452
CAF
feuille caduque. || Terme d'anatomie. La membrane
caduque, ou, substantivement, la caduque, nom de
la membrane muqueuse de l'utérus, hypertrophiée
normalement lors de la fécondation et devenue ca-
ri uque par suite des modifications qu'eile subit à
mesure du développement de l'oeuf humain.
— HIST. xv' s. Ne je ne puis estudier En mon
code n'en ma digeste ; Caduque sont; je doi de reste
De ma prevosté dix escus, Et ne treuve homme qui
me preste, E. DESCHAMPS, Poésies mss. f° 434, dans
LACURNE. Quelque grande vieille Sebille [Sibylle],
Caduque, menassant ruine.... COQUILLART, Droits
nouveaux. Les couleurs de son escu estoient cadu-
ques [effacées],■ Perce forest, t. v, f°2l.||xvie s. Et
d'une voix toute caduque et rance, RONS. 601. Voylà
une preudhommie caduque, occasionnée, acciden-
tale et certes bien chetive, CHARRON, Sagesse,n,S.
Les gresles, tonnerres et tempestes, et tout le bruit
qui se faict en l'air rie trouble ni ne touche les corps
supérieurs et célestes, mais seulement les inférieurs
et caduques, ID. ib. i, 30.
— ÉTYM. Provenç. caduc ; espagn. et ital, caduco;
du latin caducus, de cadere, tomber (voy. CHOIR).
CADDCÉE (ka-du-sée), s. m. Verge entrelacée de
deux serpents, qui est l'attribut de Mercure. Le ca-
ducée est un des symboles de la paix. L'éloquence
est ce caducée de Mercure qui conduit les âmes, p.
L. COUR. Lett. n, 342. L'envie porte le serpent dans
son sein, et l'éloquence a son caducée, CHATEADBR.
Génie, i, m, 2. || Bâton couvert de velours et fleur-
delisé, porté par le roi d'armes et les hérauts d'ar-
mes dans les grandes cérémonies.
— HIST. xvie s. Me fut advis, que le grand dieu
Mercure, Tenant en main sa verge et caducée De
deux sterpens par ordre entrelassée.... MAROT,II,10.
Afin qu'on vist en main son caducée, Qui gens en-
dort, ID. IV, 94.
— ÉTYM. Caduceum, venant,par altération, de XÏ]-
pvxeiov, insigne du héraut, de y.vipuÇ, héraut.
CADUCITÉ (ka-du-si-té), s. f.\\ 1° État de ce qui
est prêt à tomber, de ce qui tombe. Caducité d'une
maison. Le vice le plus inséparable des choses hu-
maines, c'est leur propre caducité, Boss.Hist. m, 6.
|| 2° Période de la vie humaine qui s'étend de la
soixante-dixième à" la quatre-vingtième année, et
qui précède la décrépitude. Moi qui me figurais que
ma caducité Près de la beauté même était en sû-
reté, CORN. Pulchérie, n, l. Je consacre à mon
Dieu, négligé trop longtemps, De ma caducité les
restes languissants, VOLT. Al%. i, 1. Il ne nous res-
tait de toutes nos espérances que la caducité d'un
grand roi, MASS. Madame. La caducité commence
à l'âge de soixante et dix ans, BUFFON, De la vieil-
lesse et de la mort. La caducité suivra, qui nous fera
regretter l'âge viril où nous sommes encore et que
nous n'estimons pas assez, LA BRUY. 11. Le Français
n'apoiDt d'âge mûr, et passe de la jeunesse à la ca-
ducité, DDCLOS, Considér. sur les moeurs, v, ch. i.
|| 8* Terme de jurisprudence. Caducité d'un legs,
d'une donation, condition qui les rend non vala-
bles. || 4° Terme d'histoire naturelle. Défaut de per-
sistance d'une partie. La caducité des feuilles.
— HIST. xvie s. Sa caducité ne lui permettoit plus
de soutenir les fatigues de ce glorieux employ,
ilém. sur Duguescl. ch. 31. L'aage des beufs tombe
en caducité, passé le dix ou douziesme an, o. DE
SERRES, 295. Le président fit mettre ce bon vieil
advocat au siège de baillifs et dit que, pour sa ca-
ducité, la cour le dispensoit de plus plaider, DES
ACCORDS, Bigarr. des entends-trois.
