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COM
COM
COM
compriment très-peu. || Fig. Les.factions se compri-
ment difficilement.
— HIST. xive s. Aer comprimé peut soustenir
chose! pesantes, ORESME, Thèse de MEUNIER. Li rois
s'en Tint vers Rome pour apaiser et comprimer les
mouvemens du pueple, BERCHEUKE, f° 27, verso.
|| xvie s. Ilz avoyent la teste sphericque, non doul-
cement comprimée des deux coustez, comme est la
forme humaine, ~RAB. Pant. iv, sa. C'estoit à Rome
une signification de faveur de comprimer et baisser
les poulces, MONT, m, 108.
— ÉTYM. Provenç. compremer; espagn. et portug.
comprimir; ital. comprimere. Le seul italien a gardé
la conjugaison latine, comprimere; si l'ancien fran-
çais avait eu ce mot, il l'aurait sous la forme de
compreindre, comme il avait preindre de premere.
COMPRIS, ISE (kon-pri, pri-z'), part, passé de
comprendre. || 1° Contenu, renfermé, impliqué. Les
matières comprises dans ce livre. Il se trouva com-
pris dans l'accusation. Employez-vous pour eux;
faites auprès d'un père Qu'ils ne soient pas compris
dans l'exil de leur mère, CORN, Médêe, i, 3. Les ou-
vrages de Dieu sont compris sous la miséricorde et
sous la justice, BOSS. Aumône. Il n'a plus vu pour les
hommes qu'une fatale et inévitable nécessité où le
bien et le mal se trouvent également compris, ID.
Variât, xv, § <22. J'en ai rougi pour vous encor plus
que pour moi ; Je me trouve compris dans l'éclat que
je voi, MOL. VÉlour. iv, 4. || Y compris, en y compre-
nant. Non compris, sans y comprendre. 11 a dix mille
francs de revenu y compris sa pension, et non com-
pris la maison où il loge. || 2° Dont le sens est saisi.
Ce passage mal compris des traducteurs.
— REM. Compris, non compris, y compris sont
invariables quand le substantif suit, et variables si
le substantif précède: Compris, non compris, y
compris les aumônes, ou bien les aumônes comprises,
non comprises, y comprises. Bien entendu, si com-
pris était avant son substantif par une inversion, il
s'accorderait : Déjà comprises au compte précédent,
ces sommes n'ont pas dû figurer ici.
f COMPROMETTANT, ANTE (kon-pro-mè-tan,
tan-t'), adj. Qui peut compromettre. Il tient des
discours compromettants. Les théories, disait Fres-
nel [le célèbre physicien], n'offrent quelque intérêt
qu'à la condition d'être compromettantes, c'est-à-dire
qu'elles doivent être conçues de manière à suggérer
des expériences décisives. Homme compromettant,
femme compromettante, homme, femme qui font con-
cevoir mauvaise opinion de ceux qui les fréquentent.
COMPROMETTRE (kon-pro-mè-tr'), je compro-
mets, nous compromettons; je compromettais; je
compromis ; je compromettrai ; que je compromisse ;
compromettant; compromis. || i° V. n. Terme de
droit. S'engager par acte à s'en rapporter au juge-
ment d'un arbitre, sur un objet en litige. Ils ont
compromis sur tous les chefs du procès. || 2° V. a. Fig.
Mettre en compromis, c'est-à-dire remettre à la dé-
cision d'autrui et par conséquent exposer à quelque
atteinte. Compromettre sa dignité. Compromettre les
intérêts de quelqu'un. || 3° Mêler quelqu'un dans une
affaire de manière à l'exposer à des embarras ou à
des préjudices. N'osant lui parler comme paria, de
peur de la compromettre, BERN. DE ST-P. Ch. ïnd.
Je ne demande, pour assurer nos succès, que ces
bontés générales qui ne compromettent personne,
VOLT. Zetf. Richelieu, 23 sept. 47H. |[ Compromet-
tre quelqu'un, faire voir qu'il a part à la chose, afin
que, une fois engagé, il entre dans nos intérêts.
