Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
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Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
408
BRA
ch. 23. || xvie s. Faisans au reste des courses si brans-
lantes, que l'on. pensoit à toute heure qu'ilsdeus-
sent tomber, CAKL. vn, 26.
BRANLE (bran-1'), s. m. || i° Mouvement d'un
corps qui va tantôt d'un côté tantôt de l'autre. Le
branle d'une cloche. Sonner en branle, donner aux
cloches tout le va-et-vient qu'elles peuvent avoir.
À l'église c'était grande cérémonie, cierges allu-
més, faux-bourdon, procession, cloches en branle,
p. L. COUR, i, 268. [0 mer !] je ferme au branle
de ta lame Mes regards fatigués du jour, LAMART.
Méd. n, 2). Elles ont dû se mouvoir du même
branle que la matière du ciel, DESC. Monde, 8.
Tout est dans un branle perpétuel et par consé-
quent tout change, FONT.'Les mondes, 6" soir. Ainsi
de notre espoir la fortune se joue, Tout s'élève ou
s'abaisse au branle de sa roue, CORN. fflus. comique,
v, 5. Qu'à son gré désormais la fortune me joue,On
me verra dormir au branle de sa roue, BOIL. Éptt. v.
|| Terme de physique. Espace parcouru par le régu-
lateur d'une.pendule dans une oscillation. ||2° Fig.
Impulsion donnée à une chose. Je demande quel
moteur a donné ce premier branle à la machine de
l'univers, FÉN. Exist. 81. C'est la cause secrète qui
donne le branle à tous ces mouvements qui cesse-
raient aussitôt qu'on aurait su le véritable état de vos
disputes, PASC. Prov. 18. Il.faut avouer que l'ordre
de notre naissance donne presque le premier branle à
celui de nos destinées, MASS. Villars. Je vais donner
le branle et pousser à la roue, TRisTAN.iifariarane, n,
4 ce que je me propose Pourrait déjà donner un
grand branle à la chose, BARON, l'Andrienne,m,9.
- Ce sont eux qui donnent le branle à la réputation,
MOL. UsPréc. to. Luther donne le branle à ces mou-
vements, BOSS. For. t. La France commençait à
donner le branle aux affaires de l'Europe, m. le
Tell. L'imprudence, la coutume, le respect humain,
la cupidité, sont les grands ressorts qui donnent le
premier branle aux diverses destinées des hommes,
MASS. Carême, Vocation. Si nous remontions jusqu'à
celui de leurs ancêtres qui donna le premier branle
à l'infortune de sa postérité.... ID. Carême, Enfant-
prodigue. Il donnait le branle et le mouvement à
tout, ID. Villeroy. Claudius penchait tantôt d'un
côté et tantôt d'un autre selon le branle qu'on lui
donnait, PERROT D'ABL. Tacite, 339. Mlle de Grignan
donnera un branle à vos résolutions,SÉV. 44). || Fa-
milièrement. Être en branle, se mettre en branle,
être, se mettre en mouvement pour faire une chose.
Mettre quelqu'un en branle, lui donner le branle,
le mettre en train, en disposition d'agir. || 3° Espèce
de danse. Le branle ou branle gai est le nom généri-
que de toutes les danses où un ou deux danseurs
conduisent tous les autres, qui répètent ce qu'ont
fait les premiers. Le grand-père et le cotillon sont
des branles. Il y a ou plutôt il y avait des branles
sérieux; ceux qu'on donnait aux bals de Louis XIV,
et qui sont décrits dans le Maître à damer du sieur
Rameau, étaient fort graves. || Branle de sor-
tie, retraite forcée et précipitée qu'on est obligé de
faire en quittant un Ûeu ou une personne. Danser
un branle de sortie. Et que, quand on se frotte avec
les courtisans, Les branles de sortie en sont fort dé-
plaisants, RÉGNIER, Sat.xi. Il Fig. Mener le branle,
ouvrir le branle, commencer le branle, c'est-à-dire
donner'le premier exemple d'une chose, être le chef
d'une association d'intérêt ou de plaisir. || Être fou
comme le branle gai, comme branle gai, être d'une
gaieté excessive. || L'air sur lequel on danse un
branle. || 4° Lit des matelots, ainsi nommé à cause
qu'il est suspendu. On dit aujourd'hui hamas.
|| 5° Terme de manège. Branle de galop, mouve-
ment que fait le cheval pour prendre le galop, ou
action qu'il conserve dans cette allure. || 6° Terme
de fauconnerie. Vol de l'oiseau, lorsque, au-dessus
de la tête du fauconnier, il tourne en battant des
ailes et en remuant la queue. || 7° Mâchoire
d'étau.
