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BEU
BFA
BIA
Il Terre de beurre, elle fondra au soleil, dicton des
marins pour désigner un brouillard lointain qu'un
oeil inexpérimenté prend pour la terre. |{ 2° En ter-
mes de cuisine, nom de plusieurs préparations dont
le beurre est la base. Beurre d'anchois, beurre de
piment, beurre d'ail, etc. || Beurre fondu, beurre
qu'on a fait fondre pour le conserver, en le pur-
geant de tout ce qui le ferait aigrir. || Beurre noir,
beurre qu'on a fait noircir pour certaines sauces.
|| Populairement. Avoir les yeux au beurre noir,
avoir les yeux meurtris et gonflés par un coup.
|| OEufs au beurre noir, oeufs frits légèrement dans
du beurre noir et assaisonnés avec du sel, du
poivre et un filet de vinaigre. || 3" Beurre de mai,
beurre fait dans le mois de mai, et considéré su-
perstitieusement comme un onguent propre à gué-
rir plusieurs sortes de plaies. On le prépare avec du
sel et on l'étend sur un morceau de toile qui prend le
nom de toile de mai. De la graisse de loup et du beurre
de mai, RÉGNIER, Sat. xi. || 4"Beurre de cacao, liuile
grasse, concrète, qu'on obtient des amandes du cacao-
tier. || Beurre de cire, composé obtenu par la distilla-
tion de la cire, et employé autrefois comme résolutif.
|| Beurre de coco, graisse blanche, suave et de con-
sistance onctueuse, renfermée dans les noix de co-
cotier. || Beurre de palme, huile végétale de la con-
sistance du beurre, qu'on relire d'un arbre qui croît
dans le pays de Bambouc, en Afrique, et que l'on
pense êtrel'elaisguineensis,L. j| 5°Beurresminéraux,
nom que les anciens chimistes donnaient à certains
composés peu consistants, déliquescents, tels que
lès chlorures d'antimoine, de zinc, d'étain et de
bismuth, etc. || Beurre de montagne ou beurre de
roche, mélange d'argile, d'alun, de fer et de pétrole
qu'on trouve en Lusace et en Sibérie.
— HIST. xme s. Les burres vont trestot devant,
Fa&îï. BARBAZAN,t.iv, p. 8S. || xve s. Pleust Dieu que
je fuisse uns chiens, Knsi que tu es , par nature;
S'auroie dou pain et dbu bure Au matin, et la grasse
soupe, FROISS. le Débat ducheval et du lévrier. Bien
lui sembloit, que s'il en pouvoit venir à chef, que
Monseigneur auroit beure pour oeuf [la pareille],
LOUIS xi, Nouv. m. || xvic s. Qu'il entreroit dedans
Strasbourg et les aultres villes du Rhin comme de-
dans du beurre, CARL. IV, 4 6. Des reliefs des beur-
res on fait la burate, pour servir durant l'année à
l'appareil des viandes de la grossière famille. La bu-
rate se fait ainsi : ce qui demeure en la beurriere,
après en avoir tiré le beurre, est mis dans un sa-
chet de toile pour s'y esgoutter.... o. DE SERRES,
288.
—ÉTYM.Bourguig.et picard, &«re;provenç. buire,
boder; ital. burro; de bulyrum, de poûtupov, de
poûç, vache (voy. BOEUF), et tupô?, fromage.
t. BEURRÉ, ÉE (bed-ré, rée), part, passé. Du
pain bien beurré. || Proverbe. Il sait de quel côté son
pain est beurré, c'est-à-dire c'est un homme qui ne
se trompe, pas sur ses intérêts.'
2. BEURRE (beu-ré), s. m. Espèce de poire fon-
dante. Un beurré gris. Une poire de beurré.
— ÉTYM. Beurre.
BEURRÉE (beu-rée), s. f. Tranche de pain sur
. laquelle on a étendu du beurre. Je prends une beur-
rée, SÉV. 237.
BEURRER (beu-ré), v. a. \\ 1° Étendre du beurre
sur quelque chose. Beurrer du pain, une feuille de
poirée. || 2° Terme de pâtisserie. Faire tremper dans
du beurre.
