692
COM
l'être, ce n'est pas assez d'être rassemblés dans une
ville, ilfaut se communiquer avec politesse; cette
communication adoucit partout les amertumes de
la vie, VOLT. Russie, i, 10. Je me communique
fort peu; et de tous les gens que je vois je n'en
connais aucun, MONTESO. Lett. pers. 4 45. On se
communique moins dans les pays où chacun, et
commit; supérieur et comme inférieur, exerce et
souffre un pouvoir arbitraire, que dans ceux où la
liberté règne dans toutes les conditions, m. Esp.
xix, -12. j{ Ouvrir son coeur. I.e regret qu'il a de
ne s'être pas communiqué à son fils et de lui cvoir
laissé ignorer la tendresse qu'il avait pour l'u, SÉV.
379.1) Se rendre familier, visible, accessible. Toutes
les fois qu'il veut s'asseoir sur le trône de ses pères
et se communiquer avec les hommes, EALZ. le
Prince, ch. 6. Que le roi fuie le tumulte et se com-
munique peu, MONTESQ. Lett. pers. 37. Quand les
dieux se communiquent a-'x mortels, FÉN. Tél. n.
Dieu se communiquait à eux, BOSS. Hisi. n. 4. Le
Seigneur se serait communiqué à lui, MASS. Car.
Prière.
— REM. St-Simon a dit communiquer pour faire
communiquer; cet emploi n'est plus en usage. Mon
logement [à Versailles] tenait la moitié du large
corridor .qui est vis-à-vis du grand escalier qui
communique la galerie basse avec la haute, ST-SIM.
350, 440.
— UIST. xn" s. Or convient-il plus avant enquérir
de ceste chose quant as morsjmoeursj, assavoir se
il communiquent ou participent au h.t>n ou as
maulx qui adviennent à lour amis vivans, ORESME,
Eth. 27. Nulle telle beste ne participe ne ne com-
munique de rien en telle operacion, m. ib. 2t. Telles
delattacions esquelles autres bestes communiquent
avecques homme, ID. ib. 94. Ceulz qui communi-
quent ensemble par mariage, in. ib. 244. C'est forte
chose de communer ou communiquer en toutes
choses, m. Tlièse de MEUNIER. || xvr> S. Celui qui
est prince ou seigneur communique aucunement à
l'honneur de Dieu, CALV. Inslil. 299. Quand nous
verrons aucuns en poureté, que nous communiquions
à leur indigence, et soulagions leur nécessité par
nostre abondance, ID. ib. 307. Certains j ours ausquels
on s'exerce à pénitence, avant qu'estre receus à
communiquer à la grâce de l'e^angile, ID. tb. 464.
Il ne communiqua à personne cet advertissement,
MONT. I, 4 27. La lumière qu'il plaist au soleil nous
communiquer par ses rayons, ID. I, 250. Tousjours
les estais et honneurs par trop communiquez sont
mesprisez, CASTELNAU, 4 2. Je pardonne facilement
à ceulx, qui s'opiniastrent à soustenir que Nutna et
Pythagoras ayent hanté et communiqué ensemble,
AMYOT, Nwn. 35. Faisant vertu de ne communiquer
point aux malheurs et misères de leur pais, ID. SO-
ion, 35. Il les advertit qu'il avoit quelque chose à
communiquer à Aristides, ID. Arist. 35.
— ÊTYM. Provenç. communiquar, comunicar;
espagn. comunicar; ital. comunicare; du latin
communicare, de communis, commun.
j COMMUNISME (ko-mu-ni-sm'), s. m. Système
d'une secte socialiste qui veut faire prévaloir la
communauté des biens, c'est-à-dire l'abolition de
la propriété individuelle et la remise de tout l'avoir
social entre les mains de l'Etat qui fera travailler
et distribuera les produits du travail entre les ci-
toyens. [| Application du principe communiste à un
ordre de faits sociaux; toute opinion qui .tend à
mettre aux mains de l'État un ordre d'intérêts.
