Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
CAP
d'un captif chargé des fers d'Antiochus, RAC. Bêrén.
in, 4. fa guerre dans Lesbos me fit votre captive,
ID. TpMg. m, 4. Moi qui:contre l'autour fièrement
révolté, Aux fers de ses captifs ai longtemps insul-
té, ID. Phèdre, il, 2. ||'L'ordre de,la rédemption des
captifs, ordre religieux dont la destination était de
racheter les captifs faits par les Barbaresques.
Il 2° En générai et dans.le style relevé, pris, détenu.
Un oiseau captif; Les coupables qu'il tenait captifs,
EOSS. Hist. n, 6. Captive, dès le berceau, des enne-
mis les plus implacables de sa maison, ID. Duch.
d'Orléans. Comme il n'a jamais refusé ce qui était
raisonnable, étant vainqueur, il a toujours rejeté ce
qui était faible et injuste, étant captif, ID. Reine
d'Angl. || Asservi. Rendre par un décret public
à la-Grèce, si longtemps captive, la liberté à la-
quelle elle ne pensait plus, BOSS. Hist. m, 6.
Il 3° Par extension, qui est contraint ou attaché.
Cette place me rend fort captif. Âme captive des
sens, des plaisirs. C'est proprement un charme: il
rend l'âme attentive, Ou plutôt il la tient captive,
Nous attachant à des récits, LA FONT, vn, à Mme de
ilontespan. Tiens ta langue captive, et si ce grand
silence.... CORN. Cinna, v, i. Il ne faut point tenir
les vérités captives, SÊV. \\\. Dans son génie étroit il
est toujours captif; Pour lui Phébus est sourd et Pé-
gase est rétif, BOIL. A. poét. 1. [Âme] toi qui étais née
pour l'éternité et pour un objet immortel, tu deviens
éprise et captive d'une fleur que le soleil dessèche,
BOSS. LaYallière. L'âme, devenue captive du plai-
sir, devient ennemie delà raison, ID. ib. Philisbourg
qui tint si longtemps le Rhin captif sous nos lois,
BOSS. Louis de Bourbon. || 4° Ballon captif, aérostat
qu'on retient au moyen d'une corde, par opposition
à ballon perdu, qu'on laisse aller dans l'air.
— SYR. CAPTIF,, ESCLAVE, PHISONNIER. Dans le
sens ancien et souvent usité, le captif est pris à la
guerre, et peut être fait esclave; dans le sens mo-
derne, captif est synonyme de. prisonnier, avec
cette différence que captif est de la poésie et du
style relevé. L'esclave n'est pas pris à la guerre;
il reçoit l'esclavage en héritage de ses parents, ou
bien on l'achète de ceux qui le possèdent ou qui
font la traite. Le prisonnier est ou pris à la guerre,
ou détenu de toute autre façon ; mais il n'est pas es-
clave.
— HIST. xvi" s. Ceste galère estait de seize rames
pour banc, accoustrée magnifiquement des armes
captives, riches draps de pourpre, et autres telles
despouilles, AMYOT, P. Jim. 60. Empeschant que
l'on ne monstre publiquement la grandeur et la
gloire des roys Philippus et Alexandre le Grand
prisonnières et captives soubz les armes romaines,
m. t'6. 63. La belle main dont la forte foiblesse D'un
joug captif donte les plus puissans, DU BELLAY, n,
•1 -l, recto. As-tu point veu une nymphe craintive, Qui
va menant ma liberté captive Par les sommets
des plushaultes montaignes? ID. n, 28, recto. Ceste
police de la plus part de nos collèges m'a tousjours
despieu ; c'est une vraye geaule de jeunesse captive,
MONT. I, -183.
— ÉTYM. Captivus, captif (voy. CHËTIF, qui est
l'ancienne forme de captif). Captif a été refait sur
le latin au xvi° siècle.
t CAPTION (ka-psion), s. f. Moyen captieux. Mot
ancien qui se comprend et qui se distingue de cap-
tation, la captation étant l'emploi des captions, des
moyens captieux.
— HIST. xvi° s. Ils taschent de nous surprendre
par captions et vaines sophisteries, CALV. Inslit.
66G. Paix pleine de fraude et de captions, D'AOB.
