622
CÏM
CIM
CIM
Elle pleura la mort de son époux dans le jeûne
et dans le cilice, MASS. Jeûne. Le moine secoua le
cilice et la haire, BOIL. Lutr. vi. 11 faut porter ta
croix, goûter de ton calice, Couvrir son front de
cendre et son corps d'un cilice, LA FONT. Captivité
de St Malc.
— ÉTYM. Provenç. cilici, cirici, selitz; espagn.
cilicio; ital. ciliccio ; de cilicium, étoffe de poil de
chèvre, de y.O.mov, étoffe ainsi nommée à cause
qu'elle se faisait avec du poil de chèvres de Cilicie.
CILIÉ, ÉE (si-li-é, ée), adj: Terme didactique.
Qui est garni de cils ou de poils rangés comme des
cils.
— ÉTYM. Ciliatus, de cilium. cil.
f CIL1FÈRE (si-li-rè-r'}, CILIGÈRE (si-li-jê-r') .adj.
Terme d'histoire naturelle. Qui porte des cils.
— ÉTYM. Cilium, et ferre ou genre, porter.
f CILIOBRANCHE (si-li-o-bran-ch'), adj. Terme
de zoologie. Qui a des branchies en forme de cils
(mollusques). || S. m. Les ciliobranches.
— ÉTYM. Cil, et branchie.
f C1L10GRADE (si-li-o-gra-d'), adj. Terme de
zoologie. Qui marche à l'aide de cils. || S. m. Les
ciliogrades, classe de faux zoophytes.
— ÉTYM. Cil, etgradi, marcher.
f CILIOLE (si-Ii-o-1'), s. m. Terme de botanique.
Petit cil.
— ÉTYM. Diminutif de cilium, cil.
CILLÉ, ÉE (si-!lé, liée, Il mouillées), part, passé.
||i° Garni de cils. Cheval cillé, cheval sur qui des
poils blancs se montrent vers l'arcade orbitaire.
|| 2° Fermé. Ouvre tes yeux cillés, et vois de queile
sorte D'ardeur précipité la rage te transporte, RÉ-
GNIER, Ép. i.
C1LLEMENT (si-He-man, Il mouillées, et non si-
ye-man), s. m. Action de ciller les yeux, les pau-
pières. Cillement d'yeux.
— ÉTYM. Ciller.
CILLER (si-llé, Il mouillées, et non si-yé), v.a.
|| 1° Faire toucher et séparer les cils des deux pau-
pières: 11 ne fait que ciller les yeux, les paupières.
|| Absolument, fermer les yeux pour une émotion,
une surprise, etc. X ce violent coup de tonnerre tout
le monde a cillé. ||Personne n'ose ciller devant lui,
se dit d'un homme impérieux devantlequel personne
n'ose rien se permettre. || 2° Terme de fauconnerie.
Coudre les cils ou les paupières d'un oiseau de proie.
|| 3°Ciller, v. n. Se ciller, v. ré/l. On dit qu'un che-
val commence à ciller ou à se ciller, lorsque des
poils blancs se montrent vers l'arcade orbitaire ou
les tempes : c'est un signe de vieillesse avancée.
— HIST. xivs. Le faucon ne doit point estre chillé
trop estroict, ne le fil de quoy il est chillié ne doit
estre trop délié, ny ne doit estre noué sur la teste,
ains doit estre tors, Modus, PLXXVHI. Il convient
que l'un tiengne i'esprevier par les esles du corps,
et l'autre le prent par le becq et le cillera [coudra
les paupières], Ménagier, m, s. || xvie s. En une
minute de temps, et moins qu'on ne mettroit à ciller
l'oeil, le son de la trompette pénétrera par tout,
CALVÎN, Instit. 804. Soustenir i'esclat des pompes
sans ciller les yeulx, MONT, I, 47t. 11 fault qu'il [le
philosophe] cille les yeulx au coup qui le menace,
il faut qu'il frémisse planté au bord d'un précipice,
comme un.enfant, nature ayant voulu se reserver
les légères marques de son autorité inexpugnable
à nostre raison et à la vertu sloïque, in. n, 20. Ca-
ton ne respondit rien, ains regarda seulement ces
estrangers au visage d'un regard fiché sans ciller,
AMYOT, Cat. d'Utiq. 3. Les serpents usent de fenoil,
et scillans les yeux en frottent les paupières pour
recouvrer la veuê, PARÉ, Animaux, (.
— ÉTYM. Cil; ciller c'est d'abord remuer les cils,
puis coudre les cils, et enfin avoir des cils blancs.