Si vous voulez qu'il vous aide, mettez-le en avant,
compromettez-le. || Compromettre une femme, faire
penser par des paroles ou des actions qu'on a une
liaison amoureuse avec elle. || 4° Se compromettre,
v. rêfl. S'exposer à des embarras, à des périls. Il se
compromet par l'opposition qu'il fait au gouverne-
ment. Il ne craignit pas de se compromettre pour un
ami malheureux. Il se peut que le ministère ne
veuille pas se compromettre, en demandant grâce
pour ceux dont l'entreprise n'a pas été avouée par
lui, VOLT. Lett. Riclielieu, 30 mai i 772. |j On dit qu'une,
femme se compromet, quand elle expose sa réputa-
tion. || Engager une lutte avec un adversaire indi-,
gne de soi. Que vous avilissiez l'honneur de votre
rang Jusqu'à vous compromettre avec un misérable,
VOLT. Scythes, iv, <.
— HIST. xv" s. Le roy compromettra le traitté des-
sus déclaré es mains des dits cardinaux ambassa-
deurs, pour le tenir ferme et stable, J. CHARMER,
Jlist. de Chartes YI1, p. 80, dans LACURNE. ||xvies.
En la pluspart des occurrences, je compromettrois
volontiers à la décision du sort, MONT, m, G3. Touts
indifféremment se préparants et attendants la mort
à ce soir ou au lendemain, d'un visage et d'une
voix si peu effrayée, qu'il sembloit. qu'ils eussent
compromis à cette nécessité, m. iv, 200.
— ÉTYM. Provenç. comprometre; espagn. com-
prometer; ital. compromettere ; du latin compromit-
tere, de cvm, et promittcre (voy. PROMETTRE).
1. COMPROMIS, ISE (kon-pro-mi, mi-z'), part,
passé de compromettre. Exposé à quelque dommage
matériel ou moral. Sa place compromise par des dé-
marches inconsidérées. Sa réputation compromise.
Cet homme gravement compromis par les indiscré-
tions d'un ami infidèle. Homme compromis, femme
compromise, homme, femme dont la réputation n'est
pas intacte.
2. COMPROMIS (kon-pro-mi), s. m. || 1" Terme de
jurisprudence. Acte par lequel on donne pouvoir à
des arbitres de juger des procès ou autres différends.
Dresser, signer un compromis. Mettre une affaire
en compromis. Le compromis qu'il a voulu passer
avec nous, BOSS. Satisf. i. || On disait que des élec-
tions de prélats étaient faites par compromis, lors-
que des électeurs, -ne pouvant s'accorder, donnaient
le pouvoir à quelques-uns d'entre eux de faire
l'élection. (| Être en compromis, être en litige ; mettre
en compromis, remettre à la décision de. Son af-
faire mise en compromis dans mes mains, BOSS. Rel.
84. Ils n'ont pas craint de mettre leur foi en com-
promis entre les mains de quatre hommes, m. Exp.
S'il fallait mettre en compromis la foi des premiers
siècles, ID. Âvei't. t. Les droits disputés étaient en
compromis depuis douze années, VOLT. Moeurs, J25.
Il Mettre en compromis, disputer. Ne pouvant souf-
frir qu'il y eût une nation qui lui mît en compromis
le titre d'invincible, VAUG. Q. C. 348. || Terme de
l'ancien droit. Saisir. Il ne faudra qu'avoir de puis-
sants ennemis qui vous défèrent et vous accusent
d'être jansénistes, sur quoi on mettra votre bien en
compromis, PASC. Prov. <9. || Mettre en compromis,
risquer, compromettre. Sans mettre en compromis
la majesté du souverain, PERROT, Tacite, 39. Les
coeurs généreux Ne mettent point les gens en com-
promis pour eux, MOL. le Dép. v,7. Est-ce que je
vous ai jamais mise en compromis avec elle? BARON,
Fausse prude, m, t2. Al'autel, c'est-à-dire quand la
religion est en compromis et qu'il y va de l'honneur
et de l'autorité de l'Eglise, vous devez oublier tout le
reste.... BOURD. Pensées, t. 11 , p. 345. || 2° Dans l'u-
sage général, on dit un compromis pour une transac-
tion. Il Accord, spécialement dans le langage politi-
que, lorsque des adversaires se font des concessions.
