BLA
12. BLASPHÈME (bla-sfê-m'), s. m. S'est dit quel-
quefois pour blasphémateur. De Volgesie enfin, cette
aimable héritière.... Qui m'a vu renverser, sacrilège
et blasphème, L'image du soleil qu'elle adore elle-
même, PEYRAUD DE BEAUSSOL, Arsacides, m, s.
|| Inusité.
BLASPHÉMÉ, ÉE (Ma-sfé-mé, mée), part, passé.
Outragé par le blasphème. Dieu veut être aimé ; Il
vengé tôt ou tard son saint nom blasphémé, RAC.
Ath. iï, 7.. Nos frères gémissants, notre Dieu blas-
phémé., VOLT. Fanât, i, 4.
' BLASPHEMER (bla-sfé-mé. L'accent aigu se change
en accent grave quand la syllabe qui suit est muette :
il blasphème ; excepté au futur, et au conditionnel :
il blasphémera, il blasphémerait; ce qui fait une
anomalie regrettable), en. || 1° Proférer un blas-
phème, des blasphèmes. La reine alors sur lui jetant
un oeil farouche, Pour blasphémer sans doute ouvrait
déjà la bouche, RAC. Athal. n, 2. C'est blasphémer
contre la Providence, MASSILLON, Afflict. C'est cette
vertu même à nos désirs cruelle Que vous louiez
alors en blasphémant contre elle, CORN. Poly. n, 2.
|| 2° Par exagération, tenir des propos injurieux ou
malveillants. || 3° Prononcer des jurements. || Il se
conjugue avec l'auxiliaire avoir. ]| 4° V. a. Outra-
ger par le blasphème. Méchant, c'est bien à vous
d'oser ainsi nommer Un Dieu que votre bouche en-
seigne à blasphémer, RAC. Athal. m, 4. Ils blasphè-
ment le nom qu'ont invoquéleurs pères, ib. ib. i, i.
Et si l'impie Aman A blasphémer le nom du Tout-
Puissaht Voulait forcer votre bouche timide, m. Es-
ther, iï, 9. Ces hommes, qui, selon le langage de
l'apôtre, blasphèment tout ce qu'ils ignorent, FLÉCH.
H, H 4. Ils ne parlent de Dieu que lorsqu'ils le blas-
phèment, m. Serm. i, 72. Il [St-Paul] blasphémait
Jésus-Christ, et il va le prêcher dans les synago-
gues, m. i, p. 462. Oser blasphémer tout haut qu'il
n'y a point de Dieu; MASS. Resp. Des hommes im-
pies qui méprisent toute domination, blasphèment
la majesté.... ID. Carême, Vérité de la relig. Des
enfants d'incrédulité que Dieu a livrés à la vanité
de leurs pensées, qui blasphèment ce qu'ils igno-
rent, MASS. ib. Ton Dieu que -tu trahis, ton Dieu que
tu blasphèmes, VOLT. Zaïre, n, 3. J'ai quelque-
fois, aux jours de l'infortune, Blasphémé du soleil
la lumière importune, LAMART. Médit, i, 24. || En un
autre sens et figurément, blasphémer ce. qu'on
ignore, parler avec mépris d'une science ou d'un
art qu'on ne connaît pas.
— HIST. xvie s. Qui m'eust, helas! qui m'eust
sceu recognoistre, Lorsqu'enragé, vaincu de mes
ennuis, En blasphémant ma dame je poursuis? LA
BOÉTIE, 447.
— ÉTYM. Provenç. blasfemar, blasfemar, blasto-
mar, -blastimar; anc. catal. blastemar; espagn.
blasfemar;ital. bestemmiare; du latin blasphemare,
du grec pXaaçïijjieîv, de fSXâirreiv,léser, nuire,et de
(pviu.Y], réputation, en latin, fama (voy. FAMEUX). Blas-
phémer a été fait tardivement sur blasphemare qui,
à l'origine,avait donné blasmer, aujourd'hui blâmer.
f BLASTE jbla-st'), s. m. Terme de botanique.
Partie de l'embryon à grosse radicule qui se déve-
loppe par l'effet de la germination.
