C1E
à la direction même de la Providence. On dit dans
le même sens : cela était écrit au ciel. || Ciel pom-
melé et femme fardée ne sont pas de longue durée,
sage conseil donné aux femmes et fondé, quant à
l'expression, sur ce qu'en effet un ciel pommelé ne
dure pas.
— REM. Le ciel, à proprement parler, est cette
partie de la voûte azurée que nous voyons ou que
nous concevons comme renfermée dans un horizon
- déterminé. C'est dans ce sens qu'on dit : le ciel de
la Provence et celui de l'Italie sont bien différents
; des ciels de l'Angleterre et de l'Ecosse ; ce peintre
réussit admirablement dans les ciels. Les ciels de lit
tirent leur nom de leur forme et de leur position au-
dessus de nos têtes; et ces exemples nous montrent
que, quand on compte les ciels, c'est-à-dire quand
on passe au pluriel entendu dans la rigueur de la
définition, on le forme régulièrement en ajoutant
un s au singulier. Le motcieux, au contraire, indi-
que non la pluralité, mais l'universalité indivise de
la sphère céleste, ou, au figuré, la Providence, le
pouvoir céleste, JULLIEN.
— HIST. xe s. Qu'elle Deo raneiet [renie], clii
maent [demeure] sus en ciel, Eulalie. \\ xr s. N'a
tel vassal sous la cape du ciel, Ch. de Roi. XL. SOUZ
cel n'i a plus encrismé félon, ib. xcn. Mors est Ro-
lans; Deus en al'ame es cels, ib. CLXXIII. ||XU°S. Qui
fit le ciel et la terre et la mer, lioncisv. p. 32.
Charles regarde amont vers les hauz ciez, ib. p. M 2.
[Je] N'en donroie le désir Pour tout l'avoir des-
souz ciel, Couct, XII. || sm" s. Dame, merci, pour
Dieu qui fitciel et rosée, Série, xvi. Comment dia-
ble! estes vos tiex [tel] ? Quidiez-vos monter as sainz
ciex, Avec Dame Dieu là.amont? Ren. 24746. Il sem-
bloit que ce fust uns anges, Qui fusttantost venu du
ciau, la Rose, 9U7. Des roses i ot grans monciaus;
Si bêles ne vithoms sousciaus, ib. 4 646. Et ce face
dire deus ou troisfeiz, ains que les esteilles aperent
ou ciel, Ass. de Jér. 82. Li cuersle conte est àCitiaux,
Et l'arme [âme] là sus en sains ciaux, Et !i cors en
gist outre mer, RUTEB. 69. Et la contrée du ciel ne
aide pas sars plus à la force des corps, ainczois vault
moult à la force des couraiges, j. DEMEUNG, Vigèce,
i, 2. |i xiv» s. Mais aucuns qui se v&ient en fortune
tramper, Cuident aucune fois jusques au ciel aler,
Et ne regardent pas des degrez avaler, Guescl. tu sa.
Dix huit ais de blanr, hcis, dont on fist le chiei de la
dite chapelle, Bulletin du comité de la langue, t. n,
n° 4, p. 64. || xv" s. Il'est ravy trop plus hault qu'aux
tiers cieulx Et prend poursoytousjours la chose aux
mieulx, AL. CHART. Le débat des deux fortunes. Veux
tu mettre ta bouche au ciel [t'en prendre aux grands],
parler des grands seigneurs auxquels on ne peut
dire : pourquoy faictes vous ainsi? GERSON, Haran-
gue au roi Charles VI, p. 47. Le roy entra en la
ville ; sur lequel quatre gentilhommes et chevaliers
demeuraus en icelle portèrent un ciel ou dais, et
estoient toutes les rues par où il passoit tendues à
ciel, 3. CHARTIER, Eist.de Charles VIT, p. 209,
dans LACURHE. || xvie s. Le ciel ou poisle [de l'au-
tel] est un cèdre embasmant Les coeurs humains,
MAROT, i, 4 73. Et firent oster de dessus son berceau
les ciels, poisles et daix qui y estoient, avec les ri-
deaux et tour du lia, CARL. HI, (7. Le soleil est de
trois epicycles, c'est à dire ciels ou estages, au
dessus de la lune [c'est-à-dire ceux "de Mercure, de
Vénus et le sien propre], PARÉ, Monslr. op. 4. Je
m'asseuroy qu'au changement des cieux Cest an nou-
veau romprait ma destinée, RONS. Amours, i, 4 80. De
ces nations qui n'ont aulcune cognoissance de vesle-
menls, il s'en treuve d'assises environ soubsmesme
ciel que le nostre et soubs bien plus rude ciel que
le nostre, MONT, I, 269. Ce ciel de lit tout enflé d'or
et de perles n'a aulcune vertu à rappaiser les tran-
chées d'une verte colique,ID. I, 326. Ciel immobile
on ne cognoist, LEROUX DE LINCY, Prov. t. i, p. 97.
