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1016 pages
CAN
les ennemis.de Saint Augustin improuvaient, BOSS.
Aut. eccl: || 3° Fig. ou familièrement. Louer comme
saint ou'digne d'un saint. Nous que le monde cano-
nise, nous serons rejetés,- MASS. Car. Las. À force
de s'entendre canoniser, ils [des gens dont la
vie est exempte de certains vices] se persuadent
sans peine qu'ils sont tels en effet qu'on les vante de
tous.côtés, BOUKD. Pensées, t. i, p. 209. Voilà ce
que [le sacrifice d'Isaac] la postérité a comblé d'é-
loges et canonisé, comme un des sacrifices les plus
saints et les plus.mémorables, m. ib. 11, 44 9.
— HIST. xv" s. Hz regardoient aux estoilés et les.
considéraient, et comptaient les mois, et circu-
loierit, et g'ettoient poursçavoir le temps, afin qu'ils
canonizassent [prophétisassent] les choses qui es-
taient advenir, ce dist Dieux par son prophète,
E. DESCHAMPS, Poésies mss. f° 382, dans LACURNE.
Adonc peussiez veoir les Escossois monter en orgueil
et eulx reparer de nouveaux paremens pour eulx
monstrer et leurs prouesses plus canoniser, Perce-
forest, t. 1, f° 444, dans LACURNE. || XVIC S. Les
maux que leur ont fait endurer les Espagnols y ont
canonisé [à Milan] le nom des François, M. DU BEL-
LAY, 4 55. Quelcun de leurs saincts canonisez à leur
poste, CALV. Instit. 95<.
— ÉTYM. Bas-lat. canonigare, de xavovîÇsiv, de
xecvwv, canon, règle, catalogue.
CANONISTE (ka-no-ni-sf), s. m. Honims in-
struit dans le droit canon. N'en doutez pas, leur dit
ce savant canoniste, EOIL. Lulr. iv. On résolut de
former une junte, de la composer de conseillers du
conseil de Castille et de canonistes, ST-SIH. 601, 62.
— HIST. xv" s. Si fut advisé que certains docteurs
en théologie parleroient à elle, et l'examineraient,
et aussi avec eux des canonistes et légistes, et ainsi
fut fait, Hist. delà Pucelle d'Orly. 500-, dans
LACURNE. Il xvi" s. Touchant la confession, il y a
tousjours eu grande controversée entre les cano-
nistes et les théologiens scolastiques, CAL VIN ,
Instit. 487. '. ' ;
— ÉTYM. Canon, règle.
CANONNADE (ka-no-na-d') , s. f. Feu soutenu
d'un ou plusieurs canons. Le bruit de la canonnade.
— HIST. xvie s. Ce dit, passa toute la teste et le
sein par un créneau, faisant semblant de vouloir
tirer contre les Turcs par cette canonnade, YVER,
647. Après quelques canonnades tirées, je présume
qu'ils seroyent les premiers à venir assaillir, LA-
NOUÊ , 428. Us se sçavent très bien rallier, comme
par avanture ils pourroyent faire à deux canonnades
■ [à deux portées de canon] de là, ID. 428. Estans
doncques rangez à une canonade les uns des autres,
il.... m, 649, Ham, ayant enduré 4200 canonnades,
composa, D'AUB. Hist. 1, 27. D'autres disent un
coup d'arquebusades, un coup de canonades, ce
qui est très improprement parlé; car le coup de
canon s'appelle canonnade, et le coup d'arque-
buse arqùebusade ; les Italiens et les Espagnols,
desquels nous avons appris et emprunté les mots, ne
font telles incongruitez, BRANT. Cap. fr. t. iv, p. 228,
dans LACDRNE.
— ÉTYM. . Cartonner.
CANONNAGE (ka-np-na-j'), s. m. Art du canon-
nier et, particulièrement, du canonnier à bord des
vaisseaux.
— ÉTYM. Canonner.
CANONNÉ, ÉE (ka-no-né, née), part, passé. Battu
de coups de canon. Une ville longtemps canonnée.
