524
CEN
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diligence, ID. ib. i, 2. Je converse avec moi-même
comme avec le plus légitime censeur de ma vie,
BOSS. Pensées chrétiennes, 32. On s'érige en censeur
de ces faits-éclatants, MASS. Myst. Incarn. Un cen-
seur des défauts qu'on trouve en leur conduite, MOL.
P. Garçie, n, i. Jean-Baptiste devient le censeur
d'une cour volupteuse, MASS. Cor. Mélang. Vous de-
vez être un censeur rigoureux de votre propre con-
science, ». Car. Parole. Des attentions si religieu-
ses trouvèrent des censeurs dans le monde, m.
Panig. S. Louis. Ce rigide censeur, LA BRUY. XII.
Ô .juges, quelle majesté de vos séances! quel pré-
sident [Dieu] de vos assemblées, mais aussi quel
censeur de vos jugements! BOSS. le Tellier. Le pu-
blic, rigide censeur des hommes de cette fortune et
de ce rang, m. ib. || Adj. Les-plus censeurs ne me
reprochent rien, ROTROU , St-Genest, m, 2. |] Celui
qui censure les écrits, y relève les fautes. Je vous
arrête à cette rime, Dira mon censeur à l'instant....
Maudit censeur! te tairas-tu? LA FONT. Fabl. u.
Ainsi s'expliqueront nos censeurs sourcilleux, BOIL.
Ép. x. Puis-je lui dénier quelque part dans mes
discours, après qu'il en a été si souvent et le cen-
seur et l'arbitre? BOSS. Or. fun. Cornet. Et peut-être
ta plume aux censeurs de Pyrrhus Doit les plus
nohles traits dont tu peignis Burrhus, BOII.. Ép. vu.
|| 3° Agent préposé à l'examen des livres, journaux,
pièces de théâtre, dessins, etc. Le censeur refusa son
approbation. Censeur royal. Censeur dramatique.
|| 4° Officier de l'ancienne université qui examinait
les récipiendaires. En Sorbonne, les censeurs don-
naient leur suffrage par billets. || 5° Censeur des
études, surveillant des études et de la discipline
dans un lycée. Le censeur du lycée de Louis le
Grand. || 6° Censeur de la banque, censeur d'une
société commerciale, mandataire des intéressés poul-
ie contrôle des actes des administrateurs.
— I1IST. xiv 0 s. Li cenceur nomhroient le peuple,
BERCIIEURE, f° 2, verso. || xv° s. Quelques censeurs
de ce temps ont descouvert que nous n'en feuille-
tasmes pas un, D'AUB. Conf. n, 6.
— ÉTYM. Censor, censeur, proprement celui qui
compte.
CENSIER (san-siê), adj. m. || i° Terme de juris-
prudence féodale.Seigneurcensier, ou, substantive-
ment, censier, celui à qui le cens était dû. || 2° Cen-
sier, censière, celui, celle qui devait le cens. Les
censiers, les vilains. || Celui, celle qui tient une censé
à ferme. || 3°Papiercensier, ou, absolument, censier,
livre où s'enregistraient les cens.
— HIST. xiv s. La grange de Jean Leclerc, censier
de Tremonvilliers, DU CANGE, censerius. || XV s. Et
mesmement prirent et emmenèrent plusieurs char-
rues aux censiers du mont Saint-Eloi emprès Arras,
MONSTR. u, 6. || xvie s. Les seigneurs censiers et
rentiers peuvent procéder par saisie sur les héri-
tages sujets à cens et rentes, LOYSEL, 524. Le sei-
gneur n'est tenu faire vue à son rentier foncier ou
censier, ID. 628. Le seigneur censier peut tenir, en
sa main, les terres vacantes, et en faire les fruits
siens, jusqu'à ce qu'il en soit reconnu, ID. 649. Tous
les valets de chambre, et officiers censiers, tant de
son capitaine que des autres seigneurs.... CARXOIX,
II, 18.
—ËTYM. Bas-lat. censerius, de census, cens; wal-
lon, seinst, fermier.
CENSITAIRE(san-si-tê-r'),s. m. || l°Termedejuris-
prudence féodale. Celui qui devait cens et rente à un
seigneur de fief. Les censitaires d'un fief. || 2° Ad-
jectivement et dans le langage constitutionnel,
électeur censitaire, celui dont le droit est fondé sur
un cens.
