698
COM
COM
COM
tompensar; ital. compensare, du latin compensare,
de com, etpensare, peser (voy. PESER).
COMPERAGE (kon-pè-ra-j'), s. m. || 1" Affinité
spirituelle entre le parrain et la marraine, et entre
chacun d'eux et le père et la mère de l'enfant.|| 2° Fig.
Connivence de celui qui sert de compère à un char-
latan. || Connivence et complicité dans toute espèce
de supercherie.
— IIIST. xin* s. Renart ne dote [craint, respecte]
mariage. Ne parenté ne comperage, lien. 8280.
Note que ce qu'est establi generaument, si cum
comperage, n'empeeche pas mariage à fere sole-
ment, mes il depiece le fet, Liv. de just. 4 99. Le
comperage qui estoit entre eus, BEAUM. LXI, 64.-
|| xvi" s. Ce renard, sous ombre de comperage,
trompoit les pauvres renards et les mettoit en la
gueule des chiens, DESPEH. Contes, xxxi.
— ÊTYM. Compère.
COMPÈRE (kon-pê-r'), s. m. || l°Le parrain, par
rapport à la marraine et au père ou à la mère de
l'enfant; il désigne également le père relativement
au parrain et à la marraine. C'est mon compère.
|| 2" Nom très-familier et d'amitié que l'on donne
aux hommes avec qui on est en relation habituelle.
Comment vous portez-vous , compère? Loin de
les rendre à ton Crésus, Va boire avec ses cent
écus, Savetier, mon compère, EÉBANG. El. de la rich.
|1 La plupart des bourgeois se nomment compè-
res comme les gentilshommes de campagne s'appel-
lentcousins, DE CAILLIÊRES, 4690. || Un compère, un
homme, un enfant, vif, résolu. Un gros compère. Il
n'y a point de bien qu'on ne dise de ce petit compère,
SÈV. 558. || C'est un rusé compère, un homme adroit. ||
Un vigoureux compère, un homme résolu, courageux.
|| Familièrement. Être compères et compagnons,
être très-liés, vivre, agir habituellement ensemble.
|j'3° Nom donné par plaisanterie aux animaux. Com-
père le renard se mit un jour en frais, Et retint à dîner
commère la cigogne, LA FONT. Fabl. i, 18. L'onde était
transparente ainsi qu'aux plus beaux jours; Ma com-
mère la carpe y faisait mille tours Avec le brochet son
compère, ID. ib. vu, 4. Eh bonjour, mon compère
le brochet [nom donné familièrement dans une so-
ciété au duc d'Enghien, le vainqueur de Rocroi], je
m'étais toujours bien doutée [ c'est la carpe qui parle]
que.es eaux du Rhin ne vous arrêteraient pas, VOIT.
Lett. * 43. || 4° Fig. Celui qui, sans qu'on le sache, est
d'intelligence avec un escamoteur et aide à l'exécu-
tion des tours. Les charlatans ont ordinairement des
compères. Je suis muet quand on ne m'interroge
pas : je suis un vieux polichinelle qui a besoin d'un
compère, VOLT. Lett. Mme du Deffant, 30 juillet
4 768. || Celui qui en seconde un autre pour faire
quelque supercherie. || Proverbe. Tout se fait ou
tout va par compère et par commère, c'est-à-dire
tout se fait par faveur, protection, recommandation.
— HljST. xm° s.. X la parfin se porpensa Que son
compère [il] proiera Que por Dieu li doint, sil con-
mande, Ou poi ou grant de sa viande, Ren. 964. Il
est compàires de Dieu, porce qu'il est en estât de
grâce et sans pechié, BEAUM. Concl. Frère Hugue,
compère le roy du conte d'Alençon [compère du roi,
dont il avait tenu un des fils sur les fonts baptis-
maux], JOINV. 208. || xvs. Quand le roi d'Angleterre
entendit que ceux de Gand avoient occis Jacques
d'Artevelle son grand ami et son cher compère....
