Titre : Dictionnaire de la langue française.... Tome 1 / par É. Littré,...
Auteur : Littré, Émile (1801-1881). Auteur du texte
Éditeur : L. Hachette (Paris)
Date d'édition : 1873-1874
Notice d'ensemble : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb30824717s
Notice d'oeuvre : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb12250808s
Type : monographie imprimée monographie imprimée
Langue : français
Format : 4 vol. ; gr. in-4 4 vol. ; gr. in-4
Format : Nombre total de vues : 1408 Nombre total de vues : 1408
Description : [Dictionnaire de la langue française (français)] [Dictionnaire de la langue française (français)]
Description : Collection numérique : Arts de la marionnette Collection numérique : Arts de la marionnette
Description : Avec mode texte Avec mode texte
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5406710m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-49508
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 15/10/2008
352
BL7
sel nitre, de bitumen.... PARÉ, xxv, 41. Onguens
faits avec du bitumen, o. DE SERRES, 4 9S>.
—- ÉTYM. Provenç. oetum; espagn. bettm; portug.
belume; ital. bitume; du latin, bitumen.
t BITUMINER (bi-tu-mi-né), ». o. Enduire de bi-
tume.
— ÉTYM. Bitumen.
BITUMINEUX, EUSE (bi-tu-mi-neû, neû-z'), adj.
Qui contient du bitume ; qui a les qualités du bi-
tume. Une odeur bitumineuse. [Pour l'incrédule]
L'abîme n'est qu'un peu d'eau bitumineuse, CHA-
TEAUB. Gén. in, iv, 6.
— HIST. xvie s. Les bains alumineux et sulphu-
rés, ou bitumineux, ou ferrés, PABÉ, xvm, 70.
— ÉTYM. Provenç. bituminos; espagn. et ital. bi-
tuminoso; portug. bctuminoso; de bituminosus, de
bitumen, bitume.
t BITUMINIFËRE (bi-tu-mi-ni-fê-r'), adj. Terme
didactique. Qui produit du bitume.
— ÉTYM. Bitume, et /ér, qui porte.
f BITUMINISATION (bi-tu-mi-ni-za-sion), s. f.
Terme de chimie." Transformation des substances
organiques en matière bitumineuse.
— ÉTYM. Biluminiser.
f BITUMINISER (bi-tu-mi-ni-zé), v. à. Enduire
de bitume.
— ÉTYM. Bitume.
BIVAC (bi-vak) ou BIVOUAC (bi-vouak. Bivouac
est plus usité ; il n'est que de deux syllabes), s. m.
Terme de guerre. Garde extraordinaire faite la
nuit en plein air; station qu'une armée en campa-
gne fait, en plein air, pour prendre du repos; la
troupe même; le lieu où elle s'arrête. Des bivouacs
furent établis dans les rues. Le bivouac de l'armée
au pied d'une montagne. Le bivouac prit les armes.
Nous quittâmes le bivouac. Et comme s'ils étaient
en pays dangereux, L'ombre de Saint-Germain est
un bivouac pour eux, CORN, les victoires du roi. J'ai
passé toutes les nuits au bivac à la tête de mes es-
cadrons, PELLISSON, Conversât, de Louis XIV devant
Lille, p. 67. J'avais l'air d'un soldat qui sort du bi-
vouac, CHATEAUBR. Italie, oo. J'ai d'un géant vu le
fantôme immense Sur nos bivouacs jeter un oeil ar-
dent, BÊRANG. Ch. du Cosaque.
— ÈTYM. Allem. Beiwache, bivouac, debei, au-
près, et wachen, veiller (voy. VEILLER).
BIVALVE (bi-val-v'), s. m. Coquille composée de
deux valves.
— ÉTYM. Bis, deux, et valve.
t BIVALVULÂIRE (bi-val-vu-lê-r'), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui a deux valvules.
— ÉTYM. Bi, et valvule.
BIVAQUER (bi-va-ké) ou BIVOUAQUER (bi-voua-
ké. Bivouaquer est plus usité ; il n'est que de trois
syllabes), v. n. || 1° Camper en plein air. Certes,
quand je bivouaquais sur les bords du Danube,mon
domicile n'était pas là, P. L. COUR, I, 2B0. Renon-
çant à ses marais Le cosaque Qui bivouaque. Croit
sur la foi des Anglais Se loger dans nos palais, BÊ-
RANG. Gaulois. || 2° Familièrement, passer une nuit
en plein air. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. Bivac.
f BIVEAU (bi-vô), s. m. Instrument des tailleurs
de pierre, servant pour mesurer l'angle compris en-
tre deux surfaces contiguës. || Sorte d'équerre em-
ployée par les fondeurs ae caractères.
f BIVOCALE (bi-vo-ka-P), *. f. Terme de gram-
maire. Réunion de deux voyelles ne représentant
qu'un seul son, comme peu, clou.