— ËTYM. Cens.
CENSIVE (san-si-v'), s. f. Terme de jurisprudence
féodale. || i° L'étendue des terres d'un fief qui de-
vaient des cens. Il était dans la censive d'un tel.
Si j'achetais une toise de terrain dans la censive de
monseigneur l'abbé, je deviendrais serf de monsei-
gneur, et tout mon bien lui appartiendrait, fût-il
situé à Pondichéry, VOLT. Letl. Dupont, 23 févr.
(776. || 2° Terre possédée sous la condition d'un cens,
primitivement par des vilains, des roturiers. Cer-
taines terres furent données en fief, d'autres en
censives. || 3° Redevance en argent ou en.denrées
que certains biens devaient au seigneur dont ils
relevaient. Le laboureur cultivant pour soi seul,
sans ferme ni censive, p. L. COURIER, I, 322.
— HIST. XIIIe s. Tybaut tient vignes, trois arpenz,
qui sont en tel leu, en tel censsive, Liv. des met.
•127. Et tout ainsi que comme noz disons des Gensix,
disons noz de toz héritages tenus en vilenage,
BEAUM. xix, 24. Car autrement porroient avoir moult
d'anùi li segneur de qui les censives sunt tenues,
m. XLV, 24. L'en doit semondre de cbetel, segont
la loi, etde héritages et de censives, i huit jorz, et
de fiez, à quinze jors, Liv. de just. S3. || xvie s. Poul-
ies hommaiges, fiefs, denrées de censives, et tous
les aultres droits seigneuriaux, CARL. IV, 31.
— ÉTYM. Bas-lat. censiva, de census, cens.
t CENSIVEMENT (san-si-ve-man), adj. Terme
d'ancien droit. Avec charge de cens.
— ÉTYM. Censive, et le suffixe ment.
CENSORIAL, ALE (san-so-ri-al, a-1'), aâj. || i" Re-
latif à la fonction des censeurs à Rome. La magis-
trature censoriale. || 2° Relatif à la censure exercée
par des magistrats ou des agents du gouvernement.
Lois censoriales. Offices censoriaux. Loin que le tri-
bunal censorial soit l'arbitre de l'opinion, J. j. BOUS-
SEAU, Contr. 47.
— ÉTYM. Censeur.
CENSUEL, ELLE (san-su-èl, è-1'), adj. Terme de
jurisprudence féodale. Qui a rapport au cens. La le-
nure féodale et latenure censueîle. Ce capitulaire où
Charles le Chauve parle des terres censuellesdont le
cens avait appartenu au roi, MONTESQ. Esp. xxx, -16.
— HIST. xvie s. Le droit d'indemnité du seigneur
[pour biens passant en main morte] s'estime au cin-
quième denier de la valeur de la chose censueîle
[de la censive], LOYSEL, SO. Le seigneur féodal ou
censuel [à qui le cens est dû], ID. 465. Celuy qui
tient héritage en censive doit, au jour et lieu ac-
coustumé, payer le droit de cens au seigneur cen-
suel, Coustumier génér. t. i, p. 100. De l'héritage
censuel et roturier, l'acquesteur peut prendre sai-
sine et possession, sans le consentement du seigneur
censier et justicier., ib. p. (48.
— ÉTYM. Ccnsualis, de census, cens; provenç. ces-
sai ,-espagn. censal; portug. censual; ital. censuale.
CENSURABLE (san-su-ra-bi'), adj". Qui peut, qui
doit être censuré. Une raison qui n'est pas moins
censurable, PASC. Prou. -H. Leur censure, toute cen-
surable qu'elle est, aura presque tout son effet pour
un temps ; ID. ib. 3. Il est pernicieux et nécessaire-
ment censurable, BOSS. Lelt. quiét. 221. Le P. Tel-
lier avait dit au roi qu'il y avait dans ce livre plus
de cent propositions censurables, ST-SIM. 423, t22.
— ÉTYM. Censurer.
