CHA
CHAUSSANT, ANTE (chô-san, san-t'), adj. Qu'on
chausse facilement, en parlant des bas particulière-
ment. Un bas de soie est plus chaussant qu'un bas
de fil. -
— HIST. XIIIe s. Estivaux fbottes].... estroiz es piez
et bien chauçans, BARBAZAN, Fabliaux, édit. MÉON,
t. IV, p. 180.*
— ÊTYM. Chausser.
CHAUSSE (chô-s'), s. f. ||1° Sorte de sac d'étoffe
de laine, de forme conique, que l'on emploie à fil-
trer certaines liqueurs trop denses pour passer au
filtre de papier. |J 2° Chausse de l'Université, orne-
ment de ceux qui ont quelques degrés dans l'une
des facultés. C'est une pièce de drap, froncée en
son milieu, garnie d'un, deux ou trois rangs d'her-
mine, selon le grade, qui se place sur l'épaule gau-
che, à découvert, par-dessus la robe, et pend sur
la poitrine et sur le dos. || 3" Terme de blason. Es-
pèce de chevron plein et massif, qui, étant ren-
versé, touche de sa pointe celle de l'écu. || 4° Terme
de costume militaire. Chausse du colback, partie
supérieure du colback, formée d'un morceau de
drap qui pend sur le côté. || 5' Chausse d'aisances, ■
le tuyau des latrines.
— HIST. xvr» s. Il fut six sepmaines prisonnier
dans un engein de bois pointu par le bas, que les
questionnaires appellent chausse-d'hypocras, D'AUB.
Hist. i, 75. Et lorsqu'on le voudra donner au pa-
tient, estant en la chausse ou canon à clystere, on
y adjoustera une dragme d'huile de genièvre, PARÉ,
xv, 39. Les apothicaires usent de manche de drap
faite en pointe, qu'on appelle chausse d'hippocras,
m. ib. xxvi, to. A l'endroit oùl'isle se va estroissis-
sant en une longue chausse serrée d'un costé et
d'autre de la mer, AMYOT, Phocion, 18. Que la
chausse de l'aisement [latrines] soit distante de dix
pieds du puys du voisin, Coustumier ginér. t. i,
p. 28t.
— ÉTYM. Voy. CHAUSSES.
CHAUSSÉ, ÉE (chô-sé, sée), part, passé. \\1"1
qui on a fait des chaussures. Chaussé par un bon cor-
donnier. || Fig. et familièrement, Elle est toute des
mieux chaussées, se dit d'une femme élégante et
du bon ton. Il ne s'adresse qu'aux mieux chaussées,
il ne courtise que des femmes qui se font remarquer
par leur élégance et leur rang. || 2° Àqui on a mis
des chaussures. Cet enfant est chaussé par la bonne.
Connaissez-vous sur l'Hélicon L'une et l'autre
Thalie? L'une est chaussée, et l'autre non : Mais
c'est la plus jolie, PIRON, Épigr. contre la Chaussée,
|| S'enfuir un pied chaussé et l'autre nu, fuir précipi-
tamment, en toute hâte. Nous avons été contraints
de nous sauver un pied chaussé et l'autre nu, en l'é-
quipage que vous nous voyez, SCARR. Roman coin.
ch. il. || 3° En parlant du cheval, balzane haut-chaus-
sée, balzane s'étendanten haut jusque vers le genou
ou le jarret, ou dépassant ces régions. || 4° Terme de
blason. Ëcu chaussé, écu dont le sommet de l'angle
est à la pointe d'en bas et au milieu de l'écu, et
dont la ligne d'en haut forme la mesure de cet an-
gle. C'est l'opposé de chape. || 5° Fig. Être chaussé
d'une opinion, y tenir opiniâtrement. Chose étrange
de voir comme avec passion Un chacun est chaussé
de son opinion, MOL. Ec.des F. I, t. ]| Proverbe.
Les cordonniers sontslesp)us mal chaussés, c'est-à-
dire on néglige d'ordinaire les avantages qu'on peut
se procurer facilement.