— ÉTYM. Caduc.
f CSCAL, ALE (sê-kal, ka-P), adj. Terme d'a-
natomie. Qui appartient au caecum.
f C2ECUM (sé-kom'), s. m. Terme d'anatomie. Le
premier des gros intestins, c'est-à-dire celui qui fait
immédiatement suite à l'intestin grêle.
— HIST. xvi* s. Intestin nommé caecum, à cause
qu'estant ample et gros, il n'a qu'une voye, tant
pour recevoir que pour expeller, PARÉ, I, 15.
— ÉTYM. Csccus, aveugle (voy.CÉCITÉ), ainsi dit
par un motif qui est expliqué, à l'historique, dans
l'exemple de Paré.
t ÇiESIUM (sé-zi-om'), s. m. Métal donnant dans
le spectre deux raies bleues (ceesius, bleu). '
CAFAUD, CAFARDE (ka-far, ka-far-d'; le d ne
se lie pas : un ka-far adroit; au pluriel l's ne se lie
pas : des ka-far adroits; d'autres lient cette s, di-
sant : des ka-far-z adroits), s. m. et f. || 1° Celui,
ceile qui, n'ayant pas la dévotion, en affecte l'appa-
rence, ou qui, l'ayant, affecta les airs de la bigo-
terie. C'était un cafard qui en bannit la science et y
mit tout en misérables minuties, ET-SIM. 60, 91. À
table hier, par un triste hasard, J'étais assis près
CAF
d'un maître cafard, VOLT. Apol. du luxe. Peut-être
un cafard qui sait peindre Jusqu'au charme de la
vertu, BÉRANG. Portrait. Au demeurant, il faisait le
cafard, LA FONT. Herm. || 2° Adj. Avoir l'air cafard,
la mine cafarde. || Damas cafard, damas mêlé de
soie et de fleuret. [| 3" Nom, dans quelques provin-
ces, de la blatte, insecte qui recherche les endroits
chauds, dite aussi bête noire (blalta orientalis).
— SYN. CAFARD, BIGOT. Le bigot est livré à des
pratiques minutieuses de dévotion, il ne les affecte
pas; il les suit par inclination ou par éducation. Le
cafard, en tant qu'il n'est pas hypocrite, est le bi-
got faisant montre et parade de sa dévotion, et l'af-
fectant dans son maintien, dans l'expression de ses
traits, dans son langage.
— HIST. xvi' s. Lui aiant jusqùes ici plustost
senti l'atheiste que le caphard, D'AUB. Hist. m, 490.
Ce mot de caphard très odieux a esté mis en usage
par les huguenots pour dénigrer l'honneur de la
prestrise, GARASSE, Recherche des recherches, p. 71 8,
dans LACURNE. C'est, à parlersainement,toujours pris
en mauvaise part pour un religieux qui a fait banque-
route à sa sainte profession, et jeté le froc aux or-
ties, LÉON TRIPAULT, Cellhellenisme, dans LACURNE.
— ÉTYM. Ménage y rapporte le catalan cafre, in-
fidèle; espagn. et portug. cafre, dur, cruel; de l'a-
rabe kâfir, infidèle, mécréant. Au contraire Du
Cange le tire de caphardum ou chabbardum, sorte
de vêtement qui est mentionné, au xiv siècle,
dans des statuts d'université. Le fait est que d'Aubigné
écrit caphard, et qu'on ne voit pas comment le mot
arabe kifir, avec son dérivé roman cafre, aurait
pris le suffixe ard. L'étymologie de Du Cange est la
plus vraisemblable; mais il ne nous apprend rien
sur l'origine de caphardum même.
CAFARDERD3 (ka-far-de-rie), s. f. Manières du
cafard.
— HIST. xvi* s. Le roy disoit à l'amiral, demi en
collere, demi riant : Ce vieux bigot avec ses cafar-
deries fait perdre un bon temps à ma grosse soeur
Margot, D'AUB. Hist. n, 4 2.
— ÉTYM. Cafard.
CAFARDISE (ka-far-di-z'), s. f. Acte de cafard.
— HIST. xvic s. Cafardise, COTGRAVE.
— ÉTYM. Cafard.