— ÉTYM. Beurre.
.fBEURRERIE (beu-re-rie), s.f. Lieu où l'on fait,
où l'on conserve le beurre.
— ÉTYM. Beurre.
4. BEURRIER, 1ÈRE (beu-rié, riê-r' ; IV de beur-
rier ne se lie jamais; au pluriel, Vs se lie: des beur-
riers achalandés, dites: des beu-rié-z achalandés),
s. m. et/. Celui, celle qui vend du beurre. Il est
étonnant en quelles mains tombent souvent les piè-
ces originales les plus curieuses; il n'est pas rare
d'en trouver chez les beurrières, ST-SIM. 462,2. Lou-
vois sentit le premier le danger que les dépêches
restassent entre les mains des particuliers et sou-
vent de leurs valets, qui en pouvaient faire de dan-
gereux usages, et quelquefois jusqu'aux beurrières,
comme il est arrivé à des curieux d'en retirer de
très-importantes d'entre leurs mains, ID. 279, 232.
|| Fig. Livre, ouvrage bon pour la beurriere, livre,
ouvrage qui ne se vend pas ; bon à envelopper du
beurre. Â la honte de notre siècle, on a été obligé
d'envoyer à la beurriere plus de cinq cents exem-
plaires du Registre de Baluze, qui est néanmoins un
très-beau recueil et très-instructif, Longueruana,
p. 445, Ou dit aujourd'hui plutôt : aller chez l'é-
picier.
— HIST. XYI* s. Les beurriers et beurrières de
Vanves, les carreleurs de Ville-Juifve, sont devenus
maistres es arts, Sot. Mén. p. 80.
— ÉTYM. Beurre.
f 2. BEURRIER (beu-rié), *. m. Vase où l'on met
du beurre.
4. BEURRIERE s. f. Terme de commerce. Sorte
de toile de Bretagne.
t 2. BEURRIERE (beu-riê-r'), s. /'.Vase destiné à
mettre du beurre. Des seaux pour le lait et une
beurriere composaient l'ameublement.
— ÉTYM. Beurre.
f BEUSE (beu-z'), y. f. Terme de métier. Boite
pour recevoir les bandes provenant de la coupe des
tables de cuivre.
— ÉTYM. Forme altérée de botte (voy. ce mot).
BÉVUE (bé-vue), s. f. Erreur commise par igno-
rance ou par inadvertance.Une étrange bévue. Cette
fausse lumière est une bévue de ses yeux et une il-
lusion de son esprit, BALZ. 2° dise. De la cour. D'a-
bord je n'ai pas pris garde à cette bévue, BOSS. Déf.
comm. N'allez pas me faire une bévue, MOL. VE-
lour. H, 4. Faire de pareilles bévues, ID. G. Dand.
—- SYN. BÉVUE, MÉPRISE, ERREUR. L'erreur est le
terme général; il indique toute espèce de manque-
ment, quel qu'en soit le caractère. La bévue, où
se trouve le mot vue, indique qu'on a mal vu. La mé-
prise, où se trouve le mot prise, indique qu'onamal
pris. Mal prendre, mal choisir peut être aussi bien la
faute des objets qui me sont soumis que la mienne;
par conséquent la méprise n'implique pas nécessai-
rement que je sois coupable d'inattention et de lé-
gèreté. Mais mal voir implique que c'est moi qui
n'ai pas vu comme il fallait; bévue suppose donc
chez moi inadvertance, passion, aveuglement.
— ÉTYM. Bé, particule qui a un sens péjoratif
(voy. BÉ.... préfixe), et «ne: proprement, fausse vue,
mauvaise vue.
BEY (bè), s. m. Titre, en Turquie, de certains
gouverneurs de petites provinces. Nous appelons bey
de Tunis le souverain de cette Régence.
— ÉTYM. Altération du mot turc beg.
t BEYLIK (bé-lik'), s. m. Province gouvernée par
un bey.
tBEYLIER (bé-lié), s. m. Métier donnant une
première filature à la laine.
t BEYLIEUR (bé-li-eur), s. m. Ouvrier qui donne
à la laine la première filature.
