Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
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Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
676
COM
ital. combustione ; du latin combustionem (voy. COM-
BURANT ).
" f COME (to-m'), s. m. Synonyme de comité.
— ÊTYM. Voy. COMITÉ, dont corne est une forme
plus régulière.
f COMÉDIATETJB. (ko-nié-di-a-teur), s. m. Celui
qui est médiateur dans une affaire de concert avec
une ou plusieurs personnes.
— ÉTYM. Co, et médiateur.
COMÉDIE (ko-mé-die), s. f. || 1° Pièce de théâtre
qui est la représentation, en action, des caractères
et des moeurs des hommes, et d'incidents ridicules,
plaisants ou intéressants. Voici une comédie dont
on a fait beaucoup de bruit, qui a été longtemps
persécutée; et les gens qu'elle joue ont bien fait voir
qu'ils étaient plus puissants en Francs que tous ceux
que j'ai joués jusqu'ici, MOL. Tart. Préf. Je dis que
le grand art est de plaire et que, cette comédie ayant
plu à ceux pour qui elle est faite, je trouve que c'est
assez pour elle, et qu'elle doit peu se soucier du reste,
MOL. Critique, 7. Moquons-nous de cette chicane où
ils veulent assujettir le goût du public, et ne con-
sultons dans une comédie que l'effet qu'elle fait sur
nous, m. ib. 1. 11 est très-assuré, sire, qu'il ne faut
plus que je songe à faire des comédies, si les tar-
tuffes ont l'avantage; qu'ils prendront droit par
là de me persécuter plus que jamais, et voudront
trouver à redire aux choses les plus innocentes qui
pourront sortir de ma plume, MOL. Tart. 2° placet.
j| Personnage de comédie, personnage qui n'aque
l'apparence de l'autorité, du crédit. Je doutais qu'il
put être une âme assez hardie Pour ériger Carlos en
roi de comédie, CORN. D. San. iv, 2. || 2° Chez les
Grecs, la comédie ancienne, celle où l'on mettait
sur la scène les citoyens mêmes d'Athènes avec leurs
noms; la comédie moyenne, celle où on les y met-
tait sans les nommer ; la comédie nouvelle, celle où
l'on ne mit pins que des personnages d'imagination.
Des succès fortunés du spectacle tragique Dans
Athènes naquit la comédie antique, BOIL. Art p. m.
Le théâtre perdit son antique fureur; La comédie
apprit à rire sans aigreur, m. ib. || Comédie latine,
celle que les Romains imitèrent de la comédie grec-
que, et surtout de la comédie nouvelle. Ils distin-
guaient la comédie palliata, où les personnages
étaiont grecs, ou revêtus du pallium; la comédie
togata, oïl ils étaient revêtus de la toge, c'est-à-dire
romains; la comédie prxtexlata, où les personnages
étaient romains, mais des hautes familles; et la co-
médie tabernaria, où l'on faisait agir et parler les ha-
bitués des tavernes. || Comédie française, la comédie
illustrée par Molière, Regnard et leurs successeurs,
produit d'un art beaucoup plus développé. || Comédie
historique, celle oùuntraitd'histoire, un événement
historique est représenté. || Comédie héroïque, celle
où les personnages appartiennent à un ordre supé-
rieur , rois, princes, etc. Tel est le Don Sanche d'A-
ragon de Corneille. || Comédie pastorale, celle dont
l'action se passe entre des bergers. || Comédie de
ballet, comédie mêlée de ballets. j| Comédie de
genre, comédie comparée aux tableaux de genre et
où l'on représente quelque scène d'intérieur. |] Co-
médie féerie, celle où l'on fait intervenir des fées,
des génies, des enchanteurs et autres personnages
de ce genre, et qui permet, au moyen de machines,
d'exécuter des changements à vue de décors ou de
costumes. On l'appelait autrefois comédie à machi-
nes. || Comédie à couplets ou à ariettes, ou mêlée
de couplets, c'est ce qu'on appelle plus souvent
comédie-vaudeville, ou, par abréviation, vaudeville;
c'est une comédie dans laquelle on intercale des
couplets, uniquement à cause de l'agrément du
ohant. || Comédie italienne ; c'est au fond la même
chose que nos anciennes soties : c'est la représenta-
tion d'une action qui se passe entre des personna-
ges de convention qui représentent par une sorte
d'assimilation comprise de tout le monde les mem-
bres de la société réelle: Ces personnages sont sur-
tout le père Cassandre, vieux bourgeois ou maître
de maison ridicule et trompé; Colombine ou Isa-
belle., sa fille; Arlequin, l'amoureux de Colombine;
Paillasse, le valet fainéant et gourmand; Gilles, le
beauLéandre, le fat ou le petit-maltre ridicule, etc.
