BIE
BIÈ
BIF
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coûtez. Avoir de la bienveillance pour quelqu'un.
Gagner, se concilier ou s'attirer la bienveillance de
quelqu'un. Reçu avec bienveillance par le ministre.
Homme sans bienveillance. DeVinius par là gagnant
la bienveillance, CORN. Othon, m, 1. Ma franchise
surtout gagna sa bienveillance, BOIL. Poés. diverses,
XXIII. Il n'en est pas de même des grands d'Eu-
rope, à qui la disgrâce n'ôte rien que la bienveil-
lance et la faveur, MONTESQ. Lett. pers. -102.
— REM. Malherbe disait bienveuillance (n, 4) :
Qui ne sait point qu'à sa vaillance II ne se peut rien
ajouter? Qu'on reçoit de sa bienveuillance Tout ce
qu'on en doit souhaiter?
— HIST. xine s. Amitié est nommée l'une : C'est
bonne volenté commune De gens entr'eus sans des-
cordance Selon la Dieu benivoillance, la Rose, 4704.
Por ce amoit moult l'acointance De Richece et la
bien-voillance, ib. -H26. ||xive s. Benivolence a si-
militude à chose amable et semble estre amisté,mes
ce n'est pas amisté , ORESME , Eth. 269. Amisté est
begnivolence entre ceulz qui veulent l'un à l'autre
bien contre bien, ID. t'b. 232. || xve s. Orne souffrez
que je mendie; Mais de vostre begnivolence, Me
laissiez mes gaiges à vie, E. DESCHAMPS, Supplica-
tion. || xvic s. Il ne sçait pas, pour avant jeu, capter
la benevolence du candide lecteur, MONT, I, 188. La
jalousie de nos femmes pour nous empescher de l'a-
mitié et bienveuillance d'autres femmes, ID. i, 245.
Ceste victoire ne luy apporta pas moins de bien-
vueillance, d'honneur et de gloire, qu'a voient fait
les deux autres premières, AMYOT, Cam. Toutefois
ilz ne continuèrent pas ceste benevolence quand ilz
furent instalez en leur estât, ains eurent tousjours
desbat ensemble, ID. Crassus, 23.
— ÉTYM. Bienveillant; provenç. benvolensa, be-
volensa; catal. benevolensa; espagn. benevolencia;
ital. benevolensa. La langue a longtemps hésité en-
tre benivoillance, bienvoillance, benivolence et bien-
veuillance.
BIENVEILLANT, ANTE (biin-vè-llan, llan-t',
II mouillées, et non biin-vè-yan), adj. Qui a, qui
marque de la bienveillance. Il s'est montré fort bien-
veillant à mon égard. Un accueil bienveillant.
— HIST. xme s. T'amie et tous ses bien-veillans
Bois honorer et cbiers tenir, la Rose, 2678. || xves.
Mon coeur a envoyé quérir Tous ses bienvueillans et
amis, Il veult son grand conseil tenir, CH. D'ORL.
Hall. 25. Tant allèrent ces paroles que par aucuns
des amis et bienvueillans du mareschal luy furent
rapportées là où il estoit, Bouciq.u, 26. Eteust esté
bon que les amys et bienvueillans du royaulme l'eus-
sent veue [la puissance du royaulme de France], af-
fm qu'ils en eussent eu estimation telle qu'il appar-
tient, COMM. i, 6.
— ÉTYM. Bienveillant pour bienveuillant, de bien
et vcuillant, participe aujourd'hui inusité de vou-
loir (voy. VOULOIR); provenç. benvolent, bevolent,
benvolen; ital. benivolente. Il est fâcheux que l'as-
similation ait confondu veuillant avec veillant (qui
est de veiller), et n'ait pas gardé cet ancien parti-
cipe présent; d'autant plus que cette forme du
veibe vo^lloir se trouve dans : que je veuille, etc.
f BIENVENIR (bien-ve-nir), v. a. Usité seule-
ment dans cette locution : se faire bienvenir dans la
société , de la société, faire qu'on soit bien accueilli.
— HIST. xne s. Bienveigniez vous, dit-il, mi dru
et mi demaine,Saa;. 30. || xves. Le roi dit à sa soeur :
bienveL3z,mabellesoeur et mon beauneveu,FROISS.
i, i, 7. || xvie s. i bienveigner, à prendre congé,
à remercier, à saluer, MONT, I, 292. De la teste,
nous convions, renvoyons, desadvouons, bienvei-
gnons, m. II, 159. Sa femme le bienveignant de ses
criailleries accoustumées, n>. in, 127.