BEZESTAN (be-zè-stac), s. m. Nom donné, dans
les principales villes de Syrie, à des marchés pu-
blics, qui sont des espèces de halles ouvertes.
— ÉTYM. Mot turc qui signifie littéralement mar-
ché à là toile.
BEZET (be-zè), *. m. Terme de trictrac (voy.
BESET).
BÉZOARD (bé-zo-ar ; le d ne se lie pas ; au pluriel,
Vs ne se lie pas: lesbézoards humains, dites : les bé-
zo-ar humains ; pourtant quelques-uns lient l's:bé-
zo-ar-z humains), s. m. Nom donné aux con-
crétions calculeuses qui se forment dans l'estomac,
les intestins et les voies urinaires des quadrupèdes.
Bézoard oriental, celui qui se trouve dans le qua-
trième estomac de la gazelle des Indes. Bézoard
occidental, celui qui se trouve dans le quatrième
estomac de la chèvre sauvageduPérou, de l'isard ou
du chamois (ces bézoards étaient regardés autrefois
comme ayant de grandes vertus alexipharmaques).
Bézoards humains, calculs urinaires de l'homme.
Bézoard factice, ou pierre de Goa, composition des-
tinée à être substituée aux vrais bézoards, et fabri-
quée à Goa.
— HIST. xvie s. Son bezahard ou contrepoison est
le suc de mélisse, PARÉ, XXIII, 44. D'autant qu'en
parlant des signes de chacun venin à part, nous
avons nommé son antidote bezahar, il faut sçavoir
ce que veut dire ce mot : les antidotes et contre-
poisons ont esté appelles par les Arabes en leur
langue bezahar, c'est à dire en leur baragouin,
conservateur de la vie; de là est venu que tous an-
tidotes et contre-poisons par excellence ont esté appel-
lés bezardica.... une espèce de bouc appelle en lan-
gue persique pazain (dont la pierre à proprement
parler doit estre appellée pazardadu mot pazain, qui
signifie bouc : mais nous d'un mot corrompu l'ap-
pelions bezar).... PARÉ, XXIII, 45.
— ÉTYM. Persan padzehr, de pad, préserver, et
gehr, poison.
tBÉZOCHE (bé-zo-ch'), s. f. Bêche de pépinié-
riste pour couper les racines.
— ÉTYM. Voy. BESOCHE.
B-FA-SI (bé-1'a-si). Terme de musique. Nom par
lequel on désignait le ton de si.
— ÉTYM. B est le signe du si, comme a est celui du
la; et on a dit b-fa-si, comme a-mi-la, c-soî-uf, etc.
t BI.„. Préfixe qui, dans le langage scientifique,
s'ajoute à quelques mots pour indiquer que la chos
est double : bi-ailé, qui a deux ailes.
— ÉTYM. Bis, deux fois.
BIAIS (bi-ê ou biè; Molière fait ce mot tantôt
monosyllabe, tantôt dissyllabe; Vs se lie: un biaiî
adroit, dites : un bi-êrz adroit), s. m. || 1° Obli-
quité, ligne ou sens oblique. Ce mur présente un
biais. Cette allée a un biais. || Fig. Le mauvais goût
est une fausseté de jugement, un biais naturel dans
les idées, CHATEAUB. Génie, m, iv, B. Sans cet art,
mon âme se pliant avec peine à des biais chiméri-
ques, l'illusion ne serait que momentanée, DIDER.
Éloge de Richardson. || 2° Différentes faces d'une
chose, côtés d'un caractère. Pour s'accoutumer a re-
garder de ce Liais toutes les choses, DESC. Mélh. 3.
Vous me défendez mieux que je ne saurais faire Et
du biais qu'il faut vous prenez cette affaire, MOL.
Sgan. 24. Voyons, voyons un peu par quel biais, do
quel air.... ID. Mis. iv, 3. Vous avez pris le bon
biais pour toucher son coeur, m. Bourg, m. Je vois
de quel biais on se doit prendre à faire.... DESC.
