CAL
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CAL
461
écrire. Il est -vieux dans ce sens. || 2° Terme d'his-
toire naturelle. Genre particulier de mollusques cé-
phalopodes, ayant pour type le calmar vulgaire, dit
aussi grand calmar.
— HIST. xvr s. Le clerc, ouvrant son escritoire
pour signer, laissa tomber deux dés sur la table,
qui estaient, dans le calemard, DESPEE. Contes, LUI.
Escritoire duquel le ' galemard estoit aussi gros et
grand que le gros pilier d'Enay, RAB. Garg. i, -14.
— ÉTYM. Calamarium, étui où l'on mettait les
calâmes au roseaux qui servaient à écrire (voy. CA-
LAME). Le mollusque a été appelé ainsi à cause de
sa forme. _
•l. CALME (kal-m'), adj. Qui est sans agitation.
Une mer calme. Un homme calme. Une humeur
calme. La sédition a cessé, la ville est redevenue
calme. Le malade est calme, il repose. Les affaires
sont calmes, il se fait peu d'affaires de bourse, de
commerce.
— HIST. xv" s. Et dist Solin que ceste mer qui
est entre les dictes deux isles de Bretaigne et Hi-
bernie n'est point paisible ne carme, mais pleine
de vagues, Perceforesï, t. i, f° 2, dans LACURNE
(carme pour calme est fréquent dans Perceforest).
[| xvi' s. Et c'est sans compter cette bonté et féli-
cité de nature, si bien attrempée et assaisonnée,
qui nous rend calmes, sereins, exempts et nets de
passions fortes et mouvements violens, CHARRON,
Sagesse, il, 4.
— ÉTYM. Voy. CALME, S. m.
2. CALME (kal-m'), s. m. || 1" Cessation complète
du vent. Le plus grand calme règne dans les airs.
Calme plat, calme absolu qui laisse la mer plate,
unie. Elle mande qu'elle vous a mise dans votre bateau
par un temps et par un calme admirable, SËV. 2).
Dans l'Aulide arrêté par un calme soudain, RAC.
Iph. ï, 3. Tu reverras le calme après ce faible orage,
CORN. Cid, n, 3. || 2° Tranquillité, absence d'agita-
tion et de bruit. Le calme des nuits. En cette circons-
tance ayez du calme..... Et rendre un heureux.calnie
à nos divisions, CORN. Sertor. m, 4. Il rendra quel-
que calme à son coeur magnanime, ID. Nicom. iv, 2.
Nulle paix pour l'impie; il la cherche, elle fuit; Et
le calme en son coeur ne trouve point de place, RAC.
Esth. il, 9. Mais en vain par ce calme il croit nous
éblouir, ID. Baj. 1,-1. Par moi Jérusalem goûte un
calme profond, ID. Ath. n, 5. Le roi, vous le voyez,
flotte encore interdit; Je sais par quels ressorts on le
pousse, onl'arrête, Et fais, comme il me plaît, le calme
et la tempête, ID. Esth. m, 5. En ce calme trom-
peur j'arrivai dans la Grèce, ID. Andr. ï, 4. Il a re-
mis le calme dans l'hôtel de Grammont, SËV. 304.
Rendez le calme, Europe, à votre âme étonnée, J.
B. ROUSS. Jup. et Europ. Mais ce calme si doux que
le ciel vous renvoie N'est point le calme oisif d'une
indolente joie,ID. Odes, ni,4. Aces mots elle demeura
dans un calme et dans une joie qu'elle ne pouvait
exprimer, BOSS. Anne de Gong. || Le calme d'un
malade, la tranquillité qu'il éprouve après quelque
crise. -
—HIST. xvi" s. Advenant qu'il feust calme en mer,
RAB. tant, iv, 28. Un calme lui ostant tout moien
de retraitte, il se trouva engagé au combat, D'AUB.
Sist: il, 86.
— ÉTYM. Espagn. portug. et ital. calma; holl.
kàlm; angl. calm. Origine inconnue.- Diez se de-
mande si on peut le tirer : 4° de calare, se relâcher;à
quoi il oppose que ma n'est pas un suffixe roman;
2° du bas-latin cauma, chaleur (calma en espagnol
et en portugais signifiant aussi le chaud du jour),
le chaud du jour étant le moment le plus calme du
jour. Bien que au se change rarement en al, cette
dernière opinion n'est pas sans vraisemblance. On
croit que calm en hollandais et en anglais est em-
prunté. Le mot français est pris aux langues du
midi.