Ménage le tire de sigillare, sceller; mais ni le sens
ni la forme ne permettent cette étymologie.
CIMAISE (si-mê-z'), s. f. Voy. CYMAISE.
CIMBALAIRE(sin-ba-lê-r'),s. f. Voy. CYMBALAIRE.
CIME (si-m'), s. f. || i° Le haut pointu dW arbre,
d'une montagne, d'un clocher. Du Taurus escarpé
nous franchissons la cime, VOLT. Scythes, i, 3. Sem-
blable à ces hautes montagnes dont la cime, au-
dessus des nues et des tempêtes, trouve la sérénité
dans sa hauteur et ne perd aucun rayon de Ja lu-
mière qui l'environne, BOSS. Louis de Bourbon.
Elle-même aux cerfs pourchassés Prépare de profonds
asiles Sur la cime des monts glacés Contre les chiens
les plus agiles, GOMBAUD, dans RICHELET. Ainsi d'un
champ d'épis se recourbe la cime Sous l'haleine du
vent qui les touche et s'enfuit, MASSON, Ilelvéliens,
vi. || Poétiquement. Le mont àdouble cime, la double
cime, c'est-à-dire le Parnasse. Les nymphes de la
double cime, les Muses. || 2° Fig. On ne pourrait faire
sentir que par une trop grande discussion la diffi-
culté et le prix de ces sortes d'ouvrages, que n'es-
timent peut-être pas assez ceux qui ne se plaisent que
sur la cime la plus élevée de la théoris, FONTEN.
Sauveur. || 3° Terme de botanique. Cime, voy.
CYME.
— HIST. XII" s. Li arbre qui cheù seront Se dres-
seront tuit contre mont; X mont torneront lor ra-
cines ; Contre terre seront les cyines, Adam, mystère,.
p. 76. || xine s. Lors [il] lui conte de la racine Dus-
qu'en la cyme ses méfiais. Roman de Robert ,1e
diable. || xve s. Iceulx supplians se prindrent à cop-
per des cymeaulx du dit arbre, DU CANGE, cimcyx.
|| xvie s. Là s'eslevoit la cyme forestière D'Ide [le
mont Ida].... RONS. 603. L'office de censeur, qui
estoit à Rome la cyme de dignité où pouvoit at-
teindre un citoyen romain, AMYOT, Caton.
— ÉTYM. Provenç. cim, sim. cima; catal. cim;
espagn. et ital. cima ; portug. cimo; du latin ci/?na
elcuma, tendron, coeur de chou, qui dans les lan-
gues romanes, a pris le sens d'extrémité de la tige,
et de là, celui de tout sommet; du grec y.0u.a,
jeune pousse, de xOw, être gonflé par ce qui est
engendré, par le bourgeon, par l'embryon.
CIMENT (si-man),s.m. || i°Poudre de tuiles et de
briques pilées, qu'on mêle avec de la chaux, pour
lier les pierres des murs et des autres bâtiments.
|| Ciment romain, sorte de mortier, ainsi nommé bien
que les Romains ne l'aient jamais connu, qui possède
à un degré supérieur toutes les propriétés des chaux
hydrauliques, c'est-à-dire qu'ilacquiert presque ins-
tantanément,- àl'air et à l'eau, durelé et imperméa- .
bilité. Le ciment de Vassy, qui est le ciment romain
le plus renommé, provient d'un calcaire argileux et
magnésien, dur, d'une couleur bleu-cendre, que l'on
trouve immédiatement au-dessus du liais, et que
l'on calcine dans des fours à chaux ordinaires. Ce
ciment est naturellement hydraulique : aussi s'en
sert-on dans les constructions où l'on craint l'action
de l'humidité. || Ciment hydraulique ou pouzzo-
lane, nom donné à un produit volcanique provenant
des débris de laves poreuses ou dures. || Par exten-
sion. Ce nid qu'avec tant d'art, Au même ordre tou-
jours architecte fidèle, A l'aide de son bec maçonne
l'hirondelle! Comment, pour élever ce hardi bâti-
ment, A-t-elle, en le broyant, arrondi son ciment?
LOUIS RAC. Relig. 1.1| Fig. D'un ciment éternel ton
église est bâtie, BOIL. Lutr. vi. || Fig. Cela est fait
à chaux et à ciment, cela est solidement établi.
|| 2" Fig. Ce qui sert de lien, de moyen d'union. La
vertu est le meilleur ciment qui puisse lier les amis
ensemble. L'unité de principes et de législation, ci-
ment des agglomérations humaines.