CENSURE (san-su-r'), s. f. || i° Dans l'ancienne
Rome, dignité et fonction de censeur. || "2° En lan-
gage ecclésiastique, improbation, condamnation de
propositions, d'ouvrages où il s'agit de dogmes.Ilya
eu une censure de la Sorbonne contre tel livre. || Cen-
sures ecclésiastiques, les menaces que fait l'Église
des peines qui seront encourues si l'on contrevient
à ce qu'elle ordonne; ou les peines mêmes quand
elles sont encourues, telles que l'excommunication,
l'interdiction, la suspension, etc. Toutes les provi-
sions de la cour de Rome portent absolution des
censures. Il a été permis à ce complaignant, pour
avoir preuve du vol à lui fait, de se pourvoir par
monitoires et censures ecclésiastiques, FURETIÈRE.
|| 3° Peine disciplinaire que prononcent contre un de
leurs membres les corps de magistrature, l'ordre des
avocats, les chambres des notaires, des avoués, et
les assemblées délibérantes. || 4° Critique à l'effet de
corriger. J'ai besoin d'un remède et non pas de cen-
sure, MAIRET, Solim. i, 2. Tels abus méritent cen-
sure, LA FONT. Fianc. Les censures que vous dites que
je vous ai faites, BOSSUET, Lctt. 147. Cette censure
que nous exerçons sur nos frères, m. Jug. \. N'al-
lons point nous appliquer à nous-mêmes les traits
d'une censure générale, et profitons de la leçon,
si nous pouvons, sans faire semblant qu'on parle à-
nous, MOL. Crit. 7. Craignez-vous pour vos vers la
censure publique, Soyez-vous à vous-même un sé-
vère critique, BOIL. Art p. i. On a beau se farder
aux yeux de l'univers; À la fin, sur quelqu'un de
nos vices couverts, Le public malin jette un oeil
inévitable, Et bientôt la censure au regard formi-
dable Sait le crayon en main marquer nos' endroits
faux. BOIL. Sat. xi. Les compagnons d'Ulysse enfin
se sont offerts; Ils ont force pareils en ce bas uni-
vers, Gens à qui j'impose pour peine Votre censure
et votre haine, LA FONT. Fabl. XH, i. || 5° Examen
des écrits, journaux, pièces de théâtre, dessins, fait
avant qu'ils paraissent, par des agents du gouver-
nement. Les journaux furent soumis à la censure.
Abolir la censure. La censure dramatique. || Le corps
même des agents qui examinent. La censure refusa
son approbation.
— HIST. xvie s. La censure tourmente les pigeons,
laissant aller les corbeaux libres ,*COTGRAVE.
— ÉTYM. Censura, de census, cens; provenç. et
espagn. censura.
CENSURÉ, ÉE (san-su-ré, Tée),parl. passé. Opi-
nion malsonnante et censurée par l'Eglise.
CENSURER (san-su-ré), v. a. || 1°Relever, rc
prendre ce qui paraît digne de blâme. Cette seulJ
rebelle, entre tous mes sujets, Censure mes édits,
attaque mes projets, EOTR. Antig.vt, 6. Il [le peu<
pie] aimo à censurer ceux qui lui font la loi, coiw.
Pulchérie, in, I. Socrate un jour faisant bâtir, Cha-
cun censurait son ouvrage, LA FONT. Fab. iv, t".
Celui qui a la mémoire fidèle et une grande pré-
voyance est hors du péril de censurer dans les au-
tres ce qu'il a peut-être fait lui-même, LA BRUY. XII.
Prompte à nous censurer, leur adroite éloquence
Ressaisit par degrés sa première influence, c. DE-
LAVIGNE, Vép. sic. u, 2. Il est avantageux qu'on
blâme, qu'on censure Nosplus sincères actions, CORN.
Imit. i, 12. || 2° En matière de dogme, condamner.
Quand on eut censuré ses livres à Rome; PASC. Prov.
6. Sa doctrine a été censurée par l'université, m.
ib. 4 3. || 3° Dans certains corps, infliger la peine
disciplinaire de la censure. Cet avocat a été censuré
par l'ordre. || 4° Se censurer, v. réfl. Faire la cen-
sure l'un de l'autre. Jupin les renvoya s'étant cen-
surés tous, Du reste contents d'eux.... LA FONT.
Fabl. i, 7.