CANONNER (ka-no-né), v. a. || 1° Battre avec des
canons. M. Vial me fît voir l'endroit d'où les Russes
canonnèrent la ville en 4770, CHATEAUB. Itin. a.
Il Fig. et par plaisanterie, en parlant d'une entre-
prise amoureuse. Quand on est bien instruit de tout
ce qui se passe, On ouvre la tranchée, on canonne
la place, On renverse un rempart, on fait brèche
aussitôt, RESNARD; Fol. am. 1, 7. |] 2° Terme de
marine. Canonner une voile, la mettre en rouleau,
lui donner la forme d'un canon. || 3° Se canonner,.
y. réfl. Se tirer des coups de canon. Les deux ar-
mées, les deux flottes se canonnèrent longtemps.
— HIST. xvic s. Les eanonniers du roy canonnoient
encor fort, Ignorans que Françoys eussent gaignié
le fort,. J. MAROT, v, 4 58. Je ne vey jamais tant
canonner, CARLOIX, 1, 36. C'est pourquoi, sur nou-
veaux rejets prend-on les greffes, et sur semblables
'jettons l'on les insère et canone [arrange avec le
canon, ancien nom du greffoir], afin que mieux
se conjoignent ensemble, que moins de disparité
se trouvera par-entre eux, o. DE SERRES, 670.
— ÉTYM. Canon 1.
t CANONNERIE (ka-no-ne-rie), s. f. Endroit où
l'on fond les canons.
— ÉTYM. Canon.
DICT. DE LA LANGUE FRANVA1^-
CAN
CANONNIER (ka-no-nié; l'r ne se lie jamais; au
pluriel Vs se lie : des ka-no-nié-z adroits), s. m.
Il 1° Celui qui est attaché au service d'un canon.
11 Canonnier de marine, canonnier qui sert à bord
des vaisseaux. Maître canonnier, celui qui dirige
le service de l'artillerie d'un vaisseau. || 2° Celui
qui forge les canons.
— HIST. XVe s. Et fut le sire de Clary, qui esloit
maistre des eanonniers au sire de Coucy, trait et
atteint d'un carrel de canon, FROISS. H, H, 234.
Ceux de dedans traitèrent par condition qu'ils ren-
draient ledit fort et s'en iraient sauve leur vie,
sans emporter nuls "de leurs biens, réservés les ea-
nonniers et ceux qui autrefois avaient fait serment
pour la partie du roi Henri, MONSTRELET, H, 444.
Il xvie s..... commande aux eanonniers Canonner fort
et ferme, j. MAROT, V, 457. Tout le reste tué ou
vendu aux Tartares, hor-mis les eanonniers, D'AUB.
Hist. 1, 4 90. 11 y avoit dix-huict eanonniers, chacun
pour le plus expert.... à chaque pièce, un canon-
nier [pointeur], CARLOIX, VU, 9. Trouz eanon-
niers [meurtrières], Aleclor, roman, p. 4 34, dans
LACURNE.
— ÉTYM. Canonner.
CANONNIÈRE (ka-no-niê-r'),' s. f. || 1° Meur-
trière, ouverture étroite par où on peut tirer le ca-
non. Vieilli. Il 2° Autrefois tente à l'usage des eanon-
niers. Il Actuellement, petite tente en forme de toit
et sans pans droits. Une canonnière sert ordinaire-
ment à quatre soldats. || 3" Petit bâtiment armé d'un
ou de plusieurs canons. |J Adjectivement. Chaloupe
canonnière. || 4° Tuyau de sureau avec lequel les
enfants chassent des tampons de filasse. || 5° Terme
de pêche. Ouverture dans une écluse ou un parc de
pierre.
— HIST. xv" s. Sauf une seule canonnière qu'on ne
sceut batre pour ce qu'elle estait fort basse, COMM.
ni, 40. y xvi" s. Deffenses, avantmurs, lucarnes,
canonnières L'on faict voiler en l'aer, avec noires
fumieres, J. MAROT, v, 4 66. N'aians pointa craindre
d'artillerie, les soldats se faisaient de petittes canon-
nières avec des pierres r'aniassées, D'AUB. Hist. 11,
64. Deux moulins bien bastis , et qui se deffen-
doient l'un l'autre avec canonnières, ID. Hist. 11,
4 45. Il fallut faire d'une vieille canonnière une
porte .où la cavallerie peust passer, ID. Hist. 11, 4 50.