— HIST. .xiue s. Si dirons, liquel arbitrage valent
et liquel.non, et comment compromis doivent estre
fet, BEAUM. XLII. y xvi" s. Il délibéra d'aller combatre
contre le roy de Perse pour sa propre personne, et
luy mettre en compromis ses richesses et ses délices,
dont il jouissoit trop à son aise en ses haults pais,
AMYOT, Agésil. 23. Fuyr à me justifier, excuser et
interpréter, estimant que c'est mettre ma conscience
en compromis, de plaider pour elle, MONT, IV, 203.
Le roi Charles VIII rompit le mariage qui s'estait
fait entre luy et Marguerite de Flandres, et osta la
dite Anne [de Bretagne] à Maximilian son compro-
mis [fiancé] et l'espousa, BRANT. Dames illustres,
p. 2, dans LACURNE.
— ÉTYM. Compromis i) provenç. compromis ; es-
pagn. compromiso; ital. compromesso.
f COMPROMISSAIRE (kon-pro-mi-ssê-r'), s. m.
Arbitre choisi par compromis.
— ÉTYM. Compromis.
t COMPROMISSION (kon-pro-mi-sion), s. f. Ac-
tion , parole par laquelle on se compromet. La poli-
tique actuelle n'affranchit pas suffisamment la France
des compromissions auxquelles nous sommes exposés
dans le maniement des affaires italiennes, Revue des
Deux-Mondes,t. xxv (t8G0), p. 483.
f COMPROMISSIONNAIRE ( kon-pro-mi-sio-
nê-r'), adj. Acte compromissionnaire, acte fait par
compromis. Arbitre compromissionnaire, arbitre
choisi par compromis.
— ÉTYM. Compromis.
t COMPROMISSOIRE (kori-pro-mi-ssoi-r'), adj.
Terme de droit. Qui tient au compromis. Clause
compromissoire. || Peine compromissoire, peine pro-
noncée par des arbitres.
f COMPROVINCIAL, ALE (kon-pro-vin-si-al,
a-1'), adj. Qui est de la même province; ne se dit
guère qu'en style ecclésiastique et des évêques d'une
même province, d'une même métropole. Le droit de
l'élection de l'évêque réside dans l'assemblée des
évêques comprovinciaux, FÉN. 11, <5, 9. || Substanti-
vement. Quel pouvoir auront des évêques étant fortui-
tement à Paris, ou qui y seront mandés, d'accepter
pour leurs comprovinciaux, destitués de procura-
tions d'eux? ST-SIM. 350, t08.
— ÉTYM. Corn,- et provincial.
f COMPTABILÏAIRE (kon-ta-bi-li-ê-r'), adj.
Terme d'administration militaire. Qui est soumis à
la comptabilité, qui.s'y rapporte.
— ÊTYM. Comptable.
f COMPTABILIAIREMENT (kon-ta-bi-li-ê-re-man),
adv. A la façon comptabiliaire.
— ÉTYM. Comptabiliaire, et le suffixe ment.
COMPTABILITÉ (kon-ta-bi-li-té), s. f. L'art, l'ac-
tion de tenir des comptes en règle. |j Comptes tenus.
Il a mis beaucoup d'ordre dans sa comptabilité.
Il Comptabilité agricole, compte courant sur lequel
l'agriculteur inscrit les détails de son exploitation,
en ce qui concerne les dépenses et les recettes de
toutes sortes. || Comptabilité en matières, ou comp-
tabilité-matières, par opposition à la comptabilité-
argent, celle qui se rapporte aux objets matériels en
magasin. || Ensemble des agents comptables ou de
ceux qui vérifient les comptes des comptables. Bu-
reau, commission de la comptabilité nationale.
Il Dans une administration, la comptabilité est la
partie qui s'occupe des dépenses. Employé à la
comptabilité. Chef de la comptabilité.
— ÉTYM. Comptable.
