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CHA
fleurs. Notre bergère se prosterna devant l'image de
la déesse, puis lui mit au bras un chapeau de fleurs,
lesquelles elle venait de cueillir en courant et sans
aucun choix, LA FONT. Psyché, n, p. 164. || Abso-
lument, le bouquet qu'on met sur la tête d'une
Elle le jour de ses noces. ....Mais puisse un jour Du
chapeau de la mariée Sa fille aussi coiffer l'amour,
BËRANG. Eau bénite. || Terme d'ancienne coutume.
Chapeau de roses ou de fleurs, petit don des père et
mère à leur fille en la mariant. La coutume de Nor-
mandie portait qu'un père et une mère pouvaient
marier leur fille d'un chapeau de fleurs et que, si
rien ne lui avait été promis lors de son mariage,
rien n'aurait. || Fig. C'est la plus belle rose de son
chapeau, c'est son plus grand honneur ou avantage.
Ce droit n'est-il pas la plus belle rose de son cha-
peau? || 4° Terme de botanique. La partie supérieure
d'un champignon, quand elle a un certain diamètre,
et qu'elle dépasse sensiblement la partie inférieure,
nommée pédicule oustipe. HS'Cet enfant a encore le
chapeau,ilaencore la têtecouvertedegourme.H 6° Par-
tie supérieure du crâne des oiseaux, depuis la racine
du bec jusqu'à la nuque. || 7° Chapeau chinois, ins-
trument dé musique militaire formé d'un bâton ter-
miné par une calotte de cuivre garnie de clochettes.
|| 8°Terme de musique. Trait demi-circulaire, dont
on couvre deux ou plusieurs notes pour indiquer
qu'elles doivent être coulées et non détachées. On
dit plus souvent liaison. || 9* Nom, dans les arts, de
diverses choses qui ont quelque rapport d'usage ou
de forme avec un chapeau. Chapeau d'escalier, de
lucarne, de presse, etc. || Chapeau d'horlogerie,
pièce en forme de cône. || Chapeau de pâté, la croûte
de dessus. || Terme de construction.Pièce de bois po-
sée horizontalement à la partie supérieure d'un ou-
vrage en charpente. Pièce de bois que des chevilles
de fer tiennent attachée sur les couronnes d'une filo
de pieux. || Bobine sur laquelle le tireur d'or roule
l'or avant qu'il soit dégrossi. || Chapeau de cardinal
ou rondelle, rond de tôle à l'extrémité d'un tuyau
ou d'une cheminée. || 10° Marc qui reste dans les
alambics après certaines distillations. || il" Terme
d'eaux et forêts. Tête, couronne d'un arbre.
||,12° Terme de mines. Partie d'un filon qui s'ap-
proche de la surface du sol. H 13° Terme de marine.
Chapiteau placé sur deux montants, au-dessus delà
cloche d'un bâtiment. || Serrer une voile en chapeau,
la ramasser au milieu de la vergue sous laquelle
elle est carguée. || 14" Chapeau-roux, espèce de
grosbec. || Chapeau d'évêque, arbrisseau des monta-
gnes. || Chapeau cannelle, l'agaric du châtaignier.
|| 15° Dans le blason, les évêques ne portaient au-
trefois que six houppes au cordon de leur chapeau,
et les archevêques dix; plus tard les évêques en pri-
rent dix, et les archevêques quinze comme les car-
dinaux.
— HIST. xn* s. Ainsi [ils] fièrent de haches com
vilain de flael; N'i avoient garant ne coife ne'cha-
pel, Saxons, ix. Quant l'arcevesques out al rei tut
otreié, E se furent à ço d'ambes parz apuié, Dune
ad li arcevesques sun capel jus sachié, Li reis Henris
le suen.... Th. lemart. 4 08. |]xmes.Etliatachierent
la crois en un grant chapel de coton pardevant,
poureeque il voloit que tous le veissent, VILLEH. XL.
" Mais chapeaus de roses [elles] avoient En lor ciliés
[chefs] mis et d'aiglentier, Lai du trot. Coispiaus
c'est à savoir chapiax à coutiaux et à espées, Liv.
des met. 488. Or en ferai apareiller Toutà vostre los
un chapel; Et por agencier le plus bel Me suipor-
pensé d'une rien [chose], Ren. 2525. Escuiers pot
avoir, quant il se combat, capel de fer à visière et
les autres armes que noz avons dites, BEADM. LXI, 63.