— ÉTYM. BXaoTÔç, germe.
f BLASTÈME (bla-stS-m'), s: m. Terme d'anato-
mie générale. Espèces de substances amorphes liqui-
des ou demi-bquides, épanchées entre les éléments ou
à la surface d'un tissu.
—■ ÉTYM. B/ârôle de production que lesblastèmes jouent ou peu-
vent jouer à l'égard des tissus.
f BLASTODERME (bla-sto-dèr-m'), s. m. Terme
d'embryologie. Pellicule se développant sur le germe,
et formée de deux lames, dont l'externe constituera
la peau, et dont l'interne estle principe de l'intestin.
— ÉTYM. BXaffxèç, germe, et 8sp(j,a, peau.
t BLASTODERMIQUE (Ma-sto-dèr-mi-k'), - adj.
Qui a rapport au blastoderme.
— ÉTYM. Blastoderme.
t BLASTOPHORE (bla-sto-fo-r'), «. m. Terme de
botanique. Partie de l'embryon macrorrhize qui
soutient le Waste.
— ÉTYM. Blaste, et oopèç, qui porte.
fBLATER(bla-té) ou BLATRER (bla-tré), v. a.
Terme de commerce. Sophistiquer le grain.
— ÉTYM. Même radical que blatier.
f BLATERER (bla-té-ré), v. n. Se dit du cri du
bélier, du chameau.
— ÉTYM. Latin, blaterare.
BLATIER (bla-tié; l'r ne se lie pas; au pluriel Vs
se lie : les blatiers au marché, dites : les bla-tié-z au
marché), s. m. Celui qui vend du blé sur les mar-
caés. || Adjectivement. Marchand blatier.
BLÉ
— HIST. XIH« s. Se estagier de Paris achetoit blé I
por revendre, et blatier ou talemelier viegnent seur
le marchié, Liv. des mit. ts. Quiconques veut eslre
blaetiers, c'est à savoir venderes de blé, et de toutes
autres manières de grain bon et beau, ib. 20.
|| xve s. Et [les Anglois] estaient sur penneaux as-
sez de pareille façon que portoient les blatiers du
pays de France, MONSTREL. liv. -i, chap. 203.
|| xvi° s. Desjà l'Esté et Ceres la bletiere.!.. BONS.
<36.
— ÉTYM. Bas-lat. bladarius, du bas-lat. bladum,
blé (voy. BLÉ).
BLATTE (bla-tf), s. f. Insecte nocturne qui vit
dans les maisons et ronge les aliments et les étof-
fes, etc. (orthoptères).
— HIST. xvi" s. Les ratz et blattes ou, affin que
je ne mente, aultres malignes bestes, avoyent
brousté le commencement [du livre], RABEL. Garg.
chap. i, à la fin.
— ÉTYM. Blatta, nom en latin de cet insecte.
BLAUDE (blô-d'), s. f. Nom donné dans plusieurs
provinces à la blouse.
— HIST. xic s. Et estremés en son blialt depaile,
Cit. de Roi. xx. |! XII° s. Guehes remest [reste] en un
bliaut de pris, Ronc. p. 24. Vestu [il] ot un bliaut à
enseignes d'orfro.is, Sax. xxxm. Del dos li traient le
bon hauberc doublier; Camoisé ot le bliaut de quar-
tier, Rotoulde C. 62.
— ÉTYM. Bourguig. et Berry, biaude; picard,
bleu de; provenç. blial,bliau, bli&aut ; esp&gn. brial.
L'ancien bliaut, qui était un vêtement même pour
les seigneurs, paraît répondre, en tant que mot,
à la biaude, vêtement des paysans et des ouvriers.
Bliaut se trouvé dans l'ancien allemand sous la
forme blialt, bliât, étoffe, sens qui est aussi dans
l'ancien français : Cote ot d'un blanc bliaut, Berte,
p. 34. Mais blialt ne paraît pas avoir de racine en
allemand ; de sorte que l'origine de notre mot de-
meure inconnue.
f BLAVELLE, (bla-vè-F) ou BLAVÉOLE (bla-
vé-o-1'), s. f. Un des noms vulgaires dubluet.
— ÉTYM. Bleu, qui dérive de l'allemand blau,
d'où blav dans certains dérivés.
f BLAVET (bla-vè), s. m. Espèce de champignon
comestible.