|| Comédie de caractère, celle qui a pour objet le dé-
veloppement d'un caractère. Comédie de moeurs,
celle qui offre la peinture des moeurs. Comédie d'in-
trigue, celle qui, par la multiplicité des incidents,
a pour but d'intéresser et d'amuser. Comédie anec-
dotique, celle dont le fond est une anecdote. Comédie
épisodique, plus souvent nommée comédie à tiroirs.
celle dont les scènes ont peu de liaison entra elles!
|| Comédie larmoyante, celle où, pour intéresser le
ipectateurj on cherche les situations touchantes et
COM
tristes, comme dans Mélanide de La Chaussée. La
comédie larmoyante était fort estimée dans le siècle
dernier. La comédie larmoyante qui, à la honte de
la nation, a succédé au seul vrai genre comique,
porté à sa perfection par l'inimitable Molière, VOLT.
tetl. Somarohof, 26 février l 709. || La haute comé-
die, celle qui se propose particulièrement la peinture
des moeurs et des caractères et qui n'emploie que
des personnages delà meilleure compagnie, comme
le Misanthrope. || Figurément. Ceci est de la haute
comédie, se dit de quelque tromperie, de quelque
dissimulation bien menée ou très-effrontée. || 3° Re-
présentation d'une pièce. Il joue très-bien la comédie.
Et j'ai maudit cent fois cette innocente envie, Qui
m'a pris, à dîner, de voir la comédie, MOL. Fdch. i,
1. Ainsi, quand Richelieu revenait deMahon, Par-
tout sur son passage il eut la comédie, VOLT. 'Les
trois manières. || 4" Théâtre, lieu où jouent les co-
médiens. Il est allé à la comédie voir le Cinna de
Corneille, le Tartuffe de Molière. La duchesse était
à la comédie avec sa soeur, HAMILT. Gramm. 10.
|| Comédie-Française, le Théâtre-Français à Paris.
Je ne connais pas Mlle Dubois; je ne savais pas même
quelle sorte d'emploi elle avait à la Comédie, VOLT.
Lelt. Richelieu, 16 mars, 17G7. || Portier de comédie,
s'est dit autrefois de celui qui se tenait à la porte
du théâtre pour recevoir l'argent. || Fig. Celui qui
n'ouvre pas la porte sans se faire payer. J'étais un
franc portier de comédie, RAC. Plaid, i, 4. || 5° La
troupe des comédiens d'un même théâtre. Toute la
comédie parait dans la cérémonie du Malade ima-
ginaire. || 6° L'art de composer des comédies. La co-
médie a été portée par Molière à ure très-grande
perfection. Que la comédie était, comme beaucoup
d'autres choses, fort en décadence, VOLT. Lett. d'Ar-
genlal, 4 janvier 1767. Aussi, madame, n'ai-je rien
dît qui aille àvous; etmes paroles, comme les satires
de la comédie, demeurent dans la thèse générale,
MOL. Critique, 7. La tragédie, sans doute, est quelque
chose de beau quand elle est bien touchée; mais la
comédie a ses charmes, et je tiens que l'une n'est
pas moins difficile que l'autre, m. ib. 7. Le de-
voir de la comédie étant de corriger les hommes
en les divertissant, MOL Tart. l" placet au roi. Je
ne puis pas nier qu'il n'y ait eu des Pères de l'Église
qui ont condamné la comédie ; mais on ne peut pas
me nier aussi qu'il n'y en ait eu quelques-uns qui
l'ont traitée un peu plus doucement, ID. Tart. Préf.