CALMÉ, ÉE (kal-mé, mée), part, passé. Rendu
à la tranquillité. Les flots calmés. La douleur cal-
mée par l'opium. Quand les haines furent calmées.
Calmés de ces agitations qui viennent de faire sur
notre âme des impressions si violentes, MASS. Ca-
rême, 4" serm. Prière.
CALMER (kal-mé), v. a. \\ 1° Rendre calme, faire
cesser l'agitation, au physique et au moral. Calmer
les flots. Calmer les esprits. Il calma l'émotion po-
pulaire. Le temps l'avait calmé. Il faut tâcher de cal-
mer et de posséder un peu son âme, SÉV. 492. Et du
haut d'un balcon, pour calmer la tempête, Sur ses
nouveaux sujets faisons voler sa tête, CORN.Nicom.
v, 5. Semblables à ces voeux dans l'orage formés
Qu'efface un prompt oubli quand les flots sont cal-
més, ID. Roi. n, 4. Elles calment un peu l'ennui qui
me dévore, BAC. Nithr. iv, l. Ira-t-ilvoirRoxane et
calmer ses soupçons? ID. Baj. iv, 4 Son trépas
n'a pas calmé la reine, ID. Phèd. v, 5. J'ai cru que
des présents calmeraient son courroux, ID. Ath. n,
5. Calmez, reine, calmez la frayeur qui vous presse,
ID. Esth. n, 7. Il ne faut pas que les désirs d'un
état devenu impossible vous calment sur les dan-
gers de votre état présent, MASS. Orais. fxin. <"serm.
Prof.rel. Pour éclairer ses yeux, pour calmer son
esprit, Il ne faudra qu'un mot.... VOLT. Tancr.v, 3.
Reviens de ta patrie en proie a la tristesse Cal-
mer les déplaisirs, J. B. ROUSS. Odes, iv, 5. || Abso-,
lument. Cela n'est pas propre à calmer. || 2" Adou-
cir, rendre moins violent, faire cesser. Calmer la
fièvre. Calmer les douleurs physiques. Tes remords
te suivront comme autant de furies; Tu croiras les
calmer par d'autres barbaries, RAC. Brit. v, 6.
|| 3" Se calmer, v. réfl. Devenir calme. La tempête,
la sédition, la douleur s'est calmée. Vous calmez-
vous, pendant la vie, sur vos désordres? MASS. Cor.
Impén. Salomon n'adora les dieux des femmes étran-
gères que pour se calmer sur ses dissolutions, MASS.
Car. Vérité de la religion. || Se calmer, reprendre du
sang-froid. Calmez-vous, mon ami. || 4° V.n. Terme
de marine. Lèvent, la mer calme, commence à cal-
mer, a beaucoup calmé. N'espérons plus, mon âme,
aux promesses du monde ; Sa lumière est un verre et
sa faveur une onde Que toujours quelque vent em-
pêche de calmer, MALH. I, 3.
— HIST. xvi* s. Tristes, voyant celui qui calma
la tourmente De l'orage civil, s'éloigner de nos yeux,
AM. JAMYN, livre ï, Entrée du roi de Pologne.
— ÉTYM. Calme ; espagn. calmar; ital. calmare.
f CALMIR (kal-mir), u. n. Terme de marine. De-
venir calme, en parlant de la mer et des vents.
— ÉTYM. Autre forme de calmer.
t CALOBRE (ka-lo-br'), s. m." Un sarrau. Vieux
mot usité encore dans quelques provinces.
— HIST. xvc s. On homme vestu d'une calobe de
toile, DUCANGE, colobium.
— ÉTYM. Colobium, tunique sans manches.
t CALOCÉPHALB ( ka-lo-sé-fa-1'), adj. Terme
d'hisloire naturelle. Qui a une belle tête.
— ÉTYM. Ka).èç, beau, et XE
t CALOMEL (ka-lo-mèl) et CALOMÉLAS (ka-lo-
mé-las'), s. m. Terme de chimie. Ancien nom du
protochlorure de mercure.