FROISS. I, i, 249. Un autre très honneste bourgeois
se leva et dit tout ainsi qu'il feroit compagnie à son
compère sire Eustache de Saint-Pierre, m. i, i,
32). || xvi«s. X la droite des compères [les Suisses]
prenoit place en marchant le régiment de Sar-
labons, D'AUB. Hist. i, 306. Le roi de Navarre
s'alla jetter dans le lict du duc de Guise, et avec les
alliances qu'ils avoient fait de maistre et de com-
père, 'eurent plusieurs familiers discours, ID. ib. n,
4 87. Et n'avoit rien si odieux que l'on eust dit de
luy; qu'il estoit parvenu par compère ou par comere,
CARL. i, 19. Plus sont de compères que d'amis, LE-
ROUX DE LINCY, Prov. t. u, p. 373. H n'y a ni com-
père ni .commère, l'enfant est chrestien, OUDIN,
Curios. franc. Qui de mastin fait son compère, plus
de baston ne doit porter, COTGRAVE.
— ÉTYM. Picard et wallon, copère; provenç. corn-
paire; catal. compare; espagn. el ital. compadre;
de com.... et père.
I COMPÈRE-LORIOT (kon-pê-re-lo-ri-o), s. m.
|| 1° Le loriot commun. j| 2° Populairement, petit
furoncle au bord de la paupière de l'oeil, dit aussi
orgelet. || Au plur. des compères-loriots.
— ETYM. Compère, et loriot, ainsi dit, peut-être,
• à cause de la couleur variée que présente cette pe-
tite tumeur.
tCOMPERSO>TïlER (kon-pèr-so-nié),s.m. Terme
de droit féodal. Celui qui tient une terre avec d'au-
tres à charge d'une redevance pour laquelle tous
sont tenus solidairement. || Fig. Celui qui partage
avec, qui agit avec. Je trouvai un grand avantage
pour M. le duc d'Orléans de rendre M. le duc com-
personnier dans le fait de la prison de Mme du
Maine, ST-SIM. 523, 204. Le marquis d'Effiat, le
compersonnier du chevalier de Lorraine, ID. 328,
42. IJ Vieux.
— HIST. XVI" s. De partage, licitation et adjudi-
cation entre cohéritiers ou comparçonniers, ne sont
dus lods ne ventes, LOYSEL, 642.
— ÊTYM. Com.... et l'anc. franc, parsonier,
celui qui est partageant; de l'anc. franc, parson,
partage, du latinpartilionem, de partir», partager
(voy. PARTIR).
' COMPÉTEMMENT (kon-pé-ta-man), adv. D'une
manière compétente. 11 en parle compétemment.
Rien n'est plus contradictoire que de prétendre re-
présenter compétemment la nation,' tandis qu'une
grande partie de cette nation soutient qu'elle ne
peut être représentée que dans une assemblée gé-
nérale de ses trois ordres, MIRABEAU, Collection,
t. i, p. 3.7.
— HIST. xv s. La sage administracion du père le
fist introduire en lettres moult suffisamment et tant
que competenment entendoit son latin, et suffisan-
ment sçavoit les règles de grammaire, cniusT. DE
PISAN, CharlesV, I, ch. 6. Et feitmandement de gens
de guerre et en assembla compétemment, JUVÉN.
Charles VI, 4 385. || xvi« s. Si la saignée n'est faite
et promptement et compétemment, ou le malade
meurt bien tost, ou il se fait un abcès, PARÉ, XX,
36. Je croy, qu'à un chascun sa langue puisse com-
pétemment communiquer toute doctrine, DUBELL.
I, 4 4, recto. Avoir le corps en sa disposition
naturelle, jouissant ordonéement et compétemment
des functions molles et ilateuses par lesquelles
U luy plaist [à Dieu] compenser de sa grâce les
douleurs de quoy sa justice nous bat à son tour,
MONT. IV, 302.
— ÉTYM. Compétent, et le suffixe ment; provenç.
competentment ; espagn. et ital. compelentemente.
