316
BAU
BAY
BAV
ventru,«n parlant des bêtes à cornes; Userait pos-
sible que baudru fût une forme de baudré, ano.
français ; baudrat, provençal, en forme de baudrier,
de bourse (voy. BAUDROIE).
BAUGE (bô-j'), s. f. || 1° Gîte fangeux du sanglier.
Ce sanglier était sale et couvert de la boue de sa
bauge où il s'était vautré, FËN. SIX, 70. ]| Par ex-
tension. L'écureuil sort de sa petite bauge, fuit sur
un autre arbre, BUFF. Écureuil. || Populairement.
Avoir tout à bauge, être dans l'abondance. Cette lo-
cution a vieilli. || 2° Mortier de terre grasse mêlée de
paille. || 3" Nom d'une sorte de droguet de gros fil et
de laine grossière, qui s'est fabriqué en Bourgo-
gne.
— HIST. xvi" s. Dedans faisoit sa bauge une beste
sauvage, Qui jamais autre part ne'cherchoit son gai-
gnage, RONS. 670. Il observera les bestes, leurs re-
paires et gistes, licts, chambres, reposées, bauges
et tanières, o. DE SERRES, 99».
— ÉTYH.Berry, bauge, hutte; norm. bauge, lit;
bas-lat. baugium, bugia. Onyrapporte, sans preuve,
le celtique : gaél. baie, croûte de terre ; et l'alle-
mand ancien nord, bâlkr, cloison. Au sens de mor-
tier, de crépi, on disait autrefois bauche.
BAUGUE (bô-gh') ou BAUQUE (bô-k'), s. f. Mé-
lange de plantes marines que la Méditerranée rejette
sur ses côtes.
— ÉTYM. Bas-lat. balcha, roseau, dans un texte
du XVe siècle.
1. BAUME (bô-m'), s.m.\\ i° Substance résineuse et
odorante qui coule de quelques végétaux. En chimie,
les baumes sont proprement des substances rési-
neuses qui contiennent de l'acide benzoïque ou de
l'acide cinnamique. En pharmacie, médicaments
qui ont une odeur balsamique. Que sa liqueur [de
la vigne] soit un baume de plus Versé par vous sur
nos blessures, BÊRANG. Brennus. |] Familièrement.
Fleurer comme baume, avoir une odeur agréable.
j| Fig. Sa réputation fleure comme baume, il a une
très-bonne réputation. || Fig. et familièrement. Je
n'ai pas foi dans son baume, je n'ai point de con-
fiance aux discours qu'il débite, aux promesses qu'il
fait. || 2° Fig. Ce qui calme, adoucit les peines, les
chagrins. J'attends quelque chose de vous comme
un baume sur toutes ces blessures, VOLT. Lett. vers,
42. Ce peu de lignes semblait distiller un baume sa-
lutaire sur sa blessure, j. j. ROUSS. Hêl. I, 64. Un
mot, à travers tes barreaux, A versé quelque baume
en mon âme flétrie, A. CHÉN. 269. Quand la paix ré-
pand son baume Sur les maux qu'on endura, BÊ-
RANG. Mênëtr. Vous croyez donc que les déplaisirs
et les plus mortelles douleurs ne se cachent pas sous
la pourpre? ou qu'un royaume est un remède uni-
versel à tous les maux, un baume qui les adoucit,
un ctarme qui les enchante? BOSS. Marie-Tliér. La
tolérance sera regardée dans quelques années comme
un baume essentiel au genre humain, VOLT. Lelt.
Helmlius, 26 juin 4766. Des eaux assez bonnes pour
les vieillards cacochymes qui ont besoin de mettre
du baume et de la tranquillité dans leur sang, ID.
Lett. d'Argental,2S mai 1765. || 3° Baume d'acier -ou
d'aiguilles, baume préparé avec delà limaille d'acier et
de l'acide azotique. || Populairement, baume d'a-
cier, l'instrument d'acier, l'instrument du dentiste.
Votre dent est gâtée; il n'y a que le baume d'acier
qui vous guérira. || Baume de soufre, huile soufrée.
|| Baume de momie, malthe et asphalte. || En bota-
nique, baume des jardins, nom de la menthe baume
(mentha gentilis, L.). Des roches tapissées de sauge
et de baumes sauvages, CHATEAUBR. Itinér. n, 13.