— HIST. xv" s Le pays d'Angleterre estoit en
branle et en différend l'un contre l'autre, FROISS.II,
H, 4. Les gens rie pied dudit duc ne fuyrent point,
si en furent-ilz en quelque bransle, COMM. VI, 6.
|| xvie s. Si vous avez prins garde au bransle des
quatre saisons, MONT, I, 86. Nous sentons nostre
corps agité au branle de nos imaginations, ID. 1,92.
Ceux qui donnent le bransle à un estât [qui le trou-
blent],m. 1,121. Iray je songer au bransle du monde
[l'ordre, la c'onstruction] ? ID. i, 174. Aymer mieulx
tumber une fois, que de demeurer tousjours en
branle, ID. I, 261. Il apprenoit à danser aux cham-
brières de leansles branlesdeGascogne,MARG.JVOUU.
. xxvm. Il amena le premier à la cour les branles du
haut Barrois, CARL. VI, 37. Ils se mirent à chanter
BRA
force branlesde Poitou, YVER, p. 573. Le troisième
est une barre faite en pince par un bout et par l'au-
tre en douille.' pour loger un pau, avec lequel elle
a plus de branle, D'AUB. Hist. n, 372. Ce que vous
ferez dans une heure donnera bon ou mauvais
branle à tout le reste de votre vie, et vous fera roi
ou rien, ID. ib. in, 484. Les prebstres de St Medard
avoyent sonné leurs cloches à tout bransle, CONDÉ,
Mémoires, 612.
— ÉTYM. Voy. BRANLER; bourguig. branne, sorte
de danse.
BRANLÉ, ÉE (bran-lé, lée), port, passé. Un ja-
velot branlé par le bras qui va le lancer. Sa tête bran-
lée à chaque nouvelle demande.
BRANLE-BAS (bran-le-bâ), s. m. || i" Terme de
marine. Action de détendre les branles où hamacs,
pour se disposer au combat. Faire branle-bas, c'est
ôter non-seulement les branles, mais tout ce qui est
sur le gaillard et dans l'entre-pont, et le jeter à fond
de cale, pour se disposer au combat. || 2° Familiè-
rement , bouleversement. C'est un branle-bas dans
cette maison. \]Au plur. Des branle-bas.
— ÉTYM. Branle, bas.
BRANLEMENT (bran-le-man), s. m. Mouvement
de ce qui branle. Branlement de tête.
— HIST. xive s. Les mouvemens du corps ou les
doubteus branlemens des javeloz et des armes, BER-
CHEURE, f° 16. || xvie s. Toute la noblesse qu'avoit
avec lui le Prince, estant tombée malade du brans-
lement, et non pas lui, ce ne furent que conseils
tendans à esquiver ou le mal de mer, ou le péril du
combat, D'AUB. Hist. n, 296. Si le braillement des
dents vient par coups ou clientes, PARÉ, XV, 27.
Les Athéniens ne tiroient que dards, fiesches et
traicts, dont le branlement des vaisseaux tardoit et
empeschoit le droit fil, AMYOT, Nicias, 46.
— ÉTYM. Branler. '
f BRANLE-QUEUE (bran-le-keue), s. f. Nom vul-
gaire de la bergeronnette ou de la lavandière. \\Au
plur. Des branle-queue.