Il venoit ou jardin de Paris, une cote de camelot
vestue, un mantel de cendal noir entour son col,
moult bien pigné et sanz coife, et un chapel de paon
blan sus sa teste, JOINV. 4 99. Li fis oster son hyaume
et li baillé mon chapel'de fer, m. 228. || xive s.Cou-
ronnes et capiaus, Baud. de Seb. 11, 433. Je n'ai
cure de nul esmay, Je vueil cueillir la rose en may
Et porte chappeaux de flourettes, De fleurs d'a-
mours et violettes, DE LABORDE, imoto, p. 208.
Il xv" s. Le comte chevaucha tout outre sans eux
regarder; et mit un petit sa main à son chapel,
Tiioiss. 11, 11, 60. [| xvi' s. Bacchus alors chappeau
de treille avoit, MAROT,U, 362 Ou pour jetter
des fruits jà meurs et beaux î. mes compaings, qui
taadoient leurs chappeauxl ID. I, 247. On ne peut
apprendre au soldat à mettre ensemble la main à
Tespée et au chappeau, D'AUB. Hist. 1, H 66. Son
maistre avec la papauté prit le nom de PieV, et mit
son chappeau sur la teste de Perret [le fit cardinal],
ID. ib'. u, 463. Mon frère, enfoncez bien ce chappeau
qu'il ne s'envolle, ID. ib. 11,472. Us demandoient leur
CHA
debtes par suplications, non par menaces, et le cha-
peau bas, qu'ils avoient enfoncé autre-fois, ID. ib.
m, 639.
— ÉTYM. Saintonge, cliapid; wallon, chapai; na-
mur. chapia; bourguig. chaippéa; picard, capiau.
capieu; provenç.. capel; espagn. capelo ; portug,
chapeo; ital. cappella; diminutif de cappa (voy.
CHAPE). Dans l'ancien français, nominatif chapek,
chapex, chapeaus; régime chapel.
CHAPE-CHUTE (cha-pe-chu-f), s. f. Bonne au-
baine due à la négligence ou au malheur d'autrui.
Attendre', chercher chape-chute. Un villageois avait
à l'écart son logis; Messer loup attendait chape-
chute à la porte, LA FONT. Fabl. iv, H6. Nous avons
ici un de nos magistrats bien malade, qui est
M. Fouquet; oh ! la belle chape-cliute, si cette
âme moutonnière se laissait mourir! GUI PATIN,
dans le Bict. de DOCHEZ. Je m'imagine pour moi,
que c'est quelque chercheur de chape-chute, Fran-
cion, liv. rx, p. 350. || Mme de Sévigné a dit trou-
ver chape-chute pour éprouver quelque mésaven-
ture : Je lui dis que ce n'est point la vie d'un
honnête homme, et qu'à force de s'exposer il aura
son fait, qu'il trouyera quelque chape-chute, SËV.
44. Mais cette locution n'est pas exacte; chape-
chute , comme on le verra à la REM. signifie pro-
prement chape tombée; et trouver chape tombée,
c'est avoir une bonne aubaine et non éprouver une
mésaventure.
— REM. Chape-chute a besoin d'une explication,
qui est fournie par un texte deWace, rapporté dans
l'historique de CHAPE : il dit qu'une femme encline
à voler aurait pris une chape tombée, si cette chape
n'eût été réclamée par celui à qui elle appartenait
(Chape chaete prist, s'el n'eùst bon garant). Chute
est donc ici l'ancien féminin du participe chu, tombé,
et chape chute signifie une chape tombée. De là on
voit sortir la locution : une chape tombée est bonne
aubaine pour celui qui, la trouvant, s'en empare.