COMPÉTENCE ( kon-pé-tan-s' ) , s. f. || i" Terme
de droit. Attribution, pouvoir d'un tribunal, d'un
fonctionnaire, d'un officier public; mesure de ce
pouvoir. Décliner, reconnaître la compétence d'un
tribunal. La compétence des notaires. || Juger la
compétence, décider à quel tribunal appartient la
connaissance d'une affaire. Clotaire II règle la com-
pétence entre les juges des églises et les officiers,
MONTESQ. Espr. xxx,21. || 2° Fig. Habileté reconnue
dans de certaines matières et qui donne un droit
de décider. La compétence de Vaugelas dans les
questions grammaticales. || Familièrement. Cela n'est
pas de sa compétence, il n'est pas en état de juger,
de décider. Du moins devrait-il se taire sur les choses
qui ne sont pas de sa compétence, VOLT. Lett. en vers
et en prose, 43. Elles se borneront aux choses de
leur Compétence, J. J. ROUSS. Ém. iv. Ces matières
ne sont pas de ma compétence et je ne m'en mêle pas,
DIDER. Ess. s. Claude , liv. u. || 3° De compétence,
comme il convient. Cet habit cependant n'est pas de
compétence. — Vous savez que l'habit ne fait pas la
science, REGNARD, Folies amour, i, 5. Vieilli en ce
sens, qui, d'ailleurs ici, paraît attiré par science.
|| 4° Rivalité. La moindre ombre de compétence
avec un fils de France a un grand air de ridicule,
RETZ, il, 82. Des gens, qui avaient voulu élever leur
aîné jusqu'en compétence de M. le duc de Chartres,
n'étaient pas pour s'accommoder de celles [préro-
gatives] des princes du sang, ST-SIM. 72, 479. Peu
usité en ce sens.
— ÊTYM. Le latin competentia, de competens, de
competere, compéter.
' COMPÉTENT , ENTE (kon-pé-tan , tan-f) , adj.
|| 1° Terme de droit. Qui a droit de connaître d'une
matière, d'une cause. Le tribunal s'est déclaré com-
pétent. Le mariage doit être contracté devant l'offi-
cier public compétent. Il est vrai qu'ils [les légistes]
n'ont jamais prétendu être compétents des causes
majeures, ST-SIM. 373, 208. || Partie compétente,
celle qui a qualité pour être partie au procès. || Âge,
temps compétent, l'âge, le temps requis, voulu lé-
galement. Âge compétent pour le mariage. || Portion
compétente, part à laquelle des enfants ou héritiers
peuvent prétendre dans un bien. || 2° Par extension,
capable de bien juger certaines choses. Personne
n'est plus compétent que lui dans l'archéologie du
moyen âge.
— HIST. xve s. Quand ce vint au matin à heure
compétente, ce Berthault fit signifiera ces seigneurs
que ils seroient respondus, FROISS. H, m, 9t, Je
n'ai plus soif, tarie est la fontaine ; Repeu je suis de
compétent viande, CH. D'ORL. Bal. 406. Lequel roi
en son temps eut plusieurs fils et filles: desquels,
c'est à savoir de ceux qui vécurent jusqu'à âge com-
pétent, les noms s'ensuivent, MONSTREL. liv. I,
ch. 4. Prenez jour brief et compétent et tel que la pro-
chaineté des lieux le peut demander, ID. II, 65.
||xvie s. Il nie donc que l'Empereur soit juge com-
pétent d'une si haute matière, CALVIN, Instit. »84.
Forcer les lois de nature en faisant des mariages
hors d'aage competant, AMYOT , Solon , 38. Leur
ayant expressément enjoint, sitost qu'ilz auraient
mis ensemble un nombre compétent, qu'ilz le luy
envoyassent, ID. Serlor. 30.
— ÉTYM. Compéter; provenç. compétent.
COMPÉTER (kon pé-té. L'accent aigu se change
en accent grave devant une syllabe muette : il com-
pète; bonne orthographe de l'Académie, mais qui
est en contradiction avec celle que l'Académie suit
dans abréger, où elle écrit abrège; sans doute l'Aca-
démie écrirait, bien qu'elle n'en dise rien, compé-
tera, compéterait, pour être d'accord avec régner,
qu'elle conjugue règne, régnera), v. n. || 1° Terme
de droit. Appartenir en vertu de certains droits. Ce
qui lui peut compéter dans cette succession. || 2° Être
de la compétence. Cette affaire ne compète point à
tel tribunal.