Si l'emploi de la comédie est de corriger les vices,
je ne vois pas par quelle raison il y en aura de pri-
vilégiés,-ID. Tart. Préface. Il ne serait pas difficile
de leur faire voir que la comédie, chez les anciens,
a pris son origine ds la religion et faisait partie de
leurs mystères; que les Espagnols nos voisins ne cé-
lèbrent guère de fête où ia comédie ne soit mêlée;
et que, mÊme parmi nous, elle doit sa naissance
aux soins d'une confrérie à qui appartient encore
aujourd'hui l'hôtel de Bourgogne, ID. ib. L'aimable
comédie, avec lui [à la mort de Molière] terras-
sée, En vain d'un coup si rude espéra revenir, Et
sur ses brodequins ne put plus se tenir, BOIL. Ép.
vit. || 7° Fait qui excite le rire. C'était une vraie
comédie de voir la dispute de ces deux hommes.
|| Donner la comédie, faire ou dire des choses qui
sont comme une comédie pour ceux qui les voient ou
les entendent. Je vous dirai tout franc, que celte ma-
ladie, Partout où vous allez, donne la comédie, MOL.
ttis.i, l. Ildisaitau parterre:ris donc, parterre; ce
fut une seconde comédie que le chagrin de notre
ami, il la donna en galant homme à toute l'assem-
blée, MOL. Critique, *. || Donner la comédie au pu-
blic, tenir une conduite scandaleuse qui attire l'at-
tention. || 8° Feinte. Se donner dans l'église la co-
médie de son propre enterrement, VOLT. Moeurs, 126.
Le coeur se donne la comédie en lui-même, BOSS.
Parole de Dieu, 3. Oh! que, pour la punir de cette
comédie, Ne lui vois-je une viaie et longue mala-
die! BOIL. Sat. x. || Jouer la comédie, affecter des
sentiments qu'on n'a pas. Je ne crois point qu'ils
puissent jouer longtemps la comédie, SËV. 683. Cela
nous fit voir qu'on joue longtemps la comédie, ID.
149, || 9- La Divine-Comédie, titre du poème dans
lequel Dante a décrit l'enfer, le purgatoire et le pa-
radis. || Proverbes. C'est le secret de la comédie,
c'est-à-dire cela est su de tout le monde, comme les
secrets des personnes de la comédie qui sont sus du
public. Cela [les réunions chez Monseigneur] ne dura
pas longtemps sans devenir le secret de la comédie,
ST-SIM. 173, 62.
— HIST. xiv« s. Et ce peut assez apparoir par les
comédies des anciens et par celles que l'en faitàpre-
sent, ORESME, Eth. 139. || xvr s. En ces comédies,
il y a plusieurs paroles dites de luy, les unes à bon
COM
escient, les autres en jeu et avec risée, AMÏOT,
Pér'icl. 4 3.
— ÉTYM. Provenç et espagn. comedia; ital. com-
media; du latin comoedia; de xo[U»>5ia, de xù(ioi;
(voy. COMIQUE), etwBïi, chant (voy. ODE).
COMÉDIEN, IENNE (ko-mé-diin, diè-n') ,s. m. et f.
|| 1° Celui, celle dont la profession est de jouer la co-
médie sur un théâtre. Un misérable libraire de Paris
a imprimé mes pièces de la façon détestable dont les
comédiens les jouent, VOLT. Lett. d'Argenlal, 19 déc.
1765. Je conclus donc qu'il faut faire imprimer sa
drogue ; ensuite les comédiens donnent notre orvié-
tan sur leur échafaud, s'ils le veulent, ID. Lett. Cha-
banon, 22 déc. 1766. C'est en quoi vous faites mieux
voir que vous êtes une excellente comédienne, de bien
représenter un personnage qui est si contraire à votre
humeur, MOL. Impromptu, l. J'avais songé une
comédie où il y aurait eu un poète qui serait venu
pour offrir une pièce à une troupe de comédiens
nouvellement arrivés de campagne, ID. ib. l. Si j'é-
tais à la place de vous autres comédiens, j'aimerais
mieux tirer la langue d'un pied de long que de re-
présenter de pareilles sottises, REGNARD, Crit. du
Lég. 2. || Les comédiens français, les comédiens
du Théâtre-Français. || Les comédifms ordinaires de
S. M., les comédiens du Théâtre-Français. || Comé-
diens de campagne, ou ambulants, comédiens qui
vont de ville en ville donner des représentations.
|| 2° Fig. Celui, celle qui feint des sentiments qu'il,
qu'elle n'a pas. Quelque grand comédien qu'il fût [le
duc de Gesvres], il ne put cacher sa rage, ST-SIM.