— HIST. xnr" s. Et fu li cors embausemés de
bausme et aportés à Saint Denis, où il fu enfouis
en cimetière comune, Chron. de Bains, 478. Ci se
reposera Guillaume, Le cui tombel soit plain de
baume, D'encens, de mirreetd'aloé, Tant m'a servi,
tant m'a loé, la Rose, -10598. Mais je passase la
cloison Moult volontiers pour l'achoison [à cause] Du
bouton, qui sent miex que basme, ib. 2796. Carde
l'un basmes decouroit, Et de l'autre cresmes caoit
[tombait],Ftor. et Bl. 625. Des'haleine est si douce
odeur, Que de bosme ne vient grigneur, Bl. etJeh.
313. Or ai Dieu renoié, ne puet estre teù; Si ai
laissié le basme, pris me sui au seû [sureau]; De
moi a pris la chartre et le brief receù Maufez [Sa-
tan]; si li rendrai de m'ame le treû, RUTEB. n, 95.
|| xvc s. Mauvaise odeur m'est plus fleurant que basme,
CH. D'ORL. Bal. -104. Et lors commença à dire baume
[merveilles] de son chien, LOUIS XI, NOUV. XCVI.
|| xvi° s ou ne sçay quel baume artificiel, MA-
ROT, ï, 267. Au point du jour vey son corps amou-
reux, Entre deux draps, plus odorans que basme,
ID. n, 398. Par faulte de moustarde (baulme natu-
rel et restaurant d'andouilles) moururent presque
toutes, RAE. Pant. iv, 42. La chair en est tant dé-
licate, tant savoureuse, et tant friande que est
basme, ID. ib. iv, 7.
— ÉTYM. Provenç. balme, basme; catal. balsam;
espagn. et ital. balsamo ; de balsamum, pâ).cra-
ixov; de l'hébreu, baal, prince, etschaman, huile.
On disait encore quelquefois bâme du temps de La
Fontaine : Mafoil c'est Mme,.Troq.
t 2. BAUME (bô-m') ou BALME (bal-m'), s. f.
Grotte, dans le Midi. || La Sainte-Baume, montagne
du Yar où l'on dit que sainte Madeleine se retira.
— HIST. xni» s. Après s'en ala en Bethléem, et en
la balme dou Sauveour entra, Vie des Saints dans
RAYNOUARB, balma.
— ÉTYM. Prov. baou, rocher, d'où baoumo; Am.
Thierry, Hist. des Gaulois, dit baou un mot ligurien.
BAUMIER (bô-mié), s. m. Arbre qui donne du
baume (amyris, L.). Nous traversâmes quelques pe-
tits bois de baumiers et de cèdres de la Virginie,
CHATEAUBR. Voy. Amer. 308.
— HIST. xme s. Por le treû de l'an [il] li dona un
somier Tôt chargié de besans, de pieres et d'ormier,
Et une boiste plaine de basme de basmier, Ch. d'Ant.
ï, 347. Basme de bausemier, ib. v, 711. Et à se-
nestre un balsamier ; N'ert [n'était] en cest siècle
tele odour Qui vausist celé de la fiour, FI. et Blan-
cheft. 622.
— ÉTYM. Baume.
BAUQUE (bô-k'), s. f. Voy. BAUGUE,
f BAUQUIÈRE (bô-kiê-r'), s. f. Terme de marine.
Ceinture épaisse pour recevoir l'extrémité des baux.
— ÉTYM. Bail.
t BAUQUIN (bô-kin), s. f. Bout de la canne que
le verrier pose sur ses lèvres pour souffler.
BAUX (bô), plur. de BAIL et de BAU.
BAVARD, DE (ba-var, var-d'; le d ne se lie pas
au masculin : un bavard ennuyeux, dites : un bavar
ennuyeux ; au pluriel l's ne se lie pas : des bavar en-
nuyeux; cependant plusieurs disent, en liant : des
ba-var-z ennuyeux), adj. || 1° Qui parle beaucoup.
Je vous écrirais bien au long si j'en croyais mon
coeur, qui est bavard de son naturel, VOLT. Lett.