Mélh. 11 n'y a point d'esprit faux dont on n'eût
tiré des talents utiles, en le prenant d'un certain
biais, J. J. ROUSS. Hél. v, 3. || 3° Moyens détournés
qu'on emploie pour réussir. Nous n'aurions pas be-
soin maintenant de rêver X chercher les biais que
nous devons trouver, MOL. l'Étour. i, 2. J'ai donc
cherché longtemps un biais de vous donner La
beauté que les ans ne peuvent moissonner, m. F.
sav. m, 6. Et comme pour résoudre avec votre maî-
tresse Des biais qu'on doit prendre à terminer vos
voeux, m. l'Étour. iv, i. Mais encore une fois, ma-
dame, je ne sais point le biais de faire entrer ici des
vérités si hautes, ID. Ép. dédie, de la Ont. de l'Éc.
des f. On a cent biais pour le rendre public, BOURD.
Avent. Sur l'évang. a 7. Ils sont morts avant qu'on ait
bien concerté le biais qu'il faut prendre pour les
avertir qu'ils doivent mourir, FLÉCH. Serm. i, 4 74.
Je ne sais quel biais, ils ont imaginé, RAc.Ptaid.i, 7.
|| 4° En biais, de biais, loc. adv. Obliquement, de
travers. Tailler en biais, de biais. Les parties des
eaux aigres s'y coulent de biais, DESC. L'homme.
H Fig. Accoutumés que nous sommes à ne voir aller
les hommes que de biais et par détours.... MASC.
Or. (un. de Tur. || 5° Biais passé, surface réglée
gauche employée pour la construction des voûtes en
biais. || 6" Adj. Qui est de biais. Un pont biais.
—HIST. xive s. Une figure quarrée e t le dyametre qui
la traverse de biais [diagonale] sont de celle condicion
que par nulle mesure tant soit petite par quoy l'en
peut une de ces deux choses mesurer, l'en ne pour-
rait l'autre mesurer précisément j ORESME, Éth. 60.
|| xvie s. Ce grand monde, c'est le mirouer où il
nous fault regarder pour nous cognoistre de bon
biais, MONT, i, 4 74. î'ce biais s'accommode la'voix
divine : ne soyez pas plus sage qu'il ne fault, ID. I,
224. Chasque chose a plusieurs biais et plusieurs
lustres [aspects], m. i, 272. De biais ou de droict
fil, m. H, 353. Une interprétation destournée,'con-
traincte et biaise, ID. IV, 239. Le dit cabinet sera
tortu, bossu, ayant plusieurs bosses et concavitez
biaises, PALISSY, 62. Les bandes doivent estre cou-
pées de droit fil et non de biaiz, PARÉ, XII, 4.
— ÉTYM. Wallon, biais; provenç. biais; anc. calai.
biais; catal. mod. biax, biaix; sarde, biasciu;
ital. s-biescio; napolit. s-biaso; piém. s-bias; angl.
bias, obliquité, pente. Diez le tire de bifax, qui
est dans Isidore avec cette signification : duos ha-
bens obtutus, c'est-à-dire ayant un double regard,
louche, comme l'espagnolbis-ojo, qui a deux yeux,
louche. De là au sens d'oblique on voit sans peine le
passage. La suppression de Vf né fait pas obstacle :
car on en a des exemples dans le provençal refusar et
reusar, le français refuser et reùser, et encore dans
le provençal preon de profundus. Bifax n'est pas
isolé dans la basse latinité; on y trouve befax, bi-
facius, bifacies. Ce mot est un adjectif; et biais
l'est aussi, comme on le voit dans l'historique et
dans la phrase provençale : via biayssa, voie
biaise. Bifax, bifacius viennent de bis, deux (voy.
BIS), et faciès, face (voy. FACE).
4. B1AISEMENT (bi-ê-se-man), s. m. || 1° Manière
d'aller en biaisant. j| 2° Fig. Détour pour tromper.
Ces sortes de biaisements en matière d'affaires d'É-
tat sont toujours dangereux, BOUHOURS, NOUV. Rem.
— HIST. xvi" s. Si les ouvertures sont faites en
biais et non droites, les oiseaux de proie, cuidans
entrer au colombier, en seront engardés paru
biaizeure, o. DE SERRES, 389.
— ÉTYM. Biaiser.