— HIST. xvie s. Mais je ne suis pour censurer
Vostre mestier : Tous estats tendent à l'argent, J. LE
HOUX, vu.
— ËTYM. Censure.
CENT (san; let se lie devant une voyelle ouune h
muette : cent hommes, dites : san-t hommes ; au plu-
riel l's se lie : deux cen-z hommes; le f ne se lie pas
dans cent un; dites san un. Prononcez de même,
c'est-à-dire sans faire sentir le t: deux cent un,
cent une, deux cent une, le cent-unième, le deux
cent-unième, le cent-onzième, le deux-cent-on-
zième, etc. et cent huit, cent huitaines, le cent-hui-
tième), adj'. mimerai ou nom de nombre. || i° Dix-
fois dix. Cent ans. Cent livres pesant. Deux cents
hommes. Cent un, cent deux, cent trois, etc. Dans
cent un ans. Nous partîmes cinq cents; mais, par
un prompt renfort, Nous nous vîmes trois mille en
arrivant au port, CORN. Cid, iv, 3. Sait-il bien ce
que c'est que cinq cents écus?—Oui.monsieur, il
sait que c'est mille cinq cents livres, MOL. Scapin,
u, 2. :... A fait de méchants vers douze fois douze
cents, BOIL. Vers en style de Chapelain. La Suède
et la Finlande composent un royaume large d'envi-
ron deux cents de nos lieues, et long de trois
cents, VOLT. Charles XII, t. On assure que l'es por-
tefaix ou crocheteurs de Constantinople portent des
fardeaux de neuf cents livres pesant, BUFF. Hùt.
nat. de l'homme. || Entre mille et deux mille on
énonce souvent les centaines, c'est-à-dire qu'on
pronoace onze cents, au lieu de mille cent, treize
cents au lieu de mille trois cents, et ainsi de
suite jusqu'à dix-neuf cents ; mais on ne dit point
dix cents pour mille, ni vingt cents, trente cents,
pour deux mille, trois mille, etc. || Parier cent
contre un, donner quelque chose comme tellement
certain qu'on offre de parier cent contre un. || Le
conseil des Cinq-Cents, une des deux assemblées lé-
gislatives dans la constitution directoriale de la ré-
publique française. || Les Cent-Jours, règne de Na-
poléon I™ après son retour de l'île d'Elbe; il dura
cent jours, du 20 mars 1816 au 28 juin de la même
année. ||2° D'une manière indéterminée, un grand
nombre. Faut-il vous le dire cent fois? Il a cent
moyens de se tirer d'affaire. Il y en a plus de cent
dans le même cas. C'est cent fois pire. Ni sur l'éclat
d'un nom cent et cent fois vainqueur, CORN. Nicom.
I,I. Après avoir tourné le cas En cent et cent naille
manières, LA FONT. Fabl.ii, 20. Sans répéter de nou-
veau ce qu'on a dit cent et cent fois, BOSS. llép. u, 20.
Les chirurgiens aimeront mieux cent fois briser la
lancette et le bistouri que de s'abaisser à une obéis-
sance servile,DiDER.Ze((. || En un mot comme en cent,
c'est-à-dire quoi qu'on dise, bref. En un mot comme
en cent, vous n'aurez jamais dansce pays une armée
à vous, p. L. COUR, i, 289. || Locution familière. Je
vous le donne en cent, essayez tant que vous vou-
drez. || Locution familière. Faire quelque chose de
cent en quatre, se dit d'une action qui ne se répète
que de loin en loin. Locution obscure et que Génin_
explique conjecturalement par : faire quelque
chose de cent tanz quatre, c'est-à-dire quatre fois
sur cent; ta nz dans l'ancien français signifiant fois.
|| 3" Terme de finance et de commerce. Cinq, dix,
cent pour cent, etc. c'est-à-dire intérêt, gain, pro-
duit qui est de cinq francs, dix francs, cent francs,
pour cent francs. Prêter à cinq pour cent d'intérêt,
ou simplement, à cinq pour cent, ou, plus simple-
ment encore, à cinq. Reute à cinq pour cent. Rente
cinq pour cent. || Il y a cent pour cent à gagner
dans cette affaire, c'est-à-dire on doublera sa mise
CEN
CEN
CEN
diligence, ID. ib. i, 2. Je converse avec moi-même
comme avec le plus légitime censeur de ma vie,
BOSS. Pensées chrétiennes, 32. On s'érige en censeur
de ces faits-éclatants, MASS. Myst. Incarn. Un cen-
seur des défauts qu'on trouve en leur conduite, MOL.
