596
CHE
Beryice à cheval envers le roi ou quelque seigneur.
j| Spécialement, service militaire dû par le vassal en
vertu du lien féodal, à la différence du service d'ost
dû par tout habitant de la seigneurie (voy. OST).
|| Incursion hostile ; course de gens armés.
— HIST. XII" s. Service et chevauchie [il] nous
requiert tantes fois, Sax. XVIH. || xine s. Et les da-
mes dé la vile alerent encontre leur amis, à grans
chevauchiées, VILLEH. XCII. Lors fist Hènris, li frè-
res le conte Baudoin, une chevauchie, et mena avec
lui grant partie de la bone gent de l'ost, n>. xcix.
Et cil des cités maintindrent moût riguereusement
la guerre encontre les Grieus [Grecs], et firent main-
tes chevalchies, ID. CLV. Ne fu nus jors k'o sa mais-
nie Ne fust li rois en chevaucie, FI. et Bl. 67. Il
voit une grant chevauchie Où mainte dame avoit....
fiera. -H 791. Se ses sires le semmonnoit d'ost ou de
cevaude ou por sa meson garder, BEAUM. XXIX, (9.
|| xv» s. Par lui se faisoient les emprises et les
chevauchées, FROISS. II , H, 4 39. Chacun cuidoit rap-
porter autant d'argent que les autres en avoient rap-
porté, qui avoient esté en l'autre chevauchée [expédi-
tion] en Angleterre avec lui, ID. I, I, 2». Ainsi se défit
. et rompit cette grosse chevauchée [les deux armées
française et anglaise], ID. l, i, 94. ||xvr s. Chausser
ses bottes pour une utile chevauchée, MONT, IV, 304.
— ÉTYM. Chevaucher; provenç. cavalcada; es-
pagn. cabalgada; ital. cavalcata.
| CHEVAUCHEMENT (che-vô-che-man) , s. m.
|| i° Croisement de deux pièces. || 2° Terme de bo-
tanique. Disposition des feuilles chevauchantes.
|| 3° Terme de chirurgie. Déplacement des fragments
d'un os fracturé, lorsque, au lieu d'être bout à
bout, ils sont parallèles l'un à l'autre dans une plus
ou moins gracde étendue.
— HIST. xv' s. On se dissimule de nostre che-
vauchement; on ne veut point que nous chevau-
chons, afin que nous n'ayons point cause de deman-
der argent, FROISS. H, II, 4 39.
. — ÉTYM. Chevaucher.
CHEVAUCHER (che-vô-ché) , V. n. || i" Aller à
cheval. [Le chevalier] ainsi chevauchant, il mettait
à fin toutes ces aventures chantées par nos poètes,
CHATEÀUB. Génie, rv, v, 4. ||2° Terme de manège.
Chevaucher court ou long, se servir d'étriers trop
courts ou trop longs. || Chevaler. Voy. ce mot. || Se
dit aussi de l'action du cheval faible et incertain
dans ses allures, qui se taille des boulets en mar-
chant. || 3° Terme de fauconnerie. L'oiseau che-
vauche, lorsqu'il s'élève par secousses au-dessus du
vent. || 4° Par extension, être à califourchon. Cet
enfant chevauche sur un bâton. || 5° Terme de mé-
tier. Se croiser, empiéter l'un sur l'autre. Ces ar-
doises ne chevauchent pas régulièrement. || Terme
de chirurgie. En parlant des fragments d'un os frac-
turé, éprouver le chevauchement. || On dit de même
de dents qui se croisent, qu'elles chevauchent.
|| 6° Terme d'imprimerie. Être mal aligné. Ces mots,
ces lignes chevauchent. || 7° T. a. Michel chevauche
un cheval de prise qu'il a choisi entre tous, p. L.
COUR. Lett.i, 94.
— SYN. ALLER A CHEVAL, CHEVAUCHER. Ces mots
veulent dire tous deux faire, à cheval, du chemin;
ce qui les distingue .c'est l'emploi qu'on en fait :
aller à cheval est la locution vulgaire et de l'emploi
journalier; chevaucher se trouve réservé pour le
style relevé et surtout pour les narrations relatives
au moyen âge.