^. CHAUSSÉE (chô-sée), s. f. || 1° Remblai en terre
SUT le bord d'une rivière, pour contenir l'eau. || Con-
struction qui, dans un étang, sert à arrêter et con-
server l'eau, La chaussée se nomme quelquefois la
tête de l'étang. On dit aussi la levée. || 2" Levée de
terre servant de route. Jean-François Delagorgue,
lieutenant général de la chaussée du Boulonnais,
p. L. COURIER, il, 368. || 3° La partie bombée d'une
route ou d'une rue. || 4° Le rez-de-chaussée, le ni-
veau du sol. Le mur n'était encore qu'au ou qu'à
rez-de-chaussée. || Toute pièce d'une maison au ni-
veau de la voie publique. Il demeure au rez-de-
chaussée. Les rez-de-chaussée sont ordinairement
humides. || 5° Ponts et chaussées, dénomination
sous laquelle on comprend tout ce qui concerne
l'administration des routes, des ponts, des canaux.
|| École des ponts et chaussées, école spécialement
destinée à former des sujets pour les travaux de ce
genre. || 6° Terme de géographie. Chaussée des
Géants, localité d'Irlande où une immense quantité
de colonnes de basalte s'avance dans la mer, for-
mant une espèce de chaussée.
— HIST. xni* s. Les chaucies jonchées de fresche
erbe et de jonc, Berte, cxxxm. Chaucie est une
coustume assise et establie ancienement seur chars,
seur charretes, seur somiers chargés, Liv. des met.
CHA
275. Et fu mis en un pellorit tout nuef qu'on li fist
emi le [la] chauchie de Lille, Chr. deRains, t73. Si
comme de ior moustiers réfère et de lor caucies ra-
mender, BEAUH. XXI, 27. Cil l'empire [gâte le chemin]
qui aeffet les cauehies qui furent fêtes por le quemin
amender, m. xxv, 12. Par les boes de la chaucie Des-
cendit du chastel aval, Sans demander cher ne
cheval, RIJTEB. II, <78. Le roy ot conseil que il
feroit faire une chaucie parmi la rivière pour passer
vers les Sarrazins, JOINV. 230. j|xive s. Droit envers
le chastel ont leur voie aqueillie, Et puis vers le
chastel vont toute le fia] cauchie, Band. de Seb.
ix, 535. Persone ne trova passant sus le [la] cau-
chie, Ne maison qui ne fuist freinée et verrouillie,
ib. xi, 33. Chacuns en droit soy facent refaire les
chaussées [des rues de Paris], quand elles ne seront
suffisantes, Ordonn. des rois de Fr. t. n, p. 380.
H xvie s. Aux réparations et entretenement de la
chaussée du havre de Granville , Texte dans JAL ,
Gloss. naut.
— ÉTYM. Picard , keuchie , cauchie; provenç.
caussada; espagn. cahada; portug. calçada; de
calciala (sous-entendu via, chemin), que Diez tire
de cote, chaux: chemin fait à la chaux; mais la
chaussée est surtout une levée de terre où la chaux
n'entre pas ; aussi vaut-il mieux prendre calcialus,
chaussé, puis foulé (voy. CHAUSSES), sens qui se
trouve en effet dans le bas-latin (voy. DU CANGE,
calciare), de sorte que la chaussée serait la terre
foulée, pressée.
t 2. CHAUSSÉE (chô-sée), s. f. || 1° Espèce de sac
que traverse la farine dans un moulin. |f 2° Pièce de
la cadrature d'une montre, qui porte l'aiguille des
minutes.
CHAUSSE-PIED (chô-se-pié), s. m. Instrument
de corne, bande de cuir dont on se sert pour chaus-
ser plus facilement les souliers. || Fig. L'héritière de
Pyney était fort riche par le défaut des enfants du pre-
mier lit, dont l'état parut à M. le prince un chausse-
pied pour faire Boutteville duc et pair, ST-SIM. 16,
: 189. \\Au pïur..Des chausse-pieds.
| — HIST. xvie s. Un chaussepied, D'AUB. Foin.
' m, 3. Chausse-pied, PARÉ, VI, 5.
! — ÉTYM. Chausser, pied.
! CHAUSSER (chô-sé), v. a. || 1- Mettre ses bas, sa
chaussure. Chausser ses souliers, ses bottes. || Fig.
