8 ABA
filles se peuvent abandonner [se livrer à un homme],
ID.i, i\i.
— ÉTYM. Alandon; bourguig. ebandenai ; pro-
venç. et espagn. abandonar; ital. abbandonnare. •
ABAQUE (a-ba-k'), s. m. || i°Terme d'architec-
ture; Tailloir, partie supérieure du chapiteau des
colonnes, sur laquelle porte l'architrave. || 2° Ter-
me d'antiquité. Tableau couvert de poussière, sur
lequel on traçait des nombres et on enseignait le cal-
cul; et aussi sorte de carré long, évidé, qui était
muni de boules passées dans des fils tendus et qui
servait à Compter.
— ÉTïM. Provenç. abac; ital. o66aco;de abacus,
de ô6oï, table ou tablette.
fABAS, s. m. Voy. ABAT.
ABASOURDI, IE (a-ba-zour-di, die), part.passé.
Abasourdi par un coup de tonnerre, par un mal-
heur imprévu.
ABASOURDIR (a-ba-zour-dir; "d'autres disent a-
ba-sour-dir), v. a. || 1° Assourdir par un grand
bruit. Ce bruit soudain et violent nous a abasourdis.
|| 2° Consterner. Voilà dans sa famille une mort im-
prévue qui l'abasourdira. Bruit abasourdissant. Nou-
velle abasourdissante.
— ÉTYM. Génev. abassourdir; bourguig. ébazodi;
de sourd (voy. ce mot) et àeaba, qui est probable
ment le même que dans abajoue, c'est-à-dire formé
de à et ba ou be indiquant une mauvaise dispo-
sition.
f ABAT ou ABAS (a-ba ou a-bâ), s. m. Averse,
pluie abondante. Ces vapeurs peuvent causer un
vent d'abas, DESC. Météor. 7. L'accumulation des
ne'ges, les pluies et les orages y déterminent des
a?alanches et des abats de boues et de pierres, qui
descendent dans les vallées jusqu'à des altitudes de
mille mètres, BURAT, Constitutionnel du 3 sep-
tembre i 858. .
— ÉTYM. À et battre. Dans l'arrondissement de
Caen, lapluied'abat est une pluie abondante. Dict.
du patois normand par MM. Duméril. Si on suivait
l'orthographe de Descartes, l'étyrnologie serait à
et bas.
ABATAGE (a-ba-ta-j') ,s. m. || i" Terme fores-
tier. Action d'abattre. L'abatage des bois se fait en
automne. HZ" En termes de marine, l'abataged'un
bâtiment est l'opération par laquelle on l'incline sur
le côté pour l'abattre en carène. || 3" En termes d'ad-
ministration militaire, l'abatage des bestiaux est la
mise à mort des animaux destinés à la nourriture
de la troupe. || 4° En termes de police sanitaire, l'a-
batage est là mise à mort des grands animaux do-
mestiques, soit parce qu'ils sont vieux ou incura-
bles, soit par précaution, quand ils sont suspects ou
atteints d'une maladie contagieuse. L'abatage des
chevaux est nécessaire en cas de morve. || 5° En
termes de vétérinaire, action de renverser et de
fixer les grands animaux-sur un lit de paille, quand
ils doivent subir des opérations chirurgicales.
—REM. L'Académie n'y met qu'un seul t; mais elle
en met deux à abattre; la conséquence veut qu'on
mette deux t à abatage, ou qu'on n'en mette qu'un
à abattre.
— HIST. XIII" s. Et si a li cuens [comte] à l'aba-
taige des pourceaux soixante dix sols par an, nu
CANGE, abatere.
— ÉTYM. Abattre.
f ABATANT (a-ba-tan), s. m. || i"Pièce du métier
à bas qui fait descendre les platines à plomb. || 2° Par-
tie du comptoir d'un marchand qu'on lève et qu'on
abaisse.
ABÂTARDI, IE (a-bâ-tar-di, die), part, passe.
Fiantes abâtardies. Ames abâtardies. Restes abâ-
tardis d'une nation puissante. Jamais on n'a vu vo-
tre empire si lâche, si abâtardi, si indigne des an-
ciens Romains, EÉN. t. xix, p. 4 80.