— HIST. XIe s. Guenes chevalchet souz une olive
haute, Ch. de Roi. xxvu. Tant chevauchèrent es
veies et chemins, ib. xra. Ne mul ne mule que
puissez chevalcher, ib. xxxv. Charles chevauche et
les valz et lés monz, ib. CCLXIX. || xir s. Chevauchez,
rois, ne soiez. atarjans, Ronc. p. 84. [Je] ne que-
sisse jamais en estor chevauchier, Sax. xvi. Et li
baron chevauchent ambleûre et troton, ib. xxn.
|| xm° s. Après, prisrent congié pour retorner en
lor paîs, et chevauchierent tant par leur journées
que.... VILLEH. xx. Et li quens de Flandres, qui la
première bataille conduisoit., chevaucha, et les au-
tres batailles chascune empres, ID. LXXI. Li marchis
Bonifaces de Monferrat chevaucha toute la marine
[le long de la mer] droit vers le palais de Bouche-
de-Lion, ID. CVII. Par Ardenne [ils] chevauchent
sans nul detriement, Berte, ix. Car ce content nos-
tre voisin, Que une asnesse parla jà, Que un pro-
phète chevaucha, Ren. 210. Tant se haste et tant
s'esploite, Tant chevauche bois et garane, Qu'il est
venus à Theroane, ID. 4 824 5. Mais li vaillant homme
l'assaillent, Et la chevauchent [la richesse] et nor-
saillent, Et tant as espérons la bâtent, Qu'il s'en
aesent et esbatent, la Rose, 5238. Et s'il a si le che-
val chier, Qu'il le gart pour son chevauchier, ib.
CHE
•10828. S'aucuns me preste son ceval por fere mon
labor ou por cevaucier, BEAUM. XXXVII, 4. Ainsi fut
li cuens de Poitiers, Qui toz jors fu boens et entiers,
Chevaucha cest siècle terrestre, Et mena pàradix
en destre, RUTEB. 49. Li messager le roi arrivèrent
au port d'Antioche; et dès Antioche jusqu'à leur
grant roi [des Tartares], trouvèrent bien un an d'a-
leure, à chevauchier dix lieues le jour, JOINV. 262.
I| xiv* s. Art de faire frains est dessoubz art de
chevaucher, ORESME , Eth. n. Et Bauduins che-
vauche, qui fu gais et jolis, Baud. de Seb. vi, 367.
Les deux pans doivent chevaucher l'ung sur l'autre,
quant ilz sont liés. près de demy pié, ilodus,
f° cxxvi, verso; \\ xv' s. Il monta à cheval et partit
par derrière,.et chevaucha tous les bois à couvert,
FROISS. i, i, -129. Et toudis chevauchoient les Fran-
çois les grands galops devers le pont.... ID. I, I, 439.
Elle chevauchoit ung hobin ardant, COMM. VI, 7.
|| xvie s.- C'estoit royal honneur de chevaucher un
éléphant, MONT, I, 386. Le courtisan dist qu'avant
son temps c'estoit reproche à un gentilhomme d'en
chevaucher [des mules], ID. I , 366. Terre chevau-
chée [où il faut aller à cheval à cause de l'éloigne-
ment] est à deroi-mangée, LOYSEL, i26. Les j&unes
chevaulx demandent toujours ceulx qui ont accous-
tumé de les chevaucher, AMYOT, Philop. 48. Hz ne
feirent que courir et chevaucher tout 'e pais, n'ar-
restans en pas un lieu, ID. Lucull. 26. Ceux qui
ont les dents de devant chevaushans les unes sur
les autres, PARÉ, IV, 2.
— ÉTYM. Provenc. cavalcar , cavalguar; catal.
cavalgar; espagn. cabalgar ; ital. cavalcare ; du bas-
latin caballicare, de caballus, cheval (voy. CHEVAL).
f CHEVAUCHEUR (che-vô-cheur), s. m. Celui'qui
chevauche.
