BAY
BAY
BEA
317
|| Terme de médecine. Chairs baveuses, chairs d'une
plaie qui fournissent un liquide séro-puruient, sont
molles et offrent peu dé tendance à la cicatrisa-
tion. Du sang, dé baveuses et livides chairs, J. J.
ROUSS. Proth. 7. || En termes d'imprimerie, lettres
baveuses, lettres qui manquent de netteté.
— HIST. xni* s. Il devient froit et sec, baveux et
roupieuxj J. DE MEUNG. Test, ^s^. |] xv" s. Estoit ung
enfant de fornication, emprunté en pechiéaveucques
ung bas homme, ung baveur, G. CHASTELAIN, Chr.
m, ch. 205. || xvi* s. Les propos de tous ces beu-
veurs, Que vous avez, buffons, baveurs, Vous font-
ils frenatique?... MAROT, iv, 465. Les baveurs lima-
çons, YVER, p. 663. La chair qui s'engendre sur l'os
carieux est baveuse, PARÉ, VIII, 22.
— ÉTYM. Baver; Berry, bavoux.
BAVOCHE, ÉE (ba-vo-ché, chée), adj. Terme de
gravure et d'imprimerie. Qui n'est pas net, en par-
lant des contours, des caractères. j| S. m. Terme de
peinture. Contour d'un tableau qui n'est pas couché
nettement.
— ÉTYM. Forme fréquentative de baver.
BAVOCHER (ba-vo-ché), v. n. || 1° Terme de gra-
vure et d'imprimerie. Imprimer d'une manière peu
nette. || 2° Terme de dorure. Présenter l'aspect que
donnent les taches produites par le jaune coulant
sur le blanc qui doit recevoir l'or.
— ÉTYM. BavocM; norm. bavoquer, filer mal.
BAVOCHCRE (ba-vo-chu-r'), s. f. Défaut de ce
qui est bavoché. Les graveurs à l'eau forte sont
obligés d'ébarber les bavochures avec le burin.
— ÉTYM. Bavocher.
BAVOIS (ba-voî) pu BAVOUER (ba-vou-é), s. m.
Terme de féodalité. Feuille de compte où était con-
tenue l'évaluation des droits de seigneuriage, sui-
vant le prix courant.
— ÉTYM. On trouve dans Du Cange baviardus,
bauviardus, espèce de monnaie.
f BAVOLER (ba:-vo-lé), v. n. Terme de faucon-
nerie. Voler bas, voltiger, en parlant de la perdrix.
— ÉTYM. Bas et voler.
B4.VOLET(ba-vo-lè), s. m. || 1° Coiffure villa-
geoise. Laissez-moi mon bavolet, avec mon teint
fleuri; je vous laisserai vos cent ans avec la mort
qui vous talonne, EEN. XTX, 4. || 2" Morceau d'étoffe
ou ruban qui orne un chapeau de femme par der-
rière. || 3" On disait dans le xvne siècle, voilà une
jolie bavolette, un joli bavolet, pour dire, voilà une
jolie fille. Même sitôt qu'un valet, Une cale [une
grisette coiffée d'une cale], un bavolet Montrait au
doigt ce grand homme, Son coeur s'épanouissait,
Lucain travesti, p. 73.
— ÉTYM. Dans le patois de la Meuse, on dit un
bagnolet; mais il faut remarquer que le bagnolet
(voy. ce mot) était une ancienne coiffure. Il est pos-
sible que bavolet se rattache à bavoler, qui veut dire
voltiger.
BAVURE (ba-vu-r'), s. f. Trace laissée par les
joints des pièces d'un moule sur les objets moulés.
— ÉTYM. Baver.
BAYADÈRE (ba-ia-dê-r'), s. f. Femme -indienne
dont la profession est de danser devant les temples
ou pagodes. Viens, nous verrons danser les jeunes
bayadères, v. BUGO, Bail. 4 6.
— ÉTYM. Portug. bailadeira, danseuse, de baile,
danse, bal (voy. BAL).
BAYART ou BAÏART (ba-iar), s. m. Sorte de
bard, de civière, qui est principalement en usage
dans les ports.
— HIST. xvr s. Les unes seront portées dedans
des vaisseaux de terre, les autres sur certains engins
faits en forme de boyards ou brouettes, PALISSY, 73.