— ÉTYM. Bi pour bis, et vocalis (sous-entendu
littera), voyelle (voy. VOYELLE).
fBIVOTE (bi-vot), s. f. Terme d'eaux et forêts.
Lieu où deux chemins aboutissent.
—ÉTYM. Bi pour bis, et voie.
BIVOUAC, BIVOUAQUER. Voy. BIVAC, BIVA-
QUER.
BIZARRE (bi-za-r1), adj. | j 1° Qui s'écarte du goût,
des usages reçus. Homme bizarre. Opinion bizarre.
Ils tournent leurs humeurs en bizarres façons, RÉ-
GNIER, Sat. xni. Ces bizarres esprits, RACAN, Berg.
Polistène, u, 4. En un lieu que devait la déesse bi-
zarre [la Fortune] Fréquenter sur tout autre ; et ce
lieu c'est la cour, LA FONT. Fabl. vu, <2. Elles font
de lui un composé bizarre, LABRUY. 12. Bizarre as-
semblage, RAC. Ath. n, 6. Bizarre refus, m. ib. Bi-
zarre destin, in. Andr. m, i. Le voilà fou,superbe,
impertinent, bizarre, BOIL. Ép. v. || 2° Substantive-
ment, une personne bizarre. Un honnête homme,
un fat, un jaloux, un bizarre, BOIL. Art p. m.
|| Ce qui est bizarre. Cet auteur se plait dans le bi-
zarre.
— REM. Au XVIe siècle et au rvne, on a dit bi-
gearre & côté de bizarre; dans les exemples, cités
BLA
plus haut, de Régnier et de Racan, les éditions
portent bigearre ou bijarre ; et Vaugelas remarque
que bigearre et bisarre se disent également. Mais
Marguerite Buffet et Thomas Corneille recomman-
dent exclusivement bizarre, qui a'prévalu ; l'autre
est tombé dans l'oubli.
— SYN. BIZARRE , FANTASQUE , EXTRAVAGANT.
L'homme bizarre n'est ni l'homme fantasque, ni
l'homme extravagant. S'écarter du goût ordinaire
par une singularité non convenable, c'est être bi-
zarre; s'en écarter par une fantaisie qui tout à coup
change d'idée, -c'est être fantasque; s'en écarter
d'une manière contraire au bon sens, c'est être ex-
travagant, LAVEAUX.
— HIST. xvie s. Quand cette bonne dame eut connu
l'humeur de l'homme,, elle le laissa avec ses opi-
nions bigearres et lui dit seulement, DESPER. Contes,
xxxv. Le soldat françois est beaucoup plus bisarre :
et ne peut quasi vivre sans se battre, ne monstrant
que trop sa valeur contre ses compagnons, LANOUE,
200. C'est un petit homme bisarre et qui jure en
diable, ne parle que d'estrangler mille homes à la
fois, D'AUB. Fcen. m, 17. C'est une bizarre pièce,
ib. Maladie d'une nature estrange et bigerre, PARÉ,
Intr. 23. L'assiette de Luxembourg est fort bisarre,
M. DU BELL. 543. Quelque bigearre-et rebours que
soit le lieu [emplacement], il se peut neantmoins
ageancer, o. DE-SERRES, 4 8. Ce mesme meslinge
fait le mulet capricieux, bigearre, de difficile con-
duite, ID. 312. Pour rendre la racine de bouïs so-
lide et lui confirmer la beauté de sa blonde couleur
et bigearre madreure, ID. 550.
— ÉTYM. Berry, bigearre; bigearrer, disputer;
espagn. et portug. bizarro, magnanime, vaillant;
ital. bizarro, emporté, colère. Notre mot français
vient de l'espagnol et il a eu d'abord le sens de
vaillant, brave (voy. à l'historique l'exemple de
Lanoue). L'italien a, il est vrai, un substantif bizza,
colère; mais bizarro n'en peut dériver, puis-
que le suffixe arr n'est pas italien. Tout porte à
croire que le mot est d'origine espagnole ; dès lors
deux étymologies s'offrent : le basque bizarra, barbe,
décomposé par Larramendi en biz orra (qu'il soit
un homme); et l'arabe bâsiiâret, beauté, élégance,
d'où vaillant, chevaleresque, puis les sens de co-
lère, emporté, extravagant.