Chausserlecothurue, composerune tragédie, s'exer-
cer dans les rôles de la tragédie; et par extension,
enfler son style. Mais quoi! je chausse ici le co-.
thurne tragique; Reprenons au plus tôt le brode-
quin comique, BOIL. S'il. x. || Chausser le brodequin,
composer des comédies; s'essayer dans les rôles de
la comédie. || Terme de manège. Chausser les étriers,
y enfoncer les pieds trop avant. || 2° Chausser quel-
qu'un, lui mettre ses bas. sa chaussure. || On dit
aussi chausser à quelqu'un ses souliers. || Chausser
les éperons à quelqu'un, lui mettre les éperons en
le recevant chevalier. L'officiant me chaussa les épe-
rons en me donnant accolade, CHATF.AUB. Itinéraire,
ni, 39. Des éperons d'or que les Yseult, les Geniè-
vre, les Oriane chaussèrent jadis à de vaillants
chevaliers, ID. Dern, des Abenc. 152. || Fig. et fami-
lièrement. Chausser de près les éperons à quelqu'un,
poursuivre de près quelqu'un qui s'enfuit. || Terme
de vétérinaire. Chausser une vache, envelopper le
paturon d'une vache fatiguée. || Terme de faucon-
nerie. Chausser la grande serre d'un oiseau, entou-
rer l'ongle du gros doigt de l'oiseau avec un mor-
ceau de peau qui lui sert d'entrave. || 3" Faire la
chaussure, en parlant du cordonnier. Ce cordon-
nier me chausse depuis bien des années, (j Absolu-
ment. Ce cordonnier chausse bien. || Fig. N'être
pas aisé à chausser, se dit d'une personne qu'il est
difficile de persuader, de contenter. Esprits ruraux
volontiers sont jaloux, Et sur ce point à chaus-
! ser difficiles, LA FONT. Fér. || 4° Chausser bien,
chausser mal, aller bien, aller mal, en parlant
de la chaussure. Ce bas, ce soulier me chausse
bien, ou, absolument, chausse bien. | Populaire-
ment. Cela me chausse, cela m'arrange, me con-
vient. || 5° Fig. et familièrement. Chausser sa tête,
se mettre une idée dans la téta. J'aurai chaussé ma
tête et l'on me contraindra ! Ah ! vous verrez comme
on réussira, REGNARD, Folies amour. Prol. || On
dit aussi dans le même sens se chausser la tête.
|| Chausser une idée, s'en infatuer. Se chausser une
opinion dans la tête. || 6"Terme d'agriculture. Chaus-
ser un arbre, une plante, entourer de terre le pied
pour favoriser l'accroissement. || 7° F. n. s'emploie
seulement dans ces phrases: chaussera six points,
■à sept points, à tant dt points, porter des souliers
de telle ou telle longueur. || Fig. Chausser à même
point, être de même humeur. On a dit aussi dans
CHA
581
le même sens se chausser. Toutes, au fait d'a-
mour, se chaussent en un point, RÉGNER, Sat. xm.
|| Activement, en termesde musique, chausser les voix
à leur point, proportionner l'étendue des chants,
tant au grave qu'à l'aigu, à l'étendue des voix qui
doivent les chanter. || 8" Se chausser, v. réfl. Mettre
ses bas, sa chaussure. Il ne peut plus se chausser
lui-même. || Fig. Se chausser d'une opinion, s'en
infatuer.
— HIST. xr s. Au destre poing si lui faites chai-
cer[legant], Ch, de Roi. CLXXXIX. Lur espérons
[ils] ont en leur piez calcez, ib. CÇLXXXII. || xirs. Et
[il] li caucha son premier esperon, ROM. p.- 29.
|| xiu° s. Et Marchuflescliauca erramment leshueses
vermeilles, par l'aie et par l'enortement des autres
Grieus [Grecs], VILLEH. xcvnv [Berte avoit] La po-
vre gent souvent chaucie et revestue, Berte, eu.
Dux Naymes lor ala les espérons chaucier, ib. cxxix
Li rois estoit li plus larges [généreux] chevaliers qui
onques cauçast esperon, Chron. de Rains, p. 66.
