Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
544
CHA
officier claustral dans quelques monastères rentes et
dans quelques chapitres. || 2° Grand chambrier,
grand officier de la couronne qui avait l'intendance
de la chambre du roi, etc. Ces Conflans se préten-
dent issus de la maison de Brienne si connue par
son antiquité, ses grands fiefs, ses connétables, ses
chambriers, ST-SIM. 329, 59. || 3° Grand chambrier,
un conseiller de la grand'chambre du parlement.
La torture à laquelle de vieux grands chambriers
appliquent si légèrement les innocents comme les
coupables, VOLT. Lett. Servan, 27 sept. 1769.
M. l'abbé d'Espagnac arriva trop tard [pour une re-
présentation] ; il eût été agréable d'avoir un grand
chambrier pour spectateur, ID. Lett. Mme d'Argen-
tal, 25 OCt. 4760.
— HIST. xme s. Et le vent de par lou roy li mestre
chamberier lou roy, Liv. des met. 495. Litainturier
qui demeurent en la terre du chamberier, ib. (38.
|| xvi* s. Le roy ouit un chambrier du Grand-Sei-
gneur, venu pour reconfirmer leur amitié, D'AUB.
Hist. i, 206. Et se payent propines grosses aux huis-
siers, chambriers, protenotaires [du pape], x. DU
BELLAY, 474.
— ÉTYM. Provenç. cambrier, camarier; catal.
camarer; espagn. camerero ; ital. cameriere; bas-
lat. camerarius, de caméra (voy. CHAMBRE).
CHAMBRIÈRE (chan-bri-ê-r?), s. f. \\ 1° Femme
attachée au'service de la personne et des chambres.
On dit maintenant femme de chambre. Il était une
vieille ayant deux chambrières : Elles filaient si
bien.... LA FONT. Fabl. v, e. || 2° Terme de manège.
Fouet léger à long manche, employé dans les ma-
nèges; c'est une aide plutôt qu'un instrument de
punition. || 3° Morceau de bois attaché par un anneau
sous une charrette - et qui sert à la soutenir droite
quand elle est sans chevaux. || 4° Sorte de chandelier
en usage chez les charrons et autres ouvriers. || Ou-
til de .maréchal pour arranger le fer et le charbon
dans le feu. || Bâton attaché près de l'établi du tré-
fileur: || Petit ruban avec lequel la fileuse tient saque-
nouille attachée devant elle. || 5° Terme de marine.
Espèce de crampe servant aux chantiers de la mâ-
ture. || Petit cordage pour serrer les voiles d'étai et
d'artimon.
— HIST. xir* s. E pris ourent, en terre de Israël,
une pulcele petite; e celé esteit cbamberiere la
femme Naaman, Rois, 364. La dame après muntad,
e cinc chambereres od sei menad, ib. 402. Et la
chambrière ki portière eret et lo frument purgivet,
dormit, Job, 444. || xiir* s. De lui se départit la mala
chamberiere, Berte, xi. La chamberiere ne liserjant
au marchant de la marchandise devant dite ne
pueent ne ne doivent partir aveuc aucun marchant
des choses desus dites, Liv. des met. 449. Mespris
avez en tel manière, Qu'en vos en tient à chambe-
riere Qui conmunaus est as garçons, Ren. 4 2866.
|| xvc s. Icelle basse [servante] ou chamberiere du dit
prestre, Du CANGE, audibilis. Et fut [la princesse]
de ses valetz et chambrières prise entre leurs bras,
et apportée bas par une poterne surle rivage, PROISS,
n, n, 4 4 2. Femme doit dedans ordonner La maison,
bestail gouverner, Les chamberieres, les sergens
Restreindre, reslargir ses gens Selon les temps, selon
leur peine, E. DESCH. Poésies mss. f° 528, dans
LACURNE. De tout estât soit bas ou hault,Venez-y qu'il
n'y aitdeffault,Venez-yvarletz, chamberieres, VILLON,
Repues fr. \ | xvr 5 s. Il n'est soupper que de marchantz,
regoubillonner [sorte de repas] que de chambrières,
RAB. Pant. iv, 46. Lafemme de Phocion qui va tous-
jours avec une chambrière seule par la ville, AMYOT,
Phoc. 28.. Il y eut tuerie sur les prestres et leurs
chambrières, qui firent la principalle deiïence,
D'AUB. Hist.i, 34 5. Les pauvres amoureux et pas-
sionnés rendent leur ame martyrée, obéissante et
chambrière à leur concupiscence et désir, PARÉ, IV,
Prèf. Quant au reste de sa maison, c'estoit une
règle inviolable que ny luy mesme, ny ma mère ny
valet ny chambrière ne parloient en ma compaignie
qu'autant de mots latins que chascun avoit apprins
pour jargonner avec moi, MONT, I, 4 94.
