G
ÇA
CAB
CAL)
C (se ou, suivant une épellation moderne, ke ou
que, désignant le c par le son le plus ordinaire
qui est que), s. m. || 1° Troisième lettre de l'alpha-
bet et deuxième consonne. C se prononce comme fc
devant a, o,u, et les consonnes, et à la fin des mots, et
comme s devant e, i et y. ||Ç, ainsi marqué d'une
cédille, se prononce s.-façade, maçon. || 2° Signe
de cent dans la numération romaine. || 3" Figure
de musique qui, représentant abréviativement le
mot carré, indique une mesure à 4 temps, et,
quand il est traversé d'une barre verticale, une
mesure à 4 temps, mais battue à 2 temps. || Hors de
la portée il signifie canto, chant. || C ou C-sol-ut, le
ton d'ut. || o, renversé et suivi de deux points l'un
sur l'autre, est la clef de fa, laquelle indique que
la note fa est placée sur la ligne qui passe entre les
deux points.
— HIST. xme s. Damné fussions, se c ne fust ; Li
c senefie le fust De la croix, car le c le forme, Se-
nefiance de VABC, JÏÏBIN. II, 277.
—ÉTYM. Notre c est le c latin, qui est le y. grec,
qui est le kaf phénicien.
f CA.... préfixe qui a une signification péjorative,
et qui se trouve dans calorgne, mot du Haut-Maine
signifiant borgne, et composé de ca et lorgner, et,
dans le provençal, calucs, qui a la vue courte
(GUESSARD, Gramm. provençaux, p. (7), composé
de ca et d'un radical lue, qui signifie voir et qui se
trouve dans le français re-luq-uer.
ÇA (sa), adv. de li'eu. \\ 1°Familièrement, ici. Viens
ça. Venez çà, chien maudit, MOL. l'Étour.m, 4. j| Ça
et là, de côté et d'autre. Errer çà et là. Çà et là ses
regards en liberté couraient Où les portait leur fan-
taisie, LA FONT. Cas de consc.]\ Qui çà, qui là, les
uns d'un côté, les autres d'un autre. Ils couraient
tous qui çà, qui là. || 2" De-çà, voy. DEÇÀ. || 3°Terme
ancien de palais. En çà, jusqu'à présent. Depuis
deux ans, depuis deux mois en çà. Depuis cin-
quante ans en çà on a vu publier plusieurs bulles
semblables, PASC. Prov. 4 9. Voici le fait : de-
puis quinze ou vingt ans en çà, Au travers d'un
mien pré certain ànon passa, RAC. Plaid, i, 7.
||. 4° Interjection familière pour exciter, encoura-
ger. Çà travaillons. Enfin nous ne serons pas les
seuls; çà, çà voici des compagnons, BOSS. Démons,
2. Çà, je veux étouffer le courroux qui m'enflamme,
Ett'ouïrtoutdulong sur ta commission,KOL.Amph.
II, 4.||5°Orçà, interjection qui, composée de çà et
or (maintenant), signifie qu'on se met à quelque
chose, qu'on commence. Or çà verbalisons, RAC.
Plaid. H, 4. Or çà, sire Grégoire, Que gagnez-vous
par an? LA FONT. Fab. vm, 2. || 6° Ah çà, sorte
d'appel à l'attention. Ah çà, il faut s'entendre. Ah çà,
que venez-vous me conter ?
— REM. Çà haut, çà bas sont des locutions au-
jourd'hui peu usitées; ils répondent à ici-haut,
comme a dit FONTENELLE dans ses Dialogues des
Morts, et à ici-bas, comme nous le disons de la terre
par rapport au ciel.
— HIST. xic s. Terre major moult est loin çà de-
vant, Ch. de Roi. cxxxn. || xne s. Traiez-vous çà,
si orrez mon talent, Ronc. p. 4 32. |]xmcs. Etenavint
moult grand mésaventure, si cum vous porrés oïr
conter çà avant, VILLEH. XXXIII. AU manger fils]
sont assis, çà cent, çà vingt, çà trente, Berle, x.