CAFÉ (ka-fé), 8. m. || Ie Graine du cafier. Café
Bourbon, café Moka, ou café de Bourbon, de Moka.
Café en coque ou en cerise. Café mondé. Café en
poudre. Marc de café. C'est toi, divin café, dont
l'aimable liqueur, Sans altérer la tête, épanouit le
coeur, DELILLE, Les trois règnes, vi. || Par abus,
l'arbre même qui le produit. Le café avait été
transporté, en 1726, dans nos îles de l'Amérique
par M. Desolieux, depuis chef d'escadre, à qui
M. Dufai en avait confié quelques pieds ; manquant
d'eau dans la traversée, il avait conservé ce dépôt
précieux aux dépens de son propre nécessaire, CON-
DORCET, Maurepas. || 2° Breuvage fait par infusion
d'eau bouillante, avec le café brûlé et moulu. L'u-
sage de l'infusion de café ne paraît pas remonter
au delà du xv° siècle; il fut introduit en Europe au
commencement du xvn*, à Marseille en 1664. J'a-
vais pris mon café, SËV. 169. Il prenait du café pour
s'empêcher de dormir et travailler davantage ; et
puis, pour rattraper le sommeil, il prenait de l'o-
pium , FONTEN. Boxirdélin. Aux dîners d'Agathe,
Au lieu de café, Vite une sonate, BÉRANG. Musique.
|| Tasse à café, une tasse pour prendre le café. Une
tasse de café, une tasse pleine de café. || L'heure
où l'on prend le café. Ne m'attendez pas pour dîner,
je viendrai seulement au café. || Café au lait,
café dans lequel on met une certaine quantité de
lait, et qu'on prend avec du pain. || Couleur de
café ou couleur café ; couleur de café au lait, ou
couleur café au lait, couleur qui est celle du café,
du café au lait. || 3° Abusivement, café de chi-
corée , poudre de racines de chicorées rôties.
|| 4° Lieu public où l'on prend du café ou d'autres
breuvages. Restaient [chez la veuve de Maisons] les
nouvelles, les petites intrigues, les cabales du par-
lement, un reste de tribunal en peinture qui ressem-
blait beaucoup à un café renforcé, qu'elle faisait va-
loir tout ce qu'elle pouvait, SAINT-SIMON, 401, 238.
Vous vous appelez Fabrice? — Oui, monsieur; en
quoi puis-je vous servir ? — Vous tenez un café et
des appartements?—Oui, VOLT. l'Écossaise, m, 4.
|| 5° Populairement. Voilà qui est fort de café, c'est
un procédé intolérable, une assertion étrange.
— ÉTYM. Arabe cahwa ou chawe; espagn. café;
ital. caffè; angl. coffee.
CAFÉIER (ca-fé-ié), s. m. || f Voy. CAFIER.
|| 2° Propriétaire d'une caféière.
— ÉTYM. Café.
CAG
CAFÉEÈRE (ca-fé-iê-r'), s. f. Plantation de cafiers.
— ÉTYM. Cafëier.
t CAFÉINE (ka-fé-i-n'), s. f. Terme de chimie.
Principe cristallisable découvert dans le café, dan§
le cacao et dans les feuilles du thé.
tCAFÉIQUE (ca-fé-i-k 1) ouCAFIQUE (ca-fi-k"),ad>
Terme de chimie. Acide caféique, acide trouvé dans
le café, qu'on avait cru être un acide particulier
et qui est de l'acide gallique.
CAFETAN (ka-fe-tan), s. m. Pelisse d'honneur
que les souverains de la Turquie ont coutume d'offrii
aux personnages de distinction et surtout aux am-
bassadeurs des puissances étrangères. || Par exten
sion et plaisanterie. Voilà ce que j'ai dit er voyan<
le cafetan dont V. M. m'a honoré, VOLT. Lett. à
Cath. 18.
— ÉTYM. Kaflân, mot turc.
t CAFËTERD2 (ka-fè-te-rie), s. f. Plantation de ca-
fiers.
— ÉTYM. Café.
CAFETIER (ca-fe-tié), s. m. Celui qui tient un café.
— ÉTYM. Café.
CAFETIÈRE (ka-fe-tiê-r*), s. f. Vase de poterie ou
de métal qui sert à faire ou à contenir le café.