—:£TYM. Chambrier;bourguig. chambleire, cham-
beleire; provenç. camarieria.
f CHAMBRILLON (chan-bri-llon, II mouillées),
s. f. Petite servante dont les gages sont peu élevés.
Souffriras-tu toujours que je ne paraisse qu'un tor-
chon au prix d'elle, et qu'étant en sa compagnie
l'on me prenne pour sa chambrillon, Francion, liv.
n, p. 60. || Mot populaire.
— ÉTYM. Chambre.
f CHAMBRTJLE (chan-bru-1'), «. m. Terme rural.
Le charbon 1, maladie qui attaque les moissons.
—ÊTYM. Champ, et brûler.
r.HAMR (ka-me), s. f. Terme d'histoire naturelle.
CHA
Genre de coquilles marines bivalves, comprenant
beaucoup d'espèces.
— ÉTYM. Chama, de x»)t")-
CHAMEAU (cha-mô), s. m. || i" Quadrupède ru-
minant haut de jambes, qui a le cou fort long, et
une ou deux bosses sur le dos. Le chameau bactrien,
qui a deux bosses et est dit vulgairement chameau ;
il est répandu dans toute la Bactriane ainsi qu'en
Tartarie et en Chine. Le chameau dromadaire, nom-
mé vulgairement dromadaire, et ayant une seule
bosse. Le premier qui vit un chameau S'enfuit à cet
objet nouveau; Le second approcha; le troisième osa
faire Un licou pour le dromadaire, LA FONT. Fabl.
iv, 40. Vois l'homme en Mahomet, juge avec moi
ton maître; Tu verras de chameaux un grossier con-
ducteur.... VOLT. Fanât, i, 4. || Poil de chameau,
poil dont on se sert pour différents ouvrages. 11 Terme
d'injure, populaire et très-bas. Va, grand chameau.
|| 2° Chameau du Pérou, lama. || Chameau de
rivière , pélican. || 3° Terme de marine. Sorte de
grande caisse qu'on place sous le flanc d'un navire
pour le porter et le soutenir au-dessus de l'eau, dans
certaines occasions. Demi-chameau, se dit quelque-
fois de chacun des deux pontons qui composent un
chameau complet.
— HIST. xie s. Set cenz camelz et mil autours
muez, Ch. de Roi. in. ||xir« s. Muls et chevaux, et
charnels, Roncisv. 24. Li bon charnel gisent en sa
contrée, ib. 44. Et sa posessions fut setmilhiers de
berbiz et trois milhiers de chamoz, Job, 495.
I| xme s. Li chameus siet joste le roy, Moult fu en
la cort chier tenuz, lien. 8422. Il sont jà entré en
ma terre, Et si les conduit li chameus, ib. ,26429.
Donques ont lorgaaing coilli et asamblé; Cinc cens
et mil camel i furent conquesté, Estre [outre] muls
et somiers qui pas ne sont'nombre, Ch. d'Ânt. vin,
4 54 0. || xve s. Ils estaient rafreschis souvent de nou-
velles pourveances, car on leur amenoit à sommes
et à cameaux, FROISS. m, iv, 4 5.
— ÉTYM. Picard, cameau ; provenç. camel ; espagn.
caméllo; ital. cammello; du latin camelus, dexâjiï]-
AOÇ, de l'arabe djamal. Dans l'ancien français, le
nominatif singulier est li charnels ou chamaus ou
chameus, et le régime singulier le charnel.
t CHAMÉCISSE (ka-mé-si-s'), s. m. Terme de bo-
tanique. Nom du lierre terrestre (glechoma hedera-
cea, L.).