— ÉTYM. KaAo;, beau, et uiXoe;, noir : ainsi
nommé, dit-on, parce que le chimiste qui le décou-
vrit, vit, dans la préparation, se changer une belle
poudre noire en une poudre blanche.
CALOMNIATEUR, TR1CE (ka-lo-mni-a-teur, tri-s'),
s. m. etf.\\ i° Celui, celle qui calomnie. On le traita de
lâche calomniateur. C'est une calomniatrice. Nous ne
sommes qu'un sang, et ce sang dans mon coeur A
peine à le passer pour calomniateur, CORN. Nicom.
m, 8.Meurtrier d'un vieillard et calomniateur, VOLT.
Cal. iv, 4. || 2" Adjectivement. Vous faites autant
d'honneur aux belles-lettres que tous ces écrivains
mercenaires et calomniateurs y jettent de honte et
d'opprobre, VOLT. Lctt.Laus de Boissi, 6 avril 4 773.
— HIST. xme s. Et Dieux humiliera lé chalongeor,
Psautier, f" 84. || xvr s. Car mesme la nation des
sycophantes, c'est à dire des calomniateurs, est de
la confrairie des curieux, toutefois encore ces ca-
lomniateurs là recherchent s'il y a aucun qui ait
commis ou voulu commettre quelque maléfice....
AMYOT, de la Curiosité, 28. Si par ces termes enten-
dez les calumniateurs de mes escripts, RABEL. Pant.
Ancien •prologue du iv° livre.
— ÉTYM. Calumniator, de calumnia, calomnie.
Dans l'ancien français, chalengere au nominatif, de
calumniator; chalengeor au régime, de calumnia-
tôrem. Chalengere, chalengeor avaient plus particu-
lièrement le sens de celui qui appelle en justice,
qui provoque au combat.
t CALOMNIATION (ka-lo-mni-a-sion), s.f. Action
de calomnier. Mot qui, exprimant l'acte de calom-
nier, pourrait être repris de nos anciens.
— HIST. xiv* s. Pluseurs calumpnacions et mau-
vais mouvemens en pourraient venir, ORESME , Thèse
de MEUNIER.
— ÉTYM. Calomnier.
CALOMNIE (ka-lo-mnie)., s.f.\\ 1° Imputation que
l'on sait fausse, et qui blesse la réputation et l'hon-
neur. C'est une noire calomnie. Repousser une ca-
lomnie. Les calomnies qu'on imposait aux chrétiens,
BOSS. Hist.i, 4 0. Pour vous voir vous laver de cette
calomnie, MOL. Mis. v, *. || 2° Absolument, les ca-
lomniateurs. Être en butte à la calomnie. J'inventai
des ressorts, j'armai la calomnie, RAC. Esth. n, 4.
Rois, chassez la calomnie, iD.ib.m, 3. Pourfaireune
oeuvre grande Qui de la calomnie et du temps se
défende, RÉGNIER, Sat. rx. Il n'est pas mal de cou-
per une tête de l'hydre de la calomnie dès qu'on en
trouve une qui remue, VOLT. Lett. Damilaville,
8 nov. 4 762. La calomnie! Monsieur, vous ne savez
guère ce que vous dédaignez; j'ai vu les plus hon-
nêtes gens près d'en être accablés ; croyez qu'il n'y
a pas de plate méchanceté, pas d'horreurs, pas de
conte absurde qu'on ne fasse adopter aux oisifs
d'une grande ville, en s'y prenant bien.... D'abord
un bruit léger, rasant le sol comme une hirondelle
avant l'orage.... telle bouche le recueille, et, piano,
piano, vous le glisse en l'oreille adroitement; le mal
est fait : il germe, il rampe, il chemine, et, rin-
forzando, de bouche en bouche, il va le diable;
puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez la
calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue
d'oeil; elle s'élance, étend son vol, tourbillonne',
enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et
devient un cri général, un crescendo public, un
chorus universel de.haine et de proscription, BEAU-
MARCHAIS, Barbier de Sév. n, 8.
— HIST. xiB s. Jetez moi [sauvez-moi] hui de mort
e' de calunge, Ch. de "Roi. CCLXVI. ||XV* S. Sans au-
cune fraude ou calomnie de vérités, J. LE FEVRE DE
ST-REMY, Hist. de Charles VI, p. 39, dans LACURNE.