— HIST. XIII° s. Et moult i a de boins chevau-
cheours, et moult savent de guerre, Ch. de Rains,
us. || xive s. Des mariniers, des eheiaucheurs,
ORESME; Eth. 84. || xve s. Les chevaucheurs et les
archers, FROISS. I,- I, 296. Nostre guet estoit de cin-
quante lances qui se tenoient vers la Grange aux
Merciers et avoient des chevaucheurs le plus près
de Paris qu'ils povoient, COMM. I, 8. || xvic s. Le
troisième jour du mois de février, un chevaucheur
d'escurie [sorte de courrier du roi] fut déposé de
son office, et sur un echafault par un des autres
chevaucheurs luy feut arraché l'esmail royal, et luy
banny du royaume de France, pour avoir falsifié
les lectres du roy, JEAN D'AUTON , Annales de
Louis XU, p. 4 47, dans LACURNE. Il envoya devers
eulx un chevaucheur parti de Syracuse, qui leur
apporta ceste nouvelle, AMYOT, Timol. 27. Ces cho-
ses descouvertes par un chevaucheur, D'AUB. Hist.
n, 233. Comme un mauvais chevaucheur et estourdi,
CALV. Instit. 223.
— ÉTYM. Provenç. cavalcaire; espagn. cabalga-
dor; ital. cavalcatore ; du bas-latin cavalcatorem
(voy. CHEVAUCHER). Dans le provençal et le vieux
français, nominatif singulier cavalcaire, chevau-
chere; régime singulier cavalcador, chevaucheor;
nominatif pluriel cavalcador, chevaucheor; régime
pluriel cavalcadors, chevaucheors.
t CHEVAUCHONS (A) ( che-vô-chon ), loc. adv.
Jambe deçà, jambe delà, comme si l'on était à
cneval.
— HIST. xve. s. À. un grant homme monté sur un
grant cheval [il] sailloit de terre à chevauchon sur
ses espaules, Bouciq. i, 6. || xvie s. Pour estre tombé
à chevauchons sus quelque chose dure, PARÉ, VI,
ao. X chevauchons sur un baston, MONT, I, 24Î\
— ÉTYM. Chevaucher.
f CHEVAUCHURE (che-vô-chu-r'), s. f. Terme de
construction. Disposition de parties qui empiètent
les unes sur les autres.
— HIST. xiie s. [Il] prist sa chevalckure et un ser-
vant, Rois, 368. || xme s. Li avoirs fu moût grans,
car en vindrent bien huit cens mil mars d'argent et
bien dis mil chevaucheûres [harnachements], VIL-
LEH. CVIII.
— ÉTYM. Chevaucher; provenç. cavalcadura; anc.
catal. cavalgadum ; espagn. co.balgadu.ra; ital. ca-
valcalurj.
CHEVAU-LÉGERS (che-vô-lé-jé), s. m. plur.
|| l°Nom qu'on donnait à une compagnie de cava-
lerie composée de gens de naissance et d'honneur,
qui faisaient partie de la garde du roi. Il y a eu
aussi des chevau-légers de la reine, du dauphin et
de Monsieur. La différence ancienne des gendarmes
et des chevau-légers consistait en ce que les pre-
miers étaient armés pesamment, de pied en cap,
et les autres légèrement. || 2° Au singulier. Un che-
vau-léger, un cavalier de ces compagnies.
— HIST. xv:e s. Ne pourra aucun estre gendarme .
CHE
qu'il n'ait esté archer ou cheval léger un an conti»
nuel, Ordonn. de Blois, art. 289, dans MÉNAGE.
— ÉTYM.. Cheval, léger. L'orthographe devrait
être chevaux-légers; l'usage du temps où cette
troupe existait a supprimé l'oe.
t CHËVECERIE (chè-ve-se-rie), s. f. Qualité ou
bénéfice du chèvecier.
— ÉTYM. Chèvecier.
t CHEVÊCHE (che-vê-ch'), s. f. Espèce de
chouette. || Terme de fauconnerie. Oiseaunocturnede
proie que l'on dresse à la chasse.
— HIST. xine s. Dant Ysengrin en pié se drece,.
S'ahiert Renart par la chevece, Del point li donne
tel boffet, Ren. dans DU CANGE, _capitium. \\ xvi" s.
Ilz leur engraverent' sur le front des chevesches,
pource que la chevesche est la marque de la mon-
noie d'Athènes, AMYOT, Pér. 64.
— ÉTYM. Saintonge , chavèche. Chevece, dans
l'ancien français, signifie tête, vêtement de tête;
ce nom a pu être attribué à une espèce de chouette,
ces oiseaux ayant la tête remarquable.