Ils gagnèrent si follement et gardèrent si opinias-
trement touttes les canonnières basses, qu'ils em-
portèrent la place, ID. Hist.n, 443.
— ÉTYM. Canonner.
f CANOPUS (ka-no-pus'), s. m. Terme d'astro-
nomie. Belle étoile qui fait partie de la constella-
tion Argo".
— ÉTYM. Canopus, dans le poëme sur l'Astrono-
mie de Manilius, auteur latin de la fin du siècle
d'Auguste.
CANOT (ka-no; le t ne se prononce pas dans le
parler ordinaire; au pluriel Vs se lie: les ka-no-z
ont chaviré; canots rime avec dos), s. m. Petit
bateau. || Embarcation, sans, pont, à voiles et à
rames, qui est affectée au service d'un grand bâ-
timent. Deux de nos canots avaient été emportés
par les lames. || Canot de plaisance, canot dont on se
sert pour faire des parties de plaisir sur les rivières.
— ÉTYM. Espagn. et ital. canoa; angl.. canoë. On
tire ordinairement ce mot de l'allemand Kahn, da-
nois kane, suédois kana, quia le même sens.
Mais cette rencontre de sens et de forme doit être
considérée comme fortuite ; le mot c'est ancien dans
aucune des langues romanes; et l'allemand n'au-
rait donné ni canoa en espagnol et en italien, ni
canoë en anglais; le mot est américain d'après
Colomb"et les premiers voyageurs.
f CANOTAGE (ka-no-ta-j'), s. m. Exercice d'a-
grément, promenade en canot.
CANOTIER (ka-no-tié; IV ne se lie jamais, au
pluriel 1'* "se lie : des ka-no-tié-z habiles), s. m.
Terme de marine. Matelot de l'équipage d'un canot.
Il Celui qui monte un canot de plaisance. Les cano-
tiers de la Seine.
— ÉTYM. Canot.
14. CANT (kan), s. m. Terme de métier. Côté. Voy.
CHAMP 2.
f 2. CANT (kanf), s. m. Mot anglais qui signifie le
jargon d'un parti ou d'un monde affectant l'appa-
rence d'une haute religion ou d'une haute sévérité
de moeurs, et qui a passé dans le langage des
salons. Rien n'éloigne davantage des deux grands
vices anglais, le cant et le bashfulness (hypocrisie
de moralité et timidité orgueilleuse et souffrante),
DE STENDHAL, De l'amour, liv, 11, ch. 46.
CANTARILE (kan-ta-bi-lé), s. m. Morceau de mu-
sique dont la ip^lodie agréable, et surtout exprès-
CAN
473
sive, procède par.des sons lents qui permettent à
la voix de développer toute son étendue. Un beau
cantabile est préférable aux grands airs à roulades.
— ÉTYM. Ital. cantabile, facile à chanter, de
canton, chanter (voy. ce mot).
CANTAL (kan-tal), s. m. Fromage d'Auvergne
assez estimé. || AM plur. Des cantals.
— ÉTYM. Cantal, département, ainsi nommé lui-
même du mont Cantal qui s'y trouve. .
f CANTALITE (kan-ta-li-f), s. f. Variété de
quartz qui se trouvé dans le département du Cantal.
CANTALOUP (kan-ta-lou; le p ne se'lie. jamais :
un kan-ta-lou assez mûr; des kan-ta-lou z assez
mûrs), s. m, Melon à côtes rugueuses et saillantes,
fort estimé.