— ÉTYM. Café.
CAFIER (ka-fié), s. m. Arbre originaire de l'Ara-
bie, transplanté en Amérique et aux Indes, dont le
fruit rouge et de la grosseur d'une cerise contient
des grains qui sont le café. || On dit aussi caféier.
— ÉTYM. Café.
CAFTAN (kaf-tan), s. m. Voy. CAFETAN.
CAGE (ka-j'), s. f. || Ie Petite loge portative où'
l'on a des oiseaux vivants. Oui, mais j'aperçois des ré-
seaux; En cage on mettra les oiseaux, BÉRANG. Enrh.
|| 2° Loge portative ou non, garnie de barreaux,
pour renfermer des animaux et même des hommes.
Don Quichotte fit ouvrir la cage des lions. Un renard
que Martin porte au Louvre en sa cage, RÉGNIER,
Sat. x. Louis XI fit enfermer le duc de Nemours
dans une cage de fer à la Bastille, VOLT. Moeurs,^i.
Ce n'est point dans une ménagerie où l'on tient en
cage les secrets de Dieu qu'on peut apprendre à con-
naître la sagesse divine, CHATEADBR. Génie, i,v, 4.
|| Familièrement. Mettre un homme en cage, le met-
tre en prison. Nos gens sortent de cage, LA FONT.
Rém. || 3° Terme d'architecture. La cage d'une mai-
son, les quatre gros murs. La cage d'un escalier,
l'espace qu'il occupe. La cage d'un clocher, d'un
moulin à vent, l'assemblage de charpente qui en forme
le corps. || 4° Loge de verre d'une pendule. || L'espace
compris entre les deux platines d'une montre. || En-
semble des pièces qui meuvent le métier à bas.
|| Treillis d'une boutique d'orfèvre. || Coffre à pois-
son. || Grillage de bois près de la bonde d'un étang.
|| 5° Terme de pêche. Sorte de nasse. || 6° Terme de
marine. Synonyme de hune et de baille. || Proverbes.
11 vaut mieux être oiseau de campagne qu'oiseau de
cage, c'est-à-dire rien ne vaut la liberté. || La belle
cage ne nourrit pas l'oiseau, c'est-à-dire on peut,
ayant du luxe, manquer du nécessaire.
— HIST. nu" s. Sa cage [le lion] a derompue et
toute depecie, Berte, u. Il est prendre le calife et le
fist mettre en une cage de fer, et le fist jeunner tant
comme l'on peust faire homme sanz mourir, JOIN-
VILLE, 278. || xiv* s et 1J aigles sera Mis en une pri-
son -et mis en une cage, Guesclin, 8974 Diex fu
engrans [courroucé] De penre [prendre] crueuse
vengeance, Si que tantost, sans plus attendre, Pour
justice et vengeance prendre, Fist la mort issir de
sa cage, Pleine de foursen et de raige, MACHAULT,
p. 73. L'en ne peut mie si legierement reprendre
sonoisel, quant il est eschappé de la cage, comme
de garder qu'il ne s'envole, Êénagier, i, 6. || xve s
Iceulx par plusieurs fois vers Chasteaumorant à con- '
seil se mirent, pour adviser qu'ils pourraient faire
pour estre tirés hors de celle caige, Boucic. n,
ch. 29. Certain engin, appelé caige, pour prendre
les sangliers, DU CANGE, cagia. Pescher à la main
et à la caige, ID. ib.
— ÉTYM.Bourguig. caige; wallon, c/iot'«e;namur.
chaife;provençal moderne, gavi, s. m.; espagn.et
port, gavia; ital. gabbia et gaggia; Venise et Sar-
daigne, cabbia; du latin cavea, de même radical
que cavus, creux (voy. CAVE).
f GAGÉE (ka-jée), s. f. Une pleine cage d'oiseaux.
— ÉTYM. Cage.
t CAGEROTTE (ka-je-ro-f), s. f. Forme d'osiet
pour faire égoutter les fromages.
— HIST. xvi* s. Terrines, couloires, faisselles,
esclissès, cagerotes, chazieres et-semblables servans
à ce mesnage [fabrication du fromage], o. DB
SERRES, 287.
— ÉTYM. Diminutif de cage.