BRANLER (bran-lé), v. a. || 1° Mouvoir d'avant
en arrière, faire aller deçà et delà. Branlant le dard
dont il le voulait percer, FÉN. Tél. xvi. Cette tête
que je branle n'est point assoupie, DESC. Méd. i.
|| Fig. Tant que je branle le menton, tant que je
mange, c'est-à-dire tant que je vis. Oh! tu seras ainsi
tenu pour un poltron. — Soit, pourvu que toujours je
branle le menton, MOL. Dép. amour, v, i. || Branler
la tête, hésiter, ne pas accéder. Je branlais la tête
à chaque somme, HAMILT. Gramm. 3. || 2° V. n. S'in-
cliner de côté et d'autre Nos destinées, Des
Alpes et des Pyrénées Les sommets auront fait bran-
ler, MALH. vi, 8. Il y avait une fois une reine si
vieille, si vieille que sa tête branlait comme les
feuilles que le vent remue, FÉN. XIX, 3. Ma dent
branle, SÉV. 378. Dents.... Qui, durant qu'il fait
vent, branlent sans qu'on les touche, RÉGNIER,
Sot. xi. Faites que tout le ciel branle à votre ca-
dence, ro. Sat. ix. || Fig. Rien n'est juste de soi;
tout branle avec le temps, PASC. Vrai bien, 4. Quel-
que terme où nous puissions nous attacher et nous
affermir, il branle et nous quitte, iD.dans COUSIN. Les
hommes qui ne branlent presque que par des secous-
ses, m. Imag. 1.1| Branler dans le manche, ou au
manche, se dit d'un instrument qui n'est pas solide-
ment emmanché; et figurément, être menacé dans
sa position, dans sa fortune, etc. || S" Se remuer, se
mouvoir. Ne branlez pas de là. On leur a dit qu'il
ne faut pas branler, ni aller et venir, SÉV. 65I. Je
pense qu'elle s'attendait que je dusse lui céder ma
place; je lui devais une incivilité de l'autre jour, je
la lui payai comptant, et ne branlai pas, ID. 27. La
Bretesche avait défenses expresses de branler, quel-
que combat qu'il entendît, ST-SIM. 47, 60. || Fig.
Ces écoliers n'osent branler devant le maître. Il y
allait de la vie à branler tant soit peu sous le com-
mandement du général, BOSS. Hist. ni, 6. || 4° Me-
nacer de se révolter. On viendra dire qu'une pro-
vince s'est révoltée et qu'une autre branle, BALZAC ,
Avis écrit. Toutes les provinces qui branlent déjà,
ne se déclareront-elles pas? RETZ, II, 300. || Pro-
verbe. Tout ce qui branle ne tombe pas, se dit pour
exprimer qu'une chose qui n'est pas solide peut du-
rer, qu'une personne qui est maladive peut vivre
longtemps.
— HIST. xi" s. Quant l'oit Guenes, l'espée [il] en
a branlie, Ch.de Roi. xxxvi. De son espieulahanste
[il] en a branlée, ib. CCXL. || XII" s. Lors [il] com-
mença son tinel [massue] à branler, Bat. d'Ales-
chans, 5H9. Tant espié fort branler et paumoier,
Ronc. p. 68. || XIII 0 s. Roonel mot ne respondi; Qar
il ne pot, que trop l'estraint Li laz, et dant Renart
l'empaint Par les piez.et lefet branler. lien. 24757.
BRA
Tant par est la bataille fors, Lombart commencent
à branler; Car il ne porent mais souffrir, GUILL. DE
PALERME. Tuit li crestien en branlèrent, Hist occid.
des croisades, t. n, p. 312. || xiv s. Quant le Bre-
ton les vit, le cheval va brochant, L'escu mist en
chantel, la lance va branlant, Guescl. I5828.||xv°s.
Et se tenoient cils à cheval pour reconforter les ba-
tailles qui branleroient, FROISS. I, I, 92. Marne
l'ensaint; les haulz bois profitables Du noble parc
pueti'en veoir branler, E. DESCH. Le bois de Vincennes.
Et branloient toutes nos enseignes comme gens quasi
desconfitz,coMM. n,2. || xvi 0 s. Louis Sforce, sous qui
avoit si longtemps bransle toute l'Italie, on l'a veu
mourir prisonnier à Loches! MONT, I, 66. Nostre
ame ne branle qu'à crédit, serve et captive soubs
l'auctorité d'aultruy, ID. I, 161. La profession des
pyrrhoniens est de bransler, doubter et enquérir,
ID. n, 230.Le soleil bransle, sans séjour, sa course
ordinaire, ID. II, 261. Le ciel et les estoiles ont
bransle 3000 ans; tout le monde l'avoit ainsi creu,
ID. n, 329. Tout ce qui branle ne turnbe pas, ID.