Liqueur, chère amie, Pour la calomnie, Ne crains
point qu'aucunement X jamais; je t'oublie, BASSE-
LIN, x. || xvie s. Tant qu'il fust présent, il vint tou-
jours au dessus de ses calumniateurs autant qu'il
voulut, et n'eurent leurs calumnies aucun effet en-
contre luy, sinon.pendant qu'il fut absent, AMYOT,
Aie. et Cor. comp. 6. Lorsque le juge aura soupçon
que le procureur use de cavillation, il pourra d'of-
fice, en quelque estât que la cause soit, exiger de lui
le serment de calomnie, de sorte que, si après le
dit serment le procureur estoit trouvé calomniateur,
il serait puni comme parjure, Nouveau coustumier
général, 1.1, p. 724. ■■■■■.
— ÉTYM. Provenç. calonja, calumpnia; espagn.
calumnia ; ital. calonnia; de calumnia. Calomnie
est un mot refait sur le latin; l'ancienne forme est
calenge, chalenge, reproche, défi (d'où l'anglais
challenge, défi, provocation), avec l'accent tonique
sur la même syllabe qu'en latin (calumnia).
CALOMNIE, ÉE (ka-lo-mni-é, ée), part, passé.
Calomnié par ses ennemis.'Disciple jeune encor de
ces maîtres fameux, Sans gloire et cependant ca-
lomnié comme eux, GILBERT, Mon apol. || Substan-
tivement. 11 faut être aussi humble que ces hum-
bles calomniées pour le souffrir [un mensonge
calomnieux], PASC. Prov. 16.
CALOMNIER (ka-lo-mni-é),v. a. \\ 1° Employer la
calomnie. On l'a indignement calomnié. On calom-
niera vos intentions Justifiez-vous sans le calom-
nier, CORN. Mort de P. in, 2. Si l'on calomniait sa
mémoire innocente, Que feriez-vous?BRiFFAULT,A"i-
nusll, ï, ï. La reine de Suède disait que la gloire
d'un souverain consiste à être • calomnié pour avoir
fait du bien, VOLT. Leur. Rochefort, décembre 4 774.
|| Absolument. Il ne parle que pour calomnier. || Fa-
milièrement. Calomnier à dire d'experts, calomnier
sans retenue. || 2° Se calomnier, v. réfl. Dire du
mal de soi, se faire plus mauvais qu'on n'est._
— REM. Corneille a dit calomnier de : Et Sévère
aussitôt courant à la vengeance M'irait calomnier
de quelque intelligence.... Poly. v, 4 ; Et Molière,
calomnier à : Vous osez sur Célie attacher vos mor-
sures Et lui calomnier la plus rare vertu Qui....
l'Élour. ni, 4.'
— HIST. xv" s. Or sçavoit il leur capsieuseté estre
telle qu'ils calompnisoient ses dits, Histoire de la
toison d'or, t. n, f° 4 29,dans LACURNE. || xvie s. Ser-
vet nous calomnie que nous faisons deux fils de
Dieu, en disant que.... CALVIN. Inst. 372. U alloit
mesdisant d'eux, et calumniant tout ce qu'ilz fai-
soient, envers. Tissaphernes, AMYOT, Aie. 48. Ceux
que l'on s'efforce de calonnier, CONDÉ, Mémoires
p. 640.
— ÉTYM. Calumniari, de calumnia (voy. CALOM-
NIE); bourguig. calainge, cailinge, réprimande;
wallon, calengî, adresser un défi; rouchi, calen-
ger; provenç. calonjar, disputer, calumpniar, ré-
clamer, accuser ; anc. cataf. calognar; anc. espagn.
calonjar ; espagn. mod. calumniar ; ital. calognare,
calonniare. Calomnier a été refait sur le latin ^'an-
cienne forme était chalenger, calenger, accuser,
provoquer, défier.
CALOMNIEUSEMENT (ka-lo-mni-eû-ze-man),
adv. Avec calomnie. Il fut accusé calomnieusement
— HIST. xvie s. Ils vendoient à l'encan les biens
de ceulx qu'ilz avoient proscripts en defraudant ca-
lumnieusement les pauvres veufves et leurs pauvres
enfans orphelins, AMYOT. Ant 24.
— ÉTYM. Calomnieuse, et le suffixe ment.