BEU
BFA
BIA
Il Terre de beurre, elle fondra au soleil, dicton des
marins pour désigner un brouillard lointain qu'un
oeil inexpérimenté prend pour la terre. |{ 2° En ter-
mes de cuisine, nom de plusieurs préparations dont
le beurre est la base. Beurre d'anchois, beurre de
piment, beurre d'ail, etc. || Beurre fondu, beurre
qu'on a fait fondre pour le conserver, en le pur-
geant de tout ce qui le ferait aigrir. || Beurre noir,
beurre qu'on a fait noircir pour certaines sauces.
|| Populairement. Avoir les yeux au beurre noir,
avoir les yeux meurtris et gonflés par un coup.
|| OEufs au beurre noir, oeufs frits légèrement dans
du beurre noir et assaisonnés avec du sel, du
poivre et un filet de vinaigre. || 3" Beurre de mai,
beurre fait dans le mois de mai, et considéré su-
perstitieusement comme un onguent propre à gué-
rir plusieurs sortes de plaies. On le prépare avec du
sel et on l'étend sur un morceau de toile qui prend le
nom de toile de mai. De la graisse de loup et du beurre
de mai, RÉGNIER, Sat. xi. || 4"Beurre de cacao, liuile
grasse, concrète, qu'on obtient des amandes du cacao-
tier. || Beurre de cire, composé obtenu par la distilla-
tion de la cire, et employé autrefois comme résolutif.
|| Beurre de coco, graisse blanche, suave et de con-
sistance onctueuse, renfermée dans les noix de co-
cotier. || Beurre de palme, huile végétale de la con-
sistance du beurre, qu'on relire d'un arbre qui croît
dans le pays de Bambouc, en Afrique, et que l'on
pense êtrel'elaisguineensis,L. j| 5°Beurresminéraux,
nom que les anciens chimistes donnaient à certains
composés peu consistants, déliquescents, tels que
lès chlorures d'antimoine, de zinc, d'étain et de
bismuth, etc. || Beurre de montagne ou beurre de
roche, mélange d'argile, d'alun, de fer et de pétrole
qu'on trouve en Lusace et en Sibérie.
— HIST. xme s. Les burres vont trestot devant,
Fa&îï. BARBAZAN,t.iv, p. 8S. || xve s. Pleust Dieu que
je fuisse uns chiens, Knsi que tu es , par nature;
S'auroie dou pain et dbu bure Au matin, et la grasse
soupe, FROISS. le Débat ducheval et du lévrier. Bien
lui sembloit, que s'il en pouvoit venir à chef, que
Monseigneur auroit beure pour oeuf [la pareille],
LOUIS xi, Nouv. m. || xvic s. Qu'il entreroit dedans
Strasbourg et les aultres villes du Rhin comme de-
dans du beurre, CARL. IV, 4 6. Des reliefs des beur-
res on fait la burate, pour servir durant l'année à
l'appareil des viandes de la grossière famille. La bu-
rate se fait ainsi : ce qui demeure en la beurriere,
après en avoir tiré le beurre, est mis dans un sa-
chet de toile pour s'y esgoutter.... o. DE SERRES,
288.
—ÉTYM.Bourguig.et picard, &«re;provenç. buire,
boder; ital. burro; de bulyrum, de poûtupov, de
poûç, vache (voy. BOEUF), et tupô?, fromage.
t. BEURRÉ, ÉE (bed-ré, rée), part, passé. Du
pain bien beurré. || Proverbe. Il sait de quel côté son
pain est beurré, c'est-à-dire c'est un homme qui ne
se trompe, pas sur ses intérêts.'
2. BEURRE (beu-ré), s. m. Espèce de poire fon-
dante. Un beurré gris. Une poire de beurré.
— ÉTYM. Beurre.
BEURRÉE (beu-rée), s. f. Tranche de pain sur
. laquelle on a étendu du beurre. Je prends une beur-
rée, SÉV. 237.
BEURRER (beu-ré), v. a. \\ 1° Étendre du beurre
sur quelque chose. Beurrer du pain, une feuille de
poirée. || 2° Terme de pâtisserie. Faire tremper dans
du beurre.