— ÉTYM. Xa|Aaîxur<7oç, de yaiiai.à terre, etxtffdè;,
lierre.
f CHAMELÉE (cha-me-lée), s. f. Charge d'un
chameau.
— HIST. xni* s. Ele fist charger vingt chamelées
d'aiguë rose, Hist. occid. des croisades,t. n,p. 403.
— ÉTYM. Chameau.
CHAMELIER (cha-me-lié; IV ne se lie jamais;
au pluriel Vs se lie: des cha-me-lié-z adroits), 4. m.
Conducteur de chameaux. J'entendis le cri du cha-
melier qui conduisait une caravane éloignée, CHA-
TEAUB. Itin. n, 34.
— ÉTYM. Camelarius, de. camelus, chameau.
f CHAMELLE (cha-mè-1'), s. f. La femelle du
chameau. D'autres.... Faisaient jaillir des mamelles
De leurs dociles chamelles Un lait blanc sous leurs
doigts noirs, v. HUGO, Orient. 4.
— HIST. xine s. Es nés [navire] entrent, drecent
la voile, Si s'en tornent, fors la chamoille, Ren. 26606.
— ÉTYM. Chameau.
fCHAMÊLON (cha-mé-lon), s. m. Le petit du
chameau.
f CHAMITE (ka-mi-f), s. m. Nom des anciens
Egyptiens. Se dit aussi des descendants de Cham.
— ÉTYM. Cham, nom de l'Egypte.
CHAMOIS (cha-moî; 1'* se lie: un cha-moi-z
agile), s. m. || i° Ruminant à cornes creuses, de
la taille d'une grande chèvre, à pelage brun, dont
la peau et la chair sont recherchées. || 2" La peau
corroyée du.chamois. Gants de chamois. || Couleur
chamois, couleur jaune clair. || Passer au chamois,
mettre en presse, dans une peau de chamois, des
cendres métalliques d'où l'on veut extraire le mer-
cure. || 3° Anciennement, un homme qui ne quitte
point son régiment pour venir faire sa cour et qui
est uniquement occupé de son métier. Locution
prise de ce que les vieux officiers de cavalerie, qui
ne quittent point leurs troupes, portent des vestes
et des chausses de chamois, DE CAILLIÈRES, 4690.
— HIST. XVe s. Grans chaperons et cornette à vi-
siers, Peaulx de chameulx, et draps fors et entiers;
Garnissez-vous avant qu'iver vous fiere [frappe],
E. DESCH. Poésies mss. t" 234, dans LACURNE.
|| xvie s. Le jésuite ne tarda gueres à estre au logis
du ministre, qu'il trouva vestu de chamois, D'AUB.
Hist. m, 23.
CHA
— ÉTYM. Espagn. carousi, gamusa; portug.
camuça, camurça; ital. camossa, camoscio; di
haut-allem. gam-z, allem. mod. Gemse. Chameulx,
qui est dans E. Deschamps, ferait-croire qu'il a
confondu chamois et chameau ; mais les formes des
langues romanes ne permettent aucun rapproche-
ment étymologique entre ces deux mots.
t CHAMOISER (cha-moi-zé), v. a. Préparer una
peau à la façon de la peau de chamois.
— ÉTYM. Chamois. Il y a, dans l'ancien fran-
çais, camosser, qui veut dire battre, frapper, et qui
est sans doute le même mot.
CHAMOISERIE (cha-moi-ze-rie), s. f. Lieu où
l'on prépare les peaux de chamois. || La marchan-
dise que prépare le chamoiseùr. Commerce de cha-
moiserie.
-^- ÉTYM. Chamoiser.
CHAMOISEUR (cha-moi-zeur), s. m. Ouvrier qui
prépare les peaux de chamois..