BIZARREMENT (bi-za-re-man), adv. D'une fa-
çon bizarre. Voilà comment Je m'entretiens bizar-
rement, RÉGNIER, Épit.m. De notre amour bizarre-
ment jaloux, Il veut, peut-être, en se jouant de
nous, Nous effrayer.... MALFIL. Narcisse, ch. iv.
— HIST. xvi" s. Les dits curez, un petit plus bi-
zarrement armez, faisoient le premier rang, Sat.
Mén. p. H2. || XVII' s. Ecoute ce discours tissu bijar-
rement, RÉGNIER, Sat. vi.
— ÉTYM. Bizarre, et le suffixe ment.
BIZARRERIE (bi-za-re-rie), s. f. Caractère de ce
qui est bizarre. La bizarrerie des modes. La bizar-
rerie de l'humeur. Comprenez-vous de sa part une
telle bizarrerie? Que sait-on-si l'amour, dont la bi-
zarrerie Se joue assez souvent du fond de notre
coeur.... CORN. Agésilas, n, 3. Il fallait essuyer les
bizarreries d'un peuple flatté, BOSS. Hist. m, 6. Nous
cherchons notre bonheur hors de nous-mêmes et
dans l'opinion des hommes que nous connaissons
flatteurs, peu sincères....quelle bizarrerie! LABRUY.
il. Il y a assez d'injustice dans le procédé des hom-
mes, assez d'inégalités et de bizarreries dans leurs
humeurs incommodes et contrariantes, Boss. La
Vallière.
— HIST. xvie s. Les jeunes mulets et mules ne
tettent tant longuement que les chevaux et asnes,
pour leur propre naturel capricieux, lequel les mè-
res ne peuvent souffrir plus que de six ou sept mois,
croissans en bigearrure avec l'aage , o. DE SERRES,
314.
— ÉTYM. Bizarre.
f BLADAGE (bla-da-j'), s. m. Terme d'ancienne
coutume. Quantité de grain payée par un emphy-
téote pour chaque bête employée au labour.
— ÉTYM. Bas-latin, bladum, blé (voy. BLÉ).
BLAFARD, ARDE (bla-far; le d ne se lie pas:
blafard et défait, dites • bla-far et défait ; au pluriel,
l's ne se lie pas : blafards et défaits, dites : bla-far
et défaits; cependant plusieurs prononcent l's :
bla-far-z et défaits), adj. D'un blanc terne. Que
les teintes des nuages soient blafardes et livides....
CHATEAUB. Génie, n, v, 6. Quand il arrive à un nè-
gre de faire l'amour à une personne de cette es-
pèce blafarde [Albinos], il est tourné en ridicule,
VOLT. Relat. 4 78. Car la nature bonne et sage....
A fait sans le secours du fard D'un Vendôme un
peu trop blafard Un Vendôme plus beau qu'un
BLÂ
ange, CHADL. AU duc de Nevers. || Fig. Pour voir
ce que produirait une union si blafarde [un mariage
entre blonde et blond], HAMILT. Gramm. 9.
— HIST. xiv" s. Ains suis si blaffard et si fade,
Qu'il semble qu'aie esté malade, J. BRUYANT dsns
llénagier, t. n, p. 6. Et celui qui en ce excède et
veult plaire à chescun, se U le fait de son inclina-
tion et volonté, sans que il tende à autre fin, il rJa
pas nom approprié et par aventure peut estre ap-
pelle blafart, ORESME, Eth. 50. || xve s. Mais s'il y a
qui imputer Li vueille aucun crime ou blafarde,Lieve
soy sus et plus ne tarde, Mart. de S. Etienne. || xvi° s.
Leur urine est quelquefois blaffarde, et de couleur
cendrée et fétide, PARÉ, XXII, 40. L'ombre.... Luy
rend un jour blafard tel qu'aux noires forêts, AM.
JAMYN, liv. iv, Élig. Celui qui....