CAF
feuille caduque. || Terme d'anatomie. La membrane
caduque, ou, substantivement, la caduque, nom de
la membrane muqueuse de l'utérus, hypertrophiée
normalement lors de la fécondation et devenue ca-
ri uque par suite des modifications qu'eile subit à
mesure du développement de l'oeuf humain.
— HIST. xv' s. Ne je ne puis estudier En mon
code n'en ma digeste ; Caduque sont; je doi de reste
De ma prevosté dix escus, Et ne treuve homme qui
me preste, E. DESCHAMPS, Poésies mss. f° 434, dans
LACURNE. Quelque grande vieille Sebille [Sibylle],
Caduque, menassant ruine.... COQUILLART, Droits
nouveaux. Les couleurs de son escu estoient cadu-
ques [effacées],■ Perce forest, t. v, f°2l.||xvie s. Et
d'une voix toute caduque et rance, RONS. 601. Voylà
une preudhommie caduque, occasionnée, acciden-
tale et certes bien chetive, CHARRON, Sagesse,n,S.
Les gresles, tonnerres et tempestes, et tout le bruit
qui se faict en l'air rie trouble ni ne touche les corps
supérieurs et célestes, mais seulement les inférieurs
et caduques, ID. ib. i, 30.
— ÉTYM. Provenç. caduc ; espagn. et ital, caduco;
du latin caducus, de cadere, tomber (voy. CHOIR).
CADDCÉE (ka-du-sée), s. m. Verge entrelacée de
deux serpents, qui est l'attribut de Mercure. Le ca-
ducée est un des symboles de la paix. L'éloquence
est ce caducée de Mercure qui conduit les âmes, p.
L. COUR. Lett. n, 342. L'envie porte le serpent dans
son sein, et l'éloquence a son caducée, CHATEADBR.
Génie, i, m, 2. || Bâton couvert de velours et fleur-
delisé, porté par le roi d'armes et les hérauts d'ar-
mes dans les grandes cérémonies.
— HIST. xvie s. Me fut advis, que le grand dieu
Mercure, Tenant en main sa verge et caducée De
deux sterpens par ordre entrelassée.... MAROT,II,10.
Afin qu'on vist en main son caducée, Qui gens en-
dort, ID. IV, 94.
— ÉTYM. Caduceum, venant,par altération, de XÏ]-
pvxeiov, insigne du héraut, de y.vipuÇ, héraut.
CADUCITÉ (ka-du-si-té), s. f.\\ 1° État de ce qui
est prêt à tomber, de ce qui tombe. Caducité d'une
maison. Le vice le plus inséparable des choses hu-
maines, c'est leur propre caducité, Boss.Hist. m, 6.
|| 2° Période de la vie humaine qui s'étend de la
soixante-dixième à" la quatre-vingtième année, et
qui précède la décrépitude. Moi qui me figurais que
ma caducité Près de la beauté même était en sû-
reté, CORN. Pulchérie, n, l. Je consacre à mon
Dieu, négligé trop longtemps, De ma caducité les
restes languissants, VOLT. Al%. i, 1. Il ne nous res-
tait de toutes nos espérances que la caducité d'un
grand roi, MASS. Madame. La caducité commence
à l'âge de soixante et dix ans, BUFFON, De la vieil-
lesse et de la mort. La caducité suivra, qui nous fera
regretter l'âge viril où nous sommes encore et que
nous n'estimons pas assez, LA BRUY. 11. Le Français
n'apoiDt d'âge mûr, et passe de la jeunesse à la ca-
ducité, DDCLOS, Considér. sur les moeurs, v, ch. i.
|| 8* Terme de jurisprudence. Caducité d'un legs,
d'une donation, condition qui les rend non vala-
bles. || 4° Terme d'histoire naturelle. Défaut de per-
sistance d'une partie. La caducité des feuilles.
— HIST. xvie s. Sa caducité ne lui permettoit plus
de soutenir les fatigues de ce glorieux employ,
ilém. sur Duguescl. ch. 31. L'aage des beufs tombe
en caducité, passé le dix ou douziesme an, o. DE
SERRES, 295. Le président fit mettre ce bon vieil
advocat au siège de baillifs et dit que, pour sa ca-
ducité, la cour le dispensoit de plus plaider, DES
ACCORDS, Bigarr. des entends-trois.
