Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
464
CAM
tCAMBREUR(kam-breur),s.ra. Ouvrier qui cam-
bre les cuirs des souliers.
T CAMBRIEN, IENNE (kan-bri-in, iè-n'), adj.
Terme dé géologie. Qui est composé de schiste chlo-
riteux et argileux, reposant sur les micaschistes et
les gneiss.
— ÉTYM. Cambria, nom breton du pays de
Galles en Angleterre.
t CAMBRILLON (kan-bri-llon, II mouillées), s.
v%. Partie du talon d'un soulier.
-- ÉTYM. Cambrer.
fCAMBRIQUE (kan-bri-k'), adj. Langue cam-
brique, langue parlée dans le pays de Galles et dite
aussi le kymrî.
— ÉTYM. Canibria, nom breton du pays de
Galles.
CAMBRURE (kan-bru-r'), s. f. Etat de ce qui est
cambré. La cambrure d'un'soulier.
— ÉTYM. Cambrer.
CAMBUSE (kan-bu-s'), s. f. Terme de marine.
Endroit où l'on distribue les rations à l'équipage.
Tenir la cambuse. || Très-populairement, se dit, par
dénigrement, d'un cabaret de bas étage ou d'une
maison mal tenue. Quelle cambuse ! C'est une vraie
cambuse.
— ÉTYM. Angl. caboose; du hollandais kabuys,
cuisine de navire marchand. Ce mot paraît ne s'être
introduit dans la marine que vers le milieu du
XYIII' siècle. Il y a dans le Berry cambuse, mau-
vaise hutte.
f CAMBUSER (kan-bu-zé), v. a. Terme de ma-
rine. Nettoyer une futaille.
CAMBUSÏER (kan-bu-zié ; l'r ne se lie jamais),
s. m. Terme de marine. Celui qui, à bord d'un vais-
seau, est chargé de la distribution régulière des vi-
vres à tous les gens de l'équipage.
— ÉTYM Cambuse.
*. CAME (ka-m'), *-. f. Voy. CHAME.
t 2. CAME (ka-m'), s. f. Terme de mécanique.
Sorte de dent appliquée à l'arbre d'une machine,
ou taillée dans cet arbre pour servir à soulever un
pilon.
CAMÉE (ka-mée), s. ni. Pierre ou, par abus,
coquille (car il y a des camées en coquillage) qui,
composée de différentes couches, est sculptée en re-
lief. Uii camée monté en bague. || Terme de peinture.
Grisaille imitant le camée.
— ÉTYM. Ital. cameo; bas-lat. camteus; du bas-
grec, xâ|xaTov, oeuvre, travail, xajKà-vvEiv, travail-
ler, xojiuTixôv, ouvrage fait à la main, >i8oxau,<>>-
.uivoc, orné de pierreries, xafieîov, atelier d'ouvrier
enfer, du grec classique xâ[jweiv, se donner de la
peine. Camés, signifiant en général chose faite par
la main, a pris, ce qui arrive souvent aux mots
généraux, un sens particulier.
t CAMÉLÊE (ka-mé- lée), s. f. Petit arbrisseau
du midi de l'Europeregardé à tort comme un pur-
gatif drastique (cneorumtricoccum, L.).
— ÉTYM. XauiXata, de y,dcu.ai, à terre, et IXaîoc,
olivier.
CAMÉLÉON (ka-mé-lé-on), s. m. || i° Espèce de
lézard auquel on attribuait la faculté de changer de
couleur selon les objets qui l'entouraient. Mais ju-
gez la querelle Sur le caméléon ; sa couleur, quelle
est-elle? Monsieur veut qu'il soit vert; moi je dis
qu'il est bleu. Soyez d'accord, il n'est ni l'un ni
l'autre, Dit le grave arbitre, iï est noir : X la chan-
delle hier au soir Je l'examinai bien, je l'ai
pris, il est nôtre, Et je le tiens encor dans mon
mouchoir.... Il ouvre le mouchoir, et l'animal
sort blanc, LAMOTTE, Fa6J.ii, 9. || Fig. Celui qui
change indifféremment pour complaire à qui peut
servir ses intérêts. Des caméléons politiques. Je
définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais,
prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu'il plaît
au prince, et, s'ils ne peuvent l'être, Tâchent au
moins de le paraître; Peuple caméléon, peuple singe
du maître,.LA FONT. Fat. vin, \z. || 2° Terme dé chi-
mie. Caméléon minéral, permanganate de potasse,
composé qui prend différentes nuances, suivant
qu'on le traite par l'eau, les acides, etc.