— HIST. xme s. Bien l'atacha à fort ciment, Rcn.
20102. Et si est sa meson couverte D'une grant piere
d'aymant; Li mur entor sont à dînant, HUTEB. n,
3). || xive s. Tuit ensemble se tiennent comme poix
àciment, Girart de Ross. v. 4001. Tant soit par eau,
ou par ciment, Ou autre sorte infiniment, Tousjours
seroit ce y mescompter Et tousjours besoigne à re-
faire, Traité d'alcli. 631. || xvrs. À telle cause est
appelle ciment de paste, comme l'autre de fonte,
pour sa qualité refondante toutes les fois qu'on s'en
veut servir, o. DE SERRES, 7G8. Ces cimens résistent
a l'eau dès incontinent estre posés, ID. 70S. L'Estat,
c'est à dire la domination, ou bien l'ordre certain
en commandant et obéissant, est l'appuy, le ciment
et l'aine des choses humaines, CHARRON, Sagesse,
l, 51.
— ÉTYM. Provenç. cimcn; espagn. cimenta, ci-
ment, cimienlo, base; portug. cimento; du latin
cxmcnlum, moellon, àacxdere, tailler.
CIMENTÉ, ÉE (si-man-té, tée), part, passé.
|| 1° Lié avec du ciment. Des pierres bien cimen-
tées. || Fig. Une amitié cimentée par des services
mutuels. Une opulence cimentée du sang des peu-
ples, MASS. Prcsp. || 2" Terme de géologie. Roches
cimentées, roches qui sont liées d'une manière peu
apparente.
CIMENTER (si-man-té), v. a. || 1° Lier, enduire
avec du ciment. Cimenter du pavé, le bassin d'une
fontaine. || 2° Fig. Consolider, affermir. Cimenter
la paix par une alliance. Mais un roi, vraiment roi,
qui, sage en ses projets, Sache en un calme heu-
reux maintenir ses sujets, Qui du bonheur public ait
cimenté sa gloire, Il faut pour le trouver courir
toute l'histoire, BOIL. Êpit. i. Nos communs enne-
mis cimentent ma puissance, VOLT. Zaïre, ni, 4.
Je vous prie de cimenter auprès de l'un et de l'au-
tre cette amitié que je voudrais tant mériter, MONL
TESQ. Correspond. 4. Verra-t-on cimenter leurs por-
tiques durables Du sang des misérables Devant eux
immolés? VOLT. Odes, n. || 3° Se cimenter, v. réfl.
S'unir, se consolider. Les alliances se cimentent par
la bonne foi.
— HIST. xvi' s., Ces idoles se cimentent du sang
des petits enfants, MONT, II, 257. Nostre estre est
cimenté de qualilez maladifves, ID.III,-236. Tant
s'en faut que ce soit concorde, que c'est plutost un
secret discord, cimenté de poison, LANOUE,62.
Ainsi nature cimente les os avec le callus, PARÉ,
xni, 20.
— ÉTYM. Ciment ; espagn. cimenlar.
T CIMENTIER (si-man-tié), s. m. Celui qui fait le
ciment.
— ÉTYM. Ciment.
CIMETERRE (si-me-tê-r') , s. m. Sabre à lame
fort large et recourbée. Le cimeterre au poing ils
nem'écoutent pas, CORN. Cid, iv, 3. Ali sous sape-
lisse avait un cimeterre, v. HUGO, Orient. 4 3. C'est
de temps immémorial la coutume des Tartares de
porter plus de cordes que de cimeterres, pour lier
les malheureux qu'ils surprennent, VOLT. Russie, II,
4. || En général toute espèce d'épée. Déjà brille en
leurs mains [d'Ailly et son fils] le fatai cimeterre
VOLT. Ilenriade, vm. Les savants ne vont pas s'é-
tablir dans ces mers de sable, pour arracher le
voyageur au cimeterre du Bédouin, CIIATEAUB. Gé-
nie, iv, ni, 6. Jamais leurs nobles cimeterres [de
mes aïeux] Dans les bois n'ont fait peur aux gens,
BÉRANG. Vilain.