CAL
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écrire. Il est -vieux dans ce sens. || 2° Terme d'his-
toire naturelle. Genre particulier de mollusques cé-
phalopodes, ayant pour type le calmar vulgaire, dit
aussi grand calmar.
— HIST. xvr s. Le clerc, ouvrant son escritoire
pour signer, laissa tomber deux dés sur la table,
qui estaient, dans le calemard, DESPEE. Contes, LUI.
Escritoire duquel le ' galemard estoit aussi gros et
grand que le gros pilier d'Enay, RAB. Garg. i, -14.
— ÉTYM. Calamarium, étui où l'on mettait les
calâmes au roseaux qui servaient à écrire (voy. CA-
LAME). Le mollusque a été appelé ainsi à cause de
sa forme. _
•l. CALME (kal-m'), adj. Qui est sans agitation.
Une mer calme. Un homme calme. Une humeur
calme. La sédition a cessé, la ville est redevenue
calme. Le malade est calme, il repose. Les affaires
sont calmes, il se fait peu d'affaires de bourse, de
commerce.
— HIST. xv" s. Et dist Solin que ceste mer qui
est entre les dictes deux isles de Bretaigne et Hi-
bernie n'est point paisible ne carme, mais pleine
de vagues, Perceforesï, t. i, f° 2, dans LACURNE
(carme pour calme est fréquent dans Perceforest).
[| xvi' s. Et c'est sans compter cette bonté et féli-
cité de nature, si bien attrempée et assaisonnée,
qui nous rend calmes, sereins, exempts et nets de
passions fortes et mouvements violens, CHARRON,
Sagesse, il, 4.
— ÉTYM. Voy. CALME, S. m.
2. CALME (kal-m'), s. m. || 1" Cessation complète
du vent. Le plus grand calme règne dans les airs.
Calme plat, calme absolu qui laisse la mer plate,
unie. Elle mande qu'elle vous a mise dans votre bateau
par un temps et par un calme admirable, SËV. 2).
Dans l'Aulide arrêté par un calme soudain, RAC.
Iph. ï, 3. Tu reverras le calme après ce faible orage,
CORN. Cid, n, 3. || 2° Tranquillité, absence d'agita-
tion et de bruit. Le calme des nuits. En cette circons-
tance ayez du calme..... Et rendre un heureux.calnie
à nos divisions, CORN. Sertor. m, 4. Il rendra quel-
que calme à son coeur magnanime, ID. Nicom. iv, 2.
Nulle paix pour l'impie; il la cherche, elle fuit; Et
le calme en son coeur ne trouve point de place, RAC.
Esth. il, 9. Mais en vain par ce calme il croit nous
éblouir, ID. Baj. 1,-1. Par moi Jérusalem goûte un
calme profond, ID. Ath. n, 5. Le roi, vous le voyez,
flotte encore interdit; Je sais par quels ressorts on le
pousse, onl'arrête, Et fais, comme il me plaît, le calme
et la tempête, ID. Esth. m, 5. En ce calme trom-
peur j'arrivai dans la Grèce, ID. Andr. ï, 4. Il a re-
mis le calme dans l'hôtel de Grammont, SËV. 304.
Rendez le calme, Europe, à votre âme étonnée, J.
B. ROUSS. Jup. et Europ. Mais ce calme si doux que
le ciel vous renvoie N'est point le calme oisif d'une
indolente joie,ID. Odes, ni,4. Aces mots elle demeura
dans un calme et dans une joie qu'elle ne pouvait
exprimer, BOSS. Anne de Gong. || Le calme d'un
malade, la tranquillité qu'il éprouve après quelque
crise. -
—HIST. xvi" s. Advenant qu'il feust calme en mer,
RAB. tant, iv, 28. Un calme lui ostant tout moien
de retraitte, il se trouva engagé au combat, D'AUB.
Sist: il, 86.
— ÉTYM. Espagn. portug. et ital. calma; holl.
kàlm; angl. calm. Origine inconnue.- Diez se de-
mande si on peut le tirer : 4° de calare, se relâcher;à
quoi il oppose que ma n'est pas un suffixe roman;
2° du bas-latin cauma, chaleur (calma en espagnol
et en portugais signifiant aussi le chaud du jour),
le chaud du jour étant le moment le plus calme du
jour. Bien que au se change rarement en al, cette
dernière opinion n'est pas sans vraisemblance. On
croit que calm en hollandais et en anglais est em-
prunté. Le mot français est pris aux langues du
midi.