— HIST. xiV s. Etseroit ainsi un homme beneuré
semblable, quant à ce, à une beste appellée camé-
léon, ORESME, Élh. 23.
—ÉTYM. X=t(iai).É(ov, de y_a(iaî, à terre, etXswv,
lion : lion terrestre.
+ CAMÉLÉONlEN(ka-mé-lé-o-niin), s. m. Terme
de zoologie. Nom d'une famille de lézards dont le
caméléon est le type.
CAMÉLÉOPARD(ka-mé-lé-o-par), s. m, Voy. CA-
BÉLOPABD; Caméléopard est une corruption du mot.
t CAMELIA (ka-mé-li-a), s. m. Voy. CAMELLIA,
meilleure orthographe.
CAM
f CAMÉLIEN (ka-mé-liin), *. m. Nom des rumi-
nants semblables au chameau.
— ÉTYM. Camelus, chameau.
CAMELINE (ka-me-li-n' ), s. f. | [ i° Terme de bota-
nique. Plante crucifère (myagrum sativum,L.), dont
les semences fournissent une huile grasse bonne à
brûler et dite improprement huile de camomille.
|| 2° Sorte d'ancienne sauce.
— HIST. xive s. Au saussier, une quarte de came-
line pour le disner, Ménagier, n, 4. Quiconques
s'entremettra de faire sauce appelée cameline, qu'il
la fasse de bonne cannelle, bon gingembre, bons
doux de girofle, DU CANGE, camelotum. || xve s.
Dedans l'amoureuse cuisine.... Saulce ne faut ne ca-
meline* Pour jeunes appetiz nouveaulx, CH. D'ORL.
Rond.
— ÉTYM. La sauce est dite sans doute de la plante,
et la plante de quelque assimilation au camelin,
qui a été un des noms du camelot.
t CAMELLE (ka-mè-1'), s. f. Pyramide formée
dans les marais salants pour laisser égoutter le sel.
f CAMELLIA (ka-mè-li-a),s. m. Bel arbuste d'or-
nement, de la famille des tliéacées (camellia japo-
nica, L.). \\ Au plur. Des camellias.
— ÉTYM. Le P. Camelli, qui l'a introduit du
Japon en Europe.
CAMÉLOPARD(ka-mé-lo-par),*. m. Girafe. Vieux.
— ÉTYM. Kau,7]).oTOxpSa),iç, de xàpiXo;, chameau
(voy. ce mot), et TtâpôaXiç, panthère : parce que la
girafe est tachetée comme la. panthère.
f CAMÉLORNITHE ( ka-mé-lor-ni-t'), s. m.
Terme de zoologie. Nom des oiseaux semblables à
l'autruche.
— ÉTYM. KâpiXo;, chameau, et ëpviç, oiseau.
CAMELOT (ka-me-lo ; le ( ne se lie pas dans le
parler ordinaire), s. m. Etoffe de poil ou de laine,
mêiée quelquefois de soie en chaîne. || Proverbe. Il
est comme le camelot, il a pris son pli, c'est-à-dire
il est incorrigible.
— HIST. xme s De camelin pour la poussière
Avoient clokes [vêtements] paringaus [semblables],
Bl. et Jehan, 5430 Huit aunes d'un camelin
gris, Brunetetgroz, d'un pauvre pris, RUTEB. il, 74.