Chaucies refu par grant mestrise D'uns solers de-
copésàlas, la Rose, 830. De mon lit tantost me levai,
Chaussai moi et mes mains lavai, ib. 90. C'est un hons
qui en biaus ostiez [hôtel] Mainstenir moult sedelitoit;
Cis se chauçoit bien et vestoit, ib. t ( 20, Si comme s'il
sunt trové vestant ou cauchant du lit où il estoient
coucié, BEAUM. xxx, to?. Je laisse huit vins livres pa-
risis pour vestir et chaucier les povres de ma terre, DU
GANGE, calceus. || xve s. Et chaussant son espée [la
mettant à la main], et la levant contre mont pour
feriret donner un coup, FROISS. liv. iv, p. 154, dans
LAGURNE. Jem'en vais chaussermes souliers, LOUIS XI,
NOM. CXIII. ||xvi° s. Pompeiusne sceut vaincre : et
César luy chaussa bien aultrementles espérons quand
cefeut à son tour, MONT, I, 36). Considérant le pau-
vre mendiant à ma porte, souvent plus enjoué et
plus sain que moy, je me plante à sa place, j'essaye
de chausser mon ame à son biais, ID. i, 281. En la
jeunesse mesme, il m'est advenu de chausser ainsin
un teinct et un port trouble et de mauvais prognos-
tique, sans grand accident, m.iv, 280. Quand nous
voyons un homme mal chaussé, nous disons que ce
n'est pas merveille s'il est chaussetier; de mesme il
semble que nous voyons souvent un médecin plus
mal médecine, un théologien moins reformé, et
coustumierernent un sçavant moins suffisant qu'un
autre, ID. dans LACURNE. Voiant que l'empereur
avoit chaussé cette opinion, D'AUB. Hist. i, 341.
Quand on chausse des gants estroits, PARÉ, IV, 29.
.... En remparant les murailles avec de fine argile
pestrie, dont elles seront chaussées et revestues
autant hautement que.... o. DE SERRES, 776. Chaus-
ser ses lunettes [regarder avec attention], OUDIN. Ne
vous moquez pas de mal chaussés, ID. Monsieur
[dit le connétable de Bourbon], vous me chaussez
les espérons de bien près. — Monseigneur [lui ré-
pondit Warthy], vous les avez meilleurs que je ne
eroyois, MIGNET, Le connétable de Bourbon. Revue
des Deux-Mondes, (860, t. xxv, p. 90t.
— ÉTYM. Picard, caucher; provenç. caussar ; ca-
tal. calsar; espagn. calzar; portug. calçar; ital.
cahare; du latin caUeare, de calceus, soulier (voy.
CHAUSSES).
CHAUSSES (chô-s'), s. f. plur. || 1° Ancienne es-
pèce de vêtement. Les chausses étaient, un caleçon ;
on les appelait haut-de-chausses quand elles n'attei-
gnaient que le genou; la partie qui continuait s'ap-
pelait bas de chausses; le pied se nommait chausson.
|| 2° Culotte, caieçon. Prendre, mettre ses chausses.
Chausses de velours. Je ne trouvai pas à propos de
lui faire mettre chausses bas, SËV. 492. C'est la
première chose qu'ils font de délier leurs chausses,
ID. 434. || Chausses de page, chausses courtes et
piissées que portaientles pages et qu'on appelait aussi
trousses. Prendre les chausses, quitter les chausses,
se disait pour entrerdans les pages, cesser d'être page.
Le maréchal de Bellefond totalement ridicule, parce
qu'il avait négligé de mettre des rubans au bas de
ses chausses de page, de sorte que c'était une vraie
nudité, SÉV. 602. || Familièrement. N'avoir pas de
chausses, être fort pauvre. Mme de Mailly était une
demoiselle de Poitou qui n'avait pas de chausses,
fille de St-Hermine, cousin issu de. germain de
Mme de Maintenou, ST-SIM. 3, 54. ||Fig. Tk-er ses
chausses, détaler, s'en aller au plus vite. Et me
laissez tirer mes chausses sans murmure, MOL. le
Dép. i, 4. Oui, Seigneur, ce n'est point raillerie,
j'en suis ce qui s'appelle disgracié; il m'a fallu tirer
mes chausses au plus vite, et jamais vous n'avez
vu un emportement plus brusque que le sien, m.
la Princ. d'Él. v, t. La conversation finirait mal,
ne l'entamons point, tirons nos chausses, DANCOURT,
Vacances, i,"4. || Familièrement. Elle porte les
CHAUSSANT, ANTE (chô-san, san-t'), adj. Qu'on
chausse facilement, en parlant des bas particulière-
ment. Un bas de soie est plus chaussant qu'un bas
de fil. -
— HIST. XIIIe s. Estivaux fbottes].... estroiz es piez
et bien chauçans, BARBAZAN, Fabliaux, édit. MÉON,
t. IV, p. 180.*
— ÊTYM. Chausser.