Hist. n, -106.- Desquelles offres et discours, quoique
grandement spécieuses et pleines d'artifices, la cap-
tion et la malice mesme ne me furent pas fort diffi-
ciles à descouvrir, SULLY, Mém. t. vi, p. 367, dans
LACURNE.
— ÉTYM. Captio, de capere,' prendre (voy, CAP-
TURE).
CAPTIVÉ, ÉE(ka-pti-vé, vée), part, passé. Tenu
attaché et comme captif. Captivé par les sons d'une
musique délicieuse.
CAPTIVER (ka-pti-vé), v. a. || 1° Retenir prison-
nier. Il captivait sa femme cependant, De ses che-
veux voulait savoir le nombre, La faisait -suivre en
toute heure, en tous lieux, LA FONT. On ne s'avise
pas.... Il Tombé en désuétude au propre. || 2° Fig.
Soumettre, maîtriser. Un enfant difficile à capti-
ver. Mes affaires me captivent entièrement. Loin
de vous., captiver, souffrez qu'elles [les grandeurs]
vous cèdent, CORN. Cinna , n, i. ...Quoi! votre
amour souffre qu'on le captive? RAC. Brit. n, 6.
La vengeance à ce point a pu vous captiver, VOLT.
Mérop. iv, 2. Que chacun sous telle puissance Cap-
D1CT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
CAP
tive son obéissance, MALH. V', 28. Soumettre notre
raison en la captivant sous le joug de la foi, BOURD.
Cor. 1, Rel. chr. 270. Sacrifiant nos lumières,,
captivant notre raison, MASS. Panég. Un saint
mart. Tout fidèle doit captiver son entendement,
ÏXÉCH. Dauphin. j| Absolument. Les observances de-
viennent pénibles; la prière, loin de consoler, gêne
et captive, MASS. Panég. Prof, relig. sermon.2.
Il 3° Séduire, gagner. Captiver son auditoire. [Us]
trouvent le secret de captiver les sens, CORN. Sert.
n, 2. Pour charmer le vulgaire, Pour captiver un
peuple inquiet et jaloux, VOLT. Sophon. v, <. Je la
vis captiver et le peuple et l'armée, m. Sémir.n,
4. Arts trop pernicieux dont l'éclat les captive, ID.
Tancr. 1, t. Les femmes cherchent à captiver les
hommes de parti, DIDER. ESS. sur Claude. || 4° Y. réfl.
Se captiver, se rendre captif, attentif, soumis. Il
faut savoir se captiver. Ce qui le plus me désespère,
C'est cet amant parfait et si digne de plaire Qui se
captive sous ses lois, MOL. Psyché, iv, -(.Pendant
que tu disais en ton coeur rebelle : je ne puis me
captiver.... BOSS. Anne de Gonmgue.
— HIST. XV s. Infidélité naist de l'orgueil de l'en-
tendement qui ne se veut soumettre ou captiver
pour obéir à, la Sainte Ecriture, GERSON, dans le
Dict. de DOCHEZ. || xvie s. Dieu accepte notre obéis-
sance, moyennant que nous captivions et mations
tous nos sens et désirs pour les rendre sujets à lui,
CALV. 238. L'or des cheveux me captive, DU BELLAY,
VII, 2-1, verso. Je captive ayséement mes créances
soubs l'auctorité des opinions anciennes, MONT. 11, -l 6.
Le plus grand nombre, au lieu de hausser quelques
fois l'esprit, le rabaissent tousjours, et le captivent
en la fange de la terre, LANOUE, 628. Quand vous
aurez captivé le coeur de tous les François, B'AUB.
Yib, xcni. Apprenons à nous captiver et brider
nostre appétit, PARÉ, XXIV, 63. Nostre ame, serve
et captivée soubs l'auctorité des leçons d'aultruy,
MONT. 1,164. Il faut ouyr, considérer et faire compte '
des anciens, non s'y captiver qu'avec la raison, CBAR- ■
RON, Sagesse, préf. de la 2e édit.
— ÉTYM. Provenç. captivât; espagn. cautivar;
portug. cativar; ital. cattivare; de captivare, de
captivus (voy. CAPTIF).
t CAPTIVEREE (ka-pti-ve-rie), s. f. Termede traite.