Vous estes filz de vilain et de vilaine, et avez lessié
l'abit votre père et vostre mère, et estes vestu de plus
riche camelin que le roy n'est, JOINVILLE, 196. Jele
vi aucune foiz en esté, que, pour délivrer sa gent,
il venoit au jardin de Paris, une cote de chamelot
vestue, m. <99. \\xvi° s. On met sous le malade une
pièce ou de maroquin, ou de camelot, ou de bou-
gran, estoffes qui ne retiennent que bien peu la
chaleur, PARÉ, xxi, 2. Quant au poil de chèvre, peu
ou point d'estat n'en est fait de pardeçà, estant le
propre du Levant et de la Barbarie, que d'en faire
des camelots, o. DE SERRES, 328.
— ÉTYM. Espagn. camelote ; bas-lat. camelotum,
camalaucum, camelinum; de camelus, chameau
(voy. ce mot) : à cause que cette étoffe était faite de
poil de chameau.
t CAMELOTE (ka-me-lo-t'), s. f. Ouvrage mal
fait; marchandise de mauvaise qualité. Mot du lan-
gage populaire, ainsi dit parce que le camelot était
une étoffe de médiocre valeur. || Adjectivement. Ah!
sarpejeu ! mon ami, quel mariage camelotte j'allais
faire, COGNIARD frères et BOURDOIS, Le monde came-
lote, m, te.
— ÉTYM. Camelot.
■} CAMELOTER (ka-me-lo-té). || i° V. a. Imiter le
camelot. || 2° F. n. Fabriquer de mauvaises mar-
chandises. || Marbre cameloté, voy. MARBRE.
" — HIST. xvi" s. Le ventre [chez les femmes après
l'accouchement] se camelote et ride.... BOUCHET,
Serées, liv. n, dans LACURNE.
— ÉTYM. Camelot et camelote.
f CAMELOT1ER (ka-me-lo-tié), s. m. Sorte de
papier très-commun.
fCAMELOTINE(ka-me-lo-ti-n'), s. /'.Etoffe ondée
comme le camelot.
f CAMÉRA-LUCIDA (ka-mé-ra-lu-si-da), s. f.
Terme de physique. Instrument d'optique, dit aussi
chambre claire, qui, servant à dessiner, permet de
voir en même temps les objets et le-papier.
— ÉTYM. Caméra-, chambre, et lucida, lucide,
claire.
CAMÉRIER (ka-mé-rié), s. m. Officier de la cham-
bre du pape ou d'un cardinal. Le cardinal de Janson
arriva le 8 septembre à Versailles, et avec lui l'abbé
de Barrière, camérier du pape, ST-SIM. 60, 83. On
fut bien étonné de voir un camérier du pape qui or-
donna à Charles VIII de retirer ses troupes, VOLT.
Moeurs. <07
— ÉTYM. Ital. cameriere, de caméra, chambre
(voy. ce mot) ; provenç. catnarier.
CAM
tCAMÉRIÈRE (ka-mé-riê-r'), s. f. Voy. CAMÉ-
BISTE.
t CAMÉRISIER (ka-mé-ri-ziê),-s. ni. Nom d'un
arbrisseau (loniccra biflora, L.).
CAMÉRISTE (ka-mé-ri-sf), s. f. Dame.de cham^
bre d'une princesse ou d'une femme titrée.
— REM. Beaumarchais écrit camariste selon le
mot espagnol camarista : Il vous manquait de vous
adresser, sans respect pour votre marraine, à sa
première camariste, Le mar. de Fig. I, 9.
— HIST. xvie s. Ils se mirent avec d'autres patrias
[compatriotes] cameristes [camarades de chambre]
près du Boeuf couronné, DESPER. Contes, LXXIII. -
— ÉTYM. Ital. camerista, de caméra, chambre
(voy. ce mot). '
CAMERLINGAT (ka-mèr-Iin-ga), s. ni. Dignité
de camerlingue.
CAMERLINGUE (ka-mèr-lin-gh'), s. m. Cardinal
qui préside la chambre apostolique, et exerce l'au-
torité temporelle dans l'intervalle entre la mort d'un
pape et l'élection d'un autre.