— ÉTYM. Cantaluppo, maison de campagne des
papes, à deux myriàmètres de Rome, d'où.est venu
le cantaloup.
f CANTANETTE (kan-ta-nè-f), s. f. Terme de
■marine. Nom de petites ouvertures entre lesquelles
est placé le gouvernail et qui donnent du jour. || Pe-
tit compartiment pratiqué dans les chambres des
navires.
t CANTARELLE (kan-tarrè-l'), s. f. Sorte de poi-
son. Le stilet et la cantarelle, VOLT. Phil. xu. 229. •
—ÉTYM. Ital. cantarella ou canterella, cantha-
ride, poison.
CANTATE (kan-ta-f), s. f. || i° Pièce de vers des-
tinée à être mise en musique, et qui est écrite alter-
nativement en vers, mêlés pour les récitatifs et en
vers croisés régulièrementpour les airs. Les cantates
de Rousseau. La cantate de Circé (voy. CHAMBRE, mu-
sique de chambre). [| 2° La musique composée sur tin
tel poëme. Lacantate.du plaisir est. devenue la com-
plainte de la douleur, CHATEAUB. Génie, 1, v, 6.
— ÉTYM. Italien, canlata, de canlar.e (voy.
CHANTER).
CANTATILLE (kan-ta-ti-11', Il mouillées), s. f.
Petite cantate.
CANTATRICE (kan-ta-tri-s'), s. f. Chanteuse de
profession. Ce mot emporte une idée de talent, de
célébrité.
— ÉTYM. Ital. cantatrice; du .latin cantatricem,
chanteuse, de canlare, chanter.
f CANTER (kan-té), v. a. Terme de métier. Met-
tre sur le côté, poser de champ.
— ÉTYM. Voy. CHAMP 2.
f CANTHARELLE (kan-ta-rè-1'), s. f. Terme de
botanique. Genre de champignons dans .lequel on
distingue la cantharelle alimentaire dite vulgaire-
ment chanterelle, escargoule, escaviile, gérille et
girolle. •
— ÉTYM. KâvOapo;, sorte de coléoptère, qui a
donné son nom à ce champignon, et dont le nom
se retrouve dans cantharide.
CANTHARIDE (kan-ta-ri-d'), s. f. Insecte co-
léoptère de la tribu des cantharidiens ou vésicants
(lytta vesicatoria). C'est avec la poudre de cantha-
ride qu'on fait'les vésicato.ires; prise à l'intérieur,
cette poudre irrite les organes urinaires et passe à
tort pour aphrodisiaque. Une haie vive entourait cet
étang; Sur cette haie il vint des cantharides, PIRON,
La chaîne des événements. || Adjectivement. Mouche
cantharide.
— ÉTYM. Kav6apiç, cantharide.
f CANTHARIDE, ÉE (kaii-ta-ri-dé, dée), part,
passé. Saupoudré de cantharides. Emplâtre cantha-
ride.
f CANTHARIDER (kan-ta-ri-dé), v. a. Saupou-
drer de cantharides.
— ÉTYM. Cantharide.
f CANTHARIDIEN (kan-ta-ri-diin), s. m. Terme
d'histoire naturelle. Les cantharidiens, tribu dans
la famille des trachélides (insectes).
f CANTHARIDINE (kan-ta-ri-di-n'), s^ f. Terme
de chimie. Principe auquel les cantharides doivent
leurs propriétés épispastiques.
•j- CANTHËRE (kan-tê-r'), s. m. Nom d'un pois-
son (spams cantharus).
— ÉTYM. Cantharus, sorte de poisson de mer.
f CANTHUS (kan-tus'), s. m. Terme d'anatpmie.
Commissure des paupières. Le grand canthus, la
commissure du côté du nez ; le petit canthus, la
commissure de l'autre côté.
— HIST. xvi" s. Par les temples est entendu ce
qui est situé entre le petit canthus ou petit angle
dé l'oeil, et l'oreille, PARÉ, ni; 4. Les, collyres li-
quides servent principalement pour les coins des
yeux, sçavoir est, le grand et le petit canthus, ID.
xxv, 34. < ■ .. '
— ÉTYM. Canthus, de xavôô;, l'angle de l'oeil.
f CANTIRAY (kan-ti-hè), s. m. Terme de chai ■
pente. Bois n'offrant beaucoup de déchet que d'un côté.