Grand bâtiment dans lequel on renferme les nègres
au Sénégal avant de les expédier aux colonies. Vieux.
— ÉTYM. Captif.
CAPTIVITÉ (ka-pti-vi-té), s. f. || l°État de captif.
Tenir en captivité. Racheter de captivité. || 2° Fig.
La captivité dans laquelle nous tiennent les passions.
L'âme menée de captivité en captivité, captive d'elle-
même, captive de son corps, BOSS. La Yallière.
Il Au plur. D'un amour si parfait les chaînes sont
si belles, Que nos captivités doivent être éternelles,
CORN. Héracl. 1, 4. S'élever au-dessus des captivités
où Dieu permet que nous soyons à l'extérieur, BOSS.
dans GraAULT-DuviviER (qui ajoute : Corneille et Bos-
suet ont employé ce mot au pluriel ; et en effet un
tel pluriel rend la pensée et exprime toutes les su-
jétions qui enchaînent). |[ 3° Absence de liberté cau-
sée par les occupations, par une contrainte quelcon-
que. Cette place me tient en captivité. Vous tenez
trop vos enfants en captivité.
— HIST. XII° E tuz menad en chaitivier, le rei
meïme, e les princes,, et les vaillanz cumbateurs dis
milie, Rois, 433. Kar tu l'menas de Egypte hors
de servage, e de anguisse e de cheitiveisun, ib.
264. y xiir s. Et quant crestien repairoient de cati-
visons tout nu, il les faisoient reviestir selone ce
qu'il estaient, Chr. de Rains, 2-10. ||xvc s. Il relâ-
cha la chetiveté des Juifs qui estoyent en Egipte,
CHR. DE PISAN, Hist. de Ch. Y, ni, ch. -12. Ung qui
se essaiast de le getter dehors de la captivité où il
est, Bibl. deschartes, 4e série, t. 1, p. 267. ||xvies.
Homme aimé des dieux, et envoyé expressément
pour délivrer la Sicile de captivité, AMÏOT, Timo-
léon, 24.
— ÉTYM. Provenç. captivitat; espagn. çautivi-
dad; ital. cattività; de captivitatem. de captivus,
captif. L'ancienne forme française esi onetiveté, à
côté de laquelle est chetivoison (répondant à un bas-
latin captivationem) et chaitivier (répondant à un
bas-latin captivarium).
CAPTURE (ka-ptu-r'), s. /. Action de prendre. Se
dit: -1° quand on arrête un homme par ordre de
justice : on a repris un forçat évadé ; c'est une heu-
reuse capture; 2° quand un corsaire fait une prise :
la capture de plusieurs bâtiments de commerce;
lebâtimentprissenomme aussi une capture : il con-
duisit heureusement ses captures à Brest ; 3° quand
les soldats font quelque prise à la guerre ; 4° quand
les employés de la douane saisissent des marchan-
CAP
481
dises de contrebande. |J Familièrement. Vous aile*
à la pêche,- eh bien! bonne capture! || Ironique-
ment. Ah! il a épousé cette fille, il a fait làunebetie
capture! .-.-.--. >■_,=..;■■ ■
— HIST. XVIe s. Un inquisiteur de-là foy n'acap-
ture ou arrest en ce royaume, sinon-par Tàydé et
autorité du bras séculier, PITHOU, 37. M; de Vieille-
ville répliqua, que le tout dependoit de la-capture,
et qu'ils n'estaient pas assez forts pour l'arrester;
CARLOIX, TV, 4.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. captura; ital. cot-
tura; de captura, de capere, prendre. : ' .
CAPTURÉ, ËE (ka-ptu-ré, rée), part, passé.'
Les navires de commerce capturés par "l'ennemi,
CAPTURER (ka-ptu-ré), v. a. Faire capture. Cap-
turer un débiteur contre lequel il y a prise de corps,
un bâtiment de commerce, des marchandises de
contrebande.
— ÉTYM. Capture.
CAPUCE (ka-pu-s'), s. m. || 1° Morceau d'étoffe
grossière taillée en pointe, qui couvre la tête des
capucins, à la différence des bénédictins, des ber-
nardins et des célestins qui portent un capuchon. Il
dit sous son capuce.... LAFONT. Herm. || 2° Partie
supérieure de certaines gardes de sabre ou d'«pée.