— ÉTYM. Picard, du; bourguig. cier; bressan,
ctar; franc-comtois, cié; wallon, sir; provenç. cel;
espagn. et ital. cielo; du latin coelvm, qui se rat-
tache au grec xaD.oç, creux (car l'orthographe cx-
lum paraît devoir être rejetée). Notre pluriel deux
est le cas régime, dans l'ancien français le nomina-
tif pluriel étant li ciel.
t Cl-ENTOUR (si-an-tour), loc. adv. Voy. ci.
CIERGE (sièr-j'), s. m. || 1° Grande chandelle de
cire à l'usage des églises. Cierge pascal, cierge de
grande dimension que l'on bénit dans chaque pa-
roisse pour la fête de Pâques. Cierge bénit. X la Chan-
deleur, on porte des cierges à la procession. Et votre
oeil a telle étincelle Que le soleil n'est, auprès d'ede,
Qu'un cierge de la Chandeleur, RÉGNIER, Louanges
de Uacette. Après que les ruches sans miel N'eurent
plus que la cire, on fit mainte bougie; Maint cierge
C1G
aussi fut façonné, LA FONT. Fabl. ix, 12. ||Être, se
tenir droit comme un cierge, être, se tenir très-droit,
avec de la roideur. ]| Brûler, offrir un cierge à la
sainte Vierge; et fig. Il doit un beau cierge,
il a lieu d'être reconnaissant. Elle m'a dit : lu me
dois un beau cierge, Car sans mon souffle au néant
tu restais, BÉRANG. Métempsyc. \\ 2° Terme de bota-
nique. Genre de plantes dites cactus, où l'on dislin-
gue le cierge du Pérou. || Un des noms de la mo-
lène noire et du bouillon blanc. || 3° Cierge d'eau,
se. dit de jets d'eau placés sur la même ligne.
— HIST. xn" s. Où n'eûst cerge ou lanterne enfi-
chée, Ronc. p. 418. Esteigniez, fait lui' il, ces cirges
alumez, Th. le mart. 52. || xnr s. Dedenz [ils] vi-
rent cirges ardanz, Dont li clartez esteit mult granz,
Lai del désiré. Neïs les onze mile vierges, Qui de-
vant Dieu tiennent lor cierges, la Rose, 41160. Qui
verra deux cierges estaindre, Lors si verra Comment
Jhesu Crist ouverra, Qui maint orguilleux à terre a
Plessié et mis, RUTEB. 84. || xive s. Li atake [l'atta-
che] devant fu escarboucle cler, Qui par nuit re-
luisoit, com chierge en candeler, Baud. de Seb. v,
772. || xvc s. 11 n'y avoit ne cierge ni chandelle, Lan-
celol du lac, t. n, f° 4 4, dans LACURNE,
— ÉTYM. Latin cereus, de cire, de cera, cire (voy.
CIRE).
■j- CIERGER (sièr-jé), v. a. Terme de métier. Gar-
nir une étoffe de cire.
— ÉTYM. Cierge.
f CIERGIER (sièr-jié), s. m. Celui qui fait ou vend
des cierges.
— ÉTYM. Cierge.
CIGALE (si-ga-P), s. f. || 1° Insecte de la famille
des hémiptères, qui fait entendre dans les champs,
pendant les grandes chaleurs, un bruit aigre et mo-
notone. Le chant de la cigale. La cigale, ayant
chanté Tout l'été, Se trouva fort dépourvue, Quand
la bise fut venue, LA FONT. Fabl. i, i. Tithon n'a
plus les ans qui le firent cigale, MALH. VI, 47. Et
comme la cigale, amante des buissons, A. CHÉN.
Éleg. 4. || Fig. Ronsard, fais-m'en raison, et vous
autres esprits Que, pour être vivants, en mes vers
je n'écris, Pouvez-vous endurer que ces rauques ci-
gales Egalent leurs chansons à vos oeuvres royales?