— ÉTYM. Autre forme de bard (voy ce mot).
f BAYATJBTER (ba-iô-dié), s. m. Voy. BAJOYER.
BAYER (ba-ié. Il faut se garder de le confondre
avec bâiller, dont il se distingue par l'a bref et par
l'absence des II mouillées; plusieurs prononcent bé-
ié, ce qui vaudrait mieux), jebaye, tubayes, il baye
ou il baie, nous bayons, vous bayez, ils bayent ou
ils baient; je bayais, nous bayions, vous bayiez,
ils bayaient; je bayai; je bayerai, baierai ou haï-
rai; je bayerais, baierais ou baîrais; baye, bayez;
que je baye, que nous bayions, que vous bayiez,
qu'ils bayent ; que je bayasse ; bayant; bayé, v. n.
. || 1" Tenir la bouche ouverte en regardant quelque
chose. Je voulus aller dans la rue pour bayer
comme les autres, SËV. 20. Il trouva sous sa main le
comte de la Tour parmi une foule d'officiers qui
étaient venus bayer là et faire leur cour à M. de
Vaudemont, ST-SIM. 346, 49. || Fig. et familière-
ment. Bayer aux corneilles, regarder en l'air niai-
sement. Allons, vous, vous rêvez, et bayez aux cor-
neilles, MOL. Ta-1. I, i.\\ 2° Fig. Désirer quelque
chose avec une grande avidité. Vanité.... Qui baye
après un bien qui sottement lui plaît, RÉGNIER,
Sat.v. Ce verbe vieillit en ce sens. || Il se conjugue
avec l'auxiliaire avoir.
— REM. Il serait à désirer que la prononciation de
ce verbe fût bé-ier et non ba~ier, tant à cause de l'a-
nalogie avec payer et de l'ancienne orthographe et
prononciation béer, que pour le distinguer de bâiller.
Ces deux verbes en effet ont été souvent confon-
dus, et le sont encore. La Fontaine a dit : C'est
l'image de ceux qui bâillent aux chimères, Fabl. u,
43; et : Le nouveau roi bâille après la finance;
Lui-même y court pour n'être pas trompé, ID. t"6.
vi, o. Les éditions données par la Fontaine lui-
même ont baailler (c'est-à-dire bâiller); mais c'est
une faute de sa part (faute qui prouve qu'il pronon-
çait ba-ier et non bé-ier), et que des éditeurs subsé-
quents ont corrigée avec raison. On lit de même dans
St-Simon : Les tables sans nombre et à tous les mo-
ments servies ; jusqu'aux bâilleurs les plus inconnus,
tout était invité, retenu, 60, 2. Lisez bayeurs, et
voy. ce mot.
— HIST. xn* s. Moût [je] voi baie celle gent d'or-
lenois, Ronc. p. 437. Pinabel ont saisi, qui gist goule
baée, ib. p. 4 96. Et du douz lieu où mes cuers tent
et bée, Coud, xyn. N'est pas amours dont on se
peut mouvoir, Ne cil amis qui en nule manière La
[l'amour] bée à décevoir, t&.xviu Fins cuers
qui bet à haute honeur, Ne se pourrait de tel chose
desfendre, «o.xxiv. ||xme s. Et que c'est pour noient
que rois Flores i bée, Berle, LXVIH. [Une ourse] qui
vers lui s'en venoit courant gueule_baée, ib. XLVI.
Pour qui ferai mais ne chançon ne chant, Quant je
ne bé à nule amour ateindreî ANONYME dans Couci.
Qui honeur cace [chasse, poursuit], honeur ataint;
Et ki à peu bée à peu vient, BÎ. et Jehan, 2. Ende-
mentieres que Brun [l'ours] bée, Renart a les coins
empoingniez Et à grant peine descoigniez, Ren.
4 0304. Mais qu'il ne puissent aparçoivre Que vous
les beés à deçoivre, la Rose, 7456. Vers le bouton
tant me treoit Mes cuers, que aillors ne beoit, ib.
4 736. Et quant il sera resaizis, li sires pot propozer
contre li ce qu'il bée à demander, en la présence de
ses pers, BEAOM. 47. Je ne me bée pas à combatre
pour vostre querele, ID. vi, 4 6. Or [elle] a quan-
ques demandé a, Or a ce à qu'ele bea, Or a ele sa
volonté, RDTEB. n, 485. Sire de Joinville, foi que
doi vous, je ne bée mie si tost à partir de ci, JOINV.