Dans le roman de Renart (à l'HIST. de CHAPE) , il
est dit que, Renart s'étant échappé, chacun doit
prendre garde à sa chape; ce qui montre que la
chape se prenait proverbialement pour exprimer va-
guement ce que chacun possède. Enfin, au XTT siè-
cle (même HIST.), il est parlé des chapes chutes au-
tour des personnes, ce qui reproduit la locution à
la fois dans son sens propre et son sens figuré. Le
verbe choir faisait au participe passé, suivant les
dialectes de l'ancienne langue, cheût, cheoit, cheeit,
chaeit, etc.
t CHAPE-CHUTER (cha-pe-chu-té), v. n. Faire
un léger bruit. J'entendis chape-chuter tout bas
derrière une grosse cépée, LE SAGE, dans le Dict.
de BESCHEEELLE.
— ÉTYM. Chape-chute.
CHAPELAIN (cha-pe-lin), s. m. \\i° Bénéficier
titulaire d'une chapelle. Les chapelains de Notre-
Dame. Le souper hors du choeur chasse les chape-
lains, BOIL. Lutr. n. |] 2° Prêtre qui vient dire la messe
dans des chapelles de princes ou de particuliers.
Il 3° Les chapelains, les officiers ecclésiastiques de
la maison du roi et des princes, qui servent à leurs
chapelles. Si cette autorité des empereurs avait
duré, les papes n'eussent été que leurs chapelains,
VOLT. iloeurs, 36. || 4° Chapelains du pape, audi-
teurs ou juges du Sacré Palais ; ainsi nommés parce
que le pape donnait autrefois audience dans sa cha-
pelle pour juger les questions sur lesquelles il était
consulté. Il Un des dignitaires de Malte.
— HIST. xii= s. Cil la [lettre] comande à lire au
chapelain Hugon, Saxons, xxv. Robert de Mere-
tune sis chapelains esteit; Mult li esteit privez, en
sa chambre giseit, Th. le mart. 403. ||XIH' S. Tout
ensi lor annonça li chapelains Phelippe les paroles
notre seigneur, H. DE VALENC. VT. Un chapelain [il]
apele qui de lui ert [était] privés, Berte, cxxi. Tant
qu'il sont au mostier venu, Dont li prestres fu cha-
pelains,' Ren. 308). Biau douz prestre, biaus cha-
pelains, Est-il donques drois que je l'ains [aime]?
la Rose, 4 9406. Un chapelain qui avoit fet benoîçon
de deus qui segonde foiz estoient mariez : l'en dit
qu'il doit estre sospenduz de l'office et du bénéfice,
Liv. de just. 220. Ne ne fust pas trové que le cha-
pelain ne li clerc deussent eslire, de droit, ib. 47.
Il xvi's. Comme chante le chapelain, ainsi respond
le sacristain, LE ROUX DE LIHCY, Prou. 1.1, p. 6.
— ÉTYM. Picard capelain; provenç. capelan;
catal. capellâ; espagn. capellan; ital. cappellano;
bas-latin, capellanus; du bas-latin capella, cha-
pelle (voy. CHAPELLE).
tCHAPELATNE (eba-pe-lê-n'), s. f. Ancien titre
de dignité dans une abbaye de femmes.
— ÉTYM. Chapelain.
CHA
CHAPELE, ÉE (cha-pe-lô, lée), part, passé. Pain
chapelé.
CHAPELER (chà-pe-lé. On double l, quand la
syllabe qui suit pel est muette : je chapells,
je chapeÛerai), v. a. Tailler, abattre, couper par
morceaux; ne se dit plus guère que dans cette
phrase, chapeler du pain, en ôter, en râper la
croûte, y Familièrement. U va se chapeler la main
avec ce couteau. Vous ne découpez pas cette volaille,
vous la chapelez.
— HIST. xr s. De leur espées et ferir et chapLer,
Ch. de Roi. cxxv. || xir s. [Ils] fièrent et chaplent
desor la gent sauvage, Roncisv. p. 65.. || xin" s. Tant
a fera et chapelé Que le leu [loup] [il] a escervelè,
Ren. 43367. Il xrve s. Le ber Karenlouet, qui bien
savoitchapler, Guesclin, 46363. Deuxporte-chappes,
dont l'un chappelera pain, Ménagier, n, 4. Pain de
deux jours pour chapeler, ib. n, 4. || xvc s. Le comte
d'Eu et les autres barons qui se combattoient à
l'autre partie des Sarrasins, tant y firent et tant y
cha] elerent que par force raboutèrent les Sarrasins,
Bouciq. I, 23.... Que on chappellast Cinq ou six
douzaines de pain, VILLON, Comment ils eurent du
pain. Il xvie s. X Guillaume du Moussay, coustellier
du Roy, pour trois autres gaisnes garnies de cou-
teaulx à manches de brossin, pour servir à chappe-
ler le pain, DE LABORDE, Émaux, p. 232.