ABÂTARDIR (a-bà-tar-dir : quelques-uns disent
a-ba-tar-dir par un a bref ; mais la-plupart disent
bâ comme dans bâtard), v. a. \\ 1°Faire dégénérer,
au propre et au figuré. La mauvaise culture abâ-
tardit les plantes. Ils ne voyaient là que des moyens
d'abâtardir les courages. |[ 2° S'abâtardir, v. réfl.
Dégénérer. Les arbres fruitiers' s'abâtardissent si on
ne les soigne constamment. S'abâtardir dans l'oisi-
veté. La pureté de la doctrine était abâtardie par les
Vaudois, BOSS. Yar. xi.
— HIST. XII° s. Com nostre lois est hui abastar-
die, Ronc. p. U6. || xinc s. Bien est France abas-
tardie, Seigneur baron, entendez, Quant femme
[la reine Blanche] l'a en baillie, Et tele comme sa-
vez, HUE DE LA PERTE, Rom. p. -(88. ||xvi° s. Ceste
arrogance grecque, admiratrice seulement de ses
inventions, n'avoit loi ni privilège de légitimer
ainsi sa nation, et abastardir les autres, DO BEL-
ABA
LAY, 1,4, recto. La peur descouvre un coeur abas-
tardi, m. iv, 6, vsrso. Sitost qu'on se détourne de
la parole, l'oraison est quant et quant abastardie,
CALV. Inst. 704. Ils se sont abastardis en dégéné-
rant de leurs pères, m. ib. 747.Ceux qui seront con-
vaincus de s'estre abastardis de leur origine, m. ib.
838.
— ÉTYM. À et bâtard; provenç. abastardir; anc.
espagn. abastardar..
ABÂTARDISSEMENT (a-bâ-tar-di-s'-man), s. m.
Dégénération au propre et au figuré. L'abâtardis-
sement des arbres fruitiers, des esprits.
— REM. Des grammairiens ont désiré que l'Aca-
démie supprimât l'accent circonflexe. Il est de fait
que certains prononcent abâtardissement, a bref,
au lieu de a long ; mais la plupart suivent dans ce
mot la prononciation de bâtard où l'a est long.
L'accent circonflexe qui indique ici et Fétymologie
et la prononciation doit donc être conservé.
— HIST. xvi 8 s. De ceux là, y en a aucuns qui se
trompent eux mesmes ; et les autres sont trompés
par î'abastardissement des coustumes, LANOUE, -H 7:
La-trop grande et indocte multitude des escrivains
qui de jour en jour s'eleve en France, au grand des-
honneur et- abastardissement de nostre langue, DU
BEL. m, 2, recto.
— ËTYM. Abâtardir.
ABATÉE (a-ba-tée), i. f. Terme de marine. Mou-
vement par lequel un navire, obéissant au vent, à
la lame, à la marée, tourne sur une verticale qui
passerait par son centre de gravité, et écarte la proue
de la ligne du _ vent. Le mouvement par lequel le
navire revient de l'abatée à la ligne du vent se dit
auloffée , LEGOARANT. L'abatée est involontaire ; l'au-
loffée est volontaire.
—REM. L'Académie ne met qu'un (; mais il en fau-
drait deux , à moins qu'on n'en retranche un dans
abattre; faire autrement, c'est multiplier inutilement
les exceptions et les difficultés de l'orthographe.
— ËTYM. Abattre.
t ABATELLËMENT (a-ba-tè-le-man), s. m. Terme
de commerce du Levant. Sentence portant interdic-
tion contre ceux qui désavouent leurs marchés, ou
qui refusent de payer leurs dettes, Acad. -1762.
t ABAT-FAIM (a-ba-fin), s. m. au plur. des abat-
faim. Terme de cuisine. Pièce de résistance qu'on
sert la première sur table.
— ÉTYM. Abattre et faim.
f ABAT-FOIN (a-ba-fom), s. m. au plur. des abat-
foin. Terme d'économie rurale. Ouverture pratiquée
dans un grenier au-dessus de l'écurie ou de Tétable
et par laquelle on jette le foin ou la paille.