304. || xv* s". Et si tost après diner ils revenoient de-
vant son hostel, et beoient en la rue, jusques à donc
qu'il vouloit aller aval la rue, FROISS. I, I, 65. Et
quant je voy que créature humaine X repentir n'a
bien faire ne bée, E. DESCXX. Souffr. du peuple. Et
quant ce fut fait, il dit que les Turcs avoyent eux-
mesmes fait une partie de ce qu'il beoit à faire,
Bouciq. i, ch. 32. Nous avons beau coucher en raye,
L'oreille au vent, la gueule baye, VILLON, Balle
paye et Baillevent. Elle s'avança de venir beyer et
regarder par les crevances des fenestres, LOUIS XI,
Nouv. c. || xvi* s. Ores des dieux les autelz elle
adore, Et de présents chacun jour les honore; Ores
béant aux poitrines sanglantes, Regarde au fond des
entrailles saillantes, DUBEL. IX, 8, recto. Tu ne ver-
ras béer les portes grandes De la maison espouvan-
table à veoir, Si paravant tu n'as fait ton devoir,
m. ix, 41, verso. Car c'est de là que vient la fine
marchandise, Qu'en béant on admire, et que si
hault on prise, ID. 83, verso. Aller béant aprez les
choses futures, MONT, I, 44. Qui ne bée point aprez
la faveur des princes, ID.'IV, 465. Nous ne voulons
pour conseillers et médecins ceux de Lorraine, qui de
long-tempsbéent après notre mort, Sat.Mé?i. p. 4 77.
Il acculoyt ses souliers, baisloyt souvent aux mous-
ches, RAB. Gar. l , 4 4. Les gentilz hommes de
Beauce desjeunent de baisler, et s'en treuvent fort
bien, ID. ib. i, 46. On trouvoit les bestes par les
champs, mortes la gueule baye , ID. Pant. u, 2.
Ressemblans aux petits oysellets qui ne peuvent en-
core voler, et qui baillent toujours attendans la
becquée d'autruy et voulans que l'on leur baille ja
tout masché et tout prest, AMYOT, Comment il faut
ouir, 28.
— ÉTYM. Picard, béer et beyer ; Berry, baier et
é-bader, ouvrir, élargir; wallon, bawi; namurois,
bauï, bâiller et bayer; rouchi, baier, être étonné;
provenç. badar; Mal. badare. Étymologie incertaine.
Le bas-breton bada, être dans l'étonnement, est
sans doute emprunté au roman. L'ancien irlandais
bâilh, sot, imbécile, et l'ancien haut allemand bei-
tôn, muser, tarder, n'ont pas le sens primitif de
bayer, qui est être béant. Diez propose comme con-
jecture une onomatopée, ba, exprimant l'ouverluie
de la bouche, avec un suffixe itare : ba-itare.
| BAYEUR, EUSE (ba-ieur, ieû-z'; quelques-uns
I prononcent bè-ieur, bè-ieuse; voy. BAYER), S. m.
et f. Celui, celle qui baye, qui regarde en bay,ant.
La maréchale de Villars y alla [aux Invalides] pour
le voir [Pierre I*r] comme bayeuse ; il sut que c'était
elle, et il lui fit beaucoup d'honnêtetés, ST-SIM. 467,
442. Les gradins les plus proches du trône étaient
pour les darnes de la cour, les autres pour les
hommes et pour les bayeuses, ID. 383, 4 73.
— ÉTYM. Bayer.
BAYONNETTE (ba-io-nè-f), s: f-Voy. BAÏONNETTE.
BAZAR (ba-zar), s. m. || 1° Marché public en
Orient. || Par extension, dans nos villes, lieu couvert
où sont réunis des marchands tenant boutique et
vendant toutes sortes de menus objets ou ustensi-
les. Paris a de très-beaux bazars. || 2° Fig. Grand
centre où affluent les marchandises et les produits.
Londres est un immense bazar. Et tous mes sens
émus s'enivraient à la fois De la splendeur du jour,
des murmures de l'onde, Des trésors étalés dans ce
bazar du monde [Venise], DELAV. Marina Faliero,
i, 2.
— ÉTYM. Arabe, basdr, marché.
fBDELLAlRE(bdèl-lê-r'), adj. Terme de zoolo-
gie. Qui a des ventouses.