36, 156. Quand la meurtrière de Marie Stuart parlait
de la crainte de Dieu, cette reine faisait la comé-
dienne, VOLT. Moeurs, 174. Avec son ton radouci, sa
face minaudière, je le. crois un grand comédien,
LESAGE, Turcar. i, 1.1| $°Adj. Feint, affecté. Il faut
empêcher les enfants de contrefaire les gens ridi-
cules ; car ces manières moqueuses et comédiennes
ont quelque chose de bas et de contraire aux senti-
ments honnêtes, FÉN. XVII, 18.
— ÊTYM. Comédie; espagn. comediante; ital.
commediante.
t COMÉDON (ko-mé-don), s. m. Terme de mé-
decine. Nom de petits cylindres vermiformes qu'on
fait sortir de la peau du nez, de celle des joues et du
front, et qui proviennent des follicules pileux.
— ÉTYM. Lat. comedo, mangeur, parce qu'on
croyait qu'il y avait érosion.
t COME PRIMA (ko-mé.pri-ma), COME SOPRA
(ko-mé so-pra), loc. adv. Termes de musique. Comme
ci-dessus ; ce qui indique qu'on doit répéter un pas-
sage qu'on a déjà vu.
— ÉTYM. Ital.corne, comme, et prima, première
(voy. PREMIER), sous-entendu voila, fois, ou corne,
comme, sopra, ci-dessus (voy. SUR, prép.).
t COMESTIBILITÉ (ko-mè-sti-bi-li-té), s. f. Qua-
lité de ce qui est comestible.
— ÉTYM. Comestible.
COMESTIBLE (ko-mè-sti-bl'), adj. ||i°Qui peut
être mangé ; qui est bon à manger. Les champignons et
les mousses, dont quelques espèces sont comestibles,'
BERN. DE ST-P. Harm. i. Tabl. génér. Je "rencontrais
toujours quelque plante comestible qui avait survécu
à la ruine des cultivateurs, ID. Ch. Ind. || 2°S. m.
Un bon comestible. Une boutique de comestibles.
— HIST. xvi" s. Comestible, NICOT.
— ÉTYM. Espagn. comestible; ital. lommeslibile,
du latin comeslibilis, de cum, avec, et es, radical
du verbe edere, esse, manger.
t COMÉTAIRE (ko-mé-tê-r"), adj. Qui a rapport
aux comètes. Les hypothèses cométaires. Densité
cométaire, densité des comètes. La matière amenée
à l'état de densité cométaire. Quelques astronomes
prétendent que les noyaux cométaires, ceux-là même
qui, par la vivacité de leur lumière, ressemblent
le plus aux planètes, jouissent d'une oomplète dia-
phanéité; que les comètes, en un mot, sont de sim-
ples amas de vapeurs, ARAGO, Annuaire, 1832, des
comètes, p. 220.
— ÉTYM. Comète.
COMÈTE (ko-mè-f), s. f. Terme d'astronomie.
|| 1° Astre qui porte une chevelure lumineuse, qui
est constitué par une matière excessivement rare
et qui décrit autour du soleil des orbes extrême-
ment allongés. Les comètes, que l'on a regardées
pendant longtemps comme des météores, sont des
astres semblables aux planètes : leurs mouvements,
leurs retours sont réglés suivant les mêmes lois que
les mouvements planétaires, LAPL. Exp. il, 6. Le
sentiment de ceux qui croient les comètes des corps
éternels, aussi bien que les planètes, avait été atta-
qué par M. Montanari, sur ce fondement que cette
dernière comète, qui avait disparu à la fin de
COM
ital. combustione ; du latin combustionem (voy. COM-
BURANT ).