COMPTABLE (kon-ta-bl') , adj. || i° Qui a des
comptes à tenir et à rendre. Officier, agent comp-
table. Il Où l'on tient et rend des comptes. Emploi,
place comptable. || Quittance comptable, quittance
en bonne forme et pouvant être reçue dans un
compte pour le justifier. || 2° Fig. 11 est de tout son
sang comptable à la patrie, Chaque goutte épargnée
a sa gloire flétrie, CORN. Hor. m, 6. Le pouvoir ab-
solu n'a rien de redoutable, Dont à sa conscience
un roi ne soit comptable, ». Perthar. H, 3. J'en
suis comptable à tout le monde, ID. Tite et Rér. iv,
4. Les rois de leurs faveurs ne sont jamais comp-
tables, ID. D.San.i, 5. Elles [les personnes du
monde] ne comptent être maîtresses de leurs ac-
tions que parce qu'elles croient n'en être comp-
tables à personne, MASS. Profession religieuse,
sermon 3. C'est de le rendre comptable de ses ac-
tions à lui-même, J. J. ROUSS. Ém. iv. Il doit savoir
que ce n'est point ainsi qu'on écrit l'histoire, qu'on
est comptable de la vérité à toute l'Europe, VOLT.
Lett. Schouvalof, 9 nov. (761. Si dans un long ou-
vrage le poète ne me laissait rien désirer de cette
justesse, de cet ordre, de cette clarté, de cette élé-
gance dont la prose est toujours comptable, DES-
FONTAINES, Dissert, sur le poème épique. \\ 3° S. m.
Celui qui est tenu de rendre compte de deniers et de
leur emploi. Un bon comptable. C'est le seul exemple
d'un comptable de deniers publics avec qui ses maî-
tres et le public perdent; sans que sa probité en
ait reçu le plus léger soupçon, ST-SIM. 72, \n.
Il Terme d'administration militaire. Fonctionnaire
autorisé à un maniement de valeurs en matières.
— REM. Comptable, appliqué aux personnes, ré-
git non-seulement à, comme le montrent les exem-
ples, mais aussi envers : Nous sommes comptables
de nos talents envers la patrie. \ .
— HIST. xve s. Fut ordonné le dit trésorier mairo
de la cité de Bordeaux ; et pareillement fut aussi
ordonné Joachin Rohault contable du dit lieu, et en
feit le serment en la main du dit chancellier, et le
dit maire es mains d'iceux chancellier et contable,
MONSTRELET, t. ni, p. 36, dans LACURNE. || xvie s. Ils
estoient fort expérimentez au maniement des finan-
ces , et fidèles comptables, CARL. vi, 4(. C'est de
la vie de l'homme qu'elle est comptable seulement,
MONT. 11, 299. Les deniers du roy, lesquels il faudra
qu'ils facent bons, quoiqu'il tarde, et en seront
comptables., CONDÉ. Mémoires, p. 634.
— ETYM. Compter.
f COMPTABLIE (kon-ta-blie), s. f. Ancien terme
d'administration. Droit d'octroi perçu à l'entrée des
villes de Guienne,
— ÉTYM. Comptable.
f COMPTAGE (kon-ta-j'), s. m. Terme d'eaux et
forêts. Action de compter et d'estimer les arbres.
— ÉTYM. Compter.
COMPTANT (con-tan), adj. m. || 1° Il ne se dit
guère que dans ces locutions : argent comptant,
deniers comptants, payés sur l'heure et en espèces.
Recevant dix mille francs argent comptant, PASC.
Prov. <2. Pour les revendre argent comptant, ID.
ib. 8. Qu'un million comptant par ses fourbes ac-
quis, BOIL. Sat. 1. Bonheur étrange! Je bois et
mange Sans un sou comptant, BÊRANG. Cocag. || Fig.
C'est de l'argent comptant, c'est une valeur, c'est
un engagement aussi sûr que si l'argent était comp-
tant. Il Prendre une chose pour argent comptant,
se fier aveuglément à des paroles. Prendrons-nous
tout ceci pour de l'argent comptant? MOL. Sgan.