— ÉTYM. Abattre et foin.
ABATIS (a-ba-ti), s. m. Il faudrait écrire abattis ou
écrire àbatre. || 1° Amas de choses abattues. Abatis
d'arbres. Faire un abatis de'bois. Embarrasser la
plaine par de larges abatis d'arbres. || 2° En termes
de chasse, faire un grand abatis de gibier. ||3° Au
figuré. X la guinguette instruisant ces recrues,
D'obscurs lauriers j'ai fait large abatis, BÊR. in-8.
|| 4° Terme de chasse, petit chemin que se font les
jeunes loups en allant et venant au lieu où ils sont
nourris. || 5° Terme de cuisine, les pattes et la tête,
le cou et les ailerons d'une volaille. || 6° Terme de
boucherie. Peau, graisse et tripes des bêtes tuées
par les bouchers.
— HIST. xne s. Dedans la maistre porte fut grans
l'abateïs, Ch. d'Antio. vi, 93.
— ÉTYM. Abattre. L'ancien mot est abateïs, ve-
nant d'une forme du bas-latin : abateticius, dérivé du
verbe abatlere.
ABAT-JOUR (a-ba-jour), a. m. au plur. des abat-
jour. || 1° Sorte de fenêtre dont le plafond et l'appui
sont inclinés en biseau de dehors en dedans , afin
que le jour qui vient d'en haut se communique plus
verticalement dans le lieu où elle estpratiquée.
|| 2° Cadre ou réflecteur en métal ou en papier que
l'on place sur les lampes pour en rabattre la lu-
mière. || 3° Volet plein ou à claire-voie, toile plus-
ou moins serrée, que l'on place devant les ouver-
tures des habitations pour arrêter les rayons so-
laires et les insectes.
— ÉTYM. A battre et jour.
f ABAT-SONS (a-ba-son),s. m. Se dit des lames de
bois recouvertes de plomb ou d'ardoises qui garan-
tissent les beffrois de la pluie et renvoient le son
vers le sol. Au plur. des abat-sons.
f ABATTABLE(a-ba-ta-bl'), adj. Qu'on peut abat-
tre. Ces chevaux sont abattables.
ABATTEMENT (a-ba-te-man), s. ro..|| i" Action
d'abattre ; état de ce qui est abattu. Être dans l'abat-
tement. Relever quelqu'un de l'abattement. Un
douloureux abattement de coeur. L'abattement pro-
ABA
fond de son âme. L'abattement du désespoir. L'abat-
tement du parti vaincu était extrême. Des langueurs
et des abattements. Il ne supporte pas la chaleur;
elle le jette dans des abattements auxquels il ne
peut résister. On a honte dé sa faiblesse passée et
de l'abattement où l'on est tombé, BOURDAL. Pens.
t. H, p. 24. Pourquoi ces abattements et ces désolations
où vous tombez? m. ib. p. 366. Et cet abattement que
lui cause la peste, CORN. QEd. v, -I. À cet abatte-
mentque vous laissez paraître,J'ai, s'il faut l'avouer,
peine à vous reconnaître, LEMERC. Fréd. et Br. i, 2.
Sans tristesse, sans abattement, SËVIG. 388. Il est
des jours d'ennui, d'abattement extrême, Où l'homme
le plus ferme est à charge à lui-même, DDGIS, .
Macb. m, 3. || 2° Terme de médecine. L'abattement
exprime une lésion fonctionnelle dont les conditions
organiques nous échappent et qui a pour symptôme
une diminution notable et soudaine des phénomènes
vitaux dépendant de l'action nerveuse, du mouve-
ment, des sensations, de l'entendement, des affec-
tions, des instincts.
— ÉTYM. Abattre; provenç. abatemen, abatamen;
cat. abatiment; espagn. abatimiento ; ital. abbati-
mento.
ABATTEUR (a-ba-teur), s. m. Celui qui abat. Ce
bûcheron est un grand abatteur de bois. Vous êtes,
je vois bien, grand abatteur de quilles , RÉGNIER,
Sat. il. Cette locution se dit d'un homme qui fait
beaucoup de besogne, et souvent, par ironie, d'un
homme qui se vante de prouesses qu'il n'a pas
faites.