— ÉTYM. Bas-lat. blaffardus, dans un texte du
xme siècle, nom d'une monnaie qui paraît répon-
dre à un blanc. Ménage tire ce mot de l'allemand
bleifarben, couleur de plomb; mais Diez propose
l'ancien haut-allemand blei-faro, de bhilioubleich,
pâle, etfaro, couleur (d ajouté comme dans ho-
mard). Oresme au xiv' siècle a pris blafard dans le
sens figuré, de bénin, sans volonté ; etdans leXVe siè-
cle on a donné à blafarde la signification de mauvaise
action.
BLAGUE (bla-gh'), s. /. || 1° Petit sac dans le-
quel les fumeurs mettent leur tabac. || 2e Populaire-
ment, mensonge, vanterie.
— ÉTYM. Gaélique, blagh, souffler.
t BLAGUER (bla-ghé). || 1° V". n. Dire des men-
songes, faire des contes. || 2° V. a. Blaguer quel-
qu'un, se moquer de lui. Ce verbe est du plus bas
langage.
— ÉTYM. Gaébque, blagh, souffler, se vanter.
t BLAGUEUR, EUSE (bla-gheur, gheû-z), s. m.
et f. Celui. celle qui blague. Mot du plus bas langage.
— ÉTYM. Angl. blackguard mauvais drôle ; du
gaélique, blaghair, vantard, de blagh, souffler.
BLAIREAU (blè-rô), s. m. || 1° Mammirère d'Eu-
rope, qui est rangé parmi les bêtes puantes (ursus
mêles). L'homme n'a pu vivre comme les blaireaux
et les Uèvres, VOLT. Moeurs, Sauv. Le blaireau est
un animal paresseux, défiant, solitaire, qui se re-
tire dans les lieux les plus écartés, dans les bois les
plus sombres, et qui s'y creuse une demeure souter-
raine, BUFP. Blaireau. [| 2° Blaireau, pinceau fait
de poil de blaireau, servant pour l'aquarelle ; blai-
reau pied de biche, pinceau servant à vernir ou à
lisser le fond sur la porcelaine. || Blaireau, sa-
vonnette à barbe faite en poil de blaireau.
— HIST. XVe s. En fiel de loups, de regnards et
blereaux Soient frittes ces langues venimeuses, VIL-
LON, Bail. || xvie s. Quinze sanglerons, deux ble-
reauz, troys grandz regnardz, RAB. Pant. n, 20.
— ÉTYM. L'adjectif kymri blawr, gris de fer, a
été proposé ; mais comment la diphthongue aw se-
rait-elle devenue ai? Il y a en celtique : cornwall.
bleit, loup ; gallois, blaidd; et bas-breton, bleiz, lynx,
mélange de loup et de chien; mais cela aurait donné
blaideau ou blaiseau. Considérant la forme du mot
qui, reproduit en latin, donnerait bladarellus, di-
minutif de bladarius, marchand de blé (de bladum,
voy. BLÉ) , Diez y voit une dénomination figurée : le
petit marchand de blé ou plutôt, comme remarque
M. Mahn, le petit voleur de blé, à cause des habi-
tudes de cet animal qui, dit-on, emporte beaucoup
de blé sarrasin. Dans cette étymologie, il est satis-
fait à la forme du mot; mais, quant au sens figuré
qui aurait conduit à blaireau, il faudrait quelques
intermédiaires qui manquent pour l'assurer davan-
tage.
f BLAIRIE (blè-rie), s. f. Terme de^droit féodal.
Redevance seigneuriale à raison de la vaine pâ-
ture.
— HIST. xme s. Et de la blarie [produit en blé]
de montarrage....DUCANGE, blaeria. No [notre] bla-
verie, ID. ib.
— ÉTYM. Bas-latin, blaeria, bladaria, de bla-
dum, blé (voy. BLÉ).
+ BLAISEMENT (blè-ze-man), s. m. Voy. BLÉ-
SITÊ.
BLÂMABLE (blâ-ma-bl'), adj. Digne de blâme.
Homme, action blâmable. De blâmables erreurs.
C'est en quoi mon offense est plus blâmable encore,
De tromper lâchement un mari qui m'adore,MAIRET,
Sophon. i, 4.
— ÉTYM. Blâmer.
BLÂME (blâ-m'), s. m. || 1° Expression de l'opi-
nion, du jugement par lequel on trouve quelqua
chose de mauvais dans les personnes ou dans les cho-
ses. Le blâme et l'éloge. Encourir un blâme sévère.
