BRU
pour le fertiliser et le débarrasser. Le brûlis sur
place des siliques de colza.
— HIST. XV s. Quand ce vint le lendemain que le
feu fut estainct, le roy alla veoir le brûlis qui avoit
bien demi lieue de lé, Perceforest, t. n, f°4, dans
LACURNE SA1NTE-PALAÏE.
— ÉTYM. Brûler.
BRÛLOT (bru-lo; le t ne se lie pas dans le parler
ordinaire; au pluriel 1'* se lie : les bru-lo-z enne-
mis ; brûlots rime avec faux, travaux, repos, etc.),
s. m. |! l°~.Terme de marine. Bâtiment chargé de
matières inflammables et explosives, et destiné à
porter l'incendie et la destruction. Je fis une faute
que personne n'a remarquée; je ne pensai point à
placer mes brûlots à la tête de la ligne des vais-
seaux ; si j'avais pris cette précaution, j'aurais assu-
rément brûlé quelque pavillon ennemi, Mémoires de
Villettc, en 4690, dans JAL. || 2° Fig. Homme de
parti disposé à tout risquer. |j 3° Morceau très-poi-
vré et très-salé. || 4° Eau-de-vie brûlée avec du sucre.
|[ 5° Synonyme de brûle-gueule. || G0 Nom donné à
des insectes qui, se trouvant dans l'herbe, s'atta-
chent aux jambes de ceux qui y marchent. || 7° Sorte
de polissoir à l'usage du fabricant-de glaces.
— ÉTYM. Brûler.
fBRULOTlER(bru-lo-tié), s. m. Terme de ma-
rine. Marin qui monte et dirige un brûlot.
— ÉTYM. Brûlot.
BRULURE (bru-lu-r'), s. f. || 1° Lésion plus ou
moins'grave produite sur une partie vivante parle
feu, par un corps très-chaud ou par une substance
corrosive. La première chose à faire en cas de brû-
lure, c'est d'y appliquer de l'eau froide. La brûlure
q\ie cette lampe m'a faite, LA PONT. Psyché, i, p. 444.
|| Onguent pour la brûlure, onguent qu'on met sur
les brûlures; et, figurément, remède, ressource con-
tre les inconvénients et les maux. Les protestants
n'ont pas.trouvé D'onguent pour la brûlure, BÊRANG.
Miss. || 2" Action de brûler. Est-il vrai que la flotte
russe ait brûlé toute la flotte turque dans le port de
Lemn'os? Le commerce de Marseille ne souffre-t-il
pas un peu de toutes ces brûlures et de tous ces ra-
vages? VOLT. Lett. Audibert, 2 oct. 4 774. || Rare en
ce sens. || 3° Terme d'agriculture. Maladie des
plantes consistant tantôt en un dessèchement de l'é-
corce qui se soulève et se fendille sous l'influence
du soleil ou de l'eau congelée, tantôt en une altéra-
tion des bourgeons et des jeunes pousses, qui de-
viennent noirs subitement. La brûlure se nomme
brouissure, quand elle frappe les céréales. || 4" Ma-
ladie des moutons.
— HIST. xvie s. St Paul ne défend pas seule-
ment l'impudicité externe, mais aussi la bruslure
intérieure du coeur, CALV. Instit. 4022.
— ÉTYM. Brûler.
t BRUMAILLE (bru-mâ-11', «mouillées), s. f.
Terme de marine. Sorte de brouillard peu épais.
— ÉTYM. Brume.
BRUMAIRE (bru-mê-r'), s. m. Le deuxième mois
du calendrier républicain, commençant trente jours
après l'équinoxe d'automne (du 23 octobre au
24 novembre). || Dix-huit brumaire, coup d'Etat
de Bonaparte, qui, fut ainsi nommé parce qu'il
se fît le dix-huit brumaire, et qui eut pour ré-
sultat 'de renverser la République et d'y substituer
le pouvoir d'un seul; et, par extension, coup d'Etat
de même nature, c'est-à-dire qui renverse un gou-
vernement de discussion et y substitue un pouvoir
absolu.
— ÉTYM. Bruma, solstice d'hiver, hiver (voy.
BRUME).
BRUMAL, ALE (bru-mal, ma-1'), ad). D'hi-
ver; qui appartient à l'hiver. Plante brumale. Peu
usité en général, et inusité au pluriel masculin.