— ÉTYM. Chamoiser.
i. CHAMP (chan ; prononciation qui est celle
qu'au xvie siècle Palsgrave indique, p. 24; le p ne
se lie jamais : un champ aride, dites : un chan aride ;
au pluriel l's se lie : des chan-z arides), s. m. || 1° Es-
pace ouvert et plat. Du haut du Pic du Midi un
champ immense s'étend devant les yeux. || Champ
de foire, l'emplacement où se tient une foire. || Champ
de course, espace où se font des courses de che-
vaux. || Champ du repos,cimetière. || Champ de Mars,
lieu, à Rome, consacré à des exercices militaires et
à des réunions populaires. Le peuple au champ
de Mars nomme les magistrats, RAC. Brit. i, 2. || Au-
jourd'hui, champ de Mars, lieu destiné à faire ma-
noeuvrer des troupes. || Champ de mars, de mai, as-
semblées que tenaient en mars ou en mai les rois
francs pour régler les affaires de l'État. || Champs
Elysées, Elysiens ou Elyséens, séjour des âmes
heureuses, selon les païens. || 2" Pièce de terre
labourable. Petit champ. Champs cultivés. Champ
fertile, stérile, labouré, fumé, ensemencé, mois-
sonné. Remuez votre champ dès qu'on aura fait
l'oût: Creusez, fouillez, bêchez, LA FONT. Fabl.
v, 9. Si le possesseur de ces champs Vient.... La
possesseur du champ vient avecque son fils : Ces
blés sont mûrs, dit-il, ID. ib. iv, 22. Le lièvre
et la perdrix, concitoyens d'un champ, Vivaient
dans un état, ce semble, assez tranquille, ID. ib.
y, 4 7. Tel qu'un ruisseau docile Va rendre tout un
champ fertile, RAC. Esth. n. 9. ||Fig. Nous devons
l'apologue à l'ancienne Grèce : Mais ce champ ne
se peut tellement moissonner, Que les derniers ve-
nus n'y trouvent à glaner, LA FONT. Fabl. m, 4.
Le champ de la nature ne peut s'épuiser, et l'on- j
trouve toujours des moissons nouvelles, CHATEAUB.
Génie, i, v, 4. || 3° Au plur. La campagne en gé-
néral. Maison des champs. Travaux des champs.
Vie des champs. Un homme des champs. Mener les
bêtes aux champs. Aller aux champs, en parlant
des troupeaux. Chemin qui va à travers champs.
Quand on les envoie à leurs maisons des champs,
PASC. JKv. 2. Votre maître de musique est allé aux
champs, et voilà une personne qu'il envoie à sa place,
MOL. Mal. im. n, 4. L'innocence des champs est-elle
votre fait? LA FONT. Fabl. vu, 2. Autrefois le rat de
ville Invita le rat des champs, ID. ib. i, 9. Tigres dans
les forêts, alouettes aux champs, ID. ib. iv, 22. Man-
gez ce grain, et croyez-moi. Les oiseaux se moquè-
rent d'elle : Ils trouvaient aux champs trop de quoi, LA
FONT. Fabl. i, 8. || D'après de Caillières, en 4690 : Je
m'en vais aux champs ; Il est à sa maison des champs,
étaient des façons de parler bourgeoises. Mais les
meilleurs auteurs s'en servaient de son temps, et
l'usage les a conservées. ||Être aux champs et à la
ville, être logé de façon à jouir des agréments de
la campagne. || Fig. Avoir, donner, prendre la clef
des champs, avoir la liberté de s'en aller, la don-
ner, la prendre. || Avoir un oeil aux champs et l'au-
tre à la ville, veiller à tout. || Poétiquement, les
champs, un pays, un canton. Un autre vous dirait
que dans les champs troyens Nos deux pères sans
nous formèrent ces liens, RAC. Andr. iv, 6. 0 rives
du Jourdain, ô champs aimés des cieux, ID. Esth.
1,2. ô fortuné séjour, ô champs aimés des cieux !
Que pour jamais foulant vos prés délicieux, Ne
puis-je ici fixer ma course vagabonde, Et, connu
de vous seuls, ignorer tout le monde! BOIL. Ép.
vi. || En plein champ, au milieu de la cam-
pagne, loin de toute habitation. || X travers champs
ou à travers les champs, en s'écartant de la
route battue ou du chemin frayé pour aller plus
directement à son but, en traversant les champs,
Allerà travers champs, LA BRBY. n. || Fig. A travers
champs, sans ménagement, en désordre, ou par des
CHA
officier claustral dans quelques monastères rentes et
dans quelques chapitres. || 2° Grand chambrier,
grand officier de la couronne qui avait l'intendance
de la chambre du roi, etc. Ces Conflans se préten-
dent issus de la maison de Brienne si connue par
son antiquité, ses grands fiefs, ses connétables, ses
chambriers, ST-SIM. 329, 59. || 3° Grand chambrier,
un conseiller de la grand'chambre du parlement.