— HIST. XVe s. Et plus de cent mille choses que
ces abatteùrs de femmes savent tout courant et par
coeur, L. xi, Nouv. 22.
— ÉTYM. Abattre; Berry, abateux d'ouvrage.
ABATTOIR (a-ba-toir), s. m. Lieu destiné à l'aba-
tage des animaux, tels que boeufs, veaux, mou-
tons, etc. qui servent à la nourriture de l'homme.
• Les abattoirs sont placés hors.des mûrs d'enceinte
des villes.
ABATTRE (a-ba-tr'),u. a. || 1° Jeter.à terre d'une
façon quelconque. Abattre un cheval, un cavalier.
Abattre des oUves, des noix. Abattre un arbre.
Abattre une maison. Il lui abattit une main d'un
coup de sabre. Abattre la tête. Il l'abattit d'un coup
de fusil. Ce chasseur abat bien du gibier. Puisque
l'arbre est si près de sa chute et que le coup qui doit
l'abattre va bientôt partir et le renverser.... BOURD.
Pens. t.m,p.72. C'est ainsi qu'il-abat de leur trôneles
potentats qui se confiaient en leur pouvoir, m. ib.
p. ) 43. Pour le faire tomber, j'abattrai son appui, CORN.
Kod. v, 1. Il a de votre sceptre abattu le soutien,
m. Cid, 11, 9. Et j'abattrai d'un coup sa tête et son
orgueil, ID. Hér. m, 3. Les livres sur Evrard fon-
dent comme la grêle Qui, dans un grand jardin,
à coups impétueux, Abat l'honneur naissant des ra-
meaux fructueux, BOIL, Lutr. v. Sous le glaive étran-
ger j'ai vu tout abattu, VOLT. Orphel. 1,2. Chacun se
disputait la gloire de l'abattre , RAC. Andr. v, 3.
.... mais, lorsque tu m^abats, Je me relève encor
pour insulter ton bras, LAMART. Jonath. 330.
Comme la pluie abat et fait languir le soir une fleur
qui était le matin , pendant la naissance de l'au-
rore, la gloire et l'ornement des vertes campagnes,
FÉN. Tél. xxi..Il 2" Fig. Abattre la puissance ro-
maine. Il résolut d'abattre celui qui l'avait élevé.
Dieu abat les puissants. Ce combat avait abattu les
forces des ennemis. L'orgueil des Chaldéens est
abattu, BOSS. Hist.n, i. Le peuple romain, ayant
abattu les Gaulois et les Africains, ne voit plus
rien à craindre et combat dorénavant sans péril, ID.
ib. 1, 8. Les victoires de Léonce avaient abattu
les Sarrasins et rétabli la gloire de l'empire en
Orient, ID. ib. 1, \\. || 3° Laisser tomber, abaisser.
Abattre sa robe. Il abattit sa toge. || 4° Faire retom-
ber. Abattre la poussière. Abattre les bouillons d'un
liquide en ébullition. || 5° Oter les forces du corps
ou de l'âme, faire tomber. Abattre les forces d'un
malade. La moindre fièvre l'abat. Abattre le courage.
La peur nous abat. Le sage ne se laisse pas abattie
par le malheur. Abattre l'audace, l'insolence; La
pluie, dit-on, abat le vent. Me laissant abattre à la
plus légère infirmité qni m'arrive, BOURD. Pens. t. n,
p. 406. On lui en cache une partie, afin de ne lepaj
étonner dès l'entrée de la carrière et de ne M pas
abattre le coeur, ID. ib. 1.1, p. 89.Elle est tellement
abattue de la perte de M. de la Rocheioucault,
SËV. 42-1. Ses malheurs n'avaient point abattu s&
fierté, RAC. Ath. n, 5 tu ne prétends pas qu'il
[le destin] m'abatte le coeur Jusqu'à te rendre hom-
mage et te nommer seigntur, CORN. Mort de Pom-
pée, m, 4. Abattons sa superbe avec sa liberté, ID.
ib. 1, 4. Et du premier revers 'a fortune l'abat, m.
filles se peuvent abandonner [se livrer à un homme],
ID.i, i\i.