CHEVECIER (chè-ve-sié), s. m. Dignitaire qui
avait soin du chevet de l'église, c'est-à-dire du fond
de l'église depuis l'endroit où la clôture commence
à tourner en rond; le même que le trésorier en
d'autres églises, parce qu'il garde le trésor de
l'église; il a soin aussi du luminaire de l'église. Et
son rare savoir, de simple marguillier, L'éleva par
degrés au rang de chèvecier, BOIL. Lut. i. Moi, dit
le chèvecier, je suis maître du choeur; qui me for-
cera d'aller à matines? LA BRUY. XIV.
— REM. L'Académie écrit chèvecier, sanr accent;
cependant la prononciation n'est pas possible à moins
d'accentuer c/te ou de donner à cet e le son de eu.
— HIST. xve s. Frère Guillaume, chevassier du
sépulcre du dit moustier, DU .CANGE , capitium.
|| xvie s. Maistre Pierre Legendre, prestre chèvecier
curé de l'église Nostre Dame d'Estampes,. Coustu-
mier gên. t. i, p. 446.
— ÉTYM. Ital. capicerio; bas-lat.' capicerius et
capitiarius qui est la vraie orthographe, dubas-laliu
capitium, chevet d'église, de caput, tête ( voy.
CHEF).
j- CHEVEL (che-vèl), s. m. Terme de serrurerie.
Etau portatif.
CHEVELÉ, ÉE (cheu-ve-lé, lée), adj. Terme de
blason. Tête chevelée, tête dont les cheveux sont
d'autre émail ou d'autre couleur que la tête.
— ÉTYM. Cheveu.
f CHEVELÉE (cheu-ve-lée), s. f. Terme de jardi-
nage. Quand on a couché en terre Un sarment au
pied du cep dans une petite rigole, en laissant deux
yeux hors de terre, le produit de ce sarment séparé
du pied-mère avec ses racines s'appelle chevelée ou
marcotte.
— ÉTYM. Cheveu.
CHEVELU, UE (cheu-ve-lu,lue. Les deux e muets
dans deux syllabes consécutives ne se peuvent pro-
noncer; Rinhelet met un accent sur le premier de
ces e, ce qui montre que de son temps on pronon-
çait ché-ve-lu; aujourd'hui on renforce l'e m jet, et
on lui donne le son de eu), adj. |] i" Qui porte da
longs cheveux. Clodion le Chevelu. Les rois cnevelus,
les rois de la première race ou mérovii-giens. Che-
velu sur le front et chauve par derrière, RÉGNIER,
Sat. x. D'abcrd ce sont des chapeaux et puis des
turbans et pui? des têtes chevelues et puis des têtes
rasées, FONTEN. Mondes, 4ersoir. || Poète chevelu
s'est dit, par moquerie, pour poète romantique,
parce que, durant les querelles de l'école classique
et de l'école romantique, plusieurs jeunes gens ap-
partenant à celle-ci laissaient croître leur chevelure.
Paturot, poète chevelu, REYBAUD, Jérôme Paturot,
i, 4. || La Gaule chevelue, partie des Gaules dont
les habitants portaient de longs cheveux. || Terme
d'anatomie. Le cuir chevelu, la partie de la peau
au-dessous de laquelle sont implantés les cheveux
et qui est traversée par eux. || 2° Poétiquement. J'ai
vu la nymphe Echo porter ses doux concerts Sur les
monts chevelus, sur les rochers déserts, i. B. ROUSS.
Églogue. Ô lac, fils des torrents, ô Thoun, onda
sacrée! Salut, monts chevelus, verts et sombres
remparts, A. CHÊN. Élég. 40. || 3° Comète chevelue,
celle qui aune tramée de lumière diffuse. Vois l'astre
chevelu, qui, royal météore.... v. HUGO, Odes, iv,
4 7. || 4° Racine chevelue, celle qui a un grand nom-
bre de filaments déliés. || Plante chevelue, celle qui
a beaucoup de rameaux. Les palmiers chevelus,
pendant au front des tours, Semblaient d'en bas dés
touffes d'herbes, v. HUGO, Orient* 4. 1 travers les
herbes chevelues du rocher, la lune éclairait la tête
du jeune homme, CHATEAUB. Duthona, 239. |j Graine
chevelus, graine qui porte une toufle de poils
CHE
Beryice à cheval envers le roi ou quelque seigneur.
j| Spécialement, service militaire dû par le vassal en
vertu du lien féodal, à la différence du service d'ost
dû par tout habitant de la seigneurie (voy. OST).
|| Incursion hostile ; course de gens armés.