La torture à laquelle de vieux grands chambriers
appliquent si légèrement les innocents comme les
coupables, VOLT. Lett. Servan, 27 sept. 1769.
M. l'abbé d'Espagnac arriva trop tard [pour une re-
présentation] ; il eût été agréable d'avoir un grand
chambrier pour spectateur, ID. Lett. Mme d'Argen-
tal, 25 OCt. 4760.
— HIST. xme s. Et le vent de par lou roy li mestre
chamberier lou roy, Liv. des met. 495. Litainturier
qui demeurent en la terre du chamberier, ib. (38.
|| xvi* s. Le roy ouit un chambrier du Grand-Sei-
gneur, venu pour reconfirmer leur amitié, D'AUB.
Hist. i, 206. Et se payent propines grosses aux huis-
siers, chambriers, protenotaires [du pape], x. DU
BELLAY, 474.
— ÉTYM. Provenç. cambrier, camarier; catal.
camarer; espagn. camerero ; ital. cameriere; bas-
lat. camerarius, de caméra (voy. CHAMBRE).
CHAMBRIÈRE (chan-bri-ê-r?), s. f. \\ 1° Femme
attachée au'service de la personne et des chambres.
On dit maintenant femme de chambre. Il était une
vieille ayant deux chambrières : Elles filaient si
bien.... LA FONT. Fabl. v, e. || 2° Terme de manège.
Fouet léger à long manche, employé dans les ma-
nèges; c'est une aide plutôt qu'un instrument de
punition. || 3° Morceau de bois attaché par un anneau
sous une charrette - et qui sert à la soutenir droite
quand elle est sans chevaux. || 4° Sorte de chandelier
en usage chez les charrons et autres ouvriers. || Ou-
til de .maréchal pour arranger le fer et le charbon
dans le feu. || Bâton attaché près de l'établi du tré-
fileur: || Petit ruban avec lequel la fileuse tient saque-
nouille attachée devant elle. || 5° Terme de marine.
Espèce de crampe servant aux chantiers de la mâ-
ture. || Petit cordage pour serrer les voiles d'étai et
d'artimon.
— HIST. xir* s. E pris ourent, en terre de Israël,
une pulcele petite; e celé esteit cbamberiere la
femme Naaman, Rois, 364. La dame après muntad,
e cinc chambereres od sei menad, ib. 402. Et la
chambrière ki portière eret et lo frument purgivet,
dormit, Job, 444. || xiir* s. De lui se départit la mala
chamberiere, Berte, xi. La chamberiere ne liserjant
au marchant de la marchandise devant dite ne
pueent ne ne doivent partir aveuc aucun marchant
des choses desus dites, Liv. des met. 449. Mespris
avez en tel manière, Qu'en vos en tient à chambe-
riere Qui conmunaus est as garçons, Ren. 4 2866.
|| xvc s. Icelle basse [servante] ou chamberiere du dit
prestre, Du CANGE, audibilis. Et fut [la princesse]
de ses valetz et chambrières prise entre leurs bras,
et apportée bas par une poterne surle rivage, PROISS,
n, n, 4 4 2. Femme doit dedans ordonner La maison,
bestail gouverner, Les chamberieres, les sergens
Restreindre, reslargir ses gens Selon les temps, selon
leur peine, E. DESCH. Poésies mss. f° 528, dans
LACURNE. De tout estât soit bas ou hault,Venez-y qu'il
n'y aitdeffault,Venez-yvarletz, chamberieres, VILLON,
Repues fr. \ | xvr 5 s. Il n'est soupper que de marchantz,
regoubillonner [sorte de repas] que de chambrières,
RAB. Pant. iv, 46. Lafemme de Phocion qui va tous-
jours avec une chambrière seule par la ville, AMYOT,
Phoc. 28.. Il y eut tuerie sur les prestres et leurs
chambrières, qui firent la principalle deiïence,
D'AUB. Hist.i, 34 5. Les pauvres amoureux et pas-
sionnés rendent leur ame martyrée, obéissante et
chambrière à leur concupiscence et désir, PARÉ, IV,
Prèf. Quant au reste de sa maison, c'estoit une
règle inviolable que ny luy mesme, ny ma mère ny
valet ny chambrière ne parloient en ma compaignie
qu'autant de mots latins que chascun avoit apprins
pour jargonner avec moi, MONT, I, 4 94.