— ÉTYM. Voy. COMMUNISTE.
t COMMUNISTE (ko-mu-ni-sf), s. m. || 1» Terme
de jurisprudence. Celui qui a une propriété com-
mune, qui possède à l'état d'indivision. || 2" Celui
qui veut faire prévaloir le communisme. || Adjec-
tivement. Les opinions communistes.
— ÉTYM. Commun.
f COMMUNITÉ (ko-mu-ni-té), s. f. Terme didac-
tique. Qualité de ce qui est commun. Le nombre
des propriétés qui sont communes aux animaux et
aux végétaux est si grand que l'on conclurait de cette
communité, qu'ils sont formés sur un plan analo-
gue, LEGOARAIIT.
— REM. Ce mot, qui a existé, et qui manque
aujourd'hui en tant que substantif de l'adjectif com-
mun, pourrait être repris en des cas où il serait
clair et bien employé.
— HIST. xiae s. Et soit entre eus communité De
tous lor biens en charité, la Rose, 4705. || xive s.
Home estordené à vivre civilement et en comunité,
ORESME, Eth. vin, 4 4. Politicques est art et science
de gouverner royaumes et cités et toutes communi-
tés, ID. Prol. Il xvi" s. Toutes nos oraisons doivent
63tre tellement çnmmunes, qu'elles regardent tous-
COM
jours la communité que nostre Seigneur a mise en
son règne et en sa maison, CALV. lnstit. 74 7.
— ÉTYM. Provenç. communitat ; du latin com-
munitatem, de tommum's, commun.
COMMUTATIF, IVE (ko-mmu-ta-tif, ti-v'), adj.
Terme de jurisprudence. Qui concerne l'échange.
Contrat commutatif, lorsque chaque contractant
reçoit l'équivalent de ce qu'il donne, opposé à
contrat aléatoire. Justice comtnutative, l'obliga-
tion de rendre, dans un échange, autant qu'on re-
çoit. C'est un effet de justice commutative que tout
travail honnête soit récompensé ou de louange ou
de satisfaction, PASC. Prov. 9.
— HIST. xiv« s. Et Je ceste justice commutative
sont deux parties ou deuxmanieres, ORESME, Eth. (43.
— ÉTYM. Provenç. comutatiu; espagn. conmuta-
tivo ; ital. commutativo; du latin commutare, chan-
ger (voy. COMMUN).
COMMUTATION (ko-mmu-ta-sion ; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. || i° Terme de droit criminel.
Acfcn de changer une peine en une autre moins
grande. Il 2° Terras de grammaire. Figure qui con-
siste à changer dans un mot une lettre ou une syl-
labe; par exemple créance pour croyance. || Ternie
de rhétorique. Figure dans laquelle on oppose l'une à
l'autre deux propositions ayant les mêmes mots, mais
dans un ordre inverse, par exemple : il faut manger
pour vivre et non vivre pour manger. || 3" Terme
d'astronomie. Distance entre la terre et le lieu d'une
planète réduit à l'ér.liptique. Angle de commutation.
— HiST. XIY's. L'autre espèce de justice particu-
lière est celle qui nous adresche en commutacions
[échanges], ORESME, Eth. 145. Commutations oc-
cultes, in. Thèse de MEUNIER. || xvrs. C'est un métal
excellent, doué de belles qualités, et fort nécessaire
pour aider à ce que la commutation de toutes choses
se face avecques plus grande facilité, LANOUE, 4C5.
Bien souvent d'un cas de petit moment, peut réussir
un grand changement et commutation des choses,
M. DU BELL. 353.
— ÊTYM. Provenç. comnuitatio ; espagn. conmu-
tacion; ital. commutaz-ione; du latin commuHlio-
nem, de commutare, changer (voy. COMMUER).
COMPACITÉ (kon-pa-sité), s. f. Qualité de ce
qui est compacte.
— ËTYM. Voy. COMPACTE.
t COMPACT (kcn-pakf), s. n. Nom Jonné à cer-
taines conventions faites avec le pape ou confirmées
par lui. Bulle du compact.
— ÉTYM. Corn.... préfixe, et parte.
COMPACTE (kon-pa-kf), adj. l| i°Qui doit sa so-
lidité à sa condensation. One masse compacte.