Qui l'ont de lieus en lieus çà et là concueilli, ib. i. [Votre
père] Qui. çà vous envoia belle, plaisant et claire,
ib. xcvui. Blanchefleurs, douce amie, fait-il, en-
tendez çà, ib. CXXII Qui de la terre as Sarradins
Fist ça ces arbres aporter, Qu'il fist par ce vergier
planter, la Rose, 697. Maie-Bouche dès-lors en çà
X espier me commença, ib. 3531. Ça en arrière ne
vausist pas [ne vaudrait] li testamens qui ne fust es-
cris, s'il ne fust tesmongniés par cinq personnes,
BEAHM. xn, 40. Mais c'est gas [faux] si comme voz
verres en plusors cas qui seront chà avant devisé, ID.
xxx, 5. Tost fu seû, et sa et là, Partout la renomée
àla, RUTEB. 64. (| xiv* s. Une guerre de çà et de là par
diverses encontres, BERCHEURE, f°64. Et s'en ale-
reut l'un çà l'autre là, ID. f° 47. || xve s. Puis com-
mencèrent à penser, l'un ça l'autre là, et n'en sa-
voient qu'a/iser, FROISS, I, I, 488. Vous avez bien
entendu en l'histoire ça devant comment.... m. i, i,
494. Savoir les causes de ça jus [bas] pourquoy sont
faictes, et à quoi elles servent, CHR. DE PISAN, Hist.
de Charles F.part.m, ch.4.Çà de l'argent ; çà de l'ar-
gent, EUST. DESCH. Ballade,Exact, des grands seign.
Puis çà puis là.... De plus en plus, tout vient et va,
CH. D'ORLÉANS, Chcns. 94. Depuis cent ans en çà ou
environ est advenue une joyeuse aventure, LOUIS XI,
Nouv. LXXXV. Or çà, Jehanne, ma doulce fille, Voi-
lez vous donques estre armée ? Vous sentez vous as-
sez agille Que vous n'en soyez pas grevée, Que tout
du lonc d'une journée Porter harnois sur vostre
doux [dos]? Bibl. des chartes, 4» série, t. v, p. 3G2.
|| xvie s. Comme ne se souciant des choses de çà
bas, MARGUER. Nouv. XLII. Il y a là haut des esprits
envieux des grandeurs de çà bas, MONT, I, 66. Nous
pouvons tourner la teste çà et là, ID. I, 7I. Venez
çà, ID. i, 4 27. Devant l'une et l'autre armée es-
taient force seigneurs et gentils-hommes volontai-
res pour faire çà çà galant homme, D'AUB. Hist.
i, 306. Lui avec quarante hommes de marque alla
faire le çà çà galant homme à cette cavalerie, ID.
ib. II, 454.
— ÊTYM. Provenç. sa, sai; espagn. acà; portug.
cà; ilal. quà; lombard, scia; de ecce hac, voilà
par ici.
ÇA (sa), contraction familière pour cela. Donnez-
moi ça. Il n'y a pas de mal à ça. Mes enfants, dans
ce village, Suivi de rois, il passa, Voilà bien long-
temps de ça, BÉRANG. Souv. du peuple. \\ Comme
ça, dans le langage très-familier, médiocrement,
assez mal. Comment vous portez-vous?—Comme ça.
— REM. Ça donne lieu à des locutions vicieuses:
quoique ça, au lieu de : malgré ça; avec ça que je
m'ennuie, au lieu de : et puis je m'ennuie; cepen-
dant cette dernière locution, toujours très-familière,
pourrait être acceptée, s'expliquant par : mettez
avec ça, joignez avec ça que....
f CAABA (ka-a-ba), s. f. Edifice religieux à-la
Mecque très-vénéré des musulmans.
— ÉTYM. Arabe, ka'abet, maison, la Caaba.
f 4. CAB (kab), s. m. Mesure des graines chez
les Hébreux, valant un litre.