—:£TYM. Chambrier;bourguig. chambleire, cham-
beleire; provenç. camarieria.
f CHAMBRILLON (chan-bri-llon, II mouillées),
s. f. Petite servante dont les gages sont peu élevés.
Souffriras-tu toujours que je ne paraisse qu'un tor-
chon au prix d'elle, et qu'étant en sa compagnie
l'on me prenne pour sa chambrillon, Francion, liv.
n, p. 60. || Mot populaire.
— ÉTYM. Chambre.
f CHAMBRTJLE (chan-bru-1'), «. m. Terme rural.
Le charbon 1, maladie qui attaque les moissons.
—ÊTYM. Champ, et brûler.
r.HAMR (ka-me), s. f. Terme d'histoire naturelle.
CHA
Genre de coquilles marines bivalves, comprenant
beaucoup d'espèces.
— ÉTYM. Chama, de x»)t")-
CHAMEAU (cha-mô), s. m. || i" Quadrupède ru-
minant haut de jambes, qui a le cou fort long, et
une ou deux bosses sur le dos. Le chameau bactrien,
qui a deux bosses et est dit vulgairement chameau ;
il est répandu dans toute la Bactriane ainsi qu'en
Tartarie et en Chine. Le chameau dromadaire, nom-
mé vulgairement dromadaire, et ayant une seule
bosse. Le premier qui vit un chameau S'enfuit à cet
objet nouveau; Le second approcha; le troisième osa
faire Un licou pour le dromadaire, LA FONT. Fabl.
iv, 40. Vois l'homme en Mahomet, juge avec moi
ton maître; Tu verras de chameaux un grossier con-
ducteur.... VOLT. Fanât, i, 4. || Poil de chameau,
poil dont on se sert pour différents ouvrages. 11 Terme
d'injure, populaire et très-bas. Va, grand chameau.
|| 2° Chameau du Pérou, lama. || Chameau de
rivière , pélican. || 3° Terme de marine. Sorte de
grande caisse qu'on place sous le flanc d'un navire
pour le porter et le soutenir au-dessus de l'eau, dans
certaines occasions. Demi-chameau, se dit quelque-
fois de chacun des deux pontons qui composent un
chameau complet.
— HIST. xie s. Set cenz camelz et mil autours
muez, Ch. de Roi. in. ||xir« s. Muls et chevaux, et
charnels, Roncisv. 24. Li bon charnel gisent en sa
contrée, ib. 44. Et sa posessions fut setmilhiers de
berbiz et trois milhiers de chamoz, Job, 495.
I| xme s. Li chameus siet joste le roy, Moult fu en
la cort chier tenuz, lien. 8422. Il sont jà entré en
ma terre, Et si les conduit li chameus, ib. ,26429.
Donques ont lorgaaing coilli et asamblé; Cinc cens
et mil camel i furent conquesté, Estre [outre] muls
et somiers qui pas ne sont'nombre, Ch. d'Ânt. vin,
4 54 0. || xve s. Ils estaient rafreschis souvent de nou-
velles pourveances, car on leur amenoit à sommes
et à cameaux, FROISS. m, iv, 4 5.
— ÉTYM. Picard, cameau ; provenç. camel ; espagn.
caméllo; ital. cammello; du latin camelus, dexâjiï]-
AOÇ, de l'arabe djamal. Dans l'ancien français, le
nominatif singulier est li charnels ou chamaus ou
chameus, et le régime singulier le charnel.
t CHAMÉCISSE (ka-mé-si-s'), s. m. Terme de bo-
tanique. Nom du lierre terrestre (glechoma hedera-
cea, L.).