— HIST. xvc s. Sanneterre ou cimeterres, qui sont
manières d'espées à la Turque, j. CIIARTIER, IHst.
de Charles VII, p. 272 , dans LACURNE. Six mille
cinq cens chevàus légers se fussent meslez parmy
nous, avec leurs cimeterres au poing, qui sont ter-
ribles espées; veu le petit nombre que nous estions,
nous estions desconfits sans remède, COMM. p. 663,
dans LACURNE. ||xvie s. Persée estoit sur le haut de la
roche, Ayant au poing sa cimiterre croche, RONS.-
642. Plusieurs qui, les jambes contremont, don-
noient carrière, la teste plantée sur leurs selles en-
tre les poinctes des cimeterres attachez au harnois,
MONT. I, 369.
— ÉTYM. Espagn. et portug. cimitana; ital ict-
mitarra ; du persan chimehir.
CIMETIÈRE (si-me-tiê-r'), s. m. || i? Le lieu où
l'on enterre les morts. Les cimetières ne sont plus
permis dans le sein des villes. Il approuve.avec dou-
leur l'enseigne d'un marchand hollandais qui, ayant
mis pour titre À la paix perpétuelle, avait fait pein-
dre dans le tableau un cimetière, FONTEN. LeibnitZ.
Les tombeaux d'Ossian contrastent avec nos cime-
tières de campagne, CHATEAUB. Génie, i, 4..Nous
admettons les comédiens à nos tables, et nous leur
fermons nos cimetières, VOLT. Lelt. Damilaville,
4 8 juillet 4 762. || Fig. Du corps de, ce mutin gi-
sant sur la poussière Le ventre des corbeaux sera le
cimetière, ROTROU, Antig. iv, 4. || 2" Le lieu où la
mort frappe et sévit. La ville était devenue un
vaste cimetière. L'Italie a passé longtemps pour le
cimetière des Français. Toute la question n'est que
d'un cimetière [Ostende assiégée]; Prononcez libre-
ment qui le doit posséder, MALH. iv, 7.||3° Cime-
tière de Blangy, nom d'une variété de pommes du
pays d'Auge. || Proverbes. Les jeunes médecins font
les cimetières bossus, se dit pour signifier que les
jeunes médecins, avant d'avoir acquis de l'expé-
rience, sont Ta cause de la mort de beaucoup de
personnes. || Il a de l'esprit, il a couché au cime-
tière, se dit par ironie de quelqu'un qui manque
d'esprit, et par un jeu de mots sur les espriis ou-
revenants qu'une croyance superstitieuse place dans
les cimetières.
— REM. En 4668, Marg. Buffet, Observ. p. 49,
recommande de ne dire ni ceumetiere ni cemetiere.
— HIST. xne s. Li dux Miles se tint devers un cis-
metire, Sax. x. Se nuls fust el forfait le rei Henri
chaûz, Ne fust en cimetere sis aveirs retenuz, N'en
mustier, Th. le mart. 62. || xme s. Et fu li cors em-
bausemés de bausme et apertésà Saint Denis, où
il fu enfouis en cimetière comune, Chr. de Rains,
4 78. Ou se il font aucun pecié. en liu saint, si comme
en cimentiere ou en moustierj BEAUM. 44. Chimen-
tiere, ID. XLIII, 42. Or facent large, cimetière Cil
d'Acre, qu'il lor est mesliers, RUTEB. 403. L'en doit
amer les liex de sa nativité, Et les sainz cimetières
de grant antiquité, Où la char et les os de ceuls
furent gité, Dont li vif sunt ou monde richement
hérité, i. DE MEUNG, Test. 922. || xve s. Quand toutes
gens issent du moustier, il [Jean Balle] s'en venoit
au cloistre ou cimetière et là preschoit, FROISS. II,
II, 106. Messire Pierre de Craon avoit en la ville de
Paris, en la cimetière que on dit Sainct Jean, un
très bel hostel, ID. III, IV, 28. || xvie s. Ores tu mar<
ches solitere, Parmy l'horreur d'un cimetere, DU
CÏM
CIM
CIM
Elle pleura la mort de son époux dans le jeûne
et dans le cilice, MASS. Jeûne. Le moine secoua le
cilice et la haire, BOIL. Lutr. vi. 11 faut porter ta
croix, goûter de ton calice, Couvrir son front de
cendre et son corps d'un cilice, LA FONT. Captivité
de St Malc.
— ÉTYM. Provenç. cilici, cirici, selitz; espagn.
cilicio; ital. ciliccio ; de cilicium, étoffe de poil de
chèvre, de y.O.mov, étoffe ainsi nommée à cause
qu'elle se faisait avec du poil de chèvres de Cilicie.
CILIÉ, ÉE (si-li-é, ée), adj: Terme didactique.
Qui est garni de cils ou de poils rangés comme des
cils.