H Ternie d'anatomie.- Substance ou tissu compacte
des os, la partie des os la plus solide, celle qui ne
présente pas d'aréole à l'oeil nu, par opposition au
tissu spongieux. || En minéralogie, cassure compacte,
cassure qui ne présente à l'oeil aucune espèce de
structure. || En agriculture, terre compacte, terre
qui a une certaine ténacité, due à l'argile qui y do-
mine. I) Dans l'entomologie, le corps d'un insecte
est dit compacte, lorsque la tête, le tronc et l'abdo-
men ne sont point séparés par des incisures.|| 2°Fig.
Une majorité compacte. Une foule compacte. Cet em-
pire ne formait pas une nation compacte, et le lien
manquait au faisceau, STAEL, Allem. part, t, ch. 2,
Moeurs. Les charges vigoureuses et réitérées de ce
régiment contre le flanc gauche de cette masse com-
pacte furent insuffisantes, SÉGUR, Ilist. de Nap. vi, 2.
Il 3e Terme de libraire. Édition compacte, édition en
petits caractères, et qui renferme beaucoup de ma-
tière.
—REM. L'Académie écrit compacte avec un e, tan-
dis qu'elle écrit intact sans e, bien que la finale la-
tine aclus soit la même des deux parts. Il est certain,
vu la prononciation, qu'il serait mieux de mettre un
e à intact que de le retrancher à compacte.
— HIST. xvi" s. Je trouvay en la mammelle une
substance grosse comme un oeuf de poule, dure et
compacte ainsi qu'une pierre, PARÉ, V, 48.
— ÉTYM. Compactus, participe passif de com-
pingere, réunir ensemble, de cum, et pangere,
grec irrjYvûeiv, rendre solide (voy. PAGE, S. f.).
COMPAGNE (kon-pa-gn'), s. f.\\ 1° Celle qui ac-
compagne une autre personne, qui partage son sort.
Antigone, la compagne dévouée de son père. Com-
pagne du péril qu'il vous fallait chercher , RAC.
Phèd. 11, 6.... Venez, venez, mes filles, Compagnes
autrefois de ma captivité., IB. Esth. 1, 4. Que béni
soit le ciel qui te rend a mes voeux, Toi qui, de
Benjamin comme moi descendue, Fus de mes pre-
miers ans la compagne assidue, m. ib. Compagnes
d'un époux et reines en tous lieux, VOLT. Zaïre, 1,
1. Les bergers pleins d'effroi dans les bois se caché-
COM
rent, Et leurs tristes moitiés, compagnes de leurs
pas, Emportent leurs enfants gémissants dans leurs
bras, VOLT. H cm: vin. || Fille ou femme qui a
quelque liaison avec une fille ou une femme d?
même condition; jeune fille, considérée par rappoil
aux autres jeunes filles d'une même pension. Elit,
est très-aimée.de ses compagnes. Les compagnes
d'Esther s'avancent vers ce lieu-, RAC Esth. ni, 2.
Pleurons et gémissons, mes fidèles compagnes, ID.
ib. 1, 6. Elles [deux filles de marchands] ont été
nourries ensemble et ont vécu dans cette familia-
rité que donnent un même âge et une même con-
dition; l'une des deux, pour se tirer d'une extrême
misère, cherche à se placer; elle entre au service'
d'une fort grande dame et l'une des premières de la
cour, chez sa compagne, LA BRUY. VI. || 2° Fig. Ce
qui est naturellement lié à d'autres choses. La dé-
mence de la magie est toujours compagne de la fu-
reur religieuse, VOLT. Phil. 11, 20. Les disgrâces,
compagnes inséparables des grandeurs, FLÉCH. Aig.
Il 3° Épouse. Prendre, se choisir une compagne.
Si je n'ai vécu la compagne d'Achille.... RAC. Pphig.
v, 2. Il Notre très-chère épouse et compagne, titre
que le roi donnait, dans les actes publics, à la reine
sa femme. || Il se dit aussi des animaux. La tourte-
relle gémit quand elle a perdu sa compagne. Que
fais-tu dans ces bois, plaintive tourterelle? Je gé-
mis, j'ai perdu ma compagne fidèle, FOURCROY, dans
RICHELET. Il 4° Terme de marine. Chambre du ma-
jordome d'une galère.