BLE (blé), s. m. |1 1" Nom vulgaire du froment
ordinaire (graminées) avec le grain duquel on fait
le pain Qui voulait bien abattre ses murailles,
Qui fit avec le feu la moisson de ses blés, ROTR. An-
tig. iv, i. 1| Les grands blés, le froment et le seigle.
Les petits blés, l'orge et l'avoine. || Blé noir, blé
rouge, le sarrasin. || Blé de Turquie, blé d'Espagne,
blé de l'Inde, le maïs. || Blé d'abondance, blé demi-
racle ou blé de Smyrne, variété de froment à épis
rameux. || Blé blanc, variété de froment. || Blé delà
Saint-Jean, seigle qu'on sème en juin. || Blé er-
gotél dit aussi blé cornu, blé devenu malsain et
malfaisant par l'effet d'un cryptogame parasite, dit
ergot, qu'on emploie en médecine. Le blé ergoté,
moulu et employé en pain, cause une maladie des
plus graves caractérisée par des convulsions el des
gangrènes. || Terme de jurisprudence. Blé en vert,
blé dont la récolte n'est pas faite. || 2° Une pièce de
blé. Se cacher dans un blé. Je n'ai rien caché à
l'homme que vous m'avez envoyé ; je l'ai mené dans
un blé ; j'ai abattu en sa présence les épis qui s'éle-
vaient au-dessus des autres, FÉN. Périandre. || Fig.
Être pris comme dans un blé, être attrapé de ma-
nière à ne pas pouvoir s'échapper. || 3° Le grain.
Un tas de blé. Un sac de blé. La halle au blé.
|| 4"Blé de Guinée, nom donné, dans quelques can-
tons de la France, à la houque sorgho, dite ailleurs
sorgho. || Blé de vache, nom donné à la saponaire
pentagone, qui croît parmi les blés dans la France
méridionale et en Italie, et aussi au mélampyre des
champs. || Blé d'oiseau, alpiste. || Blé de Tartarie,
espèce de renouée. || Proverbes. Manger son blé en
herbe, dépenser son revenu d'avance. || Crier famine
sur un tas de blé, se plaindre au sein de l'abon-
dance. || C'est du blé en grenier, c'est-à-dire c'est
chose bonne à garder, c'est une réserve sûre.
— HIST. XIe s. Soleil n'i luist, ne blet n'i puet
I pas creistre, Ch. deRol.LXXVI. ||xmes. Surespices,
sur cire, etsurblés, etsurvins, Berte, LXIV. Asseiz
et robes et deniers, Et de bleif toz plains ces gre-
| niers, Que li prestres savoit bien vendre, RUTEB.
274. Qui garison [provisions] amènent et pain et vin
et blés, Chans. d'Ant. n, 393. || xive s. Et quant
nulle des parties n'en reporte plus ne moins, mais
tant vaillant pour tant vaillant, ou pour ce meisme
si comme blé pour blé, tant pour tant, tel pour tel,
ORESME, Eth. IBO. Grant force de peuple hasoubdai-
I nement cuillie la dite blée et portée etgetée dedans
BLE
357
le Tybre, BERCHEURE, f° 2», recto. || xv° s. Cils de
Reims doutèrent cette menace d'ardoir leurs bleds
aux champs, FROISS. II, n, 66. ||XVI°~S. Un pourceau
en un blé; une taupe en un pré; et un sergent enun
bourg ; c'est pour achever de gaster tout, DES
PER. Contes, XXIX. Ce mot de blëd,.plustost bar-
bare, corrompu de l'italien, que tiré d'autre langue,
est prins généralement pour tous grains jusques aux
légumes, bons à manger, o. DE SERRES, -106'. En
plusieurs endroits de ce roiaume, par le bled, est
entendu le pur froment, ID. i!>. Le pur blé froment,.
ID. 230. Et tout ainsi que les nouvelles blées, Gresles
et tendres, de petit vent troublées, ST-<ÎELAIS, dans
PALSSR. p. <70.