Il ne mérite pas le blâme. Les louanges étaient pré-
BL7
sel nitre, de bitumen.... PARÉ, xxv, 41. Onguens
faits avec du bitumen, o. DE SERRES, 4 9S>.
—- ÉTYM. Provenç. oetum; espagn. bettm; portug.
belume; ital. bitume; du latin, bitumen.
t BITUMINER (bi-tu-mi-né), ». o. Enduire de bi-
tume.
— ÉTYM. Bitumen.
BITUMINEUX, EUSE (bi-tu-mi-neû, neû-z'), adj.
Qui contient du bitume ; qui a les qualités du bi-
tume. Une odeur bitumineuse. [Pour l'incrédule]
L'abîme n'est qu'un peu d'eau bitumineuse, CHA-
TEAUB. Gén. in, iv, 6.
— HIST. xvie s. Les bains alumineux et sulphu-
rés, ou bitumineux, ou ferrés, PABÉ, xvm, 70.
— ÉTYM. Provenç. bituminos; espagn. et ital. bi-
tuminoso; portug. bctuminoso; de bituminosus, de
bitumen, bitume.
t BITUMINIFËRE (bi-tu-mi-ni-fê-r'), adj. Terme
didactique. Qui produit du bitume.
— ÉTYM. Bitume, et /ér, qui porte.
f BITUMINISATION (bi-tu-mi-ni-za-sion), s. f.
Terme de chimie." Transformation des substances
organiques en matière bitumineuse.
— ÉTYM. Biluminiser.
f BITUMINISER (bi-tu-mi-ni-zé), v. à. Enduire
de bitume.
— ÉTYM. Bitume.
BIVAC (bi-vak) ou BIVOUAC (bi-vouak. Bivouac
est plus usité ; il n'est que de deux syllabes), s. m.
Terme de guerre. Garde extraordinaire faite la
nuit en plein air; station qu'une armée en campa-
gne fait, en plein air, pour prendre du repos; la
troupe même; le lieu où elle s'arrête. Des bivouacs
furent établis dans les rues. Le bivouac de l'armée
au pied d'une montagne. Le bivouac prit les armes.
Nous quittâmes le bivouac. Et comme s'ils étaient
en pays dangereux, L'ombre de Saint-Germain est
un bivouac pour eux, CORN, les victoires du roi. J'ai
passé toutes les nuits au bivac à la tête de mes es-
cadrons, PELLISSON, Conversât, de Louis XIV devant
Lille, p. 67. J'avais l'air d'un soldat qui sort du bi-
vouac, CHATEAUBR. Italie, oo. J'ai d'un géant vu le
fantôme immense Sur nos bivouacs jeter un oeil ar-
dent, BÊRANG. Ch. du Cosaque.
— ÈTYM. Allem. Beiwache, bivouac, debei, au-
près, et wachen, veiller (voy. VEILLER).
BIVALVE (bi-val-v'), s. m. Coquille composée de
deux valves.
— ÉTYM. Bis, deux, et valve.
t BIVALVULÂIRE (bi-val-vu-lê-r'), adj. Terme
d'histoire naturelle. Qui a deux valvules.
— ÉTYM. Bi, et valvule.
BIVAQUER (bi-va-ké) ou BIVOUAQUER (bi-voua-
ké. Bivouaquer est plus usité ; il n'est que de trois
syllabes), v. n. || 1° Camper en plein air. Certes,
quand je bivouaquais sur les bords du Danube,mon
domicile n'était pas là, P. L. COUR, I, 2B0. Renon-
çant à ses marais Le cosaque Qui bivouaque. Croit
sur la foi des Anglais Se loger dans nos palais, BÊ-
RANG. Gaulois. || 2° Familièrement, passer une nuit
en plein air. || Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
— ÉTYM. Bivac.
f BIVEAU (bi-vô), s. m. Instrument des tailleurs
de pierre, servant pour mesurer l'angle compris en-
tre deux surfaces contiguës. || Sorte d'équerre em-
ployée par les fondeurs ae caractères.
f BIVOCALE (bi-vo-ka-P), *. f. Terme de gram-
maire. Réunion de deux voyelles ne représentant
qu'un seul son, comme peu, clou.
— ÉTYM. Bi pour bis, et vocalis (sous-entendu
littera), voyelle (voy. VOYELLE).
fBIVOTE (bi-vot), s. f. Terme d'eaux et forêts.