COM
COM
COM
compriment très-peu. || Fig. Les.factions se compri-
ment difficilement.
— HIST. xive s. Aer comprimé peut soustenir
chose! pesantes, ORESME, Thèse de MEUNIER. Li rois
s'en Tint vers Rome pour apaiser et comprimer les
mouvemens du pueple, BERCHEUKE, f° 27, verso.
|| xvie s. Ilz avoyent la teste sphericque, non doul-
cement comprimée des deux coustez, comme est la
forme humaine, ~RAB. Pant. iv, sa. C'estoit à Rome
une signification de faveur de comprimer et baisser
les poulces, MONT, m, 108.
— ÉTYM. Provenç. compremer; espagn. et portug.
comprimir; ital. comprimere. Le seul italien a gardé
la conjugaison latine, comprimere; si l'ancien fran-
çais avait eu ce mot, il l'aurait sous la forme de
compreindre, comme il avait preindre de premere.
COMPRIS, ISE (kon-pri, pri-z'), part, passé de
comprendre. || 1° Contenu, renfermé, impliqué. Les
matières comprises dans ce livre. Il se trouva com-
pris dans l'accusation. Employez-vous pour eux;
faites auprès d'un père Qu'ils ne soient pas compris
dans l'exil de leur mère, CORN, Médêe, i, 3. Les ou-
vrages de Dieu sont compris sous la miséricorde et
sous la justice, BOSS. Aumône. Il n'a plus vu pour les
hommes qu'une fatale et inévitable nécessité où le
bien et le mal se trouvent également compris, ID.
Variât, xv, § <22. J'en ai rougi pour vous encor plus
que pour moi ; Je me trouve compris dans l'éclat que
je voi, MOL. VÉlour. iv, 4. || Y compris, en y compre-
nant. Non compris, sans y comprendre. 11 a dix mille
francs de revenu y compris sa pension, et non com-
pris la maison où il loge. || 2° Dont le sens est saisi.
Ce passage mal compris des traducteurs.
— REM. Compris, non compris, y compris sont
invariables quand le substantif suit, et variables si
le substantif précède: Compris, non compris, y
compris les aumônes, ou bien les aumônes comprises,
non comprises, y comprises. Bien entendu, si com-
pris était avant son substantif par une inversion, il
s'accorderait : Déjà comprises au compte précédent,
ces sommes n'ont pas dû figurer ici.
f COMPROMETTANT, ANTE (kon-pro-mè-tan,
tan-t'), adj. Qui peut compromettre. Il tient des
discours compromettants. Les théories, disait Fres-
nel [le célèbre physicien], n'offrent quelque intérêt
qu'à la condition d'être compromettantes, c'est-à-dire
qu'elles doivent être conçues de manière à suggérer
des expériences décisives. Homme compromettant,
femme compromettante, homme, femme qui font con-
cevoir mauvaise opinion de ceux qui les fréquentent.
COMPROMETTRE (kon-pro-mè-tr'), je compro-
mets, nous compromettons; je compromettais; je
compromis ; je compromettrai ; que je compromisse ;
compromettant; compromis. || i° V. n. Terme de
droit. S'engager par acte à s'en rapporter au juge-
ment d'un arbitre, sur un objet en litige. Ils ont
compromis sur tous les chefs du procès. || 2° V. a. Fig.
Mettre en compromis, c'est-à-dire remettre à la dé-
cision d'autrui et par conséquent exposer à quelque
atteinte. Compromettre sa dignité. Compromettre les
intérêts de quelqu'un. || 3° Mêler quelqu'un dans une
affaire de manière à l'exposer à des embarras ou à
des préjudices. N'osant lui parler comme paria, de
peur de la compromettre, BERN. DE ST-P. Ch. ïnd.
Je ne demande, pour assurer nos succès, que ces
bontés générales qui ne compromettent personne,
VOLT. Zetf. Richelieu, 23 sept. 47H. |[ Compromet-
tre quelqu'un, faire voir qu'il a part à la chose, afin
que, une fois engagé, il entre dans nos intérêts.