— ÉTYM. Hébreu, cab.
t 2. CAB (kab), s. m. Sorte de cabriolet de place
très-usité en Angleterre, qu'on a voulu introduire à
Paris, et où le cocher est placé par derrière.
— ÉTYM. Anglais, cab, abrégé de cabriolet.
t CABALANT, ANTE (ka-ba-lan, lan-t'), adj. Qui
cabale. Je connus la canaille écrivante et la canaille
cabalante, VOLT. Cand. 24.
CABALE (ka-ba-1'), s. f. || 1° Tradition juive tou-
chant l'interprétation de l'Ancien Testament. Les doc-
teurs de la cabale. || 2° Science prétendue pour
commercer avec les êtres surnaturels. Termes de ca-
bale. || 3° Fig. Les menées secrètes de gens qui s'en-
tendent pour un même dessein. Former des cabales.
C'est un homme de cabale. On a fait, on a monté
une cabale contre cette tragédie. Vous soutenez que
Port-Royal forme une cabale secrète pour ruiner
le mystère de l'Incarnation, PASC. Prov. 46. Je fe-
rai une cabale plus forte de gens qui diront que cela
n'est pas beau, m. Pensées div. 4 4 2. En cent lieux
contre lui les cabales s'amassent, BOIL. Épit. vu. Nous
entrons dans la cabale qui a fait mourir le Sauveur,-
BOSS. Haine, 4 Tout est prévention, Cabale,en-
têtement, point ou peu de justice, LA FONT. Fabl.
vn, 15. Les femmes qui font la plus aimable partie
du beau monde, et qui sont de la bonne cabale,
SCARRON, Rom. com. ch. vm, 2epart. Non, je tombe
d'accord de tout ce qu'il vous plaît ; Tout marche
par cabale et par pur intérêt, MOL. Mis. v, 4. Quelle
horrible peine a un homme qui est sans prôneurs et
sans cabale, de se faire jour.... LA BRUY. 2. Ici-bas
maint talent n'est que pure grimace, Cabale, et cer-
tain art de se faire valoir Mieux su des ignorants
que des gens de savoir, LA FONT. Fabl.'xi, 5. || 4°La
troupe même des cabaleurs. La cabale remplissait
le parterre. À bas la cabale! Votre pouvoir naissant
trouva des républiques Que sous votre cabale il vous
plut asservir, CORN. Agés, m, l. Que si je viens à
être découvert, je verrai sans me remuer prendre
mes intérêts à toute ma cabale, et je serai défendu
par elle et contre tous, MOL. D.Juan, y, 2. Le fourbe,
ayant ainsi déguisé son manque de foi, sort du sé-
nat suivi de sa cabale, VERTOT, Rév. rom. x, 44.
De Zopire éperdu, la cabale impuissante.,,, VOLT.
Fanât, u, 2.
— SYN. CABALE, BRIGUE, COMPLOT. La cabale et le
complot ont cela de commun qu'ils expriment l'en-
tente de plusieurs pour atteindre un objet; mais ils
diffèrent parce que la cabale n'a aucun des carac-
tères subversifs que le complot désigne. Le complot
est dirigé vers un but politique et il a Pintention.de
changer par la force quelque chose dans le gouver-
nement. La cabale n'emploie pas la force; elle
cherche, parles menées des gens qui la composent,
à réussir dans ses projets pour quelqu'un ou con-
tre quelqu'un, pour une doctrine ou contre une
doctrine. La brigue se distingue essentiellement de
la cabale : la brigue peut être purement individuelle,
mais la cabale suppose un concours'de personnes.