— HIST. xive s. Nonobstant que la dite fille du
temps passé eust esté bonne compaigne, et'de son
corps sa voulenté eust faite.... DU CANGE, compa-
nium. Il xvi" s. Je t'ay esté donnée pour estre par-
sonniere et compagne de toutes tes bonnes et mau-
vaises fortunes, AMYOT, Brutus, 14. Son sçavoir
[de la Boêtie], les grâces compaignes ordinaires de
ses actions, MONT. Lett. 4.
— ÉTYM. Voy. COMPAGNON.
COMPAGNIE (kon-pa-gnie), s. f. || 1° Réunion de
personnes qui ont quelque motif de se trouver en-
semble. Je vous laisse parmi vos myrtes et vos oran-
gers où vous n'êtes jamais en meilleure compagnie
que quand personne n'est avec vous, BALZ. liv. 1,
lett. 9. On se promène ou seule ou en compagnie,
SÉV. 682. Ses biens aux pauvres départis, Il s'en va
seul sans compagnie, LA FONT. Oies. En compagnie
D'un sien ami, ïa.Berc Si notre compagnie, Lui
dirent-ils, vous pouvait être à gré, Et qu'il vous
plût achever cette traite Avecque nous, ce nous se»
rait honneur, LA FONT. Orais. Dans la solitude, il
[le perroquet] est compagnie; dans la conversation,
il est interlocuteur, BUFF. Perroquet. || Tenir, faire
compagnie à quelqu'un, rester avec lui, l'entrete-
nir. Personne ne me tient compagnie , SÉV. 98. Le
cardinal me tient très-bonne compagnie, ID. 246.
Votre aimable idée m'a tenu fidèle compagnie, ID.
71. Combien le feu tient douce compagnie 1 BÉRANG.
Feu du prison. On le porta en silence dans la cham-
bre où il devait être enfermé; cette chambre [à la
Bastille] était occupée par un vieux solitaire de Port-
Royal, qui y languissait depuis deux ans: tenez,
lui dit le chef des sbires, voilà de la compagnie que
je vous amène, VOLT. Ingénu, 9. ||Dame, demoi-
selle de compagnie, dame ou demoiselle placée au-
près d'une pc-rsonne pour lui tenir compagnie. || En
bonne compagnie, accompagné de beaucoup de
monde. Je vais vous y remettre en bonne compagnie,
CORN. Nie. m, 4. Ou qu'il voit la justice en grande
compagnie, Mener tuer un homme avec cérémonie,
BOIL. Sat. vin. Il Fausser compagnie, se dérober
d'une compagnie ou manquer à s'y trouver, quitter
les gens. Boni le voilà qui fausse compagnie, RAC.
Plaid. 11, 9. Il Jouer à la ftrisse compagnie, quitter
un parti, trahir ceux avec qui on est associé. || De
compagnie, ensemble. Prête à mourir de compa-
gnie , LA FONT. Malr. Deux grands auteurs rimant
de compagnie-, RAC. Épig. Et mon âme et mon corps
marchent de compagnie, MOL. Fem. sav. iv, 2. Il
nous eût d'un bâton chargés de compagnie, ID.
l'Étour. 1, 5. Il 2° Société de personnes se voyant
habituellement pour le plaisir de causer, de jouer, etc.
Introduire quelqu'un dans une compagnie. Il est
très-aimable en compagnie. Aimer la compagnie.
Toute la compagnie arriva en bonne santé, BOSS.
Lett. 4 32. Il pria la compagnie d'y souper, HAMILT.