— ÉTYM. Bien, venir.
BIENVENU, UE (biin-ve-nu, nue), adj. Qui ar-
rive à point; que l'on accueille avec satisfaction.
C'est un homme qui est bienvenu partout. || Fami-
lièrement. Vous ne seriez pas bienvenu à lui dire
cela, vous seriez mal accueilli si vous hù disiez cela.
|| Substantivement. Soyez le bienvenu. C'est une fille
qui vient de naître; elle est la bienvenue. Toutes vos
lettres seront les bienvenues, SÊV. 279.
— HIST. xiie s. L'apostolies l'asiet juste lui er-
rarcment, E bien seit il venuz, ço li ad dit suvent,
Th.. le mort. 58. || xme s. Et Alexis respondi que
bien fust il venus come ses fils qui auroit sa fille à
feme, VILLEH. CXV. Comment avez à nom? que bien
soiez venue, Berte , LU. Sire , fait-il auroy, très
bien venus soies, ib. cxx. Tex chevaliers preus et
vaillans, Larges, cortois et bataillans, Doit partout
estre bien venus, Loés, aniés et chiertenus, laRose,
18909. || xve s. Et partout sont-ils bien-venus [Gen-
nevois et Vénitiens] pour l'or et l'argent qu'ils por-
tent ou pour les marchandises que ils eschangent,
FROISS. n, m, 26. Tous deus estes céans les bien
venuz, CH. D'ORL. 10. ||xvies. Cette lettre fut la bien-
venue pour servir d'excuse au levement du siège,
D'AUB. Hist. II, 267.
— ÉTYM. Bien-venir.
BIENVENUE (biin-ve-nue), s. f. |) 1° L'heureuse
arrivée de quelqu'un. || 2° Bon accueil. Ma bien-
venue au jour me rit dans tous les yeux, A. CHÉN.
Jeune captive. || 3° Réception dans un corps, et frais
du régal qu'on paye à ses nouveaux compagnons.
Mazet à qui pour bienvenue L'on fait bêcher.... LA
FONT. Mazet. Il fut hué et paya de cette façon sa
bienvenue, J. J. ROUSS. Ém. v.
— HIST. xve s. Si fut, après ses bienviengnues,
une bonne pièce à séjour, Bouciq. i, ch. 35. Se re-
tyra ledit duc à Gand, où il luy fut fait une bien
venue de grant despense, COMM. n, 5. || xvie s. Ce
prince s'enquist si on avoit pris ce psaume exprès
pour sa bien-venue, D'AUB. Hist. n, 188. A la bien-
venue et réception de.... CARLOIX, VI, H.
— ÉTYM. Bienvenu.
BIENVOULU, UE (biin-vou-lu, lue), adj.-î. qui
l'on veut du bien. Je vécus tranquille et toujours
bienvoulu dans Chambéry, 1.3. ROUSS. Conf. v. Ces
Banians et les Guèbres sont bienvoulus partout, VOLT.
Moeurs, 102.
— HIST. xve s. Et s'il pensoit de n'estre point bien
VOUllu, COMM. VI,7.
— ÉTIM. Bien, vouloir.
1. BIÈRE (biê-r'. Quelques-uns écrivent bierre,
dit l'Académie), s. f. Boisson fermentée faite avec le
houblon et les graines céréales, particulièrement
avec l'orge. Bière de mars, bière brassée en mars.
Double bière, bière forte, petite bière, ce sont di-
verses sortes de bières, selon la quantité d'alcool
qui s'est développée par la fermentation; la petite
bière est celle qui en contient le moins. || Fig. Ce
n'est pas de la petite bière, ce n'est pas peu de
chose. || C'est une enseigne à bière, se dit d'un
tableau, d'un portrait très-mal peint.
— HIST. xvie s. La bière est une boisson faite avec
des grains; diversement nommée, selon les païs et
les langues, chacun aiant sa particulière appella-
tion, comme Medon, Guttale, Cervoise, Queute,
Aile, et semblables, usitées en Lorraine, Angle-
terre, Escosse, Flandres, Allemaigne,Pologne, Bo-
hême, Dannemarch, Moscovie et autres nations sep-
tentrionales.... O. DESERRES, 251.