— HIST. xvi" s. Les villageois de ce pays en sa-
vent tous jouer de père en fils, par une cabale rus-
tique qu'ils font, YVER, p. 624. Cette opinion a esté
gravée dans leur coeur si avant, qu'elle a esté con-
tinuée de père en fils et donnée de main en main
comme une cabale, ID. p. 628. Il prestoit par une
secrette caballe d'agens et d'entremetteurs, aux plus
grands de la cour, à gros intérêts, CARL. IX, 3. Qui
niera que ces belles choses ne soient mieux culti-
vées par les enseignemens des doctes escrits, que
de s'en remettre à un seul discours de bouche,
comme à une cabale? o. DE SERRES, Prèf.
— ÉTYM. Hébreu, kabala, réception, tradition,
doctrine traditionnelle, de kabal, recevoir.
CABALER (ka-ba-lé), v. n. Faire une cabale, être
d'une cabale.On'cabale contre lui, pour lui. Il ca-
balait au parterre de la comédie On cabale, on
suscite Accusateurs et gens grevés par ses arrêts,
LA FONT. Fab. x, 40. Du mérite éclatant cette som-
bre rivale [l'envie] Contre lui chez les grands inces-
samment cabale, BOIL. Art poét. iv. L'évêque de Pa-
miers avait cabale contre le roi dans son pays,
VOLT. Moeurs, 66. Il faut être souple, amusant,,
cabaler, VAUV. Max. 47. Nous défendons à ce peu-
ple de s'assembler en tumulte et de cabaler chez ses :
prêtres séditieux, DIDER. Pensées phil. 43. Ici, jus-
qu'à vos yeux, on cabale, on conspire, LEMERC.
Agamemn. n, 6. ||I1 se conjugue avec l'auxiliaire
avoir.
— ÉTYM. Cabale.
t CABALETTE (ka-ba-lè-f), s. f. Terme de mu-
sique. Pensée musicale légère et mélodieuse, dont
le rhythme bien marqué se grave facilement dans la
mémoire.
CABALEUR (ka-ba-leur), s. m. Celui qui cabale.
Les disputeurs de ce temps-là étaient des cabaleurs
comme ceux de ce temps-ci, VOLT. Phil. n, 390.
— REM, Le féminin ne se trouve pas dans le Dic-
tionnaire de l'Académie. Mais rien n'empêcherait de
dire : une cabaleuse.
— ÉTYM. Cabaler.
f CABALISER (ka-ba-li-zé), v. n. Se,servir de
l'art prétendu de la cabale.
— HIST. xvie s. Qu'il n'oublie pas à conjurer, ad-
jurer, excommunier, anathematiser,-exorciser, ca-
baliser, ruiner, DESPER. Contes, 4 6. Ne voulant
estre de ces curieux et par trop superstitieux, qui
veulent cabaliser les arts et les serrer sous les lois
de quelque langue particulière, PARÉ, AU lecteur.
— ÉTYM. Cabale.
CABAJLISTE (ka-ba-li-sf), s. m. Homme savant
dans la cabale des juifs. Pourquoi donc tant con-
sulter Cabalistes, massôrètes, Et ces diseurs de sor
nettes Qu'un démon vient transporter? CHAULIEU G
/. B. Rouss.
— ÉTYM. Cabale.
CABALISTIQUE (ka-ba-li-sti-k'), ad) \\ 1° Qui
appartient à la cabale des juifs. Livres cabalistiques.
|| 2" Qui appartient à l'art chimérique de commercer
avec les êtres surnaturels. Des herbes vénéneuses
cueillies avec des paroles cabalistiques remplissaient
un vase de cyprès, CHATEAUB. Natch. m, 4 28. Jus-
que-là la géométrie des infiniment petits n'était en-
core qu'une espèce de mystère et, pour ainsi dire,
une science cabalistique renfermée entre cinq ou
six personnes, FONTEN. L'Hospital. Les nécromants
parés de tiares mystiques Où brillent flamboyants
les mots cabalistiques, v. HUGO, Bail. 4.4.
