACÉ, ÉE (kon-ka-sé, sée), adj. Terme
de zoologie. Qui est pourvu d'une coquille bivalve.
— ÉTYM. Conque.
f CONCHE (kon-ch'), s. f. Nom des seconds réser-
voirs des marais où se fabrique le sel.
— HIST. xvie s. Et ayant fait une écluse au dit
jard, ils ont fait au bout d'iceluy d'autres grands
réceptacles, qu'ils ont nommé conches [il s'agit de
marais salans], PALISSY, 252. Le tout mit pied à
terre près Zerbi en une conçhe [anse] nommée Ro-
CON
T13
chelle, où les galères ont accoustumé de faire aigade,
D'AUB. Hist. i, 116.
— •ÉTYM. On pourrait songer à l'italien concia ou
concio, qui veut dire disposition et arrangement, et
qui, sous la forme de conche; a été très-usité en
français aux xvieet xvnesiècles pour dire état, dis-
position. Mais il est vraisemblable que conche est
une autre forme de conque, qui, ayant signifié grand
vase, a pu prendre le sens de bassin.
t CONCHICOLE(kon-ki-ko-l'), adj: Terme de
zoologie. Qui vit dans ou sur une coquille bivalve.
—ÊTYM. Le latin concha, conque, et colère, habiter.
t CONCHIFÈRE (kon-ki-fè-r'), adj. Terme de
zoologie. Qui est muni d'une coquille à deux valves.
— ÉTYM. Le latin concha, conque, et ferre, porter.
CONCHITE (kon-ki-f), s. f. Terme d'histoire
naturelle. Pétrification qui ressemble à la conque
ou coquille; c'est une espèce de marne, qui, infil-
trée dans des coquilles vides, eh a pris la forme.
Les anciens oryetographes employaient ce mot pour
désigner les coquilles bivalves fossiles, tandis, qu'ils
désignaient les coquilles univalves fossiles par les
termes de cochlite ou cochilile, LEGOARANT. • .
— REM. Il faut écrire conchile, et non, comme on
trouve dans le Dictionn. de l'Académie, conchyte.
— ÉTYM.KoYxitviç, de xÔYy_»i, conque (voy. CONQUE).
fCONCHOÏDAL, ALE (kon-ko-i-dal, da-1'), ad].
|| i° Terme didactique. Qui ressemble à une co-
quille. Des agrégats conchoïdaux. ||. Cassure con-
choïdale (voy. CONCHOÏDE). || 2° Terme de géométrie.
Qui a rapport, qui appartient à la conchoïde.
— ÉTYM. Conchoïde.
CONCHOÏDE (kon-ko-i-d'). || i" Adj. Qui ressem-
ble à une coquille. || Cassure conchoïde; cassure qui
présente des concavités et des convexités imitant
l'empreinte de coquilles. || 2° S. f. Terme de géomé-
trie. Nom donné à des lignes courbes, s'approchant
toujours d'une ligne droite, sur laquelle elles sont
inclinées et qui ne la coupent jamais. L'invention de
la conchoïde est due a'u géomètre grec Nicomède. Bien
qu'ils aient examiné la conchoïde, DESC. Géom. 2.
|| 3° Terme d'architecture. Profil du fût des colonnes.
— ÉTYM. KOYXO?IS$K, dexôyxï], conque (voy. ce
mot), et EÎSOC, forme (voy. IDÉE). . . ,,...'
t CONCHOPHORE (kon-ko-fo-r'), adj. Terme do
zoologie. Qui porte une coquille bivalve.
— ËTYM. KÔYXII coquille (voy. CONQUE), et çopè;,
qui porte. , . ." .
fCONCHYLIEN, IENNE (kon-ki-liin , liè-n'),
adj. Terme d'histoire naturelle. Qui contient des
coquilles. || Terrain conchylien, formation supérieure
au grès bigarré, composée de couches calcaires et
marneuses du terrain triasique.