Gramm. 4. Nous nous sommes une compagnie,
SÉV. 562. Mme Tambonneau avait trouvé le moyen
de voir la meilleure et la plus importante compagnie
de la cour, ST-SIM. 46, 34. Mais que vois-je ? de bons
amis Que rassemble un couvert bien mis ; Asseyez-
vous, me dit la compagnie, BÉRANG. Académie et
caveau. \\ Être en compagnie, avoir da monde. Il
COM
l'être, ce n'est pas assez d'être rassemblés dans une
ville, ilfaut se communiquer avec politesse; cette
communication adoucit partout les amertumes de
la vie, VOLT. Russie, i, 10. Je me communique
fort peu; et de tous les gens que je vois je n'en
connais aucun, MONTESO. Lett. pers. 4 45. On se
communique moins dans les pays où chacun, et
commit; supérieur et comme inférieur, exerce et
souffre un pouvoir arbitraire, que dans ceux où la
liberté règne dans toutes les conditions, m. Esp.
xix, -12. j{ Ouvrir son coeur. I.e regret qu'il a de
ne s'être pas communiqué à son fils et de lui cvoir
laissé ignorer la tendresse qu'il avait pour l'u, SÉV.
379.1) Se rendre familier, visible, accessible. Toutes
les fois qu'il veut s'asseoir sur le trône de ses pères
et se communiquer avec les hommes, EALZ. le
Prince, ch. 6. Que le roi fuie le tumulte et se com-
munique peu, MONTESQ. Lett. pers. 37. Quand les
dieux se communiquent a-'x mortels, FÉN. Tél. n.
Dieu se communiquait à eux, BOSS. Hisi. n. 4. Le
Seigneur se serait communiqué à lui, MASS. Car.
Prière.
— REM. St-Simon a dit communiquer pour faire
communiquer; cet emploi n'est plus en usage. Mon
logement [à Versailles] tenait la moitié du large
corridor .qui est vis-à-vis du grand escalier qui
communique la galerie basse avec la haute, ST-SIM.
350, 440.
— UIST. xn" s. Or convient-il plus avant enquérir
de ceste chose quant as morsjmoeursj, assavoir se
il communiquent ou participent au h.t>n ou as
maulx qui adviennent à lour amis vivans, ORESME,
Eth. 27. Nulle telle beste ne participe ne ne com-
munique de rien en telle operacion, m. ib. 2t. Telles
delattacions esquelles autres bestes communiquent
avecques homme, ID. ib. 94. Ceulz qui communi-
quent ensemble par mariage, in. ib. 244. C'est forte
chose de communer ou communiquer en toutes
choses, m. Tlièse de MEUNIER. || xvr> S. Celui qui
est prince ou seigneur communique aucunement à
l'honneur de Dieu, CALV. Inslil. 299. Quand nous
verrons aucuns en poureté, que nous communiquions
à leur indigence, et soulagions leur nécessité par
nostre abondance, ID. ib. 307. Certains j ours ausquels
on s'exerce à pénitence, avant qu'estre receus à
communiquer à la grâce de l'e^angile, ID. tb. 464.
Il ne communiqua à personne cet advertissement,
MONT. I, 4 27. La lumière qu'il plaist au soleil nous
communiquer par ses rayons, ID. I, 250. Tousjours
les estais et honneurs par trop communiquez sont
mesprisez, CASTELNAU, 4 2. Je pardonne facilement
à ceulx, qui s'opiniastrent à soustenir que Nutna et
Pythagoras ayent hanté et communiqué ensemble,
AMYOT, Nwn. 35. Faisant vertu de ne communiquer
point aux malheurs et misères de leur pais, ID. SO-
ion, 35. Il les advertit qu'il avoit quelque chose à
communiquer à Aristides, ID. Arist. 35.
— ÊTYM. Provenç. communiquar, comunicar;
espagn. comunicar; ital. comunicare; du latin
communicare, de communis, commun.
j COMMUNISME (ko-mu-ni-sm'), s. m. Système
d'une secte socialiste qui veut faire prévaloir la
communauté des biens, c'est-à-dire l'abolition de
la propriété individuelle et la remise de tout l'avoir
social entre les mains de l'Etat qui fera travailler
et distribuera les produits du travail entre les ci-
toyens. [| Application du principe communiste à un
ordre de faits sociaux; toute opinion qui .tend à
mettre aux mains de l'État un ordre d'intérêts.