— HIST. XIV" s. Et ceste passion , c'est assavoir
vercunde [vergogne], ne compete pas et n'est pas
convenable à tout eage, ORESME, Eth. 4 38. Et i'
monstre comme ces deux membres de la division
dessus ditte compétent et convienent à diverses gens,
ID. ib. 69. || xve s. Laissez le roi d'Espaigne et le roi
de Portingal faire leur guerre ensemble, car elle ne
vous compete en rien, FROISS. II, m, 48. Sire, dit
Utran, je ne.sçay quelle chose celluy aura qui achè-
vera l'adventure; mais, au regard de moy, je ne
vouldroye nullement descouvrir chose qui peust des-
plaire ou compéter à autruy, Perceforest, t. v, f° 25.
|| xvi" s. Ils alleguoyent que ceste charge inieulx
competoyt à ung orateur qu'à ung sophiste, BAB.
Gar. i, 4 7. Me semble que doresnavant venez en
eage à ce compétent, ID. Pant. m, 48. Touchant de
créer les prestres, ils disent que le droit leur en
compete, CALV. Instit. 874.
— ÊTYM. Provenç. compeft'r; espagn. compéter;
ital. competere; du latin competere, de cum, avec,
et petere, aller vers (voy. PÉTITION).
COMPÉTITEUR, TRICE (kon-pé-ti-teur, tri-s'), s.
m. et/. Celui,celle qui poursuit le même objet qu'un
autre. Ils étaient deux compétiteurs à l'empire. Et
contre les grands noms de ses compétiteurs Sa jeu-
nesse eût trouvé d'assez froids protecteurs, CORN.
Pulch. n, i. La fortune lui suscita deux compéti-
teurs dans la possession.... HAMILT. Gramm. 9.
— HIST. xvie s. Un ennemi du siège romain, et
compétiteur de la dignité du Pape, CALV. Instit. 94 4.
Ces deux compétiteurs eteorrivaulx faisoient.... CARL.
VI, 37. Quand il vint à briguer l'estat de prasteur,
encore qu'il eust beaucoup et de grands compéti-
teurs, il fut le premier de tous déclaré eleu, AMYOT,
Cicéron, XI. On proposoit à l'un de nos roys le chois
de deux compétiteurs en une mesme charge, des-
quels l'un estoit gentilhomme, l'aultre ne l'estoit
point, MONT, ni, 320.
— ÉTYM. Le latin competitor; de competere, do
cum, avec, et petere, demander (voy. PÉTITION).
t COMPÉTITION (kon-pé-ti-sion), s. f. Prétention
rivale.
— ÉTYM. Le latin competitio (voy. COMPÉTITEUR.)
COMPILATEUR (kon-pi-la-teur), s. m. Celui qui
compile. || Dans un sens favorable. Celui qui réunit
en un seul corps des documents dispersés. Duchêne,
qui a donné cinq volumes de l'histoire de France,
est un utile compilateur. Tribonien, compilateur du
droit romain, BOSS. Hist. i, 4 4. Si le public doit sa-
voir gré à ceux dont le travail pénible rassemble de-
puis quelques années les traités, actes et mémoires....
la reconnaissance due à leurs soins serait encore
plus juste, si ces compilateurs eussent écarté de
leurs ouvrages le mensonge.... TORCY, Mém. t. i,
p. 4. || Dans un sens défavorable, celui qui n'a rien
d'original ni de propre à lui. Ce n'est qu'un compi-
lateur. Il y a des esprits, si j'ose le dire, inférieurs
et subalternes, qui ne semblent faits que pour être
le recueil, le registre ou le magasin de toutes les
productions des autres génies; ils sont plagiaires,
traducteurs, compilateurs; ils ne pensent point, ils
disent.ee que les auteurs ont pensé, LA. BRUY. I.
Pour l'achever [l'écrivain], quelque compilateur,
i Froid gazetier, jaloux d'un froid auteur, Vient l'en-
tamer de sa dent mercenaire, VOLT. Ép. 82.
I — ÉTYM. Lat. compilaUtr, de çompilare, compiler.
COM
COM
COM
tompensar; ital. compensare, du latin compensare,
de com, etpensare, peser (voy. PESER).