P. Garçie, n, i. Jean-Baptiste devient le censeur
d'une cour volupteuse, MASS. Cor. Mélang. Vous de-
vez être un censeur rigoureux de votre propre con-
science, ». Car. Parole. Des attentions si religieu-
ses trouvèrent des censeurs dans le monde, m.
Panig. S. Louis. Ce rigide censeur, LA BRUY. XII.
Ô .juges, quelle majesté de vos séances! quel pré-
sident [Dieu] de vos assemblées, mais aussi quel
censeur de vos jugements! BOSS. le Tellier. Le pu-
blic, rigide censeur des hommes de cette fortune et
de ce rang, m. ib. || Adj. Les-plus censeurs ne me
reprochent rien, ROTROU , St-Genest, m, 2. |] Celui
qui censure les écrits, y relève les fautes. Je vous
arrête à cette rime, Dira mon censeur à l'instant....
Maudit censeur! te tairas-tu? LA FONT. Fabl. u.
Ainsi s'expliqueront nos censeurs sourcilleux, BOIL.
Ép. x. Puis-je lui dénier quelque part dans mes
discours, après qu'il en a été si souvent et le cen-
seur et l'arbitre? BOSS. Or. fun. Cornet. Et peut-être
ta plume aux censeurs de Pyrrhus Doit les plus
nohles traits dont tu peignis Burrhus, BOII.. Ép. vu.
|| 3° Agent préposé à l'examen des livres, journaux,
pièces de théâtre, dessins, etc. Le censeur refusa son
approbation. Censeur royal. Censeur dramatique.
|| 4° Officier de l'ancienne université qui examinait
les récipiendaires. En Sorbonne, les censeurs don-
naient leur suffrage par billets. || 5° Censeur des
études, surveillant des études et de la discipline
dans un lycée. Le censeur du lycée de Louis le
Grand. || 6° Censeur de la banque, censeur d'une
société commerciale, mandataire des intéressés poul-
ie contrôle des actes des administrateurs.
— I1IST. xiv 0 s. Li cenceur nomhroient le peuple,
BERCIIEURE, f° 2, verso. || xv° s. Quelques censeurs
de ce temps ont descouvert que nous n'en feuille-
tasmes pas un, D'AUB. Conf. n, 6.
— ÉTYM. Censor, censeur, proprement celui qui
compte.
CENSIER (san-siê), adj. m. || i° Terme de juris-
prudence féodale.Seigneurcensier, ou, substantive-
ment, censier, celui à qui le cens était dû. || 2° Cen-
sier, censière, celui, celle qui devait le cens. Les
censiers, les vilains. || Celui, celle qui tient une censé
à ferme. || 3°Papiercensier, ou, absolument, censier,
livre où s'enregistraient les cens.
— HIST. xiv s. La grange de Jean Leclerc, censier
de Tremonvilliers, DU CANGE, censerius. || XV s. Et
mesmement prirent et emmenèrent plusieurs char-
rues aux censiers du mont Saint-Eloi emprès Arras,
MONSTR. u, 6. || xvie s. Les seigneurs censiers et
rentiers peuvent procéder par saisie sur les héri-
tages sujets à cens et rentes, LOYSEL, 524. Le sei-
gneur n'est tenu faire vue à son rentier foncier ou
censier, ID. 628. Le seigneur censier peut tenir, en
sa main, les terres vacantes, et en faire les fruits
siens, jusqu'à ce qu'il en soit reconnu, ID. 649. Tous
les valets de chambre, et officiers censiers, tant de
son capitaine que des autres seigneurs.... CARXOIX,
II, 18.
—ËTYM. Bas-lat. censerius, de census, cens; wal-
lon, seinst, fermier.
CENSITAIRE(san-si-tê-r'),s. m. || l°Termedejuris-
prudence féodale. Celui qui devait cens et rente à un
seigneur de fief. Les censitaires d'un fief. || 2° Ad-
jectivement et dans le langage constitutionnel,
électeur censitaire, celui dont le droit est fondé sur
un cens.