Si vous voulez qu'il vous aide, mettez-le en avant,
compromettez-le. || Compromettre une femme, faire
penser par des paroles ou des actions qu'on a une
liaison amoureuse avec elle. || 4° Se compromettre,
v. rêfl. S'exposer à des embarras, à des périls. Il se
compromet par l'opposition qu'il fait au gouverne-
ment. Il ne craignit pas de se compromettre pour un
ami malheureux. Il se peut que le ministère ne
veuille pas se compromettre, en demandant grâce
pour ceux dont l'entreprise n'a pas été avouée par
lui, VOLT. Lett. Riclielieu, 30 mai i 772. |j On dit qu'une,
femme se compromet, quand elle expose sa réputa-
tion. || Engager une lutte avec un adversaire indi-,
gne de soi. Que vous avilissiez l'honneur de votre
rang Jusqu'à vous compromettre avec un misérable,
VOLT. Scythes, iv, <.
— HIST. xv" s. Le roy compromettra le traitté des-
sus déclaré es mains des dits cardinaux ambassa-
deurs, pour le tenir ferme et stable, J. CHARMER,
Jlist. de Chartes YI1, p. 80, dans LACURNE. ||xvies.
En la pluspart des occurrences, je compromettrois
volontiers à la décision du sort, MONT, m, G3. Touts
indifféremment se préparants et attendants la mort
à ce soir ou au lendemain, d'un visage et d'une
voix si peu effrayée, qu'il sembloit. qu'ils eussent
compromis à cette nécessité, m. iv, 200.
— ÉTYM. Provenç. comprometre; espagn. com-
prometer; ital. compromettere ; du latin compromit-
tere, de cvm, et promittcre (voy. PROMETTRE).
1. COMPROMIS, ISE (kon-pro-mi, mi-z'), part,
passé de compromettre. Exposé à quelque dommage
matériel ou moral. Sa place compromise par des dé-
marches inconsidérées. Sa réputation compromise.
Cet homme gravement compromis par les indiscré-
tions d'un ami infidèle. Homme compromis, femme
compromise, homme, femme dont la réputation n'est
pas intacte.
2. COMPROMIS (kon-pro-mi), s. m. || 1" Terme de
jurisprudence. Acte par lequel on donne pouvoir à
des arbitres de juger des procès ou autres différends.
Dresser, signer un compromis. Mettre une affaire
en compromis. Le compromis qu'il a voulu passer
avec nous, BOSS. Satisf. i. || On disait que des élec-
tions de prélats étaient faites par compromis, lors-
que des électeurs, -ne pouvant s'accorder, donnaient
le pouvoir à quelques-uns d'entre eux de faire
l'élection. (| Être en compromis, être en litige ; mettre
en compromis, remettre à la décision de. Son af-
faire mise en compromis dans mes mains, BOSS. Rel.
84. Ils n'ont pas craint de mettre leur foi en com-
promis entre les mains de quatre hommes, m. Exp.
S'il fallait mettre en compromis la foi des premiers
siècles, ID. Âvei't. t. Les droits disputés étaient en
compromis depuis douze années, VOLT. Moeurs, J25.
Il Mettre en compromis, disputer. Ne pouvant souf-
frir qu'il y eût une nation qui lui mît en compromis
le titre d'invincible, VAUG. Q. C. 348. || Terme de
l'ancien droit. Saisir. Il ne faudra qu'avoir de puis-
sants ennemis qui vous défèrent et vous accusent
d'être jansénistes, sur quoi on mettra votre bien en
compromis, PASC. Prov. <9. || Mettre en compromis,
risquer, compromettre. Sans mettre en compromis
la majesté du souverain, PERROT, Tacite, 39. Les
coeurs généreux Ne mettent point les gens en com-
promis pour eux, MOL. le Dép. v,7. Est-ce que je
vous ai jamais mise en compromis avec elle? BARON,
Fausse prude, m, t2. Al'autel, c'est-à-dire quand la
religion est en compromis et qu'il y va de l'honneur
et de l'autorité de l'Eglise, vous devez oublier tout le
reste.... BOURD. Pensées, t. 11 , p. 345. || 2° Dans l'u-
sage général, on dit un compromis pour une transac-
tion. Il Accord, spécialement dans le langage politi-
que, lorsque des adversaires se font des concessions.