I. — 60
les ennemis.de Saint Augustin improuvaient, BOSS.
Aut. eccl: || 3° Fig. ou familièrement. Louer comme
saint ou'digne d'un saint. Nous que le monde cano-
nise, nous serons rejetés,- MASS. Car. Las. À force
de s'entendre canoniser, ils [des gens dont la
vie est exempte de certains vices] se persuadent
sans peine qu'ils sont tels en effet qu'on les vante de
tous.côtés, BOUKD. Pensées, t. i, p. 209. Voilà ce
que [le sacrifice d'Isaac] la postérité a comblé d'é-
loges et canonisé, comme un des sacrifices les plus
saints et les plus.mémorables, m. ib. 11, 44 9.
— HIST. xv" s. Hz regardoient aux estoilés et les.
considéraient, et comptaient les mois, et circu-
loierit, et g'ettoient poursçavoir le temps, afin qu'ils
canonizassent [prophétisassent] les choses qui es-
taient advenir, ce dist Dieux par son prophète,
E. DESCHAMPS, Poésies mss. f° 382, dans LACURNE.
Adonc peussiez veoir les Escossois monter en orgueil
et eulx reparer de nouveaux paremens pour eulx
monstrer et leurs prouesses plus canoniser, Perce-
forest, t. 1, f° 444, dans LACURNE. || XVIC S. Les
maux que leur ont fait endurer les Espagnols y ont
canonisé [à Milan] le nom des François, M. DU BEL-
LAY, 4 55. Quelcun de leurs saincts canonisez à leur
poste, CALV. Instit. 95<.
— ÉTYM. Bas-lat. canonigare, de xavovîÇsiv, de
xecvwv, canon, règle, catalogue.
CANONISTE (ka-no-ni-sf), s. m. Honims in-
struit dans le droit canon. N'en doutez pas, leur dit
ce savant canoniste, EOIL. Lulr. iv. On résolut de
former une junte, de la composer de conseillers du
conseil de Castille et de canonistes, ST-SIH. 601, 62.
— HIST. xv" s. Si fut advisé que certains docteurs
en théologie parleroient à elle, et l'examineraient,
et aussi avec eux des canonistes et légistes, et ainsi
fut fait, Hist. delà Pucelle d'Orly. 500-, dans
LACURNE. Il xvi" s. Touchant la confession, il y a
tousjours eu grande controversée entre les cano-
nistes et les théologiens scolastiques, CAL VIN ,
Instit. 487. '. ' ;
— ÉTYM. Canon, règle.
CANONNADE (ka-no-na-d') , s. f. Feu soutenu
d'un ou plusieurs canons. Le bruit de la canonnade.
— HIST. xvie s. Ce dit, passa toute la teste et le
sein par un créneau, faisant semblant de vouloir
tirer contre les Turcs par cette canonnade, YVER,
647. Après quelques canonnades tirées, je présume
qu'ils seroyent les premiers à venir assaillir, LA-
NOUÊ , 428. Us se sçavent très bien rallier, comme
par avanture ils pourroyent faire à deux canonnades
■ [à deux portées de canon] de là, ID. 428. Estans
doncques rangez à une canonade les uns des autres,
il.... m, 649, Ham, ayant enduré 4200 canonnades,
composa, D'AUB. Hist. 1, 27. D'autres disent un
coup d'arquebusades, un coup de canonades, ce
qui est très improprement parlé; car le coup de
canon s'appelle canonnade, et le coup d'arque-
buse arqùebusade ; les Italiens et les Espagnols,
desquels nous avons appris et emprunté les mots, ne
font telles incongruitez, BRANT. Cap. fr. t. iv, p. 228,
dans LACDRNE.
— ÉTYM. . Cartonner.
CANONNAGE (ka-np-na-j'), s. m. Art du canon-
nier et, particulièrement, du canonnier à bord des
vaisseaux.
— ÉTYM. Canonner.
CANONNÉ, ÉE (ka-no-né, née), part, passé. Battu
de coups de canon. Une ville longtemps canonnée.