COMPERAGE (kon-pè-ra-j'), s. m. || 1" Affinité
spirituelle entre le parrain et la marraine, et entre
chacun d'eux et le père et la mère de l'enfant.|| 2° Fig.
Connivence de celui qui sert de compère à un char-
latan. || Connivence et complicité dans toute espèce
de supercherie.
— IIIST. xin* s. Renart ne dote [craint, respecte]
mariage. Ne parenté ne comperage, lien. 8280.
Note que ce qu'est establi generaument, si cum
comperage, n'empeeche pas mariage à fere sole-
ment, mes il depiece le fet, Liv. de just. 4 99. Le
comperage qui estoit entre eus, BEAUM. LXI, 64.-
|| xvi" s. Ce renard, sous ombre de comperage,
trompoit les pauvres renards et les mettoit en la
gueule des chiens, DESPEH. Contes, xxxi.
— ÊTYM. Compère.
COMPÈRE (kon-pê-r'), s. m. || l°Le parrain, par
rapport à la marraine et au père ou à la mère de
l'enfant; il désigne également le père relativement
au parrain et à la marraine. C'est mon compère.
|| 2" Nom très-familier et d'amitié que l'on donne
aux hommes avec qui on est en relation habituelle.
Comment vous portez-vous , compère? Loin de
les rendre à ton Crésus, Va boire avec ses cent
écus, Savetier, mon compère, EÉBANG. El. de la rich.
|1 La plupart des bourgeois se nomment compè-
res comme les gentilshommes de campagne s'appel-
lentcousins, DE CAILLIÊRES, 4690. || Un compère, un
homme, un enfant, vif, résolu. Un gros compère. Il
n'y a point de bien qu'on ne dise de ce petit compère,
SÈV. 558. || C'est un rusé compère, un homme adroit. ||
Un vigoureux compère, un homme résolu, courageux.
|| Familièrement. Être compères et compagnons,
être très-liés, vivre, agir habituellement ensemble.
|j'3° Nom donné par plaisanterie aux animaux. Com-
père le renard se mit un jour en frais, Et retint à dîner
commère la cigogne, LA FONT. Fabl. i, 18. L'onde était
transparente ainsi qu'aux plus beaux jours; Ma com-
mère la carpe y faisait mille tours Avec le brochet son
compère, ID. ib. vu, 4. Eh bonjour, mon compère
le brochet [nom donné familièrement dans une so-
ciété au duc d'Enghien, le vainqueur de Rocroi], je
m'étais toujours bien doutée [ c'est la carpe qui parle]
que.es eaux du Rhin ne vous arrêteraient pas, VOIT.
Lett. * 43. || 4° Fig. Celui qui, sans qu'on le sache, est
d'intelligence avec un escamoteur et aide à l'exécu-
tion des tours. Les charlatans ont ordinairement des
compères. Je suis muet quand on ne m'interroge
pas : je suis un vieux polichinelle qui a besoin d'un
compère, VOLT. Lett. Mme du Deffant, 30 juillet
4 768. || Celui qui en seconde un autre pour faire
quelque supercherie. || Proverbe. Tout se fait ou
tout va par compère et par commère, c'est-à-dire
tout se fait par faveur, protection, recommandation.
— HljST. xm° s.. X la parfin se porpensa Que son
compère [il] proiera Que por Dieu li doint, sil con-
mande, Ou poi ou grant de sa viande, Ren. 964. Il
est compàires de Dieu, porce qu'il est en estât de
grâce et sans pechié, BEAUM. Concl. Frère Hugue,
compère le roy du conte d'Alençon [compère du roi,
dont il avait tenu un des fils sur les fonts baptis-
maux], JOINV. 208. || xvs. Quand le roi d'Angleterre
entendit que ceux de Gand avoient occis Jacques
d'Artevelle son grand ami et son cher compère....