Rochefort, 4 fév. 1767. || Indiscret, qui dit ce qu'il
faudrait taire. En ce sens, on peut être bavard sans
parler beaucoup. || 2° Substantivement, un bavard,
une bavarde. Faire taire les bavards.
— HIST. xve s. Ça, mes mignonnes danceresses,
mes très plaisantes bavarraisses, Délaissez " vos
amoureux traitz, COQUILLART, Les droits nouveaux.
|| xvie s. J'esperois qu'en bref ceste resverie, ne
trouvant nul adhèrent, s'evanouiroit, ou bien de-
meurerait cachée entre un tas de baveraux seule-
ment, CALVIN, 26. Si 'on veut croire ces bavars,
l'essence de Dieu ne conviendra qu'au Père seul,
m. Instit. 82. Ce n'est donc pas son intention de
detracter en rien qui soit de la vraye foy; mais
declairer comt-ien estoyent ineptes tels baveurs, de
tant attribuer à une vaine apparence de foy, ID. ib.
642.
— ÉTYM. Bave; provenç. bavec, bavet, bavard.
BAVARD AGE. (ba-var-da-j'), s. m. Suite de dis-
cours ou de paroles sans intérêt. Quand finirez-vous
ce bavardage?
— ÉTYM. Bavarder.
BAVARDER (ba-var-dé), v. n. || 1° Parler beau-
coup. Cette femme bavarde du matin au soir,
|| 2° Divulguer des choses qu'on devrait taire. Son
complice bavarda, et la police fut sur la trace.
|| Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir. Il 3° Active-
ment. Le duc d'Estrées grommelait en grimaçant,
et le duc de Béthune bavardait des misères, ST-SIM.
36, 160.
— ÉTYM. Bavard.
BAVARDERIE (ba-var-de-rie) ,s.f. || 1° Défaut du
bavard. Pardonnez à mes arguments, à ma morale,
à ma bavarderie, VOLT. Lett. au roi de Pnisse, 37.
]| 2° Bavardage continuel. Que V. M. I. daigne
agréer" les bavarderies de l'ermite du mont Jura,
VOLT. Lett. à Calh. 107. Et aurez-vous d'autres re-
proches à me faire que celui de vous ennuyer par
mon énorme bavarderie? ID. Lett. Mme du Deffant,
15janv. 1761.
— ÉTYM. Bavarder.
tBAVARDINER(ba-var-di-né), v. n. Diminutif
de bavarder. Nous n'avons fait que bavardîner, et
nous n'avons point causé, SËV. 40.
— ÉTYM. Bavarder.
TBAVARDISE (ba-var-di-z'), s. f. Bavardage.
Échauffez votre tête et travaillez ; vous aurez bientôt
oublié ou pardonné mes bavardises, et vous trou-
verez.... J.J. ROUSS. Lett. à M. Marcel, 1er mars 1763.
— ÉTYM. Bavard.
BAVAROISE (ba-va-roi-z'), s. f. Infusion de thé
et de sirop de capillaire, sucrée et mêlée avec du
lait.
— ÉTYM. Bavarois, de Bavière.
BAVE (ba-v'), s.f. [| 1" Salive qui découle invo-
lontairement de la bouche. La bave d'un enfant.
112° Salive écumeuse que jettent certains animaux. La
bave d'un chien. Cerbère l'a versé ; jadis ce monstre
esclave Fit écumersurlui sa venimeuse bave, ROTR.
Herc. mour. rv, 1.1| 3° Liqueur gluante qui coule de
la coquille d'un limaçon. j| 4° Fil très-fin que le ver
à soie jette autour de lui avant de commencer son
cocon.
— HIST. xm's. Tu as le filz Dieu baptoié, Par
qui nous sommes nectoyé D'o.rdure, d'escume et de
beve, j. DE MEUNG, 2V. 238. || xve s. J'ay bien ouy
tout son tripot Et ses baves; elle "prouvera Tous ses
faietz; parlons par escot, COQUILL. Plaidoy. de la
simple et de la rusée. Venez y, varletz, chambe-
rieres, Qui sçavez si bien les manières En disant
mainte bonne bave D'avoir le meilleur de la cave;
VILLON, Repues franches.