— ÉTYM. Bourguig. bliai; provenç. et catal. blat;
ital biada; piémontais, biava; bas-lat. -bladum,
blamim, blava, blavium. On tire ordinairement ce
mot de l'anglo-saxon blsed (féminin), fruit ; mais
le caractère germanique de ce mot anglo-saxon n'est
pas assuré, et il se pourrait qu'il vînt du roman:
aussi Grimm- a-t-il songé au celtique : kymri,
blawd; bas-breton, bleûd, farine. Mais, la forme
n'en concordant pas très-bien avec le roman, Diez
a proposé une autre étymologie : le.latin neutre
pluriel ablala, c'est-à-dire les choses enlevées (des
champs, la dépouille, la récolte), d'où, avec l'ar-
ticle, l'ablata, l'abiada et la biada; à quoi il y a
une objection considérable, c'est que le français
et le .provençal perdent difficilement la voyelle ini-
tiale du mot; quant au bas-latin ablatum, abla-
dus, aUadium qui est dans Du Cange avec le sens
de moisson, et que Diez cite à l'appui de son opi-
nion, ces mots paraissent être bien plutôt formés
du français (ablais, ablaier ou ablaver, de. à et
blé) qu'être vraiment les représentants du latin
ablata, au sens de récolte. Il est donc difficile de pro-
noncer entre ces deux étymologies, qui ont chacune
leur objection. On remarquera l'orthographe bief ou
bleif ; le t ou d se change sans peine en f, par exem-
ple, soif de sitis, mosuf de modus; c'est cette /qui
a permis de former le dérivé emblaver, Vf et le v per-
mutant, comme on sait, ensemble. On remarquera
aussi qu'on a dit blée au féminin, comme en ita-
lien.
BLËCHE (blê-ch'), adj. Faible de caractère.
|| Substantivement. C'est un blêche. || A peu près
inusité.
— ÉTYM. Norm. blèque, blet, qui se pourrit. On
le tire du grec pXàt;, fSXaxôç, mou, faible, sot; ce
qui est possible, car on trouve dans les dictionnaires
de la basse-latinité, blax, stultus. Pourtant cette
étymologie n'est pas acceptée par Grandgagnage
qui le tire de l'allemand bleich, pâle.
BLÊCHIR (blé-chir), v. ». Devenir blêche. || Très-
peu usité.
— ÉTYM. Blêche.
f BLEIME (blê-m'), s. f. Terme de vétérinaire. Ir-
ritation de la chair du pied du cheval et, en géné-
ral, des quadrupèdes monodactyles, due à une con-
tusion de la sole des talons, et quelquefois de celle'
des quartiers.
— ÉTYM. On a indiqué le grec px^|j.ac, coup; mai"
on manque d'intermédiaires pour assurer que &
mot du langage vulgaire soit d'origine grecque.
D'ailleurs" il y a,' dans l'ancienne langue, un mot
qui s'y rapporte, c'est blesmer, qui signifie léser,
blesser : xif siècle : E li adnes [âne] al prudumme
estût deled le cors, e li leuns après, e nient neltu-
chad, ne del cors puis tant ne quant ne blesmad,
Rois, 289. Kar del pied jusque en amunt ne fud en
sun cors nule blesmure ne nule mesfaçun, ib. m.
Le même sens est donné à blêmir dans ce vers de la
Chanson de Roland : La gent de France iert [était]
blessée et'blesmie. Ce mot est dans le provençal,
blesmar, blasmar, avec le même sens. Enfin c'est
le même que l'anglais blemish, tache, défaut. L'or-
thographe bleime, l'anglais blemish montrent que
Ys peut ne pas être organique; dès lors le mot se
rattache à blême (voy. ce mot), venant d'un mot al-
lemand qui signifie tache bleue et de là contusion,
lésion.
BLÊME (blê-m'), adj. Très-pâle, plus que pâle.
Adieu, vous voyez trop en mon • visage blême
Que m'arracher a vous c'est m'ôter à moi-même,
MAIRET, Sophon. ni, 4. X cet objet d'horreur, l'oeil
troublé, le teint, blême, J'ai demeuré longtemps
plus morte que lui-même, ROTR. Antig. i, 2. La
main des Parques blêmes De vos jours et des miens
se joue également, LA FONT. Fàb. xi, 8. La disette
au teint blême et la triste famine.... BOIL. Lutr. v.