Lieu où deux chemins aboutissent.
—ÉTYM. Bi pour bis, et voie.
BIVOUAC, BIVOUAQUER. Voy. BIVAC, BIVA-
QUER.
BIZARRE (bi-za-r1), adj. | j 1° Qui s'écarte du goût,
des usages reçus. Homme bizarre. Opinion bizarre.
Ils tournent leurs humeurs en bizarres façons, RÉ-
GNIER, Sat. xni. Ces bizarres esprits, RACAN, Berg.
Polistène, u, 4. En un lieu que devait la déesse bi-
zarre [la Fortune] Fréquenter sur tout autre ; et ce
lieu c'est la cour, LA FONT. Fabl. vu, <2. Elles font
de lui un composé bizarre, LABRUY. 12. Bizarre as-
semblage, RAC. Ath. n, 6. Bizarre refus, m. ib. Bi-
zarre destin, in. Andr. m, i. Le voilà fou,superbe,
impertinent, bizarre, BOIL. Ép. v. || 2° Substantive-
ment, une personne bizarre. Un honnête homme,
un fat, un jaloux, un bizarre, BOIL. Art p. m.
|| Ce qui est bizarre. Cet auteur se plait dans le bi-
zarre.
— REM. Au XVIe siècle et au rvne, on a dit bi-
gearre & côté de bizarre; dans les exemples, cités
BLA
plus haut, de Régnier et de Racan, les éditions
portent bigearre ou bijarre ; et Vaugelas remarque
que bigearre et bisarre se disent également. Mais
Marguerite Buffet et Thomas Corneille recomman-
dent exclusivement bizarre, qui a'prévalu ; l'autre
est tombé dans l'oubli.
— SYN. BIZARRE , FANTASQUE , EXTRAVAGANT.
L'homme bizarre n'est ni l'homme fantasque, ni
l'homme extravagant. S'écarter du goût ordinaire
par une singularité non convenable, c'est être bi-
zarre; s'en écarter par une fantaisie qui tout à coup
change d'idée, -c'est être fantasque; s'en écarter
d'une manière contraire au bon sens, c'est être ex-
travagant, LAVEAUX.
— HIST. xvie s. Quand cette bonne dame eut connu
l'humeur de l'homme,, elle le laissa avec ses opi-
nions bigearres et lui dit seulement, DESPER. Contes,
xxxv. Le soldat françois est beaucoup plus bisarre :
et ne peut quasi vivre sans se battre, ne monstrant
que trop sa valeur contre ses compagnons, LANOUE,
200. C'est un petit homme bisarre et qui jure en
diable, ne parle que d'estrangler mille homes à la
fois, D'AUB. Fcen. m, 17. C'est une bizarre pièce,
ib. Maladie d'une nature estrange et bigerre, PARÉ,
Intr. 23. L'assiette de Luxembourg est fort bisarre,
M. DU BELL. 543. Quelque bigearre-et rebours que
soit le lieu [emplacement], il se peut neantmoins
ageancer, o. DE-SERRES, 4 8. Ce mesme meslinge
fait le mulet capricieux, bigearre, de difficile con-
duite, ID. 312. Pour rendre la racine de bouïs so-
lide et lui confirmer la beauté de sa blonde couleur
et bigearre madreure, ID. 550.
— ÉTYM. Berry, bigearre; bigearrer, disputer;
espagn. et portug. bizarro, magnanime, vaillant;
ital. bizarro, emporté, colère. Notre mot français
vient de l'espagnol et il a eu d'abord le sens de
vaillant, brave (voy. à l'historique l'exemple de
Lanoue). L'italien a, il est vrai, un substantif bizza,
colère; mais bizarro n'en peut dériver, puis-
que le suffixe arr n'est pas italien. Tout porte à
croire que le mot est d'origine espagnole ; dès lors
deux étymologies s'offrent : le basque bizarra, barbe,
décomposé par Larramendi en biz orra (qu'il soit
un homme); et l'arabe bâsiiâret, beauté, élégance,
d'où vaillant, chevaleresque, puis les sens de co-
lère, emporté, extravagant.
BIZARREMENT (bi-za-re-man), adv. D'une fa-
çon bizarre. Voilà comment Je m'entretiens bizar-
rement, RÉGNIER, Épit.m. De notre amour bizarre-
ment jaloux, Il veut, peut-être, en se jouant de
nous, Nous effrayer.... MALFIL. Narcisse, ch. iv.