— ÉTYM. Beurre.
.fBEURRERIE (beu-re-rie), s.f. Lieu où l'on fait,
où l'on conserve le beurre.
— ÉTYM. Beurre.
4. BEURRIER, 1ÈRE (beu-rié, riê-r' ; IV de beur-
rier ne se lie jamais; au pluriel, Vs se lie: des beur-
riers achalandés, dites: des beu-rié-z achalandés),
s. m. et/. Celui, celle qui vend du beurre. Il est
étonnant en quelles mains tombent souvent les piè-
ces originales les plus curieuses; il n'est pas rare
d'en trouver chez les beurrières, ST-SIM. 462,2. Lou-
vois sentit le premier le danger que les dépêches
restassent entre les mains des particuliers et sou-
vent de leurs valets, qui en pouvaient faire de dan-
gereux usages, et quelquefois jusqu'aux beurrières,
comme il est arrivé à des curieux d'en retirer de
très-importantes d'entre leurs mains, ID. 279, 232.
|| Fig. Livre, ouvrage bon pour la beurriere, livre,
ouvrage qui ne se vend pas ; bon à envelopper du
beurre. Â la honte de notre siècle, on a été obligé
d'envoyer à la beurriere plus de cinq cents exem-
plaires du Registre de Baluze, qui est néanmoins un
très-beau recueil et très-instructif, Longueruana,
p. 445, Ou dit aujourd'hui plutôt : aller chez l'é-
picier.
— HIST. XYI* s. Les beurriers et beurrières de
Vanves, les carreleurs de Ville-Juifve, sont devenus
maistres es arts, Sot. Mén. p. 80.
— ÉTYM. Beurre.
f 2. BEURRIER (beu-rié), *. m. Vase où l'on met
du beurre.
4. BEURRIERE s. f. Terme de commerce. Sorte
de toile de Bretagne.
t 2. BEURRIERE (beu-riê-r'), s. /'.Vase destiné à
mettre du beurre. Des seaux pour le lait et une
beurriere composaient l'ameublement.
— ÉTYM. Beurre.
f BEUSE (beu-z'), y. f. Terme de métier. Boite
pour recevoir les bandes provenant de la coupe des
tables de cuivre.
— ÉTYM. Forme altérée de botte (voy. ce mot).
BÉVUE (bé-vue), s. f. Erreur commise par igno-
rance ou par inadvertance.Une étrange bévue. Cette
fausse lumière est une bévue de ses yeux et une il-
lusion de son esprit, BALZ. 2° dise. De la cour. D'a-
bord je n'ai pas pris garde à cette bévue, BOSS. Déf.
comm. N'allez pas me faire une bévue, MOL. VE-
lour. H, 4. Faire de pareilles bévues, ID. G. Dand.
—- SYN. BÉVUE, MÉPRISE, ERREUR. L'erreur est le
terme général; il indique toute espèce de manque-
ment, quel qu'en soit le caractère. La bévue, où
se trouve le mot vue, indique qu'on a mal vu. La mé-
prise, où se trouve le mot prise, indique qu'onamal
pris. Mal prendre, mal choisir peut être aussi bien la
faute des objets qui me sont soumis que la mienne;
par conséquent la méprise n'implique pas nécessai-
rement que je sois coupable d'inattention et de lé-
gèreté. Mais mal voir implique que c'est moi qui
n'ai pas vu comme il fallait; bévue suppose donc
chez moi inadvertance, passion, aveuglement.
— ÉTYM. Bé, particule qui a un sens péjoratif
(voy. BÉ.... préfixe), et «ne: proprement, fausse vue,
mauvaise vue.
BEY (bè), s. m. Titre, en Turquie, de certains
gouverneurs de petites provinces. Nous appelons bey
de Tunis le souverain de cette Régence.
— ÉTYM. Altération du mot turc beg.
t BEYLIK (bé-lik'), s. m. Province gouvernée par
un bey.
tBEYLIER (bé-lié), s. m. Métier donnant une
première filature à la laine.
t BEYLIEUR (bé-li-eur), s. m. Ouvrier qui donne
à la laine la première filature.