— ËTYM. Cens.
CENSIVE (san-si-v'), s. f. Terme de jurisprudence
féodale. || i° L'étendue des terres d'un fief qui de-
vaient des cens. Il était dans la censive d'un tel.
Si j'achetais une toise de terrain dans la censive de
monseigneur l'abbé, je deviendrais serf de monsei-
gneur, et tout mon bien lui appartiendrait, fût-il
situé à Pondichéry, VOLT. Letl. Dupont, 23 févr.
(776. || 2° Terre possédée sous la condition d'un cens,
primitivement par des vilains, des roturiers. Cer-
taines terres furent données en fief, d'autres en
censives. || 3° Redevance en argent ou en.denrées
que certains biens devaient au seigneur dont ils
relevaient. Le laboureur cultivant pour soi seul,
sans ferme ni censive, p. L. COURIER, I, 322.
— HIST. XIIIe s. Tybaut tient vignes, trois arpenz,
qui sont en tel leu, en tel censsive, Liv. des met.
•127. Et tout ainsi que comme noz disons des Gensix,
disons noz de toz héritages tenus en vilenage,
BEAUM. xix, 24. Car autrement porroient avoir moult
d'anùi li segneur de qui les censives sunt tenues,
m. XLV, 24. L'en doit semondre de cbetel, segont
la loi, etde héritages et de censives, i huit jorz, et
de fiez, à quinze jors, Liv. de just. S3. || xvie s. Poul-
ies hommaiges, fiefs, denrées de censives, et tous
les aultres droits seigneuriaux, CARL. IV, 31.
— ÉTYM. Bas-lat. censiva, de census, cens.
t CENSIVEMENT (san-si-ve-man), adj. Terme
d'ancien droit. Avec charge de cens.
— ÉTYM. Censive, et le suffixe ment.
CENSORIAL, ALE (san-so-ri-al, a-1'), aâj. || i" Re-
latif à la fonction des censeurs à Rome. La magis-
trature censoriale. || 2° Relatif à la censure exercée
par des magistrats ou des agents du gouvernement.
Lois censoriales. Offices censoriaux. Loin que le tri-
bunal censorial soit l'arbitre de l'opinion, J. j. BOUS-
SEAU, Contr. 47.
— ÉTYM. Censeur.
CENSUEL, ELLE (san-su-èl, è-1'), adj. Terme de
jurisprudence féodale. Qui a rapport au cens. La le-
nure féodale et latenure censueîle. Ce capitulaire où
Charles le Chauve parle des terres censuellesdont le
cens avait appartenu au roi, MONTESQ. Esp. xxx, -16.
— HIST. xvie s. Le droit d'indemnité du seigneur
[pour biens passant en main morte] s'estime au cin-
quième denier de la valeur de la chose censueîle
[de la censive], LOYSEL, SO. Le seigneur féodal ou
censuel [à qui le cens est dû], ID. 465. Celuy qui
tient héritage en censive doit, au jour et lieu ac-
coustumé, payer le droit de cens au seigneur cen-
suel, Coustumier génér. t. i, p. 100. De l'héritage
censuel et roturier, l'acquesteur peut prendre sai-
sine et possession, sans le consentement du seigneur
censier et justicier., ib. p. (48.
— ÉTYM. Ccnsualis, de census, cens; provenç. ces-
sai ,-espagn. censal; portug. censual; ital. censuale.
CENSURABLE (san-su-ra-bi'), adj". Qui peut, qui
doit être censuré. Une raison qui n'est pas moins
censurable, PASC. Prou. -H. Leur censure, toute cen-
surable qu'elle est, aura presque tout son effet pour
un temps ; ID. ib. 3. Il est pernicieux et nécessaire-
ment censurable, BOSS. Lelt. quiét. 221. Le P. Tel-
lier avait dit au roi qu'il y avait dans ce livre plus
de cent propositions censurables, ST-SIM. 423, t22.
— ÉTYM. Censurer.