CHAUSSE (chô-s'), s. f. ||1° Sorte de sac d'étoffe
de laine, de forme conique, que l'on emploie à fil-
trer certaines liqueurs trop denses pour passer au
filtre de papier. |J 2° Chausse de l'Université, orne-
ment de ceux qui ont quelques degrés dans l'une
des facultés. C'est une pièce de drap, froncée en
son milieu, garnie d'un, deux ou trois rangs d'her-
mine, selon le grade, qui se place sur l'épaule gau-
che, à découvert, par-dessus la robe, et pend sur
la poitrine et sur le dos. || 3" Terme de blason. Es-
pèce de chevron plein et massif, qui, étant ren-
versé, touche de sa pointe celle de l'écu. || 4° Terme
de costume militaire. Chausse du colback, partie
supérieure du colback, formée d'un morceau de
drap qui pend sur le côté. || 5' Chausse d'aisances, ■
le tuyau des latrines.
— HIST. xvr» s. Il fut six sepmaines prisonnier
dans un engein de bois pointu par le bas, que les
questionnaires appellent chausse-d'hypocras, D'AUB.
Hist. i, 75. Et lorsqu'on le voudra donner au pa-
tient, estant en la chausse ou canon à clystere, on
y adjoustera une dragme d'huile de genièvre, PARÉ,
xv, 39. Les apothicaires usent de manche de drap
faite en pointe, qu'on appelle chausse d'hippocras,
m. ib. xxvi, to. A l'endroit oùl'isle se va estroissis-
sant en une longue chausse serrée d'un costé et
d'autre de la mer, AMYOT, Phocion, 18. Que la
chausse de l'aisement [latrines] soit distante de dix
pieds du puys du voisin, Coustumier ginér. t. i,
p. 28t.
— ÉTYM. Voy. CHAUSSES.
CHAUSSÉ, ÉE (chô-sé, sée), part, passé. \\1"1
qui on a fait des chaussures. Chaussé par un bon cor-
donnier. || Fig. et familièrement, Elle est toute des
mieux chaussées, se dit d'une femme élégante et
du bon ton. Il ne s'adresse qu'aux mieux chaussées,
il ne courtise que des femmes qui se font remarquer
par leur élégance et leur rang. || 2° Àqui on a mis
des chaussures. Cet enfant est chaussé par la bonne.
Connaissez-vous sur l'Hélicon L'une et l'autre
Thalie? L'une est chaussée, et l'autre non : Mais
c'est la plus jolie, PIRON, Épigr. contre la Chaussée,
|| S'enfuir un pied chaussé et l'autre nu, fuir précipi-
tamment, en toute hâte. Nous avons été contraints
de nous sauver un pied chaussé et l'autre nu, en l'é-
quipage que vous nous voyez, SCARR. Roman coin.
ch. il. || 3° En parlant du cheval, balzane haut-chaus-
sée, balzane s'étendanten haut jusque vers le genou
ou le jarret, ou dépassant ces régions. || 4° Terme de
blason. Ëcu chaussé, écu dont le sommet de l'angle
est à la pointe d'en bas et au milieu de l'écu, et
dont la ligne d'en haut forme la mesure de cet an-
gle. C'est l'opposé de chape. || 5° Fig. Être chaussé
d'une opinion, y tenir opiniâtrement. Chose étrange
de voir comme avec passion Un chacun est chaussé
de son opinion, MOL. Ec.des F. I, t. ]| Proverbe.
Les cordonniers sontslesp)us mal chaussés, c'est-à-
dire on néglige d'ordinaire les avantages qu'on peut
se procurer facilement.