— ÉTYM. Provenç. capolar; bas-latin capeïïare,
capillare; du latin capulare, battre, iecapulus,
poignée d'épée, qui vient de capere, prendre (voy.
CAPABLE).
CHAPELET (cha-pe-lè ; le t ne se lie pas dans le
parler ordinaire ; au pluriel l's se lie : des cha-pe-lè-z
à gros grains; chapelets rime avec traits, succès,
paix), s. m. || 1° Petit chapeau. || Donner le chapelet,
marier; locution tirée de la coutume de mettre sur la
tête des nouvelles mariées un chapelet de romarin.
Ce sens est tombé en désuétude. || 2° Objet de dévo-
tion en forme de collier, fait de grains enfilés et
composé de cinq dizaines d'avés, au lieu que le ro-
saire est composé de quinze dizaines d'Avés; à
chaque dizaine est un plus gros grain sur lequel on
dit le Pater. || Les prières mêmes qu'on dit sur un
chapelet. Les Orientaux ont aussi des espèces de
chapelets. Elle sait .... [ce] Que valent chapelets,
grains bénits enfilés, RÉGNIER, Sat. xm. Les soeurs
disent le chapelet en travaillant, BOSS. Règl. Le vieux
connétable de Montmorency disait son chapelet au
milieu des camps, CHATEAUB. Génie, i,vi, 5. || Fig. Il
n'a pas gagné cela en disant son chapelet, se dit quand
quelqu'un est puni d'une.faute. || Fig. Le chapelet se
défile, commence à se défiler, se dit d'une famiïle,
d'une société dont plusieurs membres viennent suc-
cessivement à manquer. || Fig. et familièrement. Dé-
filer un chapelet, son chapelet, débiter avec volu-
bilité tout ce qu'on sait sur une matière ; parler de
mémoire et sans comprendre ce qu'on dit, sans s'en
rendre compte; dire a quelqu'un tout ce qu'on a à
lui reprocher. || 3° Tout ce qui a quelque analogie,
avec l'arrangement des grains d'un chapelet. Les
enfants font des chapelets de marrons d'Inde. || Fig.
D'amis nombreux quelle troupe riante, Et de beau-
tés quel brillant chapelet! BËRANG. Cordon. || Terme
d'architecture. ' Baguette découpée et formant une
suite de grains, perles ou olives. || Terme de dessin.
Suite d'ornements qui se suivent ou. s'enchevêtrent.
Il Cercle de bulles qui se forme au-dessus de l'eau-
de-vie qu'on agite. || Terme de pêche. Balles de
plomb que l'on met au bas de certains filets. || Cha-
pelet de tonneaux vides, sorte d'appareil servant à
relever un bâtiment submergé. || Terme d'hydrau-
lique. Machine, autrement nommée noria, compo-
sée d'une chaîne sans fin, garnie de godets ou de
seaux lesquels" se remplissent au bas de leur course
et se versent dans un conduit quand ils sont arrivés
au haut. || Machine de théâtre composée de plu-
sieurs petits châssis sur chacun desquels est peinte
une masse de nuages. || Assemblage de barreaux
d'acier arrangés en croix, qui sert à tenir la
noyau droit dans la chape du moule d'une pièce de
canon. ||4° Terme de médecine. Cercle de pustules
vénériennes qui viennent autour du front. || Engor-
gement ganglionnaire disposé comme un chapelet.
Il 5e Terme de vétérinaire. Suros placés les uns à
la suite des autres. || Appareil composé d'une dou-
zaine de bâtons longs de 40 à 60 centimètres et de
morceaux de bois ovoïdes traversés par deux cordes,
et empêchant le cheval de se mordre sur une partie
du corps où l'on a fait quelque pansement. || 6° Terme
de manège. Couple d'étrivières, garnies chacune d'un
étrier, qui s'attachent au pommeau de la selle.