— ÉTYM. Ital. birra; d'un mot aussi bien germa-
nique que celtique : angl. saxon,beor; anc. scandin.
bior; anc. haut-allern. pior; allem. mod. Bier; gaél.
beôir; bas-bret. biorc'h.
2. BIÈRE (biê-r'), s. f. Coffre où l'on enferme un
mort. Et l'art imitant la nature Bâtit d'une même
figure Notre bière et notre berceau, BOTR. St Gen.
v, 1. Au pied de cet autel de structure grossière Git
sans pompe, enfermé dans une vile bière, Le plus
savant mortel qui jamais ait écrit, BOIL. Épitaphe
d'Arnauld.X s3.mort on le cloue dans une bière, J;J.
ROUSS. Ém. i. Notre défunt était en carrosse porté,
Bien et dûment empaqueté, Et vêtu d'une robe,
hélas! qu'on nomme bière, Robe d'hiver, robe d'été
Que les morts ne dépouillent guère, LA FONT. Fab.
VII, H.
— HIST. XIe s. [Ils] Lèveront nous en bières [bran-
cards] sur somiers [bêtes de somme], Ch. de Roi.
cxxx. |lxne s. En Aleschans fu la bataille fiere; Le
jor i fist Renoars mainte bière, Bat. d'Aleschans,
6291. Prendront nos cors, qu'il ne voudront laissier,
Desor les bières [brancards] que porteront sommier,
Bonc. p. 83. Faisons des bières de verges et de peaus,
tb. p. 150. Tout droit à Blaives [il] fist les berres
[brancards] porter, ib. p. 158. Nel larra [il ne le
laissera] qu'il n'i aut [aille] pur vivre u pur mûrir ;
Ainz s'i fereit porter sur bière e sustenir, Th. le
mart. 36. E meïsmes li reis seiveit la bierre, Rois,
132. || XIIIe s. Acostez s'est à une pierre; Bien vosist
estre mors en bière, Ren. 6642. Bau sire, laissiez
cest afere, Mes faites une bière fere X porter Roonel
en l'ost, tb. 24828. ûedenz gisoit une geline Que
l'en amenoit en litière Fête autresi com une bière,
tb. 9980. Mors gist [il] là hors en Ieu de bière En ces
fossés, gole baée, la Rose, 12668. Al conte Esteve-
non font la bière aprester, X douze des plus povres
de l'ost se fist porter, Douze deniers de Luque à chas-
cun fist doner, Ch. d'Ant. vi, 226. || xv" s. Item
s'en suivent ceux qui portèrent les bannières de la
bière et du tournoy [funérailles du comte de Flan-
dre], FROISS. n, n, 217. Se j'avoye la maistrie Sur
ceste faulse mesgnie, Je les meisse tous en bière ;
Si est telle ma prière; Je pry Dieu qu'il les maudie,
CH. D'ORL. Bal. 26.
—ÉTYM.Wallon, bird, brancard; namurois, bt;
bière; rouchi, beard, civière; provenç. bera; ital.
bara; de l'allem. Bahre, civière, de l'anc. haut-al«
Iem. bâra; anglo-sax. boer, bêre.
BIÈVRE (bié-vr'), s. m. Nom du castor.
— HIST. xive s. Il n'y ot vars ne gris ne drap fourr é
de bievre, Girart de Ross. 2044. Pour un chappel d s
bievre, fourré d'armines, LABORDE, Émaux, p. 206
|| XVe s. Arriva Saintré, qui couvert estoit d'un très
bel chapel de bievre, J. de Saintré, 60. Peaulx de
martres et de bieuvres, Percefor. t. rv, p. 28. ||xvies.
Entre les animaux terrestres et aquatiques sont les
amphibies : comme sont les bievres, loustres, tor-
tues, PARÉ, Animaux, 21.
—ÉTYM. Anc. wallon, buivre; du celtique : corn-
wall. befer; ou de l'allemand Biber. Comparez le
latin liber, castor. On a rapproché le sanscrit ba--
bhru, rat, ichneumon.
BIEZ (bié), s. m. Fossé creusé à côté d'une rivière
pour l'usage d'un moulin, et pris d'assez loin pour
pouvoir ménager une chute d'eau ou au moins une
pente qui augmente la rapidité de l'eau. Le conduit
se nomme buse quand l'eau tombe sur la roue, et
coursier quand elle passe au-dessous.