^. CHAUSSÉE (chô-sée), s. f. || 1° Remblai en terre
SUT le bord d'une rivière, pour contenir l'eau. || Con-
struction qui, dans un étang, sert à arrêter et con-
server l'eau, La chaussée se nomme quelquefois la
tête de l'étang. On dit aussi la levée. || 2" Levée de
terre servant de route. Jean-François Delagorgue,
lieutenant général de la chaussée du Boulonnais,
p. L. COURIER, il, 368. || 3° La partie bombée d'une
route ou d'une rue. || 4° Le rez-de-chaussée, le ni-
veau du sol. Le mur n'était encore qu'au ou qu'à
rez-de-chaussée. || Toute pièce d'une maison au ni-
veau de la voie publique. Il demeure au rez-de-
chaussée. Les rez-de-chaussée sont ordinairement
humides. || 5° Ponts et chaussées, dénomination
sous laquelle on comprend tout ce qui concerne
l'administration des routes, des ponts, des canaux.
|| École des ponts et chaussées, école spécialement
destinée à former des sujets pour les travaux de ce
genre. || 6° Terme de géographie. Chaussée des
Géants, localité d'Irlande où une immense quantité
de colonnes de basalte s'avance dans la mer, for-
mant une espèce de chaussée.
— HIST. xni* s. Les chaucies jonchées de fresche
erbe et de jonc, Berte, cxxxm. Chaucie est une
coustume assise et establie ancienement seur chars,
seur charretes, seur somiers chargés, Liv. des met.
CHA
275. Et fu mis en un pellorit tout nuef qu'on li fist
emi le [la] chauchie de Lille, Chr. deRains, t73. Si
comme de ior moustiers réfère et de lor caucies ra-
mender, BEAUH. XXI, 27. Cil l'empire [gâte le chemin]
qui aeffet les cauehies qui furent fêtes por le quemin
amender, m. xxv, 12. Par les boes de la chaucie Des-
cendit du chastel aval, Sans demander cher ne
cheval, RIJTEB. II, <78. Le roy ot conseil que il
feroit faire une chaucie parmi la rivière pour passer
vers les Sarrazins, JOINV. 230. j|xive s. Droit envers
le chastel ont leur voie aqueillie, Et puis vers le
chastel vont toute le fia] cauchie, Band. de Seb.
ix, 535. Persone ne trova passant sus le [la] cau-
chie, Ne maison qui ne fuist freinée et verrouillie,
ib. xi, 33. Chacuns en droit soy facent refaire les
chaussées [des rues de Paris], quand elles ne seront
suffisantes, Ordonn. des rois de Fr. t. n, p. 380.
H xvie s. Aux réparations et entretenement de la
chaussée du havre de Granville , Texte dans JAL ,
Gloss. naut.
— ÉTYM. Picard , keuchie , cauchie; provenç.
caussada; espagn. cahada; portug. calçada; de
calciala (sous-entendu via, chemin), que Diez tire
de cote, chaux: chemin fait à la chaux; mais la
chaussée est surtout une levée de terre où la chaux
n'entre pas ; aussi vaut-il mieux prendre calcialus,
chaussé, puis foulé (voy. CHAUSSES), sens qui se
trouve en effet dans le bas-latin (voy. DU CANGE,
calciare), de sorte que la chaussée serait la terre
foulée, pressée.
t 2. CHAUSSÉE (chô-sée), s. f. || 1° Espèce de sac
que traverse la farine dans un moulin. |f 2° Pièce de
la cadrature d'une montre, qui porte l'aiguille des
minutes.
CHAUSSE-PIED (chô-se-pié), s. m. Instrument
de corne, bande de cuir dont on se sert pour chaus-
ser plus facilement les souliers. || Fig. L'héritière de
Pyney était fort riche par le défaut des enfants du pre-
mier lit, dont l'état parut à M. le prince un chausse-
pied pour faire Boutteville duc et pair, ST-SIM. 16,
: 189. \\Au pïur..Des chausse-pieds.
| — HIST. xvie s. Un chaussepied, D'AUB. Foin.
' m, 3. Chausse-pied, PARÉ, VI, 5.
! — ÉTYM. Chausser, pied.
! CHAUSSER (chô-sé), v. a. || 1- Mettre ses bas, sa
chaussure. Chausser ses souliers, ses bottes. || Fig.