— ÉTYM. Alandon; bourguig. ebandenai ; pro-
venç. et espagn. abandonar; ital. abbandonnare. •
ABAQUE (a-ba-k'), s. m. || i°Terme d'architec-
ture; Tailloir, partie supérieure du chapiteau des
colonnes, sur laquelle porte l'architrave. || 2° Ter-
me d'antiquité. Tableau couvert de poussière, sur
lequel on traçait des nombres et on enseignait le cal-
cul; et aussi sorte de carré long, évidé, qui était
muni de boules passées dans des fils tendus et qui
servait à Compter.
— ÉTïM. Provenç. abac; ital. o66aco;de abacus,
de ô6oï, table ou tablette.
fABAS, s. m. Voy. ABAT.
ABASOURDI, IE (a-ba-zour-di, die), part.passé.
Abasourdi par un coup de tonnerre, par un mal-
heur imprévu.
ABASOURDIR (a-ba-zour-dir; "d'autres disent a-
ba-sour-dir), v. a. || 1° Assourdir par un grand
bruit. Ce bruit soudain et violent nous a abasourdis.
|| 2° Consterner. Voilà dans sa famille une mort im-
prévue qui l'abasourdira. Bruit abasourdissant. Nou-
velle abasourdissante.
— ÉTYM. Génev. abassourdir; bourguig. ébazodi;
de sourd (voy. ce mot) et àeaba, qui est probable
ment le même que dans abajoue, c'est-à-dire formé
de à et ba ou be indiquant une mauvaise dispo-
sition.
f ABAT ou ABAS (a-ba ou a-bâ), s. m. Averse,
pluie abondante. Ces vapeurs peuvent causer un
vent d'abas, DESC. Météor. 7. L'accumulation des
ne'ges, les pluies et les orages y déterminent des
a?alanches et des abats de boues et de pierres, qui
descendent dans les vallées jusqu'à des altitudes de
mille mètres, BURAT, Constitutionnel du 3 sep-
tembre i 858. .
— ÉTYM. À et battre. Dans l'arrondissement de
Caen, lapluied'abat est une pluie abondante. Dict.
du patois normand par MM. Duméril. Si on suivait
l'orthographe de Descartes, l'étyrnologie serait à
et bas.
ABATAGE (a-ba-ta-j') ,s. m. || i" Terme fores-
tier. Action d'abattre. L'abatage des bois se fait en
automne. HZ" En termes de marine, l'abataged'un
bâtiment est l'opération par laquelle on l'incline sur
le côté pour l'abattre en carène. || 3" En termes d'ad-
ministration militaire, l'abatage des bestiaux est la
mise à mort des animaux destinés à la nourriture
de la troupe. || 4° En termes de police sanitaire, l'a-
batage est là mise à mort des grands animaux do-
mestiques, soit parce qu'ils sont vieux ou incura-
bles, soit par précaution, quand ils sont suspects ou
atteints d'une maladie contagieuse. L'abatage des
chevaux est nécessaire en cas de morve. || 5° En
termes de vétérinaire, action de renverser et de
fixer les grands animaux-sur un lit de paille, quand
ils doivent subir des opérations chirurgicales.
—REM. L'Académie n'y met qu'un seul t; mais elle
en met deux à abattre; la conséquence veut qu'on
mette deux t à abatage, ou qu'on n'en mette qu'un
à abattre.
— HIST. XIII" s. Et si a li cuens [comte] à l'aba-
taige des pourceaux soixante dix sols par an, nu
CANGE, abatere.
— ÉTYM. Abattre.
f ABATANT (a-ba-tan), s. m. || i"Pièce du métier
à bas qui fait descendre les platines à plomb. || 2° Par-
tie du comptoir d'un marchand qu'on lève et qu'on
abaisse.
ABÂTARDI, IE (a-bâ-tar-di, die), part, passe.
Fiantes abâtardies. Ames abâtardies. Restes abâ-
tardis d'une nation puissante. Jamais on n'a vu vo-
tre empire si lâche, si abâtardi, si indigne des an-
ciens Romains, EÉN. t. xix, p. 4 80.