" f COME (to-m'), s. m. Synonyme de comité.
— ÊTYM. Voy. COMITÉ, dont corne est une forme
plus régulière.
f COMÉDIATETJB. (ko-nié-di-a-teur), s. m. Celui
qui est médiateur dans une affaire de concert avec
une ou plusieurs personnes.
— ÉTYM. Co, et médiateur.
COMÉDIE (ko-mé-die), s. f. || 1° Pièce de théâtre
qui est la représentation, en action, des caractères
et des moeurs des hommes, et d'incidents ridicules,
plaisants ou intéressants. Voici une comédie dont
on a fait beaucoup de bruit, qui a été longtemps
persécutée; et les gens qu'elle joue ont bien fait voir
qu'ils étaient plus puissants en Francs que tous ceux
que j'ai joués jusqu'ici, MOL. Tart. Préf. Je dis que
le grand art est de plaire et que, cette comédie ayant
plu à ceux pour qui elle est faite, je trouve que c'est
assez pour elle, et qu'elle doit peu se soucier du reste,
MOL. Critique, 7. Moquons-nous de cette chicane où
ils veulent assujettir le goût du public, et ne con-
sultons dans une comédie que l'effet qu'elle fait sur
nous, m. ib. 1. 11 est très-assuré, sire, qu'il ne faut
plus que je songe à faire des comédies, si les tar-
tuffes ont l'avantage; qu'ils prendront droit par
là de me persécuter plus que jamais, et voudront
trouver à redire aux choses les plus innocentes qui
pourront sortir de ma plume, MOL. Tart. 2° placet.
j| Personnage de comédie, personnage qui n'aque
l'apparence de l'autorité, du crédit. Je doutais qu'il
put être une âme assez hardie Pour ériger Carlos en
roi de comédie, CORN. D. San. iv, 2. || 2° Chez les
Grecs, la comédie ancienne, celle où l'on mettait
sur la scène les citoyens mêmes d'Athènes avec leurs
noms; la comédie moyenne, celle où on les y met-
tait sans les nommer ; la comédie nouvelle, celle où
l'on ne mit pins que des personnages d'imagination.
Des succès fortunés du spectacle tragique Dans
Athènes naquit la comédie antique, BOIL. Art p. m.
Le théâtre perdit son antique fureur; La comédie
apprit à rire sans aigreur, m. ib. || Comédie latine,
celle que les Romains imitèrent de la comédie grec-
que, et surtout de la comédie nouvelle. Ils distin-
guaient la comédie palliata, où les personnages
étaiont grecs, ou revêtus du pallium; la comédie
togata, oïl ils étaient revêtus de la toge, c'est-à-dire
romains; la comédie prxtexlata, où les personnages
étaient romains, mais des hautes familles; et la co-
médie tabernaria, où l'on faisait agir et parler les ha-
bitués des tavernes. || Comédie française, la comédie
illustrée par Molière, Regnard et leurs successeurs,
produit d'un art beaucoup plus développé. || Comédie
historique, celle oùuntraitd'histoire, un événement
historique est représenté. || Comédie héroïque, celle
où les personnages appartiennent à un ordre supé-
rieur , rois, princes, etc. Tel est le Don Sanche d'A-
ragon de Corneille. || Comédie pastorale, celle dont
l'action se passe entre des bergers. || Comédie de
ballet, comédie mêlée de ballets. j| Comédie de
genre, comédie comparée aux tableaux de genre et
où l'on représente quelque scène d'intérieur. |] Co-
médie féerie, celle où l'on fait intervenir des fées,
des génies, des enchanteurs et autres personnages
de ce genre, et qui permet, au moyen de machines,
d'exécuter des changements à vue de décors ou de
costumes. On l'appelait autrefois comédie à machi-
nes. || Comédie à couplets ou à ariettes, ou mêlée
de couplets, c'est ce qu'on appelle plus souvent
comédie-vaudeville, ou, par abréviation, vaudeville;
c'est une comédie dans laquelle on intercale des
couplets, uniquement à cause de l'agrément du
ohant. || Comédie italienne ; c'est au fond la même
chose que nos anciennes soties : c'est la représenta-
tion d'une action qui se passe entre des personna-
ges de convention qui représentent par une sorte
d'assimilation comprise de tout le monde les mem-
bres de la société réelle: Ces personnages sont sur-
tout le père Cassandre, vieux bourgeois ou maître
de maison ridicule et trompé; Colombine ou Isa-
belle., sa fille; Arlequin, l'amoureux de Colombine;
Paillasse, le valet fainéant et gourmand; Gilles, le
beauLéandre, le fat ou le petit-maltre ridicule, etc.