RÉGNIEP., Sat. n. || 2'Terme de marine. Organeau
d'une ancre ou d'un grappin.
— HIST. xvic s. Babillard en cigale, COTGRAVE.
Ferrer les cigaleb [faire un travail inutile], ID. Comme
nous allons k la chasse des besles, ainsi vont les
tigres et les lions à la chasse des hommes; et ont
un pareil exercice les unes sur les aultres, les chiens
sur les lièvres, les brochets sur les lencb.es, les aron-
delles sur les cigales, MONT, n, 4 70.
— ÉTYM. Provenç. et ital. cicala; espagn. cigara;
du latin cicada.
CIGARE (si-ga-r'), s. m. || i°Petit rouleau de
feuilles de tabac que l'on fume comme une pipe. Aux
arrêts forcés pour avoir fumé un pauvre petit cigare?
— Un cigare ! croyez-vous que je ne reconnaisse
pas votre affreux tabac de caporal? CH. DE BERNAUD,
la Peau du lion, § 3. || 2" Tabac à fumer de l'île
de Cuba.
— ItEM. On fait quelquefois cigare du féminin;
Chateaubriand a dit : Je lui présentai une cigare, il
fut ravi et me fit signe de fumer avec lui, Ilin. 4 24.
Mais cigare est définitivement masculin, conformé-
ment à l'usage des fumeurs et à l'étymologie.
— ETYM. Espagn. cigarro, cigare, de cigarar,
rouler en forme de papillote, papilloter, rouler dans
du papier.
f CIGARETTE (si-ga-rè-f), s. f. || i° Petit cigare
fait avec du tabac roulé dans un bout de papier ou
de paille de maïs. || 2» Cigarette de-camphre, de
belladone, etc. tuyau de plume où l'on met ces
subsiances en poudre, et qui, tenu dans la boucht),
transmet ce qui s'en exhale.
— ÉTYM. Diminutif de cigare.
CIGOGNE (si-go-gn'), s./. || Ie Gros oiseau voya-
geur remarquable par son long bec et ses longues
jambes. La cigogne mange les serpents. Compère le
renard se mit un jour en hais, Et retint à dîner
commère la cigogne, LA FONT. Fabl. i, 48. Je ne
sais si c'était à cause que les cigognes manger_t les
serpents ou pour ce qu'elles nourrissent leur père
en vieillesse, ou pour avoir été les inventrices des
clystères, qui est une louable et utile invention,
VOIT. Lelt. 4 93. Ce monstre craint la raison, comme
les serpents craignent lescigognes, VOLT. Lelt. d'Ar-
gental, 4 3 juin 4 763. || La cigogne est le symbole de
la piété et de la reconnaissance, parce.qu'en dit
qu'elle nourrit son père et sa mère dans leur vieil-
lesse. Quand cet honnête homme [Néron] eut tué sa
mère (c'était une terrible cigogne!).... VOIT. Lett. 4 25.
CIL
621
|| Contes de cigogne, à la cigogne, balivernes, contes
faits à plaisir. J'appréhende qu'on ne croie que tout
ce que j'ai rapporté jusqu'à présent ne passe pour
des contes de la cigogne ou de ma mère l'oie, à cause
que cela semble trop ridicule ou trop extravagant,
le Roman bourgeois, édit. de Nancy 4743, in-8°,
p. 237. || 2° Terme de marine. Manivelle d'une meule
servant à aiguiser les outils. || 3° Terme de métier.
Levier coudé.
— HIST. xm° s. Je ne pris [prise] ton gaaing le vol
d'une cigogne, La folle et la sage. E pur fere ceste
besoigne I revaut l'oint [il y faut la graisse] de la
cigoine, ils. Si Jean. || xvr s. Cependant Panurge
leur contoit les fables de Turpin, les exemples de St
Nicolas et le conte de la ciguoingne, RAB. Pant. Il,
4 9. Sornettes et contes de la cigoigne, comme l'on
dict, L'esté de Bénigne Poissenot,. f°4, v, dans.FR.
MICHEL, Argot: Seigneur docteur, ce que je vous dis
ne sont point des contes de la cicoigne, La com4dil
des Proverbes, act. H, se. 2.