— ÉTYM. Ciliatus, de cilium. cil.
f CIL1FÈRE (si-li-rè-r'}, CILIGÈRE (si-li-jê-r') .adj.
Terme d'histoire naturelle. Qui porte des cils.
— ÉTYM. Cilium, et ferre ou genre, porter.
f CILIOBRANCHE (si-li-o-bran-ch'), adj. Terme
de zoologie. Qui a des branchies en forme de cils
(mollusques). || S. m. Les ciliobranches.
— ÉTYM. Cil, et branchie.
f C1L10GRADE (si-li-o-gra-d'), adj. Terme de
zoologie. Qui marche à l'aide de cils. || S. m. Les
ciliogrades, classe de faux zoophytes.
— ÉTYM. Cil, etgradi, marcher.
f CILIOLE (si-Ii-o-1'), s. m. Terme de botanique.
Petit cil.
— ÉTYM. Diminutif de cilium, cil.
CILLÉ, ÉE (si-!lé, liée, Il mouillées), part, passé.
||i° Garni de cils. Cheval cillé, cheval sur qui des
poils blancs se montrent vers l'arcade orbitaire.
|| 2° Fermé. Ouvre tes yeux cillés, et vois de queile
sorte D'ardeur précipité la rage te transporte, RÉ-
GNIER, Ép. i.
C1LLEMENT (si-He-man, Il mouillées, et non si-
ye-man), s. m. Action de ciller les yeux, les pau-
pières. Cillement d'yeux.
— ÉTYM. Ciller.
CILLER (si-llé, Il mouillées, et non si-yé), v.a.
|| 1° Faire toucher et séparer les cils des deux pau-
pières: 11 ne fait que ciller les yeux, les paupières.
|| Absolument, fermer les yeux pour une émotion,
une surprise, etc. X ce violent coup de tonnerre tout
le monde a cillé. ||Personne n'ose ciller devant lui,
se dit d'un homme impérieux devantlequel personne
n'ose rien se permettre. || 2° Terme de fauconnerie.
Coudre les cils ou les paupières d'un oiseau de proie.
|| 3°Ciller, v. n. Se ciller, v. ré/l. On dit qu'un che-
val commence à ciller ou à se ciller, lorsque des
poils blancs se montrent vers l'arcade orbitaire ou
les tempes : c'est un signe de vieillesse avancée.
— HIST. xivs. Le faucon ne doit point estre chillé
trop estroict, ne le fil de quoy il est chillié ne doit
estre trop délié, ny ne doit estre noué sur la teste,
ains doit estre tors, Modus, PLXXVHI. Il convient
que l'un tiengne i'esprevier par les esles du corps,
et l'autre le prent par le becq et le cillera [coudra
les paupières], Ménagier, m, s. || xvie s. En une
minute de temps, et moins qu'on ne mettroit à ciller
l'oeil, le son de la trompette pénétrera par tout,
CALVÎN, Instit. 804. Soustenir i'esclat des pompes
sans ciller les yeulx, MONT, I, 47t. 11 fault qu'il [le
philosophe] cille les yeulx au coup qui le menace,
il faut qu'il frémisse planté au bord d'un précipice,
comme un.enfant, nature ayant voulu se reserver
les légères marques de son autorité inexpugnable
à nostre raison et à la vertu sloïque, in. n, 20. Ca-
ton ne respondit rien, ains regarda seulement ces
estrangers au visage d'un regard fiché sans ciller,
AMYOT, Cat. d'Utiq. 3. Les serpents usent de fenoil,
et scillans les yeux en frottent les paupières pour
recouvrer la veuê, PARÉ, Animaux, (.
— ÉTYM. Cil; ciller c'est d'abord remuer les cils,
puis coudre les cils, et enfin avoir des cils blancs.
Ménage le tire de sigillare, sceller; mais ni le sens
ni la forme ne permettent cette étymologie.
CIMAISE (si-mê-z'), s. f. Voy. CYMAISE.
CIMBALAIRE(sin-ba-lê-r'),s. f. Voy. CYMBALAIRE.
CIME (si-m'), s. f. || i° Le haut pointu dW arbre,
d'une montagne, d'un clocher. Du Taurus escarpé
nous franchissons la cime, VOLT. Scythes, i, 3. Sem-
blable à ces hautes montagnes dont la cime, au-
dessus des nues et des tempêtes, trouve la sérénité
dans sa hauteur et ne perd aucun rayon de Ja lu-
mière qui l'environne, BOSS. Louis de Bourbon.