— ÉTYM. Bas-lat. camerlengus, camarlengus; ital.
camerlingo, camarlingo; de caméra, chambre; le
même que chambellan (voy. ce mot).
f ÇAMÉRONIEN, ÎENNE (ka-mé-ro-niin, niè-n'),
s. m. et f. Membre d'une secte protestante fort ri-
gide, en Ecosse.
— ÉTYM..Cameron, nom propre.
t CAMÉRULE (ka-mé-ru-1'), s. f. Terme de bo-
tanique. Petite loge.
— ÉTYM. Diminutif de caméra (voy. CHAMBRE).
t. CAMION (ka-mi-on), s. ni. Epingle très-pe-
tite. Eh! non, monsieur, je vous dis une grosse
épingle, et vous me présentez un camion, p. DE
KOCK et L. THIBOUST, Une maîtresse bien agréable,
se. <0.
— ÉTYM. Origine inconnue.
2. CAMION (ka-mi-on), s. m. || i° Charrette dont
les roues ont très-peu de hauteur. || 2" Vase déterre
pour délayer du badigeon. || 3° Petite tète de char-
don à carder. || 4° Sabot d'enfant.
— HIST. xive s. Chamion, nu CANGE, campolus.
|| xve s. Le suppliant chargeoit la dite terre en un
gomion que le filz de Pierre faisoit mener à son
cheval, m. ib. .-■■■-
— ÉTYM. Dans le lexique de Corblet il est dit que
camion est un mot picard passé dans le français.
Du reste il est ancien dans la langue et d'origine
inconnue. Campolus et camuleus, motsdu bas-latin
qui signifient chariot, porteraient à croire que
dans ces mots est un radical cam, peut-être le latin
cama, lit très-bas, d'où l'espagnol cama qui a la
même signification et de plus celle de fond d'un
chariot. Â cela se rapporterait aussi le chamuleus
d'Ammien Marcellin, sorte de traîneau, de voiture
très-basse.
i CAMIONNAGE (ka-mi-o-na-j'), s. m. Transport
par camion; frais de cette opération.
— ÉTYM. Camion 2.
t CAMIONNER (ka-mi-o-né), v. a. Transporter
sur camion.
— ÉTYM. Camion 2.
CAMIONNEUR (ka-mi-o-neur), s. m. Celui qui
conduit ou qui traîne un camion.
— ÉTYM. Camion 2.
CAMISADE (ka-mi-za-d'), s. f. Attaque de nuit,
dirigée ordinairement contre une ville ou un lieu
fortifié. || Il vieillit.
— HIST. xvie s. Tout consterné de cette camisade
qu'on venoit de donner à ses troupes, Mém. sur Du-
guesclin, ch. xxxi. Et combien qu'ordinairement on
ne vist gueres donner de camisades aux armées,
d'autant plus faciles à exécuter estoyent-elles pource
qu'on s'en gardoit moins, LANGUE, 567. Au siège
de Vulpian, en i555, le baron de Chipy fit mettre
en camisade ses soldats, et à coup perdu se jetta
dans le fossé, MONTLUC, Mémoires, t. i, p. 535,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Camisa ou camisia, chemise (voy. ce
mot), parce que, dans ces sortes d'attaques, les
assaillants mettaient leurs chemises par-dessus leurs
armes, pour se reconnaître entre eux, ce que dit
Furetière,. mais peut-être plutôt parce que cette at-
taque nocturne surprenait eu chemise les assaillis.
CAMISARD (ka-mi-zar; le due se lie pas; au
pluriel Vs ne se lie pas : les ka-mi-zar insurgés;
d'autres la lient : les ka-mi-zar-z insurgés), s. m.
Nom donné aux calvinistes insurgés des Cévennes,
pendant la persécution qui suivit la révocation de
î'édit de Nantes.
— ÉTYM. Camisa ou camisia, chemise (voy. ce
mot), pour une raison semblable à celle qui est
donnée au mot camisade.