— ÉTYM. K.iGv, coquille.
f CONCHYL10ÏDE (kon-ki-Ii-o-i-d'), adj. Terme
d'histoire naturelle.. Qui a la forme d'une coquille.
— ÉTYM. Koyx^'ov, coquille, et.EÎOOS, forme.
CONCHYLIOLOGIE (kon-ki-li-o-lo-jie), s.f. Terme
d'histoire naturelle. Traité, histoire des coquilles.
L'histoire naturelle éclaircie dans une deses parties
principales, la conchyliologie, par Débegenville,
Paris, 1757.
— ÉTYM. KoyxûXiov, diminutif de xôyxri, conque
(voy. ce mot), et Xoyo;, discours (voy. LOGIQUE).
CONCHYLIOLOGISTE (kon-ki-li-o-lo-ji-st'j, s.,m.
Celui qui s'occupe de conchyliologie.
— ÉTYM. Conchyliologie.
f CONCHYLIOPHORE ( koh-ki-li-o-fo-r') , adj.
Terme d'histoire naturelle. Qui porte des Coquilles.
— ÉTYM. KoyxOXiov, coquille, et çopèç, qui.porte.
CONCIERGE (kon-sièr-j'), s. m. || i° Celui qui a
la garde d'un château, d'un hôtel, d'une prison.
Concierges étonnés de ces sombres manoirs, À ce roi
glorieux ouvrez vos cachots noirs, BACAN, Psaume
23. || Autrefois, nom d'un office considérable. La
reine Isabelle de Bavière avait la garde royale ; dès
le 25 février 1413, elle s'était fait nommer concierge
de la conciergerie du palais; ce poste considérable,
et quelquefois rempli par les plus éminènts person-
nages, donnait au titulaire la garde du corps ou
de la personne du roi, Isabeau de Bavière, par
M. VALLET DE VIRIVILLE, p. 23. || 2° Portier. Parlez
au concierge.
— HIST. xiv s. Le celerier et le concierge de la
court le roy, Ordonn. des rois, t. vi, p. 697. rtaus
avons commis et commettons le concierge de nostre
dit hostel, ib. p. 313. Au concierge de. Beaûvais
quatre francs, Ménagier, n, 4. ||xve s. Cet hostel,
ainsi comme coutume est, il le faisoit garder par
un concierge, FROISS. m. iv, 28. Elle [sobriété] est
propice et de peu assouvie, Aide de sens, et de santa
la guette, Garde de corps-et concierge dévie, AL.
cuhwr.,Bréviaire des nobles. || XVIe s. JeLàii uonnei,
I. — 90
pour le piano, accompagné d'abord par le quatuor
d'instruments à cordes, ensuite par l'orchestre; de-
puis on en a composé pour chaque instrument, Note
de M. FARRENC.
— REM. L'Académie n'indique pas le pluriel;
mais, comme elle écrit des duos, en doit donc écrire
des concertos.
— ËTYM. Ital. concerto (voy. CONCERTER).
T CONCESSEUR (kon-sè-sseur), s. m. Celui qui
concède. L'intention du roi concesseur était que tout
mâle sorti par mâle du maréchal de Brissac recueil-
lît à son droit d'aînesse la dignité de duc et pair,
ST-SIM. 64, 61.
— ÉTYM. Voy. CONCESSION.
CONCESSION (kon-sè-ssion; en poésie, de quatre
syllabes), s. f. || 1° Octroi de quelque droit, grâce,
privilège. Cette compagnie a obtenu la concession
des mines. Tout cela n'est que par concession et pri-
vilège, PATBU, Plaid. 4, dans RICHELET. |j Conces-
sion à perpétuité, cession de terrain dans un cime-
tière, jl En langage administratif, contrat entre
l'État et les entrepreneurs de travaux publics.
|| Abandon de biens domaniaux à des particuliers.
|| Dans les colonies françaises, portion de terrain
que le gouvernement accorde à un particulier pour
la cultiver et la posséder. Des concessions gratuites,
depuis dix jusqu'à trente acres, furent ordonnées
en faveur des pauvres qui voudraient se fixer dans
les îles, RAYNAL, Hist. phil. xiv, 43. Un jeune nè-
gre cultivait une concession voisine de la cabane,
CHATEAUB.'JYofc/t. ix, 382. || 2° Désistement de ses
prétentions, de ses opinions. Il vous a fait une
grande concession. || Terme de rhétorique. Figure
par laquelle on accorde à son adversaire ce qu'on
pouvait lui disputer. || 3° Terme de blason. Armes de
concession, armes données par des princes, prises
dans leurs propres armes et'ajoutées à celles de la
personne favorisée.