Il 7°. Terme de marine. Chapelet de cabestan, garni-
ture de roulettes placées entre les taquets, au bas
CHA
fleurs. Notre bergère se prosterna devant l'image de
la déesse, puis lui mit au bras un chapeau de fleurs,
lesquelles elle venait de cueillir en courant et sans
aucun choix, LA FONT. Psyché, n, p. 164. || Abso-
lument, le bouquet qu'on met sur la tête d'une
Elle le jour de ses noces. ....Mais puisse un jour Du
chapeau de la mariée Sa fille aussi coiffer l'amour,
BËRANG. Eau bénite. || Terme d'ancienne coutume.
Chapeau de roses ou de fleurs, petit don des père et
mère à leur fille en la mariant. La coutume de Nor-
mandie portait qu'un père et une mère pouvaient
marier leur fille d'un chapeau de fleurs et que, si
rien ne lui avait été promis lors de son mariage,
rien n'aurait. || Fig. C'est la plus belle rose de son
chapeau, c'est son plus grand honneur ou avantage.
Ce droit n'est-il pas la plus belle rose de son cha-
peau? || 4° Terme de botanique. La partie supérieure
d'un champignon, quand elle a un certain diamètre,
et qu'elle dépasse sensiblement la partie inférieure,
nommée pédicule oustipe. HS'Cet enfant a encore le
chapeau,ilaencore la têtecouvertedegourme.H 6° Par-
tie supérieure du crâne des oiseaux, depuis la racine
du bec jusqu'à la nuque. || 7° Chapeau chinois, ins-
trument dé musique militaire formé d'un bâton ter-
miné par une calotte de cuivre garnie de clochettes.
|| 8°Terme de musique. Trait demi-circulaire, dont
on couvre deux ou plusieurs notes pour indiquer
qu'elles doivent être coulées et non détachées. On
dit plus souvent liaison. || 9* Nom, dans les arts, de
diverses choses qui ont quelque rapport d'usage ou
de forme avec un chapeau. Chapeau d'escalier, de
lucarne, de presse, etc. || Chapeau d'horlogerie,
pièce en forme de cône. || Chapeau de pâté, la croûte
de dessus. || Terme de construction.Pièce de bois po-
sée horizontalement à la partie supérieure d'un ou-
vrage en charpente. Pièce de bois que des chevilles
de fer tiennent attachée sur les couronnes d'une filo
de pieux. || Bobine sur laquelle le tireur d'or roule
l'or avant qu'il soit dégrossi. || Chapeau de cardinal
ou rondelle, rond de tôle à l'extrémité d'un tuyau
ou d'une cheminée. || 10° Marc qui reste dans les
alambics après certaines distillations. || il" Terme
d'eaux et forêts. Tête, couronne d'un arbre.
||,12° Terme de mines. Partie d'un filon qui s'ap-
proche de la surface du sol. H 13° Terme de marine.
Chapiteau placé sur deux montants, au-dessus delà
cloche d'un bâtiment. || Serrer une voile en chapeau,
la ramasser au milieu de la vergue sous laquelle
elle est carguée. || 14" Chapeau-roux, espèce de
grosbec. || Chapeau d'évêque, arbrisseau des monta-
gnes. || Chapeau cannelle, l'agaric du châtaignier.
|| 15° Dans le blason, les évêques ne portaient au-
trefois que six houppes au cordon de leur chapeau,
et les archevêques dix; plus tard les évêques en pri-
rent dix, et les archevêques quinze comme les car-
dinaux.
— HIST. xn* s. Ainsi [ils] fièrent de haches com
vilain de flael; N'i avoient garant ne coife ne'cha-
pel, Saxons, ix. Quant l'arcevesques out al rei tut
otreié, E se furent à ço d'ambes parz apuié, Dune
ad li arcevesques sun capel jus sachié, Li reis Henris
le suen.... Th. lemart. 4 08. |]xmes.Etliatachierent
la crois en un grant chapel de coton pardevant,
poureeque il voloit que tous le veissent, VILLEH. XL.
" Mais chapeaus de roses [elles] avoient En lor ciliés
[chefs] mis et d'aiglentier, Lai du trot. Coispiaus
c'est à savoir chapiax à coutiaux et à espées, Liv.
des met. 488. Or en ferai apareiller Toutà vostre los
un chapel; Et por agencier le plus bel Me suipor-
pensé d'une rien [chose], Ren. 2525. Escuiers pot
avoir, quant il se combat, capel de fer à visière et
les autres armes que noz avons dites, BEADM. LXI, 63.