CAM
tCAMBREUR(kam-breur),s.ra. Ouvrier qui cam-
bre les cuirs des souliers.
T CAMBRIEN, IENNE (kan-bri-in, iè-n'), adj.
Terme dé géologie. Qui est composé de schiste chlo-
riteux et argileux, reposant sur les micaschistes et
les gneiss.
— ÉTYM. Cambria, nom breton du pays de
Galles en Angleterre.
t CAMBRILLON (kan-bri-llon, II mouillées), s.
v%. Partie du talon d'un soulier.
-- ÉTYM. Cambrer.
fCAMBRIQUE (kan-bri-k'), adj. Langue cam-
brique, langue parlée dans le pays de Galles et dite
aussi le kymrî.
— ÉTYM. Canibria, nom breton du pays de
Galles.
CAMBRURE (kan-bru-r'), s. f. Etat de ce qui est
cambré. La cambrure d'un'soulier.
— ÉTYM. Cambrer.
CAMBUSE (kan-bu-s'), s. f. Terme de marine.
Endroit où l'on distribue les rations à l'équipage.
Tenir la cambuse. || Très-populairement, se dit, par
dénigrement, d'un cabaret de bas étage ou d'une
maison mal tenue. Quelle cambuse ! C'est une vraie
cambuse.
— ÉTYM. Angl. caboose; du hollandais kabuys,
cuisine de navire marchand. Ce mot paraît ne s'être
introduit dans la marine que vers le milieu du
XYIII' siècle. Il y a dans le Berry cambuse, mau-
vaise hutte.
f CAMBUSER (kan-bu-zé), v. a. Terme de ma-
rine. Nettoyer une futaille.
CAMBUSÏER (kan-bu-zié ; l'r ne se lie jamais),
s. m. Terme de marine. Celui qui, à bord d'un vais-
seau, est chargé de la distribution régulière des vi-
vres à tous les gens de l'équipage.
— ÉTYM Cambuse.
*. CAME (ka-m'), *-. f. Voy. CHAME.
t 2. CAME (ka-m'), s. f. Terme de mécanique.
Sorte de dent appliquée à l'arbre d'une machine,
ou taillée dans cet arbre pour servir à soulever un
pilon.
CAMÉE (ka-mée), s. ni. Pierre ou, par abus,
coquille (car il y a des camées en coquillage) qui,
composée de différentes couches, est sculptée en re-
lief. Uii camée monté en bague. || Terme de peinture.
Grisaille imitant le camée.
— ÉTYM. Ital. cameo; bas-lat. camteus; du bas-
grec, xâ|xaTov, oeuvre, travail, xajKà-vvEiv, travail-
ler, xojiuTixôv, ouvrage fait à la main, >i8oxau,<>>-
.uivoc, orné de pierreries, xafieîov, atelier d'ouvrier
enfer, du grec classique xâ[jweiv, se donner de la
peine. Camés, signifiant en général chose faite par
la main, a pris, ce qui arrive souvent aux mots
généraux, un sens particulier.
t CAMÉLÊE (ka-mé- lée), s. f. Petit arbrisseau
du midi de l'Europeregardé à tort comme un pur-
gatif drastique (cneorumtricoccum, L.).
— ÉTYM. XauiXata, de y,dcu.ai, à terre, et IXaîoc,
olivier.
CAMÉLÉON (ka-mé-lé-on), s. m. || i° Espèce de
lézard auquel on attribuait la faculté de changer de
couleur selon les objets qui l'entouraient. Mais ju-
gez la querelle Sur le caméléon ; sa couleur, quelle
est-elle? Monsieur veut qu'il soit vert; moi je dis
qu'il est bleu. Soyez d'accord, il n'est ni l'un ni
l'autre, Dit le grave arbitre, iï est noir : X la chan-
delle hier au soir Je l'examinai bien, je l'ai
pris, il est nôtre, Et je le tiens encor dans mon
mouchoir.... Il ouvre le mouchoir, et l'animal
sort blanc, LAMOTTE, Fa6J.ii, 9. || Fig. Celui qui
change indifféremment pour complaire à qui peut
servir ses intérêts. Des caméléons politiques. Je
définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais,
prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu'il plaît
au prince, et, s'ils ne peuvent l'être, Tâchent au
moins de le paraître; Peuple caméléon, peuple singe
du maître,.LA FONT. Fat. vin, \z. || 2° Terme dé chi-
mie. Caméléon minéral, permanganate de potasse,
composé qui prend différentes nuances, suivant
qu'on le traite par l'eau, les acides, etc.