— HIST. xv!" s. Concession, AMÏOT, Eum. te.
— ÉTYM. Provenç. concession; espagn. concesion;
ital. concessione; du latin concessionem, de con-
cesstm, supin àeconcedere (voy. CONCÉDER).
CONCESSIONNAIRE (kon-sè-si-o-nê-r'), s.m.etf.
Celui, celle qui a obtenu une concession. On entend
les pas d'une troupe de concessionnaires conduits
par Fébriano, CHATEAUB. Nalch. H, 161.
— ÉTYM. Concession.
CONCETTI (kon-tchè-tti), s. m. pi. Pensées bril-
lantes, mais que le goût n'approuve pas. Ouvrage
rempli de concetti. Les concetti abondent dans cette
pièce de vers. Fuyez encor les tours trop délicats,
Des concetti l'inutile-fracas, BERNIS, Ép. i, Goxît.
— REM. C'est une faute d'employer ce mot au
singulier, et de dire : cette pensée est un concetti;
on ne peut, vu l'étymologie, l'employer qu'au pluriel.
— ÉTYM. Ital. concetti, pluriel de concello, pen-
sée brillante, de concetlo, conçu, de concipere (voy.
CONCEVOIR).
CONCEVABLE (kon-se-va-bl'), adj. Qui peut être
conçu, compris. Seigneur, un tel succès à peine est
concevable, CORN. Héracl. v, 8.
— ÉTYM. Concevoir.
CONCEVOIR (kon-se-voir), je conçois, tu conçois,
il conçoit, nous concevons, vous concevez, ils con-
çoivent; je concevais; je conçus; je concevrai; je
concevrais; conçois, concevez, qu'ils conçoivent;
que je conçoive, que tu conçoives, qu'il conçoive,
que nous concevions, que vous conceviez, qu'ils
conçoivent; que je conçusse; concevant; conçu,
t>. a. || i° Devenir enceinte, en parlant de la femme
et des femelles des animaux. Le sein qui nous a
conçus. Un sceptre que jadis vos pères ont reçu De
ce fameux mortel que la terre a conçu, KAC. Phèd.
n, 2. || Absolument. Dès l'instant qu'une femme a
conçu. La sainte Vierge ayant conçu du Très-Haut,
BOSS.n, Concept. ||2° Fig. Former en soi, en son
coeur, en son esprit. Et d'apaiser leur dieu j'ai conçu
la pensée, RAC. Athal. il, 6. Et malgré les soupçons
que vous avez conçus, CORN. Nicom.. m, 8. Le gé-
néreux espoir que j'en avais conçu, in. Poly. n, 2.
Tu me parles déjà d'un bienheureux retour, Et dans
tes déplaisirs tu conçois de l'amour, ID. Cinna, iv,
6. L'un conçoit de l'envie, et l'autre de l'ombrage,
■ m. Poly. m, i. Mon esprit en conçoit une mâle as-
surance, ID. Hor. il, t. Sans que tes pareils en con-
çussent d'effroi, ID. Pomp. IV, 4. Et concevez des
voeux dignes d'une Romaine, ID. Hor.i, l.Soitafm
que les belettes En [des aigrettes] conçussent plus
de peur, LA FONT. Fabl. iv, 6. Mon père ignorait
jusqu'au nom de Monime Quand je conçus pour elle
un amour légitime, nkc. Mithr. i, i. J'ai conçu pour
mon crime une juste terreur, ID. Phèd. i, 3. Mon
coeur même en conçut un malheureux augure, ID.