Elle-même aux cerfs pourchassés Prépare de profonds
asiles Sur la cime des monts glacés Contre les chiens
les plus agiles, GOMBAUD, dans RICHELET. Ainsi d'un
champ d'épis se recourbe la cime Sous l'haleine du
vent qui les touche et s'enfuit, MASSON, Ilelvéliens,
vi. || Poétiquement. Le mont àdouble cime, la double
cime, c'est-à-dire le Parnasse. Les nymphes de la
double cime, les Muses. || 2° Fig. On ne pourrait faire
sentir que par une trop grande discussion la diffi-
culté et le prix de ces sortes d'ouvrages, que n'es-
timent peut-être pas assez ceux qui ne se plaisent que
sur la cime la plus élevée de la théoris, FONTEN.
Sauveur. || 3° Terme de botanique. Cime, voy.
CYME.
— HIST. XII" s. Li arbre qui cheù seront Se dres-
seront tuit contre mont; X mont torneront lor ra-
cines ; Contre terre seront les cyines, Adam, mystère,.
p. 76. || xine s. Lors [il] lui conte de la racine Dus-
qu'en la cyme ses méfiais. Roman de Robert ,1e
diable. || xve s. Iceulx supplians se prindrent à cop-
per des cymeaulx du dit arbre, DU CANGE, cimcyx.
|| xvie s. Là s'eslevoit la cyme forestière D'Ide [le
mont Ida].... RONS. 603. L'office de censeur, qui
estoit à Rome la cyme de dignité où pouvoit at-
teindre un citoyen romain, AMYOT, Caton.
— ÉTYM. Provenç. cim, sim. cima; catal. cim;
espagn. et ital. cima ; portug. cimo; du latin ci/?na
elcuma, tendron, coeur de chou, qui dans les lan-
gues romanes, a pris le sens d'extrémité de la tige,
et de là, celui de tout sommet; du grec y.0u.a,
jeune pousse, de xOw, être gonflé par ce qui est
engendré, par le bourgeon, par l'embryon.
CIMENT (si-man),s.m. || i°Poudre de tuiles et de
briques pilées, qu'on mêle avec de la chaux, pour
lier les pierres des murs et des autres bâtiments.
|| Ciment romain, sorte de mortier, ainsi nommé bien
que les Romains ne l'aient jamais connu, qui possède
à un degré supérieur toutes les propriétés des chaux
hydrauliques, c'est-à-dire qu'ilacquiert presque ins-
tantanément,- àl'air et à l'eau, durelé et imperméa- .
bilité. Le ciment de Vassy, qui est le ciment romain
le plus renommé, provient d'un calcaire argileux et
magnésien, dur, d'une couleur bleu-cendre, que l'on
trouve immédiatement au-dessus du liais, et que
l'on calcine dans des fours à chaux ordinaires. Ce
ciment est naturellement hydraulique : aussi s'en
sert-on dans les constructions où l'on craint l'action
de l'humidité. || Ciment hydraulique ou pouzzo-
lane, nom donné à un produit volcanique provenant
des débris de laves poreuses ou dures. || Par exten-
sion. Ce nid qu'avec tant d'art, Au même ordre tou-
jours architecte fidèle, A l'aide de son bec maçonne
l'hirondelle! Comment, pour élever ce hardi bâti-
ment, A-t-elle, en le broyant, arrondi son ciment?
LOUIS RAC. Relig. 1.1| Fig. D'un ciment éternel ton
église est bâtie, BOIL. Lutr. vi. || Fig. Cela est fait
à chaux et à ciment, cela est solidement établi.
|| 2" Fig. Ce qui sert de lien, de moyen d'union. La
vertu est le meilleur ciment qui puisse lier les amis
ensemble. L'unité de principes et de législation, ci-
ment des agglomérations humaines.
— HIST. xme s. Bien l'atacha à fort ciment, Rcn.
20102. Et si est sa meson couverte D'une grant piere
d'aymant; Li mur entor sont à dînant, HUTEB. n,
3). || xive s. Tuit ensemble se tiennent comme poix
àciment, Girart de Ross. v. 4001. Tant soit par eau,
ou par ciment, Ou autre sorte infiniment, Tousjours
seroit ce y mescompter Et tousjours besoigne à re-
faire, Traité d'alcli. 631. || xvrs. À telle cause est
appelle ciment de paste, comme l'autre de fonte,
pour sa qualité refondante toutes les fois qu'on s'en
veut servir, o. DE SERRES, 7G8. Ces cimens résistent
a l'eau dès incontinent estre posés, ID. 70S. L'Estat,
c'est à dire la domination, ou bien l'ordre certain
en commandant et obéissant, est l'appuy, le ciment
et l'aine des choses humaines, CHARRON, Sagesse,
l, 51.