— HIST. xiV s. Etseroit ainsi un homme beneuré
semblable, quant à ce, à une beste appellée camé-
léon, ORESME, Élh. 23.
—ÉTYM. X=t(iai).É(ov, de y_a(iaî, à terre, etXswv,
lion : lion terrestre.
+ CAMÉLÉONlEN(ka-mé-lé-o-niin), s. m. Terme
de zoologie. Nom d'une famille de lézards dont le
caméléon est le type.
CAMÉLÉOPARD(ka-mé-lé-o-par), s. m, Voy. CA-
BÉLOPABD; Caméléopard est une corruption du mot.
t CAMELIA (ka-mé-li-a), s. m. Voy. CAMELLIA,
meilleure orthographe.
CAM
f CAMÉLIEN (ka-mé-liin), *. m. Nom des rumi-
nants semblables au chameau.
— ÉTYM. Camelus, chameau.
CAMELINE (ka-me-li-n' ), s. f. | [ i° Terme de bota-
nique. Plante crucifère (myagrum sativum,L.), dont
les semences fournissent une huile grasse bonne à
brûler et dite improprement huile de camomille.
|| 2° Sorte d'ancienne sauce.
— HIST. xive s. Au saussier, une quarte de came-
line pour le disner, Ménagier, n, 4. Quiconques
s'entremettra de faire sauce appelée cameline, qu'il
la fasse de bonne cannelle, bon gingembre, bons
doux de girofle, DU CANGE, camelotum. || xve s.
Dedans l'amoureuse cuisine.... Saulce ne faut ne ca-
meline* Pour jeunes appetiz nouveaulx, CH. D'ORL.
Rond.
— ÉTYM. La sauce est dite sans doute de la plante,
et la plante de quelque assimilation au camelin,
qui a été un des noms du camelot.
t CAMELLE (ka-mè-1'), s. f. Pyramide formée
dans les marais salants pour laisser égoutter le sel.
f CAMELLIA (ka-mè-li-a),s. m. Bel arbuste d'or-
nement, de la famille des tliéacées (camellia japo-
nica, L.). \\ Au plur. Des camellias.
— ÉTYM. Le P. Camelli, qui l'a introduit du
Japon en Europe.
CAMÉLOPARD(ka-mé-lo-par),*. m. Girafe. Vieux.
— ÉTYM. Kau,7]).oTOxpSa),iç, de xàpiXo;, chameau
(voy. ce mot), et TtâpôaXiç, panthère : parce que la
girafe est tachetée comme la. panthère.
f CAMÉLORNITHE ( ka-mé-lor-ni-t'), s. m.
Terme de zoologie. Nom des oiseaux semblables à
l'autruche.
— ÉTYM. KâpiXo;, chameau, et ëpviç, oiseau.
CAMELOT (ka-me-lo ; le ( ne se lie pas dans le
parler ordinaire), s. m. Etoffe de poil ou de laine,
mêiée quelquefois de soie en chaîne. || Proverbe. Il
est comme le camelot, il a pris son pli, c'est-à-dire
il est incorrigible.
— HIST. xme s De camelin pour la poussière
Avoient clokes [vêtements] paringaus [semblables],
Bl. et Jehan, 5430 Huit aunes d'un camelin
gris, Brunetetgroz, d'un pauvre pris, RUTEB. il, 74.