— HIST. xne s. De faire bieus, murs e fossés,
BENOÎT, Chron. 267U. Tuz enjur [lespaysans] sont
semons de plaiz : Plaiz de forez, plaiz de moneies,
Plaiz de biez et plaiz de moutes [moutures], WACE ,
Rou, 6975-6074. || xiiie s. Sire, ce n'est marliere
viez, Ne grant fousez, ne parfont biez, Ainz est
abîmes vraiement, Ren. 20220. Que tute la grant
ewe fait isir de sun bied, Voyage de Charlem. 774.
—ÉTYM. Norm. bieu, ruisseau; génev. bi; wallon,
bi; rouchi, biéfe; piém. bial; génois, beo; bas-lat.
bedale, biale, beale, bedum, becium, byesium;
du germanique : angl. saxon, bed; anc. nord, bedr;
anc. haut allem. betti; allem. moderne, Belt, pro-
prement lit, par suite lit d'une rivière, d'un fossé,
conduit. Il y a bien dans le bas-breton bis, fossé,
mais isolé et sans congénère dans les autres langues
celtiques. Bies en deux syllabes, de Wace, vient de
bedale; biez monosyllabe vient de bedum.
fBIFASCIÉ, ÉE (bi-fa-ssi-é, ée), adj. Terme di-
dactique. Qui offre deux bandes.
— ÉTYM. Bt pour bis (voy. BIS) , et fascia, bande.
f BIFÈRE (bi-fê-r'), adj. Terme de botanique. Qui
produit du fruit deux fois dans l'année.
— ÉTYM. Bifer , de bi pour bis, et fer, qui
porte.
t BIFFAGE (bi-fa-j'), s. m. Les ratures faites sur
une pièce d'écriture.
— ÉTYM. Biffer.
f BIFFE (bi-f), s. f. Pierre précieuse contrefaite.
— HIST. xvie s. Il achapta une fois un diament
faux, fort grossièrement faict; quoy voyant, un sien
ami lui dit : Vous n'avez gueres à faire de porter
ceste biffe, les Contes du sieur Gaulard, p. 33.
— ÉTYM. Il est possible que biffe soit, en ce sens,
une altération de l'italienbeffa, tromperie, attrape.
Mais il y avait dans l'ancien français, biffe, signifiant
une sorte d'étoffe (voy. BIFFER, à l'étymologie).
BIFFÉ, ÉE (bi-fé, fée), part, passé. Un passage
biffé. Un acte biffé. Sur les registres des curés la
qualité de prince [du cardinal de Bouillon] fut rayée,
biffée; et annoté en marge, que.... ST-SIM. 280, 45.
t BIFFEMENT (bi-fe-man), s. m. Action de bif-
fer. H Dans les statuts des orfèvres, biffement était
employé pour exprimer l'action de rompre les
poinçons.
— HIST. xvr* s. Aussi s'estoyent-ils bien recor-
dez ensemble, pour parvenir au bifement des deux
parties de question, FROUMENTEAU, Finances, 3° li-
vre, p. 426.
— ÉTYM. Biffer.
BIFFER (bi-fé), v. a. || i° Effacer ce qui est écrit.
Biffer une ligne. \\ 2° Terme de palais. Annuler en
effaçant. Biffer une clause d'un contrat. || 3° Rompre.
Il était dit dans les statuts des orfèvres que l'on
bifferait ou romprait les poinçons des maîtres après
leur décès.
— ÉTYM. xvie s. Portrait si biffé qu'il ne s'est peu
faire cognoissable, MËNARD, Hist. de du Guesclin,
p. vi.
— ÉTYM. Origine incertaine. Ménage le tire da
blafard, parce qu'en effaçant pn rend pâle; ce qui
ne peut se soutenir. On a, dans lé bas-latin et l'an-
cien français, biffa et biffe, signifiant une sorte
d'étoffe qui était rayée : Et de biffes camelines
raiées, Liv. des met. 393. Qui veut sa robe de bru-
nete, D'escarlate ou de violete, Ou biffe de bone ma-
nière, BkB.Bi.zkN, Fabliaux, éd. MÉÔN, t. IV, p. 179.
Il serait possible que de là on eût fait biffer pour
rayer. 11 y a aussi un composé des-biger t Au resta
BIÈ
BIF
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coûtez. Avoir de la bienveillance pour quelqu'un.