FROISS. I, i, 249. Un autre très honneste bourgeois
se leva et dit tout ainsi qu'il feroit compagnie à son
compère sire Eustache de Saint-Pierre, m. i, i,
32). || xvi«s. X la droite des compères [les Suisses]
prenoit place en marchant le régiment de Sar-
labons, D'AUB. Hist. i, 306. Le roi de Navarre
s'alla jetter dans le lict du duc de Guise, et avec les
alliances qu'ils avoient fait de maistre et de com-
père, 'eurent plusieurs familiers discours, ID. ib. n,
4 87. Et n'avoit rien si odieux que l'on eust dit de
luy; qu'il estoit parvenu par compère ou par comere,
CARL. i, 19. Plus sont de compères que d'amis, LE-
ROUX DE LINCY, Prov. t. u, p. 373. H n'y a ni com-
père ni .commère, l'enfant est chrestien, OUDIN,
Curios. franc. Qui de mastin fait son compère, plus
de baston ne doit porter, COTGRAVE.
— ÉTYM. Picard et wallon, copère; provenç. corn-
paire; catal. compare; espagn. el ital. compadre;
de com.... et père.
I COMPÈRE-LORIOT (kon-pê-re-lo-ri-o), s. m.
|| 1° Le loriot commun. j| 2° Populairement, petit
furoncle au bord de la paupière de l'oeil, dit aussi
orgelet. || Au plur. des compères-loriots.
— ETYM. Compère, et loriot, ainsi dit, peut-être,
• à cause de la couleur variée que présente cette pe-
tite tumeur.
tCOMPERSO>TïlER (kon-pèr-so-nié),s.m. Terme
de droit féodal. Celui qui tient une terre avec d'au-
tres à charge d'une redevance pour laquelle tous
sont tenus solidairement. || Fig. Celui qui partage
avec, qui agit avec. Je trouvai un grand avantage
pour M. le duc d'Orléans de rendre M. le duc com-
personnier dans le fait de la prison de Mme du
Maine, ST-SIM. 523, 204. Le marquis d'Effiat, le
compersonnier du chevalier de Lorraine, ID. 328,
42. IJ Vieux.
— HIST. XVI" s. De partage, licitation et adjudi-
cation entre cohéritiers ou comparçonniers, ne sont
dus lods ne ventes, LOYSEL, 642.
— ÊTYM. Com.... et l'anc. franc, parsonier,
celui qui est partageant; de l'anc. franc, parson,
partage, du latinpartilionem, de partir», partager
(voy. PARTIR).
' COMPÉTEMMENT (kon-pé-ta-man), adv. D'une
manière compétente. 11 en parle compétemment.
Rien n'est plus contradictoire que de prétendre re-
présenter compétemment la nation,' tandis qu'une
grande partie de cette nation soutient qu'elle ne
peut être représentée que dans une assemblée gé-
nérale de ses trois ordres, MIRABEAU, Collection,
t. i, p. 3.7.
— HIST. xv s. La sage administracion du père le
fist introduire en lettres moult suffisamment et tant
que competenment entendoit son latin, et suffisan-
ment sçavoit les règles de grammaire, cniusT. DE
PISAN, CharlesV, I, ch. 6. Et feitmandement de gens
de guerre et en assembla compétemment, JUVÉN.
Charles VI, 4 385. || xvi« s. Si la saignée n'est faite
et promptement et compétemment, ou le malade
meurt bien tost, ou il se fait un abcès, PARÉ, XX,
36. Je croy, qu'à un chascun sa langue puisse com-
pétemment communiquer toute doctrine, DUBELL.
I, 4 4, recto. Avoir le corps en sa disposition
naturelle, jouissant ordonéement et compétemment
des functions molles et ilateuses par lesquelles
U luy plaist [à Dieu] compenser de sa grâce les
douleurs de quoy sa justice nous bat à son tour,
MONT. IV, 302.
— ÉTYM. Compétent, et le suffixe ment; provenç.
competentment ; espagn. et ital. compelentemente.