IV, 86. Je ne veulx pas que vous le poussiez, ny le
bransliez; mais seulement ne le soubstenez plus,
ID. IV, 353. Ayant quelque temps branlé [dansé] à
la lourdesque, YVER, p. 573. L'armée n'estoit point
encore tournée en fuitte à val de roupte, mais
bransloitdesjà et estoit en grand desarroy, AMYOT,
Piilop. 60. Les eschelles branloient et plioient sous
le faix, ID. Aratus, 9. Le peuple, voyant Legouver-
neur armé à l'Etape et au Martroy, branloit pour
la pluspart à se jetter de son costé : mais.... D'AUB.
Hist. i, <3i. Il jugeoit à leur mouvement, s'ils
branloient ou marchoient résolus, m. m, 285. Les
dents branlent par la relaxation des gencives, PARÉ,
xv, 27.
— ÉTYM. Bourguig. brannai; forme dérivée de
brandir (comme brandiller), par l'intermédiaire
d'un brandeler, contracté en branler. On trouve en
effet brandeler : Targes, banieres, penonceaux, Se-
lonc ce que les nés [vaisseaux] brandelent, En mil
parties i fretelent, G. GUIART, t. n,p. 359; et même
brander : Tute la terre brande, pensez del espleitier,
J. FANTOSME, ChrOh. 968.
t BRANLETTE (bran-lè-f), s. f. Terme de pêche
La seconde des trois pièces d'une ligne.
— ÉTYM. Branler, à cause du branlement de cette
pièce de la ligne.
BRANLOIRE (bran-loi-r'), s. f. || i° Planche qui,
en équilibre, sert à deux personnes placées au bout
pour s'enlever tour à tour. || On dit plus souvent au-
jourd'hui une balançoire, et, dans'le langage très-
familier, un tape-cul. || 2° Levier garni d'une chaîne
de fer qui meut le soufflet d'une forge. || Grand châs-
sis fixé au plancher du séchoir dans un atelier de
teinture. || 3° Terme de fauconnerie. Un héron est
à la branloire quand, s'élevant très-haut, il tourne
en agitant ses ailes.
— HIST. xvi° s. Le monde n'est qu'une bransloire
perpétuelle, toutes choses y branslent sans cesse,
la terre, les rochiers du Caucase, les pyramides
d'jEgypte, et du bransle publicque et du leur; la
constance mesme n'est autre chose qu'un bransle
plus languissant, MONT, m, 2.
— ÉTYM. Branler.
BRAQUE (bra-k'),s. m. || i° Race de chiens propre
à la chasse, ayant le poil ras et les oreilles pendantes.
Cette race a pour variétés le chien courant et le
basset. || 2° Un étourdi, un écervelé. C'est un bra-
que. || Adjectivement. Cet homme est braque.
— HIST. xne s. Bradiez aveit fet demander, En
bois voleit aler berser, Rou, 14910. || xnic s. Qui
remire la bêle chace Que fere soliiez jadis, Les vos
braches entrer en trace, Çà cinq, çà sept, çà neuf,
çà dix, RUTEB. 89. Et ces ostoirs [autours] crier et
ces braques glatir, Chans. d'Ant. v, 441. Li braco-
nier les chiens descopient, Et li brachet au leu
[loup] s'acoplent, Ren. 1222. [La biche] .Par l'abai
des bracez sailli, MARIE, Gugemer. || xv" s. Et le
daulphin luy donna deux très beàulx braches, à col-
liers d'or et belles laisses, CHRIST, DEPISAN, Char-
les V, m, ch. 44.
— ÉTYM. Provenç. brac; espagn. braco; ital.
bracco; de l'anc. haut allem. braccho, chien de
chasse. Une des formes qui sont dans l'historique est
brachet, diminutif de braque. Dans le provençal et
le vieux français, le nominatif est brac, et le ré-
gime bracon, d'où braconner.
BRAQUÉ, ÉE (bra-ké, kée), port, passé. Pointé
vers. Les canons braqués contre la ville. Des en-
fants d'Uranie un essaim curieux, D'un tube de cent
pieds braqué contre les cieux, Observait les secret»
du monde planétaire, VOLT, t™ Discours. \\ Tenant
constamment les yeux braqués sur cette femme.