— ÉTYM. Ital. cappuccio, augmentatif de cappa
(voy. CHAPE).
f CAPUCHE (ka-pu-ch'), s. f. Sorte de coiffure de
femme en étoffe légère. Synonyme de capeline.
— ÉTYM. Le même que capuce.
CAPUCHON (ka-pu-chon), s.m.\\ i° Vêtement de
tête, qui se rabat ou se rejette en arrière, à vo-
lonté. Le capuchon fait partie de l'habillement de
certains moines. Rabelais, ce fou si sage, Lui- lé-
gua par parenté Un capuchon dont l'usage-Enfait un
sage en gaîté, BÉRANG. Ermite. || Prendre le capu-
chon, se faire moine. || 2° Par analogie, objet en
forme de capuchon. Trois lampes auxquelles M. de
"Wolmar a fait ajouter des capuchons de fer-blanc^
j.~ 3. ROUSS. Hél. v, 7. Il 3° Terme de botanique.
Boursouflure en forme de sac où de casque qu'on
remarque dans les pétales de certaines plantes,
comme les aconits. || 4° Terme de marine. Espèce
de coiffe goudronnée que l'on met sur le bout des
haubans.
—HIST. xvie s. Trois moynetons et novices, ayans
chacun le casque en teste dessous leurs capuchons,
Sat. Ménipp. 4 2. Le muscle appelle trapèze, vulgai-
rement capuchon de moine, PARÉ, IV,4B.
— ÉTYM. Augmentatif de capuche; bourguig. cai-
puchon.
CAPUCHONNÉ, ÉE (ka-pu-cho-né, née), adj.
Terme de botanique. Qui est en forme de capuchon.
Pétales capuchonnés.
— ÉTYM. Capuchon.
CAPUCIN, INE (ka-pu-sin, si-n"), s.m. et f. || 1° Re-
ligieux, religieuse d'un des ordres de Saint-Fran-
çois. Les capucins sont religieux réformés (en -1626)
de l'ordre de Saint-François, reçus en France sous le
règne de Charles IX, à la recommandation du car-
dinal de Lorraine. || Barbe de capucin, longue barbe.
H Parler comme un capucin, parler du nez. || 2* Fig.
et familièrement, homme qui affiche une dévotion
étroite. Je n'ai jamais vu sur notre théâtre un vieil-
lard attendrissant; Sarazin même ne jouait Lusi-
gnan [dans Zaïre] que comme un capucin, VOLT.
Lettr. d'Argenlal, -16 mai -1767. || 5. la capucine,
locution familière pour "dire en capucin, avec une
dévotion étroite. Les sermons du P. Séraphin, dont il
répétait souvent deux fois de suite les mêmes phra-
ses, étaient fort à la capucine, ST-SIMON, 36, 464.
Il 3° Capucin de carte, carte que les enfants plient Ion-!
gitudinalement pour la faire tenir droite, et àlaquella
ils font une entaille en angle aigu, qu'ils retournent
en la relevant pour lui donnner l'air d'un capuce ,•
ces capucins, rangés à la file et assez près, tombent
les uns sur les autres quand on fait tomber Je pre-
mier. De là les locutions : ils tombèrent comme des
capucins de carte; ils ne tiendront pas plus crue des
capucins de carte. || 4° Barbe de capucin, nom ae
la salade de chicorée sauvage étiolée.
— HIST. xvie s. Pour n'estre continent, je ne
laisse d'advouer sincèrement la continence des feuil-
lants et des capuchins, MONT, I, 262.
— ÉTYM. Bourguig. caipuchain; picard, capu-
chin; de l'ital. cappucino, de cappucio, capuce, h
cause du capuchon que portent les capucins.
CAPUCINADE (ka-pu-si-na-d'), s. f. Terme fami-
lier. Plate tirade de morale .ou de dévotion. Débitant
d'un ton de racoleur ses capucinades, i. j. aooss.
Conf. n. y Affectation de dévotion. Faire une espu-
cinade.
— ÉTYM. Capucin.