— ÉTYM. Voy. BRUMAIRE.
f BRUMASSER (bru-ma-sé), V. impers. Terme de
marine. Il brumasse, l'atmosphère est chargée d'un
léger brouillard.
— ÉTYM. Brume.
BRUME (bru-m'), s. f. Brouillard, surtout en par-
lant des brouillards de mer. Les brumes épaisses
qui régnent dans lés mers des régions arctiques.
Toujours plane une brume Sur cette mer.... v. HUGO,
Orient. 4. || Brume sèche, brouillard qui- ne dépose
aucune humidité. || Fig. et poétiquement. Si quelque
brume obscurcit votre aurore, Leur disait-on, attendez
le soleil, BÉRANG.Suicide. || Proverbe. Dans la brume
tout le monde est pilote, c'est-à-dire, quand per-
sonne n'en sait plus que les autres, personne ne
peut prendre la direction, et.aùssi dans le désordre
tout le jnonde ordonne.
— HIST. XIV s. Si que ces tempestes cessèrent,
Mais tels brumes i engendrèrent, Tëlz ordures et lelz
I>IGT. DE LA LANGUE FRANÇAISE,
BRU
fumées, Qui ne furent gueres amées, MACHAULT,
p. 72. || xvi° s. Sept jours devant et sept jours après
brume [le solstice d'hiver], jamais n'y ha sus mer
tempeste, RABEL. dans LACURNE SAINTE-PALAYE. Cela
estoit au temps de la brume, environ le quator-
zième décembre, au solstice hyvernal, lorsque le
soleil est au tropic du capricorne, Alector roman,
p, 75, dans LACURNE SAINTE PALAYE.
— ÉTYM. Provenç. bruma; catal. broma; espagn.
et ital. bruma; walaque, bruine, givre; bas-bret.
brume», brouillard; de bruma, solstice d'hiver,
hiver (les étymologistes latins tirent bruma de bre-
vissuma, Tarev-u-ma, le jour le plus court). On conçoit
comment bruma, l'hiver, a donné son nom à la
brume. Déjà dans les Gloses d'Isidore brumosus
se trouve avec le sens de pluvieux. .
f BRUME, ÉE (bru-mé, niée), adj. Terme de
pêche. Morue brumée, morue couverte d'une pous-
sière brune.
— ÉTYM. Brume, par métaphore.
f BRUMER (bru-mé), v. impers. Terme de ma-
rine. Il brume, le temps est plus ou moins chargé
de brume.
— ÉTYM. Brume.
BRUMEUX, EUSE (hru-meû, meù-z'), adj. Cou-
vert de brume, de brouillard. Temps brumeux.
— ÉTYM. Brume; provenç. brumos.
BRUN, BRUNE (brun, bru-n'; Vn ne se lie pas:
brun ou blond, dites : brun ou blond; si brun se
trouvait devant son substantif, ce qui n'arrive pres-
que jamais, l'n se lierait : un brun n-Allemand,
brun ayant le son du nom de nombre un; au plur.
Vs se lie : bruns et blonds, dites : brun-z et blonds),
adj. || i° Qui est d'une couleur de châtaigne foncée
tirant sur le noir. || Invariable dans les locutions de
ce genre : des étoffes brun foncé. || La couleur
brune. Cette étoffe est d'un beau brun. || Brun de
montagne, terre d'ombre. Brun rouge, ocre dont on
se sert dans la peinture. || 2° Familièrement. I! com-
mence à faire brun, la nuit vient. || S. f. La brune,
le moment du jour où il commence à faire brun.
Les heures s'envolaient; et l'aurore et la brune Te
retrouvaient toujours dans ce chemin perdu, A. DE
MUSSET, dans le Dict. de DOCHEZ. || À la brune,
sur la brune, loc. adverb. Au déclin du jour. Un pe-
tit laquais était sorti sur la brune, HAMILT. Gramm.
9. Hier au soir, sur la brune, Un chat-huant s'en
vint votre fils enlever, LA FONT. Fabl. ix, 4. Avant-
hier, advint que de fortune Je rencontrai ce Gui-
gnard sur la brune, VOLT. Hypocr. || 3* En parlant
du teint et des cheveux, qui offre une légère nuance
de noir. J'ai le teint brun, mais assez uni, le front
élevé, LA RociiEF. Portrait. || Substantivement, per-
sonne qui a le teint et les cheveux bruns. Un brun.
Une brune. Une petite brune vive et piquante, j. j.
ROUSS. Ém. v. Plus d'un brun à large poitrine, BÉ-
RANG. Grég. En secret un brun m'accompagne ; Tout
se découvre; adieu mon roi, ID. Cartes. || Aller
de la brune à la blonde, être inconstant dans ses
amours.
— HIST. xi°s. Neirs les chevels [cheveux] il ot et
auques bruns, Ch. deRol. CCLXXIX. Dreites ces hans-
tes, luisant cil espié brun [poli], ib. LXXX. [Il] Sert
Charlemagne sur l'haume d'acier brun, ib. CCLXHI.
|| xn* s. [Cheval] baucent ou brun, Ronc. p. 133.
E un suen escuier n'i volt il oublier, Rogier de Brai,
un brun, un prode bachelier, Th. lemart. 48. || xiues.
Et li bruns airs esclaircis Par la lune Ane. poé-
sies dans LACURNE STE-PALAYE. NUS toissarans ne
puet tistre à Paris camelins bruns et blancs, se il
n'est.... L. des mit. 4 4 8. Si surcil sont brun et petit;
Onques nus hom plus bel ne vit, FI. et Bl. 2853.
|| xv° s. Il estoit toute nuit et faisoit moult brun et
moult espais, FROISS. I, I, 202. Et sur la brune ren-
contrèrent en leur chemin de cinq à six cents com-
battants de leurs ennemis, MONSTREL. liv.n, ch. 462.
Certes, nennil, vostre vie est trop brune [mauvaise],
E. DESCH. Poésies mss. f" 357, col. 3, dans LACURNE
STE-PALAYE. C'estoit en hiver, et faisoit brun et noir,
LOUIS xi, Nouv. LUI. Faulte de blanc pain faict aul-
cunes fois manger le brun, Perceforest, t. vi, f° 70,
dans LACURNE STE-PALAYE. || xvi" S. Voyant cette fille
assez belle, pour une claire brune, MAEG. NOUV. LUI.
Se doubtant bien que les ennemis, sur le soir, quand
il commencerait à faire brun, se retireroient à la
file un à un, AMYOT, Philop. 24. Je veux mourir
pour le brun de ce teint, RONS. 27.
— ÉTYM. Provenç. brun; espagn. et ital. bruno;
de l'anc. haut allem. brun; allem. mod. braun. Le
sens radical de brun est brûlé (voy. BRUNIR).
t BRUNÂTRE (bru-nâ-tr'), adj. Tirant sur le
brun.
—: ÉTYM. Brun, et la désinence dégradative âlre.
BRU
433
t BRUNE (bru-n'), s. f. Terme de pêche. Poisson
du genre des labres.
RRUNELLE(bru-nè-l'), t. f. Terme de botanique.
Genre de la famille des labiées. La brunelîe com-
mune et la brunelîe à grandes fleurs sont les deux
espèces lés plus répandues. On dit aussi prunelle.
BRUNET, ETTE (bru-nè, nè-f), s. m. et f. \\ i" Pe-
tit brun, petite brune. Autant qu'une plus blanche
il aime une brunette, EÊGNIER, Sat: vu. || 2° Bru-
net, s. m. Espèce de merle. || 3° Brunette, s. f. Es-
pèce de bécasseau. || 4° Anciennement, brunette,
petite chanson tendre et d'un goût naturel et dé-
licat.
— HIST. xn" s. La dameiselle ot non Lunete, Et
fu une avenanz brunete, CHRESTIEN DE TROIES dans
HOLLAND, Chrestien de Troies, p. 75. || xm" s. Car
ausinc bien sunt amoretes Sous buriaus comme sous
brunetes [étoffe fine presque noire], la Rose, 4348.
Desous le front sont li sorcil Brunet et estroit et
soutil, Bl. et Jeh. 263. Prenez garde à celui qui.
chanta cest motet; S'avoie à faire ami, le feroie
brunet, Salut d'amors, JUBINAL, t. n, p.239. || xvs. '
Si fut enfant.... de joyeux visaige, un peu sur le
brunet et assez coulouré, Bouciq. 1, ch. 2. J'acha-
teray, ou gris, ou verd, Et pour un blancbet,
Guillemette, Me faut trois quartiers de brunette,
Patelin. \\ xvr s. Allégez moy, douce, plaisant
brunette, MAROT, ni, 449. La brunete Marguerite,
m. m, 4 35. J'aime la blanche et j'aime la brunette,
YVER, p. 027.
— ÉTYM. Diminutif de brun; bourguig. breugnotte.
4. BRUNI, IE (bru-ni, nie), part: passé. || i" Rendu
brun. Un teint bruni par le soleil. || 2° Poli. Or bruni.
Et toute son armure, emblème de malheur,- Etait de
fer bruni, sans or et sans couleur, GUIBERT, Bour-
bon, iv, 9.
2. BRUNI (bru-ni), s. m. Terme d'orfèvrerie". Le
poli, par opposition au mat.
— ÉTYM. Brunir.
BRUNIR (bru-nir), v. a. ||i° Rendre brun. Mais
déjà l'ombre plus épaisse Tombe et brunit les vastes
mers, LAMART. Méd. 1, ai. || Peindre en brun. Faire
brunir une voilure. || Brunir de l'acier, signifie
quelquefois faire subir à l'acier une préparation qui
le rende plus brun. || V. n. Devenir brun. Il a bruni.
Il Se brunir, v. réfi. Devenir brun. || 2° Rendre bril-
lant par le poli. Brunir de l'or, de l'argent. || Sau-
poudrer de gypse calciné la baudruche destinée à
recevoir l'or battu. || Terme de vénerie. Se dit du
cerf, frottant son bois pour le dépouiller de la peau
morte. Ce cerf brunitson bois. || 3° Se brunir, v. réfl.
Devenir brillant. Cette sorte d'or se brunit mieux.
— HIST. XIe s. Franceis i fièrent des espiez bru-
nissans, Ch. de Roi. cxxm. ||xiie s. Toz vos images
[je] fis faire d'or bruni, Ronc. p. 444. ||XIII 0 s. Que
nuls ne puisse nulles vielles euvres reparer ne bru-
nir, ne vendre pour hueves, sus peine de perdre
les, Liv. des met. 401. Quiconques est fremailliers
de laton, et il fasse oevre qui ne soit bruntie que
d'une part, si comme de fermaus rons, cals oevre
n'est mie souffisans, ib. 96. Cilz deux lieux >uûtfaiz
à pugnir Tous ceulx qui faillent à venir S. ces ?«Jens
souverains ensemble, Qui pevent blanchir et biuu "
Tout homme.... 1. DEMEUNG, Très. 632. ||xiv s. JJ.J
la mâche [massue] déferle feri li marchis, Pardes-
sore le hiaume, qui bien estoit burnis, Baud. de
Seb. iv, 468. Il xvie s. Comme un myroir par son
lustre bruny, Monstre.... J.MAROT, V,200. L'esprou-
vetle, estant sur l'os, glisse comme sur quelque chose
brunie et polie, PARÉ, XI, 22. Il [amour] fit son trait
de ton oeil brunissant, RONS. 73.
— ÉTYM. Brun; Berry, bruneiir; provenç. brunir
et bornir; espagn. bruritr, bronir; ital. brunire;
moyen-allem. brinnen, rendre brillant. Dans l'ancien
haut-allemand brun signifie à la fois brun et bril-
lant; ancien Scandinave, bruni, incendie, feu. On
conçoit commentée même radical a pu donner brun,
ce qui est noirci par feu, et brunir, rendre brillant
comme le feu, d'où polir.
f BRUNIS (bru-ni), s. m. Terme de métier. L'ef-
fet du bruni.
— ÉTYM. Brunir.
BRUNISSAGE (bru-ni-sa-j'), s. m. Action de bru-
nir, de polir.
— ÉTYM. Brunir.
BRUNISSEUR, EUSE (bru-ni-sèur, seû-z'), s. m.
et f. Celui, celle qui brunit les ouvrages d'or et d'ar-
gent.
— HIST. XVe s. L'espëe estoit plus clere et plus
luysante que s'elle venoit des mains du brunisseur,
Perceforest, t. vi, f" 6), reclo, col. 2, dans LACURNE
SAINTE-PALAYE.
— ÉTYM. Brunir.
1. — 55
pour le fertiliser et le débarrasser. Le brûlis sur
place des siliques de colza.
— HIST. XV s. Quand ce vint le lendemain que le
feu fut estainct, le roy alla veoir le brûlis qui avoit
bien demi lieue de lé, Perceforest, t. n, f°4, dans
LACURNE SA1NTE-PALAÏE.
— ÉTYM. Brûler.
BRÛLOT (bru-lo; le t ne se lie pas dans le parler
ordinaire; au pluriel 1'* se lie : les bru-lo-z enne-
mis ; brûlots rime avec faux, travaux, repos, etc.),
s. m. |! l°~.Terme de marine. Bâtiment chargé de
matières inflammables et explosives, et destiné à
porter l'incendie et la destruction. Je fis une faute
que personne n'a remarquée; je ne pensai point à
placer mes brûlots à la tête de la ligne des vais-
seaux ; si j'avais pris cette précaution, j'aurais assu-
rément brûlé quelque pavillon ennemi, Mémoires de
Villettc, en 4690, dans JAL. || 2° Fig. Homme de
parti disposé à tout risquer. |j 3° Morceau très-poi-
vré et très-salé. || 4° Eau-de-vie brûlée avec du sucre.
|[ 5° Synonyme de brûle-gueule. || G0 Nom donné à
des insectes qui, se trouvant dans l'herbe, s'atta-
chent aux jambes de ceux qui y marchent. || 7° Sorte
de polissoir à l'usage du fabricant-de glaces.
— ÉTYM. Brûler.
fBRULOTlER(bru-lo-tié), s. m. Terme de ma-
rine. Marin qui monte et dirige un brûlot.
— ÉTYM. Brûlot.
BRULURE (bru-lu-r'), s. f. || 1° Lésion plus ou
moins'grave produite sur une partie vivante parle
feu, par un corps très-chaud ou par une substance
corrosive. La première chose à faire en cas de brû-
lure, c'est d'y appliquer de l'eau froide. La brûlure
q\ie cette lampe m'a faite, LA PONT. Psyché, i, p. 444.
|| Onguent pour la brûlure, onguent qu'on met sur
les brûlures; et, figurément, remède, ressource con-
tre les inconvénients et les maux. Les protestants
n'ont pas.trouvé D'onguent pour la brûlure, BÊRANG.
Miss. || 2" Action de brûler. Est-il vrai que la flotte
russe ait brûlé toute la flotte turque dans le port de
Lemn'os? Le commerce de Marseille ne souffre-t-il
pas un peu de toutes ces brûlures et de tous ces ra-
vages? VOLT. Lett. Audibert, 2 oct. 4 774. || Rare en
ce sens. || 3° Terme d'agriculture. Maladie des
plantes consistant tantôt en un dessèchement de l'é-
corce qui se soulève et se fendille sous l'influence
du soleil ou de l'eau congelée, tantôt en une altéra-
tion des bourgeons et des jeunes pousses, qui de-
viennent noirs subitement. La brûlure se nomme
brouissure, quand elle frappe les céréales. || 4" Ma-
ladie des moutons.
— HIST. xvie s. St Paul ne défend pas seule-
ment l'impudicité externe, mais aussi la bruslure
intérieure du coeur, CALV. Instit. 4022.
— ÉTYM. Brûler.
t BRUMAILLE (bru-mâ-11', «mouillées), s. f.
Terme de marine. Sorte de brouillard peu épais.
— ÉTYM. Brume.
BRUMAIRE (bru-mê-r'), s. m. Le deuxième mois
du calendrier républicain, commençant trente jours
après l'équinoxe d'automne (du 23 octobre au
24 novembre). || Dix-huit brumaire, coup d'Etat
de Bonaparte, qui, fut ainsi nommé parce qu'il
se fît le dix-huit brumaire, et qui eut pour ré-
sultat 'de renverser la République et d'y substituer
le pouvoir d'un seul; et, par extension, coup d'Etat
de même nature, c'est-à-dire qui renverse un gou-
vernement de discussion et y substitue un pouvoir
absolu.
— ÉTYM. Bruma, solstice d'hiver, hiver (voy.
BRUME).
BRUMAL, ALE (bru-mal, ma-1'), ad). D'hi-
ver; qui appartient à l'hiver. Plante brumale. Peu
usité en général, et inusité au pluriel masculin.
— ÉTYM. Voy. BRUMAIRE.
f BRUMASSER (bru-ma-sé), V. impers. Terme de
marine. Il brumasse, l'atmosphère est chargée d'un
léger brouillard.
— ÉTYM. Brume.
BRUME (bru-m'), s. f. Brouillard, surtout en par-
lant des brouillards de mer. Les brumes épaisses
qui régnent dans lés mers des régions arctiques.
Toujours plane une brume Sur cette mer.... v. HUGO,
Orient. 4. || Brume sèche, brouillard qui- ne dépose
aucune humidité. || Fig. et poétiquement. Si quelque
brume obscurcit votre aurore, Leur disait-on, attendez
le soleil, BÉRANG.Suicide. || Proverbe. Dans la brume
tout le monde est pilote, c'est-à-dire, quand per-
sonne n'en sait plus que les autres, personne ne
peut prendre la direction, et.aùssi dans le désordre
tout le jnonde ordonne.
— HIST. XIV s. Si que ces tempestes cessèrent,
Mais tels brumes i engendrèrent, Tëlz ordures et lelz
I>IGT. DE LA LANGUE FRANÇAISE,
BRU
fumées, Qui ne furent gueres amées, MACHAULT,
p. 72. || xvi° s. Sept jours devant et sept jours après
brume [le solstice d'hiver], jamais n'y ha sus mer
tempeste, RABEL. dans LACURNE SAINTE-PALAYE. Cela
estoit au temps de la brume, environ le quator-
zième décembre, au solstice hyvernal, lorsque le
soleil est au tropic du capricorne, Alector roman,
p, 75, dans LACURNE SAINTE PALAYE.
— ÉTYM. Provenç. bruma; catal. broma; espagn.
et ital. bruma; walaque, bruine, givre; bas-bret.
brume», brouillard; de bruma, solstice d'hiver,
hiver (les étymologistes latins tirent bruma de bre-
vissuma, Tarev-u-ma, le jour le plus court). On conçoit
comment bruma, l'hiver, a donné son nom à la
brume. Déjà dans les Gloses d'Isidore brumosus
se trouve avec le sens de pluvieux. .
f BRUME, ÉE (bru-mé, niée), adj. Terme de
pêche. Morue brumée, morue couverte d'une pous-
sière brune.
— ÉTYM. Brume, par métaphore.
f BRUMER (bru-mé), v. impers. Terme de ma-
rine. Il brume, le temps est plus ou moins chargé
de brume.
— ÉTYM. Brume.
BRUMEUX, EUSE (hru-meû, meù-z'), adj. Cou-
vert de brume, de brouillard. Temps brumeux.
— ÉTYM. Brume; provenç. brumos.
BRUN, BRUNE (brun, bru-n'; Vn ne se lie pas:
brun ou blond, dites : brun ou blond; si brun se
trouvait devant son substantif, ce qui n'arrive pres-
que jamais, l'n se lierait : un brun n-Allemand,
brun ayant le son du nom de nombre un; au plur.
Vs se lie : bruns et blonds, dites : brun-z et blonds),
adj. || i° Qui est d'une couleur de châtaigne foncée
tirant sur le noir. || Invariable dans les locutions de
ce genre : des étoffes brun foncé. || La couleur
brune. Cette étoffe est d'un beau brun. || Brun de
montagne, terre d'ombre. Brun rouge, ocre dont on
se sert dans la peinture. || 2° Familièrement. I! com-
mence à faire brun, la nuit vient. || S. f. La brune,
le moment du jour où il commence à faire brun.
Les heures s'envolaient; et l'aurore et la brune Te
retrouvaient toujours dans ce chemin perdu, A. DE
MUSSET, dans le Dict. de DOCHEZ. || À la brune,
sur la brune, loc. adverb. Au déclin du jour. Un pe-
tit laquais était sorti sur la brune, HAMILT. Gramm.
9. Hier au soir, sur la brune, Un chat-huant s'en
vint votre fils enlever, LA FONT. Fabl. ix, 4. Avant-
hier, advint que de fortune Je rencontrai ce Gui-
gnard sur la brune, VOLT. Hypocr. || 3* En parlant
du teint et des cheveux, qui offre une légère nuance
de noir. J'ai le teint brun, mais assez uni, le front
élevé, LA RociiEF. Portrait. || Substantivement, per-
sonne qui a le teint et les cheveux bruns. Un brun.
Une brune. Une petite brune vive et piquante, j. j.
ROUSS. Ém. v. Plus d'un brun à large poitrine, BÉ-
RANG. Grég. En secret un brun m'accompagne ; Tout
se découvre; adieu mon roi, ID. Cartes. || Aller
de la brune à la blonde, être inconstant dans ses
amours.
— HIST. xi°s. Neirs les chevels [cheveux] il ot et
auques bruns, Ch. deRol. CCLXXIX. Dreites ces hans-
tes, luisant cil espié brun [poli], ib. LXXX. [Il] Sert
Charlemagne sur l'haume d'acier brun, ib. CCLXHI.
|| xn* s. [Cheval] baucent ou brun, Ronc. p. 133.
E un suen escuier n'i volt il oublier, Rogier de Brai,
un brun, un prode bachelier, Th. lemart. 48. || xiues.
Et li bruns airs esclaircis Par la lune Ane. poé-
sies dans LACURNE STE-PALAYE. NUS toissarans ne
puet tistre à Paris camelins bruns et blancs, se il
n'est.... L. des mit. 4 4 8. Si surcil sont brun et petit;
Onques nus hom plus bel ne vit, FI. et Bl. 2853.
|| xv° s. Il estoit toute nuit et faisoit moult brun et
moult espais, FROISS. I, I, 202. Et sur la brune ren-
contrèrent en leur chemin de cinq à six cents com-
battants de leurs ennemis, MONSTREL. liv.n, ch. 462.
Certes, nennil, vostre vie est trop brune [mauvaise],
E. DESCH. Poésies mss. f" 357, col. 3, dans LACURNE
STE-PALAYE. C'estoit en hiver, et faisoit brun et noir,
LOUIS xi, Nouv. LUI. Faulte de blanc pain faict aul-
cunes fois manger le brun, Perceforest, t. vi, f° 70,
dans LACURNE STE-PALAYE. || xvi" S. Voyant cette fille
assez belle, pour une claire brune, MAEG. NOUV. LUI.
Se doubtant bien que les ennemis, sur le soir, quand
il commencerait à faire brun, se retireroient à la
file un à un, AMYOT, Philop. 24. Je veux mourir
pour le brun de ce teint, RONS. 27.
— ÉTYM. Provenç. brun; espagn. et ital. bruno;
de l'anc. haut allem. brun; allem. mod. braun. Le
sens radical de brun est brûlé (voy. BRUNIR).
t BRUNÂTRE (bru-nâ-tr'), adj. Tirant sur le
brun.
—: ÉTYM. Brun, et la désinence dégradative âlre.
BRU
433
t BRUNE (bru-n'), s. f. Terme de pêche. Poisson
du genre des labres.
RRUNELLE(bru-nè-l'), t. f. Terme de botanique.
Genre de la famille des labiées. La brunelîe com-
mune et la brunelîe à grandes fleurs sont les deux
espèces lés plus répandues. On dit aussi prunelle.
BRUNET, ETTE (bru-nè, nè-f), s. m. et f. \\ i" Pe-
tit brun, petite brune. Autant qu'une plus blanche
il aime une brunette, EÊGNIER, Sat: vu. || 2° Bru-
net, s. m. Espèce de merle. || 3° Brunette, s. f. Es-
pèce de bécasseau. || 4° Anciennement, brunette,
petite chanson tendre et d'un goût naturel et dé-
licat.
— HIST. xn" s. La dameiselle ot non Lunete, Et
fu une avenanz brunete, CHRESTIEN DE TROIES dans
HOLLAND, Chrestien de Troies, p. 75. || xm" s. Car
ausinc bien sunt amoretes Sous buriaus comme sous
brunetes [étoffe fine presque noire], la Rose, 4348.
Desous le front sont li sorcil Brunet et estroit et
soutil, Bl. et Jeh. 263. Prenez garde à celui qui.
chanta cest motet; S'avoie à faire ami, le feroie
brunet, Salut d'amors, JUBINAL, t. n, p.239. || xvs. '
Si fut enfant.... de joyeux visaige, un peu sur le
brunet et assez coulouré, Bouciq. 1, ch. 2. J'acha-
teray, ou gris, ou verd, Et pour un blancbet,
Guillemette, Me faut trois quartiers de brunette,
Patelin. \\ xvr s. Allégez moy, douce, plaisant
brunette, MAROT, ni, 449. La brunete Marguerite,
m. m, 4 35. J'aime la blanche et j'aime la brunette,
YVER, p. 027.
— ÉTYM. Diminutif de brun; bourguig. breugnotte.
4. BRUNI, IE (bru-ni, nie), part: passé. || i" Rendu
brun. Un teint bruni par le soleil. || 2° Poli. Or bruni.
Et toute son armure, emblème de malheur,- Etait de
fer bruni, sans or et sans couleur, GUIBERT, Bour-
bon, iv, 9.
2. BRUNI (bru-ni), s. m. Terme d'orfèvrerie". Le
poli, par opposition au mat.
— ÉTYM. Brunir.
BRUNIR (bru-nir), v. a. ||i° Rendre brun. Mais
déjà l'ombre plus épaisse Tombe et brunit les vastes
mers, LAMART. Méd. 1, ai. || Peindre en brun. Faire
brunir une voilure. || Brunir de l'acier, signifie
quelquefois faire subir à l'acier une préparation qui
le rende plus brun. || V. n. Devenir brun. Il a bruni.
Il Se brunir, v. réfi. Devenir brun. || 2° Rendre bril-
lant par le poli. Brunir de l'or, de l'argent. || Sau-
poudrer de gypse calciné la baudruche destinée à
recevoir l'or battu. || Terme de vénerie. Se dit du
cerf, frottant son bois pour le dépouiller de la peau
morte. Ce cerf brunitson bois. || 3° Se brunir, v. réfl.
Devenir brillant. Cette sorte d'or se brunit mieux.
— HIST. XIe s. Franceis i fièrent des espiez bru-
nissans, Ch. de Roi. cxxm. ||xiie s. Toz vos images
[je] fis faire d'or bruni, Ronc. p. 444. ||XIII 0 s. Que
nuls ne puisse nulles vielles euvres reparer ne bru-
nir, ne vendre pour hueves, sus peine de perdre
les, Liv. des met. 401. Quiconques est fremailliers
de laton, et il fasse oevre qui ne soit bruntie que
d'une part, si comme de fermaus rons, cals oevre
n'est mie souffisans, ib. 96. Cilz deux lieux >uûtfaiz
à pugnir Tous ceulx qui faillent à venir S. ces ?«Jens
souverains ensemble, Qui pevent blanchir et biuu "
Tout homme.... 1. DEMEUNG, Très. 632. ||xiv s. JJ.J
la mâche [massue] déferle feri li marchis, Pardes-
sore le hiaume, qui bien estoit burnis, Baud. de
Seb. iv, 468. Il xvie s. Comme un myroir par son
lustre bruny, Monstre.... J.MAROT, V,200. L'esprou-
vetle, estant sur l'os, glisse comme sur quelque chose
brunie et polie, PARÉ, XI, 22. Il [amour] fit son trait
de ton oeil brunissant, RONS. 73.
— ÉTYM. Brun; Berry, bruneiir; provenç. brunir
et bornir; espagn. bruritr, bronir; ital. brunire;
moyen-allem. brinnen, rendre brillant. Dans l'ancien
haut-allemand brun signifie à la fois brun et bril-
lant; ancien Scandinave, bruni, incendie, feu. On
conçoit commentée même radical a pu donner brun,
ce qui est noirci par feu, et brunir, rendre brillant
comme le feu, d'où polir.
f BRUNIS (bru-ni), s. m. Terme de métier. L'ef-
fet du bruni.
— ÉTYM. Brunir.
BRUNISSAGE (bru-ni-sa-j'), s. m. Action de bru-
nir, de polir.
— ÉTYM. Brunir.
BRUNISSEUR, EUSE (bru-ni-sèur, seû-z'), s. m.
et f. Celui, celle qui brunit les ouvrages d'or et d'ar-
gent.
— HIST. XVe s. L'espëe estoit plus clere et plus
luysante que s'elle venoit des mains du brunisseur,
Perceforest, t. vi, f" 6), reclo, col. 2, dans LACURNE
SAINTE-PALAYE.
— ÉTYM. Brunir.
1. — 55
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