— ÉTYM. Picard, chigogne; provenç. ciconia;
espagn. ciguena; portug. cegonha; ital. cicogna;
du latin ciconia.
f CIGOGNEAU (si-go-gnô) ,s.m. Petit de la cigogne.
— ÉTYM. Cigogne.
CIGUË (si-gue),s. f. || i° Plante vivace de la famille
des ombellifères et dont le nom est attribué à trois
plantes ombellil'ères qu'il importe de distinguer: la
ciguë vireuse (cicuta virosa, L.) ; la ciguë propre-
ment dite ou grande ciguë (conium maculatum,
L.) ; la petite ciguë ou ciguë des jardins, dite aussi
faux persil (vthusa cynapium, £.); ces trois plantes
sont vénéneuses. || 2° Poison mal connu dans sa
composition, par lequel les Athéniens faisaient mou-
rir les condamnés à mort. Socrate mourut, ayant
avalé la ciguë, FÉN. Socrate. || Fig. Cette philosophie
va tout droità la ciguë, VOLT. Lett. Pmssé, 42.
— HIST. xine s. N'onc cil mué ne le troverent,
Qui par cegue le tuèrent, ta Rose, 68S8. Seignorie
que j'ai eue, Ne pris [je ne prise] pas un rain de
segue, RUTEB. n, 4 97.
— ÉTYM. Norm. chue ; Berry, cocue ; provenç. ct-
cuda; espagn. et ital. cicuta; du latin cicuta.
4. CIL (sil; l'Académie dit qu'on mouille l, sill;
cependant l'usage le plus général est de ne pas la
mouiller), s. m. || 1° Poil qui borde les paupières.
Nous vîmes une larme, et ce fut la dernière, Sous
ses cils abaissés [de Socrate] rouler dans sa paupière,
LAMART. Socrate, 37). || 2" En termes de botanique,
se dit des poils soyeux qui bordent certaines par-
lies. || 3° Terme de physiologie. Cils vibratilds, fila-
ments très-fins, dresses sur toute la surface ou une
partie seulement de certains éléments anatomiques
de quelques animaux invertébrés, de quelques em-
bryons des animaux vertébrés et de quelques algues,
se contractant par eux-mêmes, et se mouvant d'un
mouvement vibratile très-vif et continu.
— HIST. xvie s. Aucun ont tes paupières prises
avec le cil, PARÉ, XVIII, (7. Il lui dardera un cil
d'oeil [clignement] avec un ris friant, PASQUIER,
Menophile, p. 4 26, dans LACURNE. Cingar remarque
soudain la contenance de cet homme, et, resserrant
la paupière et cil de ses yeux, faisoit signe à Berthe
comme est la coustume des pippeurs, MERLIN COCAIE,
t. I, p. 177, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. cil, silh, cilla; catal. cella;
espagn. ceja; ital. ciglio; du latin cilium, bord de
la paupière supérieure, paupière, sourcil; grec,
y-OXov, la paupière, le dessous de la paupière.
j- 2. CIL (sil), pronom démonstratif masculin, dont
le féminin, resté dans la langue, est celle, et qui était
encore en usage au commencement du xvne siècle.
Autant que cil qui mit les souris en bataille, RÉ-
GNIER , Sot. vi.... Te montrer à nu mes passions
Comme à cil qui pardonne aux imperfections, m. ib.
Cil a été, dans ses beaux jours, le plus joli mot de
la langue française ; il est douloureux pour les poè-
tes qu'il ait vieilli, LA BRUY. XIV.
— HIST. x" s. Et cum cil lo fisient [faisaient], dunt
ore aveist odit, Fragm. de Valenc. p. 469. || xines. Ce
fu cis, bien le dit Solin, Qui par les respons Apolin
Fut jugié du mont li plus sages, la Rose, 68&i.
— ÉTYM. Voy. CELUI.
t CILIAIRE (si-li-ê-r'), adj. Terme didactique.
Qui appartient aux cils. Le bord ciliaire des pau-
pières. || Terme de zoologie. Les ciliaires, genre de
poissons de la famille des leptosomes. .
— ÉTYM. Le latin cilium, cil.
CILICE (si-li-s') , s. m. Ceinture de crin qu'oa
porte sur la peau par mortification. Porter le cilice.
Affliger son corps de cilices et déjeunes. Mais d'où
vient cet air sombre, et ce cilice affreux, Et cette
cendre enfin qui couvre voschéveux ? HAC. IÇslh. i, ï.