— HIST. XII" s. Service et chevauchie [il] nous
requiert tantes fois, Sax. XVIH. || xine s. Et les da-
mes dé la vile alerent encontre leur amis, à grans
chevauchiées, VILLEH. XCII. Lors fist Hènris, li frè-
res le conte Baudoin, une chevauchie, et mena avec
lui grant partie de la bone gent de l'ost, n>. xcix.
Et cil des cités maintindrent moût riguereusement
la guerre encontre les Grieus [Grecs], et firent main-
tes chevalchies, ID. CLV. Ne fu nus jors k'o sa mais-
nie Ne fust li rois en chevaucie, FI. et Bl. 67. Il
voit une grant chevauchie Où mainte dame avoit....
fiera. -H 791. Se ses sires le semmonnoit d'ost ou de
cevaude ou por sa meson garder, BEAUM. XXIX, (9.
|| xv» s. Par lui se faisoient les emprises et les
chevauchées, FROISS. II , H, 4 39. Chacun cuidoit rap-
porter autant d'argent que les autres en avoient rap-
porté, qui avoient esté en l'autre chevauchée [expédi-
tion] en Angleterre avec lui, ID. I, I, 2». Ainsi se défit
. et rompit cette grosse chevauchée [les deux armées
française et anglaise], ID. l, i, 94. ||xvr s. Chausser
ses bottes pour une utile chevauchée, MONT, IV, 304.
— ÉTYM. Chevaucher; provenç. cavalcada; es-
pagn. cabalgada; ital. cavalcata.
| CHEVAUCHEMENT (che-vô-che-man) , s. m.
|| i° Croisement de deux pièces. || 2° Terme de bo-
tanique. Disposition des feuilles chevauchantes.
|| 3° Terme de chirurgie. Déplacement des fragments
d'un os fracturé, lorsque, au lieu d'être bout à
bout, ils sont parallèles l'un à l'autre dans une plus
ou moins gracde étendue.
— HIST. xv' s. On se dissimule de nostre che-
vauchement; on ne veut point que nous chevau-
chons, afin que nous n'ayons point cause de deman-
der argent, FROISS. H, II, 4 39.
. — ÉTYM. Chevaucher.
CHEVAUCHER (che-vô-ché) , V. n. || i" Aller à
cheval. [Le chevalier] ainsi chevauchant, il mettait
à fin toutes ces aventures chantées par nos poètes,
CHATEÀUB. Génie, rv, v, 4. ||2° Terme de manège.
Chevaucher court ou long, se servir d'étriers trop
courts ou trop longs. || Chevaler. Voy. ce mot. || Se
dit aussi de l'action du cheval faible et incertain
dans ses allures, qui se taille des boulets en mar-
chant. || 3° Terme de fauconnerie. L'oiseau che-
vauche, lorsqu'il s'élève par secousses au-dessus du
vent. || 4° Par extension, être à califourchon. Cet
enfant chevauche sur un bâton. || 5° Terme de mé-
tier. Se croiser, empiéter l'un sur l'autre. Ces ar-
doises ne chevauchent pas régulièrement. || Terme
de chirurgie. En parlant des fragments d'un os frac-
turé, éprouver le chevauchement. || On dit de même
de dents qui se croisent, qu'elles chevauchent.
|| 6° Terme d'imprimerie. Être mal aligné. Ces mots,
ces lignes chevauchent. || 7° T. a. Michel chevauche
un cheval de prise qu'il a choisi entre tous, p. L.
COUR. Lett.i, 94.
— SYN. ALLER A CHEVAL, CHEVAUCHER. Ces mots
veulent dire tous deux faire, à cheval, du chemin;
ce qui les distingue .c'est l'emploi qu'on en fait :
aller à cheval est la locution vulgaire et de l'emploi
journalier; chevaucher se trouve réservé pour le
style relevé et surtout pour les narrations relatives
au moyen âge.