ÇA
CAB
CAL)
C (se ou, suivant une épellation moderne, ke ou
que, désignant le c par le son le plus ordinaire
qui est que), s. m. || 1° Troisième lettre de l'alpha-
bet et deuxième consonne. C se prononce comme fc
devant a, o,u, et les consonnes, et à la fin des mots, et
comme s devant e, i et y. ||Ç, ainsi marqué d'une
cédille, se prononce s.-façade, maçon. || 2° Signe
de cent dans la numération romaine. || 3" Figure
de musique qui, représentant abréviativement le
mot carré, indique une mesure à 4 temps, et,
quand il est traversé d'une barre verticale, une
mesure à 4 temps, mais battue à 2 temps. || Hors de
la portée il signifie canto, chant. || C ou C-sol-ut, le
ton d'ut. || o, renversé et suivi de deux points l'un
sur l'autre, est la clef de fa, laquelle indique que
la note fa est placée sur la ligne qui passe entre les
deux points.
— HIST. xme s. Damné fussions, se c ne fust ; Li
c senefie le fust De la croix, car le c le forme, Se-
nefiance de VABC, JÏÏBIN. II, 277.
—ÉTYM. Notre c est le c latin, qui est le y. grec,
qui est le kaf phénicien.
f CA.... préfixe qui a une signification péjorative,
et qui se trouve dans calorgne, mot du Haut-Maine
signifiant borgne, et composé de ca et lorgner, et,
dans le provençal, calucs, qui a la vue courte
(GUESSARD, Gramm. provençaux, p. (7), composé
de ca et d'un radical lue, qui signifie voir et qui se
trouve dans le français re-luq-uer.
ÇA (sa), adv. de li'eu. \\ 1°Familièrement, ici. Viens
ça. Venez çà, chien maudit, MOL. l'Étour.m, 4. j| Ça
et là, de côté et d'autre. Errer çà et là. Çà et là ses
regards en liberté couraient Où les portait leur fan-
taisie, LA FONT. Cas de consc.]\ Qui çà, qui là, les
uns d'un côté, les autres d'un autre. Ils couraient
tous qui çà, qui là. || 2" De-çà, voy. DEÇÀ. || 3°Terme
ancien de palais. En çà, jusqu'à présent. Depuis
deux ans, depuis deux mois en çà. Depuis cin-
quante ans en çà on a vu publier plusieurs bulles
semblables, PASC. Prov. 4 9. Voici le fait : de-
puis quinze ou vingt ans en çà, Au travers d'un
mien pré certain ànon passa, RAC. Plaid, i, 7.
||. 4° Interjection familière pour exciter, encoura-
ger. Çà travaillons. Enfin nous ne serons pas les
seuls; çà, çà voici des compagnons, BOSS. Démons,
2. Çà, je veux étouffer le courroux qui m'enflamme,
Ett'ouïrtoutdulong sur ta commission,KOL.Amph.
II, 4.||5°Orçà, interjection qui, composée de çà et
or (maintenant), signifie qu'on se met à quelque
chose, qu'on commence. Or çà verbalisons, RAC.
Plaid. H, 4. Or çà, sire Grégoire, Que gagnez-vous
par an? LA FONT. Fab. vm, 2. || 6° Ah çà, sorte
d'appel à l'attention. Ah çà, il faut s'entendre. Ah çà,
que venez-vous me conter ?
— REM. Çà haut, çà bas sont des locutions au-
jourd'hui peu usitées; ils répondent à ici-haut,
comme a dit FONTENELLE dans ses Dialogues des
Morts, et à ici-bas, comme nous le disons de la terre
par rapport au ciel.
— HIST. xic s. Terre major moult est loin çà de-
vant, Ch. de Roi. cxxxn. || xne s. Traiez-vous çà,
si orrez mon talent, Ronc. p. 4 32. |]xmcs. Etenavint
moult grand mésaventure, si cum vous porrés oïr
conter çà avant, VILLEH. XXXIII. AU manger fils]
sont assis, çà cent, çà vingt, çà trente, Berle, x.