— ÉTYM. Espagn. et portug. baba; ital. bava. Ce
paraît être une espèce d'onomatopée, pour expri-
mer le babil des nourrissons accompagné de bave,
en grec, pa6âCeiv. On voit que bave dans l'ancien
français signifiait aussi le parler puéril.
tBAVÉOLE (ba-vé-o-1') ouBAVEULE(ba-veu-l'),
s. f. Un des noms locaux de la centaurée-bluet.
T BAVÈQUE ou BAVESQUE (ba-vè-k'), s. f. Voy.
BAVEUSE.
BAVER (ba-vé), v. n. || 1° Jeter de la bave. Votre
petite fille est fort jolie; elle me baise et me bave;
mais ne crie jamais, SÉV. 105. Alizon.... Bave comme
au printemps une vieille limace, RÉGNIER, Sat. x.
[Un enfant] qui crie et bave pour toute réponse, ï. J.
ROUSS. Ém. n. || Fig. Souiller par d'indignes paroles.
Rentre dans l'ombre où sont tous les monstres fié-
tris Qui, depuis quarante ans, bavent sur nos dé-
bris! v. HUGO, Crèp. 40. || 2° Ne pas couler droit,
en parlant d'un liquide qu'on verse ou qui s'écoule.
Le sang bave dans la saignée, quand il ne sort pas
en jet.
— HIST. xvie s. Conclusion : quelque chose qu'on
bave [bavarde], Gloire mondaine est legier abbat-
tuê, j. MAROT, v, 45. S'eschauffaut si bien, qu'il
discourut en bavant toutes les peines qu'il avoit en-
durées pour l'amour de Fleurie, YVER, p. 665. Alors
il faudrait faire suer et baver [saliver] ladite dame,
ou autrement ne pourrait guarir, PARÉ, xvin, 70.
— ÉTYM. Bave; provenç. bavar; espagn. babear;
portug. bdbar.
BAVETTE (ba-vè-f), s.f. j| 1° Petite pièce de
toile qu'on attache sur la poitrine des petits enfants,
pour recevoir la bave. On n'est pas sitôt à la ba-
vette, Qu'on trotte, qu'on raisonne, on devient
grandelette, LA FONT. Coupe. || Par extension. La
soeur de Mme de Montespan avait les yeux fort
chassieux, avec du taffetas vert dessus, et une grande
bavette de linge qui lui prenait sous le menton,
ST-SIM. 4*0, 35. || Être à la bavette, être dans la
première enfance; et figurément, être encore trop
jeune pour se mêler des choses dont il s'agit. De
• Maurice de Saxe vainqueur au prince à la bavette
il y a quelque différence, p. L. COUR, I, 3U0. || Fa-
milièrement. Tailler des bavettes, passer son temps
à bavarder. (| 2° En termes d'architecture, bande de
plomb dont les bords des chéneaux sont couverts.
|| 3° En termes de boucherie, bavette d'aloyau, par-
tie du boeuf faisant suite à l'aloyau jusqu'au pis
ou l'analogue du pis. || 4° Plastron que porte le boyau-
dier. || Dans la préparation du hareng saur, faîtière
de terre pour l'issue de la fumée.
— HIST. XIII" s. [Il] Faut pour l'enfant Et le mal-
leil et la bavete, Choses qui f aillent en ménage.
|| xve s. Ne laissez à oster vostre chaperon, chapel
ou bavette dessus vostre cbief, Jehan de Saintré,
ch. vin.
— ÉTYM. Baver; bourguig. baivaite; Berry, ba-
vette, bavousette, partie la plus haute et la plus
étroite .l'un tablier de femme.
■j- BAVEULE (ba-veu-1'), s. f. Voy. BAVEOLE.
BAVEUSE (ba-veû-z'), s. f. Poisson de mer, dit
aussi bavèque et bavesque. Nom vulgaire commun aux
esg&ces du genre blennie, et aussi à une espèce de
raie.
— ÉTYM. Baveux.
BAVEUX, EUSE (ba-veû, veû-z'), adj. ||, 1° Qui
bave. Enfant baveux. Bouche baveuse. || 2° Par
extension. Omelette baveuse, omelette qui n'est pas
trop cuite ; ainsi dite parce qu'une omelette se sert
pliée en deux, et que l'intérieur, demeurant liquide
si elle n'est pas trop cuite, s'échappe par les bords
du cercle, comme la bave par les lèvres d'un enfant.