— ÉTYM. Xa|Aaîxur<7oç, de yaiiai.à terre, etxtffdè;,
lierre.
f CHAMELÉE (cha-me-lée), s. f. Charge d'un
chameau.
— HIST. xni* s. Ele fist charger vingt chamelées
d'aiguë rose, Hist. occid. des croisades,t. n,p. 403.
— ÉTYM. Chameau.
CHAMELIER (cha-me-lié; IV ne se lie jamais;
au pluriel Vs se lie: des cha-me-lié-z adroits), 4. m.
Conducteur de chameaux. J'entendis le cri du cha-
melier qui conduisait une caravane éloignée, CHA-
TEAUB. Itin. n, 34.
— ÉTYM. Camelarius, de. camelus, chameau.
f CHAMELLE (cha-mè-1'), s. f. La femelle du
chameau. D'autres.... Faisaient jaillir des mamelles
De leurs dociles chamelles Un lait blanc sous leurs
doigts noirs, v. HUGO, Orient. 4.
— HIST. xine s. Es nés [navire] entrent, drecent
la voile, Si s'en tornent, fors la chamoille, Ren. 26606.
— ÉTYM. Chameau.
fCHAMÊLON (cha-mé-lon), s. m. Le petit du
chameau.
f CHAMITE (ka-mi-f), s. m. Nom des anciens
Egyptiens. Se dit aussi des descendants de Cham.
— ÉTYM. Cham, nom de l'Egypte.
CHAMOIS (cha-moî; 1'* se lie: un cha-moi-z
agile), s. m. || i° Ruminant à cornes creuses, de
la taille d'une grande chèvre, à pelage brun, dont
la peau et la chair sont recherchées. || 2" La peau
corroyée du.chamois. Gants de chamois. || Couleur
chamois, couleur jaune clair. || Passer au chamois,
mettre en presse, dans une peau de chamois, des
cendres métalliques d'où l'on veut extraire le mer-
cure. || 3° Anciennement, un homme qui ne quitte
point son régiment pour venir faire sa cour et qui
est uniquement occupé de son métier. Locution
prise de ce que les vieux officiers de cavalerie, qui
ne quittent point leurs troupes, portent des vestes
et des chausses de chamois, DE CAILLIÈRES, 4690.
— HIST. XVe s. Grans chaperons et cornette à vi-
siers, Peaulx de chameulx, et draps fors et entiers;
Garnissez-vous avant qu'iver vous fiere [frappe],
E. DESCH. Poésies mss. t" 234, dans LACURNE.
|| xvie s. Le jésuite ne tarda gueres à estre au logis
du ministre, qu'il trouva vestu de chamois, D'AUB.
Hist. m, 23.
CHA
— ÉTYM. Espagn. carousi, gamusa; portug.
camuça, camurça; ital. camossa, camoscio; di
haut-allem. gam-z, allem. mod. Gemse. Chameulx,
qui est dans E. Deschamps, ferait-croire qu'il a
confondu chamois et chameau ; mais les formes des
langues romanes ne permettent aucun rapproche-
ment étymologique entre ces deux mots.
t CHAMOISER (cha-moi-zé), v. a. Préparer una
peau à la façon de la peau de chamois.
— ÉTYM. Chamois. Il y a, dans l'ancien fran-
çais, camosser, qui veut dire battre, frapper, et qui
est sans doute le même mot.
CHAMOISERIE (cha-moi-ze-rie), s. f. Lieu où
l'on prépare les peaux de chamois. || La marchan-
dise que prépare le chamoiseùr. Commerce de cha-
moiserie.
-^- ÉTYM. Chamoiser.
CHAMOISEUR (cha-moi-zeur), s. m. Ouvrier qui
prépare les peaux de chamois..