ABÂTARDIR (a-bà-tar-dir : quelques-uns disent
a-ba-tar-dir par un a bref ; mais la-plupart disent
bâ comme dans bâtard), v. a. \\ 1°Faire dégénérer,
au propre et au figuré. La mauvaise culture abâ-
tardit les plantes. Ils ne voyaient là que des moyens
d'abâtardir les courages. |[ 2° S'abâtardir, v. réfl.
Dégénérer. Les arbres fruitiers' s'abâtardissent si on
ne les soigne constamment. S'abâtardir dans l'oisi-
veté. La pureté de la doctrine était abâtardie par les
Vaudois, BOSS. Yar. xi.
— HIST. XII° s. Com nostre lois est hui abastar-
die, Ronc. p. U6. || xinc s. Bien est France abas-
tardie, Seigneur baron, entendez, Quant femme
[la reine Blanche] l'a en baillie, Et tele comme sa-
vez, HUE DE LA PERTE, Rom. p. -(88. ||xvi° s. Ceste
arrogance grecque, admiratrice seulement de ses
inventions, n'avoit loi ni privilège de légitimer
ainsi sa nation, et abastardir les autres, DO BEL-
ABA
LAY, 1,4, recto. La peur descouvre un coeur abas-
tardi, m. iv, 6, vsrso. Sitost qu'on se détourne de
la parole, l'oraison est quant et quant abastardie,
CALV. Inst. 704. Ils se sont abastardis en dégéné-
rant de leurs pères, m. ib. 747.Ceux qui seront con-
vaincus de s'estre abastardis de leur origine, m. ib.
838.
— ÉTYM. À et bâtard; provenç. abastardir; anc.
espagn. abastardar..
ABÂTARDISSEMENT (a-bâ-tar-di-s'-man), s. m.
Dégénération au propre et au figuré. L'abâtardis-
sement des arbres fruitiers, des esprits.
— REM. Des grammairiens ont désiré que l'Aca-
démie supprimât l'accent circonflexe. Il est de fait
que certains prononcent abâtardissement, a bref,
au lieu de a long ; mais la plupart suivent dans ce
mot la prononciation de bâtard où l'a est long.
L'accent circonflexe qui indique ici et Fétymologie
et la prononciation doit donc être conservé.
— HIST. xvi 8 s. De ceux là, y en a aucuns qui se
trompent eux mesmes ; et les autres sont trompés
par î'abastardissement des coustumes, LANOUE, -H 7:
La-trop grande et indocte multitude des escrivains
qui de jour en jour s'eleve en France, au grand des-
honneur et- abastardissement de nostre langue, DU
BEL. m, 2, recto.
— ËTYM. Abâtardir.
ABATÉE (a-ba-tée), i. f. Terme de marine. Mou-
vement par lequel un navire, obéissant au vent, à
la lame, à la marée, tourne sur une verticale qui
passerait par son centre de gravité, et écarte la proue
de la ligne du _ vent. Le mouvement par lequel le
navire revient de l'abatée à la ligne du vent se dit
auloffée , LEGOARANT. L'abatée est involontaire ; l'au-
loffée est volontaire.
—REM. L'Académie ne met qu'un (; mais il en fau-
drait deux , à moins qu'on n'en retranche un dans
abattre; faire autrement, c'est multiplier inutilement
les exceptions et les difficultés de l'orthographe.
— ËTYM. Abattre.
t ABATELLËMENT (a-ba-tè-le-man), s. m. Terme
de commerce du Levant. Sentence portant interdic-
tion contre ceux qui désavouent leurs marchés, ou
qui refusent de payer leurs dettes, Acad. -1762.
t ABAT-FAIM (a-ba-fin), s. m. au plur. des abat-
faim. Terme de cuisine. Pièce de résistance qu'on
sert la première sur table.
— ÉTYM. Abattre et faim.
f ABAT-FOIN (a-ba-fom), s. m. au plur. des abat-
foin. Terme d'économie rurale. Ouverture pratiquée
dans un grenier au-dessus de l'écurie ou de Tétable
et par laquelle on jette le foin ou la paille.