— ÉTYM. BSA).a, sangsue.
BDELLIUM (bdèl-li-om'), s. m. Gomme résine qui
vient du Levant et des Indes orientales. L'or de cette
terre est excellent; on y trouve le bdellium et l'o-
nyx, VOLT. Phil. IV, 42.
— ÉTYM. Hébreu, bdolach, Genèse, n, 42; dans
Dioscoride, i, 80, [i.â8eXy.ov, $6)yàv ou (ÎXoxév; dans
Pline, xn, 49, broclwn, malachum, maldacon.
M. Lassen rattache ce mot au sanscrit madâlaka,
qui, il est vrai, n'existe pas sous cette forme; mais
on trouve madâra, qui n'en est pas très-éloigné
et qui signifie un parfum encore indéterminé.
■j-BDELLOMÈTRE (bdèl-lo-mè-tr'), s. m. Terme de
chirurgie. Instrument destiné à remplacer les sang-
sues pour les saignées capillaires, et qui fait con-
naître la quantité de sang évacué.
— ÉTYM. BSsV/.oe, sangsue, et nÉTpov, mesure.
f BÉ.... particule préfixe qui est la même que
ba.... bar.... bes.... bis.... et qui a un sens pé-
joratif.
* BÉANT, ANTE (bè-an, an-t'), adj. || 1° Qui pré-
sente une large ouverture. Gouffre béant. D'autres
veulent crier ; et leur voix défaillantes Expirent de
frayeur sur leurs lèvres béantes, DELILLE, Enéide, vi.
Et les rapides dards de leur langue brûlante S'agitent
en sifflantdansleurgueulebéante, ID. «fr.n.La haute
cheminée, Béante, illuminée, Dévore un chêne en-
tier, v. HUGO, Odes, v, 25. || 2° Qui bée, qui regarde
avec étonnement. Elles ont à leur suite une troupe
béante, RÉGNIER, Sat. ni. Et les peuples béants ne
purent que se taire, v. HUGO, Crép.5. || Être, de-
meurer bouGhe béante, être frappé de stupeur.
— HIST. xn* s. J'alasse à dieu grâces et merciz
rendre, De ce que ainz [vous] soufrites à nul jour
Que je fusse baans à vostre amour, Couci, xxiv.
|| XIII* s. El [l'avarice] n'aloit pas à ce béant Que de
la borse ostat néant, la Rose, 233. S'il est une dame
envoisie Qui en un païs soit mananz, Chevaliers i
aura beanz, Qui ne feront fors baer, Lai du conseil.
|| xvi 8 s et si est la caverne Du noir Pluton
béante nuict et jour, DDBELL. IV, 43, verso.
— ÉTYM." Ancien participe présent de béer , baer
ou bayer (voy. BAYER).
BÉAT, ATE (bé-a, a-t'), s. m.eif. || 1° Homme'
ou femme plongée dans une grande dévotion et
à qui l'entourage attribue une sorte de sainteté.
Pour béate partout le peuple la renomme, RÉ-
GNIER , Sot. xin. Castel dos Rios pressa le roi d'em-
ployer son autorité pour faire révoquer la condam-
nation que la Sorbonne avait faite des livres d'une
béate espagnole qui s'appelle Marie d'Agreda, ST-SIM.
72, 477. Tu cours chez ta béate à son cinquième
étage, VOLT. Disc. 7. Mon doux béat très-peu me ré-
pondait, Riait beaucoup et beaucoup plus buvait,
ID. Âpol. du luxe. || Béates, nom.de quelques fem-
mes portant l'habit religieux, sans être cependant
cloîtrées. || 2° Dans le langage de l'Eglise, celui,
celle qui a reçu la béatification. || 3* Adj. Un ton
béat, une mine béate, un ton, une mine qui ex-
prime une dévotion outrée ou hypocrite. L'évêque
de Troyes allait passer deux jours à Paris et s'en re-
tournait dans sa retraite, sans avoir paru ni rouillé,'
ni béat, ni déplacé, ni gâté, ST-SIM. 422, 90. || 4° S. m.
Terme de jeu. Celui qui, par le sort, se trouve
exempt de jouer dans une partie et de payer sa part.
Nous sommes cinq pour jouer le dîner; faisons un
béat, et jouons deux contre deux. Il vieillit en ce
sens.