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
CON
Brit. i, (.N'en aurions-nous conçu qu'une vaine
espérance? VOLT. Zaïre, i, l. || Absolument. Des
esprits légers ne veulent pas se donner la peine de
concevoir. Pour être clair il ne faut pas concevoir à
demi. || 3°Penser, croire. Quant aux raisons d'Etat
qui vous font concevoir Que nous craignons en vous
l'union du pouvoir, CORN. Nicom. il, 3. Il est vrai,
je n'ai pu concevoir sans effroi Que Bajazet pût vivre
et n'être plus à moi, RAC Baj. II, 5. Soit qu'il
[l'homme] fût conçu agir en conséquence de la propre
nécessité de l'être absolu, BOULLAINVILLIERS , Bcfut.
de Spinosa, p. 4 98. || 4° Comprendre, saisir. Ce que
l'on conçoit bien s'énonce clairement, BOIL. Art
poét. i. Ils conçoivent une période par le mot qui
la commence; LA BRUY. I. || Absolument. lia l'esprit
vif, il conçoit facilement. Comme les yeux ont be-
soin de lumière pour voir, l'esprit aussi a besoin
d'idées pour concevoir, MALLEBK. Recherche, vi, i.
Je ne le conçois point, donc il est impossible, Vrai
syllogisme d'ignorant, LA MOTTE, Fabl iv, 17.
|| 5° Se rendre raison de quelque chose, ne s'en plus
étonner. Concevez-vous un pareil procédé? Je con-
çois mal, seigneur, ce qu'il faut ce que j'en pense,
CORN. Nicom. m, *. Je conçois vos douleurs, RAC.
Androm. m, 4. Je conçois vos raisons mieux que
vous ne pensez, ID. Baj. m, 6. J'ai mes raisons,
Narcisse, et tu peux concevoir Que je lui vendrai
cher le plaisir de la voir, ID. Brit. u, 2. Je conçois
vos bontés par ses remercîments, ID. ib. m, 8.
.... J'entends que votre coeur soupire Et j'ai conçu l'a-
dieu qu'elle vient de vous dire, ID. Mithr. i, 6. Vois
l'homme en Mahomet; conçois par quel degré Tu
fais monter aux cieux ton fantôme adoré, VOLT.
Fanât, i, 4. || Familièrement. Je ne vous conçois
pas, je ne devine pas vos intentions. || 6°Rédiger,
exprimer. Il fallait concevoir cette clause en termes
plus précis. || 7° Se concevoir, v. rcfl. Être formé
dans l'esprit, dans le coeur. Les projets qui se sont
conçus dans ces moments de trouble. || Être com-
pris, expliqué. Un pareil procédé ne se peut conce-
voir.
— HIST. xii" s. Cil conçut Anseys en la fille au
vachier, Sax. iv. E la dame cunchut, e puis retur-
nad à sa maisuù, Rois, 166. Perisset li jors en cui
je fui neiz et la nuiz en cui fut dit: Conciez est li
hom, Job, 435. Nekedent [néanmoins] cheient li
alkant [quelques-uns] en la voie de montement, car
il conzoivent orguille de la vertu, ib. 471. Une vir-
gine, dist-il, conciverat, et si enfanterat un fil, et
ses nons sereit Eumanuel apeleiz.... ST BERN. 629.
|| XIIIC s. L'eure soit ore la maudite, Que povres
homs fu conceûsl la Rose, 459. El [Honte] fut fille
Raison la sage. Et ses pères ot non Méfiez, Qui est
si hidous et si lez Qu'onques o [avec] lui Raison ne
jut, Mes du veoir Honte conçut, ib. 2866. Maie vo-
lenté ke nous arions conchieute, TAILLIAR, Recueil^
p. 82. || xiv" s. Le cruelle ire que conceurent ceux
deVege, BERCHEURE, f°46, recto. ||xvs. Ces quatre
barons de Bretagne qui representoient le duc et qui
concevoient bien toutes ces affaires, avoient mis ces
doutes en avant, FROISS. II, n, 82. Afin que mieux
soient conceutes les choses que j'ai à dire, MONSTR.
liv. i, ch. 47. || xvi" s. Qui eust pensé que l'on peust
concevoir Tant de plaisir pour lettres recevoir? MA-
ROT, i, 370. Ceulx qui ont conceu quelque bonne
peur des ennemis, MONT, I, 04. Ils sont plus aysez
à concevoir qu'un conte de Boccace, ID. i, 4 80. Ils
trompent l'espérance qu'on a conceue, ID. I, <8i.