— ÉTYM. Voy. COMMUNISTE.
t COMMUNISTE (ko-mu-ni-sf), s. m. || 1» Terme
de jurisprudence. Celui qui a une propriété com-
mune, qui possède à l'état d'indivision. || 2" Celui
qui veut faire prévaloir le communisme. || Adjec-
tivement. Les opinions communistes.
— ÉTYM. Commun.
f COMMUNITÉ (ko-mu-ni-té), s. f. Terme didac-
tique. Qualité de ce qui est commun. Le nombre
des propriétés qui sont communes aux animaux et
aux végétaux est si grand que l'on conclurait de cette
communité, qu'ils sont formés sur un plan analo-
gue, LEGOARAIIT.
— REM. Ce mot, qui a existé, et qui manque
aujourd'hui en tant que substantif de l'adjectif com-
mun, pourrait être repris en des cas où il serait
clair et bien employé.
— HIST. xiae s. Et soit entre eus communité De
tous lor biens en charité, la Rose, 4705. || xive s.
Home estordené à vivre civilement et en comunité,
ORESME, Eth. vin, 4 4. Politicques est art et science
de gouverner royaumes et cités et toutes communi-
tés, ID. Prol. Il xvi" s. Toutes nos oraisons doivent
63tre tellement çnmmunes, qu'elles regardent tous-
COM
jours la communité que nostre Seigneur a mise en
son règne et en sa maison, CALV. lnstit. 74 7.
— ÉTYM. Provenç. communitat ; du latin com-
munitatem, de tommum's, commun.
COMMUTATIF, IVE (ko-mmu-ta-tif, ti-v'), adj.
Terme de jurisprudence. Qui concerne l'échange.
Contrat commutatif, lorsque chaque contractant
reçoit l'équivalent de ce qu'il donne, opposé à
contrat aléatoire. Justice comtnutative, l'obliga-
tion de rendre, dans un échange, autant qu'on re-
çoit. C'est un effet de justice commutative que tout
travail honnête soit récompensé ou de louange ou
de satisfaction, PASC. Prov. 9.
— HIST. xiv« s. Et Je ceste justice commutative
sont deux parties ou deuxmanieres, ORESME, Eth. (43.
— ÉTYM. Provenç. comutatiu; espagn. conmuta-
tivo ; ital. commutativo; du latin commutare, chan-
ger (voy. COMMUN).
COMMUTATION (ko-mmu-ta-sion ; en poésie, de
cinq syllabes), s. f. || i° Terme de droit criminel.
Acfcn de changer une peine en une autre moins
grande. Il 2° Terras de grammaire. Figure qui con-
siste à changer dans un mot une lettre ou une syl-
labe; par exemple créance pour croyance. || Ternie
de rhétorique. Figure dans laquelle on oppose l'une à
l'autre deux propositions ayant les mêmes mots, mais
dans un ordre inverse, par exemple : il faut manger
pour vivre et non vivre pour manger. || 3" Terme
d'astronomie. Distance entre la terre et le lieu d'une
planète réduit à l'ér.liptique. Angle de commutation.
— HiST. XIY's. L'autre espèce de justice particu-
lière est celle qui nous adresche en commutacions
[échanges], ORESME, Eth. 145. Commutations oc-
cultes, in. Thèse de MEUNIER. || xvrs. C'est un métal
excellent, doué de belles qualités, et fort nécessaire
pour aider à ce que la commutation de toutes choses
se face avecques plus grande facilité, LANOUE, 4C5.
Bien souvent d'un cas de petit moment, peut réussir
un grand changement et commutation des choses,
M. DU BELL. 353.
— ÊTYM. Provenç. comnuitatio ; espagn. conmu-
tacion; ital. commutaz-ione; du latin commuHlio-
nem, de commutare, changer (voy. COMMUER).
COMPACITÉ (kon-pa-sité), s. f. Qualité de ce
qui est compacte.
— ËTYM. Voy. COMPACTE.
t COMPACT (kcn-pakf), s. n. Nom Jonné à cer-
taines conventions faites avec le pape ou confirmées
par lui. Bulle du compact.
— ÉTYM. Corn.... préfixe, et parte.
COMPACTE (kon-pa-kf), adj. l| i°Qui doit sa so-
lidité à sa condensation. One masse compacte.