Qui l'ont de lieus en lieus çà et là concueilli, ib. i. [Votre
père] Qui. çà vous envoia belle, plaisant et claire,
ib. xcvui. Blanchefleurs, douce amie, fait-il, en-
tendez çà, ib. CXXII Qui de la terre as Sarradins
Fist ça ces arbres aporter, Qu'il fist par ce vergier
planter, la Rose, 697. Maie-Bouche dès-lors en çà
X espier me commença, ib. 3531. Ça en arrière ne
vausist pas [ne vaudrait] li testamens qui ne fust es-
cris, s'il ne fust tesmongniés par cinq personnes,
BEAHM. xn, 40. Mais c'est gas [faux] si comme voz
verres en plusors cas qui seront chà avant devisé, ID.
xxx, 5. Tost fu seû, et sa et là, Partout la renomée
àla, RUTEB. 64. (| xiv* s. Une guerre de çà et de là par
diverses encontres, BERCHEURE, f°64. Et s'en ale-
reut l'un çà l'autre là, ID. f° 47. || xve s. Puis com-
mencèrent à penser, l'un ça l'autre là, et n'en sa-
voient qu'a/iser, FROISS, I, I, 488. Vous avez bien
entendu en l'histoire ça devant comment.... m. i, i,
494. Savoir les causes de ça jus [bas] pourquoy sont
faictes, et à quoi elles servent, CHR. DE PISAN, Hist.
de Charles F.part.m, ch.4.Çà de l'argent ; çà de l'ar-
gent, EUST. DESCH. Ballade,Exact, des grands seign.
Puis çà puis là.... De plus en plus, tout vient et va,
CH. D'ORLÉANS, Chcns. 94. Depuis cent ans en çà ou
environ est advenue une joyeuse aventure, LOUIS XI,
Nouv. LXXXV. Or çà, Jehanne, ma doulce fille, Voi-
lez vous donques estre armée ? Vous sentez vous as-
sez agille Que vous n'en soyez pas grevée, Que tout
du lonc d'une journée Porter harnois sur vostre
doux [dos]? Bibl. des chartes, 4» série, t. v, p. 3G2.
|| xvie s. Comme ne se souciant des choses de çà
bas, MARGUER. Nouv. XLII. Il y a là haut des esprits
envieux des grandeurs de çà bas, MONT, I, 66. Nous
pouvons tourner la teste çà et là, ID. I, 7I. Venez
çà, ID. i, 4 27. Devant l'une et l'autre armée es-
taient force seigneurs et gentils-hommes volontai-
res pour faire çà çà galant homme, D'AUB. Hist.
i, 306. Lui avec quarante hommes de marque alla
faire le çà çà galant homme à cette cavalerie, ID.
ib. II, 454.
— ÊTYM. Provenç. sa, sai; espagn. acà; portug.
cà; ilal. quà; lombard, scia; de ecce hac, voilà
par ici.
ÇA (sa), contraction familière pour cela. Donnez-
moi ça. Il n'y a pas de mal à ça. Mes enfants, dans
ce village, Suivi de rois, il passa, Voilà bien long-
temps de ça, BÉRANG. Souv. du peuple. \\ Comme
ça, dans le langage très-familier, médiocrement,
assez mal. Comment vous portez-vous?—Comme ça.
— REM. Ça donne lieu à des locutions vicieuses:
quoique ça, au lieu de : malgré ça; avec ça que je
m'ennuie, au lieu de : et puis je m'ennuie; cepen-
dant cette dernière locution, toujours très-familière,
pourrait être acceptée, s'expliquant par : mettez
avec ça, joignez avec ça que....
f CAABA (ka-a-ba), s. f. Edifice religieux à-la
Mecque très-vénéré des musulmans.
— ÉTYM. Arabe, ka'abet, maison, la Caaba.
f 4. CAB (kab), s. m. Mesure des graines chez
les Hébreux, valant un litre.
— ÉTYM. Hébreu, cab.
t 2. CAB (kab), s. m. Sorte de cabriolet de place
très-usité en Angleterre, qu'on a voulu introduire à
Paris, et où le cocher est placé par derrière.