BRA
ch. 23. || xvie s. Faisans au reste des courses si brans-
lantes, que l'on. pensoit à toute heure qu'ilsdeus-
sent tomber, CAKL. vn, 26.
BRANLE (bran-1'), s. m. || i° Mouvement d'un
corps qui va tantôt d'un côté tantôt de l'autre. Le
branle d'une cloche. Sonner en branle, donner aux
cloches tout le va-et-vient qu'elles peuvent avoir.
À l'église c'était grande cérémonie, cierges allu-
més, faux-bourdon, procession, cloches en branle,
p. L. COUR, i, 268. [0 mer !] je ferme au branle
de ta lame Mes regards fatigués du jour, LAMART.
Méd. n, 2). Elles ont dû se mouvoir du même
branle que la matière du ciel, DESC. Monde, 8.
Tout est dans un branle perpétuel et par consé-
quent tout change, FONT.'Les mondes, 6" soir. Ainsi
de notre espoir la fortune se joue, Tout s'élève ou
s'abaisse au branle de sa roue, CORN. fflus. comique,
v, 5. Qu'à son gré désormais la fortune me joue,On
me verra dormir au branle de sa roue, BOIL. Éptt. v.
|| Terme de physique. Espace parcouru par le régu-
lateur d'une.pendule dans une oscillation. ||2° Fig.
Impulsion donnée à une chose. Je demande quel
moteur a donné ce premier branle à la machine de
l'univers, FÉN. Exist. 81. C'est la cause secrète qui
donne le branle à tous ces mouvements qui cesse-
raient aussitôt qu'on aurait su le véritable état de vos
disputes, PASC. Prov. 18. Il.faut avouer que l'ordre
de notre naissance donne presque le premier branle à
celui de nos destinées, MASS. Villars. Je vais donner
le branle et pousser à la roue, TRisTAN.iifariarane, n,
4 ce que je me propose Pourrait déjà donner un
grand branle à la chose, BARON, l'Andrienne,m,9.
- Ce sont eux qui donnent le branle à la réputation,
MOL. UsPréc. to. Luther donne le branle à ces mou-
vements, BOSS. For. t. La France commençait à
donner le branle aux affaires de l'Europe, m. le
Tell. L'imprudence, la coutume, le respect humain,
la cupidité, sont les grands ressorts qui donnent le
premier branle aux diverses destinées des hommes,
MASS. Carême, Vocation. Si nous remontions jusqu'à
celui de leurs ancêtres qui donna le premier branle
à l'infortune de sa postérité.... ID. Carême, Enfant-
prodigue. Il donnait le branle et le mouvement à
tout, ID. Villeroy. Claudius penchait tantôt d'un
côté et tantôt d'un autre selon le branle qu'on lui
donnait, PERROT D'ABL. Tacite, 339. Mlle de Grignan
donnera un branle à vos résolutions,SÉV. 44). || Fa-
milièrement. Être en branle, se mettre en branle,
être, se mettre en mouvement pour faire une chose.
Mettre quelqu'un en branle, lui donner le branle,
le mettre en train, en disposition d'agir. || 3° Espèce
de danse. Le branle ou branle gai est le nom généri-
que de toutes les danses où un ou deux danseurs
conduisent tous les autres, qui répètent ce qu'ont
fait les premiers. Le grand-père et le cotillon sont
des branles. Il y a ou plutôt il y avait des branles
sérieux; ceux qu'on donnait aux bals de Louis XIV,
et qui sont décrits dans le Maître à damer du sieur
Rameau, étaient fort graves. || Branle de sor-
tie, retraite forcée et précipitée qu'on est obligé de
faire en quittant un Ûeu ou une personne. Danser
un branle de sortie. Et que, quand on se frotte avec
les courtisans, Les branles de sortie en sont fort dé-
plaisants, RÉGNIER, Sat.xi. Il Fig. Mener le branle,
ouvrir le branle, commencer le branle, c'est-à-dire
donner'le premier exemple d'une chose, être le chef
d'une association d'intérêt ou de plaisir. || Être fou
comme le branle gai, comme branle gai, être d'une
gaieté excessive. || L'air sur lequel on danse un
branle. || 4° Lit des matelots, ainsi nommé à cause
qu'il est suspendu. On dit aujourd'hui hamas.
|| 5° Terme de manège. Branle de galop, mouve-
ment que fait le cheval pour prendre le galop, ou
action qu'il conserve dans cette allure. || 6° Terme
de fauconnerie. Vol de l'oiseau, lorsque, au-dessus
de la tête du fauconnier, il tourne en battant des
ailes et en remuant la queue. || 7° Mâchoire
d'étau.