BAY
BEA
317
|| Terme de médecine. Chairs baveuses, chairs d'une
plaie qui fournissent un liquide séro-puruient, sont
molles et offrent peu dé tendance à la cicatrisa-
tion. Du sang, dé baveuses et livides chairs, J. J.
ROUSS. Proth. 7. || En termes d'imprimerie, lettres
baveuses, lettres qui manquent de netteté.
— HIST. xni* s. Il devient froit et sec, baveux et
roupieuxj J. DE MEUNG. Test, ^s^. |] xv" s. Estoit ung
enfant de fornication, emprunté en pechiéaveucques
ung bas homme, ung baveur, G. CHASTELAIN, Chr.
m, ch. 205. || xvi* s. Les propos de tous ces beu-
veurs, Que vous avez, buffons, baveurs, Vous font-
ils frenatique?... MAROT, iv, 465. Les baveurs lima-
çons, YVER, p. 663. La chair qui s'engendre sur l'os
carieux est baveuse, PARÉ, VIII, 22.
— ÉTYM. Baver; Berry, bavoux.
BAVOCHE, ÉE (ba-vo-ché, chée), adj. Terme de
gravure et d'imprimerie. Qui n'est pas net, en par-
lant des contours, des caractères. j| S. m. Terme de
peinture. Contour d'un tableau qui n'est pas couché
nettement.
— ÉTYM. Forme fréquentative de baver.
BAVOCHER (ba-vo-ché), v. n. || 1° Terme de gra-
vure et d'imprimerie. Imprimer d'une manière peu
nette. || 2° Terme de dorure. Présenter l'aspect que
donnent les taches produites par le jaune coulant
sur le blanc qui doit recevoir l'or.
— ÉTYM. BavocM; norm. bavoquer, filer mal.
BAVOCHCRE (ba-vo-chu-r'), s. f. Défaut de ce
qui est bavoché. Les graveurs à l'eau forte sont
obligés d'ébarber les bavochures avec le burin.
— ÉTYM. Bavocher.
BAVOIS (ba-voî) pu BAVOUER (ba-vou-é), s. m.
Terme de féodalité. Feuille de compte où était con-
tenue l'évaluation des droits de seigneuriage, sui-
vant le prix courant.
— ÉTYM. On trouve dans Du Cange baviardus,
bauviardus, espèce de monnaie.
f BAVOLER (ba:-vo-lé), v. n. Terme de faucon-
nerie. Voler bas, voltiger, en parlant de la perdrix.
— ÉTYM. Bas et voler.
B4.VOLET(ba-vo-lè), s. m. || 1° Coiffure villa-
geoise. Laissez-moi mon bavolet, avec mon teint
fleuri; je vous laisserai vos cent ans avec la mort
qui vous talonne, EEN. XTX, 4. || 2" Morceau d'étoffe
ou ruban qui orne un chapeau de femme par der-
rière. || 3" On disait dans le xvne siècle, voilà une
jolie bavolette, un joli bavolet, pour dire, voilà une
jolie fille. Même sitôt qu'un valet, Une cale [une
grisette coiffée d'une cale], un bavolet Montrait au
doigt ce grand homme, Son coeur s'épanouissait,
Lucain travesti, p. 73.
— ÉTYM. Dans le patois de la Meuse, on dit un
bagnolet; mais il faut remarquer que le bagnolet
(voy. ce mot) était une ancienne coiffure. Il est pos-
sible que bavolet se rattache à bavoler, qui veut dire
voltiger.
BAVURE (ba-vu-r'), s. f. Trace laissée par les
joints des pièces d'un moule sur les objets moulés.
— ÉTYM. Baver.
BAYADÈRE (ba-ia-dê-r'), s. f. Femme -indienne
dont la profession est de danser devant les temples
ou pagodes. Viens, nous verrons danser les jeunes
bayadères, v. BUGO, Bail. 4 6.
— ÉTYM. Portug. bailadeira, danseuse, de baile,
danse, bal (voy. BAL).
BAYART ou BAÏART (ba-iar), s. m. Sorte de
bard, de civière, qui est principalement en usage
dans les ports.
— HIST. xvr s. Les unes seront portées dedans
des vaisseaux de terre, les autres sur certains engins
faits en forme de boyards ou brouettes, PALISSY, 73.