CENSURE (san-su-r'), s. f. || i° Dans l'ancienne
Rome, dignité et fonction de censeur. || "2° En lan-
gage ecclésiastique, improbation, condamnation de
propositions, d'ouvrages où il s'agit de dogmes.Ilya
eu une censure de la Sorbonne contre tel livre. || Cen-
sures ecclésiastiques, les menaces que fait l'Église
des peines qui seront encourues si l'on contrevient
à ce qu'elle ordonne; ou les peines mêmes quand
elles sont encourues, telles que l'excommunication,
l'interdiction, la suspension, etc. Toutes les provi-
sions de la cour de Rome portent absolution des
censures. Il a été permis à ce complaignant, pour
avoir preuve du vol à lui fait, de se pourvoir par
monitoires et censures ecclésiastiques, FURETIÈRE.
|| 3° Peine disciplinaire que prononcent contre un de
leurs membres les corps de magistrature, l'ordre des
avocats, les chambres des notaires, des avoués, et
les assemblées délibérantes. || 4° Critique à l'effet de
corriger. J'ai besoin d'un remède et non pas de cen-
sure, MAIRET, Solim. i, 2. Tels abus méritent cen-
sure, LA FONT. Fianc. Les censures que vous dites que
je vous ai faites, BOSSUET, Lctt. 147. Cette censure
que nous exerçons sur nos frères, m. Jug. \. N'al-
lons point nous appliquer à nous-mêmes les traits
d'une censure générale, et profitons de la leçon,
si nous pouvons, sans faire semblant qu'on parle à-
nous, MOL. Crit. 7. Craignez-vous pour vos vers la
censure publique, Soyez-vous à vous-même un sé-
vère critique, BOIL. Art p. i. On a beau se farder
aux yeux de l'univers; À la fin, sur quelqu'un de
nos vices couverts, Le public malin jette un oeil
inévitable, Et bientôt la censure au regard formi-
dable Sait le crayon en main marquer nos' endroits
faux. BOIL. Sat. xi. Les compagnons d'Ulysse enfin
se sont offerts; Ils ont force pareils en ce bas uni-
vers, Gens à qui j'impose pour peine Votre censure
et votre haine, LA FONT. Fabl. XH, i. || 5° Examen
des écrits, journaux, pièces de théâtre, dessins, fait
avant qu'ils paraissent, par des agents du gouver-
nement. Les journaux furent soumis à la censure.
Abolir la censure. La censure dramatique. || Le corps
même des agents qui examinent. La censure refusa
son approbation.
— HIST. xvie s. La censure tourmente les pigeons,
laissant aller les corbeaux libres ,*COTGRAVE.
— ÉTYM. Censura, de census, cens; provenç. et
espagn. censura.
CENSURÉ, ÉE (san-su-ré, Tée),parl. passé. Opi-
nion malsonnante et censurée par l'Eglise.
CENSURER (san-su-ré), v. a. || 1°Relever, rc
prendre ce qui paraît digne de blâme. Cette seulJ
rebelle, entre tous mes sujets, Censure mes édits,
attaque mes projets, EOTR. Antig.vt, 6. Il [le peu<
pie] aimo à censurer ceux qui lui font la loi, coiw.
Pulchérie, in, I. Socrate un jour faisant bâtir, Cha-
cun censurait son ouvrage, LA FONT. Fab. iv, t".
Celui qui a la mémoire fidèle et une grande pré-
voyance est hors du péril de censurer dans les au-
tres ce qu'il a peut-être fait lui-même, LA BRUY. XII.
Prompte à nous censurer, leur adroite éloquence
Ressaisit par degrés sa première influence, c. DE-
LAVIGNE, Vép. sic. u, 2. Il est avantageux qu'on
blâme, qu'on censure Nosplus sincères actions, CORN.
Imit. i, 12. || 2° En matière de dogme, condamner.
Quand on eut censuré ses livres à Rome; PASC. Prov.
6. Sa doctrine a été censurée par l'université, m.
ib. 4 3. || 3° Dans certains corps, infliger la peine
disciplinaire de la censure. Cet avocat a été censuré
par l'ordre. || 4° Se censurer, v. réfl. Faire la cen-
sure l'un de l'autre. Jupin les renvoya s'étant cen-
surés tous, Du reste contents d'eux.... LA FONT.
Fabl. i, 7.