CANONNER (ka-no-né), v. a. || 1° Battre avec des
canons. M. Vial me fît voir l'endroit d'où les Russes
canonnèrent la ville en 4770, CHATEAUB. Itin. a.
Il Fig. et par plaisanterie, en parlant d'une entre-
prise amoureuse. Quand on est bien instruit de tout
ce qui se passe, On ouvre la tranchée, on canonne
la place, On renverse un rempart, on fait brèche
aussitôt, RESNARD; Fol. am. 1, 7. |] 2° Terme de
marine. Canonner une voile, la mettre en rouleau,
lui donner la forme d'un canon. || 3° Se canonner,.
y. réfl. Se tirer des coups de canon. Les deux ar-
mées, les deux flottes se canonnèrent longtemps.
— HIST. xvic s. Les eanonniers du roy canonnoient
encor fort, Ignorans que Françoys eussent gaignié
le fort,. J. MAROT, v, 4 58. Je ne vey jamais tant
canonner, CARLOIX, 1, 36. C'est pourquoi, sur nou-
veaux rejets prend-on les greffes, et sur semblables
'jettons l'on les insère et canone [arrange avec le
canon, ancien nom du greffoir], afin que mieux
se conjoignent ensemble, que moins de disparité
se trouvera par-entre eux, o. DE SERRES, 670.
— ÉTYM. Canon 1.
t CANONNERIE (ka-no-ne-rie), s. f. Endroit où
l'on fond les canons.
— ÉTYM. Canon.
DICT. DE LA LANGUE FRANVA1^-
CAN
CANONNIER (ka-no-nié; l'r ne se lie jamais; au
pluriel Vs se lie : des ka-no-nié-z adroits), s. m.
Il 1° Celui qui est attaché au service d'un canon.
11 Canonnier de marine, canonnier qui sert à bord
des vaisseaux. Maître canonnier, celui qui dirige
le service de l'artillerie d'un vaisseau. || 2° Celui
qui forge les canons.
— HIST. XVe s. Et fut le sire de Clary, qui esloit
maistre des eanonniers au sire de Coucy, trait et
atteint d'un carrel de canon, FROISS. H, H, 234.
Ceux de dedans traitèrent par condition qu'ils ren-
draient ledit fort et s'en iraient sauve leur vie,
sans emporter nuls "de leurs biens, réservés les ea-
nonniers et ceux qui autrefois avaient fait serment
pour la partie du roi Henri, MONSTRELET, H, 444.
Il xvie s..... commande aux eanonniers Canonner fort
et ferme, j. MAROT, V, 457. Tout le reste tué ou
vendu aux Tartares, hor-mis les eanonniers, D'AUB.
Hist. 1, 4 90. 11 y avoit dix-huict eanonniers, chacun
pour le plus expert.... à chaque pièce, un canon-
nier [pointeur], CARLOIX, VU, 9. Trouz eanon-
niers [meurtrières], Aleclor, roman, p. 4 34, dans
LACURNE.
— ÉTYM. Canonner.
CANONNIÈRE (ka-no-niê-r'),' s. f. || 1° Meur-
trière, ouverture étroite par où on peut tirer le ca-
non. Vieilli. Il 2° Autrefois tente à l'usage des eanon-
niers. Il Actuellement, petite tente en forme de toit
et sans pans droits. Une canonnière sert ordinaire-
ment à quatre soldats. || 3" Petit bâtiment armé d'un
ou de plusieurs canons. |J Adjectivement. Chaloupe
canonnière. || 4° Tuyau de sureau avec lequel les
enfants chassent des tampons de filasse. || 5° Terme
de pêche. Ouverture dans une écluse ou un parc de
pierre.
— HIST. xv" s. Sauf une seule canonnière qu'on ne
sceut batre pour ce qu'elle estait fort basse, COMM.
ni, 40. y xvi" s. Deffenses, avantmurs, lucarnes,
canonnières L'on faict voiler en l'aer, avec noires
fumieres, J. MAROT, v, 4 66. N'aians pointa craindre
d'artillerie, les soldats se faisaient de petittes canon-
nières avec des pierres r'aniassées, D'AUB. Hist. 11,
64. Deux moulins bien bastis , et qui se deffen-
doient l'un l'autre avec canonnières, ID. Hist. 11,
4 45. Il fallut faire d'une vieille canonnière une
porte .où la cavallerie peust passer, ID. Hist. 11, 4 50.