CALMÉ, ÉE (kal-mé, mée), part, passé. Rendu
à la tranquillité. Les flots calmés. La douleur cal-
mée par l'opium. Quand les haines furent calmées.
Calmés de ces agitations qui viennent de faire sur
notre âme des impressions si violentes, MASS. Ca-
rême, 4" serm. Prière.
CALMER (kal-mé), v. a. \\ 1° Rendre calme, faire
cesser l'agitation, au physique et au moral. Calmer
les flots. Calmer les esprits. Il calma l'émotion po-
pulaire. Le temps l'avait calmé. Il faut tâcher de cal-
mer et de posséder un peu son âme, SÉV. 492. Et du
haut d'un balcon, pour calmer la tempête, Sur ses
nouveaux sujets faisons voler sa tête, CORN.Nicom.
v, 5. Semblables à ces voeux dans l'orage formés
Qu'efface un prompt oubli quand les flots sont cal-
més, ID. Roi. n, 4. Elles calment un peu l'ennui qui
me dévore, BAC. Nithr. iv, l. Ira-t-ilvoirRoxane et
calmer ses soupçons? ID. Baj. iv, 4 Son trépas
n'a pas calmé la reine, ID. Phèd. v, 5. J'ai cru que
des présents calmeraient son courroux, ID. Ath. n,
5. Calmez, reine, calmez la frayeur qui vous presse,
ID. Esth. n, 7. Il ne faut pas que les désirs d'un
état devenu impossible vous calment sur les dan-
gers de votre état présent, MASS. Orais. fxin. <"serm.
Prof.rel. Pour éclairer ses yeux, pour calmer son
esprit, Il ne faudra qu'un mot.... VOLT. Tancr.v, 3.
Reviens de ta patrie en proie a la tristesse Cal-
mer les déplaisirs, J. B. ROUSS. Odes, iv, 5. || Abso-,
lument. Cela n'est pas propre à calmer. || 2" Adou-
cir, rendre moins violent, faire cesser. Calmer la
fièvre. Calmer les douleurs physiques. Tes remords
te suivront comme autant de furies; Tu croiras les
calmer par d'autres barbaries, RAC. Brit. v, 6.
|| 3" Se calmer, v. réfl. Devenir calme. La tempête,
la sédition, la douleur s'est calmée. Vous calmez-
vous, pendant la vie, sur vos désordres? MASS. Cor.
Impén. Salomon n'adora les dieux des femmes étran-
gères que pour se calmer sur ses dissolutions, MASS.
Car. Vérité de la religion. || Se calmer, reprendre du
sang-froid. Calmez-vous, mon ami. || 4° V.n. Terme
de marine. Lèvent, la mer calme, commence à cal-
mer, a beaucoup calmé. N'espérons plus, mon âme,
aux promesses du monde ; Sa lumière est un verre et
sa faveur une onde Que toujours quelque vent em-
pêche de calmer, MALH. I, 3.
— HIST. xvi* s. Tristes, voyant celui qui calma
la tourmente De l'orage civil, s'éloigner de nos yeux,
AM. JAMYN, livre ï, Entrée du roi de Pologne.
— ÉTYM. Calme ; espagn. calmar; ital. calmare.
f CALMIR (kal-mir), u. n. Terme de marine. De-
venir calme, en parlant de la mer et des vents.
— ÉTYM. Autre forme de calmer.
t CALOBRE (ka-lo-br'), s. m." Un sarrau. Vieux
mot usité encore dans quelques provinces.
— HIST. xvc s. On homme vestu d'une calobe de
toile, DUCANGE, colobium.
— ÉTYM. Colobium, tunique sans manches.
t CALOCÉPHALB ( ka-lo-sé-fa-1'), adj. Terme
d'hisloire naturelle. Qui a une belle tête.
— ÉTYM. Ka).èç, beau, et XE
t CALOMEL (ka-lo-mèl) et CALOMÉLAS (ka-lo-
mé-las'), s. m. Terme de chimie. Ancien nom du
protochlorure de mercure.