— ÉTYM. Anglais, cab, abrégé de cabriolet.
t CABALANT, ANTE (ka-ba-lan, lan-t'), adj. Qui
cabale. Je connus la canaille écrivante et la canaille
cabalante, VOLT. Cand. 24.
CABALE (ka-ba-1'), s. f. || 1° Tradition juive tou-
chant l'interprétation de l'Ancien Testament. Les doc-
teurs de la cabale. || 2° Science prétendue pour
commercer avec les êtres surnaturels. Termes de ca-
bale. || 3° Fig. Les menées secrètes de gens qui s'en-
tendent pour un même dessein. Former des cabales.
C'est un homme de cabale. On a fait, on a monté
une cabale contre cette tragédie. Vous soutenez que
Port-Royal forme une cabale secrète pour ruiner
le mystère de l'Incarnation, PASC. Prov. 46. Je fe-
rai une cabale plus forte de gens qui diront que cela
n'est pas beau, m. Pensées div. 4 4 2. En cent lieux
contre lui les cabales s'amassent, BOIL. Épit. vu. Nous
entrons dans la cabale qui a fait mourir le Sauveur,-
BOSS. Haine, 4 Tout est prévention, Cabale,en-
têtement, point ou peu de justice, LA FONT. Fabl.
vn, 15. Les femmes qui font la plus aimable partie
du beau monde, et qui sont de la bonne cabale,
SCARRON, Rom. com. ch. vm, 2epart. Non, je tombe
d'accord de tout ce qu'il vous plaît ; Tout marche
par cabale et par pur intérêt, MOL. Mis. v, 4. Quelle
horrible peine a un homme qui est sans prôneurs et
sans cabale, de se faire jour.... LA BRUY. 2. Ici-bas
maint talent n'est que pure grimace, Cabale, et cer-
tain art de se faire valoir Mieux su des ignorants
que des gens de savoir, LA FONT. Fabl.'xi, 5. || 4°La
troupe même des cabaleurs. La cabale remplissait
le parterre. À bas la cabale! Votre pouvoir naissant
trouva des républiques Que sous votre cabale il vous
plut asservir, CORN. Agés, m, l. Que si je viens à
être découvert, je verrai sans me remuer prendre
mes intérêts à toute ma cabale, et je serai défendu
par elle et contre tous, MOL. D.Juan, y, 2. Le fourbe,
ayant ainsi déguisé son manque de foi, sort du sé-
nat suivi de sa cabale, VERTOT, Rév. rom. x, 44.
De Zopire éperdu, la cabale impuissante.,,, VOLT.
Fanât, u, 2.
— SYN. CABALE, BRIGUE, COMPLOT. La cabale et le
complot ont cela de commun qu'ils expriment l'en-
tente de plusieurs pour atteindre un objet; mais ils
diffèrent parce que la cabale n'a aucun des carac-
tères subversifs que le complot désigne. Le complot
est dirigé vers un but politique et il a Pintention.de
changer par la force quelque chose dans le gouver-
nement. La cabale n'emploie pas la force; elle
cherche, parles menées des gens qui la composent,
à réussir dans ses projets pour quelqu'un ou con-
tre quelqu'un, pour une doctrine ou contre une
doctrine. La brigue se distingue essentiellement de
la cabale : la brigue peut être purement individuelle,
mais la cabale suppose un concours'de personnes.
— HIST. xvi" s. Les villageois de ce pays en sa-
vent tous jouer de père en fils, par une cabale rus-
tique qu'ils font, YVER, p. 624. Cette opinion a esté
gravée dans leur coeur si avant, qu'elle a esté con-
tinuée de père en fils et donnée de main en main
comme une cabale, ID. p. 628. Il prestoit par une
secrette caballe d'agens et d'entremetteurs, aux plus
grands de la cour, à gros intérêts, CARL. IX, 3. Qui
niera que ces belles choses ne soient mieux culti-
vées par les enseignemens des doctes escrits, que
de s'en remettre à un seul discours de bouche,
comme à une cabale? o. DE SERRES, Prèf.