|| Comédie de caractère, celle qui a pour objet le dé-
veloppement d'un caractère. Comédie de moeurs,
celle qui offre la peinture des moeurs. Comédie d'in-
trigue, celle qui, par la multiplicité des incidents,
a pour but d'intéresser et d'amuser. Comédie anec-
dotique, celle dont le fond est une anecdote. Comédie
épisodique, plus souvent nommée comédie à tiroirs.
celle dont les scènes ont peu de liaison entra elles!
|| Comédie larmoyante, celle où, pour intéresser le
ipectateurj on cherche les situations touchantes et
COM
tristes, comme dans Mélanide de La Chaussée. La
comédie larmoyante était fort estimée dans le siècle
dernier. La comédie larmoyante qui, à la honte de
la nation, a succédé au seul vrai genre comique,
porté à sa perfection par l'inimitable Molière, VOLT.
tetl. Somarohof, 26 février l 709. || La haute comé-
die, celle qui se propose particulièrement la peinture
des moeurs et des caractères et qui n'emploie que
des personnages delà meilleure compagnie, comme
le Misanthrope. || Figurément. Ceci est de la haute
comédie, se dit de quelque tromperie, de quelque
dissimulation bien menée ou très-effrontée. || 3° Re-
présentation d'une pièce. Il joue très-bien la comédie.
Et j'ai maudit cent fois cette innocente envie, Qui
m'a pris, à dîner, de voir la comédie, MOL. Fdch. i,
1. Ainsi, quand Richelieu revenait deMahon, Par-
tout sur son passage il eut la comédie, VOLT. 'Les
trois manières. || 4" Théâtre, lieu où jouent les co-
médiens. Il est allé à la comédie voir le Cinna de
Corneille, le Tartuffe de Molière. La duchesse était
à la comédie avec sa soeur, HAMILT. Gramm. 10.
|| Comédie-Française, le Théâtre-Français à Paris.
Je ne connais pas Mlle Dubois; je ne savais pas même
quelle sorte d'emploi elle avait à la Comédie, VOLT.
Lelt. Richelieu, 16 mars, 17G7. || Portier de comédie,
s'est dit autrefois de celui qui se tenait à la porte
du théâtre pour recevoir l'argent. || Fig. Celui qui
n'ouvre pas la porte sans se faire payer. J'étais un
franc portier de comédie, RAC. Plaid, i, 4. || 5° La
troupe des comédiens d'un même théâtre. Toute la
comédie parait dans la cérémonie du Malade ima-
ginaire. || 6° L'art de composer des comédies. La co-
médie a été portée par Molière à ure très-grande
perfection. Que la comédie était, comme beaucoup
d'autres choses, fort en décadence, VOLT. Lett. d'Ar-
genlal, 4 janvier 1767. Aussi, madame, n'ai-je rien
dît qui aille àvous; etmes paroles, comme les satires
de la comédie, demeurent dans la thèse générale,
MOL. Critique, 7. La tragédie, sans doute, est quelque
chose de beau quand elle est bien touchée; mais la
comédie a ses charmes, et je tiens que l'une n'est
pas moins difficile que l'autre, m. ib. 7. Le de-
voir de la comédie étant de corriger les hommes
en les divertissant, MOL Tart. l" placet au roi. Je
ne puis pas nier qu'il n'y ait eu des Pères de l'Église
qui ont condamné la comédie ; mais on ne peut pas
me nier aussi qu'il n'y en ait eu quelques-uns qui
l'ont traitée un peu plus doucement, ID. Tart. Préf.