H Ternie d'anatomie.- Substance ou tissu compacte
des os, la partie des os la plus solide, celle qui ne
présente pas d'aréole à l'oeil nu, par opposition au
tissu spongieux. || En minéralogie, cassure compacte,
cassure qui ne présente à l'oeil aucune espèce de
structure. || En agriculture, terre compacte, terre
qui a une certaine ténacité, due à l'argile qui y do-
mine. I) Dans l'entomologie, le corps d'un insecte
est dit compacte, lorsque la tête, le tronc et l'abdo-
men ne sont point séparés par des incisures.|| 2°Fig.
Une majorité compacte. Une foule compacte. Cet em-
pire ne formait pas une nation compacte, et le lien
manquait au faisceau, STAEL, Allem. part, t, ch. 2,
Moeurs. Les charges vigoureuses et réitérées de ce
régiment contre le flanc gauche de cette masse com-
pacte furent insuffisantes, SÉGUR, Ilist. de Nap. vi, 2.
Il 3e Terme de libraire. Édition compacte, édition en
petits caractères, et qui renferme beaucoup de ma-
tière.
—REM. L'Académie écrit compacte avec un e, tan-
dis qu'elle écrit intact sans e, bien que la finale la-
tine aclus soit la même des deux parts. Il est certain,
vu la prononciation, qu'il serait mieux de mettre un
e à intact que de le retrancher à compacte.
— HIST. xvi" s. Je trouvay en la mammelle une
substance grosse comme un oeuf de poule, dure et
compacte ainsi qu'une pierre, PARÉ, V, 48.
— ÉTYM. Compactus, participe passif de com-
pingere, réunir ensemble, de cum, et pangere,
grec irrjYvûeiv, rendre solide (voy. PAGE, S. f.).
COMPAGNE (kon-pa-gn'), s. f.\\ 1° Celle qui ac-
compagne une autre personne, qui partage son sort.
Antigone, la compagne dévouée de son père. Com-
pagne du péril qu'il vous fallait chercher , RAC.
Phèd. 11, 6.... Venez, venez, mes filles, Compagnes
autrefois de ma captivité., IB. Esth. 1, 4. Que béni
soit le ciel qui te rend a mes voeux, Toi qui, de
Benjamin comme moi descendue, Fus de mes pre-
miers ans la compagne assidue, m. ib. Compagnes
d'un époux et reines en tous lieux, VOLT. Zaïre, 1,
1. Les bergers pleins d'effroi dans les bois se caché-
COM
rent, Et leurs tristes moitiés, compagnes de leurs
pas, Emportent leurs enfants gémissants dans leurs
bras, VOLT. H cm: vin. || Fille ou femme qui a
quelque liaison avec une fille ou une femme d?
même condition; jeune fille, considérée par rappoil
aux autres jeunes filles d'une même pension. Elit,
est très-aimée.de ses compagnes. Les compagnes
d'Esther s'avancent vers ce lieu-, RAC Esth. ni, 2.
Pleurons et gémissons, mes fidèles compagnes, ID.
ib. 1, 6. Elles [deux filles de marchands] ont été
nourries ensemble et ont vécu dans cette familia-
rité que donnent un même âge et une même con-
dition; l'une des deux, pour se tirer d'une extrême
misère, cherche à se placer; elle entre au service'
d'une fort grande dame et l'une des premières de la
cour, chez sa compagne, LA BRUY. VI. || 2° Fig. Ce
qui est naturellement lié à d'autres choses. La dé-
mence de la magie est toujours compagne de la fu-
reur religieuse, VOLT. Phil. 11, 20. Les disgrâces,
compagnes inséparables des grandeurs, FLÉCH. Aig.
Il 3° Épouse. Prendre, se choisir une compagne.
Si je n'ai vécu la compagne d'Achille.... RAC. Pphig.
v, 2. Il Notre très-chère épouse et compagne, titre
que le roi donnait, dans les actes publics, à la reine
sa femme. || Il se dit aussi des animaux. La tourte-
relle gémit quand elle a perdu sa compagne. Que
fais-tu dans ces bois, plaintive tourterelle? Je gé-
mis, j'ai perdu ma compagne fidèle, FOURCROY, dans
RICHELET. Il 4° Terme de marine. Chambre du ma-
jordome d'une galère.