Il venoit ou jardin de Paris, une cote de camelot
vestue, un mantel de cendal noir entour son col,
moult bien pigné et sanz coife, et un chapel de paon
blan sus sa teste, JOINV. 4 99. Li fis oster son hyaume
et li baillé mon chapel'de fer, m. 228. || xive s.Cou-
ronnes et capiaus, Baud. de Seb. 11, 433. Je n'ai
cure de nul esmay, Je vueil cueillir la rose en may
Et porte chappeaux de flourettes, De fleurs d'a-
mours et violettes, DE LABORDE, imoto, p. 208.
Il xv" s. Le comte chevaucha tout outre sans eux
regarder; et mit un petit sa main à son chapel,
Tiioiss. 11, 11, 60. [| xvi' s. Bacchus alors chappeau
de treille avoit, MAROT,U, 362 Ou pour jetter
des fruits jà meurs et beaux î. mes compaings, qui
taadoient leurs chappeauxl ID. I, 247. On ne peut
apprendre au soldat à mettre ensemble la main à
Tespée et au chappeau, D'AUB. Hist. 1, H 66. Son
maistre avec la papauté prit le nom de PieV, et mit
son chappeau sur la teste de Perret [le fit cardinal],
ID. ib'. u, 463. Mon frère, enfoncez bien ce chappeau
qu'il ne s'envolle, ID. ib. 11,472. Us demandoient leur
CHA
debtes par suplications, non par menaces, et le cha-
peau bas, qu'ils avoient enfoncé autre-fois, ID. ib.
m, 639.
— ÉTYM. Saintonge, cliapid; wallon, chapai; na-
mur. chapia; bourguig. chaippéa; picard, capiau.
capieu; provenç.. capel; espagn. capelo ; portug,
chapeo; ital. cappella; diminutif de cappa (voy.
CHAPE). Dans l'ancien français, nominatif chapek,
chapex, chapeaus; régime chapel.
CHAPE-CHUTE (cha-pe-chu-f), s. f. Bonne au-
baine due à la négligence ou au malheur d'autrui.
Attendre', chercher chape-chute. Un villageois avait
à l'écart son logis; Messer loup attendait chape-
chute à la porte, LA FONT. Fabl. iv, H6. Nous avons
ici un de nos magistrats bien malade, qui est
M. Fouquet; oh ! la belle chape-cliute, si cette
âme moutonnière se laissait mourir! GUI PATIN,
dans le Bict. de DOCHEZ. Je m'imagine pour moi,
que c'est quelque chercheur de chape-chute, Fran-
cion, liv. rx, p. 350. || Mme de Sévigné a dit trou-
ver chape-chute pour éprouver quelque mésaven-
ture : Je lui dis que ce n'est point la vie d'un
honnête homme, et qu'à force de s'exposer il aura
son fait, qu'il trouyera quelque chape-chute, SËV.
44. Mais cette locution n'est pas exacte; chape-
chute , comme on le verra à la REM. signifie pro-
prement chape tombée; et trouver chape tombée,
c'est avoir une bonne aubaine et non éprouver une
mésaventure.
— REM. Chape-chute a besoin d'une explication,
qui est fournie par un texte deWace, rapporté dans
l'historique de CHAPE : il dit qu'une femme encline
à voler aurait pris une chape tombée, si cette chape
n'eût été réclamée par celui à qui elle appartenait
(Chape chaete prist, s'el n'eùst bon garant). Chute
est donc ici l'ancien féminin du participe chu, tombé,
et chape chute signifie une chape tombée. De là on
voit sortir la locution : une chape tombée est bonne
aubaine pour celui qui, la trouvant, s'en empare.
Dans le roman de Renart (à l'HIST. de CHAPE) , il
est dit que, Renart s'étant échappé, chacun doit
prendre garde à sa chape; ce qui montre que la
chape se prenait proverbialement pour exprimer va-
guement ce que chacun possède. Enfin, au XTT siè-
cle (même HIST.), il est parlé des chapes chutes au-
tour des personnes, ce qui reproduit la locution à
la fois dans son sens propre et son sens figuré. Le
verbe choir faisait au participe passé, suivant les
dialectes de l'ancienne langue, cheût, cheoit, cheeit,
chaeit, etc.
t CHAPE-CHUTER (cha-pe-chu-té), v. n. Faire
un léger bruit. J'entendis chape-chuter tout bas
derrière une grosse cépée, LE SAGE, dans le Dict.
de BESCHEEELLE.