Mais doit-il vouloir que pour lui. Nous ayons toujours
le teint blême? MALH. ni, i. || Par extension. Un
jour blême. Le destin..., fistjalouxqu'qnpassedem
12. BLASPHÈME (bla-sfê-m'), s. m. S'est dit quel-
quefois pour blasphémateur. De Volgesie enfin, cette
aimable héritière.... Qui m'a vu renverser, sacrilège
et blasphème, L'image du soleil qu'elle adore elle-
même, PEYRAUD DE BEAUSSOL, Arsacides, m, s.
|| Inusité.
BLASPHÉMÉ, ÉE (Ma-sfé-mé, mée), part, passé.
Outragé par le blasphème. Dieu veut être aimé ; Il
vengé tôt ou tard son saint nom blasphémé, RAC.
Ath. iï, 7.. Nos frères gémissants, notre Dieu blas-
phémé., VOLT. Fanât, i, 4.
' BLASPHEMER (bla-sfé-mé. L'accent aigu se change
en accent grave quand la syllabe qui suit est muette :
il blasphème ; excepté au futur, et au conditionnel :
il blasphémera, il blasphémerait; ce qui fait une
anomalie regrettable), en. || 1° Proférer un blas-
phème, des blasphèmes. La reine alors sur lui jetant
un oeil farouche, Pour blasphémer sans doute ouvrait
déjà la bouche, RAC. Athal. n, 2. C'est blasphémer
contre la Providence, MASSILLON, Afflict. C'est cette
vertu même à nos désirs cruelle Que vous louiez
alors en blasphémant contre elle, CORN. Poly. n, 2.
|| 2° Par exagération, tenir des propos injurieux ou
malveillants. || 3° Prononcer des jurements. || Il se
conjugue avec l'auxiliaire avoir. ]| 4° V. a. Outra-
ger par le blasphème. Méchant, c'est bien à vous
d'oser ainsi nommer Un Dieu que votre bouche en-
seigne à blasphémer, RAC. Athal. m, 4. Ils blasphè-
ment le nom qu'ont invoquéleurs pères, ib. ib. i, i.
Et si l'impie Aman A blasphémer le nom du Tout-
Puissaht Voulait forcer votre bouche timide, m. Es-
ther, iï, 9. Ces hommes, qui, selon le langage de
l'apôtre, blasphèment tout ce qu'ils ignorent, FLÉCH.
H, H 4. Ils ne parlent de Dieu que lorsqu'ils le blas-
phèment, m. Serm. i, 72. Il [St-Paul] blasphémait
Jésus-Christ, et il va le prêcher dans les synago-
gues, m. i, p. 462. Oser blasphémer tout haut qu'il
n'y a point de Dieu; MASS. Resp. Des hommes im-
pies qui méprisent toute domination, blasphèment
la majesté.... ID. Carême, Vérité de la relig. Des
enfants d'incrédulité que Dieu a livrés à la vanité
de leurs pensées, qui blasphèment ce qu'ils igno-
rent, MASS. ib. Ton Dieu que -tu trahis, ton Dieu que
tu blasphèmes, VOLT. Zaïre, n, 3. J'ai quelque-
fois, aux jours de l'infortune, Blasphémé du soleil
la lumière importune, LAMART. Médit, i, 24. || En un
autre sens et figurément, blasphémer ce. qu'on
ignore, parler avec mépris d'une science ou d'un
art qu'on ne connaît pas.
— HIST. xvie s. Qui m'eust, helas! qui m'eust
sceu recognoistre, Lorsqu'enragé, vaincu de mes
ennuis, En blasphémant ma dame je poursuis? LA
BOÉTIE, 447.
— ÉTYM. Provenç. blasfemar, blasfemar, blasto-
mar, -blastimar; anc. catal. blastemar; espagn.
blasfemar;ital. bestemmiare; du latin blasphemare,
du grec pXaaçïijjieîv, de fSXâirreiv,léser, nuire,et de
(pviu.Y], réputation, en latin, fama (voy. FAMEUX). Blas-
phémer a été fait tardivement sur blasphemare qui,
à l'origine,avait donné blasmer, aujourd'hui blâmer.
f BLASTE jbla-st'), s. m. Terme de botanique.
Partie de l'embryon à grosse radicule qui se déve-
loppe par l'effet de la germination.