— HIST. xvi" s. Les dits curez, un petit plus bi-
zarrement armez, faisoient le premier rang, Sat.
Mén. p. H2. || XVII' s. Ecoute ce discours tissu bijar-
rement, RÉGNIER, Sat. vi.
— ÉTYM. Bizarre, et le suffixe ment.
BIZARRERIE (bi-za-re-rie), s. f. Caractère de ce
qui est bizarre. La bizarrerie des modes. La bizar-
rerie de l'humeur. Comprenez-vous de sa part une
telle bizarrerie? Que sait-on-si l'amour, dont la bi-
zarrerie Se joue assez souvent du fond de notre
coeur.... CORN. Agésilas, n, 3. Il fallait essuyer les
bizarreries d'un peuple flatté, BOSS. Hist. m, 6. Nous
cherchons notre bonheur hors de nous-mêmes et
dans l'opinion des hommes que nous connaissons
flatteurs, peu sincères....quelle bizarrerie! LABRUY.
il. Il y a assez d'injustice dans le procédé des hom-
mes, assez d'inégalités et de bizarreries dans leurs
humeurs incommodes et contrariantes, Boss. La
Vallière.
— HIST. xvie s. Les jeunes mulets et mules ne
tettent tant longuement que les chevaux et asnes,
pour leur propre naturel capricieux, lequel les mè-
res ne peuvent souffrir plus que de six ou sept mois,
croissans en bigearrure avec l'aage , o. DE SERRES,
314.
— ÉTYM. Bizarre.
f BLADAGE (bla-da-j'), s. m. Terme d'ancienne
coutume. Quantité de grain payée par un emphy-
téote pour chaque bête employée au labour.
— ÉTYM. Bas-latin, bladum, blé (voy. BLÉ).
BLAFARD, ARDE (bla-far; le d ne se lie pas:
blafard et défait, dites • bla-far et défait ; au pluriel,
l's ne se lie pas : blafards et défaits, dites : bla-far
et défaits; cependant plusieurs prononcent l's :
bla-far-z et défaits), adj. D'un blanc terne. Que
les teintes des nuages soient blafardes et livides....
CHATEAUB. Génie, n, v, 6. Quand il arrive à un nè-
gre de faire l'amour à une personne de cette es-
pèce blafarde [Albinos], il est tourné en ridicule,
VOLT. Relat. 4 78. Car la nature bonne et sage....
A fait sans le secours du fard D'un Vendôme un
peu trop blafard Un Vendôme plus beau qu'un
BLÂ
ange, CHADL. AU duc de Nevers. || Fig. Pour voir
ce que produirait une union si blafarde [un mariage
entre blonde et blond], HAMILT. Gramm. 9.
— HIST. xiv" s. Ains suis si blaffard et si fade,
Qu'il semble qu'aie esté malade, J. BRUYANT dsns
llénagier, t. n, p. 6. Et celui qui en ce excède et
veult plaire à chescun, se U le fait de son inclina-
tion et volonté, sans que il tende à autre fin, il rJa
pas nom approprié et par aventure peut estre ap-
pelle blafart, ORESME, Eth. 50. || xve s. Mais s'il y a
qui imputer Li vueille aucun crime ou blafarde,Lieve
soy sus et plus ne tarde, Mart. de S. Etienne. || xvi° s.
Leur urine est quelquefois blaffarde, et de couleur
cendrée et fétide, PARÉ, XXII, 40. L'ombre.... Luy
rend un jour blafard tel qu'aux noires forêts, AM.
JAMYN, liv. iv, Élig. Celui qui....
— ÉTYM. Bas-lat. blaffardus, dans un texte du
xme siècle, nom d'une monnaie qui paraît répon-
dre à un blanc. Ménage tire ce mot de l'allemand
bleifarben, couleur de plomb; mais Diez propose
l'ancien haut-allemand blei-faro, de bhilioubleich,
pâle, etfaro, couleur (d ajouté comme dans ho-
mard). Oresme au xiv' siècle a pris blafard dans le
sens figuré, de bénin, sans volonté ; etdans leXVe siè-
cle on a donné à blafarde la signification de mauvaise
action.
BLAGUE (bla-gh'), s. /. || 1° Petit sac dans le-
quel les fumeurs mettent leur tabac. || 2e Populaire-
ment, mensonge, vanterie.