COMPÉTENCE ( kon-pé-tan-s' ) , s. f. || i" Terme
de droit. Attribution, pouvoir d'un tribunal, d'un
fonctionnaire, d'un officier public; mesure de ce
pouvoir. Décliner, reconnaître la compétence d'un
tribunal. La compétence des notaires. || Juger la
compétence, décider à quel tribunal appartient la
connaissance d'une affaire. Clotaire II règle la com-
pétence entre les juges des églises et les officiers,
MONTESQ. Espr. xxx,21. || 2° Fig. Habileté reconnue
dans de certaines matières et qui donne un droit
de décider. La compétence de Vaugelas dans les
questions grammaticales. || Familièrement. Cela n'est
pas de sa compétence, il n'est pas en état de juger,
de décider. Du moins devrait-il se taire sur les choses
qui ne sont pas de sa compétence, VOLT. Lett. en vers
et en prose, 43. Elles se borneront aux choses de
leur Compétence, J. J. ROUSS. Ém. iv. Ces matières
ne sont pas de ma compétence et je ne m'en mêle pas,
DIDER. Ess. s. Claude , liv. u. || 3° De compétence,
comme il convient. Cet habit cependant n'est pas de
compétence. — Vous savez que l'habit ne fait pas la
science, REGNARD, Folies amour, i, 5. Vieilli en ce
sens, qui, d'ailleurs ici, paraît attiré par science.
|| 4° Rivalité. La moindre ombre de compétence
avec un fils de France a un grand air de ridicule,
RETZ, il, 82. Des gens, qui avaient voulu élever leur
aîné jusqu'en compétence de M. le duc de Chartres,
n'étaient pas pour s'accommoder de celles [préro-
gatives] des princes du sang, ST-SIM. 72, 479. Peu
usité en ce sens.
— ÊTYM. Le latin competentia, de competens, de
competere, compéter.
' COMPÉTENT , ENTE (kon-pé-tan , tan-f) , adj.
|| 1° Terme de droit. Qui a droit de connaître d'une
matière, d'une cause. Le tribunal s'est déclaré com-
pétent. Le mariage doit être contracté devant l'offi-
cier public compétent. Il est vrai qu'ils [les légistes]
n'ont jamais prétendu être compétents des causes
majeures, ST-SIM. 373, 208. || Partie compétente,
celle qui a qualité pour être partie au procès. || Âge,
temps compétent, l'âge, le temps requis, voulu lé-
galement. Âge compétent pour le mariage. || Portion
compétente, part à laquelle des enfants ou héritiers
peuvent prétendre dans un bien. || 2° Par extension,
capable de bien juger certaines choses. Personne
n'est plus compétent que lui dans l'archéologie du
moyen âge.
— HIST. xve s. Quand ce vint au matin à heure
compétente, ce Berthault fit signifiera ces seigneurs
que ils seroient respondus, FROISS. H, m, 9t, Je
n'ai plus soif, tarie est la fontaine ; Repeu je suis de
compétent viande, CH. D'ORL. Bal. 406. Lequel roi
en son temps eut plusieurs fils et filles: desquels,
c'est à savoir de ceux qui vécurent jusqu'à âge com-
pétent, les noms s'ensuivent, MONSTREL. liv. I,
ch. 4. Prenez jour brief et compétent et tel que la pro-
chaineté des lieux le peut demander, ID. II, 65.
||xvie s. Il nie donc que l'Empereur soit juge com-
pétent d'une si haute matière, CALVIN, Instit. »84.
Forcer les lois de nature en faisant des mariages
hors d'aage competant, AMYOT , Solon , 38. Leur
ayant expressément enjoint, sitost qu'ilz auraient
mis ensemble un nombre compétent, qu'ilz le luy
envoyassent, ID. Serlor. 30.
— ÉTYM. Compéter; provenç. compétent.
COMPÉTER (kon pé-té. L'accent aigu se change
en accent grave devant une syllabe muette : il com-
pète; bonne orthographe de l'Académie, mais qui
est en contradiction avec celle que l'Académie suit
dans abréger, où elle écrit abrège; sans doute l'Aca-
démie écrirait, bien qu'elle n'en dise rien, compé-
tera, compéterait, pour être d'accord avec régner,
qu'elle conjugue règne, régnera), v. n. || 1° Terme
de droit. Appartenir en vertu de certains droits. Ce
qui lui peut compéter dans cette succession. || 2° Être
de la compétence. Cette affaire ne compète point à
tel tribunal.