— ÉTYM. Autre forme de bard (voy ce mot).
f BAYATJBTER (ba-iô-dié), s. m. Voy. BAJOYER.
BAYER (ba-ié. Il faut se garder de le confondre
avec bâiller, dont il se distingue par l'a bref et par
l'absence des II mouillées; plusieurs prononcent bé-
ié, ce qui vaudrait mieux), jebaye, tubayes, il baye
ou il baie, nous bayons, vous bayez, ils bayent ou
ils baient; je bayais, nous bayions, vous bayiez,
ils bayaient; je bayai; je bayerai, baierai ou haï-
rai; je bayerais, baierais ou baîrais; baye, bayez;
que je baye, que nous bayions, que vous bayiez,
qu'ils bayent ; que je bayasse ; bayant; bayé, v. n.
. || 1" Tenir la bouche ouverte en regardant quelque
chose. Je voulus aller dans la rue pour bayer
comme les autres, SËV. 20. Il trouva sous sa main le
comte de la Tour parmi une foule d'officiers qui
étaient venus bayer là et faire leur cour à M. de
Vaudemont, ST-SIM. 346, 49. || Fig. et familière-
ment. Bayer aux corneilles, regarder en l'air niai-
sement. Allons, vous, vous rêvez, et bayez aux cor-
neilles, MOL. Ta-1. I, i.\\ 2° Fig. Désirer quelque
chose avec une grande avidité. Vanité.... Qui baye
après un bien qui sottement lui plaît, RÉGNIER,
Sat.v. Ce verbe vieillit en ce sens. || Il se conjugue
avec l'auxiliaire avoir.
— REM. Il serait à désirer que la prononciation de
ce verbe fût bé-ier et non ba~ier, tant à cause de l'a-
nalogie avec payer et de l'ancienne orthographe et
prononciation béer, que pour le distinguer de bâiller.
Ces deux verbes en effet ont été souvent confon-
dus, et le sont encore. La Fontaine a dit : C'est
l'image de ceux qui bâillent aux chimères, Fabl. u,
43; et : Le nouveau roi bâille après la finance;
Lui-même y court pour n'être pas trompé, ID. t"6.
vi, o. Les éditions données par la Fontaine lui-
même ont baailler (c'est-à-dire bâiller); mais c'est
une faute de sa part (faute qui prouve qu'il pronon-
çait ba-ier et non bé-ier), et que des éditeurs subsé-
quents ont corrigée avec raison. On lit de même dans
St-Simon : Les tables sans nombre et à tous les mo-
ments servies ; jusqu'aux bâilleurs les plus inconnus,
tout était invité, retenu, 60, 2. Lisez bayeurs, et
voy. ce mot.
— HIST. xn* s. Moût [je] voi baie celle gent d'or-
lenois, Ronc. p. 437. Pinabel ont saisi, qui gist goule
baée, ib. p. 4 96. Et du douz lieu où mes cuers tent
et bée, Coud, xyn. N'est pas amours dont on se
peut mouvoir, Ne cil amis qui en nule manière La
[l'amour] bée à décevoir, t&.xviu Fins cuers
qui bet à haute honeur, Ne se pourrait de tel chose
desfendre, «o.xxiv. ||xme s. Et que c'est pour noient
que rois Flores i bée, Berle, LXVIH. [Une ourse] qui
vers lui s'en venoit courant gueule_baée, ib. XLVI.
Pour qui ferai mais ne chançon ne chant, Quant je
ne bé à nule amour ateindreî ANONYME dans Couci.
Qui honeur cace [chasse, poursuit], honeur ataint;
Et ki à peu bée à peu vient, BÎ. et Jehan, 2. Ende-
mentieres que Brun [l'ours] bée, Renart a les coins
empoingniez Et à grant peine descoigniez, Ren.
4 0304. Mais qu'il ne puissent aparçoivre Que vous
les beés à deçoivre, la Rose, 7456. Vers le bouton
tant me treoit Mes cuers, que aillors ne beoit, ib.
4 736. Et quant il sera resaizis, li sires pot propozer
contre li ce qu'il bée à demander, en la présence de
ses pers, BEAOM. 47. Je ne me bée pas à combatre
pour vostre querele, ID. vi, 4 6. Or [elle] a quan-
ques demandé a, Or a ce à qu'ele bea, Or a ele sa
volonté, RDTEB. n, 485. Sire de Joinville, foi que
doi vous, je ne bée mie si tost à partir de ci, JOINV.