— ÉTYM. Gaélique, blagh, souffler.
t BLAGUER (bla-ghé). || 1° V". n. Dire des men-
songes, faire des contes. || 2° V. a. Blaguer quel-
qu'un, se moquer de lui. Ce verbe est du plus bas
langage.
— ÉTYM. Gaébque, blagh, souffler, se vanter.
t BLAGUEUR, EUSE (bla-gheur, gheû-z), s. m.
et f. Celui. celle qui blague. Mot du plus bas langage.
— ÉTYM. Angl. blackguard mauvais drôle ; du
gaélique, blaghair, vantard, de blagh, souffler.
BLAIREAU (blè-rô), s. m. || 1° Mammirère d'Eu-
rope, qui est rangé parmi les bêtes puantes (ursus
mêles). L'homme n'a pu vivre comme les blaireaux
et les Uèvres, VOLT. Moeurs, Sauv. Le blaireau est
un animal paresseux, défiant, solitaire, qui se re-
tire dans les lieux les plus écartés, dans les bois les
plus sombres, et qui s'y creuse une demeure souter-
raine, BUFP. Blaireau. [| 2° Blaireau, pinceau fait
de poil de blaireau, servant pour l'aquarelle ; blai-
reau pied de biche, pinceau servant à vernir ou à
lisser le fond sur la porcelaine. || Blaireau, sa-
vonnette à barbe faite en poil de blaireau.
— HIST. XVe s. En fiel de loups, de regnards et
blereaux Soient frittes ces langues venimeuses, VIL-
LON, Bail. || xvie s. Quinze sanglerons, deux ble-
reauz, troys grandz regnardz, RAB. Pant. n, 20.
— ÉTYM. L'adjectif kymri blawr, gris de fer, a
été proposé ; mais comment la diphthongue aw se-
rait-elle devenue ai? Il y a en celtique : cornwall.
bleit, loup ; gallois, blaidd; et bas-breton, bleiz, lynx,
mélange de loup et de chien; mais cela aurait donné
blaideau ou blaiseau. Considérant la forme du mot
qui, reproduit en latin, donnerait bladarellus, di-
minutif de bladarius, marchand de blé (de bladum,
voy. BLÉ) , Diez y voit une dénomination figurée : le
petit marchand de blé ou plutôt, comme remarque
M. Mahn, le petit voleur de blé, à cause des habi-
tudes de cet animal qui, dit-on, emporte beaucoup
de blé sarrasin. Dans cette étymologie, il est satis-
fait à la forme du mot; mais, quant au sens figuré
qui aurait conduit à blaireau, il faudrait quelques
intermédiaires qui manquent pour l'assurer davan-
tage.
f BLAIRIE (blè-rie), s. f. Terme de^droit féodal.
Redevance seigneuriale à raison de la vaine pâ-
ture.
— HIST. xme s. Et de la blarie [produit en blé]
de montarrage....DUCANGE, blaeria. No [notre] bla-
verie, ID. ib.
— ÉTYM. Bas-latin, blaeria, bladaria, de bla-
dum, blé (voy. BLÉ).
+ BLAISEMENT (blè-ze-man), s. m. Voy. BLÉ-
SITÊ.
BLÂMABLE (blâ-ma-bl'), adj. Digne de blâme.
Homme, action blâmable. De blâmables erreurs.
C'est en quoi mon offense est plus blâmable encore,
De tromper lâchement un mari qui m'adore,MAIRET,
Sophon. i, 4.
— ÉTYM. Blâmer.
BLÂME (blâ-m'), s. m. || 1° Expression de l'opi-
nion, du jugement par lequel on trouve quelqua
chose de mauvais dans les personnes ou dans les cho-
ses. Le blâme et l'éloge. Encourir un blâme sévère.
Il ne mérite pas le blâme. Les louanges étaient pré-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 93.31%.
- Collections numériques similaires Garbit Hubert Auguste Garbit Hubert Auguste /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Garbit Hubert Auguste" or dc.contributor adj "Garbit Hubert Auguste")
- Auteurs similaires Garbit Hubert Auguste Garbit Hubert Auguste /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Garbit Hubert Auguste" or dc.contributor adj "Garbit Hubert Auguste")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 420/1016
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5406710m/f420.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5406710m/f420.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5406710m/f420.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k5406710m/f420.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5406710m
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k5406710m/f420.image × Aide