— HIST. XIe s. Guenes chevalchet souz une olive
haute, Ch. de Roi. xxvu. Tant chevauchèrent es
veies et chemins, ib. xra. Ne mul ne mule que
puissez chevalcher, ib. xxxv. Charles chevauche et
les valz et lés monz, ib. CCLXIX. || xir s. Chevauchez,
rois, ne soiez. atarjans, Ronc. p. 84. [Je] ne que-
sisse jamais en estor chevauchier, Sax. xvi. Et li
baron chevauchent ambleûre et troton, ib. xxn.
|| xm° s. Après, prisrent congié pour retorner en
lor paîs, et chevauchierent tant par leur journées
que.... VILLEH. xx. Et li quens de Flandres, qui la
première bataille conduisoit., chevaucha, et les au-
tres batailles chascune empres, ID. LXXI. Li marchis
Bonifaces de Monferrat chevaucha toute la marine
[le long de la mer] droit vers le palais de Bouche-
de-Lion, ID. CVII. Par Ardenne [ils] chevauchent
sans nul detriement, Berte, ix. Car ce content nos-
tre voisin, Que une asnesse parla jà, Que un pro-
phète chevaucha, Ren. 210. Tant se haste et tant
s'esploite, Tant chevauche bois et garane, Qu'il est
venus à Theroane, ID. 4 824 5. Mais li vaillant homme
l'assaillent, Et la chevauchent [la richesse] et nor-
saillent, Et tant as espérons la bâtent, Qu'il s'en
aesent et esbatent, la Rose, 5238. Et s'il a si le che-
val chier, Qu'il le gart pour son chevauchier, ib.
CHE
•10828. S'aucuns me preste son ceval por fere mon
labor ou por cevaucier, BEAUM. XXXVII, 4. Ainsi fut
li cuens de Poitiers, Qui toz jors fu boens et entiers,
Chevaucha cest siècle terrestre, Et mena pàradix
en destre, RUTEB. 49. Li messager le roi arrivèrent
au port d'Antioche; et dès Antioche jusqu'à leur
grant roi [des Tartares], trouvèrent bien un an d'a-
leure, à chevauchier dix lieues le jour, JOINV. 262.
I| xiv* s. Art de faire frains est dessoubz art de
chevaucher, ORESME , Eth. n. Et Bauduins che-
vauche, qui fu gais et jolis, Baud. de Seb. vi, 367.
Les deux pans doivent chevaucher l'ung sur l'autre,
quant ilz sont liés. près de demy pié, ilodus,
f° cxxvi, verso; \\ xv' s. Il monta à cheval et partit
par derrière,.et chevaucha tous les bois à couvert,
FROISS. i, i, -129. Et toudis chevauchoient les Fran-
çois les grands galops devers le pont.... ID. I, I, 439.
Elle chevauchoit ung hobin ardant, COMM. VI, 7.
|| xvie s.- C'estoit royal honneur de chevaucher un
éléphant, MONT, I, 386. Le courtisan dist qu'avant
son temps c'estoit reproche à un gentilhomme d'en
chevaucher [des mules], ID. I , 366. Terre chevau-
chée [où il faut aller à cheval à cause de l'éloigne-
ment] est à deroi-mangée, LOYSEL, i26. Les j&unes
chevaulx demandent toujours ceulx qui ont accous-
tumé de les chevaucher, AMYOT, Philop. 48. Hz ne
feirent que courir et chevaucher tout 'e pais, n'ar-
restans en pas un lieu, ID. Lucull. 26. Ceux qui
ont les dents de devant chevaushans les unes sur
les autres, PARÉ, IV, 2.
— ÉTYM. Provenc. cavalcar , cavalguar; catal.
cavalgar; espagn. cabalgar ; ital. cavalcare ; du bas-
latin caballicare, de caballus, cheval (voy. CHEVAL).
f CHEVAUCHEUR (che-vô-cheur), s. m. Celui'qui
chevauche.