— ÉTYM. Caduc.
f CSCAL, ALE (sê-kal, ka-P), adj. Terme d'a-
natomie. Qui appartient au caecum.
f C2ECUM (sé-kom'), s. m. Terme d'anatomie. Le
premier des gros intestins, c'est-à-dire celui qui fait
immédiatement suite à l'intestin grêle.
— HIST. xvi* s. Intestin nommé caecum, à cause
qu'estant ample et gros, il n'a qu'une voye, tant
pour recevoir que pour expeller, PARÉ, I, 15.
— ÉTYM. Csccus, aveugle (voy.CÉCITÉ), ainsi dit
par un motif qui est expliqué, à l'historique, dans
l'exemple de Paré.
t ÇiESIUM (sé-zi-om'), s. m. Métal donnant dans
le spectre deux raies bleues (ceesius, bleu). '
CAFAUD, CAFARDE (ka-far, ka-far-d'; le d ne
se lie pas : un ka-far adroit; au pluriel l's ne se lie
pas : des ka-far adroits; d'autres lient cette s, di-
sant : des ka-far-z adroits), s. m. et f. || 1° Celui,
ceile qui, n'ayant pas la dévotion, en affecte l'appa-
rence, ou qui, l'ayant, affecta les airs de la bigo-
terie. C'était un cafard qui en bannit la science et y
mit tout en misérables minuties, ET-SIM. 60, 91. À
table hier, par un triste hasard, J'étais assis près
CAF
d'un maître cafard, VOLT. Apol. du luxe. Peut-être
un cafard qui sait peindre Jusqu'au charme de la
vertu, BÉRANG. Portrait. Au demeurant, il faisait le
cafard, LA FONT. Herm. || 2° Adj. Avoir l'air cafard,
la mine cafarde. || Damas cafard, damas mêlé de
soie et de fleuret. [| 3" Nom, dans quelques provin-
ces, de la blatte, insecte qui recherche les endroits
chauds, dite aussi bête noire (blalta orientalis).
— SYN. CAFARD, BIGOT. Le bigot est livré à des
pratiques minutieuses de dévotion, il ne les affecte
pas; il les suit par inclination ou par éducation. Le
cafard, en tant qu'il n'est pas hypocrite, est le bi-
got faisant montre et parade de sa dévotion, et l'af-
fectant dans son maintien, dans l'expression de ses
traits, dans son langage.
— HIST. xvi' s. Lui aiant jusqùes ici plustost
senti l'atheiste que le caphard, D'AUB. Hist. m, 490.
Ce mot de caphard très odieux a esté mis en usage
par les huguenots pour dénigrer l'honneur de la
prestrise, GARASSE, Recherche des recherches, p. 71 8,
dans LACURNE. C'est, à parlersainement,toujours pris
en mauvaise part pour un religieux qui a fait banque-
route à sa sainte profession, et jeté le froc aux or-
ties, LÉON TRIPAULT, Cellhellenisme, dans LACURNE.
— ÉTYM. Ménage y rapporte le catalan cafre, in-
fidèle; espagn. et portug. cafre, dur, cruel; de l'a-
rabe kâfir, infidèle, mécréant. Au contraire Du
Cange le tire de caphardum ou chabbardum, sorte
de vêtement qui est mentionné, au xiv siècle,
dans des statuts d'université. Le fait est que d'Aubigné
écrit caphard, et qu'on ne voit pas comment le mot
arabe kifir, avec son dérivé roman cafre, aurait
pris le suffixe ard. L'étymologie de Du Cange est la
plus vraisemblable; mais il ne nous apprend rien
sur l'origine de caphardum même.
CAFARDERD3 (ka-far-de-rie), s. f. Manières du
cafard.
— HIST. xvi* s. Le roy disoit à l'amiral, demi en
collere, demi riant : Ce vieux bigot avec ses cafar-
deries fait perdre un bon temps à ma grosse soeur
Margot, D'AUB. Hist. n, 4 2.
— ÉTYM. Cafard.
CAFARDISE (ka-far-di-z'), s. f. Acte de cafard.
— HIST. xvic s. Cafardise, COTGRAVE.
— ÉTYM. Cafard.