Ce qu'un tesmoing deposoit, ce qu'un juge ordon-
noit, estoit conceu en cette forme de parler, ID. îv,
< 83. Agis n'advoua point pour son filz l'enfant qu'elle
feit, disant qu'elle l'avoit conceu d'Alcibiades, AMYOT,
Agésil. 3. Pompeius, comme voulant reparer à
l'envie que l'on en eust peu concevoir contre Csesar,
pour l'amitié qu'il luy portoit, dit.... ID. Pomp. 8).
[Cette confession fut imprimée] pour en termes ex-
prés et conceus faire renoncer à plusieurs la créance
des reformez, D'AUB. Hist. i, 49.
— ÉTYM. Provenç. concebre ; espagn. concebir;
ital. concepire; du latin concipere, de cum, avec,
et cipere pour capere, prendre (voy. CAPABLE). Con-
ciez, participe, vient de conceptus; conceu suppose
une formé barbare concepûtus.
fCONCHACÉ, ÉE (kon-ka-sé, sée), adj. Terme
de zoologie. Qui est pourvu d'une coquille bivalve.
— ÉTYM. Conque.
f CONCHE (kon-ch'), s. f. Nom des seconds réser-
voirs des marais où se fabrique le sel.
— HIST. xvie s. Et ayant fait une écluse au dit
jard, ils ont fait au bout d'iceluy d'autres grands
réceptacles, qu'ils ont nommé conches [il s'agit de
marais salans], PALISSY, 252. Le tout mit pied à
terre près Zerbi en une conçhe [anse] nommée Ro-
CON
T13
chelle, où les galères ont accoustumé de faire aigade,
D'AUB. Hist. i, 116.
— •ÉTYM. On pourrait songer à l'italien concia ou
concio, qui veut dire disposition et arrangement, et
qui, sous la forme de conche; a été très-usité en
français aux xvieet xvnesiècles pour dire état, dis-
position. Mais il est vraisemblable que conche est
une autre forme de conque, qui, ayant signifié grand
vase, a pu prendre le sens de bassin.
t CONCHICOLE(kon-ki-ko-l'), adj: Terme de
zoologie. Qui vit dans ou sur une coquille bivalve.
—ÊTYM. Le latin concha, conque, et colère, habiter.
t CONCHIFÈRE (kon-ki-fè-r'), adj. Terme de
zoologie. Qui est muni d'une coquille à deux valves.
— ÉTYM. Le latin concha, conque, et ferre, porter.
CONCHITE (kon-ki-f), s. f. Terme d'histoire
naturelle. Pétrification qui ressemble à la conque
ou coquille; c'est une espèce de marne, qui, infil-
trée dans des coquilles vides, eh a pris la forme.
Les anciens oryetographes employaient ce mot pour
désigner les coquilles bivalves fossiles, tandis, qu'ils
désignaient les coquilles univalves fossiles par les
termes de cochlite ou cochilile, LEGOARANT. • .
— REM. Il faut écrire conchile, et non, comme on
trouve dans le Dictionn. de l'Académie, conchyte.
— ÉTYM.KoYxitviç, de xÔYy_»i, conque (voy. CONQUE).
fCONCHOÏDAL, ALE (kon-ko-i-dal, da-1'), ad].
|| i° Terme didactique. Qui ressemble à une co-
quille. Des agrégats conchoïdaux. ||. Cassure con-
choïdale (voy. CONCHOÏDE). || 2° Terme de géométrie.