— HIST. XIII° s. Et moult i a de boins chevau-
cheours, et moult savent de guerre, Ch. de Rains,
us. || xive s. Des mariniers, des eheiaucheurs,
ORESME; Eth. 84. || xve s. Les chevaucheurs et les
archers, FROISS. I,- I, 296. Nostre guet estoit de cin-
quante lances qui se tenoient vers la Grange aux
Merciers et avoient des chevaucheurs le plus près
de Paris qu'ils povoient, COMM. I, 8. || xvic s. Le
troisième jour du mois de février, un chevaucheur
d'escurie [sorte de courrier du roi] fut déposé de
son office, et sur un echafault par un des autres
chevaucheurs luy feut arraché l'esmail royal, et luy
banny du royaume de France, pour avoir falsifié
les lectres du roy, JEAN D'AUTON , Annales de
Louis XU, p. 4 47, dans LACURNE. Il envoya devers
eulx un chevaucheur parti de Syracuse, qui leur
apporta ceste nouvelle, AMYOT, Timol. 27. Ces cho-
ses descouvertes par un chevaucheur, D'AUB. Hist.
n, 233. Comme un mauvais chevaucheur et estourdi,
CALV. Instit. 223.
— ÉTYM. Provenç. cavalcaire; espagn. cabalga-
dor; ital. cavalcatore ; du bas-latin cavalcatorem
(voy. CHEVAUCHER). Dans le provençal et le vieux
français, nominatif singulier cavalcaire, chevau-
chere; régime singulier cavalcador, chevaucheor;
nominatif pluriel cavalcador, chevaucheor; régime
pluriel cavalcadors, chevaucheors.
t CHEVAUCHONS (A) ( che-vô-chon ), loc. adv.
Jambe deçà, jambe delà, comme si l'on était à
cneval.
— HIST. xve. s. À. un grant homme monté sur un
grant cheval [il] sailloit de terre à chevauchon sur
ses espaules, Bouciq. i, 6. || xvie s. Pour estre tombé
à chevauchons sus quelque chose dure, PARÉ, VI,
ao. X chevauchons sur un baston, MONT, I, 24Î\
— ÉTYM. Chevaucher.
f CHEVAUCHURE (che-vô-chu-r'), s. f. Terme de
construction. Disposition de parties qui empiètent
les unes sur les autres.
— HIST. xiie s. [Il] prist sa chevalckure et un ser-
vant, Rois, 368. || xme s. Li avoirs fu moût grans,
car en vindrent bien huit cens mil mars d'argent et
bien dis mil chevaucheûres [harnachements], VIL-
LEH. CVIII.
— ÉTYM. Chevaucher; provenç. cavalcadura; anc.
catal. cavalgadum ; espagn. co.balgadu.ra; ital. ca-
valcalurj.
CHEVAU-LÉGERS (che-vô-lé-jé), s. m. plur.
|| l°Nom qu'on donnait à une compagnie de cava-
lerie composée de gens de naissance et d'honneur,
qui faisaient partie de la garde du roi. Il y a eu
aussi des chevau-légers de la reine, du dauphin et
de Monsieur. La différence ancienne des gendarmes
et des chevau-légers consistait en ce que les pre-
miers étaient armés pesamment, de pied en cap,
et les autres légèrement. || 2° Au singulier. Un che-
vau-léger, un cavalier de ces compagnies.
— HIST. xv:e s. Ne pourra aucun estre gendarme .
CHE
qu'il n'ait esté archer ou cheval léger un an conti»
nuel, Ordonn. de Blois, art. 289, dans MÉNAGE.
— ÉTYM.. Cheval, léger. L'orthographe devrait
être chevaux-légers; l'usage du temps où cette
troupe existait a supprimé l'oe.
t CHËVECERIE (chè-ve-se-rie), s. f. Qualité ou
bénéfice du chèvecier.
— ÉTYM. Chèvecier.
t CHEVÊCHE (che-vê-ch'), s. f. Espèce de
chouette. || Terme de fauconnerie. Oiseaunocturnede
proie que l'on dresse à la chasse.
— HIST. xine s. Dant Ysengrin en pié se drece,.
S'ahiert Renart par la chevece, Del point li donne
tel boffet, Ren. dans DU CANGE, _capitium. \\ xvi" s.
Ilz leur engraverent' sur le front des chevesches,
pource que la chevesche est la marque de la mon-
noie d'Athènes, AMYOT, Pér. 64.
— ÉTYM. Saintonge , chavèche. Chevece, dans
l'ancien français, signifie tête, vêtement de tête;
ce nom a pu être attribué à une espèce de chouette,
ces oiseaux ayant la tête remarquable.