1. - 61
d'un captif chargé des fers d'Antiochus, RAC. Bêrén.
in, 4. fa guerre dans Lesbos me fit votre captive,
ID. TpMg. m, 4. Moi qui:contre l'autour fièrement
révolté, Aux fers de ses captifs ai longtemps insul-
té, ID. Phèdre, il, 2. ||'L'ordre de,la rédemption des
captifs, ordre religieux dont la destination était de
racheter les captifs faits par les Barbaresques.
Il 2° En générai et dans.le style relevé, pris, détenu.
Un oiseau captif; Les coupables qu'il tenait captifs,
EOSS. Hist. n, 6. Captive, dès le berceau, des enne-
mis les plus implacables de sa maison, ID. Duch.
d'Orléans. Comme il n'a jamais refusé ce qui était
raisonnable, étant vainqueur, il a toujours rejeté ce
qui était faible et injuste, étant captif, ID. Reine
d'Angl. || Asservi. Rendre par un décret public
à la-Grèce, si longtemps captive, la liberté à la-
quelle elle ne pensait plus, BOSS. Hist. m, 6.
Il 3° Par extension, qui est contraint ou attaché.
Cette place me rend fort captif. Âme captive des
sens, des plaisirs. C'est proprement un charme: il
rend l'âme attentive, Ou plutôt il la tient captive,
Nous attachant à des récits, LA FONT, vn, à Mme de
ilontespan. Tiens ta langue captive, et si ce grand
silence.... CORN. Cinna, v, i. Il ne faut point tenir
les vérités captives, SÊV. \\\. Dans son génie étroit il
est toujours captif; Pour lui Phébus est sourd et Pé-
gase est rétif, BOIL. A. poét. 1. [Âme] toi qui étais née
pour l'éternité et pour un objet immortel, tu deviens
éprise et captive d'une fleur que le soleil dessèche,
BOSS. LaYallière. L'âme, devenue captive du plai-
sir, devient ennemie delà raison, ID. ib. Philisbourg
qui tint si longtemps le Rhin captif sous nos lois,
BOSS. Louis de Bourbon. || 4° Ballon captif, aérostat
qu'on retient au moyen d'une corde, par opposition
à ballon perdu, qu'on laisse aller dans l'air.
— SYR. CAPTIF,, ESCLAVE, PHISONNIER. Dans le
sens ancien et souvent usité, le captif est pris à la
guerre, et peut être fait esclave; dans le sens mo-
derne, captif est synonyme de. prisonnier, avec
cette différence que captif est de la poésie et du
style relevé. L'esclave n'est pas pris à la guerre;
il reçoit l'esclavage en héritage de ses parents, ou
bien on l'achète de ceux qui le possèdent ou qui
font la traite. Le prisonnier est ou pris à la guerre,
ou détenu de toute autre façon ; mais il n'est pas es-
clave.
— HIST. xvi" s. Ceste galère estait de seize rames
pour banc, accoustrée magnifiquement des armes
captives, riches draps de pourpre, et autres telles
despouilles, AMYOT, P. Jim. 60. Empeschant que
l'on ne monstre publiquement la grandeur et la
gloire des roys Philippus et Alexandre le Grand
prisonnières et captives soubz les armes romaines,
m. t'6. 63. La belle main dont la forte foiblesse D'un
joug captif donte les plus puissans, DU BELLAY, n,
•1 -l, recto. As-tu point veu une nymphe craintive, Qui
va menant ma liberté captive Par les sommets
des plushaultes montaignes? ID. n, 28, recto. Ceste
police de la plus part de nos collèges m'a tousjours
despieu ; c'est une vraye geaule de jeunesse captive,
MONT. I, -183.
— ÉTYM. Captivus, captif (voy. CHËTIF, qui est
l'ancienne forme de captif). Captif a été refait sur
le latin au xvi° siècle.
t CAPTION (ka-psion), s. f. Moyen captieux. Mot
ancien qui se comprend et qui se distingue de cap-
tation, la captation étant l'emploi des captions, des
moyens captieux.
— HIST. xvi° s. Ils taschent de nous surprendre
par captions et vaines sophisteries, CALV. Inslit.
66G. Paix pleine de fraude et de captions, D'AOB.