— ÉTYM. Chamoiser.
i. CHAMP (chan ; prononciation qui est celle
qu'au xvie siècle Palsgrave indique, p. 24; le p ne
se lie jamais : un champ aride, dites : un chan aride ;
au pluriel l's se lie : des chan-z arides), s. m. || 1° Es-
pace ouvert et plat. Du haut du Pic du Midi un
champ immense s'étend devant les yeux. || Champ
de foire, l'emplacement où se tient une foire. || Champ
de course, espace où se font des courses de che-
vaux. || Champ du repos,cimetière. || Champ de Mars,
lieu, à Rome, consacré à des exercices militaires et
à des réunions populaires. Le peuple au champ
de Mars nomme les magistrats, RAC. Brit. i, 2. || Au-
jourd'hui, champ de Mars, lieu destiné à faire ma-
noeuvrer des troupes. || Champ de mars, de mai, as-
semblées que tenaient en mars ou en mai les rois
francs pour régler les affaires de l'État. || Champs
Elysées, Elysiens ou Elyséens, séjour des âmes
heureuses, selon les païens. || 2" Pièce de terre
labourable. Petit champ. Champs cultivés. Champ
fertile, stérile, labouré, fumé, ensemencé, mois-
sonné. Remuez votre champ dès qu'on aura fait
l'oût: Creusez, fouillez, bêchez, LA FONT. Fabl.
v, 9. Si le possesseur de ces champs Vient.... La
possesseur du champ vient avecque son fils : Ces
blés sont mûrs, dit-il, ID. ib. iv, 22. Le lièvre
et la perdrix, concitoyens d'un champ, Vivaient
dans un état, ce semble, assez tranquille, ID. ib.
y, 4 7. Tel qu'un ruisseau docile Va rendre tout un
champ fertile, RAC. Esth. n. 9. ||Fig. Nous devons
l'apologue à l'ancienne Grèce : Mais ce champ ne
se peut tellement moissonner, Que les derniers ve-
nus n'y trouvent à glaner, LA FONT. Fabl. m, 4.
Le champ de la nature ne peut s'épuiser, et l'on- j
trouve toujours des moissons nouvelles, CHATEAUB.
Génie, i, v, 4. || 3° Au plur. La campagne en gé-
néral. Maison des champs. Travaux des champs.
Vie des champs. Un homme des champs. Mener les
bêtes aux champs. Aller aux champs, en parlant
des troupeaux. Chemin qui va à travers champs.
Quand on les envoie à leurs maisons des champs,
PASC. JKv. 2. Votre maître de musique est allé aux
champs, et voilà une personne qu'il envoie à sa place,
MOL. Mal. im. n, 4. L'innocence des champs est-elle
votre fait? LA FONT. Fabl. vu, 2. Autrefois le rat de
ville Invita le rat des champs, ID. ib. i, 9. Tigres dans
les forêts, alouettes aux champs, ID. ib. iv, 22. Man-
gez ce grain, et croyez-moi. Les oiseaux se moquè-
rent d'elle : Ils trouvaient aux champs trop de quoi, LA
FONT. Fabl. i, 8. || D'après de Caillières, en 4690 : Je
m'en vais aux champs ; Il est à sa maison des champs,
étaient des façons de parler bourgeoises. Mais les
meilleurs auteurs s'en servaient de son temps, et
l'usage les a conservées. ||Être aux champs et à la
ville, être logé de façon à jouir des agréments de
la campagne. || Fig. Avoir, donner, prendre la clef
des champs, avoir la liberté de s'en aller, la don-
ner, la prendre. || Avoir un oeil aux champs et l'au-
tre à la ville, veiller à tout. || Poétiquement, les
champs, un pays, un canton. Un autre vous dirait
que dans les champs troyens Nos deux pères sans
nous formèrent ces liens, RAC. Andr. iv, 6. 0 rives
du Jourdain, ô champs aimés des cieux, ID. Esth.
1,2. ô fortuné séjour, ô champs aimés des cieux !
Que pour jamais foulant vos prés délicieux, Ne
puis-je ici fixer ma course vagabonde, Et, connu
de vous seuls, ignorer tout le monde! BOIL. Ép.
vi. || En plein champ, au milieu de la cam-
pagne, loin de toute habitation. || X travers champs
ou à travers les champs, en s'écartant de la
route battue ou du chemin frayé pour aller plus
directement à son but, en traversant les champs,
Allerà travers champs, LA BRBY. n. || Fig. A travers
champs, sans ménagement, en désordre, ou par des
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