— ÉTYM. KaAo;, beau, et uiXoe;, noir : ainsi
nommé, dit-on, parce que le chimiste qui le décou-
vrit, vit, dans la préparation, se changer une belle
poudre noire en une poudre blanche.
CALOMNIATEUR, TR1CE (ka-lo-mni-a-teur, tri-s'),
s. m. etf.\\ i° Celui, celle qui calomnie. On le traita de
lâche calomniateur. C'est une calomniatrice. Nous ne
sommes qu'un sang, et ce sang dans mon coeur A
peine à le passer pour calomniateur, CORN. Nicom.
m, 8.Meurtrier d'un vieillard et calomniateur, VOLT.
Cal. iv, 4. || 2" Adjectivement. Vous faites autant
d'honneur aux belles-lettres que tous ces écrivains
mercenaires et calomniateurs y jettent de honte et
d'opprobre, VOLT. Lctt.Laus de Boissi, 6 avril 4 773.
— HIST. xme s. Et Dieux humiliera lé chalongeor,
Psautier, f" 84. || xvr s. Car mesme la nation des
sycophantes, c'est à dire des calomniateurs, est de
la confrairie des curieux, toutefois encore ces ca-
lomniateurs là recherchent s'il y a aucun qui ait
commis ou voulu commettre quelque maléfice....
AMYOT, de la Curiosité, 28. Si par ces termes enten-
dez les calumniateurs de mes escripts, RABEL. Pant.
Ancien •prologue du iv° livre.
— ÉTYM. Calumniator, de calumnia, calomnie.
Dans l'ancien français, chalengere au nominatif, de
calumniator; chalengeor au régime, de calumnia-
tôrem. Chalengere, chalengeor avaient plus particu-
lièrement le sens de celui qui appelle en justice,
qui provoque au combat.
t CALOMNIATION (ka-lo-mni-a-sion), s.f. Action
de calomnier. Mot qui, exprimant l'acte de calom-
nier, pourrait être repris de nos anciens.
— HIST. xiv* s. Pluseurs calumpnacions et mau-
vais mouvemens en pourraient venir, ORESME , Thèse
de MEUNIER.
— ÉTYM. Calomnier.
CALOMNIE (ka-lo-mnie)., s.f.\\ 1° Imputation que
l'on sait fausse, et qui blesse la réputation et l'hon-
neur. C'est une noire calomnie. Repousser une ca-
lomnie. Les calomnies qu'on imposait aux chrétiens,
BOSS. Hist.i, 4 0. Pour vous voir vous laver de cette
calomnie, MOL. Mis. v, *. || 2° Absolument, les ca-
lomniateurs. Être en butte à la calomnie. J'inventai
des ressorts, j'armai la calomnie, RAC. Esth. n, 4.
Rois, chassez la calomnie, iD.ib.m, 3. Pourfaireune
oeuvre grande Qui de la calomnie et du temps se
défende, RÉGNIER, Sat. rx. Il n'est pas mal de cou-
per une tête de l'hydre de la calomnie dès qu'on en
trouve une qui remue, VOLT. Lett. Damilaville,
8 nov. 4 762. La calomnie! Monsieur, vous ne savez
guère ce que vous dédaignez; j'ai vu les plus hon-
nêtes gens près d'en être accablés ; croyez qu'il n'y
a pas de plate méchanceté, pas d'horreurs, pas de
conte absurde qu'on ne fasse adopter aux oisifs
d'une grande ville, en s'y prenant bien.... D'abord
un bruit léger, rasant le sol comme une hirondelle
avant l'orage.... telle bouche le recueille, et, piano,
piano, vous le glisse en l'oreille adroitement; le mal
est fait : il germe, il rampe, il chemine, et, rin-
forzando, de bouche en bouche, il va le diable;
puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez la
calomnie se dresser, siffler, s'enfler, grandir à vue
d'oeil; elle s'élance, étend son vol, tourbillonne',
enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et
devient un cri général, un crescendo public, un
chorus universel de.haine et de proscription, BEAU-
MARCHAIS, Barbier de Sév. n, 8.
— HIST. xiB s. Jetez moi [sauvez-moi] hui de mort
e' de calunge, Ch. de "Roi. CCLXVI. ||XV* S. Sans au-
cune fraude ou calomnie de vérités, J. LE FEVRE DE
ST-REMY, Hist. de Charles VI, p. 39, dans LACURNE.