Chausserlecothurue, composerune tragédie, s'exer-
cer dans les rôles de la tragédie; et par extension,
enfler son style. Mais quoi! je chausse ici le co-.
thurne tragique; Reprenons au plus tôt le brode-
quin comique, BOIL. S'il. x. || Chausser le brodequin,
composer des comédies; s'essayer dans les rôles de
la comédie. || Terme de manège. Chausser les étriers,
y enfoncer les pieds trop avant. || 2° Chausser quel-
qu'un, lui mettre ses bas. sa chaussure. || On dit
aussi chausser à quelqu'un ses souliers. || Chausser
les éperons à quelqu'un, lui mettre les éperons en
le recevant chevalier. L'officiant me chaussa les épe-
rons en me donnant accolade, CHATF.AUB. Itinéraire,
ni, 39. Des éperons d'or que les Yseult, les Geniè-
vre, les Oriane chaussèrent jadis à de vaillants
chevaliers, ID. Dern, des Abenc. 152. || Fig. et fami-
lièrement. Chausser de près les éperons à quelqu'un,
poursuivre de près quelqu'un qui s'enfuit. || Terme
de vétérinaire. Chausser une vache, envelopper le
paturon d'une vache fatiguée. || Terme de faucon-
nerie. Chausser la grande serre d'un oiseau, entou-
rer l'ongle du gros doigt de l'oiseau avec un mor-
ceau de peau qui lui sert d'entrave. || 3" Faire la
chaussure, en parlant du cordonnier. Ce cordon-
nier me chausse depuis bien des années, (j Absolu-
ment. Ce cordonnier chausse bien. || Fig. N'être
pas aisé à chausser, se dit d'une personne qu'il est
difficile de persuader, de contenter. Esprits ruraux
volontiers sont jaloux, Et sur ce point à chaus-
! ser difficiles, LA FONT. Fér. || 4° Chausser bien,
chausser mal, aller bien, aller mal, en parlant
de la chaussure. Ce bas, ce soulier me chausse
bien, ou, absolument, chausse bien. | Populaire-
ment. Cela me chausse, cela m'arrange, me con-
vient. || 5° Fig. et familièrement. Chausser sa tête,
se mettre une idée dans la téta. J'aurai chaussé ma
tête et l'on me contraindra ! Ah ! vous verrez comme
on réussira, REGNARD, Folies amour. Prol. || On
dit aussi dans le même sens se chausser la tête.
|| Chausser une idée, s'en infatuer. Se chausser une
opinion dans la tête. || 6"Terme d'agriculture. Chaus-
ser un arbre, une plante, entourer de terre le pied
pour favoriser l'accroissement. || 7° F. n. s'emploie
seulement dans ces phrases: chaussera six points,
■à sept points, à tant dt points, porter des souliers
de telle ou telle longueur. || Fig. Chausser à même
point, être de même humeur. On a dit aussi dans
CHA
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le même sens se chausser. Toutes, au fait d'a-
mour, se chaussent en un point, RÉGNER, Sat. xm.
|| Activement, en termesde musique, chausser les voix
à leur point, proportionner l'étendue des chants,
tant au grave qu'à l'aigu, à l'étendue des voix qui
doivent les chanter. || 8" Se chausser, v. réfl. Mettre
ses bas, sa chaussure. Il ne peut plus se chausser
lui-même. || Fig. Se chausser d'une opinion, s'en
infatuer.
— HIST. xr s. Au destre poing si lui faites chai-
cer[legant], Ch, de Roi. CLXXXIX. Lur espérons
[ils] ont en leur piez calcez, ib. CÇLXXXII. || xirs. Et
[il] li caucha son premier esperon, ROM. p.- 29.
|| xiu° s. Et Marchuflescliauca erramment leshueses
vermeilles, par l'aie et par l'enortement des autres
Grieus [Grecs], VILLEH. xcvnv [Berte avoit] La po-
vre gent souvent chaucie et revestue, Berte, eu.
Dux Naymes lor ala les espérons chaucier, ib. cxxix
Li rois estoit li plus larges [généreux] chevaliers qui
onques cauçast esperon, Chron. de Rains, p. 66.