— HIST. .xiue s. Si dirons, liquel arbitrage valent
et liquel.non, et comment compromis doivent estre
fet, BEAUM. XLII. y xvi" s. Il délibéra d'aller combatre
contre le roy de Perse pour sa propre personne, et
luy mettre en compromis ses richesses et ses délices,
dont il jouissoit trop à son aise en ses haults pais,
AMYOT, Agésil. 23. Fuyr à me justifier, excuser et
interpréter, estimant que c'est mettre ma conscience
en compromis, de plaider pour elle, MONT, IV, 203.
Le roi Charles VIII rompit le mariage qui s'estait
fait entre luy et Marguerite de Flandres, et osta la
dite Anne [de Bretagne] à Maximilian son compro-
mis [fiancé] et l'espousa, BRANT. Dames illustres,
p. 2, dans LACURNE.
— ÉTYM. Compromis i) provenç. compromis ; es-
pagn. compromiso; ital. compromesso.
f COMPROMISSAIRE (kon-pro-mi-ssê-r'), s. m.
Arbitre choisi par compromis.
— ÉTYM. Compromis.
t COMPROMISSION (kon-pro-mi-sion), s. f. Ac-
tion , parole par laquelle on se compromet. La poli-
tique actuelle n'affranchit pas suffisamment la France
des compromissions auxquelles nous sommes exposés
dans le maniement des affaires italiennes, Revue des
Deux-Mondes,t. xxv (t8G0), p. 483.
f COMPROMISSIONNAIRE ( kon-pro-mi-sio-
nê-r'), adj. Acte compromissionnaire, acte fait par
compromis. Arbitre compromissionnaire, arbitre
choisi par compromis.
— ÉTYM. Compromis.
t COMPROMISSOIRE (kori-pro-mi-ssoi-r'), adj.
Terme de droit. Qui tient au compromis. Clause
compromissoire. || Peine compromissoire, peine pro-
noncée par des arbitres.
f COMPROVINCIAL, ALE (kon-pro-vin-si-al,
a-1'), adj. Qui est de la même province; ne se dit
guère qu'en style ecclésiastique et des évêques d'une
même province, d'une même métropole. Le droit de
l'élection de l'évêque réside dans l'assemblée des
évêques comprovinciaux, FÉN. 11, <5, 9. || Substanti-
vement. Quel pouvoir auront des évêques étant fortui-
tement à Paris, ou qui y seront mandés, d'accepter
pour leurs comprovinciaux, destitués de procura-
tions d'eux? ST-SIM. 350, t08.
— ÉTYM. Corn,- et provincial.
f COMPTABILÏAIRE (kon-ta-bi-li-ê-r'), adj.
Terme d'administration militaire. Qui est soumis à
la comptabilité, qui.s'y rapporte.
— ÊTYM. Comptable.
f COMPTABILIAIREMENT (kon-ta-bi-li-ê-re-man),
adv. A la façon comptabiliaire.
— ÉTYM. Comptabiliaire, et le suffixe ment.
COMPTABILITÉ (kon-ta-bi-li-té), s. f. L'art, l'ac-
tion de tenir des comptes en règle. |j Comptes tenus.
Il a mis beaucoup d'ordre dans sa comptabilité.
Il Comptabilité agricole, compte courant sur lequel
l'agriculteur inscrit les détails de son exploitation,
en ce qui concerne les dépenses et les recettes de
toutes sortes. || Comptabilité en matières, ou comp-
tabilité-matières, par opposition à la comptabilité-
argent, celle qui se rapporte aux objets matériels en
magasin. || Ensemble des agents comptables ou de
ceux qui vérifient les comptes des comptables. Bu-
reau, commission de la comptabilité nationale.
Il Dans une administration, la comptabilité est la
partie qui s'occupe des dépenses. Employé à la
comptabilité. Chef de la comptabilité.
— ÉTYM. Comptable.