— ÉTYM. Abattre et foin.
ABATIS (a-ba-ti), s. m. Il faudrait écrire abattis ou
écrire àbatre. || 1° Amas de choses abattues. Abatis
d'arbres. Faire un abatis de'bois. Embarrasser la
plaine par de larges abatis d'arbres. || 2° En termes
de chasse, faire un grand abatis de gibier. ||3° Au
figuré. X la guinguette instruisant ces recrues,
D'obscurs lauriers j'ai fait large abatis, BÊR. in-8.
|| 4° Terme de chasse, petit chemin que se font les
jeunes loups en allant et venant au lieu où ils sont
nourris. || 5° Terme de cuisine, les pattes et la tête,
le cou et les ailerons d'une volaille. || 6° Terme de
boucherie. Peau, graisse et tripes des bêtes tuées
par les bouchers.
— HIST. xne s. Dedans la maistre porte fut grans
l'abateïs, Ch. d'Antio. vi, 93.
— ÉTYM. Abattre. L'ancien mot est abateïs, ve-
nant d'une forme du bas-latin : abateticius, dérivé du
verbe abatlere.
ABAT-JOUR (a-ba-jour), a. m. au plur. des abat-
jour. || 1° Sorte de fenêtre dont le plafond et l'appui
sont inclinés en biseau de dehors en dedans , afin
que le jour qui vient d'en haut se communique plus
verticalement dans le lieu où elle estpratiquée.
|| 2° Cadre ou réflecteur en métal ou en papier que
l'on place sur les lampes pour en rabattre la lu-
mière. || 3° Volet plein ou à claire-voie, toile plus-
ou moins serrée, que l'on place devant les ouver-
tures des habitations pour arrêter les rayons so-
laires et les insectes.
— ÉTYM. A battre et jour.
f ABAT-SONS (a-ba-son),s. m. Se dit des lames de
bois recouvertes de plomb ou d'ardoises qui garan-
tissent les beffrois de la pluie et renvoient le son
vers le sol. Au plur. des abat-sons.
f ABATTABLE(a-ba-ta-bl'), adj. Qu'on peut abat-
tre. Ces chevaux sont abattables.
ABATTEMENT (a-ba-te-man), s. ro..|| i" Action
d'abattre ; état de ce qui est abattu. Être dans l'abat-
tement. Relever quelqu'un de l'abattement. Un
douloureux abattement de coeur. L'abattement pro-
ABA
fond de son âme. L'abattement du désespoir. L'abat-
tement du parti vaincu était extrême. Des langueurs
et des abattements. Il ne supporte pas la chaleur;
elle le jette dans des abattements auxquels il ne
peut résister. On a honte dé sa faiblesse passée et
de l'abattement où l'on est tombé, BOURDAL. Pens.
t. H, p. 24. Pourquoi ces abattements et ces désolations
où vous tombez? m. ib. p. 366. Et cet abattement que
lui cause la peste, CORN. QEd. v, -I. À cet abatte-
mentque vous laissez paraître,J'ai, s'il faut l'avouer,
peine à vous reconnaître, LEMERC. Fréd. et Br. i, 2.
Sans tristesse, sans abattement, SËVIG. 388. Il est
des jours d'ennui, d'abattement extrême, Où l'homme
le plus ferme est à charge à lui-même, DDGIS, .
Macb. m, 3. || 2° Terme de médecine. L'abattement
exprime une lésion fonctionnelle dont les conditions
organiques nous échappent et qui a pour symptôme
une diminution notable et soudaine des phénomènes
vitaux dépendant de l'action nerveuse, du mouve-
ment, des sensations, de l'entendement, des affec-
tions, des instincts.
— ÉTYM. Abattre; provenç. abatemen, abatamen;
cat. abatiment; espagn. abatimiento ; ital. abbati-
mento.
ABATTEUR (a-ba-teur), s. m. Celui qui abat. Ce
bûcheron est un grand abatteur de bois. Vous êtes,
je vois bien, grand abatteur de quilles , RÉGNIER,
Sat. il. Cette locution se dit d'un homme qui fait
beaucoup de besogne, et souvent, par ironie, d'un
homme qui se vante de prouesses qu'il n'a pas
faites.