— HIST. xv" s Le pays d'Angleterre estoit en
branle et en différend l'un contre l'autre, FROISS.II,
H, 4. Les gens rie pied dudit duc ne fuyrent point,
si en furent-ilz en quelque bransle, COMM. VI, 6.
|| xvie s. Si vous avez prins garde au bransle des
quatre saisons, MONT, I, 86. Nous sentons nostre
corps agité au branle de nos imaginations, ID. 1,92.
Ceux qui donnent le bransle à un estât [qui le trou-
blent],m. 1,121. Iray je songer au bransle du monde
[l'ordre, la c'onstruction] ? ID. i, 174. Aymer mieulx
tumber une fois, que de demeurer tousjours en
branle, ID. I, 261. Il apprenoit à danser aux cham-
brières de leansles branlesdeGascogne,MARG.JVOUU.
. xxvm. Il amena le premier à la cour les branles du
haut Barrois, CARL. VI, 37. Ils se mirent à chanter
BRA
force branlesde Poitou, YVER, p. 573. Le troisième
est une barre faite en pince par un bout et par l'au-
tre en douille.' pour loger un pau, avec lequel elle
a plus de branle, D'AUB. Hist. n, 372. Ce que vous
ferez dans une heure donnera bon ou mauvais
branle à tout le reste de votre vie, et vous fera roi
ou rien, ID. ib. in, 484. Les prebstres de St Medard
avoyent sonné leurs cloches à tout bransle, CONDÉ,
Mémoires, 612.
— ÉTYM. Voy. BRANLER; bourguig. branne, sorte
de danse.
BRANLÉ, ÉE (bran-lé, lée), port, passé. Un ja-
velot branlé par le bras qui va le lancer. Sa tête bran-
lée à chaque nouvelle demande.
BRANLE-BAS (bran-le-bâ), s. m. || i" Terme de
marine. Action de détendre les branles où hamacs,
pour se disposer au combat. Faire branle-bas, c'est
ôter non-seulement les branles, mais tout ce qui est
sur le gaillard et dans l'entre-pont, et le jeter à fond
de cale, pour se disposer au combat. || 2° Familiè-
rement , bouleversement. C'est un branle-bas dans
cette maison. \]Au plur. Des branle-bas.
— ÉTYM. Branle, bas.
BRANLEMENT (bran-le-man), s. m. Mouvement
de ce qui branle. Branlement de tête.
— HIST. xive s. Les mouvemens du corps ou les
doubteus branlemens des javeloz et des armes, BER-
CHEURE, f° 16. || xvie s. Toute la noblesse qu'avoit
avec lui le Prince, estant tombée malade du brans-
lement, et non pas lui, ce ne furent que conseils
tendans à esquiver ou le mal de mer, ou le péril du
combat, D'AUB. Hist. n, 296. Si le braillement des
dents vient par coups ou clientes, PARÉ, XV, 27.
Les Athéniens ne tiroient que dards, fiesches et
traicts, dont le branlement des vaisseaux tardoit et
empeschoit le droit fil, AMYOT, Nicias, 46.
— ÉTYM. Branler. '
f BRANLE-QUEUE (bran-le-keue), s. f. Nom vul-
gaire de la bergeronnette ou de la lavandière. \\Au
plur. Des branle-queue.