304. || xv* s". Et si tost après diner ils revenoient de-
vant son hostel, et beoient en la rue, jusques à donc
qu'il vouloit aller aval la rue, FROISS. I, I, 65. Et
quant je voy que créature humaine X repentir n'a
bien faire ne bée, E. DESCXX. Souffr. du peuple. Et
quant ce fut fait, il dit que les Turcs avoyent eux-
mesmes fait une partie de ce qu'il beoit à faire,
Bouciq. i, ch. 32. Nous avons beau coucher en raye,
L'oreille au vent, la gueule baye, VILLON, Balle
paye et Baillevent. Elle s'avança de venir beyer et
regarder par les crevances des fenestres, LOUIS XI,
Nouv. c. || xvi* s. Ores des dieux les autelz elle
adore, Et de présents chacun jour les honore; Ores
béant aux poitrines sanglantes, Regarde au fond des
entrailles saillantes, DUBEL. IX, 8, recto. Tu ne ver-
ras béer les portes grandes De la maison espouvan-
table à veoir, Si paravant tu n'as fait ton devoir,
m. ix, 41, verso. Car c'est de là que vient la fine
marchandise, Qu'en béant on admire, et que si
hault on prise, ID. 83, verso. Aller béant aprez les
choses futures, MONT, I, 44. Qui ne bée point aprez
la faveur des princes, ID.'IV, 465. Nous ne voulons
pour conseillers et médecins ceux de Lorraine, qui de
long-tempsbéent après notre mort, Sat.Mé?i. p. 4 77.
Il acculoyt ses souliers, baisloyt souvent aux mous-
ches, RAB. Gar. l , 4 4. Les gentilz hommes de
Beauce desjeunent de baisler, et s'en treuvent fort
bien, ID. ib. i, 46. On trouvoit les bestes par les
champs, mortes la gueule baye , ID. Pant. u, 2.
Ressemblans aux petits oysellets qui ne peuvent en-
core voler, et qui baillent toujours attendans la
becquée d'autruy et voulans que l'on leur baille ja
tout masché et tout prest, AMYOT, Comment il faut
ouir, 28.
— ÉTYM. Picard, béer et beyer ; Berry, baier et
é-bader, ouvrir, élargir; wallon, bawi; namurois,
bauï, bâiller et bayer; rouchi, baier, être étonné;
provenç. badar; Mal. badare. Étymologie incertaine.
Le bas-breton bada, être dans l'étonnement, est
sans doute emprunté au roman. L'ancien irlandais
bâilh, sot, imbécile, et l'ancien haut allemand bei-
tôn, muser, tarder, n'ont pas le sens primitif de
bayer, qui est être béant. Diez propose comme con-
jecture une onomatopée, ba, exprimant l'ouverluie
de la bouche, avec un suffixe itare : ba-itare.
| BAYEUR, EUSE (ba-ieur, ieû-z'; quelques-uns
I prononcent bè-ieur, bè-ieuse; voy. BAYER), S. m.
et f. Celui, celle qui baye, qui regarde en bay,ant.
La maréchale de Villars y alla [aux Invalides] pour
le voir [Pierre I*r] comme bayeuse ; il sut que c'était
elle, et il lui fit beaucoup d'honnêtetés, ST-SIM. 467,
442. Les gradins les plus proches du trône étaient
pour les darnes de la cour, les autres pour les
hommes et pour les bayeuses, ID. 383, 4 73.
— ÉTYM. Bayer.
BAYONNETTE (ba-io-nè-f), s: f-Voy. BAÏONNETTE.
BAZAR (ba-zar), s. m. || 1° Marché public en
Orient. || Par extension, dans nos villes, lieu couvert
où sont réunis des marchands tenant boutique et
vendant toutes sortes de menus objets ou ustensi-
les. Paris a de très-beaux bazars. || 2° Fig. Grand
centre où affluent les marchandises et les produits.
Londres est un immense bazar. Et tous mes sens
émus s'enivraient à la fois De la splendeur du jour,
des murmures de l'onde, Des trésors étalés dans ce
bazar du monde [Venise], DELAV. Marina Faliero,
i, 2.
— ÉTYM. Arabe, basdr, marché.
fBDELLAlRE(bdèl-lê-r'), adj. Terme de zoolo-
gie. Qui a des ventouses.