BEZESTAN (be-zè-stac), s. m. Nom donné, dans
les principales villes de Syrie, à des marchés pu-
blics, qui sont des espèces de halles ouvertes.
— ÉTYM. Mot turc qui signifie littéralement mar-
ché à là toile.
BEZET (be-zè), *. m. Terme de trictrac (voy.
BESET).
BÉZOARD (bé-zo-ar ; le d ne se lie pas ; au pluriel,
Vs ne se lie pas: lesbézoards humains, dites : les bé-
zo-ar humains ; pourtant quelques-uns lient l's:bé-
zo-ar-z humains), s. m. Nom donné aux con-
crétions calculeuses qui se forment dans l'estomac,
les intestins et les voies urinaires des quadrupèdes.
Bézoard oriental, celui qui se trouve dans le qua-
trième estomac de la gazelle des Indes. Bézoard
occidental, celui qui se trouve dans le quatrième
estomac de la chèvre sauvageduPérou, de l'isard ou
du chamois (ces bézoards étaient regardés autrefois
comme ayant de grandes vertus alexipharmaques).
Bézoards humains, calculs urinaires de l'homme.
Bézoard factice, ou pierre de Goa, composition des-
tinée à être substituée aux vrais bézoards, et fabri-
quée à Goa.
— HIST. xvie s. Son bezahard ou contrepoison est
le suc de mélisse, PARÉ, XXIII, 44. D'autant qu'en
parlant des signes de chacun venin à part, nous
avons nommé son antidote bezahar, il faut sçavoir
ce que veut dire ce mot : les antidotes et contre-
poisons ont esté appelles par les Arabes en leur
langue bezahar, c'est à dire en leur baragouin,
conservateur de la vie; de là est venu que tous an-
tidotes et contre-poisons par excellence ont esté appel-
lés bezardica.... une espèce de bouc appelle en lan-
gue persique pazain (dont la pierre à proprement
parler doit estre appellée pazardadu mot pazain, qui
signifie bouc : mais nous d'un mot corrompu l'ap-
pelions bezar).... PARÉ, XXIII, 45.
— ÉTYM. Persan padzehr, de pad, préserver, et
gehr, poison.
tBÉZOCHE (bé-zo-ch'), s. f. Bêche de pépinié-
riste pour couper les racines.
— ÉTYM. Voy. BESOCHE.
B-FA-SI (bé-1'a-si). Terme de musique. Nom par
lequel on désignait le ton de si.
— ÉTYM. B est le signe du si, comme a est celui du
la; et on a dit b-fa-si, comme a-mi-la, c-soî-uf, etc.
t BI.„. Préfixe qui, dans le langage scientifique,
s'ajoute à quelques mots pour indiquer que la chos
est double : bi-ailé, qui a deux ailes.
— ÉTYM. Bis, deux fois.
BIAIS (bi-ê ou biè; Molière fait ce mot tantôt
monosyllabe, tantôt dissyllabe; Vs se lie: un biaiî
adroit, dites : un bi-êrz adroit), s. m. || 1° Obli-
quité, ligne ou sens oblique. Ce mur présente un
biais. Cette allée a un biais. || Fig. Le mauvais goût
est une fausseté de jugement, un biais naturel dans
les idées, CHATEAUB. Génie, m, iv, B. Sans cet art,
mon âme se pliant avec peine à des biais chiméri-
ques, l'illusion ne serait que momentanée, DIDER.
Éloge de Richardson. || 2° Différentes faces d'une
chose, côtés d'un caractère. Pour s'accoutumer a re-
garder de ce Liais toutes les choses, DESC. Mélh. 3.
Vous me défendez mieux que je ne saurais faire Et
du biais qu'il faut vous prenez cette affaire, MOL.
Sgan. 24. Voyons, voyons un peu par quel biais, do
quel air.... ID. Mis. iv, 3. Vous avez pris le bon
biais pour toucher son coeur, m. Bourg, m. Je vois
de quel biais on se doit prendre à faire.... DESC.