— ÉTYM. BXaoTÔç, germe.
f BLASTÈME (bla-stS-m'), s: m. Terme d'anato-
mie générale. Espèces de substances amorphes liqui-
des ou demi-bquides, épanchées entre les éléments ou
à la surface d'un tissu.
—■ ÉTYM. B/â
vent jouer à l'égard des tissus.
f BLASTODERME (bla-sto-dèr-m'), s. m. Terme
d'embryologie. Pellicule se développant sur le germe,
et formée de deux lames, dont l'externe constituera
la peau, et dont l'interne estle principe de l'intestin.
— ÉTYM. BXaffxèç, germe, et 8sp(j,a, peau.
t BLASTODERMIQUE (Ma-sto-dèr-mi-k'), - adj.
Qui a rapport au blastoderme.
— ÉTYM. Blastoderme.
t BLASTOPHORE (bla-sto-fo-r'), «. m. Terme de
botanique. Partie de l'embryon macrorrhize qui
soutient le Waste.
— ÉTYM. Blaste, et oopèç, qui porte.
fBLATER(bla-té) ou BLATRER (bla-tré), v. a.
Terme de commerce. Sophistiquer le grain.
— ÉTYM. Même radical que blatier.
f BLATERER (bla-té-ré), v. n. Se dit du cri du
bélier, du chameau.
— ÉTYM. Latin, blaterare.
BLATIER (bla-tié; l'r ne se lie pas; au pluriel Vs
se lie : les blatiers au marché, dites : les bla-tié-z au
marché), s. m. Celui qui vend du blé sur les mar-
caés. || Adjectivement. Marchand blatier.
BLÉ
— HIST. XIH« s. Se estagier de Paris achetoit blé I
por revendre, et blatier ou talemelier viegnent seur
le marchié, Liv. des mit. ts. Quiconques veut eslre
blaetiers, c'est à savoir venderes de blé, et de toutes
autres manières de grain bon et beau, ib. 20.
|| xve s. Et [les Anglois] estaient sur penneaux as-
sez de pareille façon que portoient les blatiers du
pays de France, MONSTREL. liv. -i, chap. 203.
|| xvi° s. Desjà l'Esté et Ceres la bletiere.!.. BONS.
<36.
— ÉTYM. Bas-lat. bladarius, du bas-lat. bladum,
blé (voy. BLÉ).
BLATTE (bla-tf), s. f. Insecte nocturne qui vit
dans les maisons et ronge les aliments et les étof-
fes, etc. (orthoptères).
— HIST. xvi" s. Les ratz et blattes ou, affin que
je ne mente, aultres malignes bestes, avoyent
brousté le commencement [du livre], RABEL. Garg.
chap. i, à la fin.
— ÉTYM. Blatta, nom en latin de cet insecte.
BLAUDE (blô-d'), s. f. Nom donné dans plusieurs
provinces à la blouse.
— HIST. xic s. Et estremés en son blialt depaile,
Cit. de Roi. xx. |! XII° s. Guehes remest [reste] en un
bliaut de pris, Ronc. p. 24. Vestu [il] ot un bliaut à
enseignes d'orfro.is, Sax. xxxm. Del dos li traient le
bon hauberc doublier; Camoisé ot le bliaut de quar-
tier, Rotoulde C. 62.
— ÉTYM. Bourguig. et Berry, biaude; picard,
bleu de; provenç. blial,bliau, bli&aut ; esp&gn. brial.
L'ancien bliaut, qui était un vêtement même pour
les seigneurs, paraît répondre, en tant que mot,
à la biaude, vêtement des paysans et des ouvriers.
Bliaut se trouvé dans l'ancien allemand sous la
forme blialt, bliât, étoffe, sens qui est aussi dans
l'ancien français : Cote ot d'un blanc bliaut, Berte,
p. 34. Mais blialt ne paraît pas avoir de racine en
allemand ; de sorte que l'origine de notre mot de-
meure inconnue.
f BLAVELLE, (bla-vè-F) ou BLAVÉOLE (bla-
vé-o-1'), s. f. Un des noms vulgaires dubluet.
— ÉTYM. Bleu, qui dérive de l'allemand blau,
d'où blav dans certains dérivés.
f BLAVET (bla-vè), s. m. Espèce de champignon
comestible.