Gagner, se concilier ou s'attirer la bienveillance de
quelqu'un. Reçu avec bienveillance par le ministre.
Homme sans bienveillance. DeVinius par là gagnant
la bienveillance, CORN. Othon, m, 1. Ma franchise
surtout gagna sa bienveillance, BOIL. Poés. diverses,
XXIII. Il n'en est pas de même des grands d'Eu-
rope, à qui la disgrâce n'ôte rien que la bienveil-
lance et la faveur, MONTESQ. Lett. pers. -102.
— REM. Malherbe disait bienveuillance (n, 4) :
Qui ne sait point qu'à sa vaillance II ne se peut rien
ajouter? Qu'on reçoit de sa bienveuillance Tout ce
qu'on en doit souhaiter?
— HIST. xine s. Amitié est nommée l'une : C'est
bonne volenté commune De gens entr'eus sans des-
cordance Selon la Dieu benivoillance, la Rose, 4704.
Por ce amoit moult l'acointance De Richece et la
bien-voillance, ib. -H26. ||xive s. Benivolence a si-
militude à chose amable et semble estre amisté,mes
ce n'est pas amisté , ORESME , Eth. 269. Amisté est
begnivolence entre ceulz qui veulent l'un à l'autre
bien contre bien, ID. t'b. 232. || xve s. Orne souffrez
que je mendie; Mais de vostre begnivolence, Me
laissiez mes gaiges à vie, E. DESCHAMPS, Supplica-
tion. || xvic s. Il ne sçait pas, pour avant jeu, capter
la benevolence du candide lecteur, MONT, I, 188. La
jalousie de nos femmes pour nous empescher de l'a-
mitié et bienveuillance d'autres femmes, ID. i, 245.
Ceste victoire ne luy apporta pas moins de bien-
vueillance, d'honneur et de gloire, qu'a voient fait
les deux autres premières, AMYOT, Cam. Toutefois
ilz ne continuèrent pas ceste benevolence quand ilz
furent instalez en leur estât, ains eurent tousjours
desbat ensemble, ID. Crassus, 23.
— ÉTYM. Bienveillant; provenç. benvolensa, be-
volensa; catal. benevolensa; espagn. benevolencia;
ital. benevolensa. La langue a longtemps hésité en-
tre benivoillance, bienvoillance, benivolence et bien-
veuillance.
BIENVEILLANT, ANTE (biin-vè-llan, llan-t',
II mouillées, et non biin-vè-yan), adj. Qui a, qui
marque de la bienveillance. Il s'est montré fort bien-
veillant à mon égard. Un accueil bienveillant.
— HIST. xme s. T'amie et tous ses bien-veillans
Bois honorer et cbiers tenir, la Rose, 2678. || xves.
Mon coeur a envoyé quérir Tous ses bienvueillans et
amis, Il veult son grand conseil tenir, CH. D'ORL.
Hall. 25. Tant allèrent ces paroles que par aucuns
des amis et bienvueillans du mareschal luy furent
rapportées là où il estoit, Bouciq.u, 26. Eteust esté
bon que les amys et bienvueillans du royaulme l'eus-
sent veue [la puissance du royaulme de France], af-
fm qu'ils en eussent eu estimation telle qu'il appar-
tient, COMM. i, 6.
— ÉTYM. Bienveillant pour bienveuillant, de bien
et vcuillant, participe aujourd'hui inusité de vou-
loir (voy. VOULOIR); provenç. benvolent, bevolent,
benvolen; ital. benivolente. Il est fâcheux que l'as-
similation ait confondu veuillant avec veillant (qui
est de veiller), et n'ait pas gardé cet ancien parti-
cipe présent; d'autant plus que cette forme du
veibe vo^lloir se trouve dans : que je veuille, etc.
f BIENVENIR (bien-ve-nir), v. a. Usité seule-
ment dans cette locution : se faire bienvenir dans la
société , de la société, faire qu'on soit bien accueilli.
— HIST. xne s. Bienveigniez vous, dit-il, mi dru
et mi demaine,Saa;. 30. || xves. Le roi dit à sa soeur :
bienveL3z,mabellesoeur et mon beauneveu,FROISS.
i, i, 7. || xvie s. i bienveigner, à prendre congé,
à remercier, à saluer, MONT, I, 292. De la teste,
nous convions, renvoyons, desadvouons, bienvei-
gnons, m. II, 159. Sa femme le bienveignant de ses
criailleries accoustumées, n>. in, 127.