Hist. n, -106.- Desquelles offres et discours, quoique
grandement spécieuses et pleines d'artifices, la cap-
tion et la malice mesme ne me furent pas fort diffi-
ciles à descouvrir, SULLY, Mém. t. vi, p. 367, dans
LACURNE.
— ÉTYM. Captio, de capere,' prendre (voy, CAP-
TURE).
CAPTIVÉ, ÉE(ka-pti-vé, vée), part, passé. Tenu
attaché et comme captif. Captivé par les sons d'une
musique délicieuse.
CAPTIVER (ka-pti-vé), v. a. || 1° Retenir prison-
nier. Il captivait sa femme cependant, De ses che-
veux voulait savoir le nombre, La faisait -suivre en
toute heure, en tous lieux, LA FONT. On ne s'avise
pas.... Il Tombé en désuétude au propre. || 2° Fig.
Soumettre, maîtriser. Un enfant difficile à capti-
ver. Mes affaires me captivent entièrement. Loin
de vous., captiver, souffrez qu'elles [les grandeurs]
vous cèdent, CORN. Cinna , n, i. ...Quoi! votre
amour souffre qu'on le captive? RAC. Brit. n, 6.
La vengeance à ce point a pu vous captiver, VOLT.
Mérop. iv, 2. Que chacun sous telle puissance Cap-
D1CT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
CAP
tive son obéissance, MALH. V', 28. Soumettre notre
raison en la captivant sous le joug de la foi, BOURD.
Cor. 1, Rel. chr. 270. Sacrifiant nos lumières,,
captivant notre raison, MASS. Panég. Un saint
mart. Tout fidèle doit captiver son entendement,
ÏXÉCH. Dauphin. j| Absolument. Les observances de-
viennent pénibles; la prière, loin de consoler, gêne
et captive, MASS. Panég. Prof, relig. sermon.2.
Il 3° Séduire, gagner. Captiver son auditoire. [Us]
trouvent le secret de captiver les sens, CORN. Sert.
n, 2. Pour charmer le vulgaire, Pour captiver un
peuple inquiet et jaloux, VOLT. Sophon. v, <. Je la
vis captiver et le peuple et l'armée, m. Sémir.n,
4. Arts trop pernicieux dont l'éclat les captive, ID.
Tancr. 1, t. Les femmes cherchent à captiver les
hommes de parti, DIDER. ESS. sur Claude. || 4° Y. réfl.
Se captiver, se rendre captif, attentif, soumis. Il
faut savoir se captiver. Ce qui le plus me désespère,
C'est cet amant parfait et si digne de plaire Qui se
captive sous ses lois, MOL. Psyché, iv, -(.Pendant
que tu disais en ton coeur rebelle : je ne puis me
captiver.... BOSS. Anne de Gonmgue.
— HIST. XV s. Infidélité naist de l'orgueil de l'en-
tendement qui ne se veut soumettre ou captiver
pour obéir à, la Sainte Ecriture, GERSON, dans le
Dict. de DOCHEZ. || xvie s. Dieu accepte notre obéis-
sance, moyennant que nous captivions et mations
tous nos sens et désirs pour les rendre sujets à lui,
CALV. 238. L'or des cheveux me captive, DU BELLAY,
VII, 2-1, verso. Je captive ayséement mes créances
soubs l'auctorité des opinions anciennes, MONT. 11, -l 6.
Le plus grand nombre, au lieu de hausser quelques
fois l'esprit, le rabaissent tousjours, et le captivent
en la fange de la terre, LANOUE, 628. Quand vous
aurez captivé le coeur de tous les François, B'AUB.
Yib, xcni. Apprenons à nous captiver et brider
nostre appétit, PARÉ, XXIV, 63. Nostre ame, serve
et captivée soubs l'auctorité des leçons d'aultruy,
MONT. 1,164. Il faut ouyr, considérer et faire compte '
des anciens, non s'y captiver qu'avec la raison, CBAR- ■
RON, Sagesse, préf. de la 2e édit.
— ÉTYM. Provenç. captivât; espagn. cautivar;
portug. cativar; ital. cattivare; de captivare, de
captivus (voy. CAPTIF).
t CAPTIVEREE (ka-pti-ve-rie), s. f. Termede traite.