— ÉTYM. Chape-chute.
CHAPELAIN (cha-pe-lin), s. m. \\i° Bénéficier
titulaire d'une chapelle. Les chapelains de Notre-
Dame. Le souper hors du choeur chasse les chape-
lains, BOIL. Lutr. n. |] 2° Prêtre qui vient dire la messe
dans des chapelles de princes ou de particuliers.
Il 3° Les chapelains, les officiers ecclésiastiques de
la maison du roi et des princes, qui servent à leurs
chapelles. Si cette autorité des empereurs avait
duré, les papes n'eussent été que leurs chapelains,
VOLT. iloeurs, 36. || 4° Chapelains du pape, audi-
teurs ou juges du Sacré Palais ; ainsi nommés parce
que le pape donnait autrefois audience dans sa cha-
pelle pour juger les questions sur lesquelles il était
consulté. Il Un des dignitaires de Malte.
— HIST. xii= s. Cil la [lettre] comande à lire au
chapelain Hugon, Saxons, xxv. Robert de Mere-
tune sis chapelains esteit; Mult li esteit privez, en
sa chambre giseit, Th. le mart. 403. ||XIH' S. Tout
ensi lor annonça li chapelains Phelippe les paroles
notre seigneur, H. DE VALENC. VT. Un chapelain [il]
apele qui de lui ert [était] privés, Berte, cxxi. Tant
qu'il sont au mostier venu, Dont li prestres fu cha-
pelains,' Ren. 308). Biau douz prestre, biaus cha-
pelains, Est-il donques drois que je l'ains [aime]?
la Rose, 4 9406. Un chapelain qui avoit fet benoîçon
de deus qui segonde foiz estoient mariez : l'en dit
qu'il doit estre sospenduz de l'office et du bénéfice,
Liv. de just. 220. Ne ne fust pas trové que le cha-
pelain ne li clerc deussent eslire, de droit, ib. 47.
Il xvi's. Comme chante le chapelain, ainsi respond
le sacristain, LE ROUX DE LIHCY, Prou. 1.1, p. 6.
— ÉTYM. Picard capelain; provenç. capelan;
catal. capellâ; espagn. capellan; ital. cappellano;
bas-latin, capellanus; du bas-latin capella, cha-
pelle (voy. CHAPELLE).
tCHAPELATNE (eba-pe-lê-n'), s. f. Ancien titre
de dignité dans une abbaye de femmes.
— ÉTYM. Chapelain.
CHA
CHAPELE, ÉE (cha-pe-lô, lée), part, passé. Pain
chapelé.
CHAPELER (chà-pe-lé. On double l, quand la
syllabe qui suit pel est muette : je chapells,
je chapeÛerai), v. a. Tailler, abattre, couper par
morceaux; ne se dit plus guère que dans cette
phrase, chapeler du pain, en ôter, en râper la
croûte, y Familièrement. U va se chapeler la main
avec ce couteau. Vous ne découpez pas cette volaille,
vous la chapelez.
— HIST. xr s. De leur espées et ferir et chapLer,
Ch. de Roi. cxxv. || xir s. [Ils] fièrent et chaplent
desor la gent sauvage, Roncisv. p. 65.. || xin" s. Tant
a fera et chapelé Que le leu [loup] [il] a escervelè,
Ren. 43367. Il xrve s. Le ber Karenlouet, qui bien
savoitchapler, Guesclin, 46363. Deuxporte-chappes,
dont l'un chappelera pain, Ménagier, n, 4. Pain de
deux jours pour chapeler, ib. n, 4. || xvc s. Le comte
d'Eu et les autres barons qui se combattoient à
l'autre partie des Sarrasins, tant y firent et tant y
cha] elerent que par force raboutèrent les Sarrasins,
Bouciq. I, 23.... Que on chappellast Cinq ou six
douzaines de pain, VILLON, Comment ils eurent du
pain. Il xvie s. X Guillaume du Moussay, coustellier
du Roy, pour trois autres gaisnes garnies de cou-
teaulx à manches de brossin, pour servir à chappe-
ler le pain, DE LABORDE, Émaux, p. 232.