BLE (blé), s. m. |1 1" Nom vulgaire du froment
ordinaire (graminées) avec le grain duquel on fait
le pain Qui voulait bien abattre ses murailles,
Qui fit avec le feu la moisson de ses blés, ROTR. An-
tig. iv, i. 1| Les grands blés, le froment et le seigle.
Les petits blés, l'orge et l'avoine. || Blé noir, blé
rouge, le sarrasin. || Blé de Turquie, blé d'Espagne,
blé de l'Inde, le maïs. || Blé d'abondance, blé demi-
racle ou blé de Smyrne, variété de froment à épis
rameux. || Blé blanc, variété de froment. || Blé delà
Saint-Jean, seigle qu'on sème en juin. || Blé er-
gotél dit aussi blé cornu, blé devenu malsain et
malfaisant par l'effet d'un cryptogame parasite, dit
ergot, qu'on emploie en médecine. Le blé ergoté,
moulu et employé en pain, cause une maladie des
plus graves caractérisée par des convulsions el des
gangrènes. || Terme de jurisprudence. Blé en vert,
blé dont la récolte n'est pas faite. || 2° Une pièce de
blé. Se cacher dans un blé. Je n'ai rien caché à
l'homme que vous m'avez envoyé ; je l'ai mené dans
un blé ; j'ai abattu en sa présence les épis qui s'éle-
vaient au-dessus des autres, FÉN. Périandre. || Fig.
Être pris comme dans un blé, être attrapé de ma-
nière à ne pas pouvoir s'échapper. || 3° Le grain.
Un tas de blé. Un sac de blé. La halle au blé.
|| 4"Blé de Guinée, nom donné, dans quelques can-
tons de la France, à la houque sorgho, dite ailleurs
sorgho. || Blé de vache, nom donné à la saponaire
pentagone, qui croît parmi les blés dans la France
méridionale et en Italie, et aussi au mélampyre des
champs. || Blé d'oiseau, alpiste. || Blé de Tartarie,
espèce de renouée. || Proverbes. Manger son blé en
herbe, dépenser son revenu d'avance. || Crier famine
sur un tas de blé, se plaindre au sein de l'abon-
dance. || C'est du blé en grenier, c'est-à-dire c'est
chose bonne à garder, c'est une réserve sûre.
— HIST. XIe s. Soleil n'i luist, ne blet n'i puet
I pas creistre, Ch. deRol.LXXVI. ||xmes. Surespices,
sur cire, etsurblés, etsurvins, Berte, LXIV. Asseiz
et robes et deniers, Et de bleif toz plains ces gre-
| niers, Que li prestres savoit bien vendre, RUTEB.
274. Qui garison [provisions] amènent et pain et vin
et blés, Chans. d'Ant. n, 393. || xive s. Et quant
nulle des parties n'en reporte plus ne moins, mais
tant vaillant pour tant vaillant, ou pour ce meisme
si comme blé pour blé, tant pour tant, tel pour tel,
ORESME, Eth. IBO. Grant force de peuple hasoubdai-
I nement cuillie la dite blée et portée etgetée dedans
BLE
357
le Tybre, BERCHEURE, f° 2», recto. || xv° s. Cils de
Reims doutèrent cette menace d'ardoir leurs bleds
aux champs, FROISS. II, n, 66. ||XVI°~S. Un pourceau
en un blé; une taupe en un pré; et un sergent enun
bourg ; c'est pour achever de gaster tout, DES
PER. Contes, XXIX. Ce mot de blëd,.plustost bar-
bare, corrompu de l'italien, que tiré d'autre langue,
est prins généralement pour tous grains jusques aux
légumes, bons à manger, o. DE SERRES, -106'. En
plusieurs endroits de ce roiaume, par le bled, est
entendu le pur froment, ID. i!>. Le pur blé froment,.
ID. 230. Et tout ainsi que les nouvelles blées, Gresles
et tendres, de petit vent troublées, ST-<ÎELAIS, dans
PALSSR. p. <70.