— ÉTYM. BSA).a, sangsue.
BDELLIUM (bdèl-li-om'), s. m. Gomme résine qui
vient du Levant et des Indes orientales. L'or de cette
terre est excellent; on y trouve le bdellium et l'o-
nyx, VOLT. Phil. IV, 42.
— ÉTYM. Hébreu, bdolach, Genèse, n, 42; dans
Dioscoride, i, 80, [i.â8eXy.ov, $6)yàv ou (ÎXoxév; dans
Pline, xn, 49, broclwn, malachum, maldacon.
M. Lassen rattache ce mot au sanscrit madâlaka,
qui, il est vrai, n'existe pas sous cette forme; mais
on trouve madâra, qui n'en est pas très-éloigné
et qui signifie un parfum encore indéterminé.
■j-BDELLOMÈTRE (bdèl-lo-mè-tr'), s. m. Terme de
chirurgie. Instrument destiné à remplacer les sang-
sues pour les saignées capillaires, et qui fait con-
naître la quantité de sang évacué.
— ÉTYM. BSsV/.oe, sangsue, et nÉTpov, mesure.
f BÉ.... particule préfixe qui est la même que
ba.... bar.... bes.... bis.... et qui a un sens pé-
joratif.
* BÉANT, ANTE (bè-an, an-t'), adj. || 1° Qui pré-
sente une large ouverture. Gouffre béant. D'autres
veulent crier ; et leur voix défaillantes Expirent de
frayeur sur leurs lèvres béantes, DELILLE, Enéide, vi.
Et les rapides dards de leur langue brûlante S'agitent
en sifflantdansleurgueulebéante, ID. «fr.n.La haute
cheminée, Béante, illuminée, Dévore un chêne en-
tier, v. HUGO, Odes, v, 25. || 2° Qui bée, qui regarde
avec étonnement. Elles ont à leur suite une troupe
béante, RÉGNIER, Sat. ni. Et les peuples béants ne
purent que se taire, v. HUGO, Crép.5. || Être, de-
meurer bouGhe béante, être frappé de stupeur.
— HIST. xn* s. J'alasse à dieu grâces et merciz
rendre, De ce que ainz [vous] soufrites à nul jour
Que je fusse baans à vostre amour, Couci, xxiv.
|| XIII* s. El [l'avarice] n'aloit pas à ce béant Que de
la borse ostat néant, la Rose, 233. S'il est une dame
envoisie Qui en un païs soit mananz, Chevaliers i
aura beanz, Qui ne feront fors baer, Lai du conseil.
|| xvi 8 s et si est la caverne Du noir Pluton
béante nuict et jour, DDBELL. IV, 43, verso.
— ÉTYM." Ancien participe présent de béer , baer
ou bayer (voy. BAYER).
BÉAT, ATE (bé-a, a-t'), s. m.eif. || 1° Homme'
ou femme plongée dans une grande dévotion et
à qui l'entourage attribue une sorte de sainteté.
Pour béate partout le peuple la renomme, RÉ-
GNIER , Sot. xin. Castel dos Rios pressa le roi d'em-
ployer son autorité pour faire révoquer la condam-
nation que la Sorbonne avait faite des livres d'une
béate espagnole qui s'appelle Marie d'Agreda, ST-SIM.
72, 477. Tu cours chez ta béate à son cinquième
étage, VOLT. Disc. 7. Mon doux béat très-peu me ré-
pondait, Riait beaucoup et beaucoup plus buvait,
ID. Âpol. du luxe. || Béates, nom.de quelques fem-
mes portant l'habit religieux, sans être cependant
cloîtrées. || 2° Dans le langage de l'Eglise, celui,
celle qui a reçu la béatification. || 3* Adj. Un ton
béat, une mine béate, un ton, une mine qui ex-
prime une dévotion outrée ou hypocrite. L'évêque
de Troyes allait passer deux jours à Paris et s'en re-
tournait dans sa retraite, sans avoir paru ni rouillé,'
ni béat, ni déplacé, ni gâté, ST-SIM. 422, 90. || 4° S. m.
Terme de jeu. Celui qui, par le sort, se trouve
exempt de jouer dans une partie et de payer sa part.
Nous sommes cinq pour jouer le dîner; faisons un
béat, et jouons deux contre deux. Il vieillit en ce
sens.
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