— ÉTYM. Provenç. capolar; bas-latin capeïïare,
capillare; du latin capulare, battre, iecapulus,
poignée d'épée, qui vient de capere, prendre (voy.
CAPABLE).
CHAPELET (cha-pe-lè ; le t ne se lie pas dans le
parler ordinaire ; au pluriel l's se lie : des cha-pe-lè-z
à gros grains; chapelets rime avec traits, succès,
paix), s. m. || 1° Petit chapeau. || Donner le chapelet,
marier; locution tirée de la coutume de mettre sur la
tête des nouvelles mariées un chapelet de romarin.
Ce sens est tombé en désuétude. || 2° Objet de dévo-
tion en forme de collier, fait de grains enfilés et
composé de cinq dizaines d'avés, au lieu que le ro-
saire est composé de quinze dizaines d'Avés; à
chaque dizaine est un plus gros grain sur lequel on
dit le Pater. || Les prières mêmes qu'on dit sur un
chapelet. Les Orientaux ont aussi des espèces de
chapelets. Elle sait .... [ce] Que valent chapelets,
grains bénits enfilés, RÉGNIER, Sat. xm. Les soeurs
disent le chapelet en travaillant, BOSS. Règl. Le vieux
connétable de Montmorency disait son chapelet au
milieu des camps, CHATEAUB. Génie, i,vi, 5. || Fig. Il
n'a pas gagné cela en disant son chapelet, se dit quand
quelqu'un est puni d'une.faute. || Fig. Le chapelet se
défile, commence à se défiler, se dit d'une famiïle,
d'une société dont plusieurs membres viennent suc-
cessivement à manquer. || Fig. et familièrement. Dé-
filer un chapelet, son chapelet, débiter avec volu-
bilité tout ce qu'on sait sur une matière ; parler de
mémoire et sans comprendre ce qu'on dit, sans s'en
rendre compte; dire a quelqu'un tout ce qu'on a à
lui reprocher. || 3° Tout ce qui a quelque analogie,
avec l'arrangement des grains d'un chapelet. Les
enfants font des chapelets de marrons d'Inde. || Fig.
D'amis nombreux quelle troupe riante, Et de beau-
tés quel brillant chapelet! BËRANG. Cordon. || Terme
d'architecture. ' Baguette découpée et formant une
suite de grains, perles ou olives. || Terme de dessin.
Suite d'ornements qui se suivent ou. s'enchevêtrent.
Il Cercle de bulles qui se forme au-dessus de l'eau-
de-vie qu'on agite. || Terme de pêche. Balles de
plomb que l'on met au bas de certains filets. || Cha-
pelet de tonneaux vides, sorte d'appareil servant à
relever un bâtiment submergé. || Terme d'hydrau-
lique. Machine, autrement nommée noria, compo-
sée d'une chaîne sans fin, garnie de godets ou de
seaux lesquels" se remplissent au bas de leur course
et se versent dans un conduit quand ils sont arrivés
au haut. || Machine de théâtre composée de plu-
sieurs petits châssis sur chacun desquels est peinte
une masse de nuages. || Assemblage de barreaux
d'acier arrangés en croix, qui sert à tenir la
noyau droit dans la chape du moule d'une pièce de
canon. ||4° Terme de médecine. Cercle de pustules
vénériennes qui viennent autour du front. || Engor-
gement ganglionnaire disposé comme un chapelet.
Il 5e Terme de vétérinaire. Suros placés les uns à
la suite des autres. || Appareil composé d'une dou-
zaine de bâtons longs de 40 à 60 centimètres et de
morceaux de bois ovoïdes traversés par deux cordes,
et empêchant le cheval de se mordre sur une partie
du corps où l'on a fait quelque pansement. || 6° Terme
de manège. Couple d'étrivières, garnies chacune d'un
étrier, qui s'attachent au pommeau de la selle.
Il 7°. Terme de marine. Chapelet de cabestan, garni-
ture de roulettes placées entre les taquets, au bas
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