à la direction même de la Providence. On dit dans
le même sens : cela était écrit au ciel. || Ciel pom-
melé et femme fardée ne sont pas de longue durée,
sage conseil donné aux femmes et fondé, quant à
l'expression, sur ce qu'en effet un ciel pommelé ne
dure pas.
— REM. Le ciel, à proprement parler, est cette
partie de la voûte azurée que nous voyons ou que
nous concevons comme renfermée dans un horizon
- déterminé. C'est dans ce sens qu'on dit : le ciel de
la Provence et celui de l'Italie sont bien différents
; des ciels de l'Angleterre et de l'Ecosse ; ce peintre
réussit admirablement dans les ciels. Les ciels de lit
tirent leur nom de leur forme et de leur position au-
dessus de nos têtes; et ces exemples nous montrent
que, quand on compte les ciels, c'est-à-dire quand
on passe au pluriel entendu dans la rigueur de la
définition, on le forme régulièrement en ajoutant
un s au singulier. Le motcieux, au contraire, indi-
que non la pluralité, mais l'universalité indivise de
la sphère céleste, ou, au figuré, la Providence, le
pouvoir céleste, JULLIEN.
— HIST. xe s. Qu'elle Deo raneiet [renie], clii
maent [demeure] sus en ciel, Eulalie. \\ xr s. N'a
tel vassal sous la cape du ciel, Ch. de Roi. XL. SOUZ
cel n'i a plus encrismé félon, ib. xcn. Mors est Ro-
lans; Deus en al'ame es cels, ib. CLXXIII. ||XU°S. Qui
fit le ciel et la terre et la mer, lioncisv. p. 32.
Charles regarde amont vers les hauz ciez, ib. p. M 2.
[Je] N'en donroie le désir Pour tout l'avoir des-
souz ciel, Couct, XII. || sm" s. Dame, merci, pour
Dieu qui fitciel et rosée, Série, xvi. Comment dia-
ble! estes vos tiex [tel] ? Quidiez-vos monter as sainz
ciex, Avec Dame Dieu là.amont? Ren. 24746. Il sem-
bloit que ce fust uns anges, Qui fusttantost venu du
ciau, la Rose, 9U7. Des roses i ot grans monciaus;
Si bêles ne vithoms sousciaus, ib. 4 646. Et ce face
dire deus ou troisfeiz, ains que les esteilles aperent
ou ciel, Ass. de Jér. 82. Li cuersle conte est àCitiaux,
Et l'arme [âme] là sus en sains ciaux, Et !i cors en
gist outre mer, RUTEB. 69. Et la contrée du ciel ne
aide pas sars plus à la force des corps, ainczois vault
moult à la force des couraiges, j. DEMEUNG, Vigèce,
i, 2. |i xiv» s. Mais aucuns qui se v&ient en fortune
tramper, Cuident aucune fois jusques au ciel aler,
Et ne regardent pas des degrez avaler, Guescl. tu sa.
Dix huit ais de blanr, hcis, dont on fist le chiei de la
dite chapelle, Bulletin du comité de la langue, t. n,
n° 4, p. 64. || xv" s. Il'est ravy trop plus hault qu'aux
tiers cieulx Et prend poursoytousjours la chose aux
mieulx, AL. CHART. Le débat des deux fortunes. Veux
tu mettre ta bouche au ciel [t'en prendre aux grands],
parler des grands seigneurs auxquels on ne peut
dire : pourquoy faictes vous ainsi? GERSON, Haran-
gue au roi Charles VI, p. 47. Le roy entra en la
ville ; sur lequel quatre gentilhommes et chevaliers
demeuraus en icelle portèrent un ciel ou dais, et
estoient toutes les rues par où il passoit tendues à
ciel, 3. CHARTIER, Eist.de Charles VIT, p. 209,
dans LACURHE. || xvie s. Le ciel ou poisle [de l'au-
tel] est un cèdre embasmant Les coeurs humains,
MAROT, i, 4 73. Et firent oster de dessus son berceau
les ciels, poisles et daix qui y estoient, avec les ri-
deaux et tour du lia, CARL. HI, (7. Le soleil est de
trois epicycles, c'est à dire ciels ou estages, au
dessus de la lune [c'est-à-dire ceux "de Mercure, de
Vénus et le sien propre], PARÉ, Monslr. op. 4. Je
m'asseuroy qu'au changement des cieux Cest an nou-
veau romprait ma destinée, RONS. Amours, i, 4 80. De
ces nations qui n'ont aulcune cognoissance de vesle-
menls, il s'en treuve d'assises environ soubsmesme
ciel que le nostre et soubs bien plus rude ciel que
le nostre, MONT, I, 269. Ce ciel de lit tout enflé d'or
et de perles n'a aulcune vertu à rappaiser les tran-
chées d'une verte colique,ID. I, 326. Ciel immobile
on ne cognoist, LEROUX DE LINCY, Prov. t. i, p. 97.