CHEVECIER (chè-ve-sié), s. m. Dignitaire qui
avait soin du chevet de l'église, c'est-à-dire du fond
de l'église depuis l'endroit où la clôture commence
à tourner en rond; le même que le trésorier en
d'autres églises, parce qu'il garde le trésor de
l'église; il a soin aussi du luminaire de l'église. Et
son rare savoir, de simple marguillier, L'éleva par
degrés au rang de chèvecier, BOIL. Lut. i. Moi, dit
le chèvecier, je suis maître du choeur; qui me for-
cera d'aller à matines? LA BRUY. XIV.
— REM. L'Académie écrit chèvecier, sanr accent;
cependant la prononciation n'est pas possible à moins
d'accentuer c/te ou de donner à cet e le son de eu.
— HIST. xve s. Frère Guillaume, chevassier du
sépulcre du dit moustier, DU .CANGE , capitium.
|| xvie s. Maistre Pierre Legendre, prestre chèvecier
curé de l'église Nostre Dame d'Estampes,. Coustu-
mier gên. t. i, p. 446.
— ÉTYM. Ital. capicerio; bas-lat.' capicerius et
capitiarius qui est la vraie orthographe, dubas-laliu
capitium, chevet d'église, de caput, tête ( voy.
CHEF).
j- CHEVEL (che-vèl), s. m. Terme de serrurerie.
Etau portatif.
CHEVELÉ, ÉE (cheu-ve-lé, lée), adj. Terme de
blason. Tête chevelée, tête dont les cheveux sont
d'autre émail ou d'autre couleur que la tête.
— ÉTYM. Cheveu.
f CHEVELÉE (cheu-ve-lée), s. f. Terme de jardi-
nage. Quand on a couché en terre Un sarment au
pied du cep dans une petite rigole, en laissant deux
yeux hors de terre, le produit de ce sarment séparé
du pied-mère avec ses racines s'appelle chevelée ou
marcotte.
— ÉTYM. Cheveu.
CHEVELU, UE (cheu-ve-lu,lue. Les deux e muets
dans deux syllabes consécutives ne se peuvent pro-
noncer; Rinhelet met un accent sur le premier de
ces e, ce qui montre que de son temps on pronon-
çait ché-ve-lu; aujourd'hui on renforce l'e m jet, et
on lui donne le son de eu), adj. |] i" Qui porte da
longs cheveux. Clodion le Chevelu. Les rois cnevelus,
les rois de la première race ou mérovii-giens. Che-
velu sur le front et chauve par derrière, RÉGNIER,
Sat. x. D'abcrd ce sont des chapeaux et puis des
turbans et pui? des têtes chevelues et puis des têtes
rasées, FONTEN. Mondes, 4ersoir. || Poète chevelu
s'est dit, par moquerie, pour poète romantique,
parce que, durant les querelles de l'école classique
et de l'école romantique, plusieurs jeunes gens ap-
partenant à celle-ci laissaient croître leur chevelure.
Paturot, poète chevelu, REYBAUD, Jérôme Paturot,
i, 4. || La Gaule chevelue, partie des Gaules dont
les habitants portaient de longs cheveux. || Terme
d'anatomie. Le cuir chevelu, la partie de la peau
au-dessous de laquelle sont implantés les cheveux
et qui est traversée par eux. || 2° Poétiquement. J'ai
vu la nymphe Echo porter ses doux concerts Sur les
monts chevelus, sur les rochers déserts, i. B. ROUSS.
Églogue. Ô lac, fils des torrents, ô Thoun, onda
sacrée! Salut, monts chevelus, verts et sombres
remparts, A. CHÊN. Élég. 40. || 3° Comète chevelue,
celle qui aune tramée de lumière diffuse. Vois l'astre
chevelu, qui, royal météore.... v. HUGO, Odes, iv,
4 7. || 4° Racine chevelue, celle qui a un grand nom-
bre de filaments déliés. || Plante chevelue, celle qui
a beaucoup de rameaux. Les palmiers chevelus,
pendant au front des tours, Semblaient d'en bas dés
touffes d'herbes, v. HUGO, Orient* 4. 1 travers les
herbes chevelues du rocher, la lune éclairait la tête
du jeune homme, CHATEAUB. Duthona, 239. |j Graine
chevelus, graine qui porte une toufle de poils
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