BAU
BAY
BAV
ventru,«n parlant des bêtes à cornes; Userait pos-
sible que baudru fût une forme de baudré, ano.
français ; baudrat, provençal, en forme de baudrier,
de bourse (voy. BAUDROIE).
BAUGE (bô-j'), s. f. || 1° Gîte fangeux du sanglier.
Ce sanglier était sale et couvert de la boue de sa
bauge où il s'était vautré, FËN. SIX, 70. ]| Par ex-
tension. L'écureuil sort de sa petite bauge, fuit sur
un autre arbre, BUFF. Écureuil. || Populairement.
Avoir tout à bauge, être dans l'abondance. Cette lo-
cution a vieilli. || 2° Mortier de terre grasse mêlée de
paille. || 3" Nom d'une sorte de droguet de gros fil et
de laine grossière, qui s'est fabriqué en Bourgo-
gne.
— HIST. xvi" s. Dedans faisoit sa bauge une beste
sauvage, Qui jamais autre part ne'cherchoit son gai-
gnage, RONS. 670. Il observera les bestes, leurs re-
paires et gistes, licts, chambres, reposées, bauges
et tanières, o. DE SERRES, 99».
— ÉTYH.Berry, bauge, hutte; norm. bauge, lit;
bas-lat. baugium, bugia. Onyrapporte, sans preuve,
le celtique : gaél. baie, croûte de terre ; et l'alle-
mand ancien nord, bâlkr, cloison. Au sens de mor-
tier, de crépi, on disait autrefois bauche.
BAUGUE (bô-gh') ou BAUQUE (bô-k'), s. f. Mé-
lange de plantes marines que la Méditerranée rejette
sur ses côtes.
— ÉTYM. Bas-lat. balcha, roseau, dans un texte
du XVe siècle.
1. BAUME (bô-m'), s.m.\\ i° Substance résineuse et
odorante qui coule de quelques végétaux. En chimie,
les baumes sont proprement des substances rési-
neuses qui contiennent de l'acide benzoïque ou de
l'acide cinnamique. En pharmacie, médicaments
qui ont une odeur balsamique. Que sa liqueur [de
la vigne] soit un baume de plus Versé par vous sur
nos blessures, BÊRANG. Brennus. |] Familièrement.
Fleurer comme baume, avoir une odeur agréable.
j| Fig. Sa réputation fleure comme baume, il a une
très-bonne réputation. || Fig. et familièrement. Je
n'ai pas foi dans son baume, je n'ai point de con-
fiance aux discours qu'il débite, aux promesses qu'il
fait. || 2° Fig. Ce qui calme, adoucit les peines, les
chagrins. J'attends quelque chose de vous comme
un baume sur toutes ces blessures, VOLT. Lett. vers,
42. Ce peu de lignes semblait distiller un baume sa-
lutaire sur sa blessure, j. j. ROUSS. Hêl. I, 64. Un
mot, à travers tes barreaux, A versé quelque baume
en mon âme flétrie, A. CHÉN. 269. Quand la paix ré-
pand son baume Sur les maux qu'on endura, BÊ-
RANG. Mênëtr. Vous croyez donc que les déplaisirs
et les plus mortelles douleurs ne se cachent pas sous
la pourpre? ou qu'un royaume est un remède uni-
versel à tous les maux, un baume qui les adoucit,
un ctarme qui les enchante? BOSS. Marie-Tliér. La
tolérance sera regardée dans quelques années comme
un baume essentiel au genre humain, VOLT. Lelt.
Helmlius, 26 juin 4766. Des eaux assez bonnes pour
les vieillards cacochymes qui ont besoin de mettre
du baume et de la tranquillité dans leur sang, ID.
Lett. d'Argental,2S mai 1765. || 3° Baume d'acier -ou
d'aiguilles, baume préparé avec delà limaille d'acier et
de l'acide azotique. || Populairement, baume d'a-
cier, l'instrument d'acier, l'instrument du dentiste.
Votre dent est gâtée; il n'y a que le baume d'acier
qui vous guérira. || Baume de soufre, huile soufrée.
|| Baume de momie, malthe et asphalte. || En bota-
nique, baume des jardins, nom de la menthe baume
(mentha gentilis, L.). Des roches tapissées de sauge
et de baumes sauvages, CHATEAUBR. Itinér. n, 13.