BRANLER (bran-lé), v. a. || 1° Mouvoir d'avant
en arrière, faire aller deçà et delà. Branlant le dard
dont il le voulait percer, FÉN. Tél. xvi. Cette tête
que je branle n'est point assoupie, DESC. Méd. i.
|| Fig. Tant que je branle le menton, tant que je
mange, c'est-à-dire tant que je vis. Oh! tu seras ainsi
tenu pour un poltron. — Soit, pourvu que toujours je
branle le menton, MOL. Dép. amour, v, i. || Branler
la tête, hésiter, ne pas accéder. Je branlais la tête
à chaque somme, HAMILT. Gramm. 3. || 2° V. n. S'in-
cliner de côté et d'autre Nos destinées, Des
Alpes et des Pyrénées Les sommets auront fait bran-
ler, MALH. vi, 8. Il y avait une fois une reine si
vieille, si vieille que sa tête branlait comme les
feuilles que le vent remue, FÉN. XIX, 3. Ma dent
branle, SÉV. 378. Dents.... Qui, durant qu'il fait
vent, branlent sans qu'on les touche, RÉGNIER,
Sot. xi. Faites que tout le ciel branle à votre ca-
dence, ro. Sat. ix. || Fig. Rien n'est juste de soi;
tout branle avec le temps, PASC. Vrai bien, 4. Quel-
que terme où nous puissions nous attacher et nous
affermir, il branle et nous quitte, iD.dans COUSIN. Les
hommes qui ne branlent presque que par des secous-
ses, m. Imag. 1.1| Branler dans le manche, ou au
manche, se dit d'un instrument qui n'est pas solide-
ment emmanché; et figurément, être menacé dans
sa position, dans sa fortune, etc. || S" Se remuer, se
mouvoir. Ne branlez pas de là. On leur a dit qu'il
ne faut pas branler, ni aller et venir, SÉV. 65I. Je
pense qu'elle s'attendait que je dusse lui céder ma
place; je lui devais une incivilité de l'autre jour, je
la lui payai comptant, et ne branlai pas, ID. 27. La
Bretesche avait défenses expresses de branler, quel-
que combat qu'il entendît, ST-SIM. 47, 60. || Fig.
Ces écoliers n'osent branler devant le maître. Il y
allait de la vie à branler tant soit peu sous le com-
mandement du général, BOSS. Hist. ni, 6. || 4° Me-
nacer de se révolter. On viendra dire qu'une pro-
vince s'est révoltée et qu'une autre branle, BALZAC ,
Avis écrit. Toutes les provinces qui branlent déjà,
ne se déclareront-elles pas? RETZ, II, 300. || Pro-
verbe. Tout ce qui branle ne tombe pas, se dit pour
exprimer qu'une chose qui n'est pas solide peut du-
rer, qu'une personne qui est maladive peut vivre
longtemps.
— HIST. xi" s. Quant l'oit Guenes, l'espée [il] en
a branlie, Ch.de Roi. xxxvi. De son espieulahanste
[il] en a branlée, ib. CCXL. || XII" s. Lors [il] com-
mença son tinel [massue] à branler, Bat. d'Ales-
chans, 5H9. Tant espié fort branler et paumoier,
Ronc. p. 68. || XIII 0 s. Roonel mot ne respondi; Qar
il ne pot, que trop l'estraint Li laz, et dant Renart
l'empaint Par les piez.et lefet branler. lien. 24757.
BRA
Tant par est la bataille fors, Lombart commencent
à branler; Car il ne porent mais souffrir, GUILL. DE
PALERME. Tuit li crestien en branlèrent, Hist occid.
des croisades, t. n, p. 312. || xiv s. Quant le Bre-
ton les vit, le cheval va brochant, L'escu mist en
chantel, la lance va branlant, Guescl. I5828.||xv°s.
Et se tenoient cils à cheval pour reconforter les ba-
tailles qui branleroient, FROISS. I, I, 92. Marne
l'ensaint; les haulz bois profitables Du noble parc
pueti'en veoir branler, E. DESCH. Le bois de Vincennes.
Et branloient toutes nos enseignes comme gens quasi
desconfitz,coMM. n,2. || xvi 0 s. Louis Sforce, sous qui
avoit si longtemps bransle toute l'Italie, on l'a veu
mourir prisonnier à Loches! MONT, I, 66. Nostre
ame ne branle qu'à crédit, serve et captive soubs
l'auctorité d'aultruy, ID. I, 161. La profession des
pyrrhoniens est de bransler, doubter et enquérir,
ID. n, 230.Le soleil bransle, sans séjour, sa course
ordinaire, ID. II, 261. Le ciel et les estoiles ont
bransle 3000 ans; tout le monde l'avoit ainsi creu,
ID. n, 329. Tout ce qui branle ne turnbe pas, ID.