— ÉTYM. Picard, du; bourguig. cier; bressan,
ctar; franc-comtois, cié; wallon, sir; provenç. cel;
espagn. et ital. cielo; du latin coelvm, qui se rat-
tache au grec xaD.oç, creux (car l'orthographe cx-
lum paraît devoir être rejetée). Notre pluriel deux
est le cas régime, dans l'ancien français le nomina-
tif pluriel étant li ciel.
t Cl-ENTOUR (si-an-tour), loc. adv. Voy. ci.
CIERGE (sièr-j'), s. m. || 1° Grande chandelle de
cire à l'usage des églises. Cierge pascal, cierge de
grande dimension que l'on bénit dans chaque pa-
roisse pour la fête de Pâques. Cierge bénit. X la Chan-
deleur, on porte des cierges à la procession. Et votre
oeil a telle étincelle Que le soleil n'est, auprès d'ede,
Qu'un cierge de la Chandeleur, RÉGNIER, Louanges
de Uacette. Après que les ruches sans miel N'eurent
plus que la cire, on fit mainte bougie; Maint cierge
C1G
aussi fut façonné, LA FONT. Fabl. ix, 12. ||Être, se
tenir droit comme un cierge, être, se tenir très-droit,
avec de la roideur. ]| Brûler, offrir un cierge à la
sainte Vierge; et fig. Il doit un beau cierge,
il a lieu d'être reconnaissant. Elle m'a dit : lu me
dois un beau cierge, Car sans mon souffle au néant
tu restais, BÉRANG. Métempsyc. \\ 2° Terme de bota-
nique. Genre de plantes dites cactus, où l'on dislin-
gue le cierge du Pérou. || Un des noms de la mo-
lène noire et du bouillon blanc. || 3° Cierge d'eau,
se. dit de jets d'eau placés sur la même ligne.
— HIST. xn" s. Où n'eûst cerge ou lanterne enfi-
chée, Ronc. p. 418. Esteigniez, fait lui' il, ces cirges
alumez, Th. le mart. 52. || xnr s. Dedenz [ils] vi-
rent cirges ardanz, Dont li clartez esteit mult granz,
Lai del désiré. Neïs les onze mile vierges, Qui de-
vant Dieu tiennent lor cierges, la Rose, 41160. Qui
verra deux cierges estaindre, Lors si verra Comment
Jhesu Crist ouverra, Qui maint orguilleux à terre a
Plessié et mis, RUTEB. 84. || xive s. Li atake [l'atta-
che] devant fu escarboucle cler, Qui par nuit re-
luisoit, com chierge en candeler, Baud. de Seb. v,
772. || xvc s. 11 n'y avoit ne cierge ni chandelle, Lan-
celol du lac, t. n, f° 4 4, dans LACURNE,
— ÉTYM. Latin cereus, de cire, de cera, cire (voy.
CIRE).
■j- CIERGER (sièr-jé), v. a. Terme de métier. Gar-
nir une étoffe de cire.
— ÉTYM. Cierge.
f CIERGIER (sièr-jié), s. m. Celui qui fait ou vend
des cierges.
— ÉTYM. Cierge.
CIGALE (si-ga-P), s. f. || 1° Insecte de la famille
des hémiptères, qui fait entendre dans les champs,
pendant les grandes chaleurs, un bruit aigre et mo-
notone. Le chant de la cigale. La cigale, ayant
chanté Tout l'été, Se trouva fort dépourvue, Quand
la bise fut venue, LA FONT. Fabl. i, i. Tithon n'a
plus les ans qui le firent cigale, MALH. VI, 47. Et
comme la cigale, amante des buissons, A. CHÉN.
Éleg. 4. || Fig. Ronsard, fais-m'en raison, et vous
autres esprits Que, pour être vivants, en mes vers
je n'écris, Pouvez-vous endurer que ces rauques ci-
gales Egalent leurs chansons à vos oeuvres royales?