Grand bâtiment dans lequel on renferme les nègres
au Sénégal avant de les expédier aux colonies. Vieux.
— ÉTYM. Captif.
CAPTIVITÉ (ka-pti-vi-té), s. f. || l°État de captif.
Tenir en captivité. Racheter de captivité. || 2° Fig.
La captivité dans laquelle nous tiennent les passions.
L'âme menée de captivité en captivité, captive d'elle-
même, captive de son corps, BOSS. La Yallière.
Il Au plur. D'un amour si parfait les chaînes sont
si belles, Que nos captivités doivent être éternelles,
CORN. Héracl. 1, 4. S'élever au-dessus des captivités
où Dieu permet que nous soyons à l'extérieur, BOSS.
dans GraAULT-DuviviER (qui ajoute : Corneille et Bos-
suet ont employé ce mot au pluriel ; et en effet un
tel pluriel rend la pensée et exprime toutes les su-
jétions qui enchaînent). |[ 3° Absence de liberté cau-
sée par les occupations, par une contrainte quelcon-
que. Cette place me tient en captivité. Vous tenez
trop vos enfants en captivité.
— HIST. XII° E tuz menad en chaitivier, le rei
meïme, e les princes,, et les vaillanz cumbateurs dis
milie, Rois, 433. Kar tu l'menas de Egypte hors
de servage, e de anguisse e de cheitiveisun, ib.
264. y xiir s. Et quant crestien repairoient de cati-
visons tout nu, il les faisoient reviestir selone ce
qu'il estaient, Chr. de Rains, 2-10. ||xvc s. Il relâ-
cha la chetiveté des Juifs qui estoyent en Egipte,
CHR. DE PISAN, Hist. de Ch. Y, ni, ch. -12. Ung qui
se essaiast de le getter dehors de la captivité où il
est, Bibl. deschartes, 4e série, t. 1, p. 267. ||xvies.
Homme aimé des dieux, et envoyé expressément
pour délivrer la Sicile de captivité, AMÏOT, Timo-
léon, 24.
— ÉTYM. Provenç. captivitat; espagn. çautivi-
dad; ital. cattività; de captivitatem. de captivus,
captif. L'ancienne forme française esi onetiveté, à
côté de laquelle est chetivoison (répondant à un bas-
latin captivationem) et chaitivier (répondant à un
bas-latin captivarium).
CAPTURE (ka-ptu-r'), s. /. Action de prendre. Se
dit: -1° quand on arrête un homme par ordre de
justice : on a repris un forçat évadé ; c'est une heu-
reuse capture; 2° quand un corsaire fait une prise :
la capture de plusieurs bâtiments de commerce;
lebâtimentprissenomme aussi une capture : il con-
duisit heureusement ses captures à Brest ; 3° quand
les soldats font quelque prise à la guerre ; 4° quand
les employés de la douane saisissent des marchan-
CAP
481
dises de contrebande. |J Familièrement. Vous aile*
à la pêche,- eh bien! bonne capture! || Ironique-
ment. Ah! il a épousé cette fille, il a fait làunebetie
capture! .-.-.--. >■_,=..;■■ ■
— HIST. XVIe s. Un inquisiteur de-là foy n'acap-
ture ou arrest en ce royaume, sinon-par Tàydé et
autorité du bras séculier, PITHOU, 37. M; de Vieille-
ville répliqua, que le tout dependoit de la-capture,
et qu'ils n'estaient pas assez forts pour l'arrester;
CARLOIX, TV, 4.
— ÉTYM. Provenç. et espagn. captura; ital. cot-
tura; de captura, de capere, prendre. : ' .
CAPTURÉ, ËE (ka-ptu-ré, rée), part, passé.'
Les navires de commerce capturés par "l'ennemi,
CAPTURER (ka-ptu-ré), v. a. Faire capture. Cap-
turer un débiteur contre lequel il y a prise de corps,
un bâtiment de commerce, des marchandises de
contrebande.
— ÉTYM. Capture.
CAPUCE (ka-pu-s'), s. m. || 1° Morceau d'étoffe
grossière taillée en pointe, qui couvre la tête des
capucins, à la différence des bénédictins, des ber-
nardins et des célestins qui portent un capuchon. Il
dit sous son capuce.... LAFONT. Herm. || 2° Partie
supérieure de certaines gardes de sabre ou d'«pée.