Si l'emploi de la comédie est de corriger les vices,
je ne vois pas par quelle raison il y en aura de pri-
vilégiés,-ID. Tart. Préface. Il ne serait pas difficile
de leur faire voir que la comédie, chez les anciens,
a pris son origine ds la religion et faisait partie de
leurs mystères; que les Espagnols nos voisins ne cé-
lèbrent guère de fête où ia comédie ne soit mêlée;
et que, mÊme parmi nous, elle doit sa naissance
aux soins d'une confrérie à qui appartient encore
aujourd'hui l'hôtel de Bourgogne, ID. ib. L'aimable
comédie, avec lui [à la mort de Molière] terras-
sée, En vain d'un coup si rude espéra revenir, Et
sur ses brodequins ne put plus se tenir, BOIL. Ép.
vit. || 7° Fait qui excite le rire. C'était une vraie
comédie de voir la dispute de ces deux hommes.
|| Donner la comédie, faire ou dire des choses qui
sont comme une comédie pour ceux qui les voient ou
les entendent. Je vous dirai tout franc, que celte ma-
ladie, Partout où vous allez, donne la comédie, MOL.
ttis.i, l. Ildisaitau parterre:ris donc, parterre; ce
fut une seconde comédie que le chagrin de notre
ami, il la donna en galant homme à toute l'assem-
blée, MOL. Critique, *. || Donner la comédie au pu-
blic, tenir une conduite scandaleuse qui attire l'at-
tention. || 8° Feinte. Se donner dans l'église la co-
médie de son propre enterrement, VOLT. Moeurs, 126.
Le coeur se donne la comédie en lui-même, BOSS.
Parole de Dieu, 3. Oh! que, pour la punir de cette
comédie, Ne lui vois-je une viaie et longue mala-
die! BOIL. Sat. x. || Jouer la comédie, affecter des
sentiments qu'on n'a pas. Je ne crois point qu'ils
puissent jouer longtemps la comédie, SËV. 683. Cela
nous fit voir qu'on joue longtemps la comédie, ID.
149, || 9- La Divine-Comédie, titre du poème dans
lequel Dante a décrit l'enfer, le purgatoire et le pa-
radis. || Proverbes. C'est le secret de la comédie,
c'est-à-dire cela est su de tout le monde, comme les
secrets des personnes de la comédie qui sont sus du
public. Cela [les réunions chez Monseigneur] ne dura
pas longtemps sans devenir le secret de la comédie,
ST-SIM. 173, 62.
— HIST. xiv« s. Et ce peut assez apparoir par les
comédies des anciens et par celles que l'en faitàpre-
sent, ORESME, Eth. 139. || xvr s. En ces comédies,
il y a plusieurs paroles dites de luy, les unes à bon
COM
escient, les autres en jeu et avec risée, AMÏOT,
Pér'icl. 4 3.
— ÉTYM. Provenç et espagn. comedia; ital. com-
media; du latin comoedia; de xo[U»>5ia, de xù(ioi;
(voy. COMIQUE), etwBïi, chant (voy. ODE).
COMÉDIEN, IENNE (ko-mé-diin, diè-n') ,s. m. et f.
|| 1° Celui, celle dont la profession est de jouer la co-
médie sur un théâtre. Un misérable libraire de Paris
a imprimé mes pièces de la façon détestable dont les
comédiens les jouent, VOLT. Lett. d'Argenlal, 19 déc.
1765. Je conclus donc qu'il faut faire imprimer sa
drogue ; ensuite les comédiens donnent notre orvié-
tan sur leur échafaud, s'ils le veulent, ID. Lett. Cha-
banon, 22 déc. 1766. C'est en quoi vous faites mieux
voir que vous êtes une excellente comédienne, de bien
représenter un personnage qui est si contraire à votre
humeur, MOL. Impromptu, l. J'avais songé une
comédie où il y aurait eu un poète qui serait venu
pour offrir une pièce à une troupe de comédiens
nouvellement arrivés de campagne, ID. ib. l. Si j'é-
tais à la place de vous autres comédiens, j'aimerais
mieux tirer la langue d'un pied de long que de re-
présenter de pareilles sottises, REGNARD, Crit. du
Lég. 2. || Les comédiens français, les comédiens
du Théâtre-Français. || Les comédifms ordinaires de
S. M., les comédiens du Théâtre-Français. || Comé-
diens de campagne, ou ambulants, comédiens qui
vont de ville en ville donner des représentations.
|| 2° Fig. Celui, celle qui feint des sentiments qu'il,
qu'elle n'a pas. Quelque grand comédien qu'il fût [le
duc de Gesvres], il ne put cacher sa rage, ST-SIM.