Ils gagnèrent si follement et gardèrent si opinias-
trement touttes les canonnières basses, qu'ils em-
portèrent la place, ID. Hist.n, 443.
— ÉTYM. Canonner.
f CANOPUS (ka-no-pus'), s. m. Terme d'astro-
nomie. Belle étoile qui fait partie de la constella-
tion Argo".
— ÉTYM. Canopus, dans le poëme sur l'Astrono-
mie de Manilius, auteur latin de la fin du siècle
d'Auguste.
CANOT (ka-no; le t ne se prononce pas dans le
parler ordinaire; au pluriel Vs se lie: les ka-no-z
ont chaviré; canots rime avec dos), s. m. Petit
bateau. || Embarcation, sans, pont, à voiles et à
rames, qui est affectée au service d'un grand bâ-
timent. Deux de nos canots avaient été emportés
par les lames. || Canot de plaisance, canot dont on se
sert pour faire des parties de plaisir sur les rivières.
— ÉTYM. Espagn. et ital. canoa; angl.. canoë. On
tire ordinairement ce mot de l'allemand Kahn, da-
nois kane, suédois kana, quia le même sens.
Mais cette rencontre de sens et de forme doit être
considérée comme fortuite ; le mot c'est ancien dans
aucune des langues romanes; et l'allemand n'au-
rait donné ni canoa en espagnol et en italien, ni
canoë en anglais; le mot est américain d'après
Colomb"et les premiers voyageurs.
f CANOTAGE (ka-no-ta-j'), s. m. Exercice d'a-
grément, promenade en canot.
CANOTIER (ka-no-tié; IV ne se lie jamais, au
pluriel 1'* "se lie : des ka-no-tié-z habiles), s. m.
Terme de marine. Matelot de l'équipage d'un canot.
Il Celui qui monte un canot de plaisance. Les cano-
tiers de la Seine.
— ÉTYM. Canot.
14. CANT (kan), s. m. Terme de métier. Côté. Voy.
CHAMP 2.
f 2. CANT (kanf), s. m. Mot anglais qui signifie le
jargon d'un parti ou d'un monde affectant l'appa-
rence d'une haute religion ou d'une haute sévérité
de moeurs, et qui a passé dans le langage des
salons. Rien n'éloigne davantage des deux grands
vices anglais, le cant et le bashfulness (hypocrisie
de moralité et timidité orgueilleuse et souffrante),
DE STENDHAL, De l'amour, liv, 11, ch. 46.
CANTARILE (kan-ta-bi-lé), s. m. Morceau de mu-
sique dont la ip^lodie agréable, et surtout exprès-
CAN
473
sive, procède par.des sons lents qui permettent à
la voix de développer toute son étendue. Un beau
cantabile est préférable aux grands airs à roulades.
— ÉTYM. Ital. cantabile, facile à chanter, de
canton, chanter (voy. ce mot).
CANTAL (kan-tal), s. m. Fromage d'Auvergne
assez estimé. || AM plur. Des cantals.
— ÉTYM. Cantal, département, ainsi nommé lui-
même du mont Cantal qui s'y trouve. .
f CANTALITE (kan-ta-li-f), s. f. Variété de
quartz qui se trouvé dans le département du Cantal.
CANTALOUP (kan-ta-lou; le p ne se'lie. jamais :
un kan-ta-lou assez mûr; des kan-ta-lou z assez
mûrs), s. m, Melon à côtes rugueuses et saillantes,
fort estimé.