— ÉTYM. Bien, venir.
BIENVENU, UE (biin-ve-nu, nue), adj. Qui ar-
rive à point; que l'on accueille avec satisfaction.
C'est un homme qui est bienvenu partout. || Fami-
lièrement. Vous ne seriez pas bienvenu à lui dire
cela, vous seriez mal accueilli si vous hù disiez cela.
|| Substantivement. Soyez le bienvenu. C'est une fille
qui vient de naître; elle est la bienvenue. Toutes vos
lettres seront les bienvenues, SÊV. 279.
— HIST. xiie s. L'apostolies l'asiet juste lui er-
rarcment, E bien seit il venuz, ço li ad dit suvent,
Th.. le mort. 58. || xme s. Et Alexis respondi que
bien fust il venus come ses fils qui auroit sa fille à
feme, VILLEH. CXV. Comment avez à nom? que bien
soiez venue, Berte , LU. Sire , fait-il auroy, très
bien venus soies, ib. cxx. Tex chevaliers preus et
vaillans, Larges, cortois et bataillans, Doit partout
estre bien venus, Loés, aniés et chiertenus, laRose,
18909. || xve s. Et partout sont-ils bien-venus [Gen-
nevois et Vénitiens] pour l'or et l'argent qu'ils por-
tent ou pour les marchandises que ils eschangent,
FROISS. n, m, 26. Tous deus estes céans les bien
venuz, CH. D'ORL. 10. ||xvies. Cette lettre fut la bien-
venue pour servir d'excuse au levement du siège,
D'AUB. Hist. II, 267.
— ÉTYM. Bien-venir.
BIENVENUE (biin-ve-nue), s. f. |) 1° L'heureuse
arrivée de quelqu'un. || 2° Bon accueil. Ma bien-
venue au jour me rit dans tous les yeux, A. CHÉN.
Jeune captive. || 3° Réception dans un corps, et frais
du régal qu'on paye à ses nouveaux compagnons.
Mazet à qui pour bienvenue L'on fait bêcher.... LA
FONT. Mazet. Il fut hué et paya de cette façon sa
bienvenue, J. J. ROUSS. Ém. v.
— HIST. xve s. Si fut, après ses bienviengnues,
une bonne pièce à séjour, Bouciq. i, ch. 35. Se re-
tyra ledit duc à Gand, où il luy fut fait une bien
venue de grant despense, COMM. n, 5. || xvie s. Ce
prince s'enquist si on avoit pris ce psaume exprès
pour sa bien-venue, D'AUB. Hist. n, 188. A la bien-
venue et réception de.... CARLOIX, VI, H.
— ÉTYM. Bienvenu.
BIENVOULU, UE (biin-vou-lu, lue), adj.-î. qui
l'on veut du bien. Je vécus tranquille et toujours
bienvoulu dans Chambéry, 1.3. ROUSS. Conf. v. Ces
Banians et les Guèbres sont bienvoulus partout, VOLT.
Moeurs, 102.
— HIST. xve s. Et s'il pensoit de n'estre point bien
VOUllu, COMM. VI,7.
— ÉTIM. Bien, vouloir.
1. BIÈRE (biê-r'. Quelques-uns écrivent bierre,
dit l'Académie), s. f. Boisson fermentée faite avec le
houblon et les graines céréales, particulièrement
avec l'orge. Bière de mars, bière brassée en mars.
Double bière, bière forte, petite bière, ce sont di-
verses sortes de bières, selon la quantité d'alcool
qui s'est développée par la fermentation; la petite
bière est celle qui en contient le moins. || Fig. Ce
n'est pas de la petite bière, ce n'est pas peu de
chose. || C'est une enseigne à bière, se dit d'un
tableau, d'un portrait très-mal peint.
— HIST. xvie s. La bière est une boisson faite avec
des grains; diversement nommée, selon les païs et
les langues, chacun aiant sa particulière appella-
tion, comme Medon, Guttale, Cervoise, Queute,
Aile, et semblables, usitées en Lorraine, Angle-
terre, Escosse, Flandres, Allemaigne,Pologne, Bo-
hême, Dannemarch, Moscovie et autres nations sep-
tentrionales.... O. DESERRES, 251.