— ÉTYM. Hébreu, kabala, réception, tradition,
doctrine traditionnelle, de kabal, recevoir.
CABALER (ka-ba-lé), v. n. Faire une cabale, être
d'une cabale.On'cabale contre lui, pour lui. Il ca-
balait au parterre de la comédie On cabale, on
suscite Accusateurs et gens grevés par ses arrêts,
LA FONT. Fab. x, 40. Du mérite éclatant cette som-
bre rivale [l'envie] Contre lui chez les grands inces-
samment cabale, BOIL. Art poét. iv. L'évêque de Pa-
miers avait cabale contre le roi dans son pays,
VOLT. Moeurs, 66. Il faut être souple, amusant,,
cabaler, VAUV. Max. 47. Nous défendons à ce peu-
ple de s'assembler en tumulte et de cabaler chez ses :
prêtres séditieux, DIDER. Pensées phil. 43. Ici, jus-
qu'à vos yeux, on cabale, on conspire, LEMERC.
Agamemn. n, 6. ||I1 se conjugue avec l'auxiliaire
avoir.
— ÉTYM. Cabale.
t CABALETTE (ka-ba-lè-f), s. f. Terme de mu-
sique. Pensée musicale légère et mélodieuse, dont
le rhythme bien marqué se grave facilement dans la
mémoire.
CABALEUR (ka-ba-leur), s. m. Celui qui cabale.
Les disputeurs de ce temps-là étaient des cabaleurs
comme ceux de ce temps-ci, VOLT. Phil. n, 390.
— REM, Le féminin ne se trouve pas dans le Dic-
tionnaire de l'Académie. Mais rien n'empêcherait de
dire : une cabaleuse.
— ÉTYM. Cabaler.
f CABALISER (ka-ba-li-zé), v. n. Se,servir de
l'art prétendu de la cabale.
— HIST. xvie s. Qu'il n'oublie pas à conjurer, ad-
jurer, excommunier, anathematiser,-exorciser, ca-
baliser, ruiner, DESPER. Contes, 4 6. Ne voulant
estre de ces curieux et par trop superstitieux, qui
veulent cabaliser les arts et les serrer sous les lois
de quelque langue particulière, PARÉ, AU lecteur.
— ÉTYM. Cabale.
CABAJLISTE (ka-ba-li-sf), s. m. Homme savant
dans la cabale des juifs. Pourquoi donc tant con-
sulter Cabalistes, massôrètes, Et ces diseurs de sor
nettes Qu'un démon vient transporter? CHAULIEU G
/. B. Rouss.
— ÉTYM. Cabale.
CABALISTIQUE (ka-ba-li-sti-k'), ad) \\ 1° Qui
appartient à la cabale des juifs. Livres cabalistiques.
|| 2" Qui appartient à l'art chimérique de commercer
avec les êtres surnaturels. Des herbes vénéneuses
cueillies avec des paroles cabalistiques remplissaient
un vase de cyprès, CHATEAUB. Natch. m, 4 28. Jus-
que-là la géométrie des infiniment petits n'était en-
core qu'une espèce de mystère et, pour ainsi dire,
une science cabalistique renfermée entre cinq ou
six personnes, FONTEN. L'Hospital. Les nécromants
parés de tiares mystiques Où brillent flamboyants
les mots cabalistiques, v. HUGO, Bail. 4.4.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
- Collections numériques similaires Villemessant Hippolyte de Villemessant Hippolyte de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Villemessant Hippolyte de" or dc.contributor adj "Villemessant Hippolyte de")
- Auteurs similaires Villemessant Hippolyte de Villemessant Hippolyte de /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Villemessant Hippolyte de" or dc.contributor adj "Villemessant Hippolyte de")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 512/1016
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406710m/f512.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406710m/f512.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406710m/f512.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406710m/f512.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406710m/f512.image × Aide