Liqueur, chère amie, Pour la calomnie, Ne crains
point qu'aucunement X jamais; je t'oublie, BASSE-
LIN, x. || xvie s. Tant qu'il fust présent, il vint tou-
jours au dessus de ses calumniateurs autant qu'il
voulut, et n'eurent leurs calumnies aucun effet en-
contre luy, sinon.pendant qu'il fut absent, AMYOT,
Aie. et Cor. comp. 6. Lorsque le juge aura soupçon
que le procureur use de cavillation, il pourra d'of-
fice, en quelque estât que la cause soit, exiger de lui
le serment de calomnie, de sorte que, si après le
dit serment le procureur estoit trouvé calomniateur,
il serait puni comme parjure, Nouveau coustumier
général, 1.1, p. 724. ■■■■■.
— ÉTYM. Provenç. calonja, calumpnia; espagn.
calumnia ; ital. calonnia; de calumnia. Calomnie
est un mot refait sur le latin; l'ancienne forme est
calenge, chalenge, reproche, défi (d'où l'anglais
challenge, défi, provocation), avec l'accent tonique
sur la même syllabe qu'en latin (calumnia).
CALOMNIE, ÉE (ka-lo-mni-é, ée), part, passé.
Calomnié par ses ennemis.'Disciple jeune encor de
ces maîtres fameux, Sans gloire et cependant ca-
lomnié comme eux, GILBERT, Mon apol. || Substan-
tivement. 11 faut être aussi humble que ces hum-
bles calomniées pour le souffrir [un mensonge
calomnieux], PASC. Prov. 16.
CALOMNIER (ka-lo-mni-é),v. a. \\ 1° Employer la
calomnie. On l'a indignement calomnié. On calom-
niera vos intentions Justifiez-vous sans le calom-
nier, CORN. Mort de P. in, 2. Si l'on calomniait sa
mémoire innocente, Que feriez-vous?BRiFFAULT,A"i-
nusll, ï, ï. La reine de Suède disait que la gloire
d'un souverain consiste à être • calomnié pour avoir
fait du bien, VOLT. Leur. Rochefort, décembre 4 774.
|| Absolument. Il ne parle que pour calomnier. || Fa-
milièrement. Calomnier à dire d'experts, calomnier
sans retenue. || 2° Se calomnier, v. réfl. Dire du
mal de soi, se faire plus mauvais qu'on n'est._
— REM. Corneille a dit calomnier de : Et Sévère
aussitôt courant à la vengeance M'irait calomnier
de quelque intelligence.... Poly. v, 4 ; Et Molière,
calomnier à : Vous osez sur Célie attacher vos mor-
sures Et lui calomnier la plus rare vertu Qui....
l'Élour. ni, 4.'
— HIST. xv" s. Or sçavoit il leur capsieuseté estre
telle qu'ils calompnisoient ses dits, Histoire de la
toison d'or, t. n, f° 4 29,dans LACURNE. || xvie s. Ser-
vet nous calomnie que nous faisons deux fils de
Dieu, en disant que.... CALVIN. Inst. 372. U alloit
mesdisant d'eux, et calumniant tout ce qu'ilz fai-
soient, envers. Tissaphernes, AMYOT, Aie. 48. Ceux
que l'on s'efforce de calonnier, CONDÉ, Mémoires
p. 640.
— ÉTYM. Calumniari, de calumnia (voy. CALOM-
NIE); bourguig. calainge, cailinge, réprimande;
wallon, calengî, adresser un défi; rouchi, calen-
ger; provenç. calonjar, disputer, calumpniar, ré-
clamer, accuser ; anc. cataf. calognar; anc. espagn.
calonjar ; espagn. mod. calumniar ; ital. calognare,
calonniare. Calomnier a été refait sur le latin ^'an-
cienne forme était chalenger, calenger, accuser,
provoquer, défier.
CALOMNIEUSEMENT (ka-lo-mni-eû-ze-man),
adv. Avec calomnie. Il fut accusé calomnieusement
— HIST. xvie s. Ils vendoient à l'encan les biens
de ceulx qu'ilz avoient proscripts en defraudant ca-
lumnieusement les pauvres veufves et leurs pauvres
enfans orphelins, AMYOT. Ant 24.
— ÉTYM. Calomnieuse, et le suffixe ment.
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