Vous estes filz de vilain et de vilaine, et avez lessié
l'abit votre père et vostre mère, et estes vestu de plus
riche camelin que le roy n'est, JOINVILLE, 196. Jele
vi aucune foiz en esté, que, pour délivrer sa gent,
il venoit au jardin de Paris, une cote de chamelot
vestue, m. <99. \\xvi° s. On met sous le malade une
pièce ou de maroquin, ou de camelot, ou de bou-
gran, estoffes qui ne retiennent que bien peu la
chaleur, PARÉ, xxi, 2. Quant au poil de chèvre, peu
ou point d'estat n'en est fait de pardeçà, estant le
propre du Levant et de la Barbarie, que d'en faire
des camelots, o. DE SERRES, 328.
— ÉTYM. Espagn. camelote ; bas-lat. camelotum,
camalaucum, camelinum; de camelus, chameau
(voy. ce mot) : à cause que cette étoffe était faite de
poil de chameau.
t CAMELOTE (ka-me-lo-t'), s. f. Ouvrage mal
fait; marchandise de mauvaise qualité. Mot du lan-
gage populaire, ainsi dit parce que le camelot était
une étoffe de médiocre valeur. || Adjectivement. Ah!
sarpejeu ! mon ami, quel mariage camelotte j'allais
faire, COGNIARD frères et BOURDOIS, Le monde came-
lote, m, te.
— ÉTYM. Camelot.
■} CAMELOTER (ka-me-lo-té). || i° V. a. Imiter le
camelot. || 2° F. n. Fabriquer de mauvaises mar-
chandises. || Marbre cameloté, voy. MARBRE.
" — HIST. xvi" s. Le ventre [chez les femmes après
l'accouchement] se camelote et ride.... BOUCHET,
Serées, liv. n, dans LACURNE.
— ÉTYM. Camelot et camelote.
f CAMELOT1ER (ka-me-lo-tié), s. m. Sorte de
papier très-commun.
fCAMELOTINE(ka-me-lo-ti-n'), s. /'.Etoffe ondée
comme le camelot.
f CAMÉRA-LUCIDA (ka-mé-ra-lu-si-da), s. f.
Terme de physique. Instrument d'optique, dit aussi
chambre claire, qui, servant à dessiner, permet de
voir en même temps les objets et le-papier.
— ÉTYM. Caméra-, chambre, et lucida, lucide,
claire.
CAMÉRIER (ka-mé-rié), s. m. Officier de la cham-
bre du pape ou d'un cardinal. Le cardinal de Janson
arriva le 8 septembre à Versailles, et avec lui l'abbé
de Barrière, camérier du pape, ST-SIM. 60, 83. On
fut bien étonné de voir un camérier du pape qui or-
donna à Charles VIII de retirer ses troupes, VOLT.
Moeurs. <07
— ÉTYM. Ital. cameriere, de caméra, chambre
(voy. ce mot) ; provenç. catnarier.
CAM
tCAMÉRIÈRE (ka-mé-riê-r'), s. f. Voy. CAMÉ-
BISTE.
t CAMÉRISIER (ka-mé-ri-ziê),-s. ni. Nom d'un
arbrisseau (loniccra biflora, L.).
CAMÉRISTE (ka-mé-ri-sf), s. f. Dame.de cham^
bre d'une princesse ou d'une femme titrée.
— REM. Beaumarchais écrit camariste selon le
mot espagnol camarista : Il vous manquait de vous
adresser, sans respect pour votre marraine, à sa
première camariste, Le mar. de Fig. I, 9.
— HIST. xvie s. Ils se mirent avec d'autres patrias
[compatriotes] cameristes [camarades de chambre]
près du Boeuf couronné, DESPER. Contes, LXXIII. -
— ÉTYM. Ital. camerista, de caméra, chambre
(voy. ce mot). '
CAMERLINGAT (ka-mèr-Iin-ga), s. ni. Dignité
de camerlingue.
CAMERLINGUE (ka-mèr-lin-gh'), s. m. Cardinal
qui préside la chambre apostolique, et exerce l'au-
torité temporelle dans l'intervalle entre la mort d'un
pape et l'élection d'un autre.