— HIST. xnr" s. Et fu li cors embausemés de
bausme et aportés à Saint Denis, où il fu enfouis
en cimetière comune, Chron. de Bains, 478. Ci se
reposera Guillaume, Le cui tombel soit plain de
baume, D'encens, de mirreetd'aloé, Tant m'a servi,
tant m'a loé, la Rose, -10598. Mais je passase la
cloison Moult volontiers pour l'achoison [à cause] Du
bouton, qui sent miex que basme, ib. 2796. Carde
l'un basmes decouroit, Et de l'autre cresmes caoit
[tombait],Ftor. et Bl. 625. Des'haleine est si douce
odeur, Que de bosme ne vient grigneur, Bl. etJeh.
313. Or ai Dieu renoié, ne puet estre teù; Si ai
laissié le basme, pris me sui au seû [sureau]; De
moi a pris la chartre et le brief receù Maufez [Sa-
tan]; si li rendrai de m'ame le treû, RUTEB. n, 95.
|| xvc s. Mauvaise odeur m'est plus fleurant que basme,
CH. D'ORL. Bal. -104. Et lors commença à dire baume
[merveilles] de son chien, LOUIS XI, NOUV. XCVI.
|| xvi° s ou ne sçay quel baume artificiel, MA-
ROT, ï, 267. Au point du jour vey son corps amou-
reux, Entre deux draps, plus odorans que basme,
ID. n, 398. Par faulte de moustarde (baulme natu-
rel et restaurant d'andouilles) moururent presque
toutes, RAE. Pant. iv, 42. La chair en est tant dé-
licate, tant savoureuse, et tant friande que est
basme, ID. ib. iv, 7.
— ÉTYM. Provenç. balme, basme; catal. balsam;
espagn. et ital. balsamo ; de balsamum, pâ).cra-
ixov; de l'hébreu, baal, prince, etschaman, huile.
On disait encore quelquefois bâme du temps de La
Fontaine : Mafoil c'est Mme,.Troq.
t 2. BAUME (bô-m') ou BALME (bal-m'), s. f.
Grotte, dans le Midi. || La Sainte-Baume, montagne
du Yar où l'on dit que sainte Madeleine se retira.
— HIST. xni» s. Après s'en ala en Bethléem, et en
la balme dou Sauveour entra, Vie des Saints dans
RAYNOUARB, balma.
— ÉTYM. Prov. baou, rocher, d'où baoumo; Am.
Thierry, Hist. des Gaulois, dit baou un mot ligurien.
BAUMIER (bô-mié), s. m. Arbre qui donne du
baume (amyris, L.). Nous traversâmes quelques pe-
tits bois de baumiers et de cèdres de la Virginie,
CHATEAUBR. Voy. Amer. 308.
— HIST. xme s. Por le treû de l'an [il] li dona un
somier Tôt chargié de besans, de pieres et d'ormier,
Et une boiste plaine de basme de basmier, Ch. d'Ant.
ï, 347. Basme de bausemier, ib. v, 711. Et à se-
nestre un balsamier ; N'ert [n'était] en cest siècle
tele odour Qui vausist celé de la fiour, FI. et Blan-
cheft. 622.
— ÉTYM. Baume.
BAUQUE (bô-k'), s. f. Voy. BAUGUE,
f BAUQUIÈRE (bô-kiê-r'), s. f. Terme de marine.
Ceinture épaisse pour recevoir l'extrémité des baux.
— ÉTYM. Bail.
t BAUQUIN (bô-kin), s. f. Bout de la canne que
le verrier pose sur ses lèvres pour souffler.
BAUX (bô), plur. de BAIL et de BAU.
BAVARD, DE (ba-var, var-d'; le d ne se lie pas
au masculin : un bavard ennuyeux, dites : un bavar
ennuyeux ; au pluriel l's ne se lie pas : des bavar en-
nuyeux; cependant plusieurs disent, en liant : des
ba-var-z ennuyeux), adj. || 1° Qui parle beaucoup.
Je vous écrirais bien au long si j'en croyais mon
coeur, qui est bavard de son naturel, VOLT. Lett.