— HIST. XIV" s. Et ceste passion , c'est assavoir
vercunde [vergogne], ne compete pas et n'est pas
convenable à tout eage, ORESME, Eth. 4 38. Et i'
monstre comme ces deux membres de la division
dessus ditte compétent et convienent à diverses gens,
ID. ib. 69. || xve s. Laissez le roi d'Espaigne et le roi
de Portingal faire leur guerre ensemble, car elle ne
vous compete en rien, FROISS. II, m, 48. Sire, dit
Utran, je ne.sçay quelle chose celluy aura qui achè-
vera l'adventure; mais, au regard de moy, je ne
vouldroye nullement descouvrir chose qui peust des-
plaire ou compéter à autruy, Perceforest, t. v, f° 25.
|| xvi" s. Ils alleguoyent que ceste charge inieulx
competoyt à ung orateur qu'à ung sophiste, BAB.
Gar. i, 4 7. Me semble que doresnavant venez en
eage à ce compétent, ID. Pant. m, 48. Touchant de
créer les prestres, ils disent que le droit leur en
compete, CALV. Instit. 874.
— ÊTYM. Provenç. compeft'r; espagn. compéter;
ital. competere; du latin competere, de cum, avec,
et petere, aller vers (voy. PÉTITION).
COMPÉTITEUR, TRICE (kon-pé-ti-teur, tri-s'), s.
m. et/. Celui,celle qui poursuit le même objet qu'un
autre. Ils étaient deux compétiteurs à l'empire. Et
contre les grands noms de ses compétiteurs Sa jeu-
nesse eût trouvé d'assez froids protecteurs, CORN.
Pulch. n, i. La fortune lui suscita deux compéti-
teurs dans la possession.... HAMILT. Gramm. 9.
— HIST. xvie s. Un ennemi du siège romain, et
compétiteur de la dignité du Pape, CALV. Instit. 94 4.
Ces deux compétiteurs eteorrivaulx faisoient.... CARL.
VI, 37. Quand il vint à briguer l'estat de prasteur,
encore qu'il eust beaucoup et de grands compéti-
teurs, il fut le premier de tous déclaré eleu, AMYOT,
Cicéron, XI. On proposoit à l'un de nos roys le chois
de deux compétiteurs en une mesme charge, des-
quels l'un estoit gentilhomme, l'aultre ne l'estoit
point, MONT, ni, 320.
— ÉTYM. Le latin competitor; de competere, do
cum, avec, et petere, demander (voy. PÉTITION).
t COMPÉTITION (kon-pé-ti-sion), s. f. Prétention
rivale.
— ÉTYM. Le latin competitio (voy. COMPÉTITEUR.)
COMPILATEUR (kon-pi-la-teur), s. m. Celui qui
compile. || Dans un sens favorable. Celui qui réunit
en un seul corps des documents dispersés. Duchêne,
qui a donné cinq volumes de l'histoire de France,
est un utile compilateur. Tribonien, compilateur du
droit romain, BOSS. Hist. i, 4 4. Si le public doit sa-
voir gré à ceux dont le travail pénible rassemble de-
puis quelques années les traités, actes et mémoires....
la reconnaissance due à leurs soins serait encore
plus juste, si ces compilateurs eussent écarté de
leurs ouvrages le mensonge.... TORCY, Mém. t. i,
p. 4. || Dans un sens défavorable, celui qui n'a rien
d'original ni de propre à lui. Ce n'est qu'un compi-
lateur. Il y a des esprits, si j'ose le dire, inférieurs
et subalternes, qui ne semblent faits que pour être
le recueil, le registre ou le magasin de toutes les
productions des autres génies; ils sont plagiaires,
traducteurs, compilateurs; ils ne pensent point, ils
disent.ee que les auteurs ont pensé, LA. BRUY. I.
Pour l'achever [l'écrivain], quelque compilateur,
i Froid gazetier, jaloux d'un froid auteur, Vient l'en-
tamer de sa dent mercenaire, VOLT. Ép. 82.
I — ÉTYM. Lat. compilaUtr, de çompilare, compiler.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
- Collections numériques similaires Régnier Henri de Régnier Henri de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Régnier Henri de" or dc.contributor adj "Régnier Henri de")
- Auteurs similaires Régnier Henri de Régnier Henri de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Régnier Henri de" or dc.contributor adj "Régnier Henri de")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 766/1016
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406710m/f766.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406710m/f766.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406710m/f766.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406710m/f766.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406710m/f766.image × Aide