— ÉTYM. Bourguig. bliai; provenç. et catal. blat;
ital biada; piémontais, biava; bas-lat. -bladum,
blamim, blava, blavium. On tire ordinairement ce
mot de l'anglo-saxon blsed (féminin), fruit ; mais
le caractère germanique de ce mot anglo-saxon n'est
pas assuré, et il se pourrait qu'il vînt du roman:
aussi Grimm- a-t-il songé au celtique : kymri,
blawd; bas-breton, bleûd, farine. Mais, la forme
n'en concordant pas très-bien avec le roman, Diez
a proposé une autre étymologie : le.latin neutre
pluriel ablala, c'est-à-dire les choses enlevées (des
champs, la dépouille, la récolte), d'où, avec l'ar-
ticle, l'ablata, l'abiada et la biada; à quoi il y a
une objection considérable, c'est que le français
et le .provençal perdent difficilement la voyelle ini-
tiale du mot; quant au bas-latin ablatum, abla-
dus, aUadium qui est dans Du Cange avec le sens
de moisson, et que Diez cite à l'appui de son opi-
nion, ces mots paraissent être bien plutôt formés
du français (ablais, ablaier ou ablaver, de. à et
blé) qu'être vraiment les représentants du latin
ablata, au sens de récolte. Il est donc difficile de pro-
noncer entre ces deux étymologies, qui ont chacune
leur objection. On remarquera l'orthographe bief ou
bleif ; le t ou d se change sans peine en f, par exem-
ple, soif de sitis, mosuf de modus; c'est cette /qui
a permis de former le dérivé emblaver, Vf et le v per-
mutant, comme on sait, ensemble. On remarquera
aussi qu'on a dit blée au féminin, comme en ita-
lien.
BLËCHE (blê-ch'), adj. Faible de caractère.
|| Substantivement. C'est un blêche. || A peu près
inusité.
— ÉTYM. Norm. blèque, blet, qui se pourrit. On
le tire du grec pXàt;, fSXaxôç, mou, faible, sot; ce
qui est possible, car on trouve dans les dictionnaires
de la basse-latinité, blax, stultus. Pourtant cette
étymologie n'est pas acceptée par Grandgagnage
qui le tire de l'allemand bleich, pâle.
BLÊCHIR (blé-chir), v. ». Devenir blêche. || Très-
peu usité.
— ÉTYM. Blêche.
f BLEIME (blê-m'), s. f. Terme de vétérinaire. Ir-
ritation de la chair du pied du cheval et, en géné-
ral, des quadrupèdes monodactyles, due à une con-
tusion de la sole des talons, et quelquefois de celle'
des quartiers.
— ÉTYM. On a indiqué le grec px^|j.ac, coup; mai"
on manque d'intermédiaires pour assurer que &
mot du langage vulgaire soit d'origine grecque.
D'ailleurs" il y a,' dans l'ancienne langue, un mot
qui s'y rapporte, c'est blesmer, qui signifie léser,
blesser : xif siècle : E li adnes [âne] al prudumme
estût deled le cors, e li leuns après, e nient neltu-
chad, ne del cors puis tant ne quant ne blesmad,
Rois, 289. Kar del pied jusque en amunt ne fud en
sun cors nule blesmure ne nule mesfaçun, ib. m.
Le même sens est donné à blêmir dans ce vers de la
Chanson de Roland : La gent de France iert [était]
blessée et'blesmie. Ce mot est dans le provençal,
blesmar, blasmar, avec le même sens. Enfin c'est
le même que l'anglais blemish, tache, défaut. L'or-
thographe bleime, l'anglais blemish montrent que
Ys peut ne pas être organique; dès lors le mot se
rattache à blême (voy. ce mot), venant d'un mot al-
lemand qui signifie tache bleue et de là contusion,
lésion.
BLÊME (blê-m'), adj. Très-pâle, plus que pâle.
Adieu, vous voyez trop en mon • visage blême
Que m'arracher a vous c'est m'ôter à moi-même,
MAIRET, Sophon. ni, 4. X cet objet d'horreur, l'oeil
troublé, le teint, blême, J'ai demeuré longtemps
plus morte que lui-même, ROTR. Antig. i, 2. La
main des Parques blêmes De vos jours et des miens
se joue également, LA FONT. Fàb. xi, 8. La disette
au teint blême et la triste famine.... BOIL. Lutr. v.
Mais doit-il vouloir que pour lui. Nous ayons toujours
le teint blême? MALH. ni, i. || Par extension. Un
jour blême. Le destin..., fistjalouxqu'qnpassedem
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