— HIST. xive s. Nonobstant que la dite fille du
temps passé eust esté bonne compaigne, et'de son
corps sa voulenté eust faite.... DU CANGE, compa-
nium. Il xvi" s. Je t'ay esté donnée pour estre par-
sonniere et compagne de toutes tes bonnes et mau-
vaises fortunes, AMYOT, Brutus, 14. Son sçavoir
[de la Boêtie], les grâces compaignes ordinaires de
ses actions, MONT. Lett. 4.
— ÉTYM. Voy. COMPAGNON.
COMPAGNIE (kon-pa-gnie), s. f. || 1° Réunion de
personnes qui ont quelque motif de se trouver en-
semble. Je vous laisse parmi vos myrtes et vos oran-
gers où vous n'êtes jamais en meilleure compagnie
que quand personne n'est avec vous, BALZ. liv. 1,
lett. 9. On se promène ou seule ou en compagnie,
SÉV. 682. Ses biens aux pauvres départis, Il s'en va
seul sans compagnie, LA FONT. Oies. En compagnie
D'un sien ami, ïa.Berc Si notre compagnie, Lui
dirent-ils, vous pouvait être à gré, Et qu'il vous
plût achever cette traite Avecque nous, ce nous se»
rait honneur, LA FONT. Orais. Dans la solitude, il
[le perroquet] est compagnie; dans la conversation,
il est interlocuteur, BUFF. Perroquet. || Tenir, faire
compagnie à quelqu'un, rester avec lui, l'entrete-
nir. Personne ne me tient compagnie , SÉV. 98. Le
cardinal me tient très-bonne compagnie, ID. 246.
Votre aimable idée m'a tenu fidèle compagnie, ID.
71. Combien le feu tient douce compagnie 1 BÉRANG.
Feu du prison. On le porta en silence dans la cham-
bre où il devait être enfermé; cette chambre [à la
Bastille] était occupée par un vieux solitaire de Port-
Royal, qui y languissait depuis deux ans: tenez,
lui dit le chef des sbires, voilà de la compagnie que
je vous amène, VOLT. Ingénu, 9. ||Dame, demoi-
selle de compagnie, dame ou demoiselle placée au-
près d'une pc-rsonne pour lui tenir compagnie. || En
bonne compagnie, accompagné de beaucoup de
monde. Je vais vous y remettre en bonne compagnie,
CORN. Nie. m, 4. Ou qu'il voit la justice en grande
compagnie, Mener tuer un homme avec cérémonie,
BOIL. Sat. vin. Il Fausser compagnie, se dérober
d'une compagnie ou manquer à s'y trouver, quitter
les gens. Boni le voilà qui fausse compagnie, RAC.
Plaid. 11, 9. Il Jouer à la ftrisse compagnie, quitter
un parti, trahir ceux avec qui on est associé. || De
compagnie, ensemble. Prête à mourir de compa-
gnie , LA FONT. Malr. Deux grands auteurs rimant
de compagnie-, RAC. Épig. Et mon âme et mon corps
marchent de compagnie, MOL. Fem. sav. iv, 2. Il
nous eût d'un bâton chargés de compagnie, ID.
l'Étour. 1, 5. Il 2° Société de personnes se voyant
habituellement pour le plaisir de causer, de jouer, etc.
Introduire quelqu'un dans une compagnie. Il est
très-aimable en compagnie. Aimer la compagnie.
Toute la compagnie arriva en bonne santé, BOSS.
Lett. 4 32. Il pria la compagnie d'y souper, HAMILT.
Gramm. 4. Nous nous sommes une compagnie,
SÉV. 562. Mme Tambonneau avait trouvé le moyen
de voir la meilleure et la plus importante compagnie
de la cour, ST-SIM. 46, 34. Mais que vois-je ? de bons
amis Que rassemble un couvert bien mis ; Asseyez-
vous, me dit la compagnie, BÉRANG. Académie et
caveau. \\ Être en compagnie, avoir da monde. Il
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