— ÉTYM. Ital. birra; d'un mot aussi bien germa-
nique que celtique : angl. saxon,beor; anc. scandin.
bior; anc. haut-allern. pior; allem. mod. Bier; gaél.
beôir; bas-bret. biorc'h.
2. BIÈRE (biê-r'), s. f. Coffre où l'on enferme un
mort. Et l'art imitant la nature Bâtit d'une même
figure Notre bière et notre berceau, BOTR. St Gen.
v, 1. Au pied de cet autel de structure grossière Git
sans pompe, enfermé dans une vile bière, Le plus
savant mortel qui jamais ait écrit, BOIL. Épitaphe
d'Arnauld.X s3.mort on le cloue dans une bière, J;J.
ROUSS. Ém. i. Notre défunt était en carrosse porté,
Bien et dûment empaqueté, Et vêtu d'une robe,
hélas! qu'on nomme bière, Robe d'hiver, robe d'été
Que les morts ne dépouillent guère, LA FONT. Fab.
VII, H.
— HIST. XIe s. [Ils] Lèveront nous en bières [bran-
cards] sur somiers [bêtes de somme], Ch. de Roi.
cxxx. |lxne s. En Aleschans fu la bataille fiere; Le
jor i fist Renoars mainte bière, Bat. d'Aleschans,
6291. Prendront nos cors, qu'il ne voudront laissier,
Desor les bières [brancards] que porteront sommier,
Bonc. p. 83. Faisons des bières de verges et de peaus,
tb. p. 150. Tout droit à Blaives [il] fist les berres
[brancards] porter, ib. p. 158. Nel larra [il ne le
laissera] qu'il n'i aut [aille] pur vivre u pur mûrir ;
Ainz s'i fereit porter sur bière e sustenir, Th. le
mart. 36. E meïsmes li reis seiveit la bierre, Rois,
132. || XIIIe s. Acostez s'est à une pierre; Bien vosist
estre mors en bière, Ren. 6642. Bau sire, laissiez
cest afere, Mes faites une bière fere X porter Roonel
en l'ost, tb. 24828. ûedenz gisoit une geline Que
l'en amenoit en litière Fête autresi com une bière,
tb. 9980. Mors gist [il] là hors en Ieu de bière En ces
fossés, gole baée, la Rose, 12668. Al conte Esteve-
non font la bière aprester, X douze des plus povres
de l'ost se fist porter, Douze deniers de Luque à chas-
cun fist doner, Ch. d'Ant. vi, 226. || xv" s. Item
s'en suivent ceux qui portèrent les bannières de la
bière et du tournoy [funérailles du comte de Flan-
dre], FROISS. n, n, 217. Se j'avoye la maistrie Sur
ceste faulse mesgnie, Je les meisse tous en bière ;
Si est telle ma prière; Je pry Dieu qu'il les maudie,
CH. D'ORL. Bal. 26.
—ÉTYM.Wallon, bird, brancard; namurois, bt;
bière; rouchi, beard, civière; provenç. bera; ital.
bara; de l'allem. Bahre, civière, de l'anc. haut-al«
Iem. bâra; anglo-sax. boer, bêre.
BIÈVRE (bié-vr'), s. m. Nom du castor.
— HIST. xive s. Il n'y ot vars ne gris ne drap fourr é
de bievre, Girart de Ross. 2044. Pour un chappel d s
bievre, fourré d'armines, LABORDE, Émaux, p. 206
|| XVe s. Arriva Saintré, qui couvert estoit d'un très
bel chapel de bievre, J. de Saintré, 60. Peaulx de
martres et de bieuvres, Percefor. t. rv, p. 28. ||xvies.
Entre les animaux terrestres et aquatiques sont les
amphibies : comme sont les bievres, loustres, tor-
tues, PARÉ, Animaux, 21.
—ÉTYM. Anc. wallon, buivre; du celtique : corn-
wall. befer; ou de l'allemand Biber. Comparez le
latin liber, castor. On a rapproché le sanscrit ba--
bhru, rat, ichneumon.
BIEZ (bié), s. m. Fossé creusé à côté d'une rivière
pour l'usage d'un moulin, et pris d'assez loin pour
pouvoir ménager une chute d'eau ou au moins une
pente qui augmente la rapidité de l'eau. Le conduit
se nomme buse quand l'eau tombe sur la roue, et
coursier quand elle passe au-dessous.