Rochefort, 4 fév. 1767. || Indiscret, qui dit ce qu'il
faudrait taire. En ce sens, on peut être bavard sans
parler beaucoup. || 2° Substantivement, un bavard,
une bavarde. Faire taire les bavards.
— HIST. xve s. Ça, mes mignonnes danceresses,
mes très plaisantes bavarraisses, Délaissez " vos
amoureux traitz, COQUILLART, Les droits nouveaux.
|| xvie s. J'esperois qu'en bref ceste resverie, ne
trouvant nul adhèrent, s'evanouiroit, ou bien de-
meurerait cachée entre un tas de baveraux seule-
ment, CALVIN, 26. Si 'on veut croire ces bavars,
l'essence de Dieu ne conviendra qu'au Père seul,
m. Instit. 82. Ce n'est donc pas son intention de
detracter en rien qui soit de la vraye foy; mais
declairer comt-ien estoyent ineptes tels baveurs, de
tant attribuer à une vaine apparence de foy, ID. ib.
642.
— ÉTYM. Bave; provenç. bavec, bavet, bavard.
BAVARD AGE. (ba-var-da-j'), s. m. Suite de dis-
cours ou de paroles sans intérêt. Quand finirez-vous
ce bavardage?
— ÉTYM. Bavarder.
BAVARDER (ba-var-dé), v. n. || 1° Parler beau-
coup. Cette femme bavarde du matin au soir,
|| 2° Divulguer des choses qu'on devrait taire. Son
complice bavarda, et la police fut sur la trace.
|| Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir. Il 3° Active-
ment. Le duc d'Estrées grommelait en grimaçant,
et le duc de Béthune bavardait des misères, ST-SIM.
36, 160.
— ÉTYM. Bavard.
BAVARDERIE (ba-var-de-rie) ,s.f. || 1° Défaut du
bavard. Pardonnez à mes arguments, à ma morale,
à ma bavarderie, VOLT. Lett. au roi de Pnisse, 37.
]| 2° Bavardage continuel. Que V. M. I. daigne
agréer" les bavarderies de l'ermite du mont Jura,
VOLT. Lett. à Calh. 107. Et aurez-vous d'autres re-
proches à me faire que celui de vous ennuyer par
mon énorme bavarderie? ID. Lett. Mme du Deffant,
15janv. 1761.
— ÉTYM. Bavarder.
tBAVARDINER(ba-var-di-né), v. n. Diminutif
de bavarder. Nous n'avons fait que bavardîner, et
nous n'avons point causé, SËV. 40.
— ÉTYM. Bavarder.
TBAVARDISE (ba-var-di-z'), s. f. Bavardage.
Échauffez votre tête et travaillez ; vous aurez bientôt
oublié ou pardonné mes bavardises, et vous trou-
verez.... J.J. ROUSS. Lett. à M. Marcel, 1er mars 1763.
— ÉTYM. Bavard.
BAVAROISE (ba-va-roi-z'), s. f. Infusion de thé
et de sirop de capillaire, sucrée et mêlée avec du
lait.
— ÉTYM. Bavarois, de Bavière.
BAVE (ba-v'), s.f. [| 1" Salive qui découle invo-
lontairement de la bouche. La bave d'un enfant.
112° Salive écumeuse que jettent certains animaux. La
bave d'un chien. Cerbère l'a versé ; jadis ce monstre
esclave Fit écumersurlui sa venimeuse bave, ROTR.
Herc. mour. rv, 1.1| 3° Liqueur gluante qui coule de
la coquille d'un limaçon. j| 4° Fil très-fin que le ver
à soie jette autour de lui avant de commencer son
cocon.
— HIST. xm's. Tu as le filz Dieu baptoié, Par
qui nous sommes nectoyé D'o.rdure, d'escume et de
beve, j. DE MEUNG, 2V. 238. || xve s. J'ay bien ouy
tout son tripot Et ses baves; elle "prouvera Tous ses
faietz; parlons par escot, COQUILL. Plaidoy. de la
simple et de la rusée. Venez y, varletz, chambe-
rieres, Qui sçavez si bien les manières En disant
mainte bonne bave D'avoir le meilleur de la cave;
VILLON, Repues franches.