36, 156. Quand la meurtrière de Marie Stuart parlait
de la crainte de Dieu, cette reine faisait la comé-
dienne, VOLT. Moeurs, 174. Avec son ton radouci, sa
face minaudière, je le. crois un grand comédien,
LESAGE, Turcar. i, 1.1| $°Adj. Feint, affecté. Il faut
empêcher les enfants de contrefaire les gens ridi-
cules ; car ces manières moqueuses et comédiennes
ont quelque chose de bas et de contraire aux senti-
ments honnêtes, FÉN. XVII, 18.
— ÊTYM. Comédie; espagn. comediante; ital.
commediante.
t COMÉDON (ko-mé-don), s. m. Terme de mé-
decine. Nom de petits cylindres vermiformes qu'on
fait sortir de la peau du nez, de celle des joues et du
front, et qui proviennent des follicules pileux.
— ÉTYM. Lat. comedo, mangeur, parce qu'on
croyait qu'il y avait érosion.
t COME PRIMA (ko-mé.pri-ma), COME SOPRA
(ko-mé so-pra), loc. adv. Termes de musique. Comme
ci-dessus ; ce qui indique qu'on doit répéter un pas-
sage qu'on a déjà vu.
— ÉTYM. Ital.corne, comme, et prima, première
(voy. PREMIER), sous-entendu voila, fois, ou corne,
comme, sopra, ci-dessus (voy. SUR, prép.).
t COMESTIBILITÉ (ko-mè-sti-bi-li-té), s. f. Qua-
lité de ce qui est comestible.
— ÉTYM. Comestible.
COMESTIBLE (ko-mè-sti-bl'), adj. ||i°Qui peut
être mangé ; qui est bon à manger. Les champignons et
les mousses, dont quelques espèces sont comestibles,'
BERN. DE ST-P. Harm. i. Tabl. génér. Je "rencontrais
toujours quelque plante comestible qui avait survécu
à la ruine des cultivateurs, ID. Ch. Ind. || 2°S. m.
Un bon comestible. Une boutique de comestibles.
— HIST. xvi" s. Comestible, NICOT.
— ÉTYM. Espagn. comestible; ital. lommeslibile,
du latin comeslibilis, de cum, avec, et es, radical
du verbe edere, esse, manger.
t COMÉTAIRE (ko-mé-tê-r"), adj. Qui a rapport
aux comètes. Les hypothèses cométaires. Densité
cométaire, densité des comètes. La matière amenée
à l'état de densité cométaire. Quelques astronomes
prétendent que les noyaux cométaires, ceux-là même
qui, par la vivacité de leur lumière, ressemblent
le plus aux planètes, jouissent d'une oomplète dia-
phanéité; que les comètes, en un mot, sont de sim-
ples amas de vapeurs, ARAGO, Annuaire, 1832, des
comètes, p. 220.
— ÉTYM. Comète.
COMÈTE (ko-mè-f), s. f. Terme d'astronomie.
|| 1° Astre qui porte une chevelure lumineuse, qui
est constitué par une matière excessivement rare
et qui décrit autour du soleil des orbes extrême-
ment allongés. Les comètes, que l'on a regardées
pendant longtemps comme des météores, sont des
astres semblables aux planètes : leurs mouvements,
leurs retours sont réglés suivant les mêmes lois que
les mouvements planétaires, LAPL. Exp. il, 6. Le
sentiment de ceux qui croient les comètes des corps
éternels, aussi bien que les planètes, avait été atta-
qué par M. Montanari, sur ce fondement que cette
dernière comète, qui avait disparu à la fin de
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