IV, 86. Je ne veulx pas que vous le poussiez, ny le
bransliez; mais seulement ne le soubstenez plus,
ID. IV, 353. Ayant quelque temps branlé [dansé] à
la lourdesque, YVER, p. 573. L'armée n'estoit point
encore tournée en fuitte à val de roupte, mais
bransloitdesjà et estoit en grand desarroy, AMYOT,
Piilop. 60. Les eschelles branloient et plioient sous
le faix, ID. Aratus, 9. Le peuple, voyant Legouver-
neur armé à l'Etape et au Martroy, branloit pour
la pluspart à se jetter de son costé : mais.... D'AUB.
Hist. i, <3i. Il jugeoit à leur mouvement, s'ils
branloient ou marchoient résolus, m. m, 285. Les
dents branlent par la relaxation des gencives, PARÉ,
xv, 27.
— ÉTYM. Bourguig. brannai; forme dérivée de
brandir (comme brandiller), par l'intermédiaire
d'un brandeler, contracté en branler. On trouve en
effet brandeler : Targes, banieres, penonceaux, Se-
lonc ce que les nés [vaisseaux] brandelent, En mil
parties i fretelent, G. GUIART, t. n,p. 359; et même
brander : Tute la terre brande, pensez del espleitier,
J. FANTOSME, ChrOh. 968.
t BRANLETTE (bran-lè-f), s. f. Terme de pêche
La seconde des trois pièces d'une ligne.
— ÉTYM. Branler, à cause du branlement de cette
pièce de la ligne.
BRANLOIRE (bran-loi-r'), s. f. || i° Planche qui,
en équilibre, sert à deux personnes placées au bout
pour s'enlever tour à tour. || On dit plus souvent au-
jourd'hui une balançoire, et, dans'le langage très-
familier, un tape-cul. || 2° Levier garni d'une chaîne
de fer qui meut le soufflet d'une forge. || Grand châs-
sis fixé au plancher du séchoir dans un atelier de
teinture. || 3° Terme de fauconnerie. Un héron est
à la branloire quand, s'élevant très-haut, il tourne
en agitant ses ailes.
— HIST. xvi° s. Le monde n'est qu'une bransloire
perpétuelle, toutes choses y branslent sans cesse,
la terre, les rochiers du Caucase, les pyramides
d'jEgypte, et du bransle publicque et du leur; la
constance mesme n'est autre chose qu'un bransle
plus languissant, MONT, m, 2.
— ÉTYM. Branler.
BRAQUE (bra-k'),s. m. || i° Race de chiens propre
à la chasse, ayant le poil ras et les oreilles pendantes.
Cette race a pour variétés le chien courant et le
basset. || 2° Un étourdi, un écervelé. C'est un bra-
que. || Adjectivement. Cet homme est braque.
— HIST. xne s. Bradiez aveit fet demander, En
bois voleit aler berser, Rou, 14910. || xnic s. Qui
remire la bêle chace Que fere soliiez jadis, Les vos
braches entrer en trace, Çà cinq, çà sept, çà neuf,
çà dix, RUTEB. 89. Et ces ostoirs [autours] crier et
ces braques glatir, Chans. d'Ant. v, 441. Li braco-
nier les chiens descopient, Et li brachet au leu
[loup] s'acoplent, Ren. 1222. [La biche] .Par l'abai
des bracez sailli, MARIE, Gugemer. || xv" s. Et le
daulphin luy donna deux très beàulx braches, à col-
liers d'or et belles laisses, CHRIST, DEPISAN, Char-
les V, m, ch. 44.
— ÉTYM. Provenç. brac; espagn. braco; ital.
bracco; de l'anc. haut allem. braccho, chien de
chasse. Une des formes qui sont dans l'historique est
brachet, diminutif de braque. Dans le provençal et
le vieux français, le nominatif est brac, et le ré-
gime bracon, d'où braconner.
BRAQUÉ, ÉE (bra-ké, kée), port, passé. Pointé
vers. Les canons braqués contre la ville. Des en-
fants d'Uranie un essaim curieux, D'un tube de cent
pieds braqué contre les cieux, Observait les secret»
du monde planétaire, VOLT, t™ Discours. \\ Tenant
constamment les yeux braqués sur cette femme.
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