— ÉTYM. Espagn. et portug. baba; ital. bava. Ce
paraît être une espèce d'onomatopée, pour expri-
mer le babil des nourrissons accompagné de bave,
en grec, pa6âCeiv. On voit que bave dans l'ancien
français signifiait aussi le parler puéril.
tBAVÉOLE (ba-vé-o-1') ouBAVEULE(ba-veu-l'),
s. f. Un des noms locaux de la centaurée-bluet.
T BAVÈQUE ou BAVESQUE (ba-vè-k'), s. f. Voy.
BAVEUSE.
BAVER (ba-vé), v. n. || 1° Jeter de la bave. Votre
petite fille est fort jolie; elle me baise et me bave;
mais ne crie jamais, SÉV. 105. Alizon.... Bave comme
au printemps une vieille limace, RÉGNIER, Sat. x.
[Un enfant] qui crie et bave pour toute réponse, ï. J.
ROUSS. Ém. n. || Fig. Souiller par d'indignes paroles.
Rentre dans l'ombre où sont tous les monstres fié-
tris Qui, depuis quarante ans, bavent sur nos dé-
bris! v. HUGO, Crèp. 40. || 2° Ne pas couler droit,
en parlant d'un liquide qu'on verse ou qui s'écoule.
Le sang bave dans la saignée, quand il ne sort pas
en jet.
— HIST. xvie s. Conclusion : quelque chose qu'on
bave [bavarde], Gloire mondaine est legier abbat-
tuê, j. MAROT, v, 45. S'eschauffaut si bien, qu'il
discourut en bavant toutes les peines qu'il avoit en-
durées pour l'amour de Fleurie, YVER, p. 665. Alors
il faudrait faire suer et baver [saliver] ladite dame,
ou autrement ne pourrait guarir, PARÉ, xvin, 70.
— ÉTYM. Bave; provenç. bavar; espagn. babear;
portug. bdbar.
BAVETTE (ba-vè-f), s.f. j| 1° Petite pièce de
toile qu'on attache sur la poitrine des petits enfants,
pour recevoir la bave. On n'est pas sitôt à la ba-
vette, Qu'on trotte, qu'on raisonne, on devient
grandelette, LA FONT. Coupe. || Par extension. La
soeur de Mme de Montespan avait les yeux fort
chassieux, avec du taffetas vert dessus, et une grande
bavette de linge qui lui prenait sous le menton,
ST-SIM. 4*0, 35. || Être à la bavette, être dans la
première enfance; et figurément, être encore trop
jeune pour se mêler des choses dont il s'agit. De
• Maurice de Saxe vainqueur au prince à la bavette
il y a quelque différence, p. L. COUR, I, 3U0. || Fa-
milièrement. Tailler des bavettes, passer son temps
à bavarder. (| 2° En termes d'architecture, bande de
plomb dont les bords des chéneaux sont couverts.
|| 3° En termes de boucherie, bavette d'aloyau, par-
tie du boeuf faisant suite à l'aloyau jusqu'au pis
ou l'analogue du pis. || 4° Plastron que porte le boyau-
dier. || Dans la préparation du hareng saur, faîtière
de terre pour l'issue de la fumée.
— HIST. XIII" s. [Il] Faut pour l'enfant Et le mal-
leil et la bavete, Choses qui f aillent en ménage.
|| xve s. Ne laissez à oster vostre chaperon, chapel
ou bavette dessus vostre cbief, Jehan de Saintré,
ch. vin.
— ÉTYM. Baver; bourguig. baivaite; Berry, ba-
vette, bavousette, partie la plus haute et la plus
étroite .l'un tablier de femme.
■j- BAVEULE (ba-veu-1'), s. f. Voy. BAVEOLE.
BAVEUSE (ba-veû-z'), s. f. Poisson de mer, dit
aussi bavèque et bavesque. Nom vulgaire commun aux
esg&ces du genre blennie, et aussi à une espèce de
raie.
— ÉTYM. Baveux.
BAVEUX, EUSE (ba-veû, veû-z'), adj. ||, 1° Qui
bave. Enfant baveux. Bouche baveuse. || 2° Par
extension. Omelette baveuse, omelette qui n'est pas
trop cuite ; ainsi dite parce qu'une omelette se sert
pliée en deux, et que l'intérieur, demeurant liquide
si elle n'est pas trop cuite, s'échappe par les bords
du cercle, comme la bave par les lèvres d'un enfant.
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