CAFÉ (ka-fé), 8. m. || Ie Graine du cafier. Café
Bourbon, café Moka, ou café de Bourbon, de Moka.
Café en coque ou en cerise. Café mondé. Café en
poudre. Marc de café. C'est toi, divin café, dont
l'aimable liqueur, Sans altérer la tête, épanouit le
coeur, DELILLE, Les trois règnes, vi. || Par abus,
l'arbre même qui le produit. Le café avait été
transporté, en 1726, dans nos îles de l'Amérique
par M. Desolieux, depuis chef d'escadre, à qui
M. Dufai en avait confié quelques pieds ; manquant
d'eau dans la traversée, il avait conservé ce dépôt
précieux aux dépens de son propre nécessaire, CON-
DORCET, Maurepas. || 2° Breuvage fait par infusion
d'eau bouillante, avec le café brûlé et moulu. L'u-
sage de l'infusion de café ne paraît pas remonter
au delà du xv° siècle; il fut introduit en Europe au
commencement du xvn*, à Marseille en 1664. J'a-
vais pris mon café, SËV. 169. Il prenait du café pour
s'empêcher de dormir et travailler davantage ; et
puis, pour rattraper le sommeil, il prenait de l'o-
pium , FONTEN. Boxirdélin. Aux dîners d'Agathe,
Au lieu de café, Vite une sonate, BÉRANG. Musique.
|| Tasse à café, une tasse pour prendre le café. Une
tasse de café, une tasse pleine de café. || L'heure
où l'on prend le café. Ne m'attendez pas pour dîner,
je viendrai seulement au café. || Café au lait,
café dans lequel on met une certaine quantité de
lait, et qu'on prend avec du pain. || Couleur de
café ou couleur café ; couleur de café au lait, ou
couleur café au lait, couleur qui est celle du café,
du café au lait. || 3° Abusivement, café de chi-
corée , poudre de racines de chicorées rôties.
|| 4° Lieu public où l'on prend du café ou d'autres
breuvages. Restaient [chez la veuve de Maisons] les
nouvelles, les petites intrigues, les cabales du par-
lement, un reste de tribunal en peinture qui ressem-
blait beaucoup à un café renforcé, qu'elle faisait va-
loir tout ce qu'elle pouvait, SAINT-SIMON, 401, 238.
Vous vous appelez Fabrice? — Oui, monsieur; en
quoi puis-je vous servir ? — Vous tenez un café et
des appartements?—Oui, VOLT. l'Écossaise, m, 4.
|| 5° Populairement. Voilà qui est fort de café, c'est
un procédé intolérable, une assertion étrange.
— ÉTYM. Arabe cahwa ou chawe; espagn. café;
ital. caffè; angl. coffee.
CAFÉIER (ca-fé-ié), s. m. || f Voy. CAFIER.
|| 2° Propriétaire d'une caféière.
— ÉTYM. Café.
CAG
CAFÉEÈRE (ca-fé-iê-r'), s. f. Plantation de cafiers.
— ÉTYM. Cafëier.
t CAFÉINE (ka-fé-i-n'), s. f. Terme de chimie.
Principe cristallisable découvert dans le café, dan§
le cacao et dans les feuilles du thé.
tCAFÉIQUE (ca-fé-i-k 1) ouCAFIQUE (ca-fi-k"),ad>
Terme de chimie. Acide caféique, acide trouvé dans
le café, qu'on avait cru être un acide particulier
et qui est de l'acide gallique.
CAFETAN (ka-fe-tan), s. m. Pelisse d'honneur
que les souverains de la Turquie ont coutume d'offrii
aux personnages de distinction et surtout aux am-
bassadeurs des puissances étrangères. || Par exten
sion et plaisanterie. Voilà ce que j'ai dit er voyan<
le cafetan dont V. M. m'a honoré, VOLT. Lett. à
Cath. 18.
— ÉTYM. Kaflân, mot turc.
t CAFËTERD2 (ka-fè-te-rie), s. f. Plantation de ca-
fiers.
— ÉTYM. Café.
CAFETIER (ca-fe-tié), s. m. Celui qui tient un café.
— ÉTYM. Café.
CAFETIÈRE (ka-fe-tiê-r*), s. f. Vase de poterie ou
de métal qui sert à faire ou à contenir le café.