Mélh. 11 n'y a point d'esprit faux dont on n'eût
tiré des talents utiles, en le prenant d'un certain
biais, J. J. ROUSS. Hél. v, 3. || 3° Moyens détournés
qu'on emploie pour réussir. Nous n'aurions pas be-
soin maintenant de rêver X chercher les biais que
nous devons trouver, MOL. l'Étour. i, 2. J'ai donc
cherché longtemps un biais de vous donner La
beauté que les ans ne peuvent moissonner, m. F.
sav. m, 6. Et comme pour résoudre avec votre maî-
tresse Des biais qu'on doit prendre à terminer vos
voeux, m. l'Étour. iv, i. Mais encore une fois, ma-
dame, je ne sais point le biais de faire entrer ici des
vérités si hautes, ID. Ép. dédie, de la Ont. de l'Éc.
des f. On a cent biais pour le rendre public, BOURD.
Avent. Sur l'évang. a 7. Ils sont morts avant qu'on ait
bien concerté le biais qu'il faut prendre pour les
avertir qu'ils doivent mourir, FLÉCH. Serm. i, 4 74.
Je ne sais quel biais, ils ont imaginé, RAc.Ptaid.i, 7.
|| 4° En biais, de biais, loc. adv. Obliquement, de
travers. Tailler en biais, de biais. Les parties des
eaux aigres s'y coulent de biais, DESC. L'homme.
H Fig. Accoutumés que nous sommes à ne voir aller
les hommes que de biais et par détours.... MASC.
Or. (un. de Tur. || 5° Biais passé, surface réglée
gauche employée pour la construction des voûtes en
biais. || 6" Adj. Qui est de biais. Un pont biais.
—HIST. xive s. Une figure quarrée e t le dyametre qui
la traverse de biais [diagonale] sont de celle condicion
que par nulle mesure tant soit petite par quoy l'en
peut une de ces deux choses mesurer, l'en ne pour-
rait l'autre mesurer précisément j ORESME, Éth. 60.
|| xvie s. Ce grand monde, c'est le mirouer où il
nous fault regarder pour nous cognoistre de bon
biais, MONT, i, 4 74. î'ce biais s'accommode la'voix
divine : ne soyez pas plus sage qu'il ne fault, ID. I,
224. Chasque chose a plusieurs biais et plusieurs
lustres [aspects], m. i, 272. De biais ou de droict
fil, m. H, 353. Une interprétation destournée,'con-
traincte et biaise, ID. IV, 239. Le dit cabinet sera
tortu, bossu, ayant plusieurs bosses et concavitez
biaises, PALISSY, 62. Les bandes doivent estre cou-
pées de droit fil et non de biaiz, PARÉ, XII, 4.
— ÉTYM. Wallon, biais; provenç. biais; anc. calai.
biais; catal. mod. biax, biaix; sarde, biasciu;
ital. s-biescio; napolit. s-biaso; piém. s-bias; angl.
bias, obliquité, pente. Diez le tire de bifax, qui
est dans Isidore avec cette signification : duos ha-
bens obtutus, c'est-à-dire ayant un double regard,
louche, comme l'espagnolbis-ojo, qui a deux yeux,
louche. De là au sens d'oblique on voit sans peine le
passage. La suppression de Vf né fait pas obstacle :
car on en a des exemples dans le provençal refusar et
reusar, le français refuser et reùser, et encore dans
le provençal preon de profundus. Bifax n'est pas
isolé dans la basse latinité; on y trouve befax, bi-
facius, bifacies. Ce mot est un adjectif; et biais
l'est aussi, comme on le voit dans l'historique et
dans la phrase provençale : via biayssa, voie
biaise. Bifax, bifacius viennent de bis, deux (voy.
BIS), et faciès, face (voy. FACE).
4. B1AISEMENT (bi-ê-se-man), s. m. || 1° Manière
d'aller en biaisant. j| 2° Fig. Détour pour tromper.
Ces sortes de biaisements en matière d'affaires d'É-
tat sont toujours dangereux, BOUHOURS, NOUV. Rem.
— HIST. xvi" s. Si les ouvertures sont faites en
biais et non droites, les oiseaux de proie, cuidans
entrer au colombier, en seront engardés paru
biaizeure, o. DE SERRES, 389.
— ÉTYM. Biaiser.
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