Qui a rapport, qui appartient à la conchoïde.
— ÉTYM. Conchoïde.
CONCHOÏDE (kon-ko-i-d'). || i" Adj. Qui ressem-
ble à une coquille. || Cassure conchoïde; cassure qui
présente des concavités et des convexités imitant
l'empreinte de coquilles. || 2° S. f. Terme de géomé-
trie. Nom donné à des lignes courbes, s'approchant
toujours d'une ligne droite, sur laquelle elles sont
inclinées et qui ne la coupent jamais. L'invention de
la conchoïde est due a'u géomètre grec Nicomède. Bien
qu'ils aient examiné la conchoïde, DESC. Géom. 2.
|| 3° Terme d'architecture. Profil du fût des colonnes.
— ÉTYM. KOYXO?IS$K, dexôyxï], conque (voy. ce
mot), et EÎSOC, forme (voy. IDÉE). . . ,,...'
t CONCHOPHORE (kon-ko-fo-r'), adj. Terme do
zoologie. Qui porte une coquille bivalve.
— ËTYM. KÔYXII coquille (voy. CONQUE), et çopè;,
qui porte. , . ." .
fCONCHYLIEN, IENNE (kon-ki-liin , liè-n'),
adj. Terme d'histoire naturelle. Qui contient des
coquilles. || Terrain conchylien, formation supérieure
au grès bigarré, composée de couches calcaires et
marneuses du terrain triasique.
— ÉTYM. K
f CONCHYL10ÏDE (kon-ki-Ii-o-i-d'), adj. Terme
d'histoire naturelle.. Qui a la forme d'une coquille.
— ÉTYM. Koyx^'ov, coquille, et.EÎOOS, forme.
CONCHYLIOLOGIE (kon-ki-li-o-lo-jie), s.f. Terme
d'histoire naturelle. Traité, histoire des coquilles.
L'histoire naturelle éclaircie dans une deses parties
principales, la conchyliologie, par Débegenville,
Paris, 1757.
— ÉTYM. KoyxûXiov, diminutif de xôyxri, conque
(voy. ce mot), et Xoyo;, discours (voy. LOGIQUE).
CONCHYLIOLOGISTE (kon-ki-li-o-lo-ji-st'j, s.,m.
Celui qui s'occupe de conchyliologie.
— ÉTYM. Conchyliologie.
f CONCHYLIOPHORE ( koh-ki-li-o-fo-r') , adj.
Terme d'histoire naturelle. Qui porte des Coquilles.
— ÉTYM. KoyxOXiov, coquille, et çopèç, qui.porte.
CONCIERGE (kon-sièr-j'), s. m. || i° Celui qui a
la garde d'un château, d'un hôtel, d'une prison.
Concierges étonnés de ces sombres manoirs, À ce roi
glorieux ouvrez vos cachots noirs, BACAN, Psaume
23. || Autrefois, nom d'un office considérable. La
reine Isabelle de Bavière avait la garde royale ; dès
le 25 février 1413, elle s'était fait nommer concierge
de la conciergerie du palais; ce poste considérable,
et quelquefois rempli par les plus éminènts person-
nages, donnait au titulaire la garde du corps ou
de la personne du roi, Isabeau de Bavière, par
M. VALLET DE VIRIVILLE, p. 23. || 2° Portier. Parlez
au concierge.
— HIST. xiv s. Le celerier et le concierge de la
court le roy, Ordonn. des rois, t. vi, p. 697. rtaus
avons commis et commettons le concierge de nostre
dit hostel, ib. p. 313. Au concierge de. Beaûvais
quatre francs, Ménagier, n, 4. ||xve s. Cet hostel,
ainsi comme coutume est, il le faisoit garder par
un concierge, FROISS. m. iv, 28. Elle [sobriété] est
propice et de peu assouvie, Aide de sens, et de santa
la guette, Garde de corps-et concierge dévie, AL.
cuhwr.,Bréviaire des nobles. || XVIe s. JeLàii uonnei,
I. — 90
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