— ÉTYM. Café.
CAFIER (ka-fié), s. m. Arbre originaire de l'Ara-
bie, transplanté en Amérique et aux Indes, dont le
fruit rouge et de la grosseur d'une cerise contient
des grains qui sont le café. || On dit aussi caféier.
— ÉTYM. Café.
CAFTAN (kaf-tan), s. m. Voy. CAFETAN.
CAGE (ka-j'), s. f. || Ie Petite loge portative où'
l'on a des oiseaux vivants. Oui, mais j'aperçois des ré-
seaux; En cage on mettra les oiseaux, BÉRANG. Enrh.
|| 2° Loge portative ou non, garnie de barreaux,
pour renfermer des animaux et même des hommes.
Don Quichotte fit ouvrir la cage des lions. Un renard
que Martin porte au Louvre en sa cage, RÉGNIER,
Sat. x. Louis XI fit enfermer le duc de Nemours
dans une cage de fer à la Bastille, VOLT. Moeurs,^i.
Ce n'est point dans une ménagerie où l'on tient en
cage les secrets de Dieu qu'on peut apprendre à con-
naître la sagesse divine, CHATEADBR. Génie, i,v, 4.
|| Familièrement. Mettre un homme en cage, le met-
tre en prison. Nos gens sortent de cage, LA FONT.
Rém. || 3° Terme d'architecture. La cage d'une mai-
son, les quatre gros murs. La cage d'un escalier,
l'espace qu'il occupe. La cage d'un clocher, d'un
moulin à vent, l'assemblage de charpente qui en forme
le corps. || 4° Loge de verre d'une pendule. || L'espace
compris entre les deux platines d'une montre. || En-
semble des pièces qui meuvent le métier à bas.
|| Treillis d'une boutique d'orfèvre. || Coffre à pois-
son. || Grillage de bois près de la bonde d'un étang.
|| 5° Terme de pêche. Sorte de nasse. || 6° Terme de
marine. Synonyme de hune et de baille. || Proverbes.
11 vaut mieux être oiseau de campagne qu'oiseau de
cage, c'est-à-dire rien ne vaut la liberté. || La belle
cage ne nourrit pas l'oiseau, c'est-à-dire on peut,
ayant du luxe, manquer du nécessaire.
— HIST. nu" s. Sa cage [le lion] a derompue et
toute depecie, Berte, u. Il est prendre le calife et le
fist mettre en une cage de fer, et le fist jeunner tant
comme l'on peust faire homme sanz mourir, JOIN-
VILLE, 278. || xiv* s et 1J aigles sera Mis en une pri-
son -et mis en une cage, Guesclin, 8974 Diex fu
engrans [courroucé] De penre [prendre] crueuse
vengeance, Si que tantost, sans plus attendre, Pour
justice et vengeance prendre, Fist la mort issir de
sa cage, Pleine de foursen et de raige, MACHAULT,
p. 73. L'en ne peut mie si legierement reprendre
sonoisel, quant il est eschappé de la cage, comme
de garder qu'il ne s'envole, Êénagier, i, 6. || xve s
Iceulx par plusieurs fois vers Chasteaumorant à con- '
seil se mirent, pour adviser qu'ils pourraient faire
pour estre tirés hors de celle caige, Boucic. n,
ch. 29. Certain engin, appelé caige, pour prendre
les sangliers, DU CANGE, cagia. Pescher à la main
et à la caige, ID. ib.
— ÉTYM.Bourguig. caige; wallon, c/iot'«e;namur.
chaife;provençal moderne, gavi, s. m.; espagn.et
port, gavia; ital. gabbia et gaggia; Venise et Sar-
daigne, cabbia; du latin cavea, de même radical
que cavus, creux (voy. CAVE).
f GAGÉE (ka-jée), s. f. Une pleine cage d'oiseaux.
— ÉTYM. Cage.
t CAGEROTTE (ka-je-ro-f), s. f. Forme d'osiet
pour faire égoutter les fromages.
— HIST. xvi* s. Terrines, couloires, faisselles,
esclissès, cagerotes, chazieres et-semblables servans
à ce mesnage [fabrication du fromage], o. DB
SERRES, 287.
— ÉTYM. Diminutif de cage.
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