RÉGNIEP., Sat. n. || 2'Terme de marine. Organeau
d'une ancre ou d'un grappin.
— HIST. xvic s. Babillard en cigale, COTGRAVE.
Ferrer les cigaleb [faire un travail inutile], ID. Comme
nous allons k la chasse des besles, ainsi vont les
tigres et les lions à la chasse des hommes; et ont
un pareil exercice les unes sur les aultres, les chiens
sur les lièvres, les brochets sur les lencb.es, les aron-
delles sur les cigales, MONT, n, 4 70.
— ÉTYM. Provenç. et ital. cicala; espagn. cigara;
du latin cicada.
CIGARE (si-ga-r'), s. m. || i°Petit rouleau de
feuilles de tabac que l'on fume comme une pipe. Aux
arrêts forcés pour avoir fumé un pauvre petit cigare?
— Un cigare ! croyez-vous que je ne reconnaisse
pas votre affreux tabac de caporal? CH. DE BERNAUD,
la Peau du lion, § 3. || 2" Tabac à fumer de l'île
de Cuba.
— ItEM. On fait quelquefois cigare du féminin;
Chateaubriand a dit : Je lui présentai une cigare, il
fut ravi et me fit signe de fumer avec lui, Ilin. 4 24.
Mais cigare est définitivement masculin, conformé-
ment à l'usage des fumeurs et à l'étymologie.
— ETYM. Espagn. cigarro, cigare, de cigarar,
rouler en forme de papillote, papilloter, rouler dans
du papier.
f CIGARETTE (si-ga-rè-f), s. f. || i° Petit cigare
fait avec du tabac roulé dans un bout de papier ou
de paille de maïs. || 2» Cigarette de-camphre, de
belladone, etc. tuyau de plume où l'on met ces
subsiances en poudre, et qui, tenu dans la boucht),
transmet ce qui s'en exhale.
— ÉTYM. Diminutif de cigare.
CIGOGNE (si-go-gn'), s./. || Ie Gros oiseau voya-
geur remarquable par son long bec et ses longues
jambes. La cigogne mange les serpents. Compère le
renard se mit un jour en hais, Et retint à dîner
commère la cigogne, LA FONT. Fabl. i, 48. Je ne
sais si c'était à cause que les cigognes manger_t les
serpents ou pour ce qu'elles nourrissent leur père
en vieillesse, ou pour avoir été les inventrices des
clystères, qui est une louable et utile invention,
VOIT. Lelt. 4 93. Ce monstre craint la raison, comme
les serpents craignent lescigognes, VOLT. Lelt. d'Ar-
gental, 4 3 juin 4 763. || La cigogne est le symbole de
la piété et de la reconnaissance, parce.qu'en dit
qu'elle nourrit son père et sa mère dans leur vieil-
lesse. Quand cet honnête homme [Néron] eut tué sa
mère (c'était une terrible cigogne!).... VOIT. Lett. 4 25.
CIL
621
|| Contes de cigogne, à la cigogne, balivernes, contes
faits à plaisir. J'appréhende qu'on ne croie que tout
ce que j'ai rapporté jusqu'à présent ne passe pour
des contes de la cigogne ou de ma mère l'oie, à cause
que cela semble trop ridicule ou trop extravagant,
le Roman bourgeois, édit. de Nancy 4743, in-8°,
p. 237. || 2° Terme de marine. Manivelle d'une meule
servant à aiguiser les outils. || 3° Terme de métier.
Levier coudé.
— HIST. xm° s. Je ne pris [prise] ton gaaing le vol
d'une cigogne, La folle et la sage. E pur fere ceste
besoigne I revaut l'oint [il y faut la graisse] de la
cigoine, ils. Si Jean. || xvr s. Cependant Panurge
leur contoit les fables de Turpin, les exemples de St
Nicolas et le conte de la ciguoingne, RAB. Pant. Il,
4 9. Sornettes et contes de la cigoigne, comme l'on
dict, L'esté de Bénigne Poissenot,. f°4, v, dans.FR.
MICHEL, Argot: Seigneur docteur, ce que je vous dis
ne sont point des contes de la cicoigne, La com4dil
des Proverbes, act. H, se. 2.
— ÉTYM. Picard, chigogne; provenç. ciconia;
espagn. ciguena; portug. cegonha; ital. cicogna;
du latin ciconia.
f CIGOGNEAU (si-go-gnô) ,s.m. Petit de la cigogne.