— ÉTYM. Provenç. cimcn; espagn. cimenta, ci-
ment, cimienlo, base; portug. cimento; du latin
cxmcnlum, moellon, àacxdere, tailler.
CIMENTÉ, ÉE (si-man-té, tée), part, passé.
|| 1° Lié avec du ciment. Des pierres bien cimen-
tées. || Fig. Une amitié cimentée par des services
mutuels. Une opulence cimentée du sang des peu-
ples, MASS. Prcsp. || 2" Terme de géologie. Roches
cimentées, roches qui sont liées d'une manière peu
apparente.
CIMENTER (si-man-té), v. a. || 1° Lier, enduire
avec du ciment. Cimenter du pavé, le bassin d'une
fontaine. || 2° Fig. Consolider, affermir. Cimenter
la paix par une alliance. Mais un roi, vraiment roi,
qui, sage en ses projets, Sache en un calme heu-
reux maintenir ses sujets, Qui du bonheur public ait
cimenté sa gloire, Il faut pour le trouver courir
toute l'histoire, BOIL. Êpit. i. Nos communs enne-
mis cimentent ma puissance, VOLT. Zaïre, ni, 4.
Je vous prie de cimenter auprès de l'un et de l'au-
tre cette amitié que je voudrais tant mériter, MONL
TESQ. Correspond. 4. Verra-t-on cimenter leurs por-
tiques durables Du sang des misérables Devant eux
immolés? VOLT. Odes, n. || 3° Se cimenter, v. réfl.
S'unir, se consolider. Les alliances se cimentent par
la bonne foi.
— HIST. xvi' s., Ces idoles se cimentent du sang
des petits enfants, MONT, II, 257. Nostre estre est
cimenté de qualilez maladifves, ID.III,-236. Tant
s'en faut que ce soit concorde, que c'est plutost un
secret discord, cimenté de poison, LANOUE,62.
Ainsi nature cimente les os avec le callus, PARÉ,
xni, 20.
— ÉTYM. Ciment ; espagn. cimenlar.
T CIMENTIER (si-man-tié), s. m. Celui qui fait le
ciment.
— ÉTYM. Ciment.
CIMETERRE (si-me-tê-r') , s. m. Sabre à lame
fort large et recourbée. Le cimeterre au poing ils
nem'écoutent pas, CORN. Cid, iv, 3. Ali sous sape-
lisse avait un cimeterre, v. HUGO, Orient. 4 3. C'est
de temps immémorial la coutume des Tartares de
porter plus de cordes que de cimeterres, pour lier
les malheureux qu'ils surprennent, VOLT. Russie, II,
4. || En général toute espèce d'épée. Déjà brille en
leurs mains [d'Ailly et son fils] le fatai cimeterre
VOLT. Ilenriade, vm. Les savants ne vont pas s'é-
tablir dans ces mers de sable, pour arracher le
voyageur au cimeterre du Bédouin, CIIATEAUB. Gé-
nie, iv, ni, 6. Jamais leurs nobles cimeterres [de
mes aïeux] Dans les bois n'ont fait peur aux gens,
BÉRANG. Vilain.
— HIST. xvc s. Sanneterre ou cimeterres, qui sont
manières d'espées à la Turque, j. CIIARTIER, IHst.
de Charles VII, p. 272 , dans LACURNE. Six mille
cinq cens chevàus légers se fussent meslez parmy
nous, avec leurs cimeterres au poing, qui sont ter-
ribles espées; veu le petit nombre que nous estions,
nous estions desconfits sans remède, COMM. p. 663,
dans LACURNE. ||xvie s. Persée estoit sur le haut de la
roche, Ayant au poing sa cimiterre croche, RONS.-
642. Plusieurs qui, les jambes contremont, don-
noient carrière, la teste plantée sur leurs selles en-
tre les poinctes des cimeterres attachez au harnois,
MONT. I, 369.
— ÉTYM. Espagn. et portug. cimitana; ital ict-
mitarra ; du persan chimehir.
CIMETIÈRE (si-me-tiê-r'), s. m. || i? Le lieu où
l'on enterre les morts. Les cimetières ne sont plus
permis dans le sein des villes. Il approuve.avec dou-
leur l'enseigne d'un marchand hollandais qui, ayant
mis pour titre À la paix perpétuelle, avait fait pein-
dre dans le tableau un cimetière, FONTEN. LeibnitZ.