— HIST. XVe s. Et plus de cent mille choses que
ces abatteùrs de femmes savent tout courant et par
coeur, L. xi, Nouv. 22.
— ÉTYM. Abattre; Berry, abateux d'ouvrage.
ABATTOIR (a-ba-toir), s. m. Lieu destiné à l'aba-
tage des animaux, tels que boeufs, veaux, mou-
tons, etc. qui servent à la nourriture de l'homme.
• Les abattoirs sont placés hors.des mûrs d'enceinte
des villes.
ABATTRE (a-ba-tr'),u. a. || 1° Jeter.à terre d'une
façon quelconque. Abattre un cheval, un cavalier.
Abattre des oUves, des noix. Abattre un arbre.
Abattre une maison. Il lui abattit une main d'un
coup de sabre. Abattre la tête. Il l'abattit d'un coup
de fusil. Ce chasseur abat bien du gibier. Puisque
l'arbre est si près de sa chute et que le coup qui doit
l'abattre va bientôt partir et le renverser.... BOURD.
Pens. t.m,p.72. C'est ainsi qu'il-abat de leur trôneles
potentats qui se confiaient en leur pouvoir, m. ib.
p. ) 43. Pour le faire tomber, j'abattrai son appui, CORN.
Kod. v, 1. Il a de votre sceptre abattu le soutien,
m. Cid, 11, 9. Et j'abattrai d'un coup sa tête et son
orgueil, ID. Hér. m, 3. Les livres sur Evrard fon-
dent comme la grêle Qui, dans un grand jardin,
à coups impétueux, Abat l'honneur naissant des ra-
meaux fructueux, BOIL, Lutr. v. Sous le glaive étran-
ger j'ai vu tout abattu, VOLT. Orphel. 1,2. Chacun se
disputait la gloire de l'abattre , RAC. Andr. v, 3.
.... mais, lorsque tu m^abats, Je me relève encor
pour insulter ton bras, LAMART. Jonath. 330.
Comme la pluie abat et fait languir le soir une fleur
qui était le matin , pendant la naissance de l'au-
rore, la gloire et l'ornement des vertes campagnes,
FÉN. Tél. xxi..Il 2" Fig. Abattre la puissance ro-
maine. Il résolut d'abattre celui qui l'avait élevé.
Dieu abat les puissants. Ce combat avait abattu les
forces des ennemis. L'orgueil des Chaldéens est
abattu, BOSS. Hist.n, i. Le peuple romain, ayant
abattu les Gaulois et les Africains, ne voit plus
rien à craindre et combat dorénavant sans péril, ID.
ib. 1, 8. Les victoires de Léonce avaient abattu
les Sarrasins et rétabli la gloire de l'empire en
Orient, ID. ib. 1, \\. || 3° Laisser tomber, abaisser.
Abattre sa robe. Il abattit sa toge. || 4° Faire retom-
ber. Abattre la poussière. Abattre les bouillons d'un
liquide en ébullition. || 5° Oter les forces du corps
ou de l'âme, faire tomber. Abattre les forces d'un
malade. La moindre fièvre l'abat. Abattre le courage.
La peur nous abat. Le sage ne se laisse pas abattie
par le malheur. Abattre l'audace, l'insolence; La
pluie, dit-on, abat le vent. Me laissant abattre à la
plus légère infirmité qni m'arrive, BOURD. Pens. t. n,
p. 406. On lui en cache une partie, afin de ne lepaj
étonner dès l'entrée de la carrière et de ne M pas
abattre le coeur, ID. ib. 1.1, p. 89.Elle est tellement
abattue de la perte de M. de la Rocheioucault,
SËV. 42-1. Ses malheurs n'avaient point abattu s&
fierté, RAC. Ath. n, 5 tu ne prétends pas qu'il
[le destin] m'abatte le coeur Jusqu'à te rendre hom-
mage et te nommer seigntur, CORN. Mort de Pom-
pée, m, 4. Abattons sa superbe avec sa liberté, ID.
ib. 1, 4. Et du premier revers 'a fortune l'abat, m.
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