— ÉTYM. Cigogne.
CIGUË (si-gue),s. f. || i° Plante vivace de la famille
des ombellifères et dont le nom est attribué à trois
plantes ombellil'ères qu'il importe de distinguer: la
ciguë vireuse (cicuta virosa, L.) ; la ciguë propre-
ment dite ou grande ciguë (conium maculatum,
L.) ; la petite ciguë ou ciguë des jardins, dite aussi
faux persil (vthusa cynapium, £.); ces trois plantes
sont vénéneuses. || 2° Poison mal connu dans sa
composition, par lequel les Athéniens faisaient mou-
rir les condamnés à mort. Socrate mourut, ayant
avalé la ciguë, FÉN. Socrate. || Fig. Cette philosophie
va tout droità la ciguë, VOLT. Lett. Pmssé, 42.
— HIST. xine s. N'onc cil mué ne le troverent,
Qui par cegue le tuèrent, ta Rose, 68S8. Seignorie
que j'ai eue, Ne pris [je ne prise] pas un rain de
segue, RUTEB. n, 4 97.
— ÉTYM. Norm. chue ; Berry, cocue ; provenç. ct-
cuda; espagn. et ital. cicuta; du latin cicuta.
4. CIL (sil; l'Académie dit qu'on mouille l, sill;
cependant l'usage le plus général est de ne pas la
mouiller), s. m. || 1° Poil qui borde les paupières.
Nous vîmes une larme, et ce fut la dernière, Sous
ses cils abaissés [de Socrate] rouler dans sa paupière,
LAMART. Socrate, 37). || 2" En termes de botanique,
se dit des poils soyeux qui bordent certaines par-
lies. || 3° Terme de physiologie. Cils vibratilds, fila-
ments très-fins, dresses sur toute la surface ou une
partie seulement de certains éléments anatomiques
de quelques animaux invertébrés, de quelques em-
bryons des animaux vertébrés et de quelques algues,
se contractant par eux-mêmes, et se mouvant d'un
mouvement vibratile très-vif et continu.
— HIST. xvie s. Aucun ont tes paupières prises
avec le cil, PARÉ, XVIII, (7. Il lui dardera un cil
d'oeil [clignement] avec un ris friant, PASQUIER,
Menophile, p. 4 26, dans LACURNE. Cingar remarque
soudain la contenance de cet homme, et, resserrant
la paupière et cil de ses yeux, faisoit signe à Berthe
comme est la coustume des pippeurs, MERLIN COCAIE,
t. I, p. 177, dans LACURNE.
— ÉTYM. Provenç. cil, silh, cilla; catal. cella;
espagn. ceja; ital. ciglio; du latin cilium, bord de
la paupière supérieure, paupière, sourcil; grec,
y-OXov, la paupière, le dessous de la paupière.
j- 2. CIL (sil), pronom démonstratif masculin, dont
le féminin, resté dans la langue, est celle, et qui était
encore en usage au commencement du xvne siècle.
Autant que cil qui mit les souris en bataille, RÉ-
GNIER , Sot. vi.... Te montrer à nu mes passions
Comme à cil qui pardonne aux imperfections, m. ib.
Cil a été, dans ses beaux jours, le plus joli mot de
la langue française ; il est douloureux pour les poè-
tes qu'il ait vieilli, LA BRUY. XIV.
— HIST. x" s. Et cum cil lo fisient [faisaient], dunt
ore aveist odit, Fragm. de Valenc. p. 469. || xines. Ce
fu cis, bien le dit Solin, Qui par les respons Apolin
Fut jugié du mont li plus sages, la Rose, 68&i.
— ÉTYM. Voy. CELUI.
t CILIAIRE (si-li-ê-r'), adj. Terme didactique.
Qui appartient aux cils. Le bord ciliaire des pau-
pières. || Terme de zoologie. Les ciliaires, genre de
poissons de la famille des leptosomes. .
— ÉTYM. Le latin cilium, cil.
CILICE (si-li-s') , s. m. Ceinture de crin qu'oa
porte sur la peau par mortification. Porter le cilice.
Affliger son corps de cilices et déjeunes. Mais d'où
vient cet air sombre, et ce cilice affreux, Et cette
cendre enfin qui couvre voschéveux ? HAC. IÇslh. i, ï.
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