— ÉTYM. Ital. cappuccio, augmentatif de cappa
(voy. CHAPE).
f CAPUCHE (ka-pu-ch'), s. f. Sorte de coiffure de
femme en étoffe légère. Synonyme de capeline.
— ÉTYM. Le même que capuce.
CAPUCHON (ka-pu-chon), s.m.\\ i° Vêtement de
tête, qui se rabat ou se rejette en arrière, à vo-
lonté. Le capuchon fait partie de l'habillement de
certains moines. Rabelais, ce fou si sage, Lui- lé-
gua par parenté Un capuchon dont l'usage-Enfait un
sage en gaîté, BÉRANG. Ermite. || Prendre le capu-
chon, se faire moine. || 2° Par analogie, objet en
forme de capuchon. Trois lampes auxquelles M. de
"Wolmar a fait ajouter des capuchons de fer-blanc^
j.~ 3. ROUSS. Hél. v, 7. Il 3° Terme de botanique.
Boursouflure en forme de sac où de casque qu'on
remarque dans les pétales de certaines plantes,
comme les aconits. || 4° Terme de marine. Espèce
de coiffe goudronnée que l'on met sur le bout des
haubans.
—HIST. xvie s. Trois moynetons et novices, ayans
chacun le casque en teste dessous leurs capuchons,
Sat. Ménipp. 4 2. Le muscle appelle trapèze, vulgai-
rement capuchon de moine, PARÉ, IV,4B.
— ÉTYM. Augmentatif de capuche; bourguig. cai-
puchon.
CAPUCHONNÉ, ÉE (ka-pu-cho-né, née), adj.
Terme de botanique. Qui est en forme de capuchon.
Pétales capuchonnés.
— ÉTYM. Capuchon.
CAPUCIN, INE (ka-pu-sin, si-n"), s.m. et f. || 1° Re-
ligieux, religieuse d'un des ordres de Saint-Fran-
çois. Les capucins sont religieux réformés (en -1626)
de l'ordre de Saint-François, reçus en France sous le
règne de Charles IX, à la recommandation du car-
dinal de Lorraine. || Barbe de capucin, longue barbe.
H Parler comme un capucin, parler du nez. || 2* Fig.
et familièrement, homme qui affiche une dévotion
étroite. Je n'ai jamais vu sur notre théâtre un vieil-
lard attendrissant; Sarazin même ne jouait Lusi-
gnan [dans Zaïre] que comme un capucin, VOLT.
Lettr. d'Argenlal, -16 mai -1767. || 5. la capucine,
locution familière pour "dire en capucin, avec une
dévotion étroite. Les sermons du P. Séraphin, dont il
répétait souvent deux fois de suite les mêmes phra-
ses, étaient fort à la capucine, ST-SIMON, 36, 464.
Il 3° Capucin de carte, carte que les enfants plient Ion-!
gitudinalement pour la faire tenir droite, et àlaquella
ils font une entaille en angle aigu, qu'ils retournent
en la relevant pour lui donnner l'air d'un capuce ,•
ces capucins, rangés à la file et assez près, tombent
les uns sur les autres quand on fait tomber Je pre-
mier. De là les locutions : ils tombèrent comme des
capucins de carte; ils ne tiendront pas plus crue des
capucins de carte. || 4° Barbe de capucin, nom ae
la salade de chicorée sauvage étiolée.
— HIST. xvie s. Pour n'estre continent, je ne
laisse d'advouer sincèrement la continence des feuil-
lants et des capuchins, MONT, I, 262.
— ÉTYM. Bourguig. caipuchain; picard, capu-
chin; de l'ital. cappucino, de cappucio, capuce, h
cause du capuchon que portent les capucins.
CAPUCINADE (ka-pu-si-na-d'), s. f. Terme fami-
lier. Plate tirade de morale .ou de dévotion. Débitant
d'un ton de racoleur ses capucinades, i. j. aooss.
Conf. n. y Affectation de dévotion. Faire une espu-
cinade.
— ÉTYM. Capucin.
1. - 61
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