Les tombeaux d'Ossian contrastent avec nos cime-
tières de campagne, CHATEAUB. Génie, i, 4..Nous
admettons les comédiens à nos tables, et nous leur
fermons nos cimetières, VOLT. Lelt. Damilaville,
4 8 juillet 4 762. || Fig. Du corps de, ce mutin gi-
sant sur la poussière Le ventre des corbeaux sera le
cimetière, ROTROU, Antig. iv, 4. || 2" Le lieu où la
mort frappe et sévit. La ville était devenue un
vaste cimetière. L'Italie a passé longtemps pour le
cimetière des Français. Toute la question n'est que
d'un cimetière [Ostende assiégée]; Prononcez libre-
ment qui le doit posséder, MALH. iv, 7.||3° Cime-
tière de Blangy, nom d'une variété de pommes du
pays d'Auge. || Proverbes. Les jeunes médecins font
les cimetières bossus, se dit pour signifier que les
jeunes médecins, avant d'avoir acquis de l'expé-
rience, sont Ta cause de la mort de beaucoup de
personnes. || Il a de l'esprit, il a couché au cime-
tière, se dit par ironie de quelqu'un qui manque
d'esprit, et par un jeu de mots sur les espriis ou-
revenants qu'une croyance superstitieuse place dans
les cimetières.
— REM. En 4668, Marg. Buffet, Observ. p. 49,
recommande de ne dire ni ceumetiere ni cemetiere.
— HIST. xne s. Li dux Miles se tint devers un cis-
metire, Sax. x. Se nuls fust el forfait le rei Henri
chaûz, Ne fust en cimetere sis aveirs retenuz, N'en
mustier, Th. le mart. 62. || xme s. Et fu li cors em-
bausemés de bausme et apertésà Saint Denis, où
il fu enfouis en cimetière comune, Chr. de Rains,
4 78. Ou se il font aucun pecié. en liu saint, si comme
en cimentiere ou en moustierj BEAUM. 44. Chimen-
tiere, ID. XLIII, 42. Or facent large, cimetière Cil
d'Acre, qu'il lor est mesliers, RUTEB. 403. L'en doit
amer les liex de sa nativité, Et les sainz cimetières
de grant antiquité, Où la char et les os de ceuls
furent gité, Dont li vif sunt ou monde richement
hérité, i. DE MEUNG, Test. 922. || xve s. Quand toutes
gens issent du moustier, il [Jean Balle] s'en venoit
au cloistre ou cimetière et là preschoit, FROISS. II,
II, 106. Messire Pierre de Craon avoit en la ville de
Paris, en la cimetière que on dit Sainct Jean, un
très bel hostel, ID. III, IV, 28. || xvie s. Ores tu mar<
ches solitere, Parmy l'horreur d'un cimetere, DU
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
- Collections numériques similaires Mucha Alphonse Mucha Alphonse /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Mucha Alphonse" or dc.contributor adj "Mucha Alphonse")Job - ofrecido por los fabricantes del papel de fumar "Job " : [affiche] ([Variante de lettre]) / Mucha /ark:/12148/btv1b525228963.highres Encyclopédie artistique et documentaire de la plante. Tome 3 / publiée sous la direction de M.P.-Verneuil ; aquarelles de MM. Bailly, Colmet d'Age, de Schryver, Habert Dys, Védy, etc. ; dessins de MM. A. Mucha, Méheut, Barberis, etc. ; photographies de M. Plauszewski /ark:/12148/bd6t538939372.highres
- Auteurs similaires Mucha Alphonse Mucha Alphonse /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Mucha Alphonse" or dc.contributor adj "Mucha Alphonse")Job - ofrecido por los fabricantes del papel de fumar "Job " : [affiche] ([Variante de lettre]) / Mucha /ark:/12148/btv1b525228963.highres Encyclopédie artistique et documentaire de la plante. Tome 3 / publiée sous la direction de M.P.-Verneuil ; aquarelles de MM. Bailly, Colmet d'Age, de Schryver, Habert Dys, Védy, etc. ; dessins de MM. A. Mucha, Méheut, Barberis, etc. ; photographies de M. Plauszewski /ark:/12148/bd6t538939372.highres
-
-
Page
chiffre de pagination vue 690/1016
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406710m/f690.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406710m/f690.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406710m/f690.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406710m/f690.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406710m/f690.image × Aide