COMPTABLE (kon-ta-bl') , adj. || i° Qui a des
comptes à tenir et à rendre. Officier, agent comp-
table. Il Où l'on tient et rend des comptes. Emploi,
place comptable. || Quittance comptable, quittance
en bonne forme et pouvant être reçue dans un
compte pour le justifier. || 2° Fig. 11 est de tout son
sang comptable à la patrie, Chaque goutte épargnée
a sa gloire flétrie, CORN. Hor. m, 6. Le pouvoir ab-
solu n'a rien de redoutable, Dont à sa conscience
un roi ne soit comptable, ». Perthar. H, 3. J'en
suis comptable à tout le monde, ID. Tite et Rér. iv,
4. Les rois de leurs faveurs ne sont jamais comp-
tables, ID. D.San.i, 5. Elles [les personnes du
monde] ne comptent être maîtresses de leurs ac-
tions que parce qu'elles croient n'en être comp-
tables à personne, MASS. Profession religieuse,
sermon 3. C'est de le rendre comptable de ses ac-
tions à lui-même, J. J. ROUSS. Ém. iv. Il doit savoir
que ce n'est point ainsi qu'on écrit l'histoire, qu'on
est comptable de la vérité à toute l'Europe, VOLT.
Lett. Schouvalof, 9 nov. (761. Si dans un long ou-
vrage le poète ne me laissait rien désirer de cette
justesse, de cet ordre, de cette clarté, de cette élé-
gance dont la prose est toujours comptable, DES-
FONTAINES, Dissert, sur le poème épique. \\ 3° S. m.
Celui qui est tenu de rendre compte de deniers et de
leur emploi. Un bon comptable. C'est le seul exemple
d'un comptable de deniers publics avec qui ses maî-
tres et le public perdent; sans que sa probité en
ait reçu le plus léger soupçon, ST-SIM. 72, \n.
Il Terme d'administration militaire. Fonctionnaire
autorisé à un maniement de valeurs en matières.
— REM. Comptable, appliqué aux personnes, ré-
git non-seulement à, comme le montrent les exem-
ples, mais aussi envers : Nous sommes comptables
de nos talents envers la patrie. \ .
— HIST. xve s. Fut ordonné le dit trésorier mairo
de la cité de Bordeaux ; et pareillement fut aussi
ordonné Joachin Rohault contable du dit lieu, et en
feit le serment en la main du dit chancellier, et le
dit maire es mains d'iceux chancellier et contable,
MONSTRELET, t. ni, p. 36, dans LACURNE. || xvie s. Ils
estoient fort expérimentez au maniement des finan-
ces , et fidèles comptables, CARL. vi, 4(. C'est de
la vie de l'homme qu'elle est comptable seulement,
MONT. 11, 299. Les deniers du roy, lesquels il faudra
qu'ils facent bons, quoiqu'il tarde, et en seront
comptables., CONDÉ. Mémoires, p. 634.
— ETYM. Compter.
f COMPTABLIE (kon-ta-blie), s. f. Ancien terme
d'administration. Droit d'octroi perçu à l'entrée des
villes de Guienne,
— ÉTYM. Comptable.
f COMPTAGE (kon-ta-j'), s. m. Terme d'eaux et
forêts. Action de compter et d'estimer les arbres.
— ÉTYM. Compter.
COMPTANT (con-tan), adj. m. || 1° Il ne se dit
guère que dans ces locutions : argent comptant,
deniers comptants, payés sur l'heure et en espèces.
Recevant dix mille francs argent comptant, PASC.
Prov. <2. Pour les revendre argent comptant, ID.
ib. 8. Qu'un million comptant par ses fourbes ac-
quis, BOIL. Sat. 1. Bonheur étrange! Je bois et
mange Sans un sou comptant, BÊRANG. Cocag. || Fig.
C'est de l'argent comptant, c'est une valeur, c'est
un engagement aussi sûr que si l'argent était comp-
tant. Il Prendre une chose pour argent comptant,
se fier aveuglément à des paroles. Prendrons-nous
tout ceci pour de l'argent comptant? MOL. Sgan.
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