— ÉTYM. Cantaluppo, maison de campagne des
papes, à deux myriàmètres de Rome, d'où.est venu
le cantaloup.
f CANTANETTE (kan-ta-nè-f), s. f. Terme de
■marine. Nom de petites ouvertures entre lesquelles
est placé le gouvernail et qui donnent du jour. || Pe-
tit compartiment pratiqué dans les chambres des
navires.
t CANTARELLE (kan-tarrè-l'), s. f. Sorte de poi-
son. Le stilet et la cantarelle, VOLT. Phil. xu. 229. •
—ÉTYM. Ital. cantarella ou canterella, cantha-
ride, poison.
CANTATE (kan-ta-f), s. f. || i° Pièce de vers des-
tinée à être mise en musique, et qui est écrite alter-
nativement en vers, mêlés pour les récitatifs et en
vers croisés régulièrementpour les airs. Les cantates
de Rousseau. La cantate de Circé (voy. CHAMBRE, mu-
sique de chambre). [| 2° La musique composée sur tin
tel poëme. Lacantate.du plaisir est. devenue la com-
plainte de la douleur, CHATEAUB. Génie, 1, v, 6.
— ÉTYM. Italien, canlata, de canlar.e (voy.
CHANTER).
CANTATILLE (kan-ta-ti-11', Il mouillées), s. f.
Petite cantate.
CANTATRICE (kan-ta-tri-s'), s. f. Chanteuse de
profession. Ce mot emporte une idée de talent, de
célébrité.
— ÉTYM. Ital. cantatrice; du .latin cantatricem,
chanteuse, de canlare, chanter.
f CANTER (kan-té), v. a. Terme de métier. Met-
tre sur le côté, poser de champ.
— ÉTYM. Voy. CHAMP 2.
f CANTHARELLE (kan-ta-rè-1'), s. f. Terme de
botanique. Genre de champignons dans .lequel on
distingue la cantharelle alimentaire dite vulgaire-
ment chanterelle, escargoule, escaviile, gérille et
girolle. •
— ÉTYM. KâvOapo;, sorte de coléoptère, qui a
donné son nom à ce champignon, et dont le nom
se retrouve dans cantharide.
CANTHARIDE (kan-ta-ri-d'), s. f. Insecte co-
léoptère de la tribu des cantharidiens ou vésicants
(lytta vesicatoria). C'est avec la poudre de cantha-
ride qu'on fait'les vésicato.ires; prise à l'intérieur,
cette poudre irrite les organes urinaires et passe à
tort pour aphrodisiaque. Une haie vive entourait cet
étang; Sur cette haie il vint des cantharides, PIRON,
La chaîne des événements. || Adjectivement. Mouche
cantharide.
— ÉTYM. Kav6apiç, cantharide.
f CANTHARIDE, ÉE (kaii-ta-ri-dé, dée), part,
passé. Saupoudré de cantharides. Emplâtre cantha-
ride.
f CANTHARIDER (kan-ta-ri-dé), v. a. Saupou-
drer de cantharides.
— ÉTYM. Cantharide.
f CANTHARIDIEN (kan-ta-ri-diin), s. m. Terme
d'histoire naturelle. Les cantharidiens, tribu dans
la famille des trachélides (insectes).
f CANTHARIDINE (kan-ta-ri-di-n'), s^ f. Terme
de chimie. Principe auquel les cantharides doivent
leurs propriétés épispastiques.
•j- CANTHËRE (kan-tê-r'), s. m. Nom d'un pois-
son (spams cantharus).
— ÉTYM. Cantharus, sorte de poisson de mer.
f CANTHUS (kan-tus'), s. m. Terme d'anatpmie.
Commissure des paupières. Le grand canthus, la
commissure du côté du nez ; le petit canthus, la
commissure de l'autre côté.
— HIST. xvi" s. Par les temples est entendu ce
qui est situé entre le petit canthus ou petit angle
dé l'oeil, et l'oreille, PARÉ, ni; 4. Les, collyres li-
quides servent principalement pour les coins des
yeux, sçavoir est, le grand et le petit canthus, ID.
xxv, 34. < ■ .. '
— ÉTYM. Canthus, de xavôô;, l'angle de l'oeil.
f CANTIRAY (kan-ti-hè), s. m. Terme de chai ■
pente. Bois n'offrant beaucoup de déchet que d'un côté.
I. — 60
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