— ÉTYM. Bas-lat. camerlengus, camarlengus; ital.
camerlingo, camarlingo; de caméra, chambre; le
même que chambellan (voy. ce mot).
f ÇAMÉRONIEN, ÎENNE (ka-mé-ro-niin, niè-n'),
s. m. et f. Membre d'une secte protestante fort ri-
gide, en Ecosse.
— ÉTYM..Cameron, nom propre.
t CAMÉRULE (ka-mé-ru-1'), s. f. Terme de bo-
tanique. Petite loge.
— ÉTYM. Diminutif de caméra (voy. CHAMBRE).
t. CAMION (ka-mi-on), s. ni. Epingle très-pe-
tite. Eh! non, monsieur, je vous dis une grosse
épingle, et vous me présentez un camion, p. DE
KOCK et L. THIBOUST, Une maîtresse bien agréable,
se. <0.
— ÉTYM. Origine inconnue.
2. CAMION (ka-mi-on), s. m. || i° Charrette dont
les roues ont très-peu de hauteur. || 2" Vase déterre
pour délayer du badigeon. || 3° Petite tète de char-
don à carder. || 4° Sabot d'enfant.
— HIST. xive s. Chamion, nu CANGE, campolus.
|| xve s. Le suppliant chargeoit la dite terre en un
gomion que le filz de Pierre faisoit mener à son
cheval, m. ib. .-■■■-
— ÉTYM. Dans le lexique de Corblet il est dit que
camion est un mot picard passé dans le français.
Du reste il est ancien dans la langue et d'origine
inconnue. Campolus et camuleus, motsdu bas-latin
qui signifient chariot, porteraient à croire que
dans ces mots est un radical cam, peut-être le latin
cama, lit très-bas, d'où l'espagnol cama qui a la
même signification et de plus celle de fond d'un
chariot. Â cela se rapporterait aussi le chamuleus
d'Ammien Marcellin, sorte de traîneau, de voiture
très-basse.
i CAMIONNAGE (ka-mi-o-na-j'), s. m. Transport
par camion; frais de cette opération.
— ÉTYM. Camion 2.
t CAMIONNER (ka-mi-o-né), v. a. Transporter
sur camion.
— ÉTYM. Camion 2.
CAMIONNEUR (ka-mi-o-neur), s. m. Celui qui
conduit ou qui traîne un camion.
— ÉTYM. Camion 2.
CAMISADE (ka-mi-za-d'), s. f. Attaque de nuit,
dirigée ordinairement contre une ville ou un lieu
fortifié. || Il vieillit.
— HIST. xvie s. Tout consterné de cette camisade
qu'on venoit de donner à ses troupes, Mém. sur Du-
guesclin, ch. xxxi. Et combien qu'ordinairement on
ne vist gueres donner de camisades aux armées,
d'autant plus faciles à exécuter estoyent-elles pource
qu'on s'en gardoit moins, LANGUE, 567. Au siège
de Vulpian, en i555, le baron de Chipy fit mettre
en camisade ses soldats, et à coup perdu se jetta
dans le fossé, MONTLUC, Mémoires, t. i, p. 535,
dans LACURNE.
— ÉTYM. Camisa ou camisia, chemise (voy. ce
mot), parce que, dans ces sortes d'attaques, les
assaillants mettaient leurs chemises par-dessus leurs
armes, pour se reconnaître entre eux, ce que dit
Furetière,. mais peut-être plutôt parce que cette at-
taque nocturne surprenait eu chemise les assaillis.
CAMISARD (ka-mi-zar; le due se lie pas; au
pluriel Vs ne se lie pas : les ka-mi-zar insurgés;
d'autres la lient : les ka-mi-zar-z insurgés), s. m.
Nom donné aux calvinistes insurgés des Cévennes,
pendant la persécution qui suivit la révocation de
î'édit de Nantes.
— ÉTYM. Camisa ou camisia, chemise (voy. ce
mot), pour une raison semblable à celle qui est
donnée au mot camisade.
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