Chaucies refu par grant mestrise D'uns solers de-
copésàlas, la Rose, 830. De mon lit tantost me levai,
Chaussai moi et mes mains lavai, ib. 90. C'est un hons
qui en biaus ostiez [hôtel] Mainstenir moult sedelitoit;
Cis se chauçoit bien et vestoit, ib. t ( 20, Si comme s'il
sunt trové vestant ou cauchant du lit où il estoient
coucié, BEAUM. xxx, to?. Je laisse huit vins livres pa-
risis pour vestir et chaucier les povres de ma terre, DU
GANGE, calceus. || xve s. Et chaussant son espée [la
mettant à la main], et la levant contre mont pour
feriret donner un coup, FROISS. liv. iv, p. 154, dans
LAGURNE. Jem'en vais chaussermes souliers, LOUIS XI,
NOM. CXIII. ||xvi° s. Pompeiusne sceut vaincre : et
César luy chaussa bien aultrementles espérons quand
cefeut à son tour, MONT, I, 36). Considérant le pau-
vre mendiant à ma porte, souvent plus enjoué et
plus sain que moy, je me plante à sa place, j'essaye
de chausser mon ame à son biais, ID. i, 281. En la
jeunesse mesme, il m'est advenu de chausser ainsin
un teinct et un port trouble et de mauvais prognos-
tique, sans grand accident, m.iv, 280. Quand nous
voyons un homme mal chaussé, nous disons que ce
n'est pas merveille s'il est chaussetier; de mesme il
semble que nous voyons souvent un médecin plus
mal médecine, un théologien moins reformé, et
coustumierernent un sçavant moins suffisant qu'un
autre, ID. dans LACURNE. Voiant que l'empereur
avoit chaussé cette opinion, D'AUB. Hist. i, 341.
Quand on chausse des gants estroits, PARÉ, IV, 29.
.... En remparant les murailles avec de fine argile
pestrie, dont elles seront chaussées et revestues
autant hautement que.... o. DE SERRES, 776. Chaus-
ser ses lunettes [regarder avec attention], OUDIN. Ne
vous moquez pas de mal chaussés, ID. Monsieur
[dit le connétable de Bourbon], vous me chaussez
les espérons de bien près. — Monseigneur [lui ré-
pondit Warthy], vous les avez meilleurs que je ne
eroyois, MIGNET, Le connétable de Bourbon. Revue
des Deux-Mondes, (860, t. xxv, p. 90t.
— ÉTYM. Picard, caucher; provenç. caussar ; ca-
tal. calsar; espagn. calzar; portug. calçar; ital.
cahare; du latin caUeare, de calceus, soulier (voy.
CHAUSSES).
CHAUSSES (chô-s'), s. f. plur. || 1° Ancienne es-
pèce de vêtement. Les chausses étaient, un caleçon ;
on les appelait haut-de-chausses quand elles n'attei-
gnaient que le genou; la partie qui continuait s'ap-
pelait bas de chausses; le pied se nommait chausson.
|| 2° Culotte, caieçon. Prendre, mettre ses chausses.
Chausses de velours. Je ne trouvai pas à propos de
lui faire mettre chausses bas, SËV. 492. C'est la
première chose qu'ils font de délier leurs chausses,
ID. 434. || Chausses de page, chausses courtes et
piissées que portaientles pages et qu'on appelait aussi
trousses. Prendre les chausses, quitter les chausses,
se disait pour entrerdans les pages, cesser d'être page.
Le maréchal de Bellefond totalement ridicule, parce
qu'il avait négligé de mettre des rubans au bas de
ses chausses de page, de sorte que c'était une vraie
nudité, SÉV. 602. || Familièrement. N'avoir pas de
chausses, être fort pauvre. Mme de Mailly était une
demoiselle de Poitou qui n'avait pas de chausses,
fille de St-Hermine, cousin issu de. germain de
Mme de Maintenou, ST-SIM. 3, 54. ||Fig. Tk-er ses
chausses, détaler, s'en aller au plus vite. Et me
laissez tirer mes chausses sans murmure, MOL. le
Dép. i, 4. Oui, Seigneur, ce n'est point raillerie,
j'en suis ce qui s'appelle disgracié; il m'a fallu tirer
mes chausses au plus vite, et jamais vous n'avez
vu un emportement plus brusque que le sien, m.
la Princ. d'Él. v, t. La conversation finirait mal,
ne l'entamons point, tirons nos chausses, DANCOURT,
Vacances, i,"4. || Familièrement. Elle porte les
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