— HIST. xne s. De faire bieus, murs e fossés,
BENOÎT, Chron. 267U. Tuz enjur [lespaysans] sont
semons de plaiz : Plaiz de forez, plaiz de moneies,
Plaiz de biez et plaiz de moutes [moutures], WACE ,
Rou, 6975-6074. || xiiie s. Sire, ce n'est marliere
viez, Ne grant fousez, ne parfont biez, Ainz est
abîmes vraiement, Ren. 20220. Que tute la grant
ewe fait isir de sun bied, Voyage de Charlem. 774.
—ÉTYM. Norm. bieu, ruisseau; génev. bi; wallon,
bi; rouchi, biéfe; piém. bial; génois, beo; bas-lat.
bedale, biale, beale, bedum, becium, byesium;
du germanique : angl. saxon, bed; anc. nord, bedr;
anc. haut allem. betti; allem. moderne, Belt, pro-
prement lit, par suite lit d'une rivière, d'un fossé,
conduit. Il y a bien dans le bas-breton bis, fossé,
mais isolé et sans congénère dans les autres langues
celtiques. Bies en deux syllabes, de Wace, vient de
bedale; biez monosyllabe vient de bedum.
fBIFASCIÉ, ÉE (bi-fa-ssi-é, ée), adj. Terme di-
dactique. Qui offre deux bandes.
— ÉTYM. Bt pour bis (voy. BIS) , et fascia, bande.
f BIFÈRE (bi-fê-r'), adj. Terme de botanique. Qui
produit du fruit deux fois dans l'année.
— ÉTYM. Bifer , de bi pour bis, et fer, qui
porte.
t BIFFAGE (bi-fa-j'), s. m. Les ratures faites sur
une pièce d'écriture.
— ÉTYM. Biffer.
f BIFFE (bi-f), s. f. Pierre précieuse contrefaite.
— HIST. xvie s. Il achapta une fois un diament
faux, fort grossièrement faict; quoy voyant, un sien
ami lui dit : Vous n'avez gueres à faire de porter
ceste biffe, les Contes du sieur Gaulard, p. 33.
— ÉTYM. Il est possible que biffe soit, en ce sens,
une altération de l'italienbeffa, tromperie, attrape.
Mais il y avait dans l'ancien français, biffe, signifiant
une sorte d'étoffe (voy. BIFFER, à l'étymologie).
BIFFÉ, ÉE (bi-fé, fée), part, passé. Un passage
biffé. Un acte biffé. Sur les registres des curés la
qualité de prince [du cardinal de Bouillon] fut rayée,
biffée; et annoté en marge, que.... ST-SIM. 280, 45.
t BIFFEMENT (bi-fe-man), s. m. Action de bif-
fer. H Dans les statuts des orfèvres, biffement était
employé pour exprimer l'action de rompre les
poinçons.
— HIST. xvr* s. Aussi s'estoyent-ils bien recor-
dez ensemble, pour parvenir au bifement des deux
parties de question, FROUMENTEAU, Finances, 3° li-
vre, p. 426.
— ÉTYM. Biffer.
BIFFER (bi-fé), v. a. || i° Effacer ce qui est écrit.
Biffer une ligne. \\ 2° Terme de palais. Annuler en
effaçant. Biffer une clause d'un contrat. || 3° Rompre.
Il était dit dans les statuts des orfèvres que l'on
bifferait ou romprait les poinçons des maîtres après
leur décès.
— ÉTYM. xvie s. Portrait si biffé qu'il ne s'est peu
faire cognoissable, MËNARD, Hist. de du Guesclin,
p. vi.
— ÉTYM. Origine incertaine. Ménage le tire da
blafard, parce qu'en effaçant pn rend pâle; ce qui
ne peut se soutenir. On a, dans lé bas-latin et l'an-
cien français, biffa et biffe, signifiant une sorte
d'étoffe qui était rayée : Et de biffes camelines
raiées, Liv. des met. 393. Qui veut sa robe de bru-
nete, D'escarlate ou de violete, Ou biffe de bone ma-
nière, BkB.Bi.zkN, Fabliaux, éd. MÉÔN, t. IV, p. 179.
Il serait possible que de là on eût fait biffer pour
rayer. 11 y a aussi un composé des-biger t Au resta
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