— HIST. xvie s. Mais je ne suis pour censurer
Vostre mestier : Tous estats tendent à l'argent, J. LE
HOUX, vu.
— ËTYM. Censure.
CENT (san; let se lie devant une voyelle ouune h
muette : cent hommes, dites : san-t hommes ; au plu-
riel l's se lie : deux cen-z hommes; le f ne se lie pas
dans cent un; dites san un. Prononcez de même,
c'est-à-dire sans faire sentir le t: deux cent un,
cent une, deux cent une, le cent-unième, le deux
cent-unième, le cent-onzième, le deux-cent-on-
zième, etc. et cent huit, cent huitaines, le cent-hui-
tième), adj'. mimerai ou nom de nombre. || i° Dix-
fois dix. Cent ans. Cent livres pesant. Deux cents
hommes. Cent un, cent deux, cent trois, etc. Dans
cent un ans. Nous partîmes cinq cents; mais, par
un prompt renfort, Nous nous vîmes trois mille en
arrivant au port, CORN. Cid, iv, 3. Sait-il bien ce
que c'est que cinq cents écus?—Oui.monsieur, il
sait que c'est mille cinq cents livres, MOL. Scapin,
u, 2. :... A fait de méchants vers douze fois douze
cents, BOIL. Vers en style de Chapelain. La Suède
et la Finlande composent un royaume large d'envi-
ron deux cents de nos lieues, et long de trois
cents, VOLT. Charles XII, t. On assure que l'es por-
tefaix ou crocheteurs de Constantinople portent des
fardeaux de neuf cents livres pesant, BUFF. Hùt.
nat. de l'homme. || Entre mille et deux mille on
énonce souvent les centaines, c'est-à-dire qu'on
pronoace onze cents, au lieu de mille cent, treize
cents au lieu de mille trois cents, et ainsi de
suite jusqu'à dix-neuf cents ; mais on ne dit point
dix cents pour mille, ni vingt cents, trente cents,
pour deux mille, trois mille, etc. || Parier cent
contre un, donner quelque chose comme tellement
certain qu'on offre de parier cent contre un. || Le
conseil des Cinq-Cents, une des deux assemblées lé-
gislatives dans la constitution directoriale de la ré-
publique française. || Les Cent-Jours, règne de Na-
poléon I™ après son retour de l'île d'Elbe; il dura
cent jours, du 20 mars 1816 au 28 juin de la même
année. ||2° D'une manière indéterminée, un grand
nombre. Faut-il vous le dire cent fois? Il a cent
moyens de se tirer d'affaire. Il y en a plus de cent
dans le même cas. C'est cent fois pire. Ni sur l'éclat
d'un nom cent et cent fois vainqueur, CORN. Nicom.
I,I. Après avoir tourné le cas En cent et cent naille
manières, LA FONT. Fabl.ii, 20. Sans répéter de nou-
veau ce qu'on a dit cent et cent fois, BOSS. llép. u, 20.
Les chirurgiens aimeront mieux cent fois briser la
lancette et le bistouri que de s'abaisser à une obéis-
sance servile,DiDER.Ze((. || En un mot comme en cent,
c'est-à-dire quoi qu'on dise, bref. En un mot comme
en cent, vous n'aurez jamais dansce pays une armée
à vous, p. L. COUR, i, 289. || Locution familière. Je
vous le donne en cent, essayez tant que vous vou-
drez. || Locution familière. Faire quelque chose de
cent en quatre, se dit d'une action qui ne se répète
que de loin en loin. Locution obscure et que Génin_
explique conjecturalement par : faire quelque
chose de cent tanz quatre, c'est-à-dire quatre fois
sur cent; ta nz dans l'ancien français signifiant fois.
|| 3" Terme de finance et de commerce. Cinq, dix,
cent pour cent, etc. c'est-à-dire intérêt, gain, pro-
duit qui est de cinq francs, dix francs, cent francs,
pour cent francs. Prêter à cinq pour cent d'intérêt,
ou simplement, à cinq pour cent, ou, plus simple-
ment encore, à cinq. Reute à cinq pour cent. Rente
cinq pour cent. || Il y a cent pour cent à gagner
dans cette affaire, c'est-à-dire on doublera sa mise
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