BRA
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BRA
409
BRAQUEMART (bra-ke-mar), s. m. Epée courte
et large.
— HIST. xiv° s. Perrot avoit pendu un bazelaireou
bergamanàsa ceinture,DU CANGE, bragamardus. Le
dit Camus geta un grant coustel que l'en dist braga-
mas, contre la teste du dit Huchon, ID. 16. Qui te-
noienttous entre leurs mains Bagamarsetgrantgisar-
mes, ID. ib. || xv s. Un grant coustel d'Allemaigne,
nommé bracquemart, ÎD. braquemardus. Ainsi que
François se retourna, ce bastard, qui estoitun fort
varlet, lasche parmi la teste un coup d'un bracque-
mart si pesant, que il le pourfendit jusques aux
dents, et .l'abattit tout mort à terre, FROISS. II,
m, 36. || xvie s. Et avec son grant braquemart frap-
poit sur ces fuiarts à grant tour de bras sans se
feindre ni esparçner, RAB. I, 44. Prenant un bra-
quemard de chasse qu'il portoit pendu, D. Flores de
Grèce, f° vu, verso.
— ÉTYM. Bas-lat. braquemardus, bragamardus.
On tire ce mot de ppay_ùç, court, et p&xcapa, épée;
mais, outre qu'on ne voit p"s les intermédiaires par
où ce mot grec serait arrivé, les formes diverses ne
sont pas favoranles à cette hypothèse. Grandgagnage
voit, dans la première partie de braquemart, le
wallon braket, grand sabre, brakète, épée courte,
qu'il rapproche du bavarois brâchsen, sorte de
serpe, et par mépris, épée. Le rapprochement
avec le wallon est plausible. Braquet était aussi en
usage, même au commencement du xvn" siècle;
par exemple : Lui voulant faire quelque mal pour
avoir sa revanche, il l'appela à soi, et lui demanda
à tenir un petit braquet qu'il portait au côté; Colli-
net l'ayant tirédu fourreau, le seigneur le prit....
Francion, liv. vi, p. 237.
BRAQCEMENT (bra-ke-man), s. m. Action de
braquer.
BRAQUER (bra-ké), v. a. || 1° Diriger un canon,
une lunette du côté d'un objet. Braque tes lunettes,
vieux sire [Jupiter s'apprêtant à lancer son foudre],
Sur lefront couronné par nous.... De la candeur c'est
le sourire, De la bonté c'est l'oeil si doux; Jupin ne
mettrait-il en poudre Qu'une couronne de bluets ?
BÉRANG. Bluets. || 2° Fig. Braquer ses regards sur
quelqu'un, sur quelque chose, les tenir arrêtés sur
quelqu'un, sur quelque chose.
— HIST. xvi° s.' Il braqua si à propos une cou-
leuvrine, que.... MONT, I, 49. La ville prise, ils bra-
quent leurs pièces contre le chasteau, et tirèrent
plusieurs volées, CARL. I, 39 Et que les cano-
niérs ne se lassent de tirer incessamment, sans
bracquer ny myrer, mais seulement à Coups perdus
et en ruyne, ID. v, 25. Et quand [Charles-Quint à
Metz] environné de tant de gonfanons, Fit braquer
tout d'un rang centpieces de canons, RONS.Poèmes,
liv. i.
— ÉTYM. Génev. branquier; bourguig. braiquè;
d'après Diez, de l'ancien Scandinave brâka, qui si-
gnifie affaiblir, mettre dessous; le sens laisse du
"doute sur cette étymologie, et on ne saisit pas
bien l'enchaînement entre mettre dessous et diri-
ger. Il y a dans l'anglais brake qui signifie la poi-
gnée d'une pompe; le mot aurait-il passé de la ma-
rine dans le langage militaire? enfin, comme le
mot est récent, faudrait-il y voir un verbe formé de
braque, avec la signification de chercher, pointer?
t BRAQUES (bra-k'), s. f. plûr. Les pinces de
l'écrevisse.
—ËTYM. Brachium, bras.
f BRAQUET (bra-kè), s. m. Espèce de petits clous
dont les paysans se servaient pour ferrer leurs sou-
liers.
— ÉTYM. Braquet a aussi signifié poignard (voy.
BRAQUEMART, à l'étymologie).
BRAS (l's se lie: un bras arrondi, dites : un
bra-z arrondi), s. m. || i° Nom, dans le corps hu-
main, du membre supérieur et tenant à l'épaule. De
la grosseur du bras. Qui a de bons bras. Être em-
porté dans les bras. Il le prend entre ses bras, FÉN.
Tél. vu. Mentor tenait Télémaque serré entre ses
bras, ID. Tél. xn. Il vous tend les bras pour vous
embrasser, ID, Tél. xiv. Vous n'avez en ces lieux
que deux bras comme un autre, CORN. Nicom. i, 4.
|| Donner le bras, arrondir le bras pour qu'une au-
tre personne s'y appuie. || Donner le bras, mettre
son bras au bras de quelqu'un. Viens aux champs
Jouler la verdure, Donne le bras à ton amant, BË-
RANS. Champs. || Se donner le bras, se dit de deux
personnes qui ont le bras passé l'un dans l'autre.
|| Prendre le bras, passer son bras autour du bras
d'une autre personne. || Offrir son bras, se dit d'un
homme qui demande aune dame si elle veut pren-
dre son bras pour passer d'une pièce dans une au-
tre, pour faire une promenade, une course, etc.
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
|| Avoir les bras retroussés jusqu'au coude, avoir la
manche du vêtement retroussée. || Familièrement.
Gros comme le bras, se dit pour exprimer une flatterie
qui consiste à donner à quelqu'un avec affectation,
en lui parlant, un titre qu'il a ou qu'il n'a pas. Dans
la conversation il le traita de comte, gros comme le
bras. || Avoir des bras, en termes de danse, c'est les
porter,-les remuer avec grâce. || Familièrement. Les
bras m'en tombent, ma surprise est extrême. 1| Couper
bras et jambes à quelqu'un, lui enlever ses moyens de
réussir, ou encore lui ôter tout courage. || Demeurer
les bras croisés, rester sans rien faire. Mais je le laisse
aller après un tel indice, Et demeure les bras croisés
comme un Jocrisse, MOL. COC. imag. 4 6. || Faire les
beaux bras, se donner de grands airs. || Faire les
grands bras, affecter un crédit, une importance
qu'on n'a pas. || Fig. Tendre les bras à quelqu'un,
lui offrir secours et protection; l'inviter à appro-
cher. Rome tend les bras à César, BOSS. Hist. I, 9.
La Sicile De là nous tend les bras, BOIL. Eptt. i. Par
cette conduite accommodante ils tendent les bras à
tout le monde, PASG. Prov. 5. Ainsi je tends les
bras à mon libérateur, ID. Juifs, 4 9. || Tendre les
bras, implorer du secours. Le pape, à qui Charles
Martel était nécessaire, lui tendait les bras, MONTESQ.
Esp. xxxi, 41. || Arrêter, retenir le bras de quel-
qu'un, à quelqu'un, l'empêcher de frapper ; et, fi-
gurément, arrêter sa colère, sa vengeance. || S'ap-
puyer sur le bras de quelqu'un, être soutenu par
son bras; et, figurément, avoir son appui. || S'ap-
puyer sur un bras de chair, dans le langage mys-
tique, mettre son espoir aux choses temporelles.
|| Recevoir quelqu'un à bras ouverts, le recevoir
avec empressement, avec amitié. Elle fut reçue à
bras ouverts de son mari ,SÉV. 422. Cette flatterie m'est
si agréable que je la reçois à bras ouverts, ID. 142.
Un oncle qui la chérissait lui fut enlevé au moment
où elle l'attendait, les bras ouverts, à son retour
d'Egypte, DIDER.£SS. S. Claude, liv. u. || Avoir quel-
qu'un sur les bras, en être embarrassé ou chargé. Au
diantre tout valet qui vous est sur les bras, Qui fa-
tigue son maître et ne fait que déplaire X force de
vouloir trancher du nécessaire, MOL. Fdch. i, 4 :
Il y a des gens pressants qu'on a sur les bras, SÊV.
221. Tu m'as abandonné dans un grand embarras;
Un malheureux neveu m'est tombé sur les bras,
REGNARD, le Légat, m, 4. || Avoir beaucoup d'affai-
res, de grandes affaires sur les bras, en être
accablé. Nous n'aurions plus qu'une affaire sur
les bras, BALZ. Liv. i, lett. 7. Il fallut songer aux
grandes affaires qu'il avait sur les bras, SÉV. 2ii.
Il se trouve que j'ai le gouvernement de Provence
sur les bras, ID. 416. Je me trouvai une violente affaire
sur les bras, VOLT. Scarmentado. || Se mettre sur
les bras, s'attirer sur les bras, c'est-à-dire s'attirer
l'inimitié. Voudriaz-vous, madame, vous opposer à
une si sainte pensée, et que j'allasse, en vous rete-
nant, me mettre le ciel sur les bras? MOL. D. Juan,
i, 3. Qui en choque un se les attire tous sur les
bras, ID. ib. v, 2. Et je me jetterais cent choses
sur les bras, ID. Mis. v, 4. || 2° Embrassement, sein,
giron. 11 le prit dans ses bras. Quand il vous pres-
sait dans ses bras. Appelez votre frère, oubliez dans
ses bras.... RAC. Brit. iv, 3. || Fig. Use jeta dansles
bras de l'armée. Tirer quelqu'un des bras de la mort.
Il s'arrachait des bras du sommeil. Tel qu'au soir on
voit le soleil Se jeter aux bras du sommeil, MALH.
VI, 4 6. Le dieu que vous servez vous adopta pour
fille, Vous êtes dans ses bras, il parle à votre coeur,
VOLT. Zaïre, iv, t. Pour un enfant qu'ils ne con-
naissent pas, Que le hasard peut-être a jeté dans
leurs bras, RAC. Âthal.m, 3. Hippias se jette entre
les bras de Darius, BOSS. Hist. i, 8. Rome est
contrainte de se jeter entre les bras des Français,
ID. ib. ni, 7. J'ai horreur de mes péchés ; je me jette
entre les bras de votre infinie miséricorde, FÉN.
xvm, 483. Dieu, appuyant les fausses religions par
des miracles, jetait l'univers entre les bras de ses
ennemis, VOLT. Moeurs, Oracles. || 3° Fig. et poéti-
quement, amour, mariage, union. Vous veniez de
mon front observer la pâleur Pour aller dans ses
bras rire de ma douleur, RAC. Andr. iv, 6. Je me
tiendrais heureux entre les bras d'une autre ! CORN.
Poly. u, 2 Voir tout ce que j'aime entre les
bras d'autrui, ID. Sertor. m, 2. On l'allait mettre
entre les bras d'un rustre, LA FONT. Mandr. || 4° Per-
sonne qui travaille. Campagnes qui manquent de
bras. || Ne vivre que de ses bras, ne vivre que
de son travail. || 5° Ce qui agit, par opposition
à ce qui conçoit. Il n'a été que le bras d'un
autre. Le bras droit de quelqu'un, celui qui agit,
travaille pour lui L'un est votre coeur si
l'autre est votre bras, ROTR. Vencesl. i, 4. 11 se-
rait désormais le bras droit de notre monarque,'
BOSS. Honn. 3. Les conseillers d'État se portèrent i.
chasser la Berlips et le prince de Darmstadt, de
haine pour la reine et pour ses deux bras droits,
ST-SIM. 84, 65. |] 6°Fig.'Force, courage guerrier. Un
bras victorieux Je n'ai point de bras Quand il
faut conserver ce qui ne vous plaît pas, CORN. Cid,
v, 4 .Trois sceptres à son trône attachés par mon bras,
ID. Nicom.i, 4. Remettez à leurs bras les communs
intérêts, ID. Cinna, i, 2. S'il avait comme lui son
bras à mon service, ID. D. Sanche, n, 4. Je vous offre
mon bras, RAC. Andr. i, 4. || 7° Pouvoir, puissance. *
Toutes les choses humaines so/it sous le bras de
Dieu. Un tyran appesantissait sur la ville un bras
de fer. Les prières devraient arrêter le bras du Sei-
gneur, MASS. Temples. Sion, le jour approche où le
Dieu des armées Va de son bras puissant faire éclater
l'appui, RAC. Eslh.i, 4. || Le bras séculier, la puis-
sance, l'autorité temporelle par opposition à l'auto-
rité ecclésiastique, et aussi la justice temporelle par
opposition à la juridiction ecclésiastique. Dérober
un coupable au bras de la justice, CORN. Hor. v, 3.
|| Fig. et familièrement. Avoir les bras longs, avoir
beaucoup de crédit, d'influence. || 8° Un des courants
d'un fleuve. La Meuse reçoit un bras du Rhin.
Se diviser en beaucoup de bras. La rivière ayant
réuni ses deux bras. |] Bras de mer, détroit. Ils sont
séparés par un bras de mer. || 9° Sorte de chande-
lier à une ou plusieurs branches qu'on applique
au mur. Un bras doré. Deux bras d'argent. || 10° Dans
le langage anatomique, région du membre antérieur
ayant pour base l'humérus. || Membre thoracique
des animaux invertébrés, ou seulement son pre-
mier article. || Terme de vétérinaire. Partie de la
jambe du cheval qui s'étend depuis l'épaule jus-
qu'au genou. || Les bras d'une baleine, ses nageoires.
|| Bras du polype, ses tentacules. || Bras de l'écre-
visse, ses pinces. || Les bras du Scorpion, constella-
tion. !| 11° Ce qui est configuré en forme de bras. Les
bras d'une machine. Les bras d'une équerre. Bras
de fauteuil. Siège à bras. Les bras d'un fauteuil,
d'une civière, d'un brancard, d'une vergue. Le bras
d'un aviron. Bras de la vigne. Bras de balance, les
deux parties qui sont de chaque côté du point. || Bras
de levier, la portion du levier comprise entre le
point d'appui et le point d'application des forces.
|| Terme de charpentier. Bras de chèvre, les deux
longues pièces qui portent le treuil. || 12° Terme de
géognosie. Rameau de montagne qui, dépassant le
pied général de la chaîne, s'avance dans la plaine.
|| 13° A bras, loc. adv. Avec les bras seuls, et sans
machine. Les cabestans enlèvent des fardeaux que
les hommes n'auraient pas pu remuer à bras, VOLT.
Dial. iv. On leur [aux nègres] fait tourner à bras l'ar-
bre des moulins à sucre, ID. Moeurs, 4 52. Il fallait
porter la caisse à bras jusqu'à une certaine distance,
j. J. ROUSS. Conf. m. || X force de bras, même sens. Ils
montèrent le canon àforce de bras. || Xtour de bras,
loc. adv. De toute sa force. Il frappait à tour de bras.
|| Xbras raccourci, sans quartier.Frapper à bras rac-
courci. || 14° X bras-le-corps, loc. adv. Par le milieu
du corps. Il le prit à bras-le-corps. || 15°Bras dessus,
bras dessous, loc. adv. En se donnantle bras. Mon-
seigneur descendit, le roi voulut descendre aussi ;
monseigneur lui embrassa les genoux ; le roi lui dit •
ce n'est pas ainsi que je veux vous embrasser; et sur
cela bras dessus, bras dessous, avec tendresse de
part et d'autre, SÉV. 488. Bras dessus et bras des-
sous, S'en vont Colin et Colette, BÊRANG. Bon mé-
nage. || Fig. Être bras dessus, bras dessous, être
dans une grande intimité. || S'embrasser bras des-
sus, bras dessous, s'embrasser avec beaucoup d'in-
timité. Je commence par vous embrasser bras des-
sus, bras dessous, MONTESQ. Lettre 54. ]| Proverbe.
Si on lui en donne long comme le doigt, il en prend
long comme le bras, c'est-à-dire il n'a point de
discrétion, il abuse.
— HIST. xi° s. Donc perdreit Charles le destre
braz du cors, Ch. de Roi. XLIV. X bras se prenent
ambedeus pour luter, ib. CLXXXI. || xucs. S'ilaveient
talent [désir] de guerre, Dès or en unt toz pleins les
braz, BENOÎT, II, 8723. Entre ses bras nulle i'cis ne
gisrez, Ronc. p. 82. Sur la jointe du bras où il l'a
assené, ib. p. 4 96. Et ses beaus bras et son cors bel
et gent, Couci, v. Mais [ils] n'i voient riens qui fasse
à desplaire N'en cors, n'en bras, n'en bouche, n'en
menton, ib. n. Ses deus fils pi] vitocire as bras de
sa moillier, Sax. xi. Quant il furent caeit [tombés]
andui el brac, Gérard de Ross. p. 360: || xin° s. Et
pristrent port devant le palais l'empereour Alexis,
qui ert apelés Calcidoines, et fu encontre Constan-
tinoble de l'autre part du bras devers la Turkie,
VILLEH. Lxn.La duchoise, sa suer, entre ses bras la
I. — M
BRA
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BRAQUEMART (bra-ke-mar), s. m. Epée courte
et large.
— HIST. xiv° s. Perrot avoit pendu un bazelaireou
bergamanàsa ceinture,DU CANGE, bragamardus. Le
dit Camus geta un grant coustel que l'en dist braga-
mas, contre la teste du dit Huchon, ID. 16. Qui te-
noienttous entre leurs mains Bagamarsetgrantgisar-
mes, ID. ib. || xv s. Un grant coustel d'Allemaigne,
nommé bracquemart, ÎD. braquemardus. Ainsi que
François se retourna, ce bastard, qui estoitun fort
varlet, lasche parmi la teste un coup d'un bracque-
mart si pesant, que il le pourfendit jusques aux
dents, et .l'abattit tout mort à terre, FROISS. II,
m, 36. || xvie s. Et avec son grant braquemart frap-
poit sur ces fuiarts à grant tour de bras sans se
feindre ni esparçner, RAB. I, 44. Prenant un bra-
quemard de chasse qu'il portoit pendu, D. Flores de
Grèce, f° vu, verso.
— ÉTYM. Bas-lat. braquemardus, bragamardus.
On tire ce mot de ppay_ùç, court, et p&xcapa, épée;
mais, outre qu'on ne voit p"s les intermédiaires par
où ce mot grec serait arrivé, les formes diverses ne
sont pas favoranles à cette hypothèse. Grandgagnage
voit, dans la première partie de braquemart, le
wallon braket, grand sabre, brakète, épée courte,
qu'il rapproche du bavarois brâchsen, sorte de
serpe, et par mépris, épée. Le rapprochement
avec le wallon est plausible. Braquet était aussi en
usage, même au commencement du xvn" siècle;
par exemple : Lui voulant faire quelque mal pour
avoir sa revanche, il l'appela à soi, et lui demanda
à tenir un petit braquet qu'il portait au côté; Colli-
net l'ayant tirédu fourreau, le seigneur le prit....
Francion, liv. vi, p. 237.
BRAQCEMENT (bra-ke-man), s. m. Action de
braquer.
BRAQUER (bra-ké), v. a. || 1° Diriger un canon,
une lunette du côté d'un objet. Braque tes lunettes,
vieux sire [Jupiter s'apprêtant à lancer son foudre],
Sur lefront couronné par nous.... De la candeur c'est
le sourire, De la bonté c'est l'oeil si doux; Jupin ne
mettrait-il en poudre Qu'une couronne de bluets ?
BÉRANG. Bluets. || 2° Fig. Braquer ses regards sur
quelqu'un, sur quelque chose, les tenir arrêtés sur
quelqu'un, sur quelque chose.
— HIST. xvi° s.' Il braqua si à propos une cou-
leuvrine, que.... MONT, I, 49. La ville prise, ils bra-
quent leurs pièces contre le chasteau, et tirèrent
plusieurs volées, CARL. I, 39 Et que les cano-
niérs ne se lassent de tirer incessamment, sans
bracquer ny myrer, mais seulement à Coups perdus
et en ruyne, ID. v, 25. Et quand [Charles-Quint à
Metz] environné de tant de gonfanons, Fit braquer
tout d'un rang centpieces de canons, RONS.Poèmes,
liv. i.
— ÉTYM. Génev. branquier; bourguig. braiquè;
d'après Diez, de l'ancien Scandinave brâka, qui si-
gnifie affaiblir, mettre dessous; le sens laisse du
"doute sur cette étymologie, et on ne saisit pas
bien l'enchaînement entre mettre dessous et diri-
ger. Il y a dans l'anglais brake qui signifie la poi-
gnée d'une pompe; le mot aurait-il passé de la ma-
rine dans le langage militaire? enfin, comme le
mot est récent, faudrait-il y voir un verbe formé de
braque, avec la signification de chercher, pointer?
t BRAQUES (bra-k'), s. f. plûr. Les pinces de
l'écrevisse.
—ËTYM. Brachium, bras.
f BRAQUET (bra-kè), s. m. Espèce de petits clous
dont les paysans se servaient pour ferrer leurs sou-
liers.
— ÉTYM. Braquet a aussi signifié poignard (voy.
BRAQUEMART, à l'étymologie).
BRAS (l's se lie: un bras arrondi, dites : un
bra-z arrondi), s. m. || i° Nom, dans le corps hu-
main, du membre supérieur et tenant à l'épaule. De
la grosseur du bras. Qui a de bons bras. Être em-
porté dans les bras. Il le prend entre ses bras, FÉN.
Tél. vu. Mentor tenait Télémaque serré entre ses
bras, ID. Tél. xn. Il vous tend les bras pour vous
embrasser, ID, Tél. xiv. Vous n'avez en ces lieux
que deux bras comme un autre, CORN. Nicom. i, 4.
|| Donner le bras, arrondir le bras pour qu'une au-
tre personne s'y appuie. || Donner le bras, mettre
son bras au bras de quelqu'un. Viens aux champs
Jouler la verdure, Donne le bras à ton amant, BË-
RANS. Champs. || Se donner le bras, se dit de deux
personnes qui ont le bras passé l'un dans l'autre.
|| Prendre le bras, passer son bras autour du bras
d'une autre personne. || Offrir son bras, se dit d'un
homme qui demande aune dame si elle veut pren-
dre son bras pour passer d'une pièce dans une au-
tre, pour faire une promenade, une course, etc.
DICT. DE LA LANGUE FRANÇAISE.
|| Avoir les bras retroussés jusqu'au coude, avoir la
manche du vêtement retroussée. || Familièrement.
Gros comme le bras, se dit pour exprimer une flatterie
qui consiste à donner à quelqu'un avec affectation,
en lui parlant, un titre qu'il a ou qu'il n'a pas. Dans
la conversation il le traita de comte, gros comme le
bras. || Avoir des bras, en termes de danse, c'est les
porter,-les remuer avec grâce. || Familièrement. Les
bras m'en tombent, ma surprise est extrême. 1| Couper
bras et jambes à quelqu'un, lui enlever ses moyens de
réussir, ou encore lui ôter tout courage. || Demeurer
les bras croisés, rester sans rien faire. Mais je le laisse
aller après un tel indice, Et demeure les bras croisés
comme un Jocrisse, MOL. COC. imag. 4 6. || Faire les
beaux bras, se donner de grands airs. || Faire les
grands bras, affecter un crédit, une importance
qu'on n'a pas. || Fig. Tendre les bras à quelqu'un,
lui offrir secours et protection; l'inviter à appro-
cher. Rome tend les bras à César, BOSS. Hist. I, 9.
La Sicile De là nous tend les bras, BOIL. Eptt. i. Par
cette conduite accommodante ils tendent les bras à
tout le monde, PASG. Prov. 5. Ainsi je tends les
bras à mon libérateur, ID. Juifs, 4 9. || Tendre les
bras, implorer du secours. Le pape, à qui Charles
Martel était nécessaire, lui tendait les bras, MONTESQ.
Esp. xxxi, 41. || Arrêter, retenir le bras de quel-
qu'un, à quelqu'un, l'empêcher de frapper ; et, fi-
gurément, arrêter sa colère, sa vengeance. || S'ap-
puyer sur le bras de quelqu'un, être soutenu par
son bras; et, figurément, avoir son appui. || S'ap-
puyer sur un bras de chair, dans le langage mys-
tique, mettre son espoir aux choses temporelles.
|| Recevoir quelqu'un à bras ouverts, le recevoir
avec empressement, avec amitié. Elle fut reçue à
bras ouverts de son mari ,SÉV. 422. Cette flatterie m'est
si agréable que je la reçois à bras ouverts, ID. 142.
Un oncle qui la chérissait lui fut enlevé au moment
où elle l'attendait, les bras ouverts, à son retour
d'Egypte, DIDER.£SS. S. Claude, liv. u. || Avoir quel-
qu'un sur les bras, en être embarrassé ou chargé. Au
diantre tout valet qui vous est sur les bras, Qui fa-
tigue son maître et ne fait que déplaire X force de
vouloir trancher du nécessaire, MOL. Fdch. i, 4 :
Il y a des gens pressants qu'on a sur les bras, SÊV.
221. Tu m'as abandonné dans un grand embarras;
Un malheureux neveu m'est tombé sur les bras,
REGNARD, le Légat, m, 4. || Avoir beaucoup d'affai-
res, de grandes affaires sur les bras, en être
accablé. Nous n'aurions plus qu'une affaire sur
les bras, BALZ. Liv. i, lett. 7. Il fallut songer aux
grandes affaires qu'il avait sur les bras, SÉV. 2ii.
Il se trouve que j'ai le gouvernement de Provence
sur les bras, ID. 416. Je me trouvai une violente affaire
sur les bras, VOLT. Scarmentado. || Se mettre sur
les bras, s'attirer sur les bras, c'est-à-dire s'attirer
l'inimitié. Voudriaz-vous, madame, vous opposer à
une si sainte pensée, et que j'allasse, en vous rete-
nant, me mettre le ciel sur les bras? MOL. D. Juan,
i, 3. Qui en choque un se les attire tous sur les
bras, ID. ib. v, 2. Et je me jetterais cent choses
sur les bras, ID. Mis. v, 4. || 2° Embrassement, sein,
giron. 11 le prit dans ses bras. Quand il vous pres-
sait dans ses bras. Appelez votre frère, oubliez dans
ses bras.... RAC. Brit. iv, 3. || Fig. Use jeta dansles
bras de l'armée. Tirer quelqu'un des bras de la mort.
Il s'arrachait des bras du sommeil. Tel qu'au soir on
voit le soleil Se jeter aux bras du sommeil, MALH.
VI, 4 6. Le dieu que vous servez vous adopta pour
fille, Vous êtes dans ses bras, il parle à votre coeur,
VOLT. Zaïre, iv, t. Pour un enfant qu'ils ne con-
naissent pas, Que le hasard peut-être a jeté dans
leurs bras, RAC. Âthal.m, 3. Hippias se jette entre
les bras de Darius, BOSS. Hist. i, 8. Rome est
contrainte de se jeter entre les bras des Français,
ID. ib. ni, 7. J'ai horreur de mes péchés ; je me jette
entre les bras de votre infinie miséricorde, FÉN.
xvm, 483. Dieu, appuyant les fausses religions par
des miracles, jetait l'univers entre les bras de ses
ennemis, VOLT. Moeurs, Oracles. || 3° Fig. et poéti-
quement, amour, mariage, union. Vous veniez de
mon front observer la pâleur Pour aller dans ses
bras rire de ma douleur, RAC. Andr. iv, 6. Je me
tiendrais heureux entre les bras d'une autre ! CORN.
Poly. u, 2 Voir tout ce que j'aime entre les
bras d'autrui, ID. Sertor. m, 2. On l'allait mettre
entre les bras d'un rustre, LA FONT. Mandr. || 4° Per-
sonne qui travaille. Campagnes qui manquent de
bras. || Ne vivre que de ses bras, ne vivre que
de son travail. || 5° Ce qui agit, par opposition
à ce qui conçoit. Il n'a été que le bras d'un
autre. Le bras droit de quelqu'un, celui qui agit,
travaille pour lui L'un est votre coeur si
l'autre est votre bras, ROTR. Vencesl. i, 4. 11 se-
rait désormais le bras droit de notre monarque,'
BOSS. Honn. 3. Les conseillers d'État se portèrent i.
chasser la Berlips et le prince de Darmstadt, de
haine pour la reine et pour ses deux bras droits,
ST-SIM. 84, 65. |] 6°Fig.'Force, courage guerrier. Un
bras victorieux Je n'ai point de bras Quand il
faut conserver ce qui ne vous plaît pas, CORN. Cid,
v, 4 .Trois sceptres à son trône attachés par mon bras,
ID. Nicom.i, 4. Remettez à leurs bras les communs
intérêts, ID. Cinna, i, 2. S'il avait comme lui son
bras à mon service, ID. D. Sanche, n, 4. Je vous offre
mon bras, RAC. Andr. i, 4. || 7° Pouvoir, puissance. *
Toutes les choses humaines so/it sous le bras de
Dieu. Un tyran appesantissait sur la ville un bras
de fer. Les prières devraient arrêter le bras du Sei-
gneur, MASS. Temples. Sion, le jour approche où le
Dieu des armées Va de son bras puissant faire éclater
l'appui, RAC. Eslh.i, 4. || Le bras séculier, la puis-
sance, l'autorité temporelle par opposition à l'auto-
rité ecclésiastique, et aussi la justice temporelle par
opposition à la juridiction ecclésiastique. Dérober
un coupable au bras de la justice, CORN. Hor. v, 3.
|| Fig. et familièrement. Avoir les bras longs, avoir
beaucoup de crédit, d'influence. || 8° Un des courants
d'un fleuve. La Meuse reçoit un bras du Rhin.
Se diviser en beaucoup de bras. La rivière ayant
réuni ses deux bras. |] Bras de mer, détroit. Ils sont
séparés par un bras de mer. || 9° Sorte de chande-
lier à une ou plusieurs branches qu'on applique
au mur. Un bras doré. Deux bras d'argent. || 10° Dans
le langage anatomique, région du membre antérieur
ayant pour base l'humérus. || Membre thoracique
des animaux invertébrés, ou seulement son pre-
mier article. || Terme de vétérinaire. Partie de la
jambe du cheval qui s'étend depuis l'épaule jus-
qu'au genou. || Les bras d'une baleine, ses nageoires.
|| Bras du polype, ses tentacules. || Bras de l'écre-
visse, ses pinces. || Les bras du Scorpion, constella-
tion. !| 11° Ce qui est configuré en forme de bras. Les
bras d'une machine. Les bras d'une équerre. Bras
de fauteuil. Siège à bras. Les bras d'un fauteuil,
d'une civière, d'un brancard, d'une vergue. Le bras
d'un aviron. Bras de la vigne. Bras de balance, les
deux parties qui sont de chaque côté du point. || Bras
de levier, la portion du levier comprise entre le
point d'appui et le point d'application des forces.
|| Terme de charpentier. Bras de chèvre, les deux
longues pièces qui portent le treuil. || 12° Terme de
géognosie. Rameau de montagne qui, dépassant le
pied général de la chaîne, s'avance dans la plaine.
|| 13° A bras, loc. adv. Avec les bras seuls, et sans
machine. Les cabestans enlèvent des fardeaux que
les hommes n'auraient pas pu remuer à bras, VOLT.
Dial. iv. On leur [aux nègres] fait tourner à bras l'ar-
bre des moulins à sucre, ID. Moeurs, 4 52. Il fallait
porter la caisse à bras jusqu'à une certaine distance,
j. J. ROUSS. Conf. m. || X force de bras, même sens. Ils
montèrent le canon àforce de bras. || Xtour de bras,
loc. adv. De toute sa force. Il frappait à tour de bras.
|| Xbras raccourci, sans quartier.Frapper à bras rac-
courci. || 14° X bras-le-corps, loc. adv. Par le milieu
du corps. Il le prit à bras-le-corps. || 15°Bras dessus,
bras dessous, loc. adv. En se donnantle bras. Mon-
seigneur descendit, le roi voulut descendre aussi ;
monseigneur lui embrassa les genoux ; le roi lui dit •
ce n'est pas ainsi que je veux vous embrasser; et sur
cela bras dessus, bras dessous, avec tendresse de
part et d'autre, SÉV. 488. Bras dessus et bras des-
sous, S'en vont Colin et Colette, BÊRANG. Bon mé-
nage. || Fig. Être bras dessus, bras dessous, être
dans une grande intimité. || S'embrasser bras des-
sus, bras dessous, s'embrasser avec beaucoup d'in-
timité. Je commence par vous embrasser bras des-
sus, bras dessous, MONTESQ. Lettre 54. ]| Proverbe.
Si on lui en donne long comme le doigt, il en prend
long comme le bras, c'est-à-dire il n'a point de
discrétion, il abuse.
— HIST. xi° s. Donc perdreit Charles le destre
braz du cors, Ch. de Roi. XLIV. X bras se prenent
ambedeus pour luter, ib. CLXXXI. || xucs. S'ilaveient
talent [désir] de guerre, Dès or en unt toz pleins les
braz, BENOÎT, II, 8723. Entre ses bras nulle i'cis ne
gisrez, Ronc. p. 82. Sur la jointe du bras où il l'a
assené, ib. p. 4 96. Et ses beaus bras et son cors bel
et gent, Couci, v. Mais [ils] n'i voient riens qui fasse
à desplaire N'en cors, n'en bras, n'en bouche, n'en
menton, ib. n. Ses deus fils pi] vitocire as bras de
sa moillier, Sax. xi. Quant il furent caeit [tombés]
andui el brac, Gérard de Ross. p. 360: || xin° s. Et
pristrent port devant le palais l'empereour Alexis,
qui ert apelés Calcidoines, et fu encontre Constan-
tinoble de l'autre part du bras devers la Turkie,
VILLEH. Lxn